Pièce invisible (pour le moment ?) des invisibles. 

thumb__320_500_0_0_auto

« Un raisin au soleil » qu’est-ce qu’il devient ? Il pourrit, il explose ? Une alternative ? Ou un oxymore ? Langston Hughes cité en exergue ne conclut pas, laissant flotter l’incertitude. Incertitude qui se retrouve dans les mots de la dramaturge et militante Lorraine Hansberry, décédée en 1965 à l’âge de 34 ans, dans cette pièce, « Un raisin au soleil ». Une famille africaine-américaine est le centre de l’intrigue. Pour la première fois, les Africains-Américains envahissent la scène, à l’époque, de Broadway. Une comédie musicale en sera tirée. Un acte politique en même temps qu’esthétique dans ces États-Unis où règne encore la ségrégation. Une pièce à lire pour le moment dans cette nouvelle traduction française due à Samuel Légitimus et Sarah Vermande. Continuer à lire … « Pièce invisible (pour le moment ?) des invisibles. « 

Théâtre (au masculin)

  • La Barbe : La saison théâtrale 2020/2021
  • Crêpe Georgette : Lettre à Wajdi Mouawad
  • Aurore Evain : #MeTooThéâtre : se souvenir pour mieux combattre

La saison théâtrale 2020/2021

arton483

Ils ont compris que le monde d’après sera comme le monde d’avant : masculin. 

Ils dirigent les théâtres, ils créent des spectacles, ils les mettent en scène.

La Barbe salue bien bas cette comédie héroïque !

La Barbe se réjouit de découvrir une programmation post confinement à la hauteur de ses espérances, voyez plutôt : Continuer à lire … « Théâtre (au masculin) »

Ce n’est rien d’autre qu’un meurtre…

Un lieu imaginaire « Plaguetown, USA », une des nombreuses citées des Etats du Sud des Etats-Unis. Comme l’écrit Gérard Cogez dans sa présentation, « Dans le Sud, la simple menace proférée par un Noir à l’encontre d’un Blanc vaut en somme peine de mort ».

Un assassin sans culpabilité, « le meurtre d’un « nègre » est un acte qui ne porte guère à conséquence, surtout lorsque ce « nègre » s’est montré agressif, voir irrévérencieux à l’égard d’un blanc – en bref, lorsque ce nègre n’a pas su « rester à sa place » », la distance séparant « l’Amérique blanche de l’Amérique noire », la violence et la terreur, les hantises et les mensonges, le contexte économique et social du racisme, les représentations fantasmatiques et le « refus épidermique du race-mixing », les mécanismes à l’oeuvre chez les « petits Blancs », l’absence de doute tant du coté blanc que du coté noir sur l’acquittement de l’assassin… Continuer à lire … « Ce n’est rien d’autre qu’un meurtre… »

Il faut toujours aller voir de l’autre coté du miroir

« Tout a commencé en 2017 avec une représentation d’Un démocrate, pièce écrite et mise en scène par Julie Timmerman, consacrée à la figure d’Edward Bernays, le père des Public Relations ».

Dans son introduction, introduction-de-stephane-resche-au-livre-un-democrate-une-piece-de-julie-timmerman/, publiée avec l’aimable autorisation des Editions C&F, Stéphane Resche aborde le rôle d’Edward Bernays en termes de « structuration textuelle, publicitaire, communicationnelle de notre actuelle société de la suggestion », le texte de la pièce de Julie Timmerman et ses accompagnements artistiques et critiques… Continuer à lire … « Il faut toujours aller voir de l’autre coté du miroir »

Introduction de Stéphane Resche au livre « Un démocrate », une pièce de Julie Timmerman

Avec l’aimable autorisation des Editions C&F

On commence par céder sur les mots
et on finit parfois par céder sur les choses.

Sigmund Freud, Psychologie collective et analyse du moi

Tout a commencé en 2017 avec une représentation d’Un démocrate, pièce écrite et mise en scène par Julie Timmerman, consacrée à la figure d’Edward Bernays, le père des Public Relations. Né à Vienne en (1891 et mort à Cambridge (près d’Harvard, aux États-Unis) en 1995, Bernays est aujourd’hui une figure discrète du panorama médiatique occidental. Globalement, on ignore en effet le rôle fondamental qu’a joué, tant du point de vue théorique que pratique, le « double neveu » de Sigmund Freud dans la structuration textuelle, publicitaire, communicationnelle de notre actuelle société de la suggestion.

