La charge raciale, c’est aussi d’avoir à expliquer la charge raciale !

« Peut-on réparer durablement une société avec des bouts de ficelle ? Certes, les femmes bénévoles ou faiblement rémunérées, font des merveilles avec ces bouts de ficelle. Mais pour que la ficelle soit solide, arrive le moment où il faut de l’argent pour la payer, pour payer les ravaudeuses »

Dans son éditorial, « Le nerf du care », Sabine Panet aborde, entre autres, les salaires des professions occupées par les femmes, les couturières, les soignantes, les agentes de propreté, celles qui « ne peuvent remplir leur frigidaire avec des applaudissements et des médailles », l’argent comme nerf du care

La notion de « care », très à la mode me semble cependant très réductrice du travail des femmes. Une relation de service ne peut, à mes yeux, ni permettre de construire l’égalité, ni l’émancipation…

Dossier : Les vies des aînées confinées

« Colette, Bathilde, Laura, Myriam et Valentine sont confinées chez elles depuis le 18 mars. Pour elles, l’âge est un facteur qui augmente les risques de contracter le coronavirus. Comment ont-elles vécu ces semaines anxiogènes ? Quelle est leur opinion sur la crise que nous traversons ? Elles ont beaucoup de choses à dire, mais elles ont été rarement entendues ces derniers temps. Un paradoxe, alors que les personnes âgées sont les premières concernées par l’épidémie. Est-ce parce que notre société a pris l’habitude de les mettre de côté, de les isoler ? »

L’habitude de l’isolement, la sensation de vide autour de soi, le silence, la fracture et la précarité numérique, les peines et la solitude dans les maisons de repos, le manque de moyens et de personnels, la nécessaire dé-marchandisation du secteur du soin aux personnes…

Je souligne les propos de Gaëlle Gallet dans « Changer le regard de la société sur la vieillesse », la parole des ainées, leur place comme adultes dans la société…

Il ne faut oublier que « dans l’expression « personne âgée », il y a avant tout une « personne » ! »

Parmi les autres textes publiés, je signale notamment :

  • Dans l’oeil d’Axelle : Au Népal, la population lutte aussi contre le covid-19, les savoirs des populations indigènes, les politiques gouvernementales de restriction d’accès aux ressources naturelles…

  • Congo, les berceuse d’Ebola, un virus endémique, celles rescapées prenant soin des enfants…

  • Le deuil au temps du coronavirus, « La première chose qui saute aux yeux, c’est que la cérémonie des adieux ne se fait pas bien. Souvent, les gens meurent seuls. Même si la crise a un effet de loupe : beaucoup de gens mouraient déjà seuls, à l’hôpital. Mais aujourd’hui, à l’hôpital ou en maison de repos, ils meurent après avoir aussi passé leurs derniers jours et leurs dernières semaines dans une grande solitude », l’altération des contacts, les façons collectives de dire au revoir, un dernier geste de tendresse, « On n’a pas vu la personne morte, elle ne peut pas prendre pleinement son statut de morte »…

  • Maboula Soumahoro : Le racisme, un poids constant, le « chez-eux » et le « chez-moi », l’espace où l’on devient une étrangère, le plafond de verre, l’incessant d’où viens-tu ?, les façons codées de parler de la race, « La charge raciale, c’est le poids permanent, la responsabilité constante d’avoir à gérer des situations de tensions raciales au sein de nos sociétés »… Le titre de cette note est empruntée à cette autrice…

  • La soi-disant vénalité des femmes, la limitation de l’autonomie économique des femmes, les effets du divorce sur les revenus des femmes et des hommes, les pensions alimentaires non versées, les effets de la « justice familiale » et la transformation des « femmes en mendiantes » et des « homme en bons princes »…

  • Aux innocentes les mains pleines, le partage inégalitaire des tâches, « Les conséquences du Covid ont décuplé la colère. Elle se répand de manière virale. Plus le confinement dure, plus la fièvre froide et déterminée de cette colère monte »…

  • Vulva La Vita, la déconstruction des tabous autour du sexe féminin…

  • L’histoire avec un grand Elles : Maria Montessori, les activités spécifiques qui stimulent les potentiels des enfants, le handicap et d’autres perspectives que médicales…

  • et toujours de riches rubriques : culture et informations internationales

Un journal de nos amies belges à faire connaître.

Axelle 230, juin 2020, http://www.axellemag.be

Autres numéros : /revue/axelle/

Didier Epsztajn

Auteur : entreleslignesentrelesmots

notes de lecture

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