Morts au travail : comment expliquer une telle opacité des chiffres ?

Selon Eurostat (Commission européenne) la France s’est classée en 2019 en tête des pays de l’UE concernant la fréquence des accidents mortels au travail (3,5 accidents mortels pour 100 000 salariés). Certains critiquent ce classement, avançant des méthodes de calcul différentes entre pays. Mais les chiffres remontés par la France sont-ils si transparents que cela ?

Selon la Caisse Nationale de l’Assurance Maladie (CNAM), il y aurait eu 733 décès dans des accidents du travail en 2019. Des données qui ne prennent en compte que les 19 millions de salariés du secteur privé qui relèvent du régime général de la Sécurité sociale.

Dans un rapport récent, la Dares (Ministère du Travail) avance quant à elle le chiffre de 790 morts pour la même année. Elle ajoute aux salariés du secteur privé, ceux affiliés à la Mutualité Sociale Agricole (MSA), ainsi que des agents des fonctions publiques territoriale et hospitalière. Les 57 décès comptabilisés en plus s’expliqueraient donc ainsi. Continuer à lire … « Morts au travail : comment expliquer une telle opacité des chiffres ? »

COVID-19 : la transmission en milieu de travail existe encore

La pandémie mondiale de la COVID-19 a bouleversé l’ensemble de la société et ses pratiques. La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) s’est heureusement ajustée à cette nouvelle réalité afin de faciliter la reconnaissance de la COVID-19 comme lésion professionnelle. Par la même occasion, elle a contribué à limiter la pression sur notre système de santé.

Or, nous apprenons que la CNESST s’apprête dès le 1er mars prochain à revenir à un cadre plus conventionnel qui rendra beaucoup plus difficile la reconnaissance d’une lésion professionnelle en ce qui concerne la COVID-19. Nos organisations s’inquiètent des répercussions directes et immédiates de cette décision sur l’engorgement de notre réseau de la santé et des services sociaux. Continuer à lire … « COVID-19 : la transmission en milieu de travail existe encore »

Accidents du travail : marche blanche à Paris en hommage aux victimes

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Le Collectif familles : Stop à la mort au travail organise une marche blanche à Paris le samedi 4 mars 2023 (14h square d’Ajaccio, 7ème) en mémoire des victimes d’accidents du travail.

Voici le communiqué de presse du collectif :

En 2021, 604 565 accidents du travail ont entraîné un arrêt de travail ou une invalidité. Plus de 1600 par jour ! Au moins 645 travailleurs sont morts au travail. Plus de 2 par jour ouvrable.

Ceci dans l’indifférence générale. Et encore, ces chiffres, publiés par la Caisse Nationale de l’Assurance Maladie (CNAM) en fin d’année 2022, ne comptabilisent pas les agriculteurs, les pêcheurs, les travailleurs indépendants, les agents du service public… Pas davantage les travailleurs clandestins. Ils n’ont pas fait l’objet de commentaires dans les médias. N’ont pas été suivis d’analyses. De questionnements. Continuer à lire … « Accidents du travail : marche blanche à Paris en hommage aux victimes »

Retour sur le convoi intersyndical pour l’Ukraine de janvier 2023 

Une délégation de l’intersyndicale française, constituée de 10 personnes s’est rendue en Pologne à proximité de la frontière ukrainienne, pour remettre du matériel à des dé- légations de la FPU et de la KVPU le 27 janvier 2023.

L’intersyndicale française CGT, CFDT, CFE-CGC, CFTC, FSU, UNSA, Solidaires, FO s’est constituée rapidement après le début de la guerre en Ukraine, affirmant leur opposition à la guerre et leur solidarité avec la population d’Ukraine et dénonçant l’invasion des troupes russes. Continuer à lire … « Retour sur le convoi intersyndical pour l’Ukraine de janvier 2023 « 

Un congrès CGT sous haute tension pour le mouvement syndical et féministe

Fin mars 2023, aura lieu le congrès confédéral de la CGT et ça promet d’être houleux : remise en cause de la candidature de Marie Buisson par un camp sectaire et viriliste, du critère de « parité » sur les listes des candidats à la CEC… Les enjeux d’un congrès décisif pour les syndicalistes féministes, l’ensemble de la CGT et tout le mouvement syndical.

