- Féministes en colère : 64 ans c’est NON ! 43 annuités c’est NON !
- Pierre Khalfa : La réforme des retraites au-delà des comptes
- Observatoire des multinationales : Des retraites taille patron
- Tract intersyndical : Face au rejet massif le gouvernement doit retirer sa réforme !
- Tract en quatre langues : Non à la retraite à 64 ans
- Tract organisations de jeunes
- Thomas Coutrot : Réformer les retraites pour soumettre le travail
- Réforme des retraites : 900 jeunes appellent à bloquer les facs et les lycées
- Unitaires (2)
Féministes en colère : 64 ans c’est NON ! 43 annuités c’est NON !
Oser présenter cette réforme comme plus juste pour les femmes comme l’a fait le gouvernement relève d’une instrumentalisation des droits des femmes et d’une grave malhonnêteté.
Inutile, inégalitaire, injuste et brutal, le projet de contre-réforme des retraites tend à aggraver la situation déjà très inégalitaire dont les femmes font aujourd’hui les frais.
Nous nous opposons au report de l’âge légal à 64 ans et l’augmentation plus rapide que prévu de la durée de cotisation à 43 ans.
Les femmes subiront bien plus que les hommes les conséquences de ces deux modifications, ce que finalement des membres du gouvernement reconnaissent et assument ! La majorité d’entre elles devront, encore plus qu’aujourd’hui, travailler tard pour des pensions d’un niveau faible.
Les discriminations sexistes au travail, l’inégalité du partage des tâches domestiques et d’éducation des enfants liée à une société encore patriarcale, ont comme conséquence des temps partiels contraints, des carrières hachées, des retraites amputées, les femmes subissant aussi la décote mise en place en 2003. Le gouvernement assène contre-vérités sur contre-vérités sur la situation des femmes. Les chiffres sont là !
Elles ont un salaire inférieur en moyenne de 22% à celui des hommes.
Elles sont majoritaires dans les emplois socialement utiles (assistance à la personne, soins, santé, ménage, caissières, éducation.…) mais dévalorisés et mal rémunérés. Horaires atypiques, interruptions de carrière, temps partiel, salaires trop bas constituent le lot de nombreuses femmes.
Le taux d’activité des femmes en France est de 68%, contre 76% pour les hommes, 29% des femmes occupent un emploi à temps partiel contre 8% des hommes.
Aujourd’hui, un tiers des personnes (37% des femmes et 28% des hommes) passent par des périodes de chômage, maladie, invalidité ou inactivité avant de pouvoir partir en retraite : le recul à 64 ans signifie un allongement de cette période de précarité.
Les femmes touchent une pension de droit direct inférieure de 40 % à celle des hommes et, avec la réversion, inférieure de 28 %.
En 2022, 60% des femmes qui sont parties en retraite l’ont fait après une carrière complète, contre 75% des hommes. Elles sont deux fois plus nombreuses que les hommes à continuer à travailler jusqu’à 67 ans (l’âge d’annulation de la décote) : 19% des femmes contre 10% des hommes. Aujourd’hui, les femmes ont toujours des carrières plus courtes (2 ans d’écart pour les derniers départs).
Le taux de pauvreté des femmes retraitées est supérieur à celui des hommes (de 10,4% contre 8,5 pour les hommes). Il atteint 16,5% pour les femmes de plus de 65 ans vivant seules.
La situation des travailleuses sans papiers est encore plus grave. Elles travaillent pendant des nombreuses années sans être déclarées. Après l’obtention de leur titre de séjour, leurs heures non déclarées ne sont pas prises en compte. Elle arrivent ainsi à l’âge de la retraite avec une pension dérisoire.
Travailler jusqu’à 67 ans pour avoir une retraite à taux plein, c’est impossible pour bon nombre de femmes qui ont des conditions de travail telles qu’elles sont cassées bien avant même 60 ans, contraintes de s’arrêter, souvent licenciées.
La pénibilité des métiers exercées par les femmes n’est pas reconnue. L’usure au travail augmente, la retraite et l’espérance de vie en bonne santé diminuent. En 2017, Macron avait supprimé 4 critères de pénibilité sur les 10 existants : port des charges lourdes, postures pénibles, vibrations mécaniques, exposition aux risques chimiques. Des pénibilités auxquelles sont exposées les travailleuses du nettoyage, de la grande distribution, les auxiliaires de vie et aides-soignantes, bref un grand nombre de travailleuses des métiers à main-d’œuvre essentiellement féminine. Et ne sont pas prises en compte les tensions psychiques liées aux métiers du soin et du lien et à l’intensification générale du travail.
Augmenter le minimum de pension à 85% du SMIC était déjà prévu par la loi de 2003 et n’a jamais été mis en œuvre. Les 1200 euros bruts prévus le sont pour une carrière complète. Pour toutes les personnes aux carrières incomplètes, le minimum sera calculé au prorata, il faudra attendre 67 ans pour y avoir droit et il faudra avoir cotisé au minimum 30 années. Ce minimum ne concerne pas les fonctionnaires.
La prise en compte des congés parentaux ne concernera que 3000 femmes par an dans le cadre des carrières longues.