Alors que le spectacle Un démocrate de la compagnie Idiomécanic Théâtre tournait (il tourne encore !), le texte réclamait une attention, un écrin, une diffusion. Son édition s’est imposée comme une évidence. Il a été décidé de l’accompagner d’autres contributions – artistiques et critiques –, autant d’outils potentiels de compréhension d’un monde malmené par les apparences. Continuer à lire … « Introduction de Stéphane Resche au livre « Un démocrate », une pièce de Julie Timmerman »

Du jeu et de la pensée

La Meguillah d’Esther, un rouleau, la bible hébraïque.

Nathan Weinstock contextualise le texte, souligne certains éléments de l’arrière-plan historique, historicise l’écriture d’un récit.

La construction-invention d’un élément à vocation religieuse, « dans sa version hébraïque, le Rouleau n’évoque jamais l’Eternel et on n’y trouve aucune mention d’une quelconque intervention divine », la création d’une histoire avec un certain « sens du théâtre », les incohérences d’un récit biblique, une cour « perse » et des affinités babyloniennes, des similitudes avec des éléments de littérature grecque de l’époque hellénistique, les origines de la fête de Pourim… Continuer à lire … « Du jeu et de la pensée »

Il y a la feuille blanche avec trois lettres de mon nom dans la marge

benhamou-catherine-ana-cvMARIAGE – RAGE – MIRAGE – MAGIE – AMER – AGIR – AIR…

Tous les mots dans les mots.

ANALPHABÈTE- ANA.

Une porte, « laisser tout en plan ouvrir la porte et partir », il suffirait d’ouvrir la porte, « la porte d’entrée les escaliers », l’ouverture d’une porte… Continuer à lire … « Il y a la feuille blanche avec trois lettres de mon nom dans la marge »

Des pépites de la pensée antelmienne, pour mieux résister

Voir : L’ESPÈCE HUMAINE Mise en scène d’extraits de l’oeuvre éponyme de Robert Antelme, lespece-humaine-mise-en-scene-dextraits-de-loeuvre-eponyme-de-robert-antelme/

A
Continuer à lire … « Des pépites de la pensée antelmienne, pour mieux résister »

L’ESPÈCE HUMAINE Mise en scène d’extraits de l’oeuvre éponyme de Robert Antelme 

A LA PAROLE ERRANTE à Montreuil (9 rue François Debergue 93100 Montreuil. Rés.06 33 06 97 05. Entrée 10€) 

Du mercredi 24 février au dimanche 06 mars 2016 à 20h30 (16h00 le dimanche) Relâche lundi 29 février Continuer à lire … « L’ESPÈCE HUMAINE Mise en scène d’extraits de l’oeuvre éponyme de Robert Antelme « 

Le Théâtre d’Ivry Antoine Vitez et la Cie Loufried présentent la création : Les Indes (Édouard Glissant)

INVITATION

UN EVENEMENT A NE PAS RATER

Le Théâtre d’Ivry Antoine Vitez et la Cie Loufried présentent la création

Les Indes. Édouard Glissant 

Compagnie Loufried

Direction artistique et mise en scène : Isabelle Fruleux

Direction musicale et compositions : Thomas Savy

Vendredi 11 et samedi 12 mars à 20 h

image002 Continuer à lire … « Le Théâtre d’Ivry Antoine Vitez et la Cie Loufried présentent la création : Les Indes (Édouard Glissant) »

Faut-il attendre qu’une femme soit morte pour la croire ?

aureguerre« En 1993, Moise Touré dont la compagnie de théâtre se trouvait à Grenoble, m’a demandé si cela m’intéresserait de travailler autour de la violence en sphère privée. J’ai accepté et j’ai rencontré alors des femmes de tout milieu qui venaient à l’association Solidarité femmes de Grenoble. Ces dernières m’ont aidé a prendre connaissance de l’étendue de ce que je nommerai plus tard L’autre guerre » Continuer à lire … « Faut-il attendre qu’une femme soit morte pour la croire ? »

Le Théâtre de la Liberté de Jénine jouera en France fin 2015

nouvjenine_pour_print-07db3

Le Théâtre de la Liberté de Jénine jouera à Montreuil les 27 et 28 novembre et à Arcueil le 1er décembre 2015, sa pièce L’Ile (The Island) d’après Athol Fugard, John Kani et Winston Ntshona.

