Japon – Douze ans après la catastrophe nucléaire de Fukushima : pour un monde sans énergie nucléaire

Le 11 mars marque le 12e anniversaire du grand tremblement de terre de l’est du Japon de 2011, du tsunami qui a dévasté le nord-est du Japon et de la catastrophe nucléaire de Fukushima de la Tokyo Electric Power Company (TEPCO). La catastrophe nucléaire de Fukushima en 2011 a libéré du césium 137 radioactif équivalent à celui de 168 bombes d’Hiroshima. Suite à la levée des ordres d’évacuation de l’année dernière, les habitants ont finalement pu, à nouveau, vivre dans la zone sinistrée. Mais seuls 18% des habitants sont retournés dans les municipalités touchées par la catastrophe. Continuer à lire … « Japon – Douze ans après la catastrophe nucléaire de Fukushima : pour un monde sans énergie nucléaire »

Rapport du GIEC : « Agissez maintenant ou il sera trop tard. »

Certains affirment : « Nous atteindrons 1,5°C la prochaine décennie »

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Le rapport du GIEC indique que seule une action rapide et radicale peut éviter des dommages irrévocables à la planète. Les scientifiques ont lancé un « dernier avertissement » sur la crise climatique, alors que l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre pousse le monde au bord de dégradations irrévocables que seule une action rapide et radicale peut éviter.

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), composé des plus grands spécialistes mondiaux du climat, a présenté lundi 20 mars la dernière partie de son vaste sixième rapport de synthèse.

Il a fallu huit ans à des centaines de scientifiques pour dresser ce bilan complet des connaissances humaines sur la crise climatique, qui compte des milliers de pages, mais se résume à un message : « agissez maintenant, sinon il sera trop tard ».

Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a déclaré : « Ce rapport est un appel à accélérer massivement les efforts climatiques de tous les pays, de tous les secteurs et dans un laps de temps contraint. Notre monde a besoin d’une action climatique sur tous les fronts: tout, partout, tout de suite. » Continuer à lire … « Rapport du GIEC : « Agissez maintenant ou il sera trop tard. » »

Tribune : Nous, militantes et militants de l’écologie de rupture, apportons notre soutien total aux salarié-es des déchets, premiers travailleurs de l’écologie

Nous sommes syndicalistes, activistes dans des collectifs de l’écologie radicale, sociale ou populaire, militant-es politiques, personnalités. 

Depuis 15 jours, les salarié-es du secteur des déchets, éboueuses et éboueurs, balayeurs, chauffeurs, ripeurs, ouvrières et ouvriers des centres de tri, salarié-es des incinérateurs, mènent une grève dure contre la contre-réforme des retraites, pour des conditions de vie et de travail acceptables, pour la dignité et le respect. [1]

Alors qu’elle vient de passer en force au parlement, nous rappelons notre opposition à cette réforme anti sociale et anti écologique, productiviste, qui vise à surexploiter davantage la planète, les femmes, les hommes dans une illusion de croissance infinie, quand le partage du travail et la baisse du temps de travail sont les seules mesures raisonnables pour tendre vers la sobriété. 

Nous apportons notre soutien total aux revendications sociales de ces salarié-es invisibilisé-es, dont le droit du travail est souvent bafoué. Nous rappelons que ces salarié-es ont entre 12 et 17 ans d’espérance de vie en moins que la moyenne des salarié-es et réclamons le retour des CHSCT. Nous saluons l’action quotidienne des militant-es locaux et de leurs soutiens parmi les habitant-es. [2] Continuer à lire … « Tribune : Nous, militantes et militants de l’écologie de rupture, apportons notre soutien total aux salarié-es des déchets, premiers travailleurs de l’écologie »

Les racines libertaires de l’écologie politique

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La présence des partis écologistes sur la scène politique européenne s’est tellement banalisée de nos jours qu’on en oublie leurs filiations avec des courants sinon révolutionnaires, du moins très critiques envers la modernité industrielle et capitaliste. L’objectif de Patrick Chastenet est d’éclairer, à partir de cinq penseurs auxquels il est attaché (il en a d’ailleurs connu plusieurs) – d’Élisée Reclus à Murray Bookchin, le théoricien du communalisme, en passant par Jacques Ellul, Bernard Charbonneau et Ivan Illich –, les racines libertaires de l’écologie. Il offre dans ce livre une synthèse de leurs idées et de leurs parcours. Continuer à lire … « Les racines libertaires de l’écologie politique »

Résistances féministes et urgences climatiques

En refusant d’adopter une motion dans le cadre du 8 mars, l’Assemblée nationale a rejeté une occasion de reconnaître la multiplicité et la diversité des luttes féministes au Québec.