Nous ne voulons pas d’une baisse du temps de vie passé à la retraite et nous revendiquons :
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L’égalité des salaires et celle des taux d’activité, ce qui alimenterait les caisses de retraite
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La suppression de la décote qui est une double pénalisation des carrières incomplètes
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L’instauration d’une sur-cotisation vieillesse sur la base d’un temps plein pour les employeurs qui imposent le temps partiel
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La revalorisation des métiers à dominante féminine
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Une RTT pour toutes et tous afin de permettre le partage du travail et le partage des tâches domestiques et parentales
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Une politique ambitieuse pour mettre en œuvre la mixité des métiers
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Un service public de la petite enfance et un service public du grand âge
Nous, militantes d’associations et de collectifs féministes, continuerons à nous mobiliser avec les organisations syndicales, les partis, les associations qui défendent les droits des femmes, en participant à toutes les initiatives, grèves et manifestations pour exiger le retrait de cette contre-réforme et défendre les droits des femmes.
Du temps pour vivre mieux, pas pour cotiser plus longtemps !
Associations signataires :
Appel Égalité, Associations des Etudes Féministes, Coordination des Associations pour le droit à l’avortement et la contraception, Collectif féministe les Dionysiennes, Collectif national pour les Droits des Femmes, Les Effronté.e.s, Femmes égalité, Femmes solidaires, Héroines 95, Las Rojas, Ligue des Femmes Iraniennes pour la Démocratie, Marche mondiale des femmes France, Mémoire traumatique et victimologie, Mouvement des femmes kurdes de France, On Arrête Toutes, Osez le Féminisme, Réseau Féministe « Rupture », SKB (Union des femmes socialistes de Turquie).
https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/310123/feministes-en-colere-64-ans-c-est-non-43-annuites-c-est-non
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La réforme des retraites au-delà des comptes
Les enjeux de la bataille actuelle dépassent la discussion comptable, sur l’équilibre des régimes de retraites. Une victoire d’Emmanuel Macron signifierait un nouveau recul de la capacité à bloquer les régressions sociales avec comme conséquence un renforcement de l’extrême droite. Elle signifierait aussi une remise en cause profonde du sens même de ce moment de la vie qu’est la retraite.
Tout d’abord il faut clarifier le sens du mot réforme. Longtemps il a signifié la perspective d’une amélioration globale du sort du plus grand nombre. Être opposé aux réformes signifiait alors être un conservateur partisan de l’ordre établi. Une des forces du néolibéralisme a été de récupérer ce mot pour en faire le moteur idéologique d’une suite de régressions sociales majeures, celles et ceux qui y étaient opposés étant taxés d’être eux-mêmes des conservateurs. Le projet néolibéral avait été résumé en 2007 par Denis Kessler dans la revue Challenges : « La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ! ». Même si Denis Kessler exagérait la portée du programme du CNR et ses réalisations concrètes, l’intention y est clairement exprimée : il s’agit d’une offensive méthodique, générale visant à essayer de déconstruire la place qu’avait réussie à occuper les dominés dans la société. Place fragile, issue de rapports de forces, mais néanmoins importante, que l’on pense aux services publics ou à la sécurité sociale échappant à la stricte logique marchande. Des germes émancipateurs ont réussi à voir le jour alors même que le capital n’a jamais cessé d’être dominant dans la société. C’est dans ce cadre qu’il faut regarder les différentes « réformes » des retraites, la huitième depuis 1993, avec comme seul argument, un argument financier, chaque réforme étant censée résoudre ce problème. Il serait vain ici de reprendre la démonstration de son inconsistance largement développée par de nombreux travaux, pour mémoire ceux précurseurs de la Fondation Copernic et d’Attac. Trois remarques permettent de conclure ce sujet. La première renvoie aux évolutions démographiques : en 2007 l’Insee a été obligé de revoir ses projections démographiques catastrophiques qui avaient servi à justifier la réforme Balladur de 1993, celle de l’Arrco-Agirc de 1996 et celle de Fillon de 2003. Les deux autres concernent la situation actuelle. Les rapports du Conseil d’orientation des retraites COR) sont pris comme une vérité scientifique absolue. Ainsi, on voit un débat se focaliser sur un éventuel déficit des régimes de retraites, insignifiant au demeurant (entre 0,4% et 0,7% de PIB), alors même que ces projections sont soumises à de nombreuses hypothèses très incertaines : pour mémoire le rapport 2013 du COR projetait un déficit de 22 milliards d’euros pour l’année 2022 alors même qu’un excédent de 3 milliards a été finalement constaté.
Mais c’est le président du COR lui-même qui, interrogé par la Commission des finances de l’Assemblée (merci à Éric Coquerel) est bien obligé de reconnaitre que « Les dépenses de retraites sont globalement stabilisées et même à très long terme, elles diminuent dans trois hypothèses sur quatre. Dans l’hypothèse la plus défavorable [qui est celle retenue par le gouvernement], elles augmentent sans augmenter de manière très très importante […]. Donc les dépenses de retraites ne dérapent pas, elles sont relativement maîtrisées ». Mais il ne s’en arrête pas là et donne une première explication de l’attitude du gouvernement : « Les dépenses de retraites ne dérapent pas mais elles ne sont pas compatibles avec les objectifs de politique économique et de finances publiques du gouvernement ». Il s’agit donc de faire des économies pour réduire le déficit public en faisant porter cet effort sur les salarié.es et en évitant toute hausse d’impôt ou de cotisations sociales sur les plus riches et sur les employeurs.
