Festival de Cannes : Pas d’honneur pour les agresseurs !

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Le Festival de Cannes, ce sera sans nous ! Le cinéma qui célèbre les agresseurs participe à la banalisation des violences masculines et à la silenciation des femmes. Boycottons-le !

En 2017, le mouvement #MeToo naît dans l’industrie du cinéma aux Etats-Unis et provoque une prise de conscience mondiale sur le caractère systémique des violences masculines faites aux femmes.

6 ans après, à rebours de ce mouvement, le cinéma français ne cesse de montrer sa solidarité et sa complaisance envers les hommes accusés de violences, dont la carrière et la réputation restent préservées. Cette valorisation sociale, médiatique et professionnelle des agresseurs banalise les violences masculines, dans un mépris total des femmes et des enfants qui en sont victimes. Continuer à lire … « Festival de Cannes : Pas d’honneur pour les agresseurs ! »

Ukraine CombArt : 10 mai, projection d’Atlantis, de Valentyn Vasyanovych)

« Chaque fragment d’art est une brique de notre forteresse »
(Maksym Nakonechnyi, cinéaste ukrainien)

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Ukraine CombArt : 10 mai, projection d’Atlantis, de Valentyn Vasyanovych)

L’association Ukraine CombArt organise le mercredi 10 mai au cinéma le Lincoln (75008 Paris), à partir de 19 heures, une projection exceptionnelle d’Atlantis, du cinéaste ukrainien Valentyn Vasyanovych, suivie d’un échange en visio avec le réalisateur basé à Kyiv.

Ukraine CombArt : Mercredi 10 mai, projection exceptionnelle d’Atlantis, du cinéaste ukrainien Valentyn Vasyanovych.

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10 mai 2023 : L’association de solidarité avec les artistes ukrainiens et les volontaires de la Défense territoriale Ukraine CombArt organise une projection exceptionnelle d’Atlantis, film d’anticipation sur les conséquences d’une guerre totale en Ukraine. Cette projection au cinéma Le Lincoln (14 rue Lincoln – 75008 Paris) sera suivie d’un échange en visio depuis Kyiv avec son réalisateur, Valentyn Vasyanovych,et d’un apéritif 100% ukrainien. Continuer à lire … « Ukraine CombArt : 10 mai, projection d’Atlantis, de Valentyn Vasyanovych) »

Ukraine CombArt : 2 février, projection exceptionnelle de « Butterfly Vision », du cinéaste ukrainien Maksym Nakonechnyi

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L’association de solidarité avec les artistes ukrainiens et les volontaires de la Défense territoriale Ukraine CombArt organise une projection exceptionnelle de Butterfly Vision, du cinéaste ukrainien Maksym Nakonechnyi, le jeudi 2 février à partir de 19h30 au cinéma Les 7 Parnassiens : 98 boulevard du Montparnasse – 75014 (Métro Vavin).

Cette projection, organisée en partenariat avec Nour Films, distributeur français du film, et les 7 Parnassiens, cinéma d’art et d’essai, sera suivie d’un débat avec Maksym Nakonechnyi (en visio-conférence depuis l’Ukraine), Véronique Nahoum-Grappe, anthropologue, et Perrine Poupin, sociologue, toutes deux très engagées pour l’Ukraine.

Du 1er au 3 février, la galerie des 7 Parnassiens accueillera une exposition-vente des tee shirts Ukraine CombArt (vendus pour financer l’achat et l’acheminement de générateurs) et des affiches See2Live, réalisées par des artistes ukrainien.ne.s et français.e.s, projet coordonné par Artem Iurchenko, président d’Ukraine CombArt. Continuer à lire … « Ukraine CombArt : 2 février, projection exceptionnelle de « Butterfly Vision », du cinéaste ukrainien Maksym Nakonechnyi »

Le cinéma ukrainien, outil de connaissance pour la solidarité

Les stéréotypes de la propagande de Poutine circulent abondamment sur les réseaux sociaux. Ils se concentrent sur l’idée que la société ukrainienne serait dominée par une extrême droite nationaliste et que les Ukrainiens et Ukrainiennes, loin d’être les acteurs et les actrices de leur propre histoire, ne seraient en fin de compte que des marionnettes passives au service de l’OTAN. C’est ce qu’exprime notamment cette petite phrase « les États-Unis mèneront leur guerre contre la Russie jusqu’au dernier Ukrainien ». Même parmi les personnes qui expriment leur solidarité avec l’Ukraine, la curiosité fait souvent défaut pour comprendre ce qu’est la société ukrainienne.

