Une thèse qui a deux entrées. La première analyse justement le fonctionnement des marchés financiers qui appellent la corruption. Jean de Maillard est magistrat et se situe donc sur le terrain des règles collectives. Il dessine des analogies entre ces marchés et la mafia. Une charge intelligente qui passe par la contestation du poids des agences de notation. L’autre, est une défense et illustration du capitalisme industriel contre la main mise de la sphère financière, contre ce courtermisme qui empêche la réalisation des investissements productifs et par-là même de sortir de la crise actuelle. Ce livre, « L’arnaque », du coup, révèle la lutte des capitalistes industriels contre les capitalistes financiers. Pour l’instant ces derniers gagnent encore, mais une des sorties capitalistes de la crise se trouvent dans cet affrontement.
Jean de Maillard : L’arnaque. La finance au-dessus des lois et des règles
Le débat/Gallimard, 305 p.
Nicolas Béniès