Cette explication, pour réelle qu’elle soit, ne touche qu’une partie de la réalité. Certes, la « réforme » des retraites va permettre de faire des économies. Mais celles-ci sont dérisoires et de toute façon ne réduiront pas significativement la dette publique. Pourquoi alors Emmanuel Macron a pris le risque d’un affrontement social majeur qui recrée une unité syndicale et qui met dans l’opposition des organisations, la CFDT en particulier, dont a priori on pouvait penser qu’elles seraient sensibles à son langage réformateur ? La réponse tient, semble-t-il, à deux aspects. Le premier renvoie à la posture d’Emmanuel Macron. Comme ses prédécesseurs, il veut en faire « la mère des batailles », affirmer crânement une volonté « réformatrice » qui lui permette de laisser une trace durable et imposer ainsi sa marque. Si de plus il peut tenir bon devant un mouvement social d’ampleur, il pourra alors se targuer d’avoir battu le mouvement syndical et la gauche. La « réforme » des retraites a ainsi une fonction politico-idéologique qui dépasse de loin son objectif économique.
Mais il y a plus. La grande avancée civilisationnelle a été de faire de la retraite non pas l’antichambre de la mort, mais une phase de la vie où, encore en relative bonne santé, nous pouvons nous adonner à des activités sociales libres. La retraite n’en est donc pas une, c’est une période où le travail contraint peut céder la place à des occupations choisies. La retraite par répartition a permis que cette période de la vie soit financée par des cotisations sociales, c’est-à-dire in fine par le capital, et c’est cela qui est intolérable aux dominants : payer des gens à ne rien faire (sous-entendu alors qu’ils pourraient travailler pour la plus grande profitabilité du capital), voilà ce qui ne peut être accepté et c’est ce que toutes les réformes néolibérales remettent en cause en voulant nous faire travailler toujours plus.
Les enjeux de la bataille actuelle dépassent donc largement la discussion comptable, par ailleurs dramatisée, sur l’équilibre des régimes de retraites. Il s’agit d’abord d’un moment qui va largement déterminer les rapports de forces futurs. Une victoire d’Emmanuel Macron signifierait un nouveau recul important de la capacité des forces progressistes à bloquer les régressions sociales avec comme conséquence politique un renforcement de l’extrême droite qui attend en embuscade. Elle signifierait aussi une remise en cause profonde du sens même de ce moment de la vie.
Pierre Khalfa
Ce point de vue est paru dans Libération daté du 27 janvier.
https://blogs.mediapart.fr/pierre-khalfa/blog/010223/la-reforme-des-retraites-au-dela-des-comptes
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Des retraites taille patron
La triple rente des néo-retraités du CAC40
Alors que le mouvement social contre la réforme des retraites prend de l’ampleur, il n’est pas inutile de s’attarder sur le cas des patrons du CAC40 qui arrivent au bout de leur carrière.
Plusieurs PDG emblématiques – Antoine Frérot de Veolia, Jean-Paul Agon de L’Oréal, Benoît Potier d’Air Liquide, Pierre-André de Chalendar de Saint-Gobain, Martin Bouygues – ont ainsi pris leur retraite en 2021 ou 2022. Ou, pour être plus précis, ils ont cédé la direction opérationnelle de leur groupe (le DG de PDG) tout en restant au moins provisoirement président du conseil d’administration (le P de PDG).
Plusieurs d’entre eux ont soutenu explicitement la réforme des retraites ou du moins le principe de prioriser avant toute chose la réduction des dépenses sociales.
On ne surprendra personne en soulignant que par rapport à la moyenne des actuels et futurs retraités, ces néo-retraités du CAC40 s’en sortent bien. Très bien même.
Lire le texte sur le site de l’Observatoire des multinationales
https://multinationales.org/fr/newsletter/des-retraites-taille-patron
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Réformer les retraites pour soumettre le travail
Au cœur du mouvement social actuel, on trouve la question du travail : son intensification et sa perte de sens. La réforme des retraites vise à étouffer le travail vivant. Analyse et propositions.
Les réformes néolibérales [1], comme celles des retraites, déconstruisent l’emploi ; ce faisant, elles attaquent aussi le travail. Bien que la confusion entre travail et emploi soit fréquente, leur distinction est importante analytiquement et politiquement. Le travail, c’est le processus par lequel les humains se confrontent à la résistance du réel dans le but de reproduire leurs conditions d’existence. Par leur travail vivant [2], ils déploient leur activité et transforment non seulement le monde objectif mais aussi le monde social et leur propre personnalité. En leur permettant – ou non – d’éprouver le sentiment de leur utilité, de leur cohérence éthique et de leur capacité de développement, c’est l’organisation du travail qui détermine si ce travail fait sens ou non pour les travailleuses et travailleurs. Et donc s’il est soutenable ou au contraire pathogène.