Une campagne virulente de remise en cause de la candidature de Marie Buisson au poste de secrétaire générale de la CGT a commencé très vite après son annonce. Elle s’est notamment traduite, ces dernières semaines, par la multiplication d’articles à charge dans la presse [1].

D’où viennent ces attaques, et pourquoi autant d’énergie déployée pour la faire échouer ?

Il s’agit d’une offensive des tendances sectaires de la CGT qui entendent bloquer toute logique unitaire et d’ouverture aux urgences environnementales et à une lutte des classes qui prenne en compte les oppressions spécifiques liées au sexisme et au racisme. En entretenant une atmosphère de guerre interne, ils tentent au passage le coup double de réhabiliter leurs partisans les plus controversés. Continuer à lire … « Un congrès CGT sous haute tension pour le mouvement syndical et féministe »

Sans l’action syndicale, pas de santé au travail…

Compte-rendu du livre de Philippe Saunier : Santé au travail et luttes de classe (éd. Syllepse, 2023)

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Philippe Saunier a su devenir un spécialiste des questions de santé au travail sans perdre les liens militants : le sous-titre de son livre l’indique assez, « Vécu et analyse d’un ouvrier syndicaliste ». Embauché comme ouvrier en 1977 dans une raffinerie de pétrole en régime de posté à feu continu, il a pris en 1982 son premier mandat, de ce qui s’appelait le CHS (Comité hygiène sécurité). De ses responsabilités CGT de la zone industrielle du Havre et du département, il a accumulé de l’expérience sur les questions de santé au travail dans les autres professions. Au plan national, il est l’un des animateurs d’un collectif sur la santé au travail qui englobe les risques industriels et l’environnement. Le titre du livre parle : il ne propose pas une théorisation de surplomb mais examine des luttes de classe, en contextualisant la diversité des statuts et des entreprises (quelques repères, p. 221-223). Ce travail permet de tracer des possibilités pour un changement du système de santé, développant pour les salarié·es et au-delà un contrôle démocratique et des initiatives collectives. Continuer à lire … « Sans l’action syndicale, pas de santé au travail… »

Retraites : si tout le travail nous était conté

A condition de révolutionner notre vision du travail salarié en reconnaissant le travail gratuit, obligatoire et dissimulé qui a envahi toute la société, une approche originale et radicale du financement des retraites est possible selon le sociologue Patrick Rozenblatt, auteur de Razzia sur le travail (Editions Syllepse). Interview par Jean-Pierre Anselme

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Tu développes l’idée qu’une partie considérable des emplois supprimés par l’automatisation et l’informatisation est remplacée par un travail gratuit, subordonné et dissimulé imposé aux consommateur-trice-s ou/et usager-e-s, qu’il-elle-s soient salarié-e-s, indépendant-e-s, chômeur-se-s ou retraité-e-s. En quoi, selon toi, cette nouvelle réalité sociale vient-elle impacter la question des retraites ?
Tous les discours des libéraux commencent par cette tirade : « Il y a moins de salariés donc moins de salaires et de cotisations ce qui mathématiquement ne peut à terme que déséquilibrer les comptes. »

Notons immédiatement que sur ce point les syndicats et les partis de gauche ne contestent pas cette affirmation et répondent qu’il suffirait d’augmenter les salaires, et encore plus ceux des femmes pour corriger ce déséquilibre comptable. Ils justifient logiquement, et à juste titre, cette orientation en invoquant les énormes gains de productivité globalement réalisés en France, peu redistribués au niveau des salaires mais ruisselant largement dans les dividendes versés aux actionnaires.

