Introduction au livre d’Odile Merckling : Femmes, chômage et autonomie

Avec l’aimable autorisation des Editions Syllepse

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Les femmes sont désormais presque aussi nombreuses que les hommes dans le monde du travail. Leurs aspirations à l’autonomie et à sortir de l’enfermement dans la sphère domestique ont été une constante depuis les années 1960. On a ainsi assisté à un mouvement de fond, continu et irréversible, d’entrée de celles-ci dans l’emploi salarié ; et ceci a été associé à des évolutions rapides des modes de vie : augmentation du nombre de femmes vivant seules, séparées ou divorcées, vivant en famille monoparentale ou recomposée, élévation de l’âge de la procréation.

Même si les femmes ont toujours travaillé, leur activité a longtemps été invisible. Depuis le 19e siècle, la majorité d’entre elles (alors agricultrices, commerçantes, employées de maison, ouvrières du textile) ont travaillé de façon informelle, à domicile, chez des particuliers ou comme aide familiale dans l’entreprise du conjoint. Les critères de définition de la population active ont varié à plusieurs reprises et ont longtemps conduit à sous-évaluer leur participation1.

En 1945, la Sécurité sociale a été créée, en France, sur la base de principes de solidarité et de mutualisation des risques ; cependant, les droits sociaux ont, en définitive, reposé sur le statut dans l’emploi et non sur la citoyenneté. Alors que s’ouvrait une période de reconstruction du pays, la couverture santé a été perçue comme indispensable ; mais la crainte de « pénuries de main-d’œuvre » a conduit les pouvoirs publics et le patronat à refuser l’idée d’intégrer la couverture du « risque chômage » à la Sécurité sociale. Le régime de l’Unédic (régime général d’assurance-chômage) devait être créé plus tard, en 1958, sur la base de principes assurantiels, et progressivement étendu à tous les salariés du secteur privé.

Le « plein-emploi » des Trente Glorieuses a été un plein-emploi masculin, la majorité des femmes étant encore classées « inactives ». Alors que beaucoup ne tiraient pas de rémunération personnelle de leur travail, elles ont obtenu des droits sociaux dérivés de ceux liés à l’activité du conjoint. Le travail des femmes étant invisibilisé, leur chômage l’était davantage encore. De plus, si l’incapacité juridique des femmes avait été levée en 1938, jusqu’en 1965, les femmes mariées n’avaient ni le droit de travailler sans l’autorisation du conjoint, ni d’ouvrir un compte en banque, ni de toucher des allocations-chômage.

Comparativement à d’autres pays européens, en France, à partir des années 1960, beaucoup de femmes sont entrées dans le marché du travail en exerçant un emploi à temps plein. Cependant, à partir des années 1980, le travail à temps partiel devait se développer rapidement, en même temps que le chômage explosait. Margaret Maruani a montré que le chômage féminin est beaucoup mieux toléré par la société que celui des hommes2, et que, sous couvert de « conciliation entre travail et vie familiale », le travail à temps partiel a été largement imposé comme modalité spécifique de sous-emploi pour les femmes. Les écarts entre les taux d’activité des hommes et des femmes ont été progressivement réduits ; cependant, jusqu’aux années 2000, les taux de chômage des femmes sont restés nettement supérieurs à ceux des hommes, et leurs taux d’indemnisation en cas de chômage très inférieurs. Depuis 2010, tous ces écarts ont presque disparu ; cependant, de fortes inégalités persistent, tant au niveau des revenus d’activité que des montants des indemnités de chômage et des pensions de retraite.

Si l’on prend en compte les revenus de la personne et non ceux du foyer, les travailleurs pauvres sont aujourd’hui très majoritairement des travailleuses. Les femmes cumulent souvent plusieurs formes de précarité, à la fois au niveau des contrats, des horaires et des faibles taux de salaires. Elles sont les plus touchées par le développement de formes d’emploi atypiques, de la sous-traitance aux CDD, au temps partiel, au multi-emploi, et même par le retour à des activités informelles, bénévoles ou gratuites3.

Dans un contexte de crise, un nouveau modèle de « flexibilité totale » a fait son apparition. Le patronat n’a eu de cesse d’utiliser les aspirations à l’autonomie de certaines composantes du salariat, tout en mettant en œuvre des politiques de segmentation, de destruction des collectifs et des liens sociaux. Le temps partiel a été présenté comme une modalité de travail permettant de « concilier » plus facilement vie familiale et vie professionnelle ; mais il est, en réalité, utilisé par les employeurs comme un instrument de flexibilité. Depuis quelques années et encore davantage depuis le début de la crise sanitaire – qui a accéléré le passage à l’économie numérique – le télétravail et la micro-entreprise ont également été présentés comme d’excellents moyens, pour les femmes, d’adapter leurs horaires de façon à pouvoir faire face à leurs charges familiales.

