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Journée internationale des droits des femmes : 8 mars 2023
Le 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, continue d’être un des temps forts en actions féministes à la FTQ. C’est un moment privilégié pour célébrer entre nous nos victoires comme travailleuses et comme femmes. On en profite aussi pour faire des bilans, réfléchir ensemble, échanger, s’encourager, se mobiliser. C’est donc plus qu’un symbole et, dans un contexte de transformations, d’instabilité, de remises en question de nos acquis, il conserve encore toute sa pertinence.
Le visuel et le thème du 8 mars 2023 : Résistances Féministes
Un slogan comme un chant de ralliement, un appel à la lutte, des mots scandés par nos aïeules, nos sœurs et nos allié.e.s, hurlés dans les rues, collés sur les murs, murmurés dans nos intimités, ressentis au plus profond de nous-mêmes. Un slogan fait de nos diversités, alimenté par nos colères, nourri par notre sororité. L’heure n’est pas à la division. Elle n’est pas à la négociation. L’heure n’est pas silencieuse. Elle est grave. L’urgence climatique, les polarisations, privatisations, l’effritement des droits des femmes, l’augmentation des violences à nos égards, l’exacerbation des inégalités, la montée du racisme, le sexisme décomplexé, la haine assumée. Un slogan comme une évidence. L’amour comme acte de résistance.
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Carte blanche qui appelle à rejoindre la grève féministe ce 8 mars 2023 !
Tant que l’égalité ne sera pas atteinte, nous ne lâcherons rien : un large appel à rejoindre la grève féministe ce 8 mars 2023 !
De l’Amérique Latine, en passant par l’Espagne, la Suisse et de nombreux autres pays, l’appel international pour la grève des femmes* [1] prend de l’ampleur depuis 2018. D’après un nouveau rapport publié aujourd’hui par Oxfam [2], les 1% les plus riches ont accaparé près des deux tiers des 42 000 milliards de dollars de nouvelles richesses créées depuis 2020.
Ces crises touchent particulièrement les femmes, la classe travailleuse avec et sans emploi, les personnes migrantes et/ou racisées et les minorités de genre. Par-delà la diversité de nos vécus, combats et actions, nous pensons important de rejoindre et renforcer cet appel à la grève et aux mobilisations pour l’égalité.
Par un arrêt d’une journée ou d’une heure du travail salarié, des tâches domestiques, des études et/ou de la consommation, nous voulons montrer que « lorsque les femmes s’arrêtent, le monde s’arrête ».
1. Stop à la précarisation des femmes* ! Pour des salaires, des conditions de travail et des pensions qui permettent de vivre dignement !
Crèches, soins et services non marchands, commerce ou nettoyage, les femmes sont surreprésentées dans des secteurs essentiels, mais pourtant très peu rémunérés. Elles sont d’autant plus exploitées si elles sont en séjour précaire, sans permis de travail.
En 2023, les femmes gagnent annuellement 21,6% de moins que les hommes en Belgique, tous secteurs confondus [3]. Elles sont surreprésentées dans des secteurs avec des salaires très bas, des contrats temporaires et des emplois à temps partiel subi. La situation s’empire vu que durant la période de 1980 à 2020, la part des femmes travaillant à temps partiel est passé de 20% à 43%. Presque 4 fois plus que les hommes (11% en2020). Pourtant, seule une minorité d’entre elles l’a réellement choisi [4].
Augmentons le salaire minimum, limitons le temps partiel forcé. Toutes ces inégalités de salaire se répercutent sur les revenus de remplacement et s’accumulent au moment de la pension : la pension moyenne des femmes en Belgique est inférieure à 1000€/mois [5]. Alors que la Vivaldi voulait défendre l’égalité femmes-hommes, la réforme actuelle sur la pension minimum augmentera encore les inégalités.
Dans ce contexte d’inflation, les factures sont impayables. Nous devons bloquer les prix, pas nos salaires, ni nos allocations. Enfin, le montant des allocations familiales doit permettre de couvrir les dépenses liées à l’éducation des enfants.
