Le gouvernement israélien le plus à l’extrême-droite de l’histoire du pays est au pouvoir, avec des suprémacistes nationalistes religieux aux propos génocidaires. L’un d’eux, le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, a obtenu l’autorisation de former une garde nationale à ses ordres, autrement dit une milice. Il est vrai que la nature coloniale et discriminante de l’État israélien est en permanence réaffirmée en fait ou en droit, comme au niveau légal elle l’avait été avec l’adoption de la loi sur l’État-nation en 2018.
Depuis le début 2023, 98 Palestiniens ont été tués, et 14 Israéliens (dont 13 colons en Cisjordanie dans les territoires palestiniens occupés). La colonisation ne cesse de voler davantage de terres aux Palestiniens en Cisjordanie. Certes, à Jérusalem, la résistance à la colonisation du quartier de Sheikh Jarrah a obtenu un sursis bienvenu, mais l’annexion continue cependant à Jérusalem Est et dans de nombreuses autres régions de Cisjordanie.
La bande de Gaza, elle, est toujours sous blocus (israélien et égyptien) depuis 2007 et les 2 millions de Gazaouis se trouvent dans une prison à ciel ouvert, et souffrent d’un manque d’accès à toutes les denrées de bases (eau, électricité, fioul, médicaments, soins médicaux etc).
Des centaines de Palestiniens sont victimes d’arrestations et détentions politiques et arbitraires (appelées « détentions administratives ») par l’armée israélienne. Des enfants et adolescents, une employée espagnole d’une organisation humanitaire et l’avocat franco-palestinien Salah Hammouri ont également été les cibles de telles arrestations.
D’hier à aujourd’hui, du massacre de Deir Yassin en 1948 et la destruction de 350 villages palestiniens, au pogrom de Huwara et l’expulsion des communautés de Masafer Yatta cette année, la continuité de la domination coloniale reste le point d’achoppement d’une paix juste et durable.
Ces dernières années des organisations des droits humains israéliennes, internationales, y compris Amnesty International et Human Rights Watch, ainsi que des experts de l’ONU ont reconnu ce que les Palestiniens affirment depuis longtemps : les politiques d’Israël vont au-delà de l’occupation militaire et constituent un crime contre l’humanité d’apartheid, tel que défini en droit international.
Malgré les appels répétés à l’action, 75 ans de déplacement forcé et dépossession du peuple Palestinien et la violence de la colonisation qui ne fait que s’intensifier, la France continue d’être au mieux passive, et au pire complice. Certes la France a une position de principe et, sur le papier, respectueuse du droit international, qui consiste à soutenir une solution à deux États sur la base des frontières de 1967, et à condamner la poursuite de la colonisation qui va à l’encontre des résolutions de l’ONU, ainsi que les violences contre les civils.
Mais ces déclarations et éléments de langages sont vides de toute action et volonté politique de prendre ses responsabilités pour faire respecter ces principes, sans jamais soutenir les nouvelles initiatives de droit international en faveur du peuple palestinien. Ainsi, la France ne soutient pas la reconnaissance d’un État palestinien et ne reconnait pas la situation telle qu’elle est : une situation d’apartheid. La racine de la complaisance de l’État français, outre le sentiment de culpabilité pour sa responsabilité dans la destruction des juifs d’Europe, est peut-être à chercher dans son histoire de puissance coloniale.
La France continue d’exporter de l’armement militaire à Israël, et de faire fleurir les projets de coopérations économiques et technologiques avec des entreprises israéliennes. La France s’abstient lors de votes clés dans les mécanismes de l’ONU pour mettre Israël face à ses responsabilités dans ses violations répétées du droit international.
La France continue d’accueillir librement sur son sol des dirigeants du régime Israélien responsables de crimes de guerre et crime contre l’humanité. Le Ministère de l’intérieur se fait également l’écho des campagnes de diffamation contre l’avocat franco-Palestinien Salah Hammouri alors même que le ministère des affaires étrangères a toujours répété souhaiter sa libération et confirmé l’absence de preuves dans ses condamnations par une cour militaire israélienne.