L’emploi, ce sont les règles qui donnent un cadre et une continuité à l’exercice du travail concret et qui organisent sa transformation en travail abstrait, susceptible d’être négocié sur un marché. Il comporte la durée et les modalités de rupture du contrat, le salaire, la durée du travail, la représentation collective… (C’est pourquoi on devrait parler de marché de l’emploi ou de droit de l’emploi plutôt que du travail).
Qualité de l’emploi et qualité du travail se déterminent réciproquement
Il y a du travail (domestique, militant, associatif…) au-delà de l’emploi. Et s’il n’y pas d’emploi au-delà du travail, il y a des formes d’emploi qui mettent à mal le travail. La qualité de l’emploi comme celle du travail sont en effet des enjeux politiques majeurs et connectés.
L’emploi est décisif dans la construction de l’identité et de l’insertion sociale ; le travail est central dans la construction de la santé et de la démocratie [3]. Occuper un emploi peut être une source de reconnaissance et de sécurité économique ; accomplir un travail est une épreuve de laquelle on peut sortir grandi dans nos capacités cognitives et sensibles, de coopération et d’action.
Depuis vingt ans, les grandes luttes interprofessionnelles ont toutes concerné les réformes de l’emploi : retraites (2003, 2010, 2013, 2019, 2022), droit de l’emploi (CPE 2006, Loi Travail 2016). Il y a eu d’importantes luttes portant directement sur le sens du travail (même si l’emploi et les salaires n’en étaient pas absentes), mais circonscrites à certains métiers (soignants, aides à domicile, magistrats,…).
S’il faut les distinguer analytiquement, on ne saurait séparer qualité de l’emploi et du travail qui se déterminent réciproquement. Avoir un bon emploi nous permet de cultiver un collectif de travail, de mettre à distance les injonctions managériales, de développer notre expérience, notre inventivité, notre sensibilité, bref notre travail vivant, pour surmonter les aléas et la résistance du réel. En sens inverse, faire ensemble du « bon travail » nous donne une confiance en nous et une cohésion favorables à la conquête de droits dans l’emploi.
Marx soulignait que la lutte de classe s’enracine au niveau du procès de travail concret [4]. Aujourd’hui comme hier, mais avec une puissance panoptique accrue par le numérique, les vagues successives d’innovations techniques et organisationnelles permettent au capital de déployer le travail mort – à comprendre au sens large comme l’ensemble des équipements physiques et numériques, des règles et consignes, des systèmes de contrôle, etc… -, dans le but de réduire à la portion congrue la professionnalité des salarié·es, leur autonomie, leur capacité d’initiative et d’invention. Il s’agit d’assurer la soumission du travail vivant aux impératifs de valorisation du capital.
Soumettre le travail vivant : le management par les chiffres
Dans le champ du travail, le patronat s’est appuyé sur les réformes de l’emploi pour transformer le travail dans les entreprises. La généralisation du management par les chiffres, que ce soit dans le secteur privé (lean management) ou public (new public management), constitue une offensive majeure contre le travail vivant dans le contexte de financiarisation des entreprises.
Ces réformes de l’organisation et de la gouvernance du travail ont été menées à partir des années 1990-2000 par les entreprises sous influence des grands cabinets de consulting en organisation. Le but est d’assurer à l’industrie financière une transparence et un contrôle des performances productives et financières des entreprises cotées – et des administrations dont il s’agit de réduire le coût. Un « management désincarné » [5] s’est imposé en implantant de façon autoritaire des procédures, des normes, des obligations de reporting, des réorganisations permanentes, une fragmentation des collectifs de travail et des chaînes de valeur via la sous-traitance en cascade [6]…
Le but principal des réorganisations est d’accroître la rentabilité du capital par l’intensification du travail. Depuis les années 1990, les grandes enquêtes sur les conditions de travail de la Dares ont précisément documenté ce phénomène. Mais alors que dans les années 1990, l’implantation des nouveaux systèmes de travail avait obligé les managers à solliciter l’initiative des travailleuses et des travailleurs, leur généralisation dans les années 2000 et 2010 s’est accompagnée d’un érosion continue de l’autonomie au travail.
Avec Coralie Perez, nous avons récemment documenté les effets majeurs de ce mode de management sur le sens du travail. En éloignant les salarié-es des destinataires de leur travail (via la sous-traitance), il sape le sentiment d’utilité sociale. En multipliant les objectifs chiffrés et les injonctions contradictoires, en détruisant les écosystèmes, il attaque la cohérence éthique. En standardisant et contrôlant étroitement les tâches, il mine la capacité de développement. Nous montrons comment les changements organisationnels ou les objectifs chiffrés portent directement atteinte au sens du travail et à la santé mentale des salarié·es. Cette perte de sens les amène souvent à démissionner, encore plus souvent à tomber malades (il s’agit d’un enjeu majeur de santé publique), et parfois – encore trop rarement – à se syndiquer pour agir collectivement. Les démissions massives et les difficultés de recrutement dont se plaint le patronat reflètent ce refus massif d’un travail insensé.