Continuer à lire … « Retraites : si tout le travail nous était conté »

La crise climatique, le capitalisme, le combat écologique et le syndicalisme

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La Centrale Nationale des Employés (CNE) regroupe en Belgique les employé.e.s affilié.e.s au syndicat chrétien (le plus important du pays) dans le secteur prive francophone. C’est l’une des plus importantes centrales syndicales professionnelles du pays et elle est nettement située à gauche. Récemment, la CNE a publié une ample brochure (80 pages) sur la vision et l’implication syndicales dans le combat écologique. Ce document se conclut par une interview de Daniel Tanuro, que nous reproduisons ici. La brochure est disponible en ligne [1] Continuer à lire … « La crise climatique, le capitalisme, le combat écologique et le syndicalisme »

Secteur du nettoyage : double condamnation d’une entreprise aux prud’hommes et du gérant au pénal pour les violences sexuelles commises sur une salariée

L’AVFT était partie civile et intervenante volontaire
En mars 2009, l’AVFT s’était mobilisée dans une procédure pour des violences sexuelles commises par le gérant de la société de nettoyage NG Pro Multiservices.

Nous avions déjà rendu compte du travail effectué par l’AVFT dans ce dossier, qui avait réuni de nombreux éléments de faisceau d’indices, là où la police s’était abstenue de mener une enquête sérieuse, ce qui avait permis la condamnation de l’employeur par le Conseil de prud’hommes, cinq ans plus tard, en septembre 2014, tandis que la plainte pénale était donc, sans surprise, classée sans suite.

Nous vous informions également que nous avions de nouveau entendu parler de cette entreprise, pour des violences commises par le gérant… trois mois après la condamnation de sa société aux prud’hommes. Continuer à lire … « Secteur du nettoyage : double condamnation d’une entreprise aux prud’hommes et du gérant au pénal pour les violences sexuelles commises sur une salariée »

Il est temps de mettre fin à la violence fondée sur le genre au travail

Une employée d’un centre d’appels est la cible d’injures de la part d’un client. Une infirmière rentre du travail avec des ecchymoses et un uniforme de travail déchiré après avoir été attaquée par un patient agité. Une serveuse est harcelée par un client régulier. Ces histoires sont le lot quotidien de plusieurs travailleuses et travailleurs partout au Canada – et malheureusement, les mesures de protection actuelles se révèlent insuffisantes.

Ces trois dernières décennies, lors des 16 jours d’activisme contre la violence fondée sur le genre, des individus et des groupes du monde entier ont réclamé des mesures destinées à prévenir et à éliminer toutes les formes de violence fondée sur le sexe à l’égard des femmes et des filles.

Cette année, nous mettons en lumière le phénomène inquiétant et croissant du harcèlement et de la violence exercés par des tiers dans le monde du travail. Continuer à lire … « Il est temps de mettre fin à la violence fondée sur le genre au travail »

L’Ugict Cgt lance une enquête en ligne sur les violences

L’Union générale des ingénieurs cadres et techniciens (UGICT) de la CGT lance un « générateur » d’enquête en ligne sur les violences sexistes, sexuelles et LGBTphobes au travail. 

Ce vendredi 25 novembre, à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, l’Ugict-CGT dévoile un chiffre inédit (*) sur les violences sexistes et sexuelles sur le lieu de travail, et inaugure un générateur de questionnaires en ligne pour que les syndicats puissent lancer des enquêtes anonymes à grande échelle dans les entreprises et administrations.