2. Investir dans les crèches et dans des solutions collectives pour lutter contre la double journée de travail des femmes
Ménages, enfants, courses, … les femmes continuent d’assumer 2/3 des tâches domestiques et familiales. C’est 100% pour les familles monoparentales. Une puéricultrice pour 9 enfants en crèche, comme c’est le cas en Flandre, c’est dangereux pour les enfants et intenable pour les travailleuses. La situation est similaire dans de nombreux secteurs d’accueil et de soins.
Face à cette situation, il est nécessaire d’investir beaucoup plus dans les crèches, ainsi que dans tous les services publics et collectifs. En plus d’aider les usagères et usagers, cela permettrait de soutenir les travailleuses de ces secteurs, en manque de personnel et de moyens.
Il est essentiel de parvenir à une meilleure conciliation de la vie privée et de la vie professionnelle. La bataille pour le temps libre a toujours été cruciale. Aujourd’hui encore, le temps disponible demeure le reflet des inégalités sociales et de genre.
Contrairement aux actions portées par la Vivaldi, nous voulons améliorer l’accès aux congés thématiques et aux crédit-temps et les revaloriser financièrement. Nous voulons une réduction collective du temps de travail avec maintien des salaires plutôt que des flexi-jobs.
3. Des moyens ambitieux pour mettre fin aux violences
Les violences physiques, psychologiques et sexuelles continuent à faire des ravages à la maison, au travail ou dans la rue, à toutes les étapes de la vie de toutes les femmes. En 2022, au moins 24 féminicides ont été répertoriés. 94% des femmes déclarent avoir subi du sexisme au travail. 20plaintes sont déposées chaque jour pour violences conjugales. Mais c’est sans garantie de protection ni de réparation, étant donné le manque de moyens des services d’accompagnement et l’incapacité persistante de la police et de la justice à intervenir de manière adéquate dans la plupart des cas auprès des victimes et des auteurs.
Le manque d’autonomie financière ou les statuts précaires renforcent encore ces violences et enferment les femmes dans une dépendance économique dangereuse. Le dysfonctionnement et le manque de financements des structures d’accueil, la lenteur administrative et politique isolent et mettent en danger les femmes*.
Nous avons besoin de moyens financiers structurels. De plans ambitieux de lutte contre les violences faites aux femmes*. Nous avons besoin d’investir massivement dans la prévention, notamment pour avoir une meilleure prise en charge par les institutions judiciaires et policières des victimes et des auteurs.
4. Lutter contre l’extrême droite et les politiques conservatrices
En Belgique et dans le monde, les partis et idéologies conservatrices et/ou d’extrême droite gagnent du terrain. Leur image faussement sociale tente de dissimuler leur programme. Que l’on peut résumer par « diviser pour mieux régner », et qui vise à nuire aux droits fondamentaux des femmes et des minorités. Sont ciblés notamment le libre choix et l’accès aux droits reproductifs et aux soins de santé adaptés à leurs propres choix.
Un appel à toutes les femmes* à participer à la grève et à tous à soutenir les actions pour l’égalité. Au travail, à la maison, aux études et partout ailleurs, nous voulons que nos droits soient respectés ! L’égalité, nous avons toutes et tous à y gagner.
Nous invitons toutes les personnes à se mobiliser avec leurs collègues, leurs voisin.e.s, leurs proches et à rejoindre ou soutenir l’une des nombreuses actions qui auront lieu à travers le pays et le monde. Que ça soit par un arrêt de travail, une marque de soutien à votre fenêtre, la participation à une manifestation dans la rue, l’organisation d’une assemblée du personnel, une levée de cours, un rassemblement, …
Soyons solidaires aussi avec celles qui ne peuvent jamais s’arrêter.
Nous sommes solidaires de toutes les femmes du monde entier.
Quand les femmes* s’arrêtent, le monde s’arrête.
