- Appel à un rassemblement de solidarité avec les syndicalistes et enseignant·e·s d’Iran
- Lettre ouverte aux délégués à la 110e session de la Conférence internationale du Travail Genève, 27 mai – 11 juin 2022
- Courriers intersyndicaux envoyés aux autorités iraniennes et françaises
Appel à un rassemblement de solidarité avec les syndicalistes et enseignant·e·s d’Iran
A l’occasion de la Conférence annuelle de l’OIT (Organisation internationale du travail), les organisations syndicales signataires appellent à un rassemblement devant le siège des Nations Unies à Genève, le vendredi 10 juin 2022.
Elles entendent ainsi protester contre la nouvelle campagne de répression entreprise par les autorités de la République islamique d’Iran.
Récemment de vastes opérations de répression frappent des enseignant·e·s et d’autres salarié·e·s. Arrestations, convocations et mises en détention se succèdent sous des accusations les plus mensongères.
La République islamique d’Iran a refusé de ratifier de nombreux textes fondamentaux de l’OIT, dont ceux concernant la liberté de constituer des syndicats, la protection du droit syndical et la négociation collective (Conventions 87 et 98 de l’OIT).
Pour autant, rien ne justifie que cet Etat agisse en contradiction avec les normes et décisions de cette institution dans lequel il siège officiellement.
L’Iran est par ailleurs signataire de deux traités internationaux protégeant notamment le droit de constituer des syndicats, de s’y affilier et de rencontrer des syndicalistes d’autres pays :
Pacte international relatif aux droits civils et politiques (ICCPR), article 22 ;
Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC/ICESCR), article 8.
Le régime réprime néanmoins des dizaines de personnes agissant dans le cadre de ces deux textes signés par l’Etat iranien.
Pour soutenir les syndicalistes et les enseignant·e·s arrêté·e·s et exiger leur libération immédiate, nous organisons un rassemblement :
Vendredi 10 juin 2022, à partir de 12 h à Genève
devant le Palais des Nations (aux pieds de « la Chaise »)
Confédération générale du travail (CGT) – France –
Fédération syndicale unitaire (FSU) – France –
Union syndicale Solidaires – France –
Union nationale des syndicats autonomes (UNSA) – France –
Avec le soutien de :
Communauté genevoise d’action syndicale (CGAS),
Syndicat des services publics, (SSP Genève).
https://solidaires.org/sinformer-et-agir/actualites-et-mobilisations/internationales/geneve-appel-a-un-rassemblement-de-solidarite-avec-les-syndicalistes-et-enseignantes-diran/
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article62734
****
Lettre ouverte aux délégués à la 110e session de la Conférence internationale du Travail Genève, 27 mai – 11 juin 2022
Nous, soussigné.e.s, interpellons les délégué.e.s à la 110e session de la Conférence internationale du Travail, et en particulier les délégué.e.s des travailleurs/euses, au sujet de la récente répression brutale d’enseignant.e.s et autres syndicalistes en Iran.
Pendant les ans passé.e.s, en particulier ces derniers mois, les politiques économiques du gouvernement iranien ont créé une pauvreté et une misère généralisées pour la grande majorité de la population, en particulier pour les travailleurs/euses. Cette situation a créé une large division de classe, réduisant les moyens de subsistance du plus grand nombre et a finalement conduit à des protestations publiques. Il est regrettable qu’au lieu de répondre de manière appropriée et de résoudre les problèmes, le gouvernement ait réagi brutalement face à ces protestations légales : sa seule réponse n’a été qu’une répression généralisée. L’un des divers aspects de cette répression est l’attaque physique et l’arrestation de syndicalistes, et d’autres personnes.
Récemment, un « pseudo-rapport » a été présenté à la radio et à la télévision d’État (Radiodiffusion de la République islamique d’Iran) contre des enseignant.e.s et des syndicalistes bien connu.e.s qui sont les représentant.e.s légaux/légales et respecté.e.s de leurs secteurs. Dans ce « pseudo-rapport », une tentative désespérée et sans fondement a été faite afin d’accuser des syndicalistes d’Iran de collaborer avec des « espion.ne.s » de l’étranger. La publication de ce complot ourdi par le gouvernement contre des syndicalistes a immédiatement suscité une vague de protestations et de dégoût dans le pays.