De génération en génération, dans la rue ou dans l’espace privé, des féministes luttent tous les jours pour faire respecter leurs droits. D’une riche diversité, alimentées par leur colère et nourries par leur sororité, elles s’unissent – ne veulent plus négocier – et ne resteront certainement pas silencieuses. L’urgence climatique fait partie des enjeux actuels qui interpellent les féministes dans la pluralité des résistances qui les animent.

De par leurs impacts environnementaux néfastes, certains projets accentuent la crise climatique et creusent les fossés entre les femmes et les hommes, ainsi qu’entre les femmes elles-mêmes. Des liens existent entre la pauvreté chez les femmes – plus grande que chez les hommes – et l’augmentation de leur vulnérabilité face aux changements climatiques, notamment les canicules. Continuer à lire … « Résistances féministes et urgences climatiques »

Crise climatique et aliénation

Nous sommes tous des passagers d’un nouveau Titanic. Toutefois, contrairement à celui de 1912, les officiers et la plupart des passagers de ce superbe transatlantique sont au courant. Ils savent que si le nouveau Titanic continue son cours actuel, il va immanquablement heurter un iceberg et couler. L’iceberg s’appelle « Changement climatique ».

Certains des officiers ont posé la question d’un changement de cours. « Trop cher » leur a-t-on répondu : il faudrait indemniser les passagers, etc., bref, de grosses dépenses. On a cependant pris la résolution de réduire l’allure, mais elle n’a guère été appliquée. Pendant ce temps, dans la luxueuse Classe affaires, l’orchestre joue et les passagers dansent. En Classe économique les gens suivent avec passion, à la télévision, le championnat de football. Un groupe de jeunes indignés protestent, et exigent une autre route, mais leur voix est couverte par le bruit de l‘orchestre et de la télévision.

Certains passagers, aussi bien en Classe affaires qu’économique, sont inquiets. Très inquiets même. Ils savent qu’un certain nombre de passagers clandestins ont réussi à monter sur le transatlantique. Ils se mobilisent activement pour les pourchasser et les jeter à la mer. Une minorité philanthropique propose qu’on leur donne un gilet de sauvetage avant de les abandonner dans l’océan. C’est encore en discussion.

Pendant ce temps, le nouveau Titanic avance, inexorablement, vers son iceberg.

Cette allégorie tragicomique peut servir à illustrer la situation de notre civilisation (capitaliste industrielle moderne) face à la menace, de plus en plus évidente, de la catastrophe écologique, à savoir d’un changement climatique irréversible et incontrôlable, mettant en péril les fondements même de la vie en général, et de la vie humaine en particulier. N’y aurait-il pas là une aliénation de l’humanité tout entière, incapable de parer au danger imminent ? Continuer à lire … « Crise climatique et aliénation »

« Eco-terrorisme » : les luttes écologistes dans le viseur du ministère de l’intérieur 

Mardi 20 décembre dernier, au début des vacances de Noël les plus chaudes jamais enregistrées, le journal Le Parisien publiait les bonnes feuilles d’un mystérieux rapport des Renseignements Territoriaux, « fuité » à dessein, sous le titre tapageur : « l’inquiétant virage radical des activistes écologistes ».

Cette étrange habitude des « services de sécurité » français de communiquer, sans en avoir l’air, sur leurs intentions, sonne une fois encore comme un test en vue d’une nouvelle salve répressive. Un test qui s’adresse en réalité à chacun·e d’entre nous, qui avons participé, d’une manière ou d’une autre, aux luttes écologistes des dernières années. 

