Pour une Association de journalistes antiracistes et racisé.e.s

Nous sommes journalistes de presse écrite, web, radio, télévision et photographes. Nous sommes, par nos histoires, nos origines ethniques, nos couleurs de peau, nos religions, concerné·e·s par le racisme dans la société française, y compris dans les médias. Nous avons décidé de créer l’Association des journalistes antiracistes et racisé·e·s (AJAR) pour s’attaquer au racisme dans le journalisme.

Les rédactions, de gauche comme de droite, restent en grande majorité blanches, notamment aux postes à responsabilités. Il y a urgence à nous y faire une place.

Nous voulons soutenir nos consœurs et confrères discriminé·e·s, exploité·e·s et marginalisé·e·s en école, en recherche d’emploi, en situation de précarité et en rédaction. Inspiré·e·s par les initiatives de l’Association des journalistes LGBTI (AJLGBTI) et de Prenons la une créée par des femmes journalistes, nous nous sommes réuni·e·s afin d’agir ensemble. Continuer à lire … « Pour une Association de journalistes antiracistes et racisé.e.s »

Ukraine, Palestine, et internationalisme

Ashley Smith du Tempest Collective interviewe Vladyslav Starodubstev à l’occasion du premier anniversaire de la guerre, à propos de la lutte pour la solidarité internationaliste en Ukraine et en Palestine.

La fin du mois de février a marqué le premier anniversaire de la guerre impérialiste de la Russie en Ukraine. Ashley Smith, de Tempest, s’entretient ici avec le socialiste ukrainien Vladyslav Starodubstev, qui s’exprimera lors d’un panel organisé par le Réseau de solidarité avec l’Ukraine (US) et accueilli par Haymarket Books le 25 février 2023. Starodubstev discute de la stratégie socialiste en Ukraine, d’une approche de principe de l’internationalisme, et de la manière dont la gauche internationale peut construire la solidarité entre les exploités et les opprimés, de l’Ukraine à la Palestine. Continuer à lire … « Ukraine, Palestine, et internationalisme »

Des regards qui pèsent lourd sur les femmes

politique120Les espaces numériques n’étant pas des paradis en dehors de la société, ils reproduisent et jouent même un rôle d’amplificateur des violences et injonctions faites aux femmes. Sur nos écrans défilent d’ailleurs de nombreuses images qui témoignent des inégalités entre femmes et hommes.

Dans notre société, « les relations sociales sont médiatisées par les images qui ont joué un rôle central dans la construction de la vie sociale et dans la construction des significations », souligne la sociologue italienne Patrizia Faccioli [1]. Cela pose évidemment des questions : par exemple, sur nos écrans, qui regarde – activement, et qui est regardée – passivement ? Le féminin est de mise dans cette dernière question car ce sont les femmes qui sont essentiellement jugées selon leur apparence physique. La philosophe américaine Susan Bordo en explique les raisons dans l’introduction de son livre Unbearable weight (Un poids insupportable), qui évoque le dualisme corps-esprit qui imprègne toute la philosophie occidentale depuis l’Antiquité [2] : le corps est représenté comme séparé de l’esprit, et comme lui étant inférieur. Le corps est considéré comme étant passif, une sorte de machine qui se contente de répondre à des stimulations mentales. Continuer à lire … « Des regards qui pèsent lourd sur les femmes »

« 20 ans après l’invasion américaine, l’Irak est confronté, entre autres, à des crises climatiques et hydriques en cascade »

Le 20 mars 2003, l’administration de George W. Bush (président de 2001 à 2009, vice-président Dick Cheney) déploie l’armée des Etats-Unis sur le sol irakien [1]. Aujourd’hui, Loulouwa Al-Rachid, analyste auprès de l’International Crisis Group et chercheuse au Centre Carnegie Moyen-Orient, souligne, dans un entretien donné au quotidien Le Monde le 17 mars 2023, que l’invasion fut « justifiée à l’époque par des mensonges sur la présence d’armes de destruction massive et par l’implication de Saddam Hussein dans les attentats du 11 Septembre, et présentée au reste du monde comme une mission de démocratisation au Proche-Orient, elle constitue, en fait, l’acmé de l’arrogance américaine et une attaque impérialiste infligée à un pays par un autre ».