Nous demandons aux délégué.e.s à la 110e session de la Conférence internationale du Travail de condamner la violation croissante par le gouvernement iranien de tous les droits des enseignant.e.s et des travailleurs/euses, et en particulier la violation du droit d’association et de manifester pacifiquement. Il s’agit d’une question urgente car depuis le 1er mai, un certain nombre de syndicalistes ont été arrêté.e.s , interrogé.e.s et inculpé.e.s d’accusations à l’encontre de sécurité nationale. Ces accusations complètement fausses et sans fondement sont fabriquées uniquement dans le but de réprimer le mouvement syndical indépendant ainsi que les protestations légitimes des travailleurs/euses et opprimé.e.s. Ces violations des droits fondamentaux des salarié.e.s ont lieu alors que le gouvernement iranien fait partie du Conseil d’administration du Bureau International du Travail.
De nombreux membres des associations professionnelles d’enseignant.e.s, du syndicat des travailleurs des bus de Téhéran et d’autres organisations syndicales indépendantes, ainsi que des manifestant.e.s, ont été persécuté.e.s, arrêté.e.s et incarcéré.e.s pour avoir participé à des activités syndicales. Nous appelons les délégué.e.s à condamner la répression du gouvernement iranien contre les syndicats indépendants et leurs membres.
Nous demandons aux délégué.e.s de transmettre leur dénonciation de ces mesures répressives aux délégué.e.s envoyé.e.s par le gouvernement iranien, et d’exiger de ce dernier, qu’il prenne toutes les mesures nécessaires pour la libération immédiate et inconditionnelle de tous les enseignant.e.s et autres syndicalistes.
Il faut souligner que, malheureusement, les syndicats indépendants iraniens n’ont pas de représentants à la Conférence internationale du travail : les « syndicalistes » d’Iran y participant sont parrainé.e.es par le gouvernement et non par les travailleurs/euses.
Le gouvernement iranien doit libérer immédiatement et sans condition tous les enseignant.e.s et syndicalistes emprisonné.e.s arrêté.e.s depuis le 1er mai 2022, et notamment Rasoul Bodaghi, Eskandar Lofi, Reza Shahabi, Jafar Ebrahimi, Hassan Saeidi, Anisha Asadollahi, Reyhaneh Ansarinejad, Mohammad Habibi, Keyvan Mohtadi, Shaban Mohammadi, Masoud Nikkhah, Reza Amanifar, Hadi Sadeghzadeh, Mohammad Alishvandi, Asghar_Amirzadegan, Mehrdad Yaghmaei, Afshin Razmjoo, Gholamreza Gholamikandazi, Hamid Abbasi, Abdolrazaq Amiri, Mohammad Ali Zahmatkesh, Mohsen Bahrami, Morteza Mohammadi, ainsi que bien d’autres.
Nous exigeons également avec force qu’il soit mis fin à la détention et au harcèlement continus d’autres syndicalistes emprisonné.e.s, et notamment :
l’enseignant emprisonné Esmail Abdi, qui purge actuellement une nouvelle peine de 10 ans de prison après avoir purgé une peine de six ans, qui a été inculpé en 2010,
Hashem Khastar, qui est en prison depuis de nombreuses années. Malgré sa maladie et son âge avancé, il ne bénéficie même pas d’un congé de maladie.
En outre, les peines et charges retenues contre les enseignantes incarcérées pour avoir protesté contre les politiques éducatives du gouvernement, doivent être annulée. Nous demandons la libération immédiate de : Zeinab Hamrang, Alieh Aghdamdoost, Haleh Safarzadeh, Nahid Fath’alian, Nosrat Beheshti, Masoumeh Askari et Mojgan Bagheri.
Nous, les signataires de cette lettre, demandons également spécifiquement aux délégations du monde du travail participant à la Conférence internationale du travail de demander l’inscription à l’ordre du jour des points urgents suivants :
- L’abandon inconditionnel et immédiat de toutes les charges retenues contre les syndicalistes emprisonné.e.s et la libération de l’ensemble des détenu.e.s.
- Obliger le gouvernement iranien à respecter les droits de tous les travailleurs/euses, y compris les enseignant.e.s, à s’organiser, ainsi qu’aux libertés d’association et d’expression, y compris le droit de rassemblement pacifique, sans crainte d’intervention de forces de sécurités.
