Introduction de Jean-François Laé à son livre : Parole donnée. Entraide et solidarité en Seine-Saint-Denis en temps de pandémie

Avec l’aimable autorisation des Editions Syllepse

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Il faut lire ces pages avec le trouble inquiet d’une contamination dont on ne savait rien, presque rien, du probable et du possible. Il faut se souvenir du flot d’injonctions discriminantes entre jeunes et vieux, vivant seul ou en famille nombreuse dans un petit logement, avec ou sans les grands-parents, avec des symptômes : mais quels symptômes ? Pourquoi tu tousses encore ?

Dans quel état de panique générale étions-nous lorsqu’il a fallu fermer sa porte définitivement, pour un temps indéterminé, un temps long, excepté l’heure d’autorisation de sortie quotidienne. Une heure sur vingt-quatre, souvent non utilisée tant la peur était là. Continuer à lire … « Introduction de Jean-François Laé à son livre : Parole donnée. Entraide et solidarité en Seine-Saint-Denis en temps de pandémie »

Présentation de Paul Bouffartigue et Caroline Lanciano-Morandat du livre : Pierre Rolle : Pour une sociologie du mouvement

Avec l’aimable autorisation des éditions Syllepse

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Cet ouvrage « de » et « autour » du sociologue Pierre Rolle est un assemblage surprenant de plusieurs textes. Ils n’ont pas les mêmes auteurs, ont été écrits avec des objectifs et dans des contextes différents. Pourtant ils se répondent les uns les autres afin de donner des pistes de réflexion au lecteur, de lui permettre de saisir comment une certaine sociologie fournit des outils de compréhension et cherche à répondre aux questionnements actuels.

La première partie est un inédit de l’auteur. Il y rassemble certaines des réflexions qu’il a esquissées dans ses précédentes publications mais qu’il n’a, selon lui, jamais menées « au bout ». Ce texte se compose donc d’un avertissement, de quatre essais et d’une conclusion. Ils multiplient les perspectives, les postures possibles au cours d’une enquête afin que puissent être élaborés « des modèles conceptuels qui cherchent à rendre compatibles des données hétérogènes » tout en tenant compte de contextes différents : ils reprennent ainsi de différentes manières, avec des regards variés, ses préoccupations permanentes et tissent les fils qui relient étroitement sa conception de la sociologie et son interprétation des transformations contemporaines d’un capitalisme mondialisé. Continuer à lire … « Présentation de Paul Bouffartigue et Caroline Lanciano-Morandat du livre : Pierre Rolle : Pour une sociologie du mouvement »

Solitude, soins, et sociologie

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L’apport du travail de Jean-François Laé

Amplement salué comme remarquable [1], le travail de Jean-François Laé devrait être lu pour tout ce qu’il apporte aux réflexions sociologiques, au travers des questions de la banlieue.

Parole donnée. Entraide et solidarité en Seine-Saint-Denis en temps de pandémie – apporte des éclairages, des réalités qui se manifestent ainsi et devront être prises en compte, indispensables aux sciences sociales. 

Son travail de sociologue vise à changer les regards sur les souffrances, faire entendre la vie de « gens de la moyenne » et de pauvres gens.

Il restitue une enquête, après l’histoire collective vécue durant deux ans. Pas banale, en baignant soi-même dans une Université sectorisée de la banlieue-nord… Depuis plus de trente années, il donne à penser des réalités trop silencieuses qu’il ne faut pas oublier. Par les choix de l’auteur et de ses complices, un courant de la sociologie s’affirme [2] ; un pas de côté de ce qui est attendu, un tableau quantifié pour des administrateurs, des gestionnaires, élu.es ou nommé.es. Ces renseignements sont donnés, certes. Mais dans le même mouvement, ce livre illustre comment une approche sociologique aurait pu mener, depuis bien longtemps, à un changement des pratiques et des réflexions politiques. Continuer à lire … « Solitude, soins, et sociologie »

Principes de sociologie générale (Alain Testart)