En même temps que la lutte des classes se poursuit sur le terrain de la valorisation du travail abstrait (salaires et retraites), elle se développe donc sur celui de la défense du travail vivant et donc de la vie. La quête de sens du travail pourrait être l’étendard sous lequel se présente cette lutte dont le caractère est potentiellement révolutionnaire puisqu’elle conteste non seulement la part des richesses accaparée par le capital mais plus profondément son pouvoir de décider ce qu’il faut produire et comment.
Défendre l’emploi pour défendre le travail
Dans cette lutte, les réformes du marché de l’emploi promues par les gouvernements successifs sont des leviers offerts au capital pour resserrer l’étau autour du travail vivant. Les réformes cherchent à empêcher les salarié·es de reprendre leur souffle par l’exit (via l’assurance-chômage ou la retraite) ou la prise de parole (via l’action collective). Nous résistons contre les réformes de l’emploi (retraites, chômage, droit social) parce qu’elles précarisent nos statuts et nos revenus, mais aussi parce qu’elles attaquent le sens de notre travail. La lutte contre la réforme des retraites est aussi une lutte en défense du travail vivant [7].
Lors du mouvement contre la retraite à points, juste avant la pandémie, c’est en jetant à terre leurs outils que nombre de professions ont manifesté ce sentiment aigu du lien entre la dégradation du travail et celle des droits : les avocats ont déposé leurs robes noires, les soignants leurs blouses blanches, les salariés de l’aéronautique leurs bleus de travail, les égoutiers leurs cuissardes, les enseignants leurs manuels, les inspecteurs du travail leur Code, les artisans du Mobilier National leurs marteaux et rabots… et ceux de Météo France leurs parapluies ! « Ne pouvant plus travailler correctement, nous refusons de trimer plus longtemps », proclamaient ces professionnel·les. Aujourd’hui à nouveau cette question de l’insoutenabilité du travail est au cœur du mouvement social.
Les ordonnances de 2017, prise par Macron dès son élection pour satisfaire aux demandes récurrentes du Medef, doivent être comprises comme une pièce déterminante dans cette politique d’étouffement du travail vivant. Leur objectif essentiel était d’éliminer le contre-pouvoir que commençaient à représenter les CHSCT (Comités hygiène, sécurité et conditions de travail). Ceux-ci, investis par certaines équipes syndicales d’un rôle nouveau et inquiétant pour le patronat, de préservation de la santé mentale des salariés, commençaient à contester le monopole des employeurs sur l’organisation du travail [8]. Appuyés sur les élus de proximité (les délégués du personnel) auxquels les salarié·es confiaient leurs difficultés et leurs demandes, les CHSCT avaient acquis un début de pouvoir social qui a pu obtenir des avancées jurisprudentiellesimportantes et même, dans le cas le plus spectaculaire, aboutir au licenciement par l’État et à la condamnation par la justice du PDG d’une des principales multinationales françaises, France Télécom-Orange.
Les ordonnances ont atteint leur but : selon les derniers chiffres de la Dares, en 2020 17% seulement des salarié·es sont couverts par un représentant de proximité (par ailleurs non élu et démuni de prérogatives), contre 66% en 2017.
Quelle stratégie pour le travail vivant ?
Les changements organisationnels permanents ou les objectifs chiffrés, on l’a dit, portent gravement atteinte à la santé psychique des salariés. Sauf dans un cas, malheureusement rare (moins de 20% des situations): quand les salarié·es ont été consultés et ont pu avoir une influence sur ces changements. C’est dire que la question clé est celle du pouvoir d’agir sur son travail.
Mais les ordonnances , puis la pandémie, ont affaibli les dynamiques syndicales d’intervention sur l’organisation du travail. Ces dynamiques ont une longue histoire [9] et ont connu un renouveau depuis le milieu des années 2000. Certaines équipes syndicales, à la CFDT par le passé, à la CGT, à Solidaires ou à la FSU aujourd’hui, ont entrepris de construire par elles-mêmes ce contre-pouvoir. Par exemple, en menant des recherches-actions avec des chercheurs comme Philippe Davezies et François Daniellou (la recherche action avec la CGT Renault est la plus connue parmi les expériences récentes). Ou bien en développant ce qu’à la CGT on appelle « la démarche revendicative à partir du travail », décrite dans une remarquable brochure destinée aux militant·es.
La brochure part d’un acquis fondamental de l’ergonomie : « rien ne fonctionnerait, pas de trains, d’électricité, de bus… si au quotidien les travailleurs ne prenaient pas d’initiatives pour faire « du bon boulot », souvent contraires aux décisions, prescriptions, objectifs venus d’en haut sans tenir compte du réel ». Elle déploie une véritable technologie d’enquête syndicale destinée à construire un collectif mobilisé autour de la question du travail bien fait. Nombre d’équipes syndicales se sont inspirées de cette démarche pour enrichir leur pratique militante.