- Envisager d’envoyer une délégation internationale en Iran sous la coordination du Groupe de travail de l’Organisation Internationale du Travail et des fédérations syndicales mondiales pour examiner les conditions de travail en Iran, rencontrer des syndicats indépendants et de rendre visite à des syndicalistes emprisonnés et leurs familles.
- Renvoyer du conseil d’administration de l’OIT les représentants du gouvernement iranien.
- Ne pas soutenir leur réélection au sein de ce conseil en raison de la violation continue des conventions internationales du travail et l’irresponsabilité de la répression continue des syndicats et syndicalistes en Iran.
Conseil de coordination des associations professionnelles d’enseignant.e.s d’Iran
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article62735
*****
Courriers intersyndicaux envoyés aux autorités iraniennes et françaises
À Monsieur le Guide suprême de la République islamique d’Iran
Ayatollah Sayed Ali Khamenei
Téhéran, République islamique d’Iran
Paris, le 23 mai 2022
Monsieur le Guide suprême,
Nous nous adressons encore une fois à vous à propos d’arrestations intervenues en Iran.
D’après les informations qui nous sont parvenues, plusieurs dizaines de personnes, dont de nombreux enseignants et enseignantes, ont été récemment placées en détention sous des allégations fallacieuses. Parmi eux/elles Anisha Asadollahi, Reyhaneh Ansarinejad, Keyvan Mohtadi, Rasoul Badaghi, Jafar Ebrahimi, Eskandar Lotfi, Mohammad Habibi, Mohsen Omrani, Shaban Mohammadi, Masoud Nikkhah, Mahmoud Malaki, Reza Amanifar, Asghar Hajeb and Hadi Sadeghzadeh. Réza Shahabi, syndicaliste des autobus de Téhéran et de sa région fait également partie des personnes arrêtées. II avait été invité à plusieurs reprises en France par des organisations de notre collectif intersyndical.
L’article 22 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (ICCPR), ainsi que l’article 8 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC) protègent en effet le droit de constituer des syndicats, de s’affilier à eux et de rencontrer des syndicalistes d’autres pays.
L’Iran est signataire de ces deux traités.
L’Iran est aussi membre de l’Organisation internationale du Travail (OIT), mais elle ne respecte pas ses engagements pris dans le cadre des conventions internationales de l’OIT, qui reconnaissent et protègent de tels droits.
Nous demandons instamment la libération immédiate de toute personne détenue en relation avec des activités syndicales.
Nous vous prions de croire, votre Excellence, en notre considération distinguée.
Confédération générale du travail (CGT)
Fédération syndicale unitaire (FSU)
Union syndicale Solidaires
Union nationale des syndicats autonomes (UNSA)
Copie à:
Monsieur Ebrahim Raïssi, Président de la République islamique
Monsieur Gholam-Hosein Mohseni Ejéei, Directeur du Pouvoir Judiciaire
Monsieur !’Ambassadeur de la République islamique d’Iran à Paris
—
Madame la Ministre des Affaires étrangères,
Nos organisations syndicales souhaitent attirer votre attention sur la mise en détention récente de plusieurs dizaines de syndicalistes en Iran. Leur seul « crime » est de vouloir qu’existent en Iran des structures syndicales indépendantes de l’Etat.
Réza Shahabi, syndicaliste des autobus de Téhéran et de sa région en fait partie. II avait été invité à plusieurs reprises en France par des organisations de notre collectif intersyndical.
Parmi les hommes et les femmes arrêtés dont le nom nous est parvenu à la date du 23 mai, figurent notamment : Anisha Asadollahi, Reyhaneh Ansarinejad, Keyvan Mohtadi, Rasoul Badaghi, Jafar Ebrahimi, Eskandar Lotfi, Mohammad Habibi, Mohsen Omrani, Shaban Mohammadi, Masoud Nikkhah, Mahmoud Malaki, Reza Amanifar, Asghar Hajeb and Hadi Sadeghzadeh.
Certains sont d’ores et déjà convoqués au tribunal. On y compte de nombreux enseignants et enseignantes.
Nous pensons qu’il est du devoir de notre pays de demander la libération des syndicalistes arrêtés.
Par conséquent, nous vous demandons de mettre en oeuvre tous les moyens à votre disposition afin de faire pression sur les autorités iraniennes pour qu’elles respectent les normes figurant dans les conventions internationales, notamment en matière de droit du travail et des droits humains.
Nous vous prions de recevoir, Madame, l’expression de notre plus haute considération.
