Dans la rencontre amoureuse des regards, dans la fulgurance de l’événement, l’infiniment petit domine l’infiniment grand.
L’éphémère capture l’éternité.
Daniel Bensaïd
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Dans une belle préface, « Et l’air de la page », Bernard Noël parle du regard « allant du poème à la flambée colorée qui l’accompagne », de ce qui ne cesse de « provoquer le soulèvement volumineux », de débordement, d’intensification réciproque. « Lire , on l’oublie trop, c’est regarder et sentir dans chaque mot la fusion du sonore et du sensé ». Il s’agit bien ici de cette « énigme de la naissance des signes et langage ».
Le titre de cette note est extrait de cette préface.
Une douzaine de sonnets et autant de dessins.
« Le mur noir de la mémoire agite sa sève
Lance pétales comme étamines de soie
Lance suies et corbeaux et quelques caractères
S’enfuyant d’un casier de typographie aveugle
Le V du mot vivre suspendu à des ombres »
Le bruissement de notes, les vagues de mots, le sens multiple et la coloration de la pensée… « Féroces sur le blanc opaque de nos yeux »
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De Pierre Tréfois :
L’empreinte ironique, mots-damour-perdus-sans-collier/
Tropique du Suricate, un-seul-etre-vous-manque-et-tout-est-demeuble/
« L’art contemporain est-il soluble dans la barbarie ? » : lart-contemporain-est-il-soluble-dans-la-barbarie/
avec André Doms : Rouge résiduel, tu-ne-travailles-plus-que-le-doute/
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Jean-Louis Rambour & Pierre Tréfois : L’éphémère capture
Editions Eranthis, Louvain-la-Neuve, Belgique 2016, 34 pages
Didier Epsztajn