Ce « virage radical » des écolos serait donc le fait des manœuvres cachées d’un regroupement d’« ultra-gauche » récemment converti à la cause écologiste, sournoisement dissimulé sous l’enseigne « Les Soulèvements de la Terre », et non le signe de la radicalité de la situation dans laquelle nous sommes toutes et tous prises jusqu’au cou. La multiplication des actions de résistance écologique ou paysanne ces dernières années s’expliquerait par l’agitation de quelques « vieux routiers » de Notre-Dame-des-Landes, tout à leur appétit insatiable d’actions « violentes », plus que par un sursaut de dignité, venant d’un peu partout, devant l’écrasante évidence de la catastrophe. Rien à voir non plus, si on en croit ce rapport, avec la complaisance manifeste des gouvernements successifs vis-à-vis des responsables identifiés de cette catastrophe, ni avec la macabre fuite en avant de l’industrie du béton ou du lobby agro-industriel.  Continuer à lire … « « Eco-terrorisme » : les luttes écologistes dans le viseur du ministère de l’intérieur « 

La crise climatique, le capitalisme, le combat écologique et le syndicalisme

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La Centrale Nationale des Employés (CNE) regroupe en Belgique les employé.e.s affilié.e.s au syndicat chrétien (le plus important du pays) dans le secteur prive francophone. C’est l’une des plus importantes centrales syndicales professionnelles du pays et elle est nettement située à gauche. Récemment, la CNE a publié une ample brochure (80 pages) sur la vision et l’implication syndicales dans le combat écologique. Ce document se conclut par une interview de Daniel Tanuro, que nous reproduisons ici. La brochure est disponible en ligne [1] Continuer à lire … « La crise climatique, le capitalisme, le combat écologique et le syndicalisme »

« Qui aurait pu prédire la crise climatique ? » : Macron, ou l’écologie du renoncement (+ La fake news de Macron )

Voilà une belle prouesse. Il faut être diablement doué pour arriver à décevoir un auditoire qui n’attend pas grand chose de votre allocution télévisée. C’est pourtant l’exploit que vient de réaliser Emmanuel Macron lors de ses vœux à la Nation en laissant entendre que les « effets spectaculaires » du réchauffement climatique que la France a connu en 2022 étaient imprévisibles : « qui aurait pu prédire (…) la crise climatique aux effets spectaculaires encore cet été dans notre pays ? » a-t-il demandé. Climatologues, expert.es et militant.es pour le climat, pour la plupart tombés de leurs chaises, ne s’en sont toujours pas remis.

Précisons immédiatement : cette phrase n’a rien d’anodin. On ne parle pas ici d’une petite phrase captée au débotté et au détour d’un dialogue spontané. Non, on parle ici d’une phrase d’un discours de vœux, soit l’un des discours les plus relus et corrigés de l’année. Relu et corrigé par le Président de la République lui-même, mais aussi par plusieurs de ses conseillers, avant que ce discours soit mis sur prompteur, enregistré et que l’allocution soit validée pour diffusion. Que cette phrase hallucinante – également présente dans la version écrite des vœux – ait été maintenue n’est donc pas une maladresse fortuite. Continuer à lire … « « Qui aurait pu prédire la crise climatique ? » : Macron, ou l’écologie du renoncement (+ La fake news de Macron ) »

AGISSONS ! Manifeste pour la biodiversité, la justice sociale et écologique

Cela fait 50 ans que l’ONU organise des conférences internationales pour débattre des enjeux environnementaux. Le cycle de négociation intergouvernementale des COP pour la mise en œuvre des conventions sur le climat et la biodiversité a été lancé il y a 30 ans. Pourtant, aucun de ces processus techniques et diplomatiques n’est en mesure de freiner la disparition massive d’espèces animales et végétales, et de faire face à l’urgence climatique.

Les peuples de la Terre, et particulièrement les peuples autochtones, ont conscience depuis longtemps des constats scientifiques qui s’accumulent désormais dans les nombreux rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) : les émissions de gaz à effet de serre se poursuivent, la température de la planète continue d’augmenter, la biodiversité animale et végétale s’amenuise chaque jour davantage en raison de l’extinction de plus en plus massive des différentes espèces.