Spectacle en anglais sur-titré en français. Tout public à partir de 13 ans. Continuer à lire … « Le Théâtre de la Liberté de Jénine jouera en France fin 2015 »

AFTERMATH d’Andrea Dworkin

Image AFTERMATHThe Waterworks Company

An anglophone theatre for Montreal’s Sud-Ouest

Un théâtre anglophone pour le Sud-Ouest de Montréal

*

AFTERMATH d’Andrea Dworkin :

Le « message jeté à la mer » posthume d’une icône du féminisme en première mondiale à Montréal

Montréal, le 24 août 2015 – La compagnie Waterworks, troupe de théâtre du Sud-Ouest de Montréal, présentera la première mondiale de la pièce « Aftermath » d’Andrea Dworkin (éditée pour la scène par Adam Thorburn), du 17 au 27 septembre, au Centre culturel Georges-Vanier de la Petite-Bourgogne. Cette production met en vedette l’actrice montréalaise Helena Levitt, et est mise en scène par Tracey Houston et Rob Langford. Continuer à lire … « AFTERMATH d’Andrea Dworkin »

Nous qui vivons encore avec ces images


weiss-instructionTribunal de Francfort. Des procès-verbaux.

Un oratorio en onze chants :

  1. Le Chant de la rampe

  2. Le Chant du camp

  3. Le Chant de la balançoire

  4. Le Chant de la possibilité de survivre

  5. Le Chant de la mort de Lili Tofler

  6. Le Chant du sergent Stark

  7. Le Chant du Mur noir

  8. Le Chant du phénol

  9. Le Chant du Bunker

  10. Le Chant du Zyklon B

  11. Le Chant des fours crématoires

La force du texte. Les « simples » faits rapportés. L’anonymat des témoins qui ne « font que rapporter ce que des centaines ont exprimé ». Les accusés portant figure précise, portant des noms.

Les mots de l’ordre, de l’obéissance, des trains devant arriver à l’heure, de la discipline…

« Avec des tampons à aiguilles on nous imprimait

les chiffres dans la peau »

Des accusés qui rient, « Je ne suis pas au courant », les accusés qui approuvent et qui rient, des accusés qui manifestent leur indignation…

« Nous attendions une attaque aérienne

sur les chambres à gaz

ou des bombardements des voies d’accès »

Contre les mensonges et les demandes de prescription.

Et ce texte en dit aussi long sur les regards sur Auschwitz dans les années soixante.

Peter Weiss : L’instruction

Traduit de l’allemand par Jean Baudrillard

Editions du Seuil, Paris 1966, 364 pages, réédition l’Arche 2000

Didier Epsztajn

LA GUERRE AU TEMPS DE L’AMOUR

Quatre femmes, quatre histoires révélées dans l’intimité d’un institut de beauté
étrange…Il était une fois quatre femmes qui s’inventent un institut. Au sein de cet asile de beauté, temple de la folie et de la plastique artificielle, elles dévoilent leurs délires et reçoivent la visite de clientes très particulières… Le passé refuse de se laisser raconter, et le temps se disloque.
Comment exorciser les violences passées ?

Traduit de l’albanais par Anne-Marie Bucquet (Editions l’Espace d’un instant)

 « La Guerre au Temps de l’Amour » de Jeton Neziraj

du 23 au 27 juillet à 20h

à Gare au Théâtre (Vitry sur Seine)

dans le cadre de la 16ème édition du festival Nous n’irons pas en Avignon
(Vitry-Sur-Seine – Accès RER C Mona ou Romi)

Avec le soutien de la Maison d’Europe et d’Orient (Paris 12ème), de la Cie Vertical Détour-Les Anciennes Cuisines Fabrique Artistique de l’Hôpital Psychiatrique de Ville-Evrard (93), d’Anis

 GTA du 23 au 27 juillet à Gare au Théâtre TERMOS Communiqué

DP GTA 

 

 

Des scènes et de l’accueil

2

Préface de Louise Doutreligne

N.I.M.B.Y. : à Calais, Jean-Bert loue sa chiotte-douche aux migrants de passage, profitant de la misère des étrangers pour adoucir un tant soit peu la sienne ; c’est dans cette pièce sordide qu’il assistera malgré lui à l’accouchement d’une réfugiée africaine.