Le chômage et le sous-emploi sont devenus des instruments d’augmentation des inégalités entre les salarié·es et d’une suppression de toute progression de carrière pour une partie d’entre eux – de 30 % à 40 % – qui ne connaît désormais que des emplois précaires, un perpétuel recommencement dans chaque nouvelle entreprise, de la progression de l’ancienneté. Une partie des femmes et des jeunes n’ont ainsi trouvé qu’un accès très limité à l’autonomie.

L’évocation récurrente d’une hypothétique « fin du travail » – ou plutôt de l’emploi salarié – comme conséquence du développement des technologies nouvelles4 repose sur l’occultation du travail de nombreuses catégories, renvoyées aux marges du salariat – femmes, jeunes, minorités ethnoculturelles et de genre. L’avancée des techniques d’automatisation et du numérique a été utilisée de façon à développer l’emploi déqualifié, parcellisé, ubérisé, la pluriactivité, les horaires fragmentés, pour des millions de femmes et une partie des hommes. Pendant ce temps, les activités essentielles d’hygiène, de soins, d’éducation, de travail social, sont toujours assurées en majeure partie par des femmes, dans la sphère privée comme dans la sphère professionnelle.

Du travail domestique et informel à une reconnaissance professionnelle, le chemin s’avère difficile et semé d’embûches pour toute une partie de la population laborieuse. Les professionnelles de services à la personne, par exemple, permettent à plusieurs millions de femmes et d’hommes de pouvoir aller travailler chaque jour en ayant l’esprit disponible pour leur entreprise. La condition très précaire de ces femmes reflète, en réalité, un problème structurel du travail féminin. Dans nombre de localités, il reste très compliqué pour une femme de s’insérer ou de se maintenir dans le marché du travail, en raison des difficultés de garde d’enfants, de l’insuffisance des crèches, des services de prise en charge de la dépendance et du coût élevé des maisons de retraite.

La crise sanitaire a récemment contribué à mettre en évidence le caractère essentiel du travail de nombreuses femmes et, tout particulièrement, de celles qui travaillent dans les métiers de l’hygiène et du care. Ces femmes – souvent des mères isolées – sont obligées de cumuler plusieurs contrats, de courir sans cesse après des « miettes d’emplois » comme l’a montré Florence Aubenas5.

Il est donc indispensable de genrer les approches de la précarité et d’observer les formes spécifiques qu’elle revêt. Car les mouvements de lutte contre la précarité, pour de meilleures conditions d’emploi et pour l’accès aux droits sociaux, sont désormais autant le fait de femmes que d’hommes. Celles-ci y apportent une réflexion partant de leur vécu, de leur expérience des rapports sociaux de domination et des problèmes d’organisation de la vie quotidienne. Leur prise de conscience concerne aussi tout ce que le corps peut subir comme contraintes et comme violences – au travail ou hors travail – avec des conséquences sur l’état de santé. Les excès du travail, souvent déniés par les hommes, peuvent ainsi être dénoncés, tout comme les violences sexistes et sexuelles.

Les nouvelles figures du salariat précaire, que certaines organisations syndicales ont commencé à organiser depuis quelques années, sont en grande partie féminines : femmes de chambre de l’hôtellerie, agents d’entretien, AESH, ATSEM, auxiliaires de vie en Ehpad, assistantes maternelles, aides à domicile, animatrices, intermittentes du spectacle ou hors spectacle…

Les contre-réformes du droit du travail et de la protection sociale s’inscrivent dans une logique de destruction des acquis de la société salariale. Le thème de la « flexisécurité », inspiré de politiques en vigueur dans certains pays du Nord de l’Europe, a occupé une large place depuis quinze ans dans les politiques d’emploi, ainsi que dans les négociations entre partenaires sociaux. La refonte du Code du travail visant à faciliter des licenciements, à apporter davantage de souplesse dans le fonctionnement du marché du travail, devait initialement être accompagnée d’un volet de « sécurisation des parcours » des salarié·es, avec des indemnités de chômage plus substantielles, une stabilisation des ressources en cas de changement de situation professionnelle. Mais le volet « sécurisation » des réformes a été, en définitive, sans cesse renvoyé à plus tard ; et pour finir, le système d’assurance-chômage se retrouve à présent en voie de destruction.