Depuis Maïdan (2014), le cinéma ukrainien a pris un essor remarquable. Dans une production très diversifiée, les cinéastes d’Ukraine ont construit une vision kaléidoscopique de leur société, sans avoir défini préalablement un projet précis ni son cadre. Le tournant pris par le cinéma ukrainien après Maïdan reflète à la fois le mouvement d’une société qui s’interroge sur ce qu’elle est et l’enthousiasme de générations nouvelles engagées dans une rupture avec le passé dans un mouvement où les interrogations sur l’identité d’une nation ukrainienne ne se réduisent pas à des définitions linguistiques, ethniques ou territoriales. Dans cette nouvelle vague, les femmes jouent un rôle important et cela se reflète dans les thématiques abordées. En un sens, Poutine et les dirigeants russes voient plus clair que ces Européens de l’Ouest qui raisonnement en termes de géopolitique sur les frontières et des alliances. Lorsque les dirigeants russes considèrent l’Ukraine comme une menace existentielle pour la Russie, ils révèlent une angoisse réelle qui est moins liée à l’extension possible de l’OTAN qu’au constat qu’une autre société de 45 millions d’habitants a commencé à se développer dans une direction opposée à celle de la Russie alors même que les liens entre les deux sociétés sont d’une très grande intensité. Il y a là une nette différence par rapport à une guerre coloniale classique où l’ennemi est caractérisé par son altérité totale et peut être déshumanisé. La simple existence de la société ukrainienne révèle l’absurdité de la société russe. Continuer à lire … « Le cinéma ukrainien, outil de connaissance pour la solidarité »

« Mon nom est Andrea » : Nouveau film présenté au festival Tribeca 2022

Ce portrait documentaire d’Andrea Dworkin, figure majeure du féminisme de la deuxième vague, adopte une approche hybride, combinant matériel d’archives et performances d’actrices, dont Ashley Judd et Andrea Riseborough.

Le terme « icône féministe » s’applique certainement à Andrea Dworkin, mais comme la plupart de ces descriptions lapidaires (surtout celles qui utilisent le mot « icône »), elle a quelque chose de limitatif et de figé. Pratibha Parmar, une scénariste-réalisatrice britannique qui travaille à la fois dans le domaine du film non fictionnel et de la télévision à épisodes, transcende les étiquettes avec « My Name Is Andrea », un portrait façonné par le vécu de Dworkin, dont certaines expériences ont été horribles, et alimenté par son intellect radical et ses paroles incisives. Comme l’a dit un jour Gloria Steinem (l’une des productrices exécutives du nouveau documentaire), « Il existe à chaque siècle une poignée d’autrices et d’auteurs qui aident la race humaine à évoluer. Andrea a été l’une d’entre elles ». Parmar trace un profil sympathique qui reconnaît la complexité et le caractère controversé de son sujet et plaide pour la pertinence continue de son œuvre. Continuer à lire … « « Mon nom est Andrea » : Nouveau film présenté au festival Tribeca 2022 »

Femmes et révolution égyptienne – interview de Samaher Alqadi, réalisatrice de « As I Want »

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Samaher Alqadi, réalisatrice palestinienne, assiste au Caire aux violences infligées aux manifestantes de la révolution égyptienne de 2013. Alors qu’une de ses amies subit un viol collectif lors d’une manifestation, elle décide de filmer ses confrontations avec les hommes, et son combat pour les femmes. Elle délivre une lettre d’amour et de courage, à la fois violente et douce. « Si quelque chose a changé pendant la révolution égyptienne, c’est ceci : nous avons commencé à prendre conscience de notre force et de notre pouvoir. » Continuer à lire … « Femmes et révolution égyptienne – interview de Samaher Alqadi, réalisatrice de « As I Want » »

Grimpons au sommet d’un building histoire d’aller croquer quelques avions de chasse

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« La culture systémique du viol préside à l’organisation de nos sociétés occidentales. L’objet de ce livre est de montrer qu’elle irrigue aussi tout un pan de la culture pop : celui des dinosaures en littérature et au cinéma »