Le temps n’est plus au marchandage et aux spéculations. Le temps est à l’action. Continuer à lire … « AGISSONS ! Manifeste pour la biodiversité, la justice sociale et écologique »

La Via Campesina : Réflexions sur la COP27

Bagnolet, décembre 2022 | 

Une autre COP de l’ONU sur le climat est passée – la 27e pour être précis – et les soi-disant « négociateurs » de la crise climatique mondiale ont une fois de plus prouvé qu’ils ne voulaient pas ou ne pouvaient pas limiter le règne des capitalistes des combustibles fossiles, des multinationales de l’agrobusiness ou de leurs amis de la haute finance. Pour la Via Campesina, le mouvement paysan mondial enraciné dans les luttes territoriales pour les droits des paysan·nes et la souveraineté alimentaire dans le monde entier, la COP27 a été un nouveau rappel troublant des limites réelles de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), qui n’a guère fait plus que de la publicité pour les questions essentielles de l’adaptation, de l’atténuation et du « fonds pour les pertes et dommages », toujours vide.

En même temps, la COP de cette année a été une nouvelle occasion pour les personnes les plus touchées par les crises actuelles (femmes et jeunes ruraux, peuples autochtones, paysan·nes sans terre, travailleur·euses agricoles migrant·es et autres personnes en première ligne du chaos climatique) de converger dans la lutte avec nos alliances sœurs dans le grand mouvement pour la Justice climatique et d’interpeller les multinationales de l’agrobusiness pour leur utilisation et leur abus d’une crise qu’elles ont en grande partie créée. Trop c’est trop  ! Non aux fausses solutions des multinationales dans la CCNUCC ! Souveraineté alimentaire pour la Justice climatique maintenant ! Continuer à lire … « La Via Campesina : Réflexions sur la COP27 »

Pour de nouvelles pratiques de débat démocratique sur les enjeux écologiques !

La condamnation sans nuance des actions dites de désobéissance civile à laquelle nous assistons depuis quelques semaines procède d’une indignation en partie jouée et comme souvent sélective. Portée par un spectre politique qui va de la majorité gouvernementale jusqu’à l’extrême-droite, elle se présente en garant d’un ordre social figé. Pour autant, ces réactions révèlent aussi une incompréhension, plus ou moins forte, parfois sincère, des enjeux actuels de la lutte contre les changements climatiques et pour la préservation des écosystèmes.

Il y a urgence à s’abstraire des outrances, de celles qu’affectionne notamment le ministre de l’Intérieur, dont la préoccupation principale semble de cliver toujours plus dangereusement. La fabrication d’un nouveau vocable disqualifiant, « l’écoterrorisme » est à cet égard, éclairante. Un tel terme aurait pu naître comme d’autres avant lui dans les médias d’extrême-droite, mais c’est un membre du Gouvernement qui s’y est essayé, accolant le spectre du terrorisme – dont il n’est nul besoin de souligner la peur qu’il entraîne par nature – aux mobilisations écologiques. Continuer à lire … « Pour de nouvelles pratiques de débat démocratique sur les enjeux écologiques ! »

Lettre ouverte à Emmanuel Macron : obtenir de l’UE un retrait conjoint et coordonné du traité sur la charte de l’énergie

La France a officiellement notifié sa volonté de retrait du Traité sur la charte de l’énergie (TCE), qui sera effective dans un an. Mais la bataille pour neutraliser les effets nocifs du TCE n’est pas finie. Une vingtaine d’organisations françaises de la société civile (parmi lesquelles ActionAid, Aitec, Attac, Bloom, Confédération paysanne, Collectif Stop CETA-Mercosur, France Nature Environnement, Greenpeace, LDH, etc) ÉCRIVENT À EMMANUEL MACRON ET AU GOUVERNEMENT FRANÇAIS POUR LEUR DIRE : « retirer la France du TCE c’est bien, en sortir conjointement et de façon coordonnée à l’échelle de l’UE, c’est mieux ». Raison pour laquelle ils les appellent à rendre publique la lettre rendant officiel le retrait de la France du TCE et à oeuvrer de façon volontariste et déterminée pour un retrait conjoint et coordonné de l’ensemble des Etats européens et de l’UE de ce traité si nocif, meilleure option pour en juguler les clauses les dangereuses pour les politiques de transition énergétique. Continuer à lire … « Lettre ouverte à Emmanuel Macron : obtenir de l’UE un retrait conjoint et coordonné du traité sur la charte de l’énergie »

Déclaration sur les mécanismes de règlement des différends entre investisseurs et Etats (ISDS) et le climat

Les organisations de la société civile (dont le CETRI) appellent les gouvernements à éliminer la menace que les mécanismes de règlement des différends entre investisseurs et États (RDIE – ISDS) font peser sur le climat. La déclaration suivante expose nos principales préoccupations et revendications. Nous souhaitons faire pression sur nos gouvernements à l’heure de la COP 27.