Signer cette pétition
https://www.petitionenligne.be/un_large_appel_a_rejoindre_la_greve_feministe_ce_8_mars_2023?s=100239670#share
Notes
[1]Les femmes et les minorités de genre.
[2] Rapport Oxfam sur les inégalités de richesses 2023 : Forum de Davos : Les 1% les plus riches ont capté près de deux fois plus de richesses que le reste du monde au cours des deux dernières années | Oxfam Belgique, 2023-01-23
[3] L’écart salarial entre les femmes et les hommes en Belgique – Rapport 2022 | Institut pour l’égalité des femmes et des hommes (belgium.be)
[4] Chiffres Statbel, cités dans Avis n° 166 du 14 octobre 2022 du Bureau du Conseil de l’Égalité des chances entre les hommes et les femmes, relatif au travail (in)volontaire à temps partiel. download (conseildelegalite.be)
[5] Journal des pensions “les pensions en question”, Edité par CSC, FGTB, CGLSB, mai2018.
Collectif 8 mars
https://8maars.be/language/fr/
https://www.cadtm.org/Carte-blanche-qui-appelle-a-rejoindre-la-greve-feministe-ce-8-mars-2023
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Appel à l’action | 8 mars 2023
Journée internationale des luttes pour les droits des femmes
#8M23 : « Avec la rébellion nous faisons germer les Féminismes paysan et populaire, nous produisons de la Souveraineté alimentaire et nous nous organisons contre la crise et les violences ! »
La Via Campesina appelle à des actions de solidarité globale le 8 mars 2023, Journée internationale des luttes pour les droits des femmes. En tant que paysannes, sans terre, autochtones, pêcheuses, éleveuses, salariées agricoles, migrantes et diversités organisées à La Via Campesina, nous saluons les luttes concrètes, l’organisation, la construction des féminismes populaires et la rébellion des femmes qui résistent sur leurs territoires et à travers le monde, pour la défense de la vie, la souveraineté alimentaire et la justice sociale.
Nous dénonçons la dimension patriarcale et raciste du capitalisme qui opprime les sociétés, notamment les femmes, les enfants et la diversité. Dans le contexte actuel de crise, de guerres et d’inégalité, il est urgent d’affirmer nos valeurs telles que la solidarité et l’internationalisme, d’exiger des formes plus démocratiques et participatives pour les peuples et de continuer à lutter contre toute forme de violence. L’organisation collective est fondamentale pour résister, pour continuer à produire des aliments sains et pour consolider la souveraineté alimentaire dans nos espaces de vie et nos territoires.
En vue de notre VIIIème Conférence internationale de La Via Campesina et notre VIème Assemblée de Femmes qui se tiendra du 23 au 28 novembre au Nicaragua, nous avançons dans la construction de notre Féminisme paysan et populaire, et de notre campagne pour stopper les violences faites aux femmes, comme outils pédagogiques internes et externes, de dialogue avec les sociétés, en nous assumant comme sujets politiques des transformations et en reconnaissant notre rôle fondamental dans la production d’aliments.
Notre féminisme paysan et populaire est anti-systémique et nous nous battons contre le système hétéropatriarcal, raciste et colonialiste qui installe diverses formes d’oppression sur la vie, les corps et les territoires. Tout au long de ces 30 années de notre mouvement, nous avons compris qu’il ne sera possible de démanteler ce modèle capitaliste que si nous parvenons simultanément à surmonter cet ensemble de relations oppressives.
Actuellement la logique d’accumulation capitaliste dans les campagnes est soutenue grâce à l’ensemble d’oppressions de l’agrobusiness et de l’extractivisme, à travers la dépossession, les expulsions et les accaparements des terres. Elle exacerbe la discrimination et la violence dans les campagnes. Pendant cette journée d’action commune nous avons le défi de positionner plus fortement la remise en cause globale du modèle actuel et la vision urgente d’une nouvelle société : avec de nouvelles relations, avec d’autres formes de division du travail, garantissant la vie et créant de nouvelles valeurs basées sur l’autonomie et la réciprocité. En tant que femmes de La Via Campesina nous luttons pour la terre, car avec la Réforme agraire, nous, les paysannes avons garanti par la loi le droit à la terre. Et sur cette terre, nous produisons des aliments pour soutenir nos familles et nos sociétés, garantissant nos revenus et en diminuant les taux de violence basée sur le genre.