Dialogues avec un calendrier bulgare : un quinqua solitaire discute avec la femme dénudée d’un calendrier érotique, qui prendra bientôt chair pour le supplier de lui faciliter l’obtention de la nationalité française.

Veronika Boutinova est une auteure du lieu : ses personnages en errance cherchent un endroit où vivre bien. Ses deux pièces nous parlent aussi de l’accueil fait en France à des hommes, des femmes en quête d’un quotidien banal et sécurisant. Les situations sont rudes, les relations humaines rugueuses, pourtant il se dégage des pièces de l’auteure et de sa langue poétisée un humour ténu, grinçant, et surtout un souci d’humanité, un appel à la lucidité et à l’altruisme.

Veronika Boutinova est née dans le nord de la France en 1969. Pro-européenne, elle met en avant la littérature dramatique contemporaine des pays d’Europe centrale et orientale autant dans ses recherches universitaires que dans ses mises en scène. Auteure, elle promène un regard politique sur le monde, écrivant sur le thème de l’Europe forteresse et des migrations, sur les femmes et leur sexualité, ainsi que pour le jeune public, enfant et adolescent.

Œuvre publiée aux éditions l’Espace d’un instant, à l’initiative de la Maison d’Europe et d’Orient et avec le concours du Centre national du Livre.

Illustration couverture : © Veronika Boutinova

Rendre compte avec des mots et des personnages, des tensions et réalités de la situation d’étranger-e-s. Choisir l’humour, la dérision, le drame ou l’ironie pour saisir le fond par des mises en scène qui font que la spectatrice et le spectateur se questionnent et/ou se positionnent.

Les deux pièces présentées me semblent répondre aux analyses et propositions d’Olivier Neveux : Politiques de spectateur. Les enjeux du théâtre politique aujourd’hui, La Découvert 2013, Ne pas renoncer à l’idée qu’il pourrait en être autrement

N.I.M.B.Y. : « not in my backyard » ou « pas dans ma cour ou mon jardin »… tout un programme de déni, d’inégalité, de fermeture volontaire des yeux…

« Une horde de quatre cent quatre-vingt-dix-neuf hommes, un enfant et une jeune femme à la grossesse proéminente », « Une centaine d’hommes aux chaussures éculées, aux visages tannés par le soleil, la pluie, les coups du sort, aux sourires éclatants d’épuisement, un enfant et une femme très enceinte », « une quarantaine de nageurs, un enfant et une jeune femme enceinte, portée par son mari, se précipitent sans force dans une embarcation de fortune sous les tirs fournis de soldats en érection », en Europe, il y a aussi des toilettes particulières, des douches… « je vous souhaite un bon voyage ! »

Comme une introduction, un placement aux marges avant les chiottes de Jean-Bert, ses mots entrecoupés de russe, tchèque, polonais, roumain, anglais, bulgare, hongrois, dari et forcement globish. Un flux de mots et comme un entracte enracinement, des extraits de Sarah Kane, Berthold Brecht ou de l’Encyclopédie (dirigée par Diderot et d’Alembert). Réfugié-e-s, exilé-e-s…

Des échanges, des vociférations, Jean-Bert, le duffle-coat marron, « c’est toi le cabinet en prêt ? Les vannes de ta langue sont infinies ? Ferme tes lèvres et colle la pluie ! », l’homme à la boite de conserve, en contrepoint « How to claim Asylum in France ? », le migrant tourmenté, Jean-Bert, « J’ouvre et loue mes chiottes et douche, c’est avoué… », la panthère rose, le colosse en uniforme, l’uniforme enceinte…

Des mots, des phrases, des justifications, des insanités, d’une chiotte Veronika Boutinova fait un lieu de mise en scène, une fenêtre ouverte vers un endroit pour vivre, bien vivre.

« VENEZ VISITER UN ENDROIT PAS COMME LES AUTRES : LA DJEUNGUEUL ! »

———

Un calendrier, les fantasmes mesquins et sexistes des hommes. Le chauve, le barbu, Natalina et trois femmes, une fillette. Neuf dialogues.

Le double langage/être des hommes, et les mots de la femme « ça ne te dégoûte pas d’avoir la bite dedans, mais après c’est répugnant… », ou « vous faites chier, les mecs, avec votre petite mort. Ça vous rend ignobles. Je ne suis pas spécialement désagréable, moi, après, même quand je n’ai pas réussi à jouir… ».