Les mécanismes de règlement des différends entre investisseurs et États (RDIE – ISDS) menacent l’action climatique. Alors que s’ouvre la conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 27), nous appelons les gouvernements du monde entier à mettre fin à ce dispositif injuste et dangereux.

Nombre d’accords de commerce et d’investissement comprennent des mécanismes ISDS. Ceux-ci permettent aux entreprises transnationales de poursuivre les gouvernements devant des juridictions opaques, en dehors des systèmes juridiques nationaux, lorsqu’elles considèrent que des évolutions législatives et normatives réduisent leurs profits. Continuer à lire … « Déclaration sur les mécanismes de règlement des différends entre investisseurs et Etats (ISDS) et le climat »

La crise est-elle seulement climatique en Océanie ?

Dans le cadre de la COP27, Françoise Caillard analyse les défis féministes face à la militarisation accrue de la région

Le cadre de mon intervention se situe dans une approche de décolonisation et de déconstruction patriarcale. L’Océanie est une des régions les plus vastes du monde. C’est un continent discret et pourtant riche en cultures, en traditions et bien sûr en biodiversité. Il comprend actuellement 25 pays répartis en plusieurs régions [1]. Parmi eux 14 pays sont indépendants tandis que trois pays francophones sont sous tutelle française : la Polynésie française (Tahiti), Wallis et Futuna et la Nouvelle-Calédonie.

Le déchainement de crises successives
Une crise en chasse une autre. Certains parlent aujourd’hui de « permacrise ». Après deux ans de pandémie, c’est l’invasion de l’Ukraine par la Russie qui survient. Puis plus près de nous, c’est les tensions entre les États unis et la Chine autour de Taiwan, avec, en toile de fond, toujours, les impacts du changement climatique.

Dans un monde aussi anxiogène, les océaniens ont de plus en plus de difficulté à trouver du sens à cette masse de crises. Ils essaient tant bien que mal de tirer leur épingle du jeu.

L’Océanie a toujours été confrontée à de multiples crises, la plupart d’origine extérieure. Elles sont d’ordre sanitaire – rougeole et covid –, social – le colonialisme, racisme, exclusion et des inégalités –, identitaire – la misère culturelle par manque de repère des jeunes –, politique – colonialisme puis néo colonialisme et aujourd’hui impérialisme sur fond de menace de conflit armé –, economique  – dépendance alimentaire – et, enfin, climatique – insécurité physique humaine.

Notre approche féministe de la crise climatique ne peut donc être dissociée des autres crises dites « d’importations » subies par les populations océaniennes. Continuer à lire … « La crise est-elle seulement climatique en Océanie ? »

Après les inondations catastrophiques, le Pakistan réclame des « réparations climatiques » 

L’été 2022 a été l’un des plus cruels qu’ait connu le Pakistan. À partir du mois de juin, le pays a été dévasté par des inondations d’une gravité sans précédent. Au mois de septembre, un tiers du Pakistan se trouvait sous les eaux et plus de 1 500 personnes étaient mortes, dont 500 enfants au moins, selon l’ONU. Selon les estimations, jusqu’à 30 millions de personnes seraient sans abri. Il faudra attendre encore six mois pour que les eaux se retirent complètement, laissant derrière elles des terres rendues incultivables.

Le pays subit dans le même temps une hausse des prix du carburant, une inflation galopante, une crise énergétique et une insécurité alimentaire massive, exacerbée par la guerre en Ukraine. Continuer à lire … « Après les inondations catastrophiques, le Pakistan réclame des « réparations climatiques » « 

Fin du monde et fin du mois sont plus que jamais un même combat

Après sa démission du gouvernement français en 2018, Nicolas Hulot avait souligné l’importance de « combiner les problèmes de fin du mois avec les problèmes de fin du monde » [1]. A l’époque, ces enjeux étaient considérés comme difficilement conciliables, après que la hausse du prix du carburant exacerbée par la taxe carbone ait débouché sur le mouvement des Gilets Jaunes en France.

