Les mutations de la division sexuelle du travail et le refus de l’égalité

« Si la rédaction de cet ouvrage est bien antérieure à la crise du covid-19, il nous est néanmoins apparu essentiel en préface d’évoquer cette pandémie tant la crise sanitaire et le confinement ont été des miroirs grossissants des inégalités de genre. Au niveau mondial, l’épidémie a fortement touché les femmes : leur exposition au virus a été plus forte, leur niveau de vie a baissé et leur quantité de travail domestique a augmenté, tout comme les violences conjugales dont elles sont victimes. Elles ont donc été plus que jamais en première ligne, tant sur le front du travail que sur le plan de la vie familiale ».

Dans leur avant-propos « Les femmes en première ligne face au covid-19 », le-genre-au-travail-avant-propos-les-femmes-en-premiere-ligne-face-au-covid-19-introduction-generale-et-sommaire/, publié avec l’aimable autorisation des Editions Syllepse, Nathalie Lapeyre, Jacqueline Laufer, Séverine Lemière, Sophie Pochic, Rachel Silvera abordent, entre autres, les métiers féminisés en première ligne, des métiers à l’utilité sociale incontestable, des professions souvent invisibles et dévalorisées, les conventions collectives et les classifications pensées par et pour les métiers occupés par des hommes, la détérioration des conditions de travail, les impacts du télétravail, la double journée de travail des femmes salariées, « Cette double journée s’est encore renforcée avec le confinement », les inégalités de genre et leurs imbrications avec les inégalités de classes et de « race », les replis sur le foyer, la vie avec les agresseurs, car faut-il encore le rappeler le foyer est loin d’être toujours un refuge…

De l’introduction générale, le-genre-au-travail-avant-propos-les-femmes-en-premiere-ligne-face-au-covid-19-introduction-generale-et-sommaire/, publié avec l’aimable autorisation des Editions Syllepse, je souligne, l’activité salariée des femmes, leurs diplômes, le renouveau des luttes de femmes salariées, l’enjeu d’une analyse genrée du travail et de ses mutations, le dialogue intergénérationnel et international (voir la liste des intervenantes syndicalistes et chercheuses dans cet ouvrage), la croissance des inégalités professionnelles parmi les femmes elles-même…

« La première partie est consacrée au constat de la croissance des inégalités professionnelles parmi les femmes elles-mêmes, une évolution qui met à mal l’homogénéité même de la catégorie des femmes. D’une part des femmes, diplômées et cadres, peuvent apparaître comme les gagnantes des engagements sur l’égalité professionnelle, et d’autre part, des travailleuses restent cantonnées à des emplois très féminisés dont les compétences sont mal reconnues, peu rémunérées, avec des conditions de travail particulièrement difficiles et invisibilisées. Cette première partie se décline en trois thématiques : tout d’abord, les enjeux des luttes de femmes des années 1970, ici et ailleurs, dans leur lien avec la seconde vague du féminisme ; puis les défis contemporains et les luttes d’employées des métiers de services, publics comme privés ; enfin, la question : « À qui profite l’égalité professionnelle ? » est discutée, notamment à propos des femmes cadres et des politiques et réseaux développés par les grandes entreprises.

La seconde partie ouvre la question du genre au travail à de nouveaux enjeux féministes et à de nouveaux risques pour l’égalité. Elle se décline également autour de trois thèmes : d’abord l’espace numérique comme nouveau marché du travail où les femmes restent bien trop peu nombreuses ; cet espace numérique est ensuite interrogé à l’aune des potentialités et des risques pour les luttes féministes. Enfin, thème récent d’engagement des acteurs et actrices de l’emploi et des entreprises, les violences conjugales et intrafamiliales seront analysées du point de vue de leurs conséquences sur la vie professionnelle des femmes.

