Soutenir les salariées grévistes de l’usine Vertbaudet

Nous sommes 82 salariées de l’usine Vertbaudet dans le Nord en grève depuis le 20 mars pour demander une augmentation de salaire de 150 euros net. Nos salaires se situent entre 800 et 1300 euros par moi, alors même que certaines d’entre nous travaillent chez Vertbaudet depuis plus de 20, 30 ou 40 ans. 

Mamans, grand-mères, ou jeunes femmes, nous ne pouvons plus faire face à l’inflation avec de tels salaires. Pourtant, la direction refuse catégoriquement de prendre en compte nos considérations et aujourd’hui nous avons besoin de vous pour que le rapport de force s’inverse. 

Avec des salaires n’atteignant pas les 1 500 euros après plus de vingt ans d’ancienneté, nous ne comprenons pas pourquoi la direction de l’usine refuse catégoriquement d’augmenter nos salaires. En effet, ce qui a mis le feu aux poudres, c’est l’accord salarial pour 2023 qui prévoit… 0% d’augmentation de salaire, alors même que l’inflation atteint des niveaux record.

Comment voulez-vous que l’on finisse nos fins de mois avec des salaires si bas ? Après avoir payé le loyer, la crèche ou l’assistante maternelle, la cantine, et les charges, on se retrouve avec un découvert de -300€ le 15 du mois.  Continuer à lire … « Soutenir les salariées grévistes de l’usine Vertbaudet »

Préface de Laurent Cordonnier au livre de Michel Husson : Portrait du pauvre en habit de vaurien. Eugénisme et darwinisme social

Avec l’aimable autorisation des Editions Syllepse

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Le livre qu’on va lire est une visite guidée de l’un des rayons les plus lugubres de la Grande bibliothèque des sciences sociales en général et des sciences économiques en particulier. Celui où s’entassent et se bousculent les pensées savantes les plus douteuses, allant de la simple bêtise à l’abjecte, au sujet des pauvres et des chômeurs, et des raisons pour lesquelles ils existent. On hésite à ajouter tout de suite « et des raisons pour lesquelles ils existeront toujours », pour ne pas exclure du registre des solutions parfois proposées leur élimination. Lisant cette annonce, celui ou celle qui considère et soupèse, encore hésitant, l’ouvrage qu’il a pris dans les mains se dit peut-être qu’il est encore temps de le reposer, de passer son chemin. Qu’il existe tant d’œuvres qui se disputent notre curiosité, qu’une invitation à visiter un musée des horreurs s’adressant à la part malsaine de ladite curiosité doit être évidemment dispensable. Et qu’au fond, on s’en doute un peu déjà, les intellectuels n’ont pas toujours eu des pensées généreuses à l’adresse des nécessiteux, ni même une intention consolatrice. On voit bien de quoi il peut s’agir d’ailleurs : les pauvres sont fourbes et paresseux ; vivant au crochet des industrieux, ils parasitent la prospérité jusqu’à la mettre en péril ; venir à leur secours serait encore pire que ne rien faire ; les assister serait en effet les entretenir, et reviendrait à entretenir la pauvreté elle-même, voire à la faire prospérer. Continuer à lire … « Préface de Laurent Cordonnier au livre de Michel Husson : Portrait du pauvre en habit de vaurien. Eugénisme et darwinisme social »

Contre le fascisme, riposte syndicale et populaire !

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Le 6 mai dernier, quelques centaines de militants d’extrême droite, cagoules et drapeaux fascistes arborés fièrement, ont pu défiler en toute tranquillité dans les rues de Paris en hurlant leurs slogans xénophobes et haineux. Une manifestation qui, elle, ne s’est pas vue frappée d’interdiction quand celles-ci pleuvent sur les rassemblements syndicaux… ou sur l’usage de casseroles lors des déplacements de membres du gouvernement.

Ce deux poids deux mesures est inacceptable. Continuer à lire … « Contre le fascisme, riposte syndicale et populaire ! »

Les Cahiers de l’antidote : Soutien à l’Ukraine résistante (Volume 20)

Soutien à l'Ukraine résistante, n°20

Télécharger gratuitement le livre de 104 pages : Soutien à l’Ukraine résistante, n°20
Lien syllepse :
https://www.syllepse.net/syllepse_images/soutien-a—lukraine-re–sistante–n-deg-20.pdf

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programme A Continuer à lire … « Les Cahiers de l’antidote : Soutien à l’Ukraine résistante (Volume 20) »

Lettre ouverte pour la Journée mondiale pour la santé des femmes et la santé menstruelle

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Voici copie de la lettre que plus de 200 organisations adressent à la ministre Martine Biron, afin de faire de la lutte contre la précarité menstruelle une réelle priorité au gouvernement du Québec et dans toute la société québecoise.

