Les ukrainiens payent de leurs vies le cynisme des uns et la barbarie des autres

Dans les carnets de guerre précédents, nous avions abordé le rôle des occidentaux et de l’Otan après l’effondrement de l’URSS [1]. Nous avions également rappelé les différents engagements de la fédération de Russie à respecter les frontières internationalement reconnues, fait un rapide tableau des huit guerres précédemment menées par le successeur de Eltsine, esquissé une chronologie des évènements depuis avril 2021, attiré l’attention sur les multiples dangers de « dérapages nucléaires » de cette guerre, puis ébauché une première chronologie des faits, y compris militaires.

Nous avions également tenté de montrer en quoi, selon nous, l’anschluss de la RDA en 1990 avait été fondateur d’un nouvel ordre politico-militaire en Europe – une ostpolitik dont l’Allemagne réunifiée allait être le fer de lance – et en quoi il avait constitué le point d’orgue d’une contre-révolution internationale des néolibéraux débutée en 1973, ce qui avait encouragé certains à écrire que la fin de l’Histoire était arrivée. Il reste que cela avait largement fait école dans le gouvernement Eltsine et donné naissance à une kleptocratie oligarchique et maffieuse aujourd’hui disparue ou en voie de disparition [2]. Il resterait à entreprendre à grands traits une histoire de la fédération de Russie depuis 1991 afin, d’une part, d’esquisser l’anthropologie politique d’une population qui a connu un parcours peu commun depuis un siècle ; d’autre part d’étudier l’ascension et la construction d’un nouveau pouvoir qui a pris comme emblèmes la « Grande Guerre Patriotique », l’autocratie tsariste et la grandeur éternelle de l’empire russe. Toutes choses qui nous permettraient de mieux comprendre quelques uns des déterminants politiques majeurs de la situation. Continuer à lire … « Les ukrainiens payent de leurs vies le cynisme des uns et la barbarie des autres »

Des prisonniers de guerre « condamnés » à des peines de prison à l’issue de parodies de procès dans les territoires occupés par la Russie

En réaction à l’annonce du Comité d’enquête de la Fédération de Russie, qui a déclaré que trois prisonniers de guerre ukrainiens, dont le défenseur des droits humains Maxime Boutkevitch, ont été « reconnus coupables » de crimes de guerre par des « cours suprêmes » dans les régions de Louhansk et Donetsk occupées par la Russie et condamnés à de lourdes peines de prison, Denis Krivosheev, directeur adjoint du programme Europe de l’Est et Asie centrale à Amnesty International, a déclaré :
« Les condamnations de Maxime Boutkevitch, Viktor Pohozeï et Vladislav Chel à l’issue de ces parodies de procès doivent être considérées nulles et non avenues. » Continuer à lire … « Des prisonniers de guerre « condamnés » à des peines de prison à l’issue de parodies de procès dans les territoires occupés par la Russie »

Le syndicat Kuryer des coursiers résiste

Le dernier épisode de la lutte des livreurs de repas en Russie a été une grève de cinq jours qui s’est déroulé du 20 au 25 décembre 2022. Selon le syndicat Kuryer, qui a organisé l’action, environ 3 800 livreurs dans plus de quinze villes ont participé à la grève. Les travailleurs ont adressé leurs revendications au géant russe de la technologie Yandex, dont le service de livraison de repas, Yandex.Eats, s’est assuré un quasi-monopole sur le marché de la livraison de repas dans le pays après avoir racheté son principal concurrent, Delivery Club, en septembre 2022. La grève présente des similitudes avec les conflits avec des entreprises comme UberEats et Deliveroo dans d’autres pays européens. Les livreurs, qui sont officiellement des travailleurs indépendants, réclament notamment l’introduction de contrats de travail avec Yandex, ainsi qu’une amélioration des salaires et des conditions de travail. Pendant la grève, des milliers de livreurs ont refusé de prendre des commandes via l’application mobile Yandex.Eats, perturbant ainsi le service dans plusieurs villes. Le syndicat des coursiers a également appelé les grévistes à « saboter le travail » des restaurants partenaires de Yandex en formant des files d’attente et en bloquant les caisses aux clients. Continuer à lire … « Le syndicat Kuryer des coursiers résiste »

La commission d’enquête des Nations unies sur l’Ukraine déclare que les crimes de guerre, les attaques aveugles contre les infrastructures et la torture systématique et généralisée témoignent d’un mépris pour les civils.

GENÈVE/ VIENNE (16 mars 2023) – Les autorités russes ont commis un large éventail de violations du droit international des droits des êtres humains et du droit international humanitaire dans diverses régions de l’Ukraine, dont beaucoup constituent des crimes de guerre, a déclaré la Commission internationale indépendante d’enquête sur l’Ukraine dans un nouveau rapport jeudi.

Ces crimes de guerre comprennent des attaques contre des civils et des infrastructures liées à l’énergie, des homicides volontaires, des détentions illégales, des actes de torture, des viols et d’autres violences sexuelles, ainsi que des transferts illégaux et des déportations d’enfants.

Les preuves recueillies par la Commission montrent que, dans les zones qu’elles contrôlaient, les autorités russes ont commis des homicides volontaires de civils ou de personnes non impliquées dans les combats (hors de combat), qui constituent des crimes de guerre et des violations du droit à la vie. Continuer à lire … « La commission d’enquête des Nations unies sur l’Ukraine déclare que les crimes de guerre, les attaques aveugles contre les infrastructures et la torture systématique et généralisée témoignent d’un mépris pour les civils. »

« Nous ne perdons pas espoir ». Les parents du militant des droits de l’homme Butkevich à propos de la « peine » dans la « LPR ».

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Maksym Butkevych, soldat ukrainien, militant des droits de l’homme et ancien journaliste de la BBC, a été condamné à 13 ans de prison par un « tribunal de la LPR ».

Au cours de l’été 2022, Maksym Butkevych, qui a combattu dans l’est de l’Ukraine au sein des forces armées ukrainiennes, a été fait prisonnier par la Russie.

Les parents de Maksym sont choqués par la nouvelle du soi-disant tribunal de la « LPR », mais ils ne perdent pas l’espoir que leur fils rentrera chez lui.

« Nous espérons, nous croyons, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour le ramener », a déclaré Oleksandr Butkevych à la BBC.

Maksym Butkevych, qui a aidé des centaines de migrant·es en Ukraine et défend les droits des êtres humains depuis des décennies, est présenté par les médias russes comme un « fasciste convaincu » et « le principal destructeur de régimes » au Kazakhstan et au Belarus.

La propagande russe a qualifié Maksym d’« espion britannique » simplement parce qu’il a travaillé pour la BBC. Continuer à lire … « « Nous ne perdons pas espoir ». Les parents du militant des droits de l’homme Butkevich à propos de la « peine » dans la « LPR ». »

« La restauration des frontières de l’Ukraine avec la Russie entraînera la cessation immédiates des hostilités »

Les Cahiers de l’antidote : Soutien à l’Ukraine résistante (Volume 17)

Soutien à l'Ukraine résistante, n°17

« J’ai toujours tâché de vivre dans une tour d’ivoire, mais une marée de merde en bat les murs, à la faire crouler », Gustave Flaubert, lettre à Ivan Tourgueniev, 13 novembre 1872.

Le 22 février, le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a ouvert la session de l’Assemblée générale de l’organisation internationale par ces mots : l’invasion de l’Ukraine par la Russie est « un affront à la conscience collective » avant de rappeler l’attachement de l’ONU à « la souveraineté, à l’indépendance, à l’unité et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine, dans ses frontières internationalement reconnues ». Le lendemain, l’Assemblée générale a exigé « de nouveau » que « la Fédération de Russie retire immédiatement, complètement et sans condition toutes ses forces militaires du territoire ukrainien à l’intérieur des frontières internationalement reconnues du pays ». Dans sa résolution, l’Assemblée appelait à la « cessation des hostilités » et soulignait « la nécessité de parvenir […] à une paix globale, juste et durable en Ukraine, conformément aux principes de la Charte des Nations unies [1]».

De son côté, dès le mois de novembre dernier, le président ukrainien avait formulé une proposition de paix en s’inspirant des mêmes principes : « Nous devons rétablir la validité du droit international – et cela sans aucun compromis avec l’agresseur. Car la Charte des Nations unies ne peut être appliquée de manière partielle, sélective ou selon son bon vouloir. La Russie doit réaffirmer l’intégrité territoriale de l’Ukraine dans le cadre des résolutions de l’Assemblée générale des Nations unies et des documents internationaux [2]. » Il ajoutait que « la Russie doit retirer toutes ses troupes et formations armées du territoire de l’Ukraine » et que la restauration des frontières de l’Ukraine avec la Russie entraînerait la « cessation réelle et complète des hostilités ». Il rappelait également une autre position : « Les pourparlers, quels qu’ils soient, doivent être menés de manière publique, et non pas en coulisses [3]. » Continuer à lire … « « La restauration des frontières de l’Ukraine avec la Russie entraînera la cessation immédiates des hostilités » »

Le nucléaire français sous emprise russe

Rapport-Greenpeace-Uranium

Alors que l’Assemblée nationale examinera lundi le projet de loi d’accélération du nucléaire, Greenpeace France publie aujourd’hui une investigation inédite sur les liens entre l’industrie nucléaire française et l’entreprise nucléaire russe Rosatom, qui démontre que la France est pieds et poings liés à la Russie. 

Le constat est accablant : Rosatom a la mainmise sur une grande partie des importations d’uranium naturel provenant du Kazakhstan et d’Ouzbékistan. Or ces dernières représentent près de la moitié de l’uranium naturel importé chaque année en France. La filière nucléaire française, loin d’être gage de la souveraineté énergétique française, est donc dépendante de la filière nucléaire russe à toutes les étapes du parcours de l’uranium, sans alternative crédible possible. Continuer à lire … « Le nucléaire français sous emprise russe »

Résistance Féministe en Russie

Après un an de guerre en Ukraine et à l’approche de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes, nous avons discuté avec Mira et Bella, du Mouvement socialiste de Russie (RSD, Secrétariat unifié), et Liliya Vezhevatova, l’une des coordinatrices de la Résistance antiguerre féministe (FAS).

Quelles formes de résistance à la guerre en Ukraine existe-t-il en Russie aujourd’hui ?
Mira : La résistance peut être divisée en trois branches. La première, la plus sûre, est la couverture de la façon dont la guerre affecte la société russe, la résistance à la propagande de Poutine. Ainsi, les informations se diffusent dorénavant plus activement sur Telegram : sur les blogs personnels de personnes célèbres et sur les chaînes spécialisées sur le sujet, comme Névoïna (Non-guerre). Néanmoins, il convient de noter que la sécurité de cette méthode de résistance ne peut être discutée qu’en comparaison avec d’autres.
Continuer à lire … « Résistance Féministe en Russie »

Exposition En Russie, des femmes contre la guerre, au risque de leur vie

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Exposition de 15 portraits de femmes russes qui résistent à la guerre en Ukraine et au régime de Poutine

Cette exposition, réalisée par l’association Russie-Libertés en partenariat avec le mouvement Résistance féministe anti-guerre et l’ONG Mémorial, présente 15 portraits de femmes russes qui s’opposent à la guerre en Ukraine et font l’objet, du fait de leur position anti-guerre, de persécutions par les pouvoirs publics russes. L’objectif des créateurs de ce projet est de donner de la visibilité à des cas de violations graves des droits humains en Russie, afin d’alerter la communauté internationale, les institutions et le public français sur le danger dans lequel se trouvent les opposantes russes à la guerre en Ukraine. En portant cette voix de la résistance féminine, il s’agit, par ce projet, de sensibiliser le public en France au sujet de l’opposition des femmes en Russie à la guerre en Ukraine. Continuer à lire … « Exposition En Russie, des femmes contre la guerre, au risque de leur vie »

« Combien de temps encore cela peut-il durer ? »

Un an s’est écoulé depuis le début de l’invasion russe en Ukraine. Lorsque tout a commencé, la propagande du Kremlin garantissait l’effondrement du « régime de Kiev » en quelques heures, la prise de la capitale ukrainienne en quelques jours, et que les dirigeants de l’Europe occidentale viendraient à genoux à Moscou. On nous a ensuite garanti que les Européens allaient geler sans le gaz russe. Toutefois, alors que l’hiver touche à sa fin, les propagandistes glorifient la patience du peuple russe, qui endurera sans un murmure toutes les épreuves qui le guettent. Un nouveau thème parmi les analystes pro-Kremlin est que la guerre se poursuivra pendant encore au moins dix ans; et en fait, pour toujours. Car personne ne promet que dans dix ans la situation s’améliorera.