En cette journée nous demandons également aux États de s’engager sérieusement et durablement en faveur de la Déclaration des Nations unies sur les Droits des paysan·nes, en particulier de l’article 4 qui fait référence à la non-discrimination á l’égard des femmes « 1. Les États prendront toutes les mesures voulues pour éliminer toutes les formes de discrimination envers les paysannes et les autres travailleuses des zones rurales et pour promouvoir leur autonomie de manière qu’elles puissent, dans des conditions d’égalité avec les hommes, jouir pleinement et équitablement de l’ensemble des droits de l’homme et des libertés fondamentales et oeuvrer et participer au développement économique, social, politique et culturel et en bénéficier en toute liberté ».
Il est urgent d’agir face aux taux élevés de féminicides dans le monde, ainsi qu’à l’inefficacité de la justice, qui conduisent à l’impunité et à la marginalisation. Nous avons besoin de politiques publiques visant à éradiquer toutes les formes de violence subies par les femmes et évoluer vers un modèle de société plus juste pour tou·tes. Les États doivent également investir dans des programmes de prévention, d’éducation et de communication qui construisent des sociétés et des relations de genre plus saines.
C’est pourquoi aujourd’hui nous n’oublions pas toutes nos camarades du Pérou qui sont en train de lutter dans les rues depuis deux mois, affrontant toute la répression de l’État et la criminalisation de la protestation pour défendre des droits fondamentaux et la démocratie. Nous n’oublions pas non plus Angelina, Olivia et Rosa du Guatemala, les trois leaders maya q’eqchi’ condamnées par l’État, dans un processus politique, pour avoir défendu leur territoire contre le pillage et la dépossession par les hommes d’affaire et les gouvernants à leur service. Ce procès a démontré, une fois de plus, le racisme structurel du système judiciaire guatémaltèque qui criminalise celleux qui défendent la terre et le territoire. Nous levons également notre poing pour la dignité des Palestinien·nes et le droit à leur territoire occupé depuis plus de cinquante ans par Israël. Ainsi que la courageuse résistance haïtienne qui lutte contre l’impérialisme. Après les séismes dévastateurs qui ont frappé la Turquie, des féministes et des organisations de femmes ont créé un groupe de solidarité féministe pour les secours en cas de catastrophe, dont font partie des dizaines de femmes. Le groupe a été créé non seulement pour la solidarité avec les femmes et les LGBTI+ dans les zones touchées, mais aussi pour dénoncer la négligence des gouvernements et les systèmes de construction mortels de la Turquie qui ont conduit aux violations des droits dans la gestion des catastrophes et à la mort de milliers de personnes en Turquie.
Ces trois dernières années post-pandémie, les conditions et les caractéristiques dans lesquelles les féminicides se perpétuent ont varié : ce sont des formes misogynes plus dangereuses et exacerbées contre la vie des femmes et qui laissent de milliers d’enfances orphelines et abandonnées par l’État.
C’est pourquoi ce #8M23 il est nécessaire de rendre les femmes visibles en tant que sujets politiques de transformations, de dénoncer la violence et de nommer ces autres féminicides qui se produisent au-delà des contextes familiaux, et qui ont à voir avec les scénarios d’économies criminelles, les disputes territoriales entre gangs de trafiquants de drogue et la haute prévalence de la criminalité.
Avec la rébellion nous faisons germer les Féminisme paysan et populaire, nous produisons de la Souveraineté alimentaire et nous nous organisons contre la crise et les violences !
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Convocatorias 8 de marzo 2023 . Día Internacional de las Mujeres.