Aujourd’hui, plusieurs groupes français, comme Carrefour, ont des intérêts commerciaux dans les colonies israéliennes, ou financent la colonisation, comme BNP ou AXA. Les autorités françaises manquent à leur devoir de faire respecter le devoir de vigilance des entreprises. La France contourne le jugement rendu par la Cour européenne des droits de l’homme qui a condamné la France pour avoir criminalisé les appels à boycotter les produits israéliens présents sur le marché français.
Certes, la France a condamné la désignation infondée, injuste et purement politique, de six organisations palestiniennes de défense des droits humains comme organisations terroristes par Israël en 2021, mais elle n’utilise aucun levier à sa disposition pour sanctionner la criminalisation par Israël de toutes les activités de la société civile Palestinienne.
Une autre politique est possible. La mairie de Barcelone, en février, et la mairie de Liège en avril, ont annoncé qu’elle coupent leurs liens avec Israël et ses institutions, « jusqu’à ce que les autorités israéliennes mettent fin au système de violations des droits de l’homme des Palestiniens ». Des entreprises et fonds de pensions en Norvège ont désinvesti des entreprises israéliennes ; le parlement irlandais et le gouvernement luxembourgeois ont reconnu l’annexion de facto de la Cisjordanie.
Nous soutenons donc l’appel lancé aux mouvements sociaux et syndicats à continuer ou recommencer à inclure le soutien à la Palestine dans les luttes sociales, en solidarité, pour la justice et contre toutes les formes d’oppression.
Attac et de nombreuses autres organisations sont déjà signataires de l’appel au boycott, désinvestissement, sanctions (BDS) : il est possible de faire vivre activement ces campagnes BDS, en demandant par exemple, de l’extérieur ou de l’intérieur au niveau syndical, aux entreprises concernées de désinvestir et se retirer d’Israël tant que l’apartheid persiste. On peut aussi créer des « zones libres d’apartheid » près de chez nous. En attendant que les autorités prennent également leurs responsabilités, pour commencer en cessant l’exportation d’armes et reconnaissant la situation d’apartheid.
No pasarán ! Affrontez la « Marche des drapeaux » raciste à Jérusalem ! Le fascisme ne passera pas – S’opposer à la marche, pour une Jérusalem libre
Jeudi // 18.5 // Manifestation // Centre-ville – Place Khatulot // 16:30
Ces derniers mois, nous avons manifesté pour la démocratie en Israël, alors qu’à Jérusalem-Est vivent plus de 350 000 résidents palestiniens qui n’ont pas la citoyenneté israélienne, qui n’ont pas le droit de vote ni de représentation politique au parlement et au gouvernement, et qui sont soumis à une violence institutionnalisée.
À l’occasion de la prochaine Journée de Jérusalem, nous serons tous solidaires des habitants de Jérusalem-Est et réclamerons la justice, l’égalité et la liberté pour tous les habitants de la ville. Face à la violente Marche des drapeaux, qui célèbre la suprématie juive et porte gravement atteinte aux habitants de Jérusalem-Est, nous présentons une alternative anti-occupation.
La Marche des drapeaux, qui a traversé ces dernières années le cœur du quartier musulman, est une marche de la haine et du racisme. Le jour de la marche, les commerçants de la vieille ville doivent fermer leurs boutiques à une heure avancée, et les résidents palestiniens dans les rues et leurs maisons sont exposés à une violence extrême de la part de cette foule raciste – des appels « Mohammad est mort » et « que vos villages brûlent », ainsi qu’une violence physique qui met en danger la vie des Palestiniens.
En ce jour, nous avons l’obligation de résister à ces forces obscures et violentes qui balayent la ville. Rejoignez-nous jeudi pour appeler à un avenir différent, fait d’égalité, de justice et de liberté.
Jeudi // 18.5 // Manifestation // Center City-Khatulot Square // 16:30
https://bit.ly/42yzUbF.
Traduit avec http://www.DeepL.com/Translator (version gratuite)
No pasarán! Confront the racist « March of the Flags » in Jerusalem! Fascism will not pass — Opposing the march, seeking a free Jerusalem
Thursday // 18.5 // Protest // Center City—Khatulot Square // 16:30
In recent months, we’ve been demonstrating for democracy in Israel, while in East Jerusalem live over 350,000 Palestinian residents with no Israeli citizenship, who are blocked from voting and from political representation in the parliament and government, and who are subject to institutionalized violence.