Madame la Ministre responsable de la Condition féminine,

Nous vous demandons de faire de la lutte contre la précarité menstruelle une priorité, car il est inacceptable que quiconque au Québec puisse manquer de produits menstruels.

Favorisant l’égalité, la dignité et la santé des femmes et de toutes les personnes menstruées, l’équité menstruelle doit être considérée comme un droit et bénéficier en priorité aux populations les plus vulnérables, par exemple les membres de la communauté étudiante, les responsables de famille monoparentale, les personnes autochtones, immigrées ou incarcérées, les personnes avec un handicap ou en situation d’itinérance, ou encore celles vivant en régions rurales et éloignées.

De la puberté à la ménopause, soit pendant 38 ans environ, les femmes cisgenres et d’autres personnes menstruées, telles que certains hommes trans, personnes non binaires ou intersexes, ne peuvent se soustraire à la gestion du flux menstruel et y consacrent, en moyenne, 6000 $. Une somme conséquente qu’une personne sur trois au Canada peine à assumer et que les personnes non menstruées peuvent utiliser pour l’achat d’autres produits répondant aux besoins essentiels ou investir dans leur éducation ou leurs loisirs. Continuer à lire … « Lettre ouverte pour la Journée mondiale pour la santé des femmes et la santé menstruelle »

Un livre de combat contre les racistes laïcards

Une des origines du racisme banal en France doit être connu et combattu dans une de ses sources : Il existait une séparation entre l’Eglise – les religions – et l’Etat, sauf pour l’Islam, qui relevait des pouvoirs de l’Administration. En France, comme en Algérie, des éléments de « développements séparés » ont existé. Un but urgent, le droit du sol : où ils/elles vivent, là sont leurs droits.

A propos du livre de Jean-Louis Auduc, Laïcité. Que de trahisons on commet en ton nom ! (éd. Rue de Seine, 148 p, 2023)

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Un historien, un enseignant, longtemps syndicaliste et membre du Parti socialiste, a pris le mors aux dents devant les absurdités de laïcards. Il reprend donc les repères classiques, tel Aristide Briand en 1905 : « La loi protège la foi à condition que la foi ne veuille pas faire la loi ». Cela le place en opposition frontale face aux maires et parlementaires des Républicains ou du Rassemblement National. Mais aussi d’autres forces.

Jean-Louis Auduc sait bien que la xénophobie s’est exprimée dans les discours des candidats et candidates en 2022, en instrumentalisant le vocable « laïcité pour le convertir à leur sauce cléricale ». Continuer à lire … « Un livre de combat contre les racistes laïcards »

Théofascisme israélien : une occasion historique pour imposer un état démocratique pour tous

Soixante-quinze ans après la Nakba, la société israélienne a de plus en plus évolué vers l’extrême droite. 

La mince frontière entre l’État sioniste en tant qu’appareil et sa société de colons s’amincit de plus en plus, et sa réalité en tant qu’entité colonisatrice du fleuve à la mer, et pas seulement en Cisjordanie, est de plus en plus évidente. 

Les résultats des élections de l’an dernier et les décisions politiques qui ont suivi ont révélé la véritable nature de la « seule démocratie du Moyen-Orient » : Des fonctionnaires ouvertement fascistes, des projets de loi qui menacent de prison les chrétiens pour avoir parlé de Jésus et, bien sûr, des pogroms incessants.

En quoi ce glissement toujours plus à droite est-il une occasion à saisir, et comment en tirer le meilleur parti ? Continuer à lire … « Théofascisme israélien : une occasion historique pour imposer un état démocratique pour tous »

Honte et pornographie

Le porno a été totalement normalisé et généralisé, alors pourquoi les hommes ont-ils encore honte de leur consommation de porno ?

Depuis de nombreuses années, on m’accuse de « faire honte » aux gens à propos de leurs passe-temps sexuels. Cela est dû en grande partie à mes critiques du porno et de l’industrie du sexe.