Adel Bakawan [2], directeur du Centre français de recherche sur l’Irak (CFRI), lors d’une émission le 20 mars sur France Culture («Culture Monde» animée par Julie Gacon), signale qu’« en 2003, les Américains ont mis en place un système politique basé sur les trois principales composantes de la société irakienne que sont les chiites, les sunnites et les kurdes. On cristallise alors le découpage communautaire du pays. Aujourd’hui il est complètement impossible de parler de nation ou de société irakienne tellement les divisions sont profondes [Adel Bakawan les caractérise comme relevant de conflits « ethnico-confessionnels]. Les différentes composantes communautaires elles-mêmes sont profondément fracturées en leur sein et n’ont plus aujourd’hui de discours communs. »

Myriam Benraad [3], politologue, spécialiste du Moyen-Orient, professeure associée en relations internationale, met en relief qu’« en 2003, après plus d’une décennie d’embargo, la guerre civile était déjà présente sous forme de ferments dans la société irakienne. Loin de pacifier le pays, l’invasion américaine va le brutaliser. En 2006, le nombre de violences intercommunautaires explose. Les Américains ne sont absolument plus tolérés, l’administration irakienne négocie leur départ. Lorsque Barack Obama annonce le retour des GI, il prend simplement acte de cet échec. »

Lorsque l’administration Obama décide de retirer les troupes américaines, en 2011, il explique pourtant que les Américains laissent derrière eux « un Etat souverain, stable, autosuffisant, avec un gouvernement représentatif qui a été élu par son peuple ». Or, dès 2014, Daech (Etat islamique) occupe une partie importante du pays. Après sa défaite, le pays tombe dans une crise d’ensemble. Des secteurs importants de la jeunesse, en 2019, se mobilisent contre le gouvernement et les diverses milices, dont certaines ont des liens directs avec l’Iran. Cette révolte est réprimée. Les aspirations de larges secteurs de la population sont battues en brèche.

L’article de Mike Ludwig, traduit ci-dessous, offre une description de la crise climatique et hydrique qui ravage le pays. Un autre « résultat » de la guerre contre « l’Axe du mal », telle que présentée par Bush. (Rédaction A l’Encontre) Continuer à lire … « « 20 ans après l’invasion américaine, l’Irak est confronté, entre autres, à des crises climatiques et hydriques en cascade » »

Les Suds avec l’Ukraine

On entend beaucoup que les Suds ne se sentent guère concernés par l’invasion de l’Ukraine : guerre lointaine perçue comme avant tout européenne, hostilité à l’égard de l’impérialisme américain et de ses méfaits passés, indulgence pour l’impérialisme russe car, jadis, l’URSS soutint les luttes anti-coloniales et, aujourd’hui, la Russie, sa propagande, ses militaires et ses mercenaires sont très présents dans nombre de pays d’Afrique et du Moyen-Orient, etc.

A l’ONU, outre les quelques affidés de Moscou qui votent régulièrement contre les résolutions condamnant l’agression russe, plus d’une trentaine de pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine optent pour l’abstention et beaucoup refusent de prendre des sanctions.

Pourtant, dans ces mêmes pays et contre les positions de leurs gouvernements, des voix s’élèvent pour appeler au soutien de l’Ukraine. Des écrivains, des artistes, des citoyennes et des citoyens refusent de renvoyer dos à dos l’agresseur et l’agressé. Continuer à lire … « Les Suds avec l’Ukraine »

Réforme des retraites : pour le retrait, on continue !

  • Réforme des retraites : pour le retrait, on continue !
  • Christian Mahieux : Grèves et manifestations en France (3)
  • La LDH sonne l’alarme !
  • Edito de PEPS : Avec le 49 /3 Macron nous a fait un doigt d’honneur…, maintenant tout est possible
  • Pour l’insurrection
  • L’autorité judiciaire n’est pas au service de la répression du mouvement social
  • Charges policières, nasses, interpellations massives : la violence se joint au déni démocratique
  • Maxime Friot et Pauline Perrenot : 49.3, motion de censure, réquisitions : à la télé, la normalisation des violences policières
  • Affiches dans l’état espagnol

 
 

Tract Intersyndical IDF 23 mars 2023 Continuer à lire … « Réforme des retraites : pour le retrait, on continue ! »