L’absence d’indemnisation du chômage, pour près de 60 % des six millions de demandeurs d’emploi inscrits, participe d’une politique de dévalorisation du travail – notamment féminin – et d’accroissement des inégalités sociales. La contre-réforme 2019-2021 de l’assurance-chômage entraîne les salarié·es précaires dans un cercle vicieux de baisse des salaires et des allocations-chômage, en remettant en cause la notion de « revenu de remplacement » et la possibilité de choisir son emploi. La plupart des femmes que nous avons rencontrées dans le cadre de la réalisation de cet ouvrage subissent l’emploi discontinu, les horaires émiettés, le multi-emploi. Reléguées dans l’emploi précaire, elles sont devenues, depuis plusieurs années, l’une des principales cibles de cette contre-réforme.

Le vieillissement de la population et la baisse des taux de fécondité ont été présentés, depuis les années 1980, comme mettant en péril l’équilibre des systèmes de protection sociale, dans la plupart des pays occidentaux. Des politiques d’inspiration néolibérale ont ensuite largement contribué, durant les trois dernières décennies, à organiser une dualisation de la protection sociale – voire son démantèlement au profit d’assurances privées. Dans un contexte de mondialisation, la baisse des coûts du travail a été présentée comme un élément clé de la compétitivité des économies, ce qui a pour corollaire une forte montée des inégalités.

À l’encontre de tels principes, des approches « dynamiques » de la protection sociale, fondées sur la prévention, ont émergé6. Celles-ci ont mis en évidence l’importance du développement de l’emploi des femmes et de la prise en compte des nécessités de la reproduction pour la protection sociale. L’équilibre futur de celle-ci suppose, dès lors, un ensemble de mesures favorisant l’emploi des femmes, l’égalité des salaires entre les femmes et les hommes, une réduction de la pauvreté des enfants, un développement de l’éducation, une adaptation des qualifications aux technologies nouvelles, une externalisation partielle des activités domestiques, une prévention du handicap.

L’invisibilisation du travail reproductif, sa non-prise en compte – y compris par les économistes marxistes – ont longtemps conduit à occulter son caractère central du point de vue de l’accumulation capitaliste et de la création de valeur. Plusieurs autrices féministes7 ont montré que la « crise de la reproduction » – très liée à celle de la famille – depuis les années 1970, est en grande partie la conséquence d’une prise de conscience des femmes de leur oppression multiséculaire dans la sphère domestique et de leur volonté d’émancipation. Parallèlement, on ne peut que constater des homologies entre la non-reconnaissance du travail effectué par les femmes dans la sphère privée et de celui qu’elles accomplissent dans certains secteurs d’activité à dominante féminine, pourtant essentiels au bien-être de la population.

Le processus de création de la Sécurité sociale avait conduit à accorder en France, en 1945, une place prépondérante, pour les femmes, aux droits dérivés de ceux du conjoint. La protection sociale a été, et est restée depuis lors, assez largement fondée sur le statut des individus au regard de l’emploi. Dès les années 1930, puis après 1945, les conditions de mise en place des prestations ont témoigné d’une conception familialiste et patriarcale des droits sociaux8. À partir des années 1980, dans le contexte d’une forte montée du chômage et de la pauvreté, la dualisation de la protection sociale a été sans cesse renforcée, avec d’un côté, un régime général de sécurité sociale ou d’assurance-chômage, et de l’autre, un régime d’aide sociale – dit « de solidarité » – fondé sur la fiscalité. La situation familiale est demeurée au fondement de l’attribution des prestations d’aide sociale, alors qu’étaient institués le RMI, puis la CMUC. Toute une série de régressions de la protection sociale sont ensuite intervenues, qui ont largement contribué au développement de la pauvreté et la problématique de la constitution de « droits propres » a subi de nouveaux déplacements, avec notamment l’émergence de revendications de droits sociaux déconnectés de l’emploi.

C’est ainsi que nous pouvons constater aujourd’hui, dans le contexte d’évolutions rapides des structures familiales, les difficultés de nombreuses femmes en emploi précaire, pour faire reconnaître leurs droits en matière de chômage, de retraite, d’indemnisation des congés de maladie ou de maternité… Femmes seules, séparées, divorcées, lesbiennes – autrement dit, sans conjoint en mesure d’assumer le rôle de « Monsieur Gagne-pain » – femmes invisibles, isolées, inexistantes, non prévues par les logiques administratives, pour lesquelles le patriarcat n’a pas envisagé un devenir, ni le patronat une carrière. D’où ces vies fragmentées, au cours desquelles maintenir son intégrité relève de la performance et la marge est si étroite entre assignations, contingence et désorganisation de la vie personnelle.