Pour être honnête, j’ai probablement écrit et dit des choses moins que positives sur diverses perversions et fétiches, en particulier ceux de nature violente. Je n’ai jamais caché mon opinion sur les hommes qui ont besoin de costumes, de sketches, de scénarios tordus ou de spectacles pornographiques pour prendre leur pied. Votre corps est littéralement conçu pour apprécier le sexe : le bon vieux sexe classique du type pénis dans le vagin. Bien entendu, ce sexe « normal » est qualifié de « vanille » afin de défendre les personnes qui ont conditionné leur corps et leur esprit à avoir besoin d’un tas de cloches et de sifflets pour faire ce que la nature a prévu, bien avant l’invention des téléphones intelligents et du Hentai. Mais exiger un costume ridicule ou une expérience de mort imminente, que ce soit pour vous ou pour l’objet de votre éjaculation, me semble signaler l’existence d’un réel problème. Continuer à lire … « Honte et pornographie »

Pensées décoloniales en Amérique latine : Analyse critique

Pensées décoloniales. Une introduction aux théories critiques d’Amérique latine offre l’une des premières présentations synthétiques en français de ce courant intellectuel. Il permet de la sorte de mieux connaître et comprendre ce « collectif d’interprétation », et d’en faire une analyse critique.

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La maison d’édition Zones vient de publier Pensées décoloniales. Une introduction aux théories critiques d’Amérique latine, qui offre une présentation synthétique en français de ce courant intellectuel, dont nombre de concepts se sont diffusés en Europe et ailleurs [1]. Cet essai permet de se dégager quelque peu de la confusion, des imprécisions et des effets de mode pour appréhender de cet ensemble d’analyses.

Plutôt qu’une école de pensée, les théories coloniales s’apparentent, selon les auteurs, à un « collectif d’interprétation », qui a mis en avant une série de concepts-clés, au premier rang desquels celui, forgé par le sociologue péruvien Anibal Quijano (1928-2018), de « colonialité du pouvoir ». Par-là, il entend définir des rapports coloniaux de domination qui vont au-delà de la période coloniale.

L’enjeu est d’opérer un déplacement vers ce qui a été occulté et dénié, en prenant au sérieux la richesse des expériences vécues par les « sujets qui ont résisté à la colonialité » (page 13). D’où l’intérêt pour le marronnage, les communautés indigènes et l’ambition de renouer avec des traditions, des savoirs, des imaginaires que la raison occidentale a tenté de détruire. Continuer à lire … « Pensées décoloniales en Amérique latine : Analyse critique »

Soudan : la solidarité, une lueur d’espoir en temps de guerre

Depuis plus d’un mois le Soudan est déchiré par la guerre entre l’armée soudanaise et la milice des Forces de Soutien Rapide (RSF), causant des souffrances immenses à sa population. Selon le Syndicat des Médecins Soudanais, cette terrible guerre a déjà provoqué la mort d’au moins 850 personnes, et a fait plus de 3400 blessé-e-s.

Cependant, au milieu des attaques et destructions qui dévastent le pays, des réseaux de solidarité se sont formés, offrant une aide pratique et émotionnelle aux personnes touchées par la guerre. Les voisin-e-s se soutiennent mutuellement en partageant des ressources limitées, en s’abritant les uns les autres et en créant des espaces de sécurité.

Cette solidarité a permis de sauver des vies et d’atténuer les effets dévastateurs du conflit sur la population civile. Elle est une force collective face à l’adversité, et apporte de l’espoir et de la résilience à la société. Elle montre que la population soudanaise, qui réclame la paix et le changement social, travaille déjà à le mettre en œuvre au quotidien malgré les risques mortels auxquels la population est exposée. Continuer à lire … « Soudan : la solidarité, une lueur d’espoir en temps de guerre »

La question « régionale » ne fait toujours pas recette

De récentes publications et articles de presse reviennent sur la « question régionale » (La France en miettes. Régionalismes, l’autre séparatisme de Benjamin Morel ; article du Monde, 6-8 Mai 2023, de Benoît Floc’h). Si la question n’est pas nouvelle, les réponses de cet essai tardif ne le sont pas davantage. Elles méritent une mise en perspective.