La journée des femmes en Pologne 3 ans après la loi anti-avortement

8 Mars 2023. Trois ans après la décision de l’actuel tribunal constitutionnel polonais d’interdire quasi-totalement l’avortement, les femmes du pays luttent pour accéder aux droits sexuels et reproductifs fondamentaux. L’accès à la contraception en Pologne est le pire d’Europe selon le dernier Atlas européen de la contraception. Dans le même temps, les femmes qui aident d’autres femmes à obtenir un avortement sûr continuent d’être poursuivies. À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, la FIDH expose la situation autour de l’avortement dans le pays, désormais également confronté à la tragédie des réfugiées qui ont subi des violences sexuelles liées à la guerre. Continuer à lire … « La journée des femmes en Pologne 3 ans après la loi anti-avortement »

Rapport du GIEC : « Agissez maintenant ou il sera trop tard. »

Certains affirment : « Nous atteindrons 1,5°C la prochaine décennie »

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Le rapport du GIEC indique que seule une action rapide et radicale peut éviter des dommages irrévocables à la planète. Les scientifiques ont lancé un « dernier avertissement » sur la crise climatique, alors que l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre pousse le monde au bord de dégradations irrévocables que seule une action rapide et radicale peut éviter.

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), composé des plus grands spécialistes mondiaux du climat, a présenté lundi 20 mars la dernière partie de son vaste sixième rapport de synthèse.

Il a fallu huit ans à des centaines de scientifiques pour dresser ce bilan complet des connaissances humaines sur la crise climatique, qui compte des milliers de pages, mais se résume à un message : « agissez maintenant, sinon il sera trop tard ».

Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a déclaré : « Ce rapport est un appel à accélérer massivement les efforts climatiques de tous les pays, de tous les secteurs et dans un laps de temps contraint. Notre monde a besoin d’une action climatique sur tous les fronts: tout, partout, tout de suite. » Continuer à lire … « Rapport du GIEC : « Agissez maintenant ou il sera trop tard. » »

Suite à la guerre, la géographie socialement sélective des « asiles » pour exilés russes

Lorsque les troupes russes ont envahi l’Ukraine en février dernier, faisant ainsi fuir des millions d’Ukrainiens pour sauver leur vie, des milliers de Russes se sont également empressés de faire leurs bagages et de quitter leur pays, craignant que le Kremlin ne ferme les frontières et n’impose une loi martiale.

Certains s’opposaient depuis longtemps à l’autoritarisme croissant, et l’invasion a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. D’autres étaient poussés par l’intérêt financier, pour préserver leurs moyens de subsistance ou échapper à la menace des sanctions. Puis, à l’automne 2022, une mobilisation militaire a poussé des centaines de milliers d’hommes à se sauver.

La guerre du président russe Vladimir Poutine a déclenché un exode historique de la population de Russie. Les premières données montrent qu’au moins 500 000 personnes, et peut-être près d’un million, sont parties au cours de l’année qui a suivi le début de l’invasion – un raz-de-marée à l’échelle de l’émigration qui a suivi la révolution bolchevique de 1917 et l’effondrement de l’Union soviétique en 1991. Continuer à lire … « Suite à la guerre, la géographie socialement sélective des « asiles » pour exilés russes »

19 mars 2023 –Tribune « Rendre hommage à un pilier de l’Oas, c’est légitimer le racisme » publiée dans Libération

A Perpignan, le maire RN, Louis Aliot, inaugure une exposition sur « l’illusion de la paix en Algérie » après avoir renommé une esplanade « Pierre Sergent », officier de l’organisation terroriste. Soixante et un ans après les accords d’Evian, cet hommage radicalise les militants d’extrême droite, dénonce un collectif dont Michèle et Pierre Audin ainsi que Benjamin Stora.

Ce dimanche 19 mars 2023, nous commémorons le 61e anniversaire de l’acte fondamental posé par la signature des Accords d’Evian négociés entre le GPRA et le gouvernement français : l’entrée en vigueur d’un cessez-le feu officiel entre les belligérants qui annonce la fin de la guerre d’Algérie et ouvre la voie à l’Indépendance.

Nostalgique de l’Algérie française, Louis Aliot, maire RN de Perpignan, marque cette date en inaugurant une exposition intitulée « