Un tout petit roman, mais qui s’inscrit (comme Eva d’Ersi Sotiropoulos) dans ce que la crise grecque produit dans le champ de la littérature. La violence verbale comme miroir de la violence sociale. L’expression explicite de la nostalgie d’un passé idéalisé (non dans la négation de la misère d’hier mais dans sa nature « nationale ») se formulant dans les termes de la haine de l’autre et du racisme (allant jusqu’à la recherche d’une « solution finale » néo-nazie). Une écriture qui, au-delà du sens même, traduit le désespoir.
« Victoria » est un quartier d’Athènes, proche du Musée National et de l’Ecole Polytechnique, devenu le symbole des nouvelles « classes dangereuses ».
« Ce pourrait être ici ou ailleurs. C’est en Grèce à l’heure d’une crise que la société ne supporte pas. »
Yannis Tsirbas : Victoria n’existe pas, Quidam, 2015
Traduction de Nicolas Pallier
Dominique Gérardin