Ce premier essai de B. Morel, jeune constitutionnaliste (chevènementiste) de la faculté de droit d’Assas, fait litière de la question territoriale avec les raccourcis d’usage. Il est bien dans la tradition d’une droite conservatrice sur cette question rémanente depuis la réforme G. Defferre (1981), (le ver est dans le fruit) et les découpages technocratiques régionaux de F. Hollande (2016). Car il y a un suivi idéologique têtu entre les analyses souverainistes de J-P. Chevènement aboutissant au célèbre épisode des « paillotes » en Corse (et au soutien à E. Macron aujourd’hui) et L. Jospin aux prises avec les contradictions dans l’exercice du pouvoir d’Etat. Celui-ci fit long feu avec le traitement de la « reconnaissance du peuple corse » dans le cadre de la cohabitation avec J. Chirac (2002). Pour B. Morel, ce thème est aujourd’hui relayé par un G. Darmanin confronté à une majorité corse élue favorable à l’autonomie, sous la pression du lobbying des « ethnorégionalistes ». Ce pamphlet, n’échappe pas à l’emploi répété de ce terme (comptez les pages où ce concept idéologique n’est pas repris), amalgamant revendication linguistique, préambule de l’idée autonomiste et propédeutique à l’indépendantisme : bref, « un rapport hypothéticodéductif au réel » (sic) ! C’est ce schéma mécaniste qui irrigue l’analyse, illustrée par les cas similaires en Europe et dans l’hexagone. Car l’essentialisme des revendications « régionalistes » articule toute pensée ethno-régionaliste : l’équation entre les positionnements nationalistes de droite de Maurras (qui s’échoue dans le nationalisme de l’Action française) et la pensée contemporaine de gauche comme celle de Robert Lafont (inconnue de l’auteur) ne change rien à l’affaire [1b, document 2], l’idéologie régionaliste ne peut que renforcer le rôle des Idiots utiles de l’ethnorégionalisme. (sic)

Parallèle à cette idéologie éditoriale, dans le droit fil de la séquence politique, le silence du ministre de l’Intérieur, empêtré dans la question des retraites et son traitement répressif, est bien le résultat d’une situation inédite. L’actualité reste clivante : l’exécutif de l’Assemblée de Corse attend des réponses concrètes aux questions posées sur un statut d’autonomie adapté à cette collectivité territoriale. On attend toujours ses « propositions » au lieu du botté en touche, cette vieille pratique politicienne. Démonstration est faite que la question territoriale qui peut et doit s’inscrire dans une réponse globale de démocratisation n’est en aucun cas une question politique subsidiaire, elle reste fidèle à une « centralité d’histoire » à la française. Mais, sans doute, G. Darmanin s’est fait lui aussi piéger… Continuer à lire … « La question « régionale » ne fait toujours pas recette »

Zahra Agzous : « Il y a aujourd’hui un recul sur la question des violences et une forte contre attaque des masculinistes »

Zahra Agzous est chargée de mission à la Maison des femmes de Paris qui est située dans le 12 ème arrondissement de Paris. Sa principale activité est l’accueil des femmes et des filles qui ont vécu toutes sortes de violences. Comme pour nombre d’associations féministes, le manque de financement de la Maison des femmes empêche ses salariées et ses bénévoles d’aller au bout de leur projet.
Témoignage recueilli par Caroline Flepp 50-50 Magazine

Début avril, nous avons fait le bilan des activités de notre association qu’il faut publier pour les financeurs. Nous, nous sommes une petite association avec un petit budget, mais avec un bilan assez conséquent. 

L’action contre les violences masculines à l’encontre des femmes et des mineures est l’action la plus importante à la Maison des femmes de Paris. Les femmes s’y rendent essentiellement parce qu’elles ont été victimes de violences. Pour nous, elles sont toutes les bienvenues, qu’elles veuillent se reposer ou pour une autre demande, il n’y a pas de soucis. Si elles veulent parler, elles parlent, sinon elles reviennent quand elles se sentent prêtes. A la Maison des femme il y a d’autres actions telles que l’insertion, l’accueil.  Continuer à lire … « Zahra Agzous : « Il y a aujourd’hui un recul sur la question des violences et une forte contre attaque des masculinistes » »

Les pauvres responsables de leur sort : une mythologie qui a la vie dure

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Le parcours et les travaux de Michel Husson, économiste et militant ont déjà été évoqués sur ce site [1]. Son décès prématuré à l’été 2021 creuse un vide majeur dans la réflexion et les capacités d’élaboration économiques des marxistes en France, et, au-delà, de tous ceux qui refusent la doxa néolibérale. Il était capable aussi bien, voire mieux, que les économistes mainstream d’utiliser les outils de l’économie quantitative mais pensait simultanément que la maitrise de l’histoire économique et sociale était indispensable à la compréhension des évolutions passées et présentes de notre monde. 