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Si l’on excepte la belle recension rédigée pour Le Monde par Bernard Lahire, c’est dans une indifférence à peu près totale que CNRS Editions a publié il y a quelques semaines le premier volet de cette somme posthume d’Alain Testart, consacrée aux « rapports sociaux fondamentaux et aux formes de dépendance ». On ne peut que rapprocher ce silence presque absolu de l’intérêt bruyant suscité par une autre somme en partie posthume, celle de D. Graeber et D. Wengrow, dont je ferai tout mon possible pour ne pas avoir à la lire. Toujours est-il qu’Alain Testart, aux antipodes d’une étrange « science » consistant à affirmer que les déterminismes n’existent pas, que les lois de l’évolution sociale sont des illusions et que les sociétés sont libres, déploie dans cet ouvrage colossal l’étendue de sa rigueur et de son érudition, pour un exposé dont tous les développements ne sont pas nécessairement convaincants, mais dont chaque ligne est stimulante. Continuer à lire … « Principes de sociologie générale (Alain Testart) »

Notre société est segmentée, hiérarchisée et conflictuelle

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« Les historiens futurs de cette société retiendront sans doute comme une de ses caractéristiques principales de la fin du XXe siècle et du début du XXIe le ralentissement, l’interruption, voire le retournement de la tendance pluridécennale antérieure de réduction des inégalités entre catégories sociales ». En introduction, Alain Bihr et Roland Pfefferkorn abordent la fin des années 70 et la mise en place de politiques néolibérales, la rupture avec le cadre socio-intitutionnel antérieur, le démantèlement de l’armature institutionnelle précédente, les débats sur ces questions. Ils nous rappellent que « les inégalités sociales ne sont ni ne peuvent être un objet consensuel ».

Les auteurs proposent une approche systémique et de ne pas en rester à des études extrêmement spécialisées, « Au contraire l’intelligence des inégalités suppose que l’on soit en mesure de comprendre les rapports qui existent entre elles : les manières dont elles se combinent se déterminent réciproquement, se renforcent en cumulant leurs effets, en tendant ainsi à se reproduire au cours d’une même existence ou d’une génération à une autre ». Continuer à lire … « Notre société est segmentée, hiérarchisée et conflictuelle »

Introduction à l’ouvrage de Vincent Gay : Pour la dignité. Ouvriers immigrés et conflits sociaux dans les années 1980

Avec l’aimable autorisation de l’auteur

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« C’était super, c’était bien. J’ai vécu deux ans les meilleurs de ma vie. Ces années-là, huit mois avant 82, jusqu’à 84, c’étaient les meilleures années de ma vie. C’était bien [1]. »

Revenant sur sa trajectoire militante, un ancien ouvrier immigré de l’usine Citroën d’Aulnay-sous-Bois évoque avec enthousiasme une période qui débute avec sa découverte du militantisme syndical et se clôt après des grèves contre des licenciements collectifs. Rétrospectivement, il ne subsiste pourtant de ces années 1980 que la fin des espérances des décennies précédentes et, concernant l’histoire ouvrière, l’image d’une désindustrialisation galopante qui fera bientôt disparaître les ouvriers des préoccupations médiatiques et politiques. Comment alors comprendre que pour ce travailleur ce moment soit remémoré comme les plus belles années de sa vie ? C’est, entre autres, à l’élucidation d’un tel mystère qu’est consacré ce livre, centré sur deux années de conflits sociaux dans les usines Citroën et Talbot dans lesquels les ouvriers immigrés jouèrent un rôle prépondérant. Pour la dignité ; c’est sous ce vocable que sont souvent évoqués ces conflits, à partir de ce qui constitue un fil rouge pour les ouvriers immigrés mobilisés, une exigence première, qui cristallise, au-delà même de leurs conditions de travail, une dimension existentielle de leur condition sociale, de leur être immigré en France. Continuer à lire … « Introduction à l’ouvrage de Vincent Gay : Pour la dignité. Ouvriers immigrés et conflits sociaux dans les années 1980 »

Max Weber victime de violences policières

Face aux nombreuses protestations dénonçant les violences des « forces de l’ordre » contre des manifestants désarmés, Emmanuel Macron a répondu avec une phrase historique :

« Ne parlez pas de répression et de violences policières. Ces mots sont inacceptables dans un Etat de droit » (2 mars 2019).