Sur les 29,6 millions de personnes actives en France (Insee, données 2017), plus de 14 millions sont des femmes, soumises aux réformes du marché du travail et des retraites, soumises aussi à des conditions de travail spécifiques, souvent éloignées des conceptions industrielles et ouvrières de la pénibilité. Ces femmes, de plus en plus diplômées, parviennent à articuler travail et vie familiale mais elles peuvent aussi connaître des problèmes de pensions alimentaires non versées ou des violences conjugales. D’autres femmes sont travailleuses pauvres, et cheffes de familles monoparentales. D’autres encore sont des cadres et cadres supérieures, appartenant à des réseaux de femmes d’entreprise pour faire progresser la mixité dans les hautes responsabilités et elles-mêmes employeuses-particulières d’une aide à domicile ou d’une assistante maternelle. Enfin, ces femmes sont aussi immigrées, handicapées ou lesbiennes, pouvant subir des discriminations multiples et intersectionnelles. Pour construire une société de l’égalité entre femmes et hommes au travail, pour pallier ces inégalités croissantes entre les femmes, les recherches féministes, les associations et les syndicats se doivent d’explorer toutes ces réalités complexes, ces croisements en mouvement qui font du genre au travail un objet à la fois d’actualité et en mutation permanente. Cet ouvrage participe pleinement de cette ambition… »

Les femmes sont les premières concernées par la « pauvreté laborieuse », les effets des politiques d’austérité et de destruction des services publics. La premier chapitre traite des histoires de luttes de femmes ici et ailleurs. Dans une courte introduction Sophie Pochic indique : « Ce chapitre vise justement à rendre visible les luttes de femmes, en France et ailleurs, en lien avec les questions de travail, de pouvoir d’achat et pouvoir agir, depuis les années 1968 jusqu’à la période actuelle, marquée par une conflictualité sociale renouvelée ».

La grève aux chèques postaux en 1968, « taisez-vous mesdames », l’occupation et ces choses impensables deux mois avant ; les inégalités de rémunérations dans l’industrie, la division sexuée du travail « impliquant hiérarchisation et séparation », la déqualification des ouvrières dans les conventions de branche, l’ordre du genre qui régit la valeur travail ; les groupes de femmes d’entreprises ; le syndicalisme et le féminisme en Italie dans les années 1970, « l’approche syndicale faussement neutre et centrée, en réalité, sur les intérêts des hommes », l’organisation sexuée des pratiques et des hiérarchies, le lien entre le lieu de travail et le territoire urbain, la frontière artificielle entre la sphère publique et la sphère privée, les questions de reproduction et de contraception ; les ouvrières dans les syndicats tunisiens, la discrimination sexiste au sein de leur propre organisation syndicale ; des expériences de femmes gilets jaunes…

Je souligne notamment l’entretien avec Annick Coupé « De 1995 à aujourd’hui : la place des femmes dans les mobilisations contre les réformes des retraites ».

En complément possible :

Retraite des femmes : en finir avec les inégalités !

Contre-réforme des retraites : les grandes perdantes ne lâcheront pas !

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2020/01/11/retraite-des-femmes-en-finir-avec-les-inegalites/

Retraites : des idées reçues et des mensonges propagés… (2 nouveaux documents) :

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2019/12/24/retraites-des-idees-recues-et-des-mensonges-propages-deux-nouveaux-documents/

Trois désintox sur les retraites :

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2019/12/18/trois-desintox-sur-les-retraites/

Déclaration unitaire – Retraites des femmes : en finir avec les inégalités !

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2019/12/15/declaration-unitaire-retraites-des-femmes-en-finir-avec-les-inegalites/

Inégalités : « La réforme des retraites pénalisera encore plus les femmes »

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2019/12/08/inegalites-la-reforme-des-retraites-penalisera-encore-plus-les-femmes/

Retraites, des clefs pour comprendre

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2019/12/04/retraites-des-clefs-pour-comprendre/

Retraites des femmes, ni réforme par points, ni statu quo mais des progrès indispensables

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2019/12/02/retraites-des-femmes-ni-reforme-par-points-ni-statu-quo-mais-des-progres-indispensables/

Les « beautés » du modèle suédois de retraites

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2019/09/05/les-beautes-du-modele-suedois-de-retraites/

Réforme Delevoye : un projet régressif

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2019/09/25/reforme-delevoye-un-projet-regressif/

Retraites des femmes, un enjeu décisif pour toute réforme

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2018/08/02/retraites-des-femmes-un-enjeu-decisif-pour-toute-reforme/

Les retraites façon Macron : le piège des comptes notionnels

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2017/06/11/les-retraites-facon-macron-le-piege-des-comptes-notionnels/

Retraites complémentaires : les femmes à nouveau oubliées

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2015/10/28/retraites-complementaires-les-femmes-a-nouveau-oubliees/

Dans le second chapitre sont abordés les services « entre dévalorisation et mobilisations ». Une remarque, il conviendrait le plus souvent de parler d’industries de service et non simplement de services, de production de services.