Paris le 23 mai 2022
Confédération générale du travail (CGT)
Fédération syndicale unitaire (FSU)
Union syndicale Solidaires
Union nationale des syndicats autonomes (UNSA)
*****
En complément possible :
Iran : intensification de la répression et du harcèlement des militants sociaux et des ouvriers
Iran : Relâchez les défenseurs des droits du travail de leurs prisons
Iran : nous condamnons l’arrestation de syndicalistes enseignants et la menace de centaines de militants syndicaux à l’occasion de la Journée internationale des travailleurs
Célébration du 1er Mai interdite en Iran
Iran : arrêt des poursuites judiciaires à l’encontre de Rasoul Bodaghi !
Nouvelles manifestations des enseignant·es en Iran
Iran : les métallurgistes exigent de meilleurs salaires et conditions de travail à Ahvaz
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2021/11/21/iran-intensification-de-la-repression-et-du-harcelement-des-militants-sociaux-et-des-ouvriers/
Soutenons les nombreuses grèves qui ont lieu en Iran !
https://entreleslignesentrelesmots.blog/2021/10/09/soutenons-les-nombreuses-greves-qui-ont-lieu-en-iran/
Iran. Les grèves dans le secteur pétrolier et leur place dans les protestations sociales. Le pouvoir de la mollahcratie s’effiloche-t-il ?
https://entreleslignesentrelesmots.blog/2021/09/07/iran-les-greves-dans-le-secteur-petrolier-et-leur-place-dans-les-protestations-sociales-le-pouvoir-de-la-mollahcratie-seffiloche-t-il/
Iran : grève historique dans le secteur pétrolier, manifestations dans le Khouzistan et à Téhéran, droit des femmes bafouées
https://entreleslignesentrelesmots.blog/2021/07/24/iran-greve-historique-dans-le-secteur-petrolier-manifestations-dans-le-khouzistan-et-a-teheran-droit-des-femmes-bafouees/
Les travailleurs et travailleuses iraniennes de l’industrie pétrochimique se mettent en grève
Solidarité avec les salariés du secteur pétrolier en Iran
Déclaration du Conseil d’organisation des mobilisations de protestation des travailleurs contractuels du pétrole
Déclaration n°6 du Conseil d’organisation des grèves des travailleurs du secteur pétrolier (13 juillet 2021)
https://entreleslignesentrelesmots.blog/2021/07/01/les-travailleurs-et-travailleuses-iraniennes-de-lindustrie-petrochimique-se-mettent-en-greve/
Iran : campagne internationale pour la libération d’Esmaïl Abdi
Les mineurs d’Asseminoun ont manifesté dans les rues de la ville de Manoojan
https://entreleslignesentrelesmots.blog/2021/05/14/iran-campagne-internationale-pour-la-liberation-desmail-abdi/
Pour la libération sans condition des prisonniers politiques et d’opinion en Iran
Iran : Solidarité avec les victimes de la répression
https://entreleslignesentrelesmots.blog/2020/10/08/pour-la-liberation-sans-condition-des-prisonniers-politiques-et-dopinion-en-iran-et-appel-intersyndical/
Communiqué du Comité de soutien à Fariba, en grève de la faim et de la soif
https://entreleslignesentrelesmots.blog/2019/12/27/iran-communique-du-comite-de-soutien-a-fariba-en-greve-de-la-faim-et-de-la-soif/
Femmes iraniennes en résistance
https://entreleslignesentrelesmots.blog/2019/12/01/femmes-iraniennes-en-resistance/
L’Iran brûle et la gauche mondiale regarde ailleurs
https://entreleslignesentrelesmots.blog/2019/11/29/liran-brule-et-la-gauche-mondiale-regarde-ailleurs/
Iran. Le régime fait face à une nouvelle crise
https://entreleslignesentrelesmots.blog/2019/11/28/iran-le-regime-fait-face-a-une-nouvelle-crise/
Solidarité internationale avec le peuple iranien en lutte !
https://entreleslignesentrelesmots.blog/2019/11/24/solidarite-internationale-avec-le-peuple-iranien-en-lutte/
Les travailleurs iraniens qui réclament des salaires impayés se sont vu infliger 14 à 18 ans de prison et des coups de fouet
https://entreleslignesentrelesmots.blog/2019/09/21/les-travailleurs-iraniens-qui-reclament-des-salaires-impayes-se-sont-vu-infliger-14-a-18-ans-de-prison-et-des-coups-de-fouet/
Chahla Chafiq : Le rendez-vous iranien de Simone de Beauvoir
https://entreleslignesentrelesmots.blog/2019/05/10/une-traversee-lucide-et-efficace-de-lhistoire-recente-de-liran/
Soutenons les nombreuses grèves qui ont lieu en Iran !