Pour des raisons qui restent à élucider, la CGT semble ces dernières années moins à l’offensive sur cette démarche travail. Pourtant les premiers retours d’expérience étaient largement positifs. Les équipes syndicales renouent le lien avec les salarié·es et progressent en nombre d’adhérents et en voix. Les propositions élaborées par les salarié-es partent de leur vécu intime sur leur travail vivant, mais d’un vécu mis en commun et transformé en force collective. Elles ont une forte légitimité à leur yeux et souvent aux yeux des managers de proximité. Bien sûr, les directions peuvent refuser de les mettre en œuvre. Mais le risque est alors de devoir plus tard se justifier devant les juges en cas d’accident ou de maladie professionnelle imputable à ce refus.
Ces expériences sont précieuses mais trop rares, et au-delà des récits de certains militants, un bilan précis reste à faire. Il serait important de les multiplier et de les faire connaître, comme s’y essaient les Ateliers Travail et Démocratie. A partir et au-delà de ces expérimentations à la base, on pourrait commencer à dessiner une réforme au service du travail vivant, que nous avons proposé d’appeler « réduction du temps de travail subordonné ». Elle commencerait par réinstituer l’élection de délégués de proximité, des « délégués à la délibération sur le travail » (DDT). En maintenant, bien sûr, le principe du monopole syndical de candidature.
Construire un contre-pouvoir fondé sur le travail vivant suppose certainement deux prérequis : des animateurs formés et du temps pour délibérer. Les animateurs devront être légitimes aux yeux des salarié·es et autonomes par rapport au management. Faute de quoi on ne fera que répéter l’échec des groupes d’expression Auroux. Les réunions devront donc se tenir en l’absence de la hiérarchie et être animées par les élus de proximité. Elles pourraient se nourrir de la consultation d’acteurs sociaux extérieurs à l’entreprise, comme les associations de riverains, d’usagers, de défense de la nature…
Plutôt que le recueil des plaintes individuelles des salarié·es, comme le code du travail le prévoyait pour les délégués du personnel, il faudra leur donner pour tâche de mener l’enquête auprès des salarié·es et d’animer la discussion des équipes sur leur travail réel. Ils devront suivre des formations spécifiques afin d’apprendre la difficile tâche de faire émerger le commun à partir des expériences individuelles de travail.
Le deuxième prérequis est le temps : l’intensification du travail a comprimé ou éliminé les temps de discussions entre collègues. Il importe donc d’accorder à tous les salarié·es au moins au moins une demi-journée par mois pour mener cette délibération sur le travail. La réduction du temps de travail subordonné ouvre un droit politique nouveau, celui de disposer d’un temps rémunéré pour délibérer et élaborer ensemble, entre collègues, des transformations de l’organisation et des finalités du travail. L’employeur serait tenu de répondre formellement à ces propositions.
Bien d’autres mesures seront nécessaires pour soutenir la reconstruction d’un rapport de forces social à partir de l’aspiration des salarié-es à pouvoir faire correctement leur travail en respectant les écosystèmes. Mais le droit de regard des salarié-es sur l’organisation et les finalités de leur travail sera sans doute le pilier d’une politique du travail vivant. L’actuel mouvement social pourrait être une occasion d’en débattre.
[1] Ce texte a été présenté le 02/02/2023 au colloque « Syndicalismes et santé au travail au temps des réformes néolibérales », organisé par Fabien Brugière (SAGE, Université de Strasbourg), Sabine Fortino (CRESPPA GTM, Université Paris Nanterre), Lucie Goussard (CPN, Université d’Évry Paris-Saclay), Guillaume Tiffon (CPN, Université d’Évry Paris-Saclay), avec le soutien de l’IEA de Paris.
[2] Alexis Cukier (dir.), Travail vivant et théorie critique. Affects, pouvoirs et critique du travail, PUF, 2017
[3] Thomas Coutrot, Libérer le travail. Pourquoi la gauche s’en moque et pourquoi ça doit changer, Seuil, 2018
[4] Juan Sebastian Carbonnell, Le futur du travail, Amsterdam, 2022
[5] Marie-Anne Dujarier, Le management désincarné, La Découverte, 2016
[6] Annie Thebaud-Mony, Philippe Davezies, Laurent Vogel, Serge Volkoff (dir.), Les risques du travail, Pour ne pas perdre sa vie à la gagner La Découverte, 2015
[7] Je limite ici le propos au travail des salarié·es, mais il y aurait beaucoup à dire aussi de celui des femmes à la maison et des retraité·es.
[8] Fabien Brugière, Sabine Fortino, Lucie Goussard, Guillaume Tiffon, « Santé mentale et syndicalisme au temps des CSE », Rapport de recherche pour la Dares, juillet 2022.
[9] Catherine Teiger, Marianne Lacomblez, Corinne Gaudart, Laurence Théry, Karine Chassaing, Fabien Gâche, « Dynamique de la compréhension et de la transformation du travail. Éléments pour une histoire de la coopération syndicats-recherche en ergonomie et psychologie du travail en France », Nouvelle revue de psychosociologie 2014/2 (n°18) ; Lucie Goussard, Guillaume Tiffon (dir.), Syndicalisme et santé au travail. Quel renouvellement de la conflictualité au travail ?, Éditions du Croquant, 2017.