Nathalie Lapeyre et Rachel Silvera rappellent les forts taux de féminisation des métiers de service, « 88% des femmes en emploi exercent dans ces secteurs et certains métiers sont occupés par plus de 80% de femmes (voire 90% pour ce qui relève des métiers relatifs aux soins et à la santé) », abordent, entre autres, le secteur de logistique, l’absence de mixité, « L’intérêt de ce chapitre est de saisir les enjeux de l’évolution actuelle des métiers de service, à la fois sur la question de leur dévalorisation et de leur faible reconnaissance sociale, et sur les nouvelle dynamiques portées par les mobilisations de femmes de ces différents secteurs », les luttes de femmes, les liens « entre conditions de travail des soignant·es et conditions de vie des soigné·es », le travail invisible des femmes (dont des femmes considérées comme sans-papiers), les salariées des « services vitaux » mis à mal par les politiques néolibérales…

Le militantisme dans les crèches, le sens de l’« égalité » dans des métiers très fortement féminisés, le poids moral de la sollicitude, les difficultés à dire la pénibilité, les tensions et les conflits entre catégories de personnel, les Ehpad et la « non-traitance », les travailleuses des quartiers dits populaires, la non-mixité dans les entrepôts logistiques (La règle de l’interdiction du travail de nuit pour toustes devrait, me semble-t-il, être appliquée dans ce secteur qui contribue à la banalisation d’une source importante de détérioration de la santé) et les mécanismes qui les renforcent…

Je souligne particulièrement l’article de Rachel Silvera, Revaloriser les métiers du soin : se battre au nom du principe « à travail de valeur égale, salaire égal », revaloriser-les-metiers-du-soin%E2%80%89-se-battre-au-nom-du-principe-a-travail-de-valeur-egale-salaire-egal/ , publié avec l’aimable autorisation des Editions Syllepse. L’autrice discute, entre autres, de reconnaissance des qualifications, de revalorisation salariale, de la question du travail mis en œuvre, de son invisibilité, de sa dévalorisation systématique, de valeur égale. Elle aborde la grève des sages-femmes, les différences de traitement entre infirmières et technicien nes ou entre aides-soignant es et ouvrier es qualifié es, la place du relationnel, la construction de métiers définis comme féminins s’appuyant « sur des compétences considérées comme naturelles », la non reconnaissance de la technicité des métiers à prédominance féminine, les nécessaires « comparaison d’emploi » pour faire appliquer le principe d’« un salaire égal pour un travail de valeur égale »…

Le troisième chapitre interroge sur les « bénéficiaires » de l’égalité professionnelle. Jacqueline Laufer souligne « les enjeux concernant les inégalités entre les femmes elles-mêmes », l’égalité professionnelle principalement pensée par et pour les cadres « aux dépens des autres catégories de travailleuses », l’institutionnalisation de la cause de l’égalité professionnelle et la confiscation des progrès par les plus privilégié es, la persistance des inégalités de classes et leur non-dissolution dans la question des inégalités de sexe, l’importance de s’adresser « aux différentes catégories de femmes, par exemple en matière d’égalité de rémunération »…

L’investissement des grandes entreprises de l’égalité comme enjeu de performances, la peur des sanctions, l’égalité-déjà-là, le non respect du code du travail par la majorité des entreprises, les cibles privilégiées des nouvelles politiques managériales, l’égalité pensée « sur un mode individuel », les réseaux de femmes cadres, les logiques néolibérales, la sous-représentation des femmes cadres au plus haut niveau des hiérarchies, les formes renouvelées du « contrôle » des femmes, les dissensions aux rhétoriques néolibérales, la dévalorisation des collectifs de femmes, les marchés du conseil en égalité professionnelle, le mouvement de dualisation de l’emploi féminin, les impacts du forfait-jour, la formation des syndicalistes…

Le quatrième chapitre « Le genre de l’espace numérique : quelles opportunités d’emploi pour les femmes ? » est d’une grande importance, compte-tenu des retards d’élaboration du mouvement syndical (et des autres courants d’émancipation) sur ces questions.

