Ce numéro d’Alternatives Sud offre un large panorama des mouvements sociaux dans les pays dits du sud.
Il rassemble trente trois contributions portant sur les réalités nationales et régionales d’Amérique latine, d’Afrique subsaharienne, du Maghreb et du Moyen-Orient et d’Asie. Les différent-e-s auteur-e-s, engagé-e-s mais lucides, décrivent les dynamiques parfois contradictoires des luttes. La vague de démocratisation commencé dans les années 80 se poursuit mais se heurte aux intérêts des classes possédantes dans un contexte marqué par la lutte contre le terrorisme orchestré par les USA.
Comme l’indique François POLET, dans son introduction « Les mouvements sociaux sont révélateurs des tensions et des aspirations qui travaillent des sociétés dont les asymétries internes historiques, produit de leur trajectoire précoloniale, coloniale puis postcoloniale, sont exacerbées par les politiques économiques qui prévalent depuis une trentaine d’année ».
Une lecture utile pour connaitre le concret des résistances, des avancées et des difficultés dans des pays pas toujours à la pointe de l’actualité. La mondialisation capitaliste déplace et remodèle les exploitations et les oppressions. Le nouveau cycle de résistance des peuples pose une fois de plus la question d’un autre monde possible et souhaitable. Et pour certain-e-s, il y a urgence.
Reste que le terme même de « mouvements sociaux » est peu défini et ne permet pas toujours de comprendre les rapports d’exploitation (de classe) ou de domination (genre, nationalité, caste, etc.) ni quels groupes sociaux sont acteurs dans les mobilisations décrites.
Alternatives Sud : État des résistances dans le sud 2008
Editions SYLLEPSE, Louvain-la-Neuve 2007, 240 pages, 18 Euros
Didier Epsztajn