Lors du week-end des 6 et 7 février 2021, en réaction aux accusations d’inceste de Camille Kouchner visant Olivier Duhamel, président de la Fédération Nationale des Sciences Politiques, le mouvement #SciencesPorcs est lancé. Partant de Sciences Po Paris, ce mouvement de dénonciation des violences sexistes et sexuelles (VSS) dans les Instituts d’Etudes Politiques (IEP) s’étend rapidement aux autres établissements. Si la libération de la parole est une première étape dans la lutte contre les VSS, les réactions des IEP n’ont pas été à la hauteur, entre refus de reconnaître leur responsabilité et jolies campagnes pour blanchir leur image.
Certains IEP ont mis en place des mesures à la suite de ce scandale, mais la politique de lutte contre les VSS a été particulièrement tributaire des différentes directions. D’une manière générale, aucun outil réellement effectif n’a été mis en place, si ce n’est quelques formations lacunaires et autres partenariats avec le Parquet. Pourtant les IEP comme les autres grandes écoles sont des lieux particuliers, entre corporatisme et vie associative, particulièrement propices à la culture du viol, à l’omerta et à la solidarité masculine comme illustré par l’affaire Duhamel. Nous souhaitons que les politiques de lutte contre les VSS s’inscrivent sur le long terme, condition nécessaire à leur efficacité et ne soient pas des opérations de communication en réaction immédiate à un scandale.
Les témoignages autour du #SciencesPorcs ont mis en lumière les mécanismes communs entre les IEP, notamment l’obsession des différentes directions pour la protection de leur image. Nous portons donc ces revendications communes :
- la mise en place de formations sur les VSS, qui prennent en compte leur caractère systémique et politique, faites par des intervenant-e-s extérieur-e-s et compétent-e-s ;
- la mise en place de procédure claires, transparentes et unifiées pour tous les IEP en cas de VSS, avec une présentation à la rentrée et une communication régulière ;
- la présence dans tous les IEP d’une cellule de veile avec des personnes formées extérieures à l’équipe pédagogique et administrative et qui intègre des connaissances d’associations.
- l’instauration de mesures permettant un accompagnement sur les moyens et long termes des victimes de violences et/ou en rupture familiale (fond d’urgence, facilitation des aménagements de scolarité, systématisation de l’exemption des frais de scolarité, aide au logement, etc.) afin de limiter les conséquences violences sur les étudiant-e-s.
Directions, votre silence et votre inaction sont inacceptables. Agissez, protégez vos étudiant-e-s des VSS, préoccupez-vous ensuite de votre image.
Signataires :
Garçes Collectif Féministe
Nouvelles Rênes
Arc en Ci.elles
Solidaires étudiant-e-s IEP Paris
Solidaires étudiant.e.s Rennes
Solidaires Étudiant.e.s – IEP de Lille / Solidaires étudiant·e·s Lille
Solidaires étudiant-e-s IEP de Lyon
Solidaires étudiant.e.s IEP Aix-en-Provence
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