Lettre ouverte pour la Journée mondiale pour la santé des femmes et la santé menstruelle

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Voici copie de la lettre que plus de 200 organisations adressent à la ministre Martine Biron, afin de faire de la lutte contre la précarité menstruelle une réelle priorité au gouvernement du Québec et dans toute la société québecoise.

Madame la Ministre responsable de la Condition féminine,

Nous vous demandons de faire de la lutte contre la précarité menstruelle une priorité, car il est inacceptable que quiconque au Québec puisse manquer de produits menstruels.

Favorisant l’égalité, la dignité et la santé des femmes et de toutes les personnes menstruées, l’équité menstruelle doit être considérée comme un droit et bénéficier en priorité aux populations les plus vulnérables, par exemple les membres de la communauté étudiante, les responsables de famille monoparentale, les personnes autochtones, immigrées ou incarcérées, les personnes avec un handicap ou en situation d’itinérance, ou encore celles vivant en régions rurales et éloignées.

De la puberté à la ménopause, soit pendant 38 ans environ, les femmes cisgenres et d’autres personnes menstruées, telles que certains hommes trans, personnes non binaires ou intersexes, ne peuvent se soustraire à la gestion du flux menstruel et y consacrent, en moyenne, 6000 $. Une somme conséquente qu’une personne sur trois au Canada peine à assumer et que les personnes non menstruées peuvent utiliser pour l’achat d’autres produits répondant aux besoins essentiels ou investir dans leur éducation ou leurs loisirs. Continuer à lire … « Lettre ouverte pour la Journée mondiale pour la santé des femmes et la santé menstruelle »

Solidaires ? La gauche québécoise et les livraisons d’armes à l’Ukraine

Peut-on être solidaire avec un peuple dont le territoire est envahi par une puissance étrangère, quotidiennement bombardé, tout en ignorant ses revendications, en s’opposant à ce qu’il puisse se défendre et en exigeant, contre sa volonté, qu’il négocie au plus vite avec ses agresseurs ? En d’autres termes, la solidarité internationale suppose-t-elle aujourd’hui de convaincre certains peuples de capituler et d’accepter leur soumission que ce soit au nom de leur propre intérêt, de l’intérêt général, de la paix internationale, de l’écologie ou d’une révolution socialiste à venir ?

C’est dans tous les cas la position défendue par la grande majorité des organisations de la gauche québécoise ; cette gauche qui, historiquement, se réclame du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, de la solidarité ouvrière et féministe. Continuer à lire … « Solidaires ? La gauche québécoise et les livraisons d’armes à l’Ukraine »

8 mars 2023. Quelques textes venant du Québec

  • Résistances féministes
  • Sous le thème : Résistances féministes (8 mars 2023)
  • Déclaration de l’Union des Africains du Québec et amis solidaires de l’Afrique (uaqasa), Canada à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes (jif)
  • Des regroupements féministes, en solidarité avec le Collectif 8 mars
  • Une pétition pour soutenir les familles sans place en garderie est lancée sur le site de l’Assemblée Nationale

Résistances féministes
Le thème du 8 mars cette année au Québec est Résistances féministes.
Ce thème ouvre directement sur les luttes des femmes d’ici et d’ailleurs.

Mais résistances à quoi ?
La conjoncture politique mondiale est loin de mettre les droits des femmes de l’avant. Les crises économiques, environnementales, sociales, fragilisent l’autonomie des femmes et leur place dans la société.

L’inflation généralisée oblige les femmes à encore plus de gymnastique pour tenir les ménages en équilibre. Leur place sur le marché du travail voit leur rémunération réelle baisser avec l’inflation. Les mécanismes d’indexation n’étant presque qu’inexistants, la situation sera difficile à rattraper sinon par le bas. Les femmes gagnent toujours 80% du salaire des hommes. Quant à la retraite, la situation française démontre bien les mécanismes pernicieux qui font que les femmes, à cause du travail à temps partiel, des périodes d’accouchement, du prendre soin des enfants, reçoivent moins que les hommes en bout de parcours. Les mécanismes PCR mis en place au Canada pendant la COVID-19 ont aussi montré que vivre avec un chèque d’aide sociale, c’est vivre sous un minimum vital. Et les femmes en sont majoritairement bénéficiaires tout comme plusieurs personnes réfugiées. Les femmes en situation de handicap subissent aussi les impacts des coupures de service. Continuer à lire … « 8 mars 2023. Quelques textes venant du Québec »

COVID-19 : la transmission en milieu de travail existe encore

La pandémie mondiale de la COVID-19 a bouleversé l’ensemble de la société et ses pratiques. La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) s’est heureusement ajustée à cette nouvelle réalité afin de faciliter la reconnaissance de la COVID-19 comme lésion professionnelle. Par la même occasion, elle a contribué à limiter la pression sur notre système de santé.

Or, nous apprenons que la CNESST s’apprête dès le 1er mars prochain à revenir à un cadre plus conventionnel qui rendra beaucoup plus difficile la reconnaissance d’une lésion professionnelle en ce qui concerne la COVID-19. Nos organisations s’inquiètent des répercussions directes et immédiates de cette décision sur l’engorgement de notre réseau de la santé et des services sociaux. Continuer à lire … « COVID-19 : la transmission en milieu de travail existe encore »

Résistances féministes et urgences climatiques

En refusant d’adopter une motion dans le cadre du 8 mars, l’Assemblée nationale a rejeté une occasion de reconnaître la multiplicité et la diversité des luttes féministes au Québec.

De génération en génération, dans la rue ou dans l’espace privé, des féministes luttent tous les jours pour faire respecter leurs droits. D’une riche diversité, alimentées par leur colère et nourries par leur sororité, elles s’unissent – ne veulent plus négocier – et ne resteront certainement pas silencieuses. L’urgence climatique fait partie des enjeux actuels qui interpellent les féministes dans la pluralité des résistances qui les animent.

De par leurs impacts environnementaux néfastes, certains projets accentuent la crise climatique et creusent les fossés entre les femmes et les hommes, ainsi qu’entre les femmes elles-mêmes. Des liens existent entre la pauvreté chez les femmes – plus grande que chez les hommes – et l’augmentation de leur vulnérabilité face aux changements climatiques, notamment les canicules. Continuer à lire … « Résistances féministes et urgences climatiques »

La FTQ aux devants – Déclaration de politique sur la pandémie de COVID-19

Dans le cadre de son 33e congrès qui se tient du 16 au 19 janvier 2023, la FTQ publie une déclaration de politique sur la pandémie de COVID-19. Cette déclaration de la FTQ est un texte important à lire et à discuter. Elle fait un bilan étoffé de la gestion que les partis au pouvoir ont fait de la pandémie de la COVID-19. Elle pointe ce qui doit être changé dans la société québécoise pour en faire une société plus juste et plus solidaire. Elle met en discussion des résolutions militantes sur les différentes tâches qui sont devant la Centrale et l’ensemble des mouvements sociaux militants au Québec. [PTAG]

ftq-33e-congres-declaration-politique Continuer à lire … « La FTQ aux devants – Déclaration de politique sur la pandémie de COVID-19 »

95% des Afghan.e.s souffrent de la faim, tandis que le Canada, après avoir envahi et dévasté leur pays bloque toujours l’aide

Alors que l’Afghanistan s’efforce à gérer ses multiples crises sociales et économiques résultant de décennies de guerre et des sanctions occidentales qui ont suivi, le gouvernement canadien empêche toujours les organismes de bienfaisance de livrer des envois de nourriture et d’aide médicale indispensables à la population souffrante.

Plus tôt en 2022, l’administration américaine a saisi $7 milliards à la banque centrale afghane, privant Kaboul des fonds dont elle a besoin pour gérer un nombre de crises urgentes de l’approvisionnement alimentaire et des soins de santé.

Le 15 mars, les Nations Unies a rapporté :
« Le pourcentage stupéfiant de 95% des Afghan.e.s ne mangent pas à leur faim, ce chiffre passant à près de 100% dans les foyers dirigés par une femme… [Le coordinateur humanitaire] a brossé un tableau des salles d’hôpital remplies d’enfants souffrant de malnutrition, dont beaucoup pèsent à âge d’un an ce qu’un enfant de six mois pèserait dans un pays développé, avec certain.e.s « si faibles qu’ils et elles sont incapables de bouger » ».
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Il est temps de mettre fin à la violence fondée sur le genre au travail

Une employée d’un centre d’appels est la cible d’injures de la part d’un client. Une infirmière rentre du travail avec des ecchymoses et un uniforme de travail déchiré après avoir été attaquée par un patient agité. Une serveuse est harcelée par un client régulier. Ces histoires sont le lot quotidien de plusieurs travailleuses et travailleurs partout au Canada – et malheureusement, les mesures de protection actuelles se révèlent insuffisantes.

Ces trois dernières décennies, lors des 16 jours d’activisme contre la violence fondée sur le genre, des individus et des groupes du monde entier ont réclamé des mesures destinées à prévenir et à éliminer toutes les formes de violence fondée sur le sexe à l’égard des femmes et des filles.

Cette année, nous mettons en lumière le phénomène inquiétant et croissant du harcèlement et de la violence exercés par des tiers dans le monde du travail. Continuer à lire … « Il est temps de mettre fin à la violence fondée sur le genre au travail »

6 décembre : quand la haine perdure

Le 6 décembre 1989, 14 femmes sont assassinées par un misogyne à l’école Polytechnique de Montréal, parce qu’elles ont choisi, en toute liberté, d’aller là où les confrères sont plus nombreux que les consœurs. Celles qui aspiraient à travailler en génie ne pourront finalement jamais réaliser leur rêve d’un monde différent. Il suffit de repenser à cette terrible journée pour avoir des frissons. Et pas seulement pour le traumatisme collectif que nous a causé cette tragédie, non : parce que la haine des femmes est de plus en plus décomplexée. Continuer à lire … « 6 décembre : quand la haine perdure »

L’affaire Julien Lacroix : #Metoo, pour en finir avec le mythe des monstres

Un agresseur, c’est souvent un proche. C’est un ami, un conjoint, un parent, un professeur, un collègue de travail, une connaissance. Au Québec, plus de 95% des auteurs d’agression sexuelle connaissent leurs victimes. Les deux tiers des infractions sexuelles sont commis dans une résidence privée et 78% des victimes d’agressions à caractère sexuel sont des femmes et des filles.

Un agresseur a rarement les traits d’un monstre sorti tout droit de l’enfer. De toute façon, on ne laisse pas entrer les monstres chez soi. On ne fait pas confiance aux monstres. On déteste les montres.
Et pourtant, le mythe persiste. Celui des victimes qui mentent aussi.
Continuer à lire … « L’affaire Julien Lacroix : #Metoo, pour en finir avec le mythe des monstres »

12 jours d’action contre les violences faites aux femmes 2022

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Après 1 an d’attente, la campagne « 12 jours d’action contre les violences faites aux femmes » est de retour ! Nous avons le plaisir de vous annoncer que la thématique cette année sera : « Transformer pour guérir, guérir pour transformer : Déracinons les violences » Continuer à lire … « 12 jours d’action contre les violences faites aux femmes 2022 »

Les violences vécues par les femmes en politique : un enjeu urgent et structurel

En pleine campagne électorale, certains enjeux semblent être moins prioritaires que d’autres dans les débats et les réflexions politiques. En début de campagne, on a brièvement entendu parler de harcèlement, mais sans profondeur ni des actions concrètes pour lutter contre cet enjeu qui touche particulièrement les femmes. Continuer à lire … « Les violences vécues par les femmes en politique : un enjeu urgent et structurel »

Élections du Québec 2022 : Revendications féministes

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Les membres du RGF-CN, à leur rencontre du 12 mai 2022, ont adopté une plateforme de revendications dans le cadre des élections provinciales de 2022. Le RGF-CN ne favorise aucun parti politique en particulier. Cependant, il vise l’égalité entre les femmes et les hommes, entre les femmes elles-mêmes, la redistribution de la richesse, l’amélioration des conditions de vie des personnes les plus vulnérables et des mesures politiques concrètes pour un mode de vie respectueux de l’environnement. Continuer à lire … « Élections du Québec 2022 : Revendications féministes »

Garderies : Des décennies d’activisme ont ouvert la voie à une récente législation libérale, mais la bataille est loin d’être gagnée.

Cinquante ans d’activisme pour des services de garde d’enfants abordables portent enfin leurs fruits. L’an dernier, le gouvernement fédéral a annoncé le Plan pancanadien d’apprentissage et de garde des jeunes enfants, qui prévoit 30 milliards de dollars pour ramener les frais de scolarité des parents à 10$ par jour dans cinq ans ou moins. Des dépenses fédérales annuelles supplémentaires de 8,3 milliards de dollars pour la garde d’enfants après la période initiale de cinq ans sont également sur la table. Continuer à lire … « Garderies : Des décennies d’activisme ont ouvert la voie à une récente législation libérale, mais la bataille est loin d’être gagnée. »

Le fascisme est aussi canadien que la feuille d’érable

Le « Freedom Convoy » est la plus grande manifestation organisée par l’extrême droite canadienne depuis les années 1930. Il a envahi Ottawa avec une exubérance réactionnaire, agitant des drapeaux nazis, confédérés, Gadsden, Red Ensign et Maple Leaf, lançant des menaces de violence contre des opposants et rêvant de récupérer un Canada perdu mythifié. Bien que la politique de ce mouvement reste fluide, elle est reconnaissable comme la politique de l’extrême droite : un continuum qui inclut les fascistes et ceux qui occupent l’espace entre les fascistes et les conservateurs traditionnels, avec une approche plus agressivement raciste, coloniale, transphobe, anti politique syndicale et antilibérale que le courant dominant est prêt à approuver ouvertement. Continuer à lire … « Le fascisme est aussi canadien que la feuille d’érable »

Violence conjugale : 10 jours de congé payés pour les victimes, c’est un minimum

Des intervenantes des milieux syndical, politique et communautaire étaient rassemblées devant l’Assemblée nationale ce midi pour réclamer 10 jours de congé payés pour les victimes de violence conjugale. Continuer à lire … « Violence conjugale : 10 jours de congé payés pour les victimes, c’est un minimum »

Thèses sur la question nationale et linguistique

1. L’État canadien est une prison des peuples. Dès son origine, il s’est construit sur le dos des peuples québécois, amérindiens, inuit, acadien, métis, et des francophones hors-Québec qui ont tous été réduits à un statut subordonné et placé sous la domination de la bourgeoisie anglo-canadienne et de son État central à Ottawa. Ces nations continuent d’être opprimées plus de cent ans après la fondation de la Confédération. Cette oppression nationale s’exprime sur le terrain politique par la négation de leur droit à l’auto-détermination ; les nations opprimées par l’État canadien se voient refusé le droit de décider librement de leur propre sort sur le plan linguistique, l’oppression nationale se manifeste par la domination de la langue anglaise au détriment des langues française ct autochtones. Sur le plan économique, 1’oppression se traduit par des revenus plus bas, un taux de chômage plus élevé, une incidence plus forte de la pauvreté, une plus grande vulnérabilité aux crises capitalistes, et généralement, la relégation au statut de citoyen-ne-s de deuxième ou troisième classe. Continuer à lire … « Thèses sur la question nationale et linguistique »

Des ratios et des femmes

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À l’heure où l’on se parle, être professionnelles en soins est tout un défi, que ce soit en raison de la surcharge de travail, du manque de main-d’œuvre, des conditions difficiles ou de la non-reconnaissance de notre expertise et de l’importance de notre rôle pour la société. Les quelques centaines d’arrêtés et de décrets, adoptés depuis 2 ans par le gouvernement, en sont un bon exemple. En bafouant les conventions collectives de façon aussi importante et pendant aussi longtemps, on voit bien que le gouvernement préfère s’arroger des pouvoirs exceptionnels et temporaires plutôt que de s’attaquer au problème de fond. Les décideurs s’en remettent aux anges gardiennes, en majorité des femmes, qui ont le cœur sur la main et qui feraient ce métier par « vocation ». Ils comptent sur ce dévouement pour que les professionnelles en soins en fassent toujours plus, malgré des conditions de travail qui se dégradent constamment. Continuer à lire … « Des ratios et des femmes »

L’avortement est un droit et doit le rester !

La menace au droit à l’avortement qui plane aux États-Unis ces jours-ci ne nous surprend pas, pourtant elle doit vivement et collectivement nous alarmer. Si la Cour suprême américaine venait à invalider l’arrêt « Roe versus Wade » en juin prochain, texte qui constitue le fondement du droit à l’avortement américain, il s’agirait d’un retour en arrière de 50 ans ! Chaque État pourra alors choisir sa propre législation et ce sont 26 États conservateurs qui sont prêts à interdire complètement l’avortement. Continuer à lire … « L’avortement est un droit et doit le rester ! »

Pour les droits de toutes les femmes ! 

Au Québec, des dizaines de milliers de personnes n’ont pas accès au système de santé. Ce sont les personnes migrantes à statut précaire qui, même si elles résident, travaillent et paient des impôts au Québec, n’ont accès ni au régime d’assurance maladie ni à l’assurance médicaments publique. Elles n’ont pas, non plus, accès au réseau de garderies subventionnées, au logement subventionné, ni aux mesures d’aide en employabilité.

L’impact de ces réalités est particulièrement grave pour toutes les femmes migrantes à statut précaire (MSP). Lors d’une grossesse, pour leur santé reproductive et sexuelle ou parce qu’elles ont des enfants en bas âge, ces femmes subissent les graves conséquences de ces décisions politiques. De plus, avec la pandémie, la précarité des femmes MSP a empiré : avec le report systématique des audiences d’acceptation du statut est venue l’impossibilité de se projeter dans le futur. Continuer à lire … « Pour les droits de toutes les femmes ! «