Iran : Les enseignant·es appellent à des grèves
et des rassemblements dans tout le pays
Le mouvement des enseignant.es d’Iran s’amplifie
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2021/10/09/soutenons-les-nombreuses-greves-qui-ont-lieu-en-iran/
Iran : les travailleurs de la mine de Sungun doivent être libérés immédiatement !
Les travailleurs de la mine de Sungun défendent leurs revendications depuis plusieurs mois. Dans la continuité de leurs protestations, ces travailleurs se sont mis en grève le 5 juillet dans les entreprises Ahanajin, Mobin, Navavaran, Zahal et Naday Rahavi pour leurs revendications et protester contre les promesses non tenues et l’arrestation de deux de leurs collègues. Ils se sont rassemblés dans une zone proche de la mine.
Mais non seulement les travailleurs n’ont pas reçu de réponse, mais le troisième jour, les forces spéciales du gouvernement ont été envoyées pour réprimer les travailleurs. Ils ont arrêté au moins 7 travailleurs.
Cette grève s’est poursuivie jusqu’au 8 juillet. Le 8 juillet à 1 heure du matin, Hossein Fathi, le directeur général du département du travail de l’Azerbaïdjan oriental, ainsi que le directeur du complexe minier et le commandant de la police de la province, sont venus voir les travailleurs et ont tenté de calmer la situation. Mais les travailleurs ont refusé d’écouter parce que Fathi était celui qui, sur la chaîne de télévision officielle, avait nié l’existence de la répression contre les travailleurs. Ceux-ci ont déclaré qu’ils n’étaient pas prêts à négocier tant que leurs représentants étaient en état d’arrestation.
La grève s’est terminée dans la soirée du samedi 9 juillet, avec les promesses des responsables provinciaux et de l’employeur du complexe de satisfaire les demandes des travailleurs, y compris celle concernant les paiements égaux de salaire et de libérer les travailleurs détenus. Cependant, après la fin de la grève, d’autres travailleurs protestataires ont été arrêtés et certains d’entre eux ont été licenciés ou figurent sur la liste des personnes à licencier. Par exemple, le dimanche 17 juillet, la direction a bloqué l’accès à 30 travailleurs de la société Ahan Ajin et les a empêchés d’entrer dans la mine. Ces travailleurs ont entre 15 et 25 ans d’expérience professionnelle et leurs contrats n’ont pas expiré. Il convient de mentionner que pendant les jours de grève de ces travailleurs, la direction avait fait venir un certain nombre de nouveaux travailleurs d’autres villes pour travailler temporairement. Elle en a maintenant conservé une quarantaine d’entre eux au travail, apparemment pour préparer le terrain en vue de licencier certains des travailleurs protestataires.
D’autre part, les 16 et 17 juillet, une quinzaine de travailleurs protestataires des entreprises contractantes Mobeen et Ahan Ajin de la mine de Sungun ont été arrêtés par les agences de sécurité. Ces travailleurs ont été convoqués par téléphone au département de l’information le 15 juillet. Après leur visite, ils ont été arrêtés et emmenés à la prison d’Ahar.
De nombreux syndicats de travailleurs et organisations sociales ont condamné ces arrestations et demandé leur libération immédiate et inconditionnelle. Notamment le Conseil des retraités d’Iran, le Syndicat libre des travailleurs iraniens, un groupe de travailleurs de la canne à sucre de Haft Tape, quatre organisations du Syndicat des travailleurs de la métallurgie mécanique d’Iran, les retraités du Syndicat des tisseurs d’aiguilles, les retraités de l’industrie de l’imprimerie et les retraités de l’entreprise automobile de Shahab Khodro.
Free Them Now condamne la répression brutale des travailleurs de la mine de Sungun et appelle tous les syndicats internationaux de travailleurs et les organisations humaines à protester contre le régime islamique d’Iran pour l’arrestation et la répression des travailleurs de la mine de Sungun.
http://www.laboursolidarity.org/Iran-les-travailleurs-de-la-mine