Appels du 8 mars 2023 Journée internationale des femmes.
El 8 de marzo « es una jornada de lucha feminista en todo el mundo en conmemoración del día 8 de marzo de 1908 en el cual las trabajadoras de una fábrica textil de Nueva York llamada Cotton declararon una huelga en protesta por las condiciones insoportables de trabajo. El dueño no aceptó la huelga y las obreras ocuparon la fábrica. El dueño cerró las puertas y prendió fuego muriendo abrasadas las 129 trabajadoras que había dentro. »
« Siendo conscientes de que no estamos todas las que somos pero sí somos todas las que estamos » , y comprometidas por derechos de todas las personas.
Recogemos concentraciones, manifestaciones, acciones etc.
https://www.feministas.org/convocatorias-8-de-marzo-2023-dia.html
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En ce 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, la mobilisation contre une réforme des retraites qui pénalise les femmes et le combat pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes est plus que jamais d’actualité. Exigeons le retrait du projet de réforme des retraites qui pénalise particulièrement les femmes !
Nos organisations le réaffirment, l’égalité professionnelle est une exigence de justice sociale et un vecteur de financement de notre système de protection sociale. Plutôt qu’une réforme des retraites punitive, cette exigence demande de s’attaquer réellement aux inégalités entre les femmes et les hommes. Les femmes partent en retraite avec en moyenne une pension inférieure de 40,5% à celle des hommes.
Inégalités salariales = inégalités de retraite
Les femmes perçoivent en moyenne un salaire inférieur de 22% à celui des hommes.
Elles sont majoritaires parmi les employées et les professions intermédiaires, mais restent minoritaires parmi les cadres.
Nous n’acceptons plus qu’à niveau de qualification égal, les métiers majoritairement occupés par des femmes soient systématiquement moins bien payés que les métiers dits masculins. L’enfumage autour de la pension minimum à 1 200 € ne trompe plus personne.
Plus de la moitié des femmes partent avec une pension de retraite inférieure à 1 000 € et ne bénéficieront pas de la revalorisation de 100 € tant vantée par le gouvernement.
Et c’est une baisse aussi pour celles qui choisissaient d’aller au-delà de leur âge de départ, pour améliorer le montant de leur pension. Elles travailleront jusqu’à 64 ans sans le bénéfice de la surcote.
Pénibilité : les femmes oubliées
Les 4 critères de pénibilité retirés en 2017 ne sont pas réintégrés dans le compte personnel de pénibilité C2P qui bénéficie déjà très majoritairement aux hommes. La pénibilité vécue par les travailleuses de la 1ère et de la 2ème ligne, tant saluées pendant la crise Covid, reste nettement sous-évaluée, voire ignorée.
Double journée = demi retraite
Nous n’acceptons plus que la maternité et la charge des tâches domestiques soient un frein à l’égalité et pèsent exclusivement sur la carrière des femmes. Nous revendiquons un vrai service public de la petite enfance et une révision des dispositifs pour favoriser le partage de la parentalité. 12% des femmes partent à la retraite à 67 ans, pour cause de carrières hachées faute d’avoir validé un nombre suffisant de trimestres.
Réforme des retraites = perte des trimestres liés à la maternité
Nous dénonçons enfin l’effet le plus pervers de cette réforme des retraites, prétendument favorable aux femmes. Le recul de l’âge légal à 64 ans fait perdre tout ou partie du bénéfice des trimestres validés au titre de la maternité et de l’éducation des enfants. Ce mécanisme de compensation des inégalités vécues durant leur vie professionnelle, profite d’abord et légitimement aux mères en leur permettant de partir plus tôt. Il est sournoisement remis en cause par la réforme. C’est inacceptable !
Les organisations syndicales interprofessionnelles et de jeunesse appellent les travailleurs et les travailleuses à se saisir du 8 mars pour dénoncer partout l’injustice sociale majeure de cette réforme des retraites pour les femmes.