L’inévitabilité de la défaite militaire est désormais manifeste, même pour nombre de ceux qui ont accueilli l’invasion avec enthousiasme et l’ont soutenue idéologiquement. Voir, par exemple, les récents discours du héros du « printemps russe » de 2014, Igor Guirkine – [alias Igor Ivanovitch Strelkov], ancien du FSB, ultra-nationaliste, qui avait joué un rôle important en 2014 lors de l’annexion du Donbass et de la Crimée – qui appelait auparavant à la mobilisation et à la guerre jusqu’à la victoire, et qui discute maintenant principalement de scénarios de défaite. Continuer à lire … « « Combien de temps encore cela peut-il durer ? » »

Ces entreprises françaises qui continuent à faire des profits en Russie

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Malgré les appels de Volodymyr Zelensky à « cesser d’être les sponsors de la machine de guerre », 89% des entreprises françaises ayant des filiales en Russie n’ont pas désinvesti. Parmi elles figurent Auchan, Leroy-Merlin et TotalEnergies.

Un an après le début de l’offensive de Vladimir Poutine en Ukraine, et malgré les pressions exercées tant par le gouvernement ukrainien, que par les ONG et une partie de l’opinion publique, les entreprises occidentales sont pour la majorité d’entre elles toujours présentes en Russie. D’après une récente étude menée par des universitaires suisses [1], seules 8,5% des entreprises de l’Union européenne et des pays du G7 possédant des participations dans des filiales russes avant le début de la guerre avaient commencé à s’en retirer en novembre 2022 [2]. Continuer à lire … « Ces entreprises françaises qui continuent à faire des profits en Russie »

Déportations d’enfants ukrainiens : la Cour pénale internationale ouvre une enquête

Cette infolettre est un peu particulière, elle ne vient pas signaler telle ou telle nouvelle publication.

Hier soir, Le Monde a annoncé que Karim Khan, le procureur de la Cour pénale internationale, avait décidé d’ouvrir une enquête sur les déportations d’enfants ukrainiens en Russie. Selon Le Monde, il envisage même « d’émettre des mandats d’arrêt » sur ces faits dans un avenir proche.

Il est inutile de souligner à quel point cet engagement de la Cour pénale internationale marque une étape importante dans un dossier sur lequel les humanités se sont particulièrement investies. Continuer à lire … « Déportations d’enfants ukrainiens : la Cour pénale internationale ouvre une enquête »

Une chaîne de guerres, une chaîne de crimes, une chaîne d’impunité : Les guerres russes en Tchétchénie, en Syrie et en Ukraine 

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Le Centre de défense des droits Memorial publie aujourd’hui un imposant rapport disponible en russe et en anglais sur le site https://ruswars.org/

Les auteurs О. Golubev, V. Malykhin, A. Cherkasov le présentent ainsi : 
« L’invasion massive de l’Ukraine par la Russie, lancée le 24 février 2022 [1], est un acte d’agression sans précédent dans l’histoire européenne depuis la Seconde Guerre mondiale [2]. Cette guerre est criminelle et terrible, et la réaction générale qu’elle suscite est compréhensible.

Cependant, cette guerre a été précédée par d’autres conflits armés avec une participation russe ouverte, certes de moindre ampleur, mais comparables dans les méthodes utilisées. Il est également important de noter que ces conflits armés ont parfois impliqué les mêmes acteurs, les mêmes unités et formations militaires, ainsi que les mêmes officiers et généraux. C’est le cas dans toute une série de conflits armés post-soviétiques antérieurs impliquant la Russie, parmi lesquels se distinguent la première et la deuxième guerre de Tchétchénie ainsi que le conflit armé en Syrie. Continuer à lire … « Une chaîne de guerres, une chaîne de crimes, une chaîne d’impunité : Les guerres russes en Tchétchénie, en Syrie et en Ukraine « 

Février 2023 – Tribune de Patrick Baudouin « Soutien au peuple ukrainien, un an après l’invasion russe », publiée sur Mediapart

Bien que la situation sociale et politique demeure fortement préoccupante dans notre pays, le présent éditorial se doit d’être consacré à l’Ukraine, un an après l’invasion de ce pays par les troupes russes. Rappel doit d’abord être effectué qu’il s’agit d’une guerre d’agression menée à l’encontre d’un Etat souverain. En pareil cas, la Charte des Nations unies, tirant les conséquences des horreurs de la Seconde Guerre mondiale, donne pouvoir au Conseil de sécurité, afin de rétablir la paix et la sécurité internationale, de fournir et mettre en œuvre tous les moyens d’ordre militaire nécessaires. Hélas le droit de véto dont dispose la Russie rend illusoire cette disposition. C’est pourquoi la Charte des Nations unies a aussi pris soin de réaffirmer le droit naturel de légitime défense de chacun des membres de l’ONU, dans le cas où il est l’objet d’une agression armée. Continuer à lire … « Février 2023 – Tribune de Patrick Baudouin « Soutien au peuple ukrainien, un an après l’invasion russe », publiée sur Mediapart »

Russie : torture et châtiment

La torture en Russie est un problème ancré dans l’histoire. L’héritage soviétique a massivement violé les droits de la population pendant des décennies des décennies durant : la répression stalinienne, les exécutions, la torture, le Goulag – tout cet arsenal continue de résonner dans le conscience de masse aujourd’hui. Le spectre de l’Union soviétique a été rappelé par le gouvernement actuel, et il est naturellement venu avec un ensemble complet de ces outils cannibales qui semblaient destinés à rester dans le siècle passé.

Ces dernières années, la torture est devenue encore plus ancrée dans le système des forces de l’ordre : la police, le comité d’enquête, le bureau du procureur, le service pénitentiaire et les tribunaux. Le problème de la torture est reconnu par tous, y compris les hauts fonctionnaires jusqu’au Président, qui s’est même exprimé à plusieurs reprises sur l’inadmissibilité de telles pratiques. Cependant, malgré cette inquiétude feinte, aucun changement systémique susceptible de conduire à une issue favorable n’a eu lieu. Mais peut-être n’ont-ils pas essayé du tout. Car la torture est l’un des outils les plus commodes dans le travail des forces de l’ordre.  Continuer à lire … « Russie : torture et châtiment »

Un an après l’invasion (+ autres textes)

  • Fred Leplat : Un an après l’invasion 
  • John McDonnell :« La question ukrainienne pour les socialistes »
  • France Blanmailland, Daniel Tanuro, Jean Vogel : Ce que la guerre a révélé sur la nature des sociétés ukrainienne et russe
  • Mémorial : Un an après l’invasion de l’Ukraine. Un bilan.
  • 24 février

Un an après l’invasion

Le vendredi 24 février 2023 marquera un an depuis que l’armée russe a envahi l’Ukraine sur ordre de Poutine et de son régime. Une année de souffrances indescriptibles et de bain de sang pour le peuple ukrainien. Des dizaines de milliers d’Ukrainiens sont morts, et des millions de civils sont réfugiés à l’étranger ou déplacés à l’intérieur du pays. D’innombrables crimes de guerre ont été commis par les troupes russes. La mort et la destruction infligées à l’Ukraine relèvent de la définition de génocide de l’ONU. Continuer à lire … « Un an après l’invasion (+ autres textes) »

Un plan de paix en dix points

Quelle paix pour l’Ukraine ?
Qui aurait pu prévoir, le 24 ou le 25 février 2022, qu’un an plus tard les Ukrainiens feraient l’objet d’une avalanche de propositions de paix et de cessez-le-feu de leurs ennemis mais aussi de leurs amis ? La réponse n’est pas difficile : pratiquement personne car tout le monde, ennemis mais aussi amis, ne croyait pas qu’un an plus tard, il y aurait encore un pays indépendant nommé Ukraine en état de négocier sérieusement quoi que ce soit avec la toute-puissante Fédération de Russie. En somme, si on parle aujourd’hui de paix, on le doit à la résistance héroïque et totalement « imprévue » du peuple ukrainien à l’agression de l’impérialisme grand-russe, laquelle a fait échouer les plans initiaux tant des uns que des autres.
Continuer à lire … « Un plan de paix en dix points »

Témoignages de syndicalistes d’Ukraine, du Belarus et de Russie sur la guerre en cours …

Interview du président de la Fédération des syndicats d’Ukraine (FPU) Hryhoriy Osovoy

Comment travaille-t-on au quotidien aujourd’hui en Ukraine ?

L’agression russe a eu des effets dévastateurs pour le marché du travail ukrainien. Selon le ministère de l’Économie au moins 5 millions de personnes ont perdu leur emploi. C’est environ 35% des travailleurs. Plus de 10 millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays et 7,2 millions de réfugiés ukrainiens sont allés à l’étranger. La guerre est en train de détruire des emplois en Ukraine, ce qui se traduit par la hausse du chômage.