Loin des tristesses ou de l’arrogance de certaines analyses, Ïan Larue éclaire la nuit de ludiques images. Elle nous parle avec humour de dinosaures, de constructions mentales, de serpent et d’anathème religieux, « Les animales que nous fantasmons sous le nom de reptiles sont pensées comme notre envers diamétral », de scènes cultes hollywoodiennes, de reptiliennes et de déesses. Continuer à lire … « Grimpons au sommet d’un building histoire d’aller croquer quelques avions de chasse »

Levée de fonds pour le film « My name is Andrea »

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Interviewer : Quelle est, selon vous, la vertu la plus surfaite ?

Andrea Dworkin : La conformité et le conformisme. La normalité est gravement surfaite. Continuer à lire … « Levée de fonds pour le film « My name is Andrea » »

Cinéma en livre, une autre manière de voir les films

Consacrer un Repères à « Clint Eastwood » peut sembler une étrange tentative d’aborder l’art du cinéma. Jean-Louis Fabiani réussit la gageure en interrogeant la critique des œuvres du cinéaste pour cerner la « persona », le personnage qu’il interprète, et ce qu’il dit du contexte social et politique. Curieusement, ce ne sont pas les idées politiques de Eastwood – il est libertarien donc contre l’État et pour l’initiative individuelle – qui jouent un rôle mais la « persona ».

Continuer à lire … « Cinéma en livre, une autre manière de voir les films »

Le spectacle vivant en danger

Les festivals reprennent plus ou moins timidement. Le contexte périlleux, l’absence de déplacements obligent à des choix drastiques. Les grands rassemblements sont interdits qui obèrent leur rentabilité. La COVID19 pourrait-elle permettre que la culture opère la rupture avec la marchandisation qui sévit depuis, au moins, 40 ans. Qu’elle se considère comme un service public et pas une machine à faire du fric. L’Etat devrait prendre en charge ces secteurs pour les faire sortir de la logique du marché. Continuer à lire … « Le spectacle vivant en danger »

L’Institut du Monde Arabe (IMA) propose le tome 5 des Arabofolies

Soulèvements

Les printemps arabes, s’en souvient-on ?, avaient provoqué d’énormes espoirs de par le monde. Enfin les dictateurs étaient tirés de leur lit, obligés de partir ou de rendre des comptes. Enfin, les libertés démocratiques à commencer par les droits des femmes faisaient des pas importants, l’émancipation semblait la donnée principale de tous ces soulèvements. Continuer à lire … « L’Institut du Monde Arabe (IMA) propose le tome 5 des Arabofolies »

Le rêve créateur (et) Faire aimer le cinéma

Le rêve créateur

Pour fêter dignement les 100 ans de Federico Fellini (1920-1993), la publication du « Livre de mes rêves » est un cadeau merveilleux qui ouvre des portes à la compréhension de l’œuvre du cinéaste. Toute sa vie, il a noté ses rêves pour vivre plusieurs vies et alimenter ses films. La création provient des sortilèges de la nuit, du sommeil réparateur parce qu’il permet de faire fonctionner l’usine à fantasmes pour faire surgir d’autres possibles, d’autres réalités. Il se raconte que Fellini, à la fin de sa vie, ne pouvait plus dormir suffisamment avec comme conséquence des intrigues moins fournies en images. Continuer à lire … « Le rêve créateur (et) Faire aimer le cinéma »

Actualité du conte et de Charlie Chaplin

Le conteur est un commentateur de l’actualité se cachant derrière le fantastique ou la parabole. Les contes sont souvent revus, corrigés par le contexte. Ils sont vivants et dépendent d’un travail collectif d’interactions entre le conteur et le public. Stuart Heritage, journaliste au Guardian, a repris la tradition à son compte. Il mêle, comme le titre l’indique « Boris Johnson et les trois ours », les histoires immortelles racontées à nos enfants et les personnages de l’actualité pour faire surgir rires et réflexions sur notre époque plutôt étrange. Une réussite. Continuer à lire … « Actualité du conte et de Charlie Chaplin »

Ken Loach, ça fout les Boules et ça fait du bien ! Sorry, We missed You

Le topo du film est – semble-t-il au début – d’une ennuyeuse banalité : la vie quotidienne, les inévitables emmerdes, les récurrentes difficultés financières d’une famille de prolétaires ordinaires. Des anglais, de tendance Brexit ou pas Brexit ? Aucun indice dans le film.