Thomas Coutrot
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Réforme des retraites : 900 jeunes appellent à bloquer les facs et les lycées
La mobilisation contre la réforme des retraites est une mobilisation historique. En quelques semaines, des millions de personnes sont déjà descendues dans les rues, les grèves s’amplifient et les chances de faire reculer le gouvernement augmentent.
La mobilisation des jeunes peut être la clé de la victoire face au gouvernement. D’ores et déjà, des assemblées générales s’organisent et les jeunes défilent par dizaines de milliers en cortège dans les manifestations.
Il est temps d’accélérer. Puisque le gouvernement refuse de nous entendre et continue à avancer au mépris des Français·es, nous n’avons plus le choix. Le 7 février, bloquons l’ensemble des universités et des lycées pour faire définitivement battre Macron en retraite.
Pourquoi bloquer ?
Bloquons le chômage et la précarité à vie !
La société de Macron, c’est la précarité tout au long de la vie. Les jeunes ne peuvent pas choisir leurs études avec Parcoursup, ne peuvent pas manger à leur faim ou se soigner correctement quand ils sont étudiant·es, ils galèrent déjà à trouver du travail et désormais, ce sera pire ! En repoussant l’âge de départ à la retraite, la conséquence sera directe : les plus anciens libéreront plus tard leurs emplois, et les jeunes auront encore plus de difficulté à en trouver. Avec ce système, nos générations risquent de connaître encore plus de périodes de chômage tout au long de la vie, pour finir avec une retraite de misère.
Bloquons la retraite à 67 ans !
L’essentiel de notre génération ne verra jamais la retraite à 64 ans. Avec 43 annuités de cotisations, et alors que l’âge moyen du premier emploi stable est de 27 ans, ce sera généralement une retraite à 67 ans !
Mais qui s’imagine pouvoir être professeur des écoles, conducteur de bus, infirmier jusqu’à 67 ans ?
Bloquons la retraite pour les morts !
Combien d’entre nous seront morts avant d’arriver à la retraite ? Aujourd’hui, c’est déjà 25% des hommes les plus pauvres qui décèdent avant 62 ans. Demain ce seront 9 000 personnes de plus qui ne verront pas la retraite à 64 ans par an, et si on doit bosser jusqu’à 67 ans, combien seront encore en vie et en bonne santé ?
Bloquons une réforme qui sacrifie encore les femmes !
Comme souvent avec Macron, les premières victimes sont les jeunes et les femmes ! Avec 43 annuités et un départ légal à 64 ans, ce sont encore elles qui trinqueront. D’ores et déjà les femmes touchent des retraites inférieures en moyenne de 40% à celle des hommes. Les femmes plus que les hommes connaissent les temps partiels et les carrières hachées. Avec cette nouvelle réforme les inégalités vont encore augmenter !
Bloquons la casse de nos lycées !
Macron continue de détruire les lycées et l’enseignement public. La pression scolaire sur les lycéens pour qui désormais chaque évaluation compte pour être sélectionné par Parcoursup ne permet pas de travailler dans de bonnes conditions. Faire des études devient un chemin de croix. De la même manière l’abandon et la désorganisation des lycées professionnels est inacceptable et pénalise les élèves.
La réussite de la mobilisation dépend de chacun·e d’entre nous. Dans nos lycées, nos universités, nos lieux d’étude, organisons des assemblées générales, des comités locaux de mobilisation, et préparons un maximum de blocage le 7 février !
Signataires :
Pour voir la liste des signataires, cliquez ici :
https://static.mediapart.fr/files/2023/02/04/signataires-tribune-bloquons-macron-2.pdf
Pour signer cette pétition, cliquez ici
En complément possible :
Retraites : Mobilisation du 31 janvier 2023 – Appel intersyndical : Une puissante mobilisation qui oblige au retrait
LA RETRAITE. Analyse et propositions de la CGT
USTKE : La retraite à 64 ans, c’est NON !
Nous, salarié·es de Mediapart, en grève contre la retraite à 64 ans
Economistes atterrés : Quelle sera la pension minimum ?
Jean-Marie Harribey : « En amont de la retraite, le travail »
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/01/30/retraites-mobilisation-du-31-janvier-2023/
La réforme des retraites contre l’écologie
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/01/26/la-reforme-des-retraites-contre-lecologie/
Pierre Khalfa : Les fadaises de la réforme des retraites
Retraites : une réforme ni faite, ni à faire !
Petit guide contre des bobards sur les retraites
Stoppons une réforme injuste et injustifiée ! • Analyse d’Attac
Communiqué intersyndical : Retraites : première journée de mobilisatio, le 19 janvier
Appel intersyndical dans la Fonction publique
Pétition intersyndicale réforme des retraites : non à cette réforme injuste et brutale !
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/01/12/les-fadaises-de-la-reforme-des-retraites-appels-et-petition/
Jean-Marie Harribey : Des retraites soutenables socialement et écologiquement
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/01/10/des-retraites-soutenables-socialement-et-ecologiquement/
Jean-Marie Harribey : Les sept perfidies de la réforme des retraites 2023
Petit guide contre les bobards de la réforme des retraites
Réforme des retraites : les huit arguments fallacieux du gouvernement pour reculer l’âge de départ
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2022/12/26/les-sept-perfidies-de-la-reforme-des-retraites-2023/
Christiane Marty : Retraites : une réforme plus juste pour les femmes, vraiment ?
