Dans l’introduction, Cette terre, cette eau, cette forêt – c’est nous !, sont abordés, entre autres, la crise de civilisation, la pandémie et ces effets, les problèmes de santé publique, l’érosion des processus démocratiques, les situations des paysan·nes et des peuples autochtones, les rapports du GIEC, la mise « à rude épreuve » des ressources limitées de la planète par les grandes exploitations agricoles et les multinationales de l’agroalimentaire, la hausse des conditions météorologiques extrêmes, le système agro-industriel, le capitalisme et le modèle singulier d’industrialisation imposé aux peuples, le rôle des institutions internationales, les accords de libre-échange, la privatisation des services publics, l’explosion des vulnérabilités, « Toutes les grandes grippes qui ont frappé l’humanité ces derniers temps rappellent le coût humain de cette expansion sans entrave dans le sens de l’homogénéité au détriment de la diversité », l’invasion des campagnes par le capital, les réactions, « La réaction des gens face à des circonstances aussi éprouvantes n’est pas toujours agréable. Dans de nombreuses régions du monde, des personnes frustrées ont commencé à trouver refuge dans des idéologies de droite qui tirent leur force de la haine, de l’esprit de clocher et de la division. Il est essentiel de reconnaître que la suspicion et l’hostilité des uns envers les autres naissent fortement dans un monde où il faut se battre pour obtenir des ressources et des salaires quotidiens. Le capitalisme a créé ce monde polarisé, où la concurrence a remplacé la solidarité ».
Cependant, « tout espoir n’est pas perdu ». Les auteurs et autrices discutent de riposte, de l’internationalisme, de solidarité, d’un monde « socialement juste et égal », d’éducation, d’organisation, d’actions, des mouvements sociaux de producteurs et de productrices alimentaires et de leurs allié·es…
« Le 18 décembre 2018, ces efforts ont finalement porté leurs fruits et l’Assemblée générale des Nations unies a adopté la Déclaration des Nations unies sur les droits des paysan·ne·s et autres personnes travaillant dans les zones rurales (UNDROP). Cette déclaration appelle à ce que les paysan·ne·s ne soient pas seulement de simples « sujets de droit ». Au contraire, elle reconnaît les paysan·ne·s et les personnes travaillant dans les zones rurales comme des acteur·trice·s fondamentaux pour surmonter les crises. Cette déclaration de l’ONU est un instrument stratégique pour renforcer les luttes et les propositions des mouvements ruraux. Elle établit également une jurisprudence et une perspective juridique internationale pour guider la législation et les politiques publiques à tous les niveaux institutionnels au profit de ceux qui nourrissent le monde
Le cœur de la Déclaration est centré sur le droit à la terre, aux semences et à la biodiversité, ainsi que sur plusieurs « droits collectifs » ancrés dans la Souveraineté alimentaire. La Souveraineté alimentaire est le droit des peuples à déterminer leurs systèmes alimentaires et agricoles et le droit de produire et de consommer une alimentation saine et culturellement appropriée ».
Des droits des paysan·nes, des obligations et des recommandations aux Etats, des mécanismes et des instruments…
« Le livre d’illustrations que nous présentons ici explore les différents aspects de cette déclaration des Nations unies. Grâce à des visuels convaincants, soigneusement élaborés par Sophie Holin, jeune militante et sympathisante de La Via Campesina, ce livret vise à populariser le contenu de la Déclaration des Nations unies et à le faire connaître aux communautés rurales. Le livret, produit à l’origine en anglais, en espagnol et en français, sera également disponible en tant que document à source ouverte pour que les mouvements sociaux puissent l’adapter et le traduire dans les langues locales »…
Outre les articles, des visuels dessinés, les lecteurs et les lectrices trouveront des extraits particulièrement soulignés…
Table des matières :
Introduction
Article 1 : Paysan·ne
Article 2 : Obligations Générales des États
Article 3 : Égalité et Non-Discrimination
Article 4 : Non-Discrimination à l’Égard des Femmes
Article 5 : Droit aux Ressources Naturelles et au Développement
Article 6 : Droit à la vie, à la Liberté et à la Sécurité de la Personne
Article 7 : Liberté de Circulation
Article 8 : Liberté de Pensée, d’Opinion et d’Expression
Article 9 : Liberté d’Association
Article 10 : Droit à la Participation
Article 11 : Droit à l’Information
Article 12 : Accès à la Justice
Article 13 : Droit au Travail
Article 14 : Droit à un Environnement de Travail Sûr et Sain
Article 15 : Droit à l’Alimentation et la Souveraineté Alimentaire
Article 16 : Droit à un Revenu et des Moyens de Subsistance Décents et aux Moyens de Production
Article 17 : Droit à la Terre
Article 18 : Droit à un Environnement Propre, Sûr et Sain à utiliser et à gérer
Article 19 : Droit aux Semences
Article 20 : Droit à la Diversité Biologique
Article 21 : Droit à des Systèmes d’Eau Propre
Article 22 : Droit à la Sécurité Sociale
Article 23 : Droit à la Santé Physique et Mentale
Article 24 : Droit au Logement
Article 25 : Droit à l’Éducation et à la Formation
Article 26 : Droits Culturels et Savoirs Traditionnels
Article 27 : Responsabilité de l’ONU et des autres Organisations Intergouvernementales
Article 28 : Obligations Générales
Une belle brochure à faire circuler tant dans les campagnes que dans les villes. Il faut ensemble se saisir de la Déclaration pour imposer à nos gouvernements les profondes modifications législatives et institutionnelles nécessaires aux respects des droits des paysan·nes et autres personnes travaillant dans les zones rurales. Sans oublier que bien des articles concernent ou pourraient concerner d’autres catégories de salarié·es ou de citoyen·nes. L’égalité et la non-discrimination nous concerne toustes…
La Via campesina : Déclaration des Nations Unies sur les droits des paysan·nes et autres personnes travaillant dans les zones rurales
Livret d’illustration : undrop-book-of-illustrations-l-fr_test_bd
Mars 2020, 72 pages
Didier Epsztajn