Le féminisme matérialiste auquel nous nous référons9 doit aujourd’hui être partie prenante de la construction d’un système de sécurité sociale universel couvrant le risque chômage – y compris pour les personnes les plus défavorisées et/ou tenues à l’écart du monde du travail. De la revendication d’une « valorisation du travail domestique », à l’exaltation d’une « émancipation par le travail salarié », un ensemble hétérogène de positions idéologiques et de comportements pratiques n’a pas permis, jusqu’à présent, de faire respecter les droits des femmes en tant que travailleuses et de combattre la ségrégation des emplois. Il est temps aujourd’hui que se développent d’autres pratiques, contribuant à la fois à l’émancipation du salariat et à celle des femmes.

Les questions relatives à l’intersectionnalité ne sont jamais loin de ces préoccupations, alors que les femmes immigrées sont les plus concernées par le travail informel, le non-recours aux droits, le déni de droits – notamment en matière de formation – et par conséquent aussi privées de parole.

Les luttes évoquées dans le cadre de cet ouvrage se sont déroulées sur plusieurs périodes, et ont été d’ampleurs très différentes. Les intermittent·es du spectacle, après plusieurs vagues de mobilisations de longue durée depuis 2003, sont aujourd’hui les seul.es à bénéficier encore d’un régime d’indemnisation du chômage qui garantit, sous certaines conditions (assez difficiles à remplir), un revenu de remplacement décent.

Les groupes de femmes qui se sont mobilisés contre la réforme de l’assurance-chômage depuis 2018 sont surtout constitués par des intermittentes du spectacle et hors spectacle (salariées du tourisme, guides interprètes conférencières), par des assistantes maternelles, des salariées de services à la personne, des contractuelles-vacataires de la culture et de l’éducation. Après une présentation des évolutions de l’assurance-chômage et du système d’aides sociales (aux chapitres 2 et 3), les chapitres 4 et 5 de ce livre sont consacrés à rendre compte des luttes des intermittentes du spectacle pour une indemnisation décente des situations de chômage et de congés de maternité, pour la continuité des droits sociaux par-delà la discontinuité de l’emploi, et de celles des assistantes maternelles pour le maintien des possibilités de cumul emploi-chômage.

Le dernier chapitre de ce livre est consacré à l’évocation des alternatives possibles, en matière de couverture du risque chômage et de protection sociale. Le droit à un revenu de remplacement, qui doit être assuré à tout individu en situation d’incapacité de gagner sa vie, quelles qu’en soient les raisons – chômage, maladie, maternité, invalidité, vieillesse – est une question décisive pour l’ensemble de la classe laborieuse. Il constitue, à notre sens, un élément essentiel de la création d’un « statut de vie sociale et professionnelle », qui permettrait de combiner différentes sortes d’activités, d’articuler les temps de vie sociale, de partager le travail entre les femmes et les hommes, et de faciliter un va-et-vient entre des situations d’emploi et de non-emploi, plutôt qu’une répartition figée et ségrégative de ces situations.

Odile Merckling : Femmes, chômage et autonomie
Des droits sociaux pour abolir la précarité et le patriarcat
Editions Syllepse, Paris 2023, 216 pages, 18 euros
https://www.syllepse.net/femmes-chomage-et-autonomie-_r_22_i_1027.html

1. Margaret Maruani et Monique Meron, Un siècle de travail des femmes en France, 1901-2011, Paris, La Découverte, 2012.
2. Margaret Maruani, Les mécomptes du chômage, Paris, Bayard, 2002 ; Travail et emploi des femmes, Paris, La Découverte, 2017.
3. Margaret Maruani, « Travail féminin : les dommages de la précarité », Les Débats de l’ITS, n° 1, septembre 2015 ; Maud Simonet, Travail gratuit : la nouvelle exploitation, Paris, Textuel, 2018.
4. Jeremy Rifkin, La fin du travail, Paris, La Découverte, 1996 ; Bernard Stiegler, L’emploi est mort, vive le travail ! Entretiens avec Ariel Kyrou, Paris, Mille et une nuits, 2015.
5. Florence Aubenas, Le quai de Ouistreham, Paris, L’Olivier. 2010.
6. Notamment, Gosta Esping-Andersen et Bruno Palier, Trois leçons sur l’État-providence, Paris, Le Seuil, 2008.
7. Les travaux de Christine Delphy, L’ennemi principal, Paris, Syllepse, [1998] 2002 ; et de Silvia Federici, Le capitalisme patriarcal, Paris, La Fabrique, 2019.
8. Hélène Périvier, L’économie féministe, Paris, Presses de la FNSP, 2020.
9. Celui, initié par Christine Delphy, qui met en évidence la base économique des rapports sociaux de sexe et de la domination des hommes sur les femmes. On peut voir notamment, pour la présentation historique des différents courants du féminisme en France : Aurore Koechlin, La révolution féministe, Paris, Amsterdam, 2019.

Flyer invitation 19 mai 2023

Auteur : entreleslignesentrelesmots

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