Magnifique formule, exemple presque idéal-typique (pour parler comme Max Weber), de ce qu’on pourrait appeler une « fake political science ». Continuer à lire … « Max Weber victime de violences policières »

Covid-19 et répercutions sociales de la pandémie et du confinement

« Ce livre résulte d’un sentiment d’impuissance intellectuelle devant l’enfermement, devant la mort. Sa réalisation, dans la hâte, est une sorte de rite de passage, notre rite, signal de notre envie de reprendre le travail de chercheuses et chercheurs en sciences sociales et humaines, tout en réactivant la mission fondamentale de nos disciplines : produire de l’orientation. Et nous voulons partager ce réveil et cette envie avec tout un chacun. ». Dans leur avant propos, Fiorenza Gamba, Marco Nardone, Toni Ricciardi et Sandro Cattacin soulignent, entre autres, qu’à défaut de médicament spécifique ou de vaccin, « un virus relève surtout de subjectivités, d’émotions, voire d’irrationalités, autrement dit d’êtres humains, dans tous les aspects personnels, sociaux et culturels qui peuvent les caractériser », le manque de connaissance en sciences sociales de celles et ceux qui occupaient la scène médiatique, l’expérience du VIH/sida et de l’intervention des associations, l’importance de la « production de connaissances sur l’agir humain »… Continuer à lire … « Covid-19 et répercutions sociales de la pandémie et du confinement »

Inégalités sociales, groupes dominés et préjugés

Je ne partage pas les définitions des « classes populaires » les notions d’« ouvrier·e » et d’« employé e » utilisées par les auteurs et autrices, encore moins les utilisations de ces termes au simple masculin. Je reviendrai donc sur ces éléments en complément de ma lecture.

Cependant, les analyses faites de ces couches sociales, au sens du livre, restent le plus souvent pertinentes. Porter le regard sur cette majorité de travailleurs et de travailleuses, sur les idées reçues et les pré-jugés, sur les appréciations sans fondement, me semble nécessaire. J’en partage les grandes lignes, même si certains points me semblent plus discutables. Continuer à lire … « Inégalités sociales, groupes dominés et préjugés »

Un chapitre de La France d’en bas ? Idées reçues sur les classes populaires

Avec les aimables autorisations de Jean-Pierre Terrail
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« Les enfants des milieux populaires souffrent d’un handicap socioculturel à l’école »

Bien des enfants arrivent à la porte de l’école de la République en situation d’extrême insécurité linguistique et de terrible déficit culturel […] ayant noué avec le langage un malentendu fondamental : ils n’ont aucune idée de ce qui légitime et justifie l’effort et le soin de la mise en mots ; la volonté de laisser une trace d’eux-mêmes sur l’intelligence d’un autre leur est totalement étrangère […]

La Maternelle : au front des inégalités linguistiques et sociales, Alain Bentolila (dir.), rapport au ministre de l’Éducation nationale, décembre 2007

Les exigences intellectuelles de la scolarisation sont les mêmes pour tous. Or tous ne réussissent pas à y satisfaire, et le constat s’impose année après année : ce sont les élèves issus des classes populaires qui forment le gros du bataillon de l’échec scolaire. Comment ne pas en conclure que les ressources qui permettent aux autres de s’assurer un parcours réussi leur font défaut ? L’idée est de bon sens, et elle n’est pas récente. On utilisait volontiers, depuis la fin du XIXe siècle, la notion d’aptitude, celle des enfants d’ouvriers et de paysans étant censée les porter, comme par une sorte de penchant naturel, vers des scolarités courtes et des emplois… d’ouvriers et de paysans. Le sentiment que le ressort des destinées scolaires est moins d’ordre biologique que sociologique émerge dans les années 1960, sous l’effet de la critique des sciences humaines et de la biologie elle-même. Continuer à lire … « Un chapitre de La France d’en bas ? Idées reçues sur les classes populaires »

Ordre social raciste et discriminations

Dans son portrait, avant-propos-au-recueil-de-textes-de-veronique-de-rudder-sociologie-du-racisme-portrait-par-etienne-balibar/, publié avec l’aimable autorisation des Editions Syllepse, Étienne Balibar nous propose un très riche avant-propos au livre. Je n’en souligne que certains éléments. A commencer par le rappel nécessaire : « Une œuvre qui démontre de façon irrécusable combien il importe à toute véritable sociologie, sans renoncer à aucune de ses spécificités, de communiquer avec les espaces concurrents de la politique et de la philosophie, dans un échange réglé de connaissances et d’hypothèses, soigneusement contrôlé par les normes de la vérification et de la conceptualisation, mais dégagé de tout a priori bureaucratique. » Continuer à lire … « Ordre social raciste et discriminations »

Introduction au recueil de textes de Véronique De Rudder : Sociologie du racisme

Avec l’aimable autorisation des Editions Syllepse

Cet ouvrage est une sélection de dix-sept articles représentatifs de l’œuvre et du parcours intellectuel de Véronique De Rudder.

Véronique De Rudder a contribué au débat public, politique et scientifique, notamment dans le domaine de la sociologie de l’immigration, du racisme, des relations inter-ethniques et au-delà de la sociologie générale. Dès les années 1970, le caractère précurseur et parfois dérangeant de ses analyses se manifeste dans des domaines encore marqués par la méconnaissance et le déni, que ce soit au sein même ou hors de l’Université. À une époque où l’immigration était pensée avant tout comme un phénomène marginal et provisoire, l’approche du racisme était, de son côté, réservée à des essais de philosophie politique ou de psychologie sociale, par ailleurs très peu nombreux en France. La définition du racisme comme rapport social de domination, à l’instar du sexisme, ouvre la voie à des travaux sociologiques empiriquement fondés sur des données d’enquête qualitatives et quantitatives. Continuer à lire … « Introduction au recueil de textes de Véronique De Rudder : Sociologie du racisme »

Avant-propos au recueil de textes de Véronique De Rudder : Sociologie du racisme. Portrait par Étienne Balibar

Avec l’aimable autorisation des Editions Syllepse

Les éditrices du volume rassemblant dix-sept études de Véronique sur la cohabitation pluri-ethnique et le racisme, et Patrick Germe son époux, me demandent de rédiger un « portrait » de Véronique pour « introduire » cet ouvrage. J’accepte, évidemment, bien que peut-être je ne possède pas toutes les compétences qui seraient requises pour le faire. Je ne veux pas manquer l’occasion de dire toute l’importance que j’attache à la diffusion d’une œuvre essentielle, qui se réclame de la sociologie (et, je crois, apporte à cette discipline une contribution fondamentale), mais aussi – en raison de son objet et de la façon dont elle l’a redéfini – déborde très largement ce champ disciplinaire particulier. Une œuvre qui démontre de façon irrécusable combien il importe à toute véritable sociologie, sans renoncer à aucune de ses spécificités, de communiquer avec les espaces concurrents de la politique et de la philosophie, dans un échange réglé de connaissances et d’hypothèses, soigneusement contrôlé par les normes de la vérification et de la conceptualisation, mais dégagé de tout a priori bureaucratique. Continuer à lire … « Avant-propos au recueil de textes de Véronique De Rudder : Sociologie du racisme. Portrait par Étienne Balibar »

La construction d’une mémoire falsificatrice et négationniste

« Le projet de recherche « Transmission de la conscience historique », dont les résultats sont présentés dans ce volume, était consacré à la manière dont on parlait, dans les familles allemandes, de l’époque nazie et de la Shoah, et aux images et représentations du « Troisième reich » qui étaient transmises dans les discussions entre générations ».

Sabine Moller, Karoline Tschuggnall, Harald Welzer soulignent, dans leur avertissement, que les images du passé national-socialiste transmises dans les familles diffèrent de celles présentées à l’école, que la souffrance de proches recouvrent les autres éléments de cette période, que la transmission se fait sous forme de certitude et non de savoir, que « contre toute attente, le souvenir de la Shoah n’a pratiquement pas de place dans la mémoire des familles allemandes », que la signification des processus émotionnels de restitution de l’histoire a « clairement été sous-estimée ». Continuer à lire … « La construction d’une mémoire falsificatrice et négationniste »

Penser l’émancipation, construire l’égalité réelle entre les femmes et les hommes

