(FICTION) Des centaines de femmes du monde arabo-musulman et du tiers-monde étaient aujourd’hui réunies à Jeddah (Arabie Saoudite) à l’occasion de la journée internationale des droits de la femme. Cette année, les Françaises étaient à l’honneur. Le constat est clair : leur situation est extrêmement préoccupante.
Civilisation
Trop c’est trop. C’est sous l’égide d’Ellen Johnson-Sirleaf, présidente du Libéria, première présidente du continent africain et Prix Nobel de la Paix 2011, que ces femmes ont décidé de secourir les Françaises, abandonnées et livrées à leur triste sort. Les unes après les autres, elles ont pris la parole pour lever le voile sur la terrible situation des Françaises.
C’est l’Egyptienne Samira Ibrahim qui est intervenue en premier. Cette révolutionnaire a longuement évoqué le nombre alarmant de viols et agressions sexuelles en France, ainsi que le harcèlement sexuel, dénonçant le fait que les hommes soient présentés comme des “séducteurs” quand ils assaillent les femmes de remarques sexistes (et de gestes déplacés). “Non, c’est non”, dit-elle fermement.
Une publicitaire marocaine, Khadija Amir, a ensuite évoqué la place de la femme dans la pub, s’étonnant notamment des sorties d’Elisabeth Badinter (Publicis). “En France, la nudité est un argument de vente. L’image des femmes est utilisée et dégradée, peu importe le produit à vendre. Ces visuels sont une pollution visuelle: chaque Français y est exposé des dizaines de fois par jour, dans les médias et la rue. Nous le dénonçons”, a-t-elle expliqué.
Une journaliste algérienne, Karima Fateh, a quant à elle pointé le sort de ses consoeurs françaises. “Dans l’immense majorité des cas, les rédacteurs en chef sont des hommes. Les femmes n’accèdent que rarement à ce poste. Elles ne sont pas autant prises au sérieux qu’eux, sont davantage jugées sur leur physique et passé un certain âge, ne sont plus à l’antenne, ce n’est pas le cas de leurs confrères”, raconta-t-elle.
La présidente du Libéria, parlant au nom des présidentes haïtienne, indienne et indonésienne, poursuivit. Son leitmotiv : dénoncer le fait que l’Assemblée nationale, le Sénat et les autres instances politiques sont principalement masculines. Meherzia Laabidi Maïza, représentante d’Ennahda et première vice-présidente de l’Assemblée Nationale Constituante tunisienne ajouta : “En France, aucune femme ne pourrait occuper le poste pour lequel j’ai été élue”.
Une journée ne suffit pas
Puis, ce fut au tour de l’association “Ni hypocrite, ni soumise”. Sa porte-parole, Rokhaya Doukouré, Sénégalaise, a diffusé des publicités mettant en scène des fillettes grimées comme des adultes et à l’attitude très suggestive. “Est-ce cela le modèle que l’on veut donner aux petites filles ? Je félicite la ministre Chantal Jouanno d’avoir abordé la question de l’hypersexualisation des petites filles et l’assure de notre soutien. Rappelons-le, l’ex-ministre avait avoué ne pas oser porter de jupe à l’Assemblée nationale.” La jeune femme évoqua aussi les écoles de strip-tease, la pression sociale sur celles qui se refusent à tromper leur mari et à avoir une sexualité débridée. L’émotion gagna la salle quand les noms d’Anne Sinclair et Hillary Clinton furent cités. Un groupe de féministes iraniennes, “Houria” (Liberté), a lancé une pétition pour aider la journaliste “sous l’influence d’un mari très dangereux”, s’inquiétant qu’elle soit “incapable de voir qu’elle est sous son emprise maléfique.” Applaudissements chaleureux. Fatou Traoré, une communicante malienne ajouta : “Il est fort regrettable que Madame Sinclair ait été désignée femme de l’année. C’est encore un message très grave envoyé par les médias, qui l’ont érigée en modèle.” Sur la question des médias, Fatou Traoré critiqua également les nombreuses émissions de télévision valorisant les métiers de strip-teaseuse ou actrice de films pornographiques. “Ce ne sont pas les seules perspectives professionnelles qu’ont les femmes”, martèla-t-elle devant une assistance médusée par la médiocrité des programmes.