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Générateur d’enquête en ligne sur les violences sexistes, sexuelles et lgbtphobes au travail

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Violences : Lettre intersyndicale au gouvernement

À l’attention de Madame Élisabeth Borne Première Ministre

Copie à :
Monsieur Olivier Dussopt
Ministre du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion

Monsieur Stanislas Guerini
Ministre de la Transformation et de la Fonction publique

Madame Isabelle Lonvis-Rome
Ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances

 

Montreuil, le 17 novembre 2022
Madame la Première Ministre,

Grâce à la mobilisation syndicale et féministe, l’OIT a adopté, en juin 2019, la première loi mondiale contre les violences sexistes et sexuelles, la convention 190 et la recommandation 206. En France, suite aux propositions de nos organisations dans le cadre des concertations de 2018, ont été mis en place des référent.e.s harcèlement sexuel et agissements sexistes, une obligation de négociation sur les violences sexistes et sexuelles dans les branches et l’obligation de traiter des Violences sexistes et sexuelles (VSS) dans le document unique d’évaluation des risques professionnels. En 2018 toujours, un  accord Égalité femmes /hommes a été mis en œuvre dans les trois versants de la fonction publique avec la création de référent.e.s VSS.

Nos organisations syndicales ont amplifié leur travail sur le sujet et nous accompagnons de plus en plus de victimes de violences sexistes et sexuelles, même si nous avons toujours bien sûr à progresser. Cependant, 5 ans après #metoo, nous constatons que la majorité des situations restent toujours aussi difficiles à régler. Au lieu de suspendre, puis de sanctionner le salarié mis en cause, on continue souvent de déplacer, discréditer, voire placardiser ou licencier la victime. Les politiques de prévention sont encore souvent inexistantes ou insuffisantes dans la majorité des entreprises, administrations, collectivités et établissements publics. Il y a rarement des dispositifs formalisés de signalement et d’enquête, associant les représentant.e.s du personnel. Dans la fonction publique, la mise en place des cellules d’écoute est un premier pas, mais le manque de financement et de personnels dédiés a pour conséquence qu’elles ne sont pas assez opérationnelles. Continuer à lire … « Violences : Lettre intersyndicale au gouvernement« 

« Te plains pas, c’est pas l’usine »

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Cet article a été publié originellement (octobre 2020) dans le journal et webmédia Camarade ! des Jeunes FGTB. Il a été publié sur le site de la revuePolitique en janvier 2021. Nous le republions à l’occasion du débat organisé avec les autrices du livre, Lily Zalzett et Stella Fihn.

Quelle travailleuse* de l’associatif ne se l’est pas déjà dit en son for intérieur ? « Après tout, c’est moins pire que le privé », « bon, il y a des problèmes mais c’est pour la bonne cause… » ou encore « on ne va pas se plaindre, avec la chance qu’on a ! ». Celles qui travaillent dans ce secteur aux frontières assez floues (ne faut-il pas y inclure, surtout en Belgique, les syndicats, les mutuelles et les ONG ?) sont priées de croire que leur activité, parce qu’elle a une vocation sociale, n’est pas prise, comme les autres, dans un rapport de force entre un patron et ses employé·es. Par extension, elles doivent accepter des formes de sur-travail sous prétexte qu’elles s’inscrivent dans un cadre éthique. Continuer à lire … « « Te plains pas, c’est pas l’usine » »

Amendement sur les abandons de poste : 5 ans après #Metoo, des victimes de harcèlement sexuel au travail vont devoir démissionner ou rester en poste

Mercredi 12 octobre 2022, l’Assemblée Nationale a voté un amendement au projet de loi sur l’assurance-chômage (intitulé « Fonctionnement du marché du travail en vue du plein emploi »), déposé par le groupe LRvisant à instaurer une présomption de démission pour les salarié‧es abandonnant leur poste, les privant de l’indemnisation du chômage.  Continuer à lire … « Amendement sur les abandons de poste : 5 ans après #Metoo, des victimes de harcèlement sexuel au travail vont devoir démissionner ou rester en poste »

