Il ne fait aucun doute qu’en tant que Syriens, au cours des douze dernières années, nos capacités individuelles et collectives de patience, de tolérance, d’endurer les « traumas » et autres chocs psychologiques, de vivre horreurs et malheurs ont été mis à l’épreuve. Cela va de l’expérience de subir la violence systématique du régime d’Assad contre les individus lors des rassemblements pacifiques des premiers mois de la révolution en 2011, jusqu’à devoir faire face aux conséquences de la guerre totale sur des sociétés entières, jusqu’à entrer dans l’enfer de l’expérience de l’arrachement à la maison, au quartier, à la ville et à la patrie, et à devoir supporter les fardeaux du déplacement et de l’asile avec leur lot d’humiliation chez nos frères arabes, et les difficultés chez nos frères étrangers, jusqu’à assumer, petit à petit, l’idée que notre ruine était non seulement colossale, mais qu’elle serait de longue durée, sinon éternelle.
Tout cela, nous l’avons éprouvé et l’éprouvons quotidiennement chacun dans notre exil, qu’il soit à l’intérieur ou à l’extérieur de la Syrie, en y faisant face avec plus ou moins de succès. Continuer à lire … « Bachar Al-Assad au Sommet de la Ligue arabe : « anatomie d’un crime » (+ autre texte) »