15H. Une délégation de féministes arabes a proposé une mission sur la longueur des jupes des Françaises. “Nous sommes dans l’obligation de leur venir en aide : elles se sentent obligées d’exhiber leur corps pour exister”, explique Amel Muhammad, la représentante afghane. “Il faut les éduquer, leur dire de ne plus avoir honte de valoriser leurs compétences, leur expliquer que la presse féminine les aliène. Leur beauté et leur charme ne résident pas juste dans leur tenue ou leur corps. La chirurgie esthétique est une mutilation. Par ailleurs, nous leur rappelons qu’elles ne sont pas tenues de pratiquer l’échangisme ou de filmer les moments intimes qu’elles partagent avec leurs conjoints. Et que la fidélité et la virginité ne sont pas des tares.” Tonnerre d’applaudissement. “Stop à la soumission”, termina Amel Muhammad.
Une assistante sociale turque monta sur l’estrade. “Mesdames, les femmes sont durement touchées par la précarité en France, expliqua Aylin Gül. “La situation est alarmante. La multiplication des divorces, les bas salaires, les contrats précaires mènent parfois des femmes à vivre dans la rue, avec leurs enfants…On ne peut tolérer cela dans la cinquième puissance mondiale.”
Nouvelle intervention. Une femme appela de ses voeux une loi obligeant les Françaises à se voiler. Réponse sans appel : “De la même façon que l’on ne devrait pas avoir le droit de dire à une femme de retirer son voile, on ne peut dire à une autre de le porter. Le féminisme défend toutes les femmes, et la laïcité appliquée en France aussi”, trancha Elissa Dibaba, une doctoresse éthiopienne.
Enfin, une représentante musulmane de l’association pakistanaise “Akhawet” (soeurs) rejoint l’estrade pour rappeler les valeurs de l’Islam : protection et droits inaliénables de la femme, interdiction de l’excision, du mariage forcé et de la maltraitance. “Le Prophète Mohammad, que la paix et le salut soient sur lui, n’est pas mort dans une mosquée ou entouré de compagnons. Quand il a senti la fin approcher, il s’est réfugié dans les bras de sa femme Aïcha et l’une de ses dernières recommandations fut : “Je vous recommande de prendre soin de vos femmes !”, faisant ainsi écho à l’une de ses précédentes paroles : “Le meilleur d’entre-vous est celui qui est le meilleur envers les femmes. Ne l’oublions pas”, insista-t-elle. Emotion dans la salle.
Ce colloque international réunissant des femmes qui s’étaient toutes rendues en France s’est achevé par une standing-ovation en l’honneur des Françaises “des femmes opprimées, des victimes qui s’ignorent” regretta Léna, une étudiante libyenne.
La journaliste yéménite Tawakkol Karman (photo), Prix Nobel de la Paix 2011, conclut en saluant “la générosité des Françaises, qui ont principalement parlé des femmes arabes en cette journée de la femme alors qu’elles ont déjà tant de problèmes à régler.”
PS : Cet article est une pure fiction. Mon but : inverser la situation pour mettre en lumière la façon dont nous, Françaises, pouvont être perçues à l’étranger et dénoncer l’ingérence de certaines femmes et féministes (souvent bien intentionnées) qui parlent de situations qu’elles ne connaissent pas avec condescendance.
Comme le montre ce tweet de l’ex-ministre Roselyne Bachelot par exemple :
Et les exemples sont nombreux (articles, thèmes des colloques et émissions etc, dédiés aux femmes arabes opprimées.)
NB : Mes hommages à toutes les femmes qui mènent des combats justes à travers le monde, et aux hommes qui les soutiennent. Notamment à Rokhaya Diallo, une activiste et féministe dont j’admire le travail.
Enfin, une grande pensée pour nos mères et grand-mères. Des battantes, de vraies modèles, ne l’oublions jamais. Et pour celles qui souffrent.
Lien : dates importantes pour les femmes en France http://felina.pagesperso-orange.fr/doc/femm/datesfemmes.htm
Warda, publié sur le site SANS TRANSITION
première lecture, c’est un peu drole… Deuxième lecture, ce qui apparait c’est le mépris pour les femmes du tiers monde et pour les femmes françaises… Ca mérite une intervention des Femens.
Il n’y a nul mépris à pointer et à combattre les assignations genrées (dénudation ou couverture du corps)
Quand aux Femen, je rappelle les textes très critiques publiés sur le blog.