Nathalie Lapeyre souligne la résistance du secteur (et des hommes) à la mixité, les impacts futurs de la digitalisation, la reproduction de la division sexuée du travail, la destruction de nombreux emplois féminins du fait de leur automation, les biais sexistes des concepteurs des algorithmes et de la soi-disant intelligence artificielle…

Les femmes dans le numérique, un nouveau modèle de société à construire, l’économie de plateforme, les interactions entre travailleurs/travailleuses et usager es/client·es, le brouillage des repères entre vie professionnelle et vie privée, le droit à la déconnexion, les flexibilités nouvelles imposées au travail, le nécessaire renforcement des protections collectives, les pratiques inclusives, la « main invisible », la production des inégalités, la fabrication continue du genre, les nouveaux imaginaires, l’autre face du « bonheur au travail », la culture technique viriliste, l’informatique et la division sexuée, le sexisme dans la mixité, la méritocratie et le « neutre », les actes sexistes et le peu de réaction des « pairs », la sexualisation des corps, un double rapport de domination en tant que prestataire et femme, la décrédibilisation des compétences techniques, la performance comme habit de la masculinité…

Les espaces ne sont jamais neutres. Le cinquième chapitre est consacré au genre de l’espace numérique, au cyberféminisme, au cybersexisme.

« Le propos de ce chapitre est de s’interroger sur le rôle et les effets du web et des réseaux sociaux sur les mobilisations féministes de cette nouvelle vague » (Rachel Silvera).

Internet et les féministes, MeToo, les hashtag, les leviers pour encourager les femmes à briser les silences, les sites et les blogs féministes, la circulation de textes, l’expansion des violences en ligne, des nouvelles modalités d’activisme, les mobilisations en numérique, l’alliance de l’expertise et de la communication, l’accélération des temps, l’élargissement de l’espace, les réseaux sociaux comme angle mort du militantisme syndical, les campagnes d’intoxication et de diffusion de contre-vérités, les paroles de femmes et les paroles de féministes, « Comment prendre la parole en tant que femmes alors que tout est fait pour nous empêcher de le faire, aussi bien dans notre propre éducation que par les obstacles plus spécifiques contre nous ? Nous sommes ici confrontées à la haine des femmes et des féministes, et des violences spécifiques qui vont s’exercer contre nous à chaque prise de parole », les jeunes femmes victimes de violences, « la cyberviolence fait partie intégrante de la domination qui est mise en place par les agresseurs pour perpétuer, continuer voire renforcer les violences »…

Le dernier chapitre est centré sur les conséquences sur l’emploi des femmes des violences « infrafamiliales et conjugales ». A noter que cette formulation gomme à la fois les auteurs (dans la très grande majorité des cas des hommes) et la structure violente des rapports sociaux.

« Ces violences sont considérées comme de l’ordre du privé, du couple, de la famille, de l’intime, ont des conséquences sur la sphère professionnelle et sur la recherche d’emploi, sur la confiance en soi, sur son état de santé, de stress, de fatigue physique et mentale, bref sur sa capacité à être et rester employable ». (Séverine Lemière)

L’accès à l’emploi des femmes victimes de violences, « Les violences touchent les femmes quels que soient leur âge, leur milieu social et leurs parcours socioprofessionnels », les violences un frein spécifique à l’emploi, « le manque d’estime de soi, de confiance en soi et l’instabilité émotionnelle et matérielle générés par la situation de violence », la dépendance économique, les invisibles parmi les invisibles, les politiques publiques, l’autonomie des femmes et la lutte contre les grossesses précoces et les violences sexistes et sexuelles, les projets de vie non réductibles à l’enfant, le droit au plaisir, l’emploi comme levier d’autonomisation, la protection sociale pensée comme « niche » ou catégorie gestionnaire et non comme droit et levier d’autonomie, l’impensé du lien entre violences « conjugales » et travail, « C’est un impensé dans le monde du travail et c’est aussi un impensé des politiques publiques ou même pour partie dans les mouvements féministes », les auteurs des violences dans l’espace du travail, la revendication d’un « droit illimité à absence avec maintien du salaire pour les victimes de violences intrafamiliales », un socle de droit obligatoires « garantis de manière interprofessionnelle pour toutes les victimes », l’obligation pour l’employeur d’assurer la sécurité et protéger la santé des travailleurs et des travailleuses…

D’autres lectures, d’autres soulignements restent possibles…

Le genre au travail

Recherches féministes et luttes de femmes

Sous la direction de Nathalie Lapeyre, Jacqueline Laufer, Séverine Lemière, Sophie Pochic, Rachel Silvera

Mage et Editions Syllepse, Paris 2021, 344 pages, 20 euros

https://www.syllepse.net/index.phtml?

Didier Epsztajn

Table des matières

Avant-propos

Les femmes en première ligne face au covid-19 – Nathalie Lapeyre, Jacqueline Laufer, Séverine Lemière, Sophie Pochic,Rachel Silvera

Introduction générale

Partie 1. Des inégalités parmi les femmes

Chapitre 1. Histoires de luttes de femmes, ici et ailleurs

Introduction – Sophie Pochic

« Taisez-vous Mesdames » : La grève des Chèques postaux en 1968 – Entretien avec Gisèle Moulié

La « valeur du travail » des ouvrières en débat, des années 1968 à la loi Roudy – Fanny Gallot

Faire entrer la seconde vague du féminisme sur les lieux de travail : les groupes femmes d’entreprises – Entretien avec Suzy Rojtman, Françoise Pierquin, Danielle Riva et Emmanuelle Dupuy

Syndicalisme, femmes et féminisme, en Italie, dans les années 1970 – Anna Frisone

De 1995 à aujourd’hui : la place des femmes dans les mobilisations contre les réformes des retraites – Entretien avec Annick Coupé

Des ouvrières dans les syndicats tunisiens depuis la Révolution : entre espoirs d’émancipation et marginalisation – Arbia Selmi

« Nous sommes sorties de notre impuissance » : expériences de femmes Gilets jaunes – Entretien avec des femmes Gilets jaunes de Saint-Nazaire

Chapitre 2. Les services, entre dévalorisation et mobilisations

Introduction – Nathalie Lapeyre et Rachel Silvera

Le militantisme syndical dans les crèches : l’égalité peut-elle être un mot d’ordre ? – Ève Meuret-Campfort

Revaloriser les métiers du soin : se battre au nom du principe « à travail de valeur égale, salaire égal » – Rachel Silvera

Dénoncer la « non-traitance » dans les Ehpad – Entretien avec Barbara Filhol

La FSU et l’engagement féministe – Entretien avec Sigrid Gérardin

Mobiliser les travailleuses des quartiers populaires – Entretien avec Ana Azaria

L’impossible mixité des métiers pénibles ? L’égalité négligée au sein des entrepôts logistiques – Haude Rivoal

Chapitre 3. À qui profite l’égalité professionnelle ?

Introduction – Jacqueline Laufer

Vers une « égalité élitiste » ? Les engagements sélectifs des entreprises en matière d’égalité professionnelle – Sophie Pochic

Les réseaux de femmes cadres au sein des grandes entreprises, entre logiques néolibérales et soft feminism – Nathalie Lapeyre

Les deux marchés du conseil en égalité professionnelle – Soline Blanchard

Former, pour montrer à quel point il est nécessaire de négocier et d’agir… -Entretien avec Dominique Marchal

Défendre les femmes de l’encadrement à la CFE-CGC – Entretien avec Carole Cano

Partie 2. Nouveaux enjeux féministes et nouveaux risques pour l’égalité

Chapitre 4. Le genre de l’espace numérique : quelles opportunités d’emploi pour les femmes ?

Introduction – Nathalie Lapeyre

Les femmes dans le numérique : « La nécessité de repenser tout le modèle de société » – Entretien avec Sabine Reynosa

Les pratiques inclusives dans le numérique : changer l’institution pour changer sa population – Isabelle Collet

Former les femmes au numérique : « Donner du sens, donner envie, créer de nouveaux imaginaires » – Entretien avecEmmanuelle Larroque

Le bonheur au travail : Leurre ou réalité pour les informaticien·nes ? – Thomas Couppié et Dominique Épiphane

Quand le sexisme se cache derrière la mixité : Le cas du conseil en systèmes d’information – Elodie Evert

Chapitre 5. Le genre de l’espace numérique : Du cyberféminisme au cybersexisme

Introduction – Rachel Silvera

Les féminismes en ligne – Josiane Jouët

De #SosEgapro à #NousToutes : quand la mobilisation numérique paie – Entretien avec Caroline de Haas

#VieDeMere, #8mars15h40 : relancer les mobilisations syndicales à travers les réseaux sociaux – Entretien avec Claire Serre-Combe

