Avant-propos : Un Ministère pour la moitié du ciel
Les élections de mai seront décisives. Fédérales, régionales et européennes : autant d’occasions d’exprimer, à différents niveaux de pouvoir et de compétences, nos revendications. Ces prochains mois, vous allez entendre parler de nos 14 priorités pour 2014 !
Depuis près d’un an, la Caravelle des Droits des Femmes sillonne la Wallonie, et bientôt Bruxelles, à votre rencontre. Nourries de vos expériences quotidiennes et inspirées par une vision collective de nos droits, vous avez contribué, à travers les ateliers, les discussions et les animations, à l’élaboration d’une Charte des Droits des Femmes. Nous avons toutes, comme vous l’avez proclamé lors du passage de la Caravelle, « le droit d’avoir des droits » : en tant que citoyennes, en tant que femmes, en tant que victimes d’inégalités structurelles persistantes. Nos droits sont-ils respectés dans notre pays ? Votre réponse est : souvent, non. Sont-ils défendus avec fermeté par nos élus ? Votre réponse est encore : souvent, non.
Les femmes ne sont pas une minorité ; elles sont la moitié de l’humanité, « la moitié du ciel », comme l’illustre un proverbe chinois. Et pourtant, au niveau fédéral, c’est le Ministère de l’Égalité des chances qui a la responsabilité des dossiers liés aux inégalités femmes/hommes. Les enjeux concernant la moitié de la population deviennent invisibles sous un label extensible. Ils sont noyés. Un seul et unique Ministère des Droits des Femmes pourrait regrouper et faire concrètement avancer les dossiers importants qui traînent depuis des années, comme les créances alimentaires, les violences, l’individualisation des droits en sécurité sociale, le sexisme au quotidien…
Le détricotage de nos droits peut être patient et opiniâtre, se faire discret dans un coin d’ombre anonyme où les urgences, entassées les unes sur les autres, cherchent de l’oxygène. Il peut aussi être rapide, brutal et accablant – comme en Espagne ou en Suisse, où les femmes sont menacées de revenir à l’époque, pas si éloignée, des avortements clandestins. Elles pensaient que le droit de disposer de leur corps était gagné, indiscutable ? C’était sans compter sur l’acharnement des conservateurs et des caciques religieux, trop désireux d’imposer un contrôle social et moral aux femmes et de nous déposséder de nos corps pour exercer leur idéologie. Vigilance donc ! Ici et chez nos voisines, les droits des femmes sont en équilibre sur une corde ; beaucoup tentent de les faire tomber.
Ainsi, pour les droits que nous avons acquis et que nous devons défendre, et pour ceux que nous revendiquons, nous voulons un Ministère des Droits des Femmes. À bon entendeur, salut !
Sabine Panet
Parmi les textes publiés, je signale :
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Corps des femmes, lois des hommes (Espagne, Suisse et au parlement européen)
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Racisme sur le marché du travail belge
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La caravelle des Droits des femmes, dont le texte « Justice civile : ne renonçons pas à fairevaloir nos droits !«
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Le dossier « Mère isolée rime avec précarité«
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“Le syndicat des enfants”, reportage au Pérou où des enfants et des adolescents revendiquent le droit de travailler sous l’âge légal de 14 ans, dans des conditions dignes. Sur ce sujet lire aussi :Michel Bonnet : Regards sur les enfants travailleurs, Editions Page 2, 1998, M. Bonnet, K.Hanson, M.F. Lange, G. Paillet, O ? Nieuwenhuys, B. Schlemmer : Enfants travailleurs, repenser l’enfance, Editions Page2 2006, Des mesures pour favoriser l’émancipation de sujets et Alternatives Sud : Contre le travail des enfants ?, Editions Syllepse 2009, Modifier les rapports sociaux ne peut se résumer à abolir la réalité, sans offrir des réponses socialement construites avec les actrices et acteurs, adultes, adolescent-e-s ou enfants
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Boire une tasse avec Brigitte Fontaine, avant de réécouter par exemple « Comme à la radio«
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Femmes musulmanes, portrait de groupe
Un journal de nos amies belges à faire connaître
axelle 166, février 2014 http://www.axellemag.be/fr/
Didier Epsztajn