J’ai bien sur ce point une idée, que je ne vous conterai pas… Continuer à lire … « Ken Loach, ça fout les Boules et ça fait du bien ! Sorry, We missed You »

« Colis Suspect » à Paris 

Dans le cadre des élections européennes, les 11, 12, 13 et 15 mai, le film documentaire « Colis Suspect » sera diffusé à Paris en présence de la co-réalisatrice, Rosa Pérez Masdeu.

Le film enquête sur le business de la sécurité migratoire, ainsi que sur le discours de la xénophobie au sein de l’Union Européenne. Continuer à lire … « « Colis Suspect » à Paris « 

Des irruptions de manifestations extraordinaires du désastre

Je ne connais pas le cinéma de Jean-Gabriel Périot. Cinéphile/cinéphage, je peux néanmoins en imaginer certains éléments au gré de ces conversations. Mais là ne me semble pas le plus important.

Alain et Jean-Gabriel (ils apparaissent sous leurs prénoms dans leurs échanges) discutent des images, du cinéma, de la mémoire, de certains événements, de philosophie, donc de politique. Continuer à lire … « Des irruptions de manifestations extraordinaires du désastre »

Un projet fou de musique et de cinéma

Ils étaient deux, trois peut-être. Le pianiste, Stephan Oliva, le producteur, Philippe Ghielmetti amateur de jazz et de cinéma aimant les projets étranges et Stéphane Oskeritzian, monteur en ondes et en images. Un projet fou ? Demander à Stephan d’improviser à partir de mots clés que les deux autres lui révèlent peu à peu. Le résultat : cinq heures d’improvisation sans relation directe, avouée avec le cinéma. « Cinéma invisible » est le titre de l’album qui s’imposait. Invisible pour le pianiste dans un premier temps, invisible pour l’auditeur obligé de faire appel à sa réserve d’images ou à en forger de nouvelles pour répondre à l’appel de la musique. Le monteur lui a écouté et réécouté pour séparer le bon grain, soit les rushes – pour employer le langage du cinéma -, de l’ivraie, ce qu’il retiendra, les images sonores d’un film à écrire. Qui s’écrit. Le scénario invisible est disponible. Avis aux amateur-e-s. Continuer à lire … « Un projet fou de musique et de cinéma »

2017 – Le Carnet de Janina

C’est l’histoire d’un carnet, et du combat d’une femme.

Janina n’a que douze ans en 1943, lorsqu’elle écrit un carnet qui raconte son enfance dans la guerre, alors qu’elle vient de s’enfuir d’un camp de concentration. Ce texte est publié à Cracovie, en 1946, dans l’urgence des témoignages d’après-guerre, puis il sombre dans l’oubli.

Le carnet est retrouvé au début des années 2000 et commence à être traduit aux quatre coins de l’Europe. Alors que Janina, désormais âgée de 83 ans, a lutté toute sa vie pour faire passer des messages de paix en Israël – sans trouver beaucoup d’échos – la résurrection de son carnet offre un nouveau souffle à son combat pour la cause palestinienne. Continuer à lire … « 2017 – Le Carnet de Janina »

I Am Not Your Negro

Avec les aimables autorisations de l’auteur et
de
Geneviève Sellier, animatrice du site Le genre & l’écran

Diffusé sur Arte une quinzaine de jours avant sa sortie en salle de cinéma1I am not your Negro, le documentaire de Raoul Peck, a suscité en France, bien au-delà des cercles militants et décoloniaux familiers de ses écrits depuis de nombreuses années, un certain enthousiasme. Le nombre conséquent de papiers élogieux parus dans la presse nationale illustre une attention inhabituelle pour un film documentaire consacré à une figure littéraire et intellectuelle peu connue en France2 – en dépit de la traduction de plusieurs de ses textes littéraires et essais. Indéniablement, I am not your Negro profite des dynamiques en cours dans les milieux universitaires-militants, où une nouvelle génération plus ouverte aux auteur.e.s anglo-saxon.ne.s redécouvre les travaux de Franz Fanon, C.L.R. James, Angela Davis ou, justement, James Baldwin. Continuer à lire … « I Am Not Your Negro »