MARIAGE – RAGE – MIRAGE – MAGIE – AMER – AGIR – AIR…
Tous les mots dans les mots.
ANALPHABÈTE- ANA.
Une porte, « laisser tout en plan ouvrir la porte et partir », il suffirait d’ouvrir la porte, « la porte d’entrée les escaliers », l’ouverture d’une porte…
Une Idée, une histoire, ANA, « Le goût des amandes quand elles sont très fraiches », un cartable jeté, « tu n’iras plus à l’école », tonton, une histoire racontée, 15 ans, le mariage, « Gare à toi Ana », « Gare à l’Idée », des scènes…
ETRANGÈRE – ÉTRANGE.
Lui, tonton, le mari, « En fait il ne marche pas à coté de moi dans la rue, mais toujours devant », des mots, des histoires…
Aimer quelqu’une comme personne, ne pas l’aimer comme une personne
MARIAGE – AMER mais aussi MER…
« Dans mon histoire il n’y a pas de rime », des cheveux coupés, invisible aux yeux de l’autre, RAGE, RAME, tu en as mis du temps
Vingt trois chapitres, vingt trois cailloux…
« Et la RAGE est montée
Tout est devenu rouge, les murs du supermarché, les panneaux des publicités.
L’air était rouge. Je n’y voyais plus rien.
J’ai laissé le caddie faire la queue tout seul,
et je me suis dirigée dans le rouge vers la sortie.
Je devais avoir l’air d’une folle, parce que les gens s’écartaient sur mon passage !
Et sans m’en apercevoir, je suis arrivée au métro.
J’avais mes 23 cailloux prêts dans ma poche pour le jour où ça arriverait.
Je savais bien que ça viendrait sans prévenir.
C’est comme ça la rage.
Quelques jours avant, j’avais demandé à la professeure :
Combien il y a de stations de métro pour aller à la Tour Eiffel ?
Elle a regardé sur son plan et elle a dit : Il y en a 23.
Elle a vérifié : 23 pas une de plus.
J’ai ramassé 23 cailloux dans les allées du square. »
Les mots dans les mots, la charge des mots, l’histoire dans une autre histoire, le saisissement d’une histoire volée, « elle a commencé à intéresser aux mots, à tous les mots, et il en avait tellement » et les cailloux de la liberté…
Catherine Benhamou : ANA ou la jeune fille intelligente
Des femmes Antoinette Fouque, Paris 2016, 72 pages, 10 euros
Didier Epsztajn