Dans ce livre posthume, ce « portait du pauvre en habit de vaurien », apparait surtout ce second volet, celui de l’économiste qui mobilise une vaste culture pour démasquer les discours mystificateurs sur la pauvreté et le chômage. Nombre d’économistes néolibéraux continuent en effet de prétendre, explicitement ou à mots feutrés, que les pauvres – ou les chômeurs – sont responsables de leur sort et qu’ils constituent une charge indue pour le corps social. Décrypter ces modes de légitimation de l’ordre social est sans doute une condition nécessaire à l’émancipation sociale. C’est ce qui a été tenté dans cet ouvrage.

Dans l’introduction de son livre, Michel Husson en résume ainsi le fil directeur : « comment une société peut-elle tolérer de mettre à l’écart une proportion de «surnuméraires» ? » et il rappelle quelques lignes plus loin le témoignage d’un chômeur « qui avait le sentiment que la société lui adressait ce message : « Je n’ai pas besoin de toi », bref qu’il était « inutile au monde ». » Continuer à lire … « Les pauvres responsables de leur sort : une mythologie qui a la vie dure »

5 heures pour les libertés au Maghreb/Tamazgha

Samedi 10 juin 2023, 12h-17h
Bourse du travail de Paris
86, rue Charlot, 75003 Paris

Il semble que les rêves des peuples de la région se soient évaporés aujourd’hui, après l’espoir suscité par ce qu’on a appelé le « printemps arabe », qui a concerné, à divers degrés, la Tunisie, l’Egypte, la Libye, le Maroc puis, plus tard, l’Algérie, dont le Hirak a réussi non seulement à annuler la reconduction pour un cinquième mandat d’un président malade, épuisé et absent de la scène politique, mais aussi à revendiquer pendant des mois la liberté, la justice, la pluralité et la démocratie. Continuer à lire … « 5 heures pour les libertés au Maghreb/Tamazgha »

« Décivilisation », un terme qui renvoie au mépris de classe et au regard colonial

Par François Gèze et Alain Ruscio. Après les faits divers tragiques ayant suivi l’agression d’extrême droite contre le maire de Saint-Brévin-les-Pins, Emmanuel Macron a fait le 24 mai une étonnante déclaration : « Il faut contrer ce processus de décivilisation ». Un terme qui renvoie au mépris de classe et au regard colonial, et appartient clairement au lexique de l’extrême droite.

Réagissant à chaud à une succession de faits divers tragiques dont la mort de trois policiers à Roubaix par la faute d’un chauffard ivre, l’assassinat à Reims d’une infirmière par un malade mental, la mort d’une fillette percutée par une voiture à Trappes et les fusillades meurtrières à Marseille et à Paris, tous intervenus après l’agression commise par des militants d’extrême droite contre le maire de Saint-Brévin-les-Pins, Emmanuel Macron a fait le 24 mai dernier une étonnante déclaration en Conseil des ministres : « Aucune violence n’est légitime, qu’elle soit verbale ou contre les personnes. Il faut travailler en profondeur pour contrer ce processus de décivilisation. »

Ce terme de « décivilisation » appartient clairement au lexique de l’extrême droite qui l’utilise notamment pour stigmatiser la « menace migratoire » décrite comme le « grand remplacement ». En témoigne par exemple un livre de l’écrivain d’extrême droite Renaud Camus, Décivilisation (Fayard, 2011). Mais ce qu’on ignore largement, c’est que le terme s’inscrit surtout dans une vieille tradition de l’aristocratie et de la bourgeoisie conservatrices tout au long du XIXe siècle, dont les représentations dépréciatives visaient couramment les gens du peuple ainsi que les étrangers, surtout les musulmans et les colonisés. Continuer à lire … « « Décivilisation », un terme qui renvoie au mépris de classe et au regard colonial »

Exposition des mineur·es à la pornographie : les chiffres édifiants de l’ARCOM

 

ee953635-c142-8346-a717-62ead6264d2b30% C’est la proportion des mineur·es qui accèdent à des sites pornographiques au moins une fois par moisselon l’enquête Médiamétrie, commandée par l’ARCOM et publiée aujourd’hui. C’est presque autant que la proportion de majeur·es (37%). 

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Et l’évolution est nette : en   ans, l’exposition des mineur·es aux sites pornographiques à augmenté de 36%, atteignant 2,2 millions de jeunes. Dès 12 ans, 51% des garçons accèdent à des sites pornographiques,contre 53% des hommes tout âge confondu. La pornographie s’est totalement banalisée dès 12 ans, l’âge où un enfant accède à un téléphone portable. 

