Le je, l’âge, le temps d’hier, l’arrivée et la vie en Afrique colonisée, le père et sa femme D, les interdits, « J’ai onze ans et je m’ennuie », les souvenirs d’autres âges d’enfance, la puberté et le corps qui se transforme, les interdits renforcés et l’autorité paternelle, l’auto-défense, « Plutôt que de pleurer ma mère je me défends de mes agresseurs, je me construis, me maintenant sur les bords glissants d’un abîme, car je ne sais rien de moi », l’odorat, les trébuchements et les gouffres de vérité…
Les âges plus près du présent s’invitent dans les réflexions de l’autrice, et toujours « quand j’ai x ans », le temps passé n’est pas effacé mais reformulé. Le temps des colonie et ne pas « y être », les gestes et les souvenirs, les exigences affectives, les comportements des français, « Aujourd’hui les Français qui vivent en Afrique, ceux qu’on appelle expats pour éviter l’idée de néocolonialisme, ne sont guère différent de toi », la suprématie blanche et l’idée de hiérarchie des populations et des cultures, un père, des odeurs…
Un remarquable récit d’une enfance déplacée…
Catherine Weinzaepflen : L’odeur d’un père
Des femmes Antoinette Fouque, Paris 2021, 94 pages, 12 euros
Didier Epsztajn
De l’autrice :
avec Ingeborg, je-ne-veux-plus-me-faire-ebouillanter-rotir-bruler-torturer/