Femme calendrier, érotisme sans être, morceaux interchangeables, « J’en ai assez de poireauter sur calendrier, de changer de seins de cul de tronche de bouche à pipe tous les mois le premier… Je veux sortir hors de ta cuisine qui pue renfermé… Je veux vivre et une vue sur le monde ! Tu ne m’as pas prise en mon pays juste pour me punaiser en plafond ? Rends-moi réelle ! Ici, j’engèle… »

Le chauve, le barbu « J’aime ta présence à peine visible… », la femme. La guitare. Dialogues de mecs sur les femmes. Femme et image de femme.

« je me nomme Natalina et mon soleil, ma petite lumière, ma fille s’appelle Luminita… ». Avoir des papiers. Avoir la nationalité française…

Les couleurs avivées de l’ironie mordante pour une juste scène.

Je souligne le remarquable travail de la Maison d’Europe et d’Orient pour ses traductions et mise à disposition de textes rares et donc indispensables.

Veronika Boutinova : N.I.M.B.Y. et Dialogues avec un calendrier bulgare

Editions L’espace d’un instant, Paris 2014, 144 pages, 15 euros

A l’initiative de la Maison d’Europe et d’Orient et avec le concours du Centre national du Livre

Didier Epsztajn

R E S P I R E !

mEO

présente

R E S P I R E   !

MEO2

texte d‘Asja Srnec Todorović

traduit du croate par Mireille Robin, avec le soutien de Troisième bureau et publié aux éditions l’Espace d’un instant, avec le soutien du Centre national du Livre, lauréat de l’aide à la création dramatique du Centre national du Théâtre

mise en scène Dominique Dolmieu assistante Céline Barcq, dramaturgie Daniel Lemahieu lumières Tanguy Gauchet, son Gwennaëlle Roulleau, avec Nouche Jouglet-Marcus, Aurélie Morel, Christophe Sigognault, et Federico Uguccioni – une production du Théâtre national de Syldavie

du 5 au 22 février 2014

du mercredi au samedi à 20h30

à la Maison d’Europe et d’Orient

Flyer_Respire

Respire ! est une variation en vingt-quatre tableaux où le personnage principal, invisible et omniprésent, est la mort. Elle vacille entre la compassion et le sarcasme devant la peur de l’homme face à sa fin, projetée ou possible. Elle propose une analyse nouvelle d’un monde envahi par l’insécurité intérieure, dans lequel les rites ancestraux inventés par l’homme face à la mort ne fonctionnent plus.

« Asja Srnec Todorović dresse un portrait drôle et méchant de nous-mêmes, de nos tentatives dérisoires pour « pisser dans la gueule de la Mort », par le crime, le sexe, l’aliénation ou la fuite. Avec la guerre et la mort, pour compagnes, la jeune dramaturge va à l’essentiel dans un savant mélange entre une dérisoire gravité et une insoutenable légèreté. » (Le Matricule des Anges)

Asja Srnec Todorović est née en 1967 à Zagreb. Ses pièces ont été présentées en Croatie, en Allemagne, en Angleterre, ainsi qu’au Théâtre national de Bretagne par Christian Colin et à Gare au théâtre par Miloš Lazin, et l’une d’entre elles a reçu le prix de la meilleure pièce radiophonique de la BBC. Elle écrit également des scénarios et des romans.

Différents chantiers de ce projet se sont déroulés au festival Est-Ouest de Die, dans le cadre d’une saison croate en Syldavie, à la Maison Jean-Monnet, dans le cadre de l’Europe des Théâtres, puis au Théâtre 13 Seine, dans le cadre des Mardis midi des EAT. Un extrait de Respire ! figure également dans Une parade de cirque – anthologie des écritures théâtrales contemporaines de Croatie, sous la direction de Nataša Govedić.


Photo illustration Sladjana Stanković.

Tarifs : 15 € (plein) -10 € (réduit) – 5 € (abonnés)

Réservation conseillée : 01 40 24 00 55 ou contact@sildav.org

—————-

MAISON D’EUROPE ET D’ORIENT

3 passage Hennel – 75012 Paris

[accès par le 105 avenue Daumesnil ou le 140 rue de Charenton]

Métro Gare de Lyon ou Reuilly-Diderot

www.sildav.org

contact presse : Céline Barcq / contact@sildav.org

Ce n’est pas en restant couché que tu vas trouver des choses à faire pour te lever

18

Le rythme de la scène et le rythme du récit ne peuvent coïncider. L’intelligibilité du temps y est différente.