Pourtant, selon une étude scientifique, 88% des films pornographiques contiennent des scènes de violences physique, sexuelle ou verbale non-simulées contre les femmes. La pornographie participe directement à la culture du viol, normalisant les violences sexistes et sexuelles, déshumanisant les femmes et les filles, renforçant la haine sexiste et raciste. Tandis que 165 000 enfants sont violé·es chaque année en France, des centaines de milliers de vidéos sur les plateformes ont dans leur titre des mots comme “fantasme familial”, “daddy”, “teen”, « schoolgirl”, érotisant et banalisant la pédocriminalité.  Continuer à lire … « Exposition des mineur·es à la pornographie : les chiffres édifiants de l’ARCOM »

LIP – 2023

Écrire en luttant : Les ouvrier·es de Lip et leur journal

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Pourquoi relire Lip Unité aujourd’hui, cinquante ans après ?
Tout simplement parce que faire revivre la façon dont les ouvrier·es de Lip n’ont eu de cesse de prendre la plume pour se battre est une manière de contribuer, modestement, au renforcement du syndicalisme. Si le récent mouvement contre la réforme des retraites marque un retour en grâce de l’outil syndical, il est indispensable de mener un travail de fond sur son enracinement dans des mobilisations collectives, à l’échelle de l’entreprise et de la société.
Lip Unité permet de comprendre comment la pratique d’un syndicalisme ouvert, démocratique et assumant le conflit de classe est une épreuve de chaque instant, même au cœur des années 1970.
Continuer à lire … « LIP – 2023 »

Des enregistrements en 2021 (5)

Des disques et des musiques récentes. Prendre le temps de s’arrêter, d’écouter des albums. S’éloigner des critères privilégiés par des commerçants, rarement disquaires, ou des productions des majors…
De multiples éditeurs nous permettent d’écouter des musiques et non de la programmation « profitable ». Quelques disques enregistrés, ici en 2021 au hasard des écoutes.
Continuer à lire … « Des enregistrements en 2021 (5) »

La Marche des drapeaux fait partie de la guerre sioniste contre Jérusalem

La Marche des drapeaux représente le nettoyage ethnique sioniste de la Palestine et l’imposition de la domination coloniale israélienne sur Jérusalem. Elle fait partie de la guerre sioniste permanente contre Jérusalem.

Le jeudi 18 mai, des groupes de colons israéliens ont organisé la « Marche des drapeaux » annuelle à Jérusalem. Cette marche, ou « danse des drapeaux », a été inaugurée pour la première fois en 1968, un an après que les forces israéliennes ont occupé Jérusalem-Est et se sont emparées des terres palestiniennes, syriennes et égyptiennes en Cisjordanie, sur le plateau du Golan et dans le Sinaï. Des responsables israéliens tels que le ministre de la sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, et le ministre des finances, Bezalel Smotrich, tous deux membres de la nouvelle coalition israélienne d’extrême droite, se sont joints à la marche de cette année.

Dans le cadre de ce que l’État israélien appelle le « Jour de Jérusalem », la Marche des drapeaux témoigne de l’importance accordée par les colons à la « réunification de Jérusalem ». Cependant, comme les Palestiniens insistent pour rester dans leurs maisons, de Sheikh Jarrah à la vieille ville et aux villes voisines de Jérusalem-Est, la Marche des drapeaux est devenue une tentative de chasser les derniers Palestiniens de Jérusalem.

Dans une déclaration, le porte-parole du bureau présidentiel palestinien, Nabil Abu Rudeineh, a averti que la Marche des drapeaux pourrait conduire à une « explosion », alors que les tensions sont déjà très vives en raison de l’augmentation de la violence israélienne à Jérusalem. Dans une déclaration à la presse, le premier ministre palestinien, Mohammad Shtayyeh, a condamné la marche comme une tentative de consolider la judaïsation et la conquête de Jérusalem, soulignant que « les Palestiniens continueront à affronter les politiques de l’occupation, quel qu’en soit le prix ».

Cependant, pour les Palestiniens de Jérusalem, la Marche des drapeaux n’est pas seulement une initiative politique et militaire destinée à renforcer la mainmise d’Israël sur Jérusalem, c’est aussi une journée de violence garantie et d’abus de la part des colons. Continuer à lire … « La Marche des drapeaux fait partie de la guerre sioniste contre Jérusalem »