Aujourd’hui, la flambée des prix des énergies fossiles et la succession d’inondations et de sécheresses remettent brutalement cette question à l’avant-plan. D’une part, les conséquences de la pandémie de Covid-19 et de la guerre en Ukraine ont rendu le coût du chauffage, de l’électricité et du carburant impayable pour les ménages vulnérables. D’autre part, l’intensification des catastrophes climatiques affecte en particulier les plus pauvres et rend plusieurs endroits du monde de plus en plus difficilement habitables. La crise énergétique s’ajoute au changement climatique pour faire de la résolution des problèmes de fin du monde et de fin du mois un défi plus urgent que jamais.   Continuer à lire … « Fin du monde et fin du mois sont plus que jamais un même combat »

COP27 : quelques textes

  • Maxime Combes : Que peut-on attendre de la COP27 ? Entre espoirs impossibles et déceptions certaines
  • La terre brûle, la COP se noie
  • Daniel Tanuro : COP27 : nouveau sommet du greenwashing, du capitalisme vert et de la répression
  • Egypte-COP27 : « La vision promue est celle d’une transition subordonnée au profit privé, notamment par la poursuite de la privatisation de l’eau, de la terre… ». Entretien avec Hamza Hamouchene
  • Cessez de financer la catastrophe climatique ! Les grandes banques font partie du problème, pas de la solution

Que peut-on attendre de la COP27 ?
Entre espoirs impossibles et déceptions certaines

La conférence annuelle de l’ONU sur le climat (COP27) débute ce dimanche 6 décembre à Charm-El-Cheikh (Egypte) pour 15 jours de négociations. Vous lirez d’un côté que les COP ne servent plus à rien. De l’autre, que cette COP27 est décisive pour les pays africains ou pour « assurer la justice climatique ». Bercées entre espoirs impossibles et déceptions certaines, ces approches ne peuvent qu’alimenter des formes de résignation, d’impuissance ou de démoralisation collectives. Continuer à lire … « COP27 : quelques textes« 

Darmanin et « l’écoterrorisme » : quand l’insupportable s’ajoute à l’inacceptable

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En utilisant sciemment ce terme outrancier, Gérald Darmanin fait le choix d’une provocation calculée, tout en recourant à un amalgame typique des méthodes répressives : les manifestations sont nécessairement violentes et les manifestant·es sont des terroristes. C’est un signe inquiétant révélateur d’une dérive dangereuse de criminalisation des mouvements sociaux et écologiques, à l’heure même où les urgences sociales et climatiques se font plus pressantes.

Manifester est un droit constitutionnel et un outil de lutte sociale et collective parmi d’autres. Et cette manifestation était déclarée dans les règles depuis plusieurs semaines. Mais elle a été interdite quelques jours avant, alors que l’organisation était déjà lancée et, surtout, que son motif était et demeure parfaitement légitime. Cette décision d’interdiction a été rapidement suivie de l’envoi de très nombreux gendarmes, du déploiement d’un dispositif disproportionné et dangereux [1], et de déclarations intransigeantes et très dures de la part de la préfecture. Continuer à lire … « Darmanin et « l’écoterrorisme » : quand l’insupportable s’ajoute à l’inacceptable »

La sobriété sans égalité, c’est l’austérité pour les plus pauvres

A l’heure où la catastrophe climatique s’aggrave, les tensions géopolitiques s’accentuent et les prix de l’énergie s’envolent, le plan sobriété sur lequel le gouvernement travaille depuis des mois était plus qu’attendu. Il est plus que décevant. L’objectif est louable : réduire la consommation d’énergie en France. L’ambition est haute : -10% d’énergie consommée d’ici 2024, et -40% d’ici à 2050. Le principe général est même compréhensible : essayer d’embarquer tout le monde dans l’aventure. Par contre, les voies et les moyens proposées ne sont pas à la hauteur des enjeux. Continuer à lire … « La sobriété sans égalité, c’est l’austérité pour les plus pauvres »