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Journée internationale de lutte pour les droits des femmes :
la domination masculine et les violences faites aux filles et aux femmes perdurent dans tous les milieux et tous les échelons de la société
Grâce à la détermination des féministes, les droits des femmes ont progressé. Pourtant, les inégalités stagnent au lieu de se réduire et la domination masculine persiste.
Comme presque partout dans le monde, les inégalités entre les hommes et les femmes ne reculent pas en France. Au contraire, selon le baromètre sexisme 2023 publié par le HCE, le sexisme « perdure et ses manifestations les plus violentes s’aggravent ».
En moyenne, les Françaises gagnent 28,5% de moins que les Français du fait de leur surreprésentation dans des métiers sous-rémunérés, des discriminations salariales qui persistent (à poste équivalent, salaire inégal) et d’un temps de travail moindre pour les femmes (80% des temps partiels sont occupés par des femmes), en partie dû à une répartition encore très inégale des tâches domestiques et familiales. Les pensions de retraite reflètent ces inégalités : celles des femmes sont de 40 % inférieures à celles des hommes en France.
Les femmes sont aussi sous-représentées dans l’écrasante majorité des instances de pouvoir, dont les décisions impactent l’ensemble de la société (les politiques votent les lois, les médias façonnent l’opinion publique et les grandes entreprises dictent nos modes de vie).
Les femmes occupent seulement 33% des emplois de direction de la fonction publique. Pour la première fois depuis 1988, la part des femmes a reculé à l’Assemblée nationale en 2022 : 215 femmes (37,3%) ont été élues en 2022, contre 224 en 2017 (38,8%). Moins de 20% des maires sont des femmes, et sur 8 plus grands partis politiques, 7 sont dirigés par des hommes. Le milieu syndical ne semble pas plus égalitaire : aucun syndicat parmi les six les plus grands n’est dirigé par une femme.
Cette sous-représentation des femmes dans les milieux de pouvoir et d’influence français s’étend aussi aux milieux des médias et des réseaux sociaux : aucune femme parmi les 10 youtubeurs les plus populaires, 30% de femmes parmi les 10 instagrammeur·ses les plus suivi·es en France, et seulement 5 femmes parmi les 93 dirigeant·es de média. Il en est de même pour le milieu académique et universitaire (33% des président·es des 15 universités les mieux classées sont des femmes, 13% des doyen·nes de faculté de médecine sont des femmes), et le monde culinaire (33 cheffes étoilées sur 630).
Plusieurs facteurs expliquent ces inégalités : les stéréotypes sexistes répandus dans la société, les violences sexistes et sexuelles (1 femme sur 3 victime de harcèlement au travail, plus d’une jeune femme sur deux victime de cyber-harcèlement…), ou encore le partage des tâches fortement inégal au sein des couples hétérosexuels.
Il s’agit d’un système qui infériorise les femmes et maintient la domination masculine par un continuum des violences masculines. Ces violences qui entravent les femmes dans tous les domaines de leur vie et de la société.
Pour ce 8 mars ; nous ne voulons pas de discours creux de “féminisme washing”, mais des efforts structurels et des moyens adaptés pour combattre les inégalités sexistes à leur racine:
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Une éducation féministe et égalitaire dès la petite enfance,
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Une véritable égalité salariale et professionnelle en commençant par une revalorisation à leur juste valeur des métiers en majorité réalisés par des femmes,
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Des moyens à la hauteur de l’enjeu pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles dans tous les milieux, y compris en ligne.
Pour le 8 mars, un seul mot d’ordre : Femme, Vie, Liberté
Ces trois mots n’ont l’air de rien, mais ils tintinnabulent dans le monde entier. Par leur détermination, leurs chants à arracher le cœur, les Iraniennes redonnent au 8 mars ses lettres de noblesse pour continuer une lutte sans fin, sans merci, sans frontières.
https://www.coudesacoudes.com/post/pour-le-8-mars-un-seul-mot-d-ordre-femme-vie-liberté