Dans ces conditions, les employeurs des secteurs public et privé de l’économie continuent de mettre en œuvre des « mesures d’optimisation des coûts », y compris des coûts salariaux, en instaurant notamment des réductions du temps de travail, en recourant aux congés sans solde ou au chômage technique. Malgré l’aide sociale adossée à l’aide internationale reçue par le gouvernement ukrainien et bien que le service militaire soit rémunéré, la réduction des salaires en termes réels (-25% à la fin de 2022 selon le service statistique national) a entraîné une détérioration générale du bien-être des ménages.

Le budget de l’Ukraine pour 2023 prévoit le gel du minimum vital et du salaire minimum, du salaire de base des fonctionnaires, ainsi que la suspension de la loi sur l’indexation des revenus, ce qui entrainera une nouvelle aggravation de la pauvreté, y compris parmi les travailleurs.

Depuis l’invasion russe, la hausse des prix de la plupart des biens et services s’est accélérée, principalement en raison des perturbations des processus de production et de logistique, de la destruction physique des capacités de production et des infrastructures à la suite des hostilités ou de l’occupation de territoires, ainsi que de la hausse de l’inflation mondiale, en particulier en raison des prix élevés de l’énergie. Pour l’année écoulée l’inflation s’est élevée à 22,6%. Continuer à lire … « Témoignages de syndicalistes d’Ukraine, du Belarus et de Russie sur la guerre en cours … »

Aux armes, enfants déportés !

Avec l’aimable autorisation du site leshumanités

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Les enfants ukrainiens déportés en Russie passent par des « camps de rééducation ». C’est ce que révèle un nouveau rapport du Conflict Observatory, rattaché à l’université de Yale. Et dans certains de ces camps, pour mieux les « russifier », ces enfants sont soumis à un embrigadement patriotique et militaire, dans l’esprit de la Younarmy, véritables « Jeunesses Poutiniennes » qui recrutent dès l’âge de 8 ans. Continuer à lire … « Aux armes, enfants déportés ! »

Les Cahiers de l’antidote : Soutien à l’Ukraine résistante (Volume 16)

Solidarité avec l'Ukraine résistante, n°16

Vous trouverez ci-joint le seizième opus de Soutien à l’Ukraine résistante.
Ce volume paraît à la veille du premier anniversaire du déclenchement de la guerre d’agression impérialiste et de l’invasion de l’Ukraine par le régime de Poutine, une guerre visant à détruire la nation ukrainienne au nom de l’empire russe.
Ce numéro vient clore une première année de travail de solidarité éditoriale. Celle-ci s’est matérialisée par la mise en place des Brigades éditoriales de solidarité, rassemblant à l’échelle mondiale des maisons d’édition, des revues, des sites, des blogs et des réseaux de solidarité et de recherches. En lien étroit avec des auteur·rices d’Ukraine, mais aussi du Bélarus et de Russie, cette activité éditoriale a permis la publication de seize livres électroniques, téléchargeables gratuitement, soit quelque 1600 pages de textes, et de sept ouvrages, donnant largement la parole aux expressions du mouvement social, féministe et populaire de la résistance ukrainienne.
C’est grâce à votre soutien et à votre participation que cette solidarité éditoriale a pris forme. La deuxième année de la « guerre totale » contre l’Ukraine sera celle de tous les dangers, dont le moindre n’est pas le silence ou le neutralisme. Nous espérons pouvoir compter sur votre participation.
Bien cordialement

Après les Gilets jaunes, la pandémie du Covid, la Colombie et la Birmanie, les éditions Syllepse poursuivent la publication d’ouvrages accessibles à tous et toutes qui éclairent sur les enjeux des convulsions d’un monde qui n’en finit pas de semer la misère, la souffrance et la guerre. Les éditions Syllepse se sont associées pour cette série sur l’agression de la Russie poutinienne contre l’Ukraine aux éditions Page 2 (Lausanne), M. Éditeur (Montréal) et Massari Edotori (Italie) , aux revues New Politics (New York), Les Utopiques (Paris) et ContreTemps (Paris), aux sites À l’encontre (Lausanne) et Europe solidaire sans frontières, ainsi qu’au blog Entre les lignes entre les mots (Paris), au Centre Tricontinental (Louvain-la-Neuve) et au Réseau syndical international de solidarité et de luttes. Continuer à lire … « Les Cahiers de l’antidote : Soutien à l’Ukraine résistante (Volume 16) »