On the upcoming Jerusalem Day, we will all stand in solidarity with the residents of East Jerusalem, and call for justice, equality, and freedom for all residents of the city. Opposite the violent March of Flags, which celebrates Jewish supremacy, and severely harms the residents of East Jerusalem, we present an anti-occupation alternative.
The March of Flags, which in past years has crossed through the heart of the Muslim Quarter, is a march of hatred and racism. On the day of the march, the merchants of the Old City are required to close up their shops at an early hour, and the Palestinian residents in the streets and their homes are exposed to extreme violence from this racist mob — calls of “Mohammad is dead” and “may your villages burn,” along with physical violence that endangers Palestinian lives.
On this day, we are obligated to resist these dark and violent forces that sweep the city. Join us on Thursday in calling for a different future—one of equality, justice, and freedom.
Thursday // 18.5 // Protest // Center City—Khatulot Square // 16:30
https://bit.ly/42yzUbF.
Le 67e congrès de la CSN réitère « son appui historique au peuple palestinien »
À sa première journée en sol québécois et canadien, Moustafa Barghouti, médecin palestinien et secrétaire général de l’Initiative nationale palestinienne a rencontré les responsables des Affaires mondiales Canada pour la région de l’Afrique du Nord, du Maghreb, d’Israël et de Palestine, Il a aussi rencontré des membres du Parlement canadien du Parti libéral et du Nouveau parti démocratique. Il a terminé sa journée au Palais des congrès de Montréal, alors que le 67e congrès de la CSN a adopté une résolution pour réitérer « son appui historique au peuple palestinien » que voici :
Considérant que le 15 mai 2023 marquait le 75e anniversaire de la Nakba (la catastrophe en arabe) et que nous voulons exprimer notre plus complète solidarité avec le peuple palestinien et le mouvement palestinien, qui luttent au quotidien dans la défense des droits du travail dans un contexte d’occupation militaire israélienne et de radicalisation des politiques réactionnaires du gouvernement;
Considérant que le contexte politique israélien provoque un accroissement des violences, du harcèlement et du nombre de victimes, soit 98 morts palestiniens-es sont pour les trois premiers mois de 2023, alors qu’en 2022, le nombre total de victimes fut de 230, un nombre déjà inacceptable;
Considérant que le droit de critiquer les politiques d’un gouvernement est un droit démocratique élémentaire relevant de la liberté d’expression;
Considérant les tentatives des mouvements sionistes d’associer toute critique de la situation qui sévit en Israël à de l’antisémitisme;
Considérant l’appel lancé par l’ensemble du mouvement syndical palestinien le 10 avril 2023, pour que cesse «le système d’occupation, de colonisation et d’apartheid» et à faire pression sur les gouvernements canadien et québécois pour qu’ils
* soutiennent les efforts des Nations unies pour enquêter sur l’apartheid israélien;
* interdisent le commerce des armes et la coopération militaro-sécuritaire avec Israël;
* suspendent les accords de commerce avec Israël qui sont complices de l’apartheid et de l’occupation militaire israéliens;
interdisent le commerce avec les colonies israéliennes illégales.
Il est résolu
que la CSN réitère son appui historique au mouvement antiapartheid initié par les Palestiniens et Palestiniennes
que la CSN signe la déclaration intitulée «Appel contre l’apartheid des syndicats palestiniens.» [https://alter.quebec/appel-contre-lapartheid-des-syndicats-palestiniens/]
Pour connaître les positions de M. Barghouti, on peut consulter sa dernière lettre d’opinion publiée, lundi dernier, à l’occasion de la commémoration du 75e anniversaire de la Nakba , dans le journal britannique The Gardian [https://amp.theguardian.com/commentisfree/2023/may/15/nakba-democratic-society-palestinians-mustafa-barghoutiL/], que nous avons traduite en français sur JdA-PA [https://alter.quebec/une-societe-juste-et-democratique-qui-profite-a-toutes-et-tous-cest-pour-cela-que-le-peuple-palestinien-se-bat-mustafa-barghouti]. Il a aussi accordé une entrevue à l’émisson HardTalk de la BBC qu’on peut écouter ici [https://www.bbc.co.uk/programmes/w3ct32hb]
Ronald Cameron, 17 mai 2023
https://alter.quebec/le-67e-congres-de-la-csn-reitere-son-appui-historique-au-peuple-palestinien/