Ahmed Madani présente adroitement son récit, les dialogues du petit-fils et du grand-père, les apartés-monologues. Il forme un paysage, dont la profondeur plonge dans le passé. Jusque dans cet ignoble contingent français dans la guerre d’Algérie.

Gus et son rythme d’adolescent, ses nourritures, ses instruments électroniques, ses rejets des parents, ses haines…

« je hais la campagne
je hais les arbres
je hais les fleurs
je hais l’herbe
je hais les oiseaux
tout me fait chier ici »

Pierre et les poids des ans, de la vie régulière de la campagne, les soupes et les poissons, l’habitude de la solitude…

« La solitude tout seul c’est très dur
mais à deux »

Les dire et les silences, les inventions et les mensonges.

Les rapprochements et les acceptations. Les pas de l’un vers l’autre. Se lever tôt, débroussailler à la faux, les autres mots.

Le noir d’un creux, d’un vide, d’un non-dit, la terreur d’hier, « tu ne sais pas ce que c’est que d’avoir un membre fantôme entre les jambes »

La vieillesse, les absences, les peurs nouvelles, la mémoire de l’amour…

Et le resurgissement du passé ignoble.

« mais tu fermes ta gueule
tout le monde ferme sa gueule
l’armée on l’appelle la grande muette »

Les reproches au père du plus jeune :

« tu m’as abandonné
tu ne me vois plus tu ne m’entends plus
tu ne veux pas savoir qui je suis
tu ne veux pas savoir ce que je vis
tu ne veux pas savoir ce que je pense
tu bosses tu bosses tu bosses »

La révolte adolescente. Incommunicabilité. Les échanges de deux êtres construits comme hommes. Et pourtant l’espoir comme accomplissement de la mémoire. Lakhar.

Poser un drapeau sur sa tombe. Reconnaître et apprendre.

Ahmed Madani : Je marche dans la nuit par un mauvais chemin
Actes Sud – Papiers, Arles 2014, 54 pages, 12 euros

Didier Epsztajn

PROPHÉTIES D’AMOUR

 meo_banniere_new

photofadwa

THEÂTRE / VISITE DE CHANTIER

du jeudi 16 au samedi 18 janvier  à 19h30

 

PROPHÉTIES D’AMOUR

Fadwa Souleimane

À toi
qui m’as tuée en ce temps-là
Et que j’ai tuée en ce temps-là
Temps de tuerie
Ce temps-là
Viendra-t-il cet instant où,
Les yeux dans les yeux,
Nous verrons que nous ne sommes que le reflet de notre regard
Qui dit : pardon
Rien d’autre
Pardon
Vois ce pardon dans mes yeux
Et filons
La lumière perce devant nous

À travers
Les mots de Mohammad Alaaeddin AbdolmoulaTamam Tellawi,Mohamed DiboHounadi Zarka (traduits de l’arabe par Lionel Donnadieu) et Fadwa Souleimane (traduits de l’arabe par Nabil El Azan)
Le regard d’
un jeune photographe ordinaire
Celui de 
jeunes
Du 
Hauran
De 
Damas
De 
Deir es-Zor
D’
Alep
De 
Homs
Celui de 
Raimondo Pictet
Les voix, les corps de 
Soleïma ArabiMarcel Mankita
Clara Schwartzenberg, Fadwa SouleimaneAnia Svetovaya et Trung-Tien Lê
Les chants de 
Gülay Hacer Toruk

mise en scène Fadwa Souleimane
création visuelle 
Tristan Soler
musique 
Gülay Hacer Toruk
régie 
Tanguy Gauchet
coproduction 
Anis Gras/Maison d’Europe et d’Orient

Tarifs : 7 € (plein) – 5 € (réduit) – 3 € (abonnés Meo)
Réservations au 01 40 24 00 55

Maison d’Europe et d’Orient – Centre Culturel Européen

[Librairie-Galerie / Bunker Malroff-Vilarski / Bibliothèque Christiane-Montécot / Eurodram – réseau européen de traduction théâtrale / Editions l’Espace d’un instant / Théâtre national de Syldavie]

3 passage Hennel – 75012 Paris – Tel 33 1 40 24 00 55

http://www.sildav.org