Wallander quitte la scène du polar. Il atteint l’âge de la retraite. 60 ans ! Nous sommes en Suède évidemment. Dans « L’homme inquiet » – on le serait à moins – Mankell se permet de dresser la biographie de son personnage principal. Il faut dire qu’ils se fréquentent depuis de longues années. Nous aussi. Mais il faut bien laisser la place et de la place. On revisite une partie de notre propre vie depuis ces « meurtriers sans visage » qui nous a fait découvrir et les visages cachés de ce pays et un auteur. Se crée un nouveau sous genre, l’autobiographie d’un personnage ! Anne Perry, britannique, creuse un autre sillon du polar, l’historique. Elle raconte dans « Du sang sur la soie » Byzance vers 1275 en se centrant sur deux portraits de femme. Une réussite dans ce genre difficile. On lit d’une traite ces quelques 750 pages. Michel Imbert, quant à lui, nous invite à partager la vie de prisonniers du « goulag chinois » appelé Laogaï. A partir d’histoires diverses – autant de nouvelles – et la vie de trois personnages, « Les disparus du Laogaï » dresse une sorte de réquisitoire de ce régime étrange qu’à été le maoïsme. La Chine de 1953 à 1972. Une réussite. Mentionnons la réédition en Folio Policier de ce chef d’œuvre de James Sallis, « Le faucheux », une série d’enquêtes de Lew Griffin pour une descente dans les entrailles de cette ville fascinante, « the Crescent City », la Nouvelle-Orléans.
Henning Mankell : L’homme inquiet (Seuil/Policiers) ; A. Perry : Du sang sur la soie (10/18) ; M. Imbert : Les disparus du Laogaï (Rouergue/Noir) ; J. Sallis : Le faucheux (Folio/policier)
Nicolas Béniès
Novembre 2010