Le travail et la valeur : ignorance et mystification

La réforme de l’assurance chômage déjà conduite il y a deux ans devant être renouvelée au 1er novembre prochain, le gouvernement veut réduire encore les droits des chômeurs. Il avait accru de 4 à 6 mois dans les 24 derniers mois précédant la fin du dernier contrat la durée de travail minimale pour prétendre aux allocations chômage et réduit celles-ci en intégrant les périodes de travail et d’inactivité dans le calcul du revenu mensuel moyen pour déterminer le montant de l’allocation. Résultat : l’Unedic prévoit d’être en excédent de plusieurs milliards d’euros ces trois prochaines années (2,5 Mds en 2022, 3,1 en 2023, 4,2 en 2024) : un comble ! Continuer à lire … « Le travail et la valeur : ignorance et mystification »

Droits sociaux et syndicaux au Belarus, en Russie et en Ukraine face à la guerre

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Depuis le 24 février dernier, tout le continent européen vit au diapason de la guerre d’agression lancée par Vladimir Poutine contre l’Ukraine, avec la complicité active du régime d’Alexandre Loukachenko. On voit ainsi s’affronter trois pays, autrefois les plus riches de l’URSS, qu’ils ont pris l’initiative de dissoudre en décembre 1991 avec les accords de Belovej.

Comment a-t-on laissé advenir ce malheur indicible ? Le martyre des civils ukrainiens, tués, torturés, violés, estropiés, la destruction des infrastructures vitales du pays et de ses immenses complexes industriels, le vol des richesses de l’Ukraine, qu’il s’agisse de son blé ou de ses centrales nucléaires sous occupation ; mais aussi la fuite en avant autodestructrice de la Russie qui consent, immobile, au sacrifice de ses enfants au Moloch de la guerre et laisse ses dirigeants, aussi vils que médiocres, abaisser le rideau de fer.

Et pourtant, comme le proclamait publiquement dès le 24 février le BKDP, la centrale syndicale indépendante biélorusse, « Il n’y a aucune nation dans le monde qui veut la guerre. Les peuples russe, ukrainien et biélorusse ne font pas exception. Peu de personnes dans le monde ont subi des pertes aussi terribles, sacrifié dans leur histoire la vie de dizaines de millions de leurs citoyens, comme ces trois peuples proches les uns des autres. Et le fait que le gouvernement russe ait déclenché une guerre contre l’Ukraine aujourd’hui ne peut être compris, justifié ou pardonné. Le fait que l’agresseur ait envahi l’Ukraine depuis le territoire du Belarus avec le consentement des autorités biélorusses ne peut être ni justifié ni pardonné. » Continuer à lire … « Droits sociaux et syndicaux au Belarus, en Russie et en Ukraine face à la guerre« 

« Aurait-on atteint le niveau maximum d’égalité entre les femmes et les hommes ? »

Aurait-on atteint le niveau maximum d’égalité entre les femmes et les hommes 
C’est en tout cas ce que laissent supposer les 
« Projections démographiques de population active à l’horizon 2080 »publiées en juillet par l’Insee. Il y est en effet projeté la fin de la progression du taux d’activité des femmes, qui stagnerait donc à son niveau actuel (sauf pour les plus de 55 ans, pour lesquelles une hausse est anticipée). L’écart entre les taux des hommes et des femmes serait figé à sa valeur actuelle, soit plus de 8 points pour la tranche d’âge de 25 à 54 ans (respectivement 92% contre 84%). C’est« un écart important qui subsistera entre l’activité des hommes et des femmes », indique simplement la note ! Il traduit pourtant une forte inégalité en matière d’accès à l’emploi, qui apparaît ainsi pérennisée pour les décennies futures. En parallèle, la part totale des femmes dans la population active, qui progressait jusqu’à présent, aurait atteint son maximum en 2021 (48,9%) et elle diminuerait ensuite. Déjà dans son exercice de 2006, l’Insee projetait sa régression après 2015, ce qui n’a pas eu lieu. Continuer à lire … « « Aurait-on atteint le niveau maximum d’égalité entre les femmes et les hommes ? » »

Délivrés de l’ubérisation ? L’encourageante condamnation du géant de la livraison au pénal

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Du 8 au 16 mars 2022 a eu lieu le « procès Deliveroo » au Tribunal correctionnel de Paris. Le verdict s’est tenu un mois plus tard, le 19 avril, sous les feux des projecteurs. Cette décision était très attendue : c’est la première fois qu’une plateforme est jugée au pénal, pour travail dissimulé et fraude aux cotisations sociales. Continuer à lire … « Délivrés de l’ubérisation ? L’encourageante condamnation du géant de la livraison au pénal »

Les travailleur·euses d’Amazon à Staten Island remportent une victoire historique (plus autres articles)

  • Luis Feliz Leon : Les travailleur·euses d’Amazon à Staten Island remportent une victoire historique
  • Justine Medina : Comment nous l’avons fait
  • Harold Meyerson : La révolte d’une génération de salarié·e·s est en marche
  • Johnnie Kallas, Eli Friedman et Leonardo Grageda : Pour la première fois depuis des décennies, un vrai bilan du nombre de grèves et de grévistes
  • Sharon Zhang : Plus de 100 établissements Starbucks en voie de syndicalisation.
  • Sonali Kolhatkar : Un nombre record de travailleurs démissionnent et font grève

Les travailleur·euses d’Amazon à Staten Island remportent une victoire historique

C’est presque comme de l’étoffe magique des films de Disney. Mais hier, l’improbable est devenu réalité lorsqu’un groupe pugnace de travailleur·euses membres de Amazon Labor Union (ALU) a remporté un vote en faveur de la création d’un syndicat dans un entrepôt de Staten Island, dans l’État de New York, remportant une victoire syndicale historique contre le géant des entreprises.

Avant le décompte des voix, la plupart des journalistes avaient écarté les chances du syndicat indépendant, traitant l’organisation comme une curiosité, au mieux. « Je pense que nous avons été ignoré·es », a déclaré jeudi soir Madeline Wesley, trésorière de l’ALU. « Et je pense que cela prendra fin demain lorsque nous serons victorieux ».

L’ALU a remporté une victoire décisive aujourd’hui, en obtenant à une large majorité la création d’un premier espace de travail syndiqué dans le vaste réseau de centres d’exécution, de livraison et de triage d’Amazon à travers les États-Unis. Les installations de la société sont concentrées dans des zones métropolitaines comme New York, Chicago et Los Angeles, ce qui ouvre la voie à davantage d’organisation syndicale. Continuer à lire … « Les travailleur·euses d’Amazon à Staten Island remportent une victoire historique (plus autres articles) »

En Rd-Congo, les travailleuses domestiques militent pour l’amélioration de leurs conditions de travail 

Victorine Muburwa exerce comme travailleuse domestique   ou « dada » comme l’on appelle couramment ces femmes en République démocratique du Congo (RDC) –, depuis près de 13 ans, à la suite du décès de son mari, la laissant seule avec deux enfants à charge. Comme beaucoup de travailleurs et travailleuses domestiques, la trentenaire n’a jamais signé de véritable contrat de travail avec son employeur. « Dans l’exercice de mon travail, je n’ai jamais vu, entendu parlé de contrat. Je ne pouvais pas imaginer, moi qui n’ai pas étudié, qu’un simple travail de domestique demanderait aussi un document écrit établi entre employé et employeur pour mener à bien les tâches », explique-t-elle à Equal Times.

En juillet 2021, Victorine intègre l’Union des Femmes Domestiques du Congo (UFEDOC), une association des femmes qui militent pour le respect des droits des travailleurs et travailleuses domestiques. N’ayant pas étudié au-delà du primaire, elle pensait que le contrat de travail n’était réservé qu’aux agents de bureau, entreprise ou organisation non-gouvernementale. « Grâce à l’UFEDOC, j’ai appris que notre travail de domestique est comme tout autre travail et que le contrat écrit est indispensable pour nous protéger et éviter de violer les conventions par les deux parties », poursuit Victorine. Continuer à lire … « En Rd-Congo, les travailleuses domestiques militent pour l’amélioration de leurs conditions de travail «