Paroles de femmes, paroles de féministes, comment porter un message face à la violence sexiste ? – Entretien avec Raphaëlle Rémy-Leleu

Soutenir en ligne les jeunes femmes victimes de violences – Entretien avec Louise Delavier

Chapitre 6. Violences intrafamiliales et conjugales : les conséquences sur l’emploi des femmes

Introduction – Séverine Lemière

Accès à l’emploi des femmes victimes de violences : un enjeu récent des politiques publiques en France – Iman Karzabi

S’engager pour l’autonomie des femmes et contre les grossesses précoces et les violences sexistes et sexuelles – Entretien avec Maud Olivier

Le retour à l’emploi des femmes victimes de violences conjugales : Un objectif commun en France et aux États-Unis ? –Pauline Delage

L’impact de la violence entre partenaires sur le travail, les collègues et les lieux de travail : principaux résultats de l’enquête belge – Barb MacQuarrie

« Aujourd’hui, le lien entre violences conjugales et travail est un impensé » – Entretien avec Sophie Binet

Quand les violences conjugales passent la porte de l’entreprise – Séverine Lemière


En complément possible

Catherine Bloch-London, Christiane Marty : Reconnaissance de l’utilité des métiers à dominante féminine et transformation sociale

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2020/07/06/reconnaissance-de-lutilite-des-metiers-a-dominante-feminine-et-transformation-sociale/

L’après Covid-19 : Revalorisez les emplois féminisés !

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2020/05/02/lapres-covid-19-revalorisez-les-emplois-feminises/

Deux vidéos : Travail et discrimination

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2020/04/01/deux-videos-travail-et-discrimination/

Avant-propos et table des matières de l’ouvrage « Toutes à y gagner. Vingt ans de féminisme intersyndical »

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2017/03/27/avant-propos-et-table-des-matieres-de-louvrage-toutes-a-y-gagner-vingt-ans-de-feminisme-intersyndical/

La CGT, F.S.U, Union syndicale Solidaires

Coordination : Évelyne Bechtold-Rognon, Nina Charlier, Annick Coupé, Élodie De Coster, Sigrid Gérardin, Cécile Gondard-Lalanne, Clémence Helfer : Toutes à y gagner. Vingt ans de féminisme intersyndical

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2017/04/20/dans-le-monde-du-travail-les-femmes-sont-tout-sauf-une-minorite/

Rachel Silvera : Un quart en moins. Des femmes se battent pour en finir avec les inégalités salariales

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2014/03/18/pour-les-femmes-rien-nest-egal-par-ailleurs/

Sous la direction de Margaret Maruani : travail et genre dans le monde. L’état des savoirs

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2013/12/30/dans-le-monde-du-travail-les-femmes-sont-partout-legalite-nulle-part/

Margaret Maruani et Monique Meron : Un siècle de travail des femmes en France 1901-2011

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2012/11/02/lapport-de-la-force-de-travail-des-femmes-a-toujours-ete-massif-et-indispensable/

Danielle Kergoat : Se battre disent-elles…

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2012/08/21/travailleuse-nest-pas-le-feminin-de-travailleur/

Auteur : entreleslignesentrelesmots

notes de lecture

Une réflexion sur « Les mutations de la division sexuelle du travail et le refus de l’égalité »

  1. C’ÉTAIT UNE BLAGUE…
    Le 31 mars dernier, la loi durcissant la répression du sexisme au travail est entrée en vigueur. Parmi les avancées, les blagues sexistes sont désormais dans la définition du harcèlement sexuel. On entend déjà les réfractaires pousser des cris d’orfraies et s’offusquer outrageusement : « C’était de l’humour », « On ne peut plus rien dire »… Pourtant, les remarques sexistes ou sexuelles au travail, sous couvert d’un humour décidément bien unilatéral, ne font rire que les personnes qui les assènent. Pour celles qui les subissent – des femmes dans l’immense majorité – c’est une autre histoire. Un sondage sorti concomitamment révèle que 47% des sondées subissent ces blagues de manière récurrente ! Que l’on ne s’étonne pas si 37% d’entre elles voient leur bien-être au travail se dégrader… Ces agissements sexistes, aussi tristement ordinaires soient-ils, sont bien souvent l’arbre qui cache la forêt. Ne banalisons jamais leur gravité et surtout, continuons à les débusquer !
    Marie-Pierre Badré,
    Présidente du Centre Hubertine Auclert

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