Dans son introduction, Margaret Maruani, parle du travail et des études féministes, de la précarité des savoirs sur le genre, du genre comme « un outil indispensable à l’intelligence du monde social et non une variable facultative  », des vertus heuristiques d’une lecture sexuée du monde social, des inégalités entre hommes et femmes, du chômage et de l’emploi,« Au fond , nous défendons deux idées différentes mais indissociables : la pertinence durable du concept de genre pour l’analyse du monde du travail, d’une part ; la centralité du travail dans les sciences humaines et sociales, et en particulier dans les études de genre, d’autres part », de la mosaïque de thèmes traités et des passerelles entre domaines souvent dissociés, de logiques « postcoloniales » et d’« intersectionnalité », des migrantes qui ne sont pas que des femmes de… Continuer à lire … « Penser l’émancipation, construire l’égalité réelle entre les femmes et les hommes »

Changer le monde, changer la vie, changer sa propre vie…

Pour Florence, Julie et Karel, Dominique et Vlad…

Des militants et des militantes, hier et aujourd’hui, de rouges espérances et des parcours trébuchants. L’imminence rêvée de la révolution et l’érosion plus ou moins prononcée des espoirs. La hâte de la jeunesse et les cours plus lents de la vie. Les études quelques fois suspendues ou abandonnées et l’insertion dans le travail salarié, les rencontres, les débats, les déchirures. Une hétérogénéité de personnes et de parcours derrière cette « génération 68 ».

« C’est à la question du devenir biographique des soixante-huitards que ce livre est consacré ». Une enquête, loin des « têtes d’affiche », à Lille, Lyon, Marseille, Nantes et Rennes. Le(s) moment(s) 68 pris dans une séquence historique plus longue, « nous nous donnons le moyen de mesurer la place de l’événement dans les trajectoires biographiques comme dans les recompositions ultérieures des espaces militants locaux ». Continuer à lire … « Changer le monde, changer la vie, changer sa propre vie… »

Engagements militants, processus d’institutionnalisation, modalités de représentation…

Dans la présentation générale de l’ouvrage, Sophie Béroud, Baptiste Giraud, Karel Yon parlent d’introduction à une analyse sociologique du syndicalisme « attentive aux logiques de fonctionnement des organisations syndicales, aux pratiques et aux modes d’engagement de leurs adhérents et aux espaces de représentation dans lesquels ces derniers s’inscrivent », des caractéristiques singulières du syndicalisme français (dont le grand nombre des organisations rivales, la multitude de syndicats professionnels et catégoriels, la faiblesse des effectifs, etc.), des discours disqualifiants et du syndicalisme légitimé (celui d’autres pays), des réformes législatives restructurant « l’espace des relations professionnelles » – avec une volonté politique d’enrôler le syndicalisme « dans des processus de réforme libérale du marché du travail et de la protection sociale ». Continuer à lire … « Engagements militants, processus d’institutionnalisation, modalités de représentation… »

Donner à lire, c’est prêter, offrir et échanger

Des livres. Des lecteurs et des lectrices. Iels lisent, prêtent, donnent, annotent ou commentent. Dans leur introduction, Mariannig Le Béchec, Dominique Boullier, Maxime Crépel abordent les vies du livre, l’écologie du livre-échange, les paroles et les rapports entre lecteurs/trices, le déploiement « des manières de lire qui accompagnent la circulation même de l’objet-livre », les traces du lire sur le web, le sens du publier, « lire, c’est écrire », le livre numérique, les mutations des médiations dans l’offre… Continuer à lire … « Donner à lire, c’est prêter, offrir et échanger »

Lille : tout changer pour que rien ne change

Cet ouvrage a été écrit par une équipe pluridisciplinaire composée d’enseignants-chercheurs sociologues, politistes et géographes des universités de Lille et de Paris-Est-Marne la Vallée, regroupés dans le Collectif Degeyter, du nom du compositeur de l’Internationale.

Malgré le format contraint de 120 pages, l’ouvrage restitue, à partir de nombreux matériaux empiriques, un panorama précis et cohérent de la métropole lilloise avec un diagnostic implacable : « Lille est l’agglomération la plus ségrégée de l’hexagone ». Les chapitres de l’ouvrage sont consacrées à l’étude des principales facettes de la métropole lilloise (90 communes autour des 3 pôles Lille-Roubaix-Tourcoing) : l’histoire économique, sociale et résidentielle de l’agglomération ; les liens entre les recompositions du marché du travail et la ségrégation socio-spatiale ; le poids de l’enseignement privé dans la reproduction des inégalités ; la politique culturelle évènementielle (Lille 2004, Lille 3000). Continuer à lire … « Lille : tout changer pour que rien ne change »