To be blues. « le blues est bien né au sein de ces communautés d’Africains transplantés de force dans les terres du sud-est des Etats-Unis », l’émergence de paroles d’esclaves, séculières et profanes, une musique « rythmée pour boire, pour danser, pour s’amuser ». Le blues n’est pas que tristesse et lenteur.
Philippe Thieyre nous propose une histoire du blues à travers 150 disques, albums vinyles. « Ce parcours est une promenade balisée par des rondelles de cire, et non une encyclopédie exhaustive ou un volumineux dictionnaire ». Un choix subjectif.
En introduction, l’auteur revient sur les premiers blues, les enregistrements, les différentes transformations du blues – présentées en cinq périodes : « Pré-War blues, country blues et jazz des villes », « Les années quarante : shouters, combos et rhythm’n’blues », « Blues urbain et électrique : Chicago, West Coast, Texas… », « Le British blues », « Blues toujours ».
Des vinyles et des pochettes, des musiques aux racines géographiques et culturelles plus ou moins spécifiques.
Pré-War blues, country blues et jazz des villes. Une prédilection pour la guitare, les routes, « Le blues est né dans les champs, s’est développé sur les routes et s’est enregistré dans les villes », la traditions orale et les nouveaux supports de diffusion, les disques de race music…
Les années quarante : shouters, combos et rhythm’n’blues. Loin du Delta du Mississippi et de la vie rurale, une approche radicalement différente, les transformations musicales de l’ensemble des musiques, le jazz, le blues, le rhythm’n’blues, le rock’n ‘roll…
Blues urbain et électrique : Chicago, West Coast, Texas….les déplacement vers le nord, Chicago, « A la violence du travail répondent la puissance sonore, la crudité et l’agressivité des textes et des sonorités », la multiplication des maisons de disques, les réputations et les singles…
Le British blues. Le blues des iles britanniques, des bases sociologiques différentes, des fans et des collectionneurs, la remise à jour d’un patrimoine quelque peu oublié de l’autre coté de l’atlantique….
Blues toujours. S’extraire de sa condition, subvenir à ses besoins, une aventure qui se poursuit…
Une invitation à ouvrir les oreilles, à découvrir ou redécouvrir des musicien·nes, et pas seulement de blues.
Philippe Thieyre : Parcours blues en 150 albums
Editions Le Mot et le Reste, Marseille 2018, 352 pages, 23 euros
Didier Epsztajn