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2022/12/13/retraites-une-reforme-plus-juste-pour-les-femmes-vraiment/
Christiane Marty : Retraites saison 2022
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2022/10/27/retraites-saison-2022/
Jean-Marie Harribey, Pierre Khalfa et Christiane Marty : Derrière la réforme, des retraites au rabais
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2022/09/27/derriere-la-reforme-des-retraites-au-rabais/
Retraites : « La réforme prévue tourne à nouveau le dos au progrès »
Appel pour signatures – Retraite à 65 ans, c’est non !
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2022/03/21/retraites-la-reforme-prevue-tourne-a-nouveau-le-dos-au-progres-plus-appel/
Attac – Fondation Copernic : Un autre projet de retraites est possible :
https://entreleslignesentrelesmots.blog/2020/01/30/un-autre-projet-de-retraites-est-possible/
Et aussi
Retraite des femmes : en finir avec les inégalités !
https://entreleslignesentrelesmots.blog/2020/01/11/retraite-des-femmes-en-finir-avec-les-inegalites/
Pour gagner, soutenons les grévistes ! :
https://entreleslignesentrelesmots.blog/2019/12/23/pour-gagner-soutenons-les-grevistes/
Retraites : des idées reçues et des mensonges propagés… (2 nouveaux documents)
https://entreleslignesentrelesmots.blog/2019/12/24/retraites-des-idees-recues-et-des-mensonges-propages-deux-nouveaux-documents/
Trois désintox sur les retraites :
https://entreleslignesentrelesmots.blog/2019/12/18/trois-desintox-sur-les-retraites/
Déclaration unitaire – Retraites des femmes : en finir avec les inégalités !
https://entreleslignesentrelesmots.blog/2019/12/15/declaration-unitaire-retraites-des-femmes-en-finir-avec-les-inegalites/
Inégalités : « La réforme des retraites pénalisera encore plus les femmes »,
https://entreleslignesentrelesmots.blog/2019/12/08/inegalites-la-reforme-des-retraites-penalisera-encore-plus-les-femmes/
Retraites, des clefs pour comprendre
https://entreleslignesentrelesmots.blog/2019/12/04/retraites-des-clefs-pour-comprendre/
Retraites des femmes, ni réforme par points, ni statu quo mais des progrès indispensables
https://entreleslignesentrelesmots.blog/2019/12/02/retraites-des-femmes-ni-reforme-par-points-ni-statu-quo-mais-des-progres-indispensables/
Les « beautés » du modèle suédois de retraites
https://entreleslignesentrelesmots.blog/2019/09/05/les-beautes-du-modele-suedois-de-retraites/
Réforme Delevoye : un projet régressif
https://entreleslignesentrelesmots.blog/2019/09/25/reforme-delevoye-un-projet-regressif/
Prud’hommes, retraites… : offensive générale sur les droits sociaux Au nom de l’équité, davantage d’inégalités
https://entreleslignesentrelesmots.blog/2019/06/10/prudhommes-retraites-offensive-generale-sur-les-droits-sociaux-au-nom-de-lequite-davantage-dinegalites/
Retraites des femmes, un enjeu décisif pour toute réforme
https://entreleslignesentrelesmots.blog/2018/08/02/retraites-des-femmes-un-enjeu-decisif-pour-toute-reforme/
Les retraites façon Macron : le piège des comptes notionnels
https://entreleslignesentrelesmots.blog/2017/06/11/les-retraites-facon-macron-le-piege-des-comptes-notionnels/
Ne signez pas l’accord sur les retraites complémentaires !
https://entreleslignesentrelesmots.blog/2015/10/29/ne-signez-pas-laccord-sur-les-retraites-complementaires/
Retraites complémentaires : les femmes à nouveau oubliées
https://entreleslignesentrelesmots.blog/2015/10/28/retraites-complementaires-les-femmes-a-nouveau-oubliees/
Petit guide d’autodéfense en temps de réforme des retraites
https://entreleslignesentrelesmots.blog/2013/09/02/petit-guide-dautodefense-en-temps-de-reforme-des-retraites/
Ensemble, défendons nos retraites !
https://entreleslignesentrelesmots.blog/2013/07/10/ensemble-defendons-nos-retraites/
Salarié·es de Mediapart grévistes et solidaires
De grévistes à grévistes. Dans la perspective d’un mouvement qui dure, les salarié·es de Mediapart engagé·es dans le mouvement contre la réforme des retraites ont décidé d’utiliser le Club comme caisse de résonance aux luttes actuelles, en créant un journal de grève participatif et solidaire, et en mettant leurs compétences au service de celles et ceux qui se mobilisent.
https://blogs.mediapart.fr/edition/reforme-des-retraites-grevistes-solidaires/article/060223/salarie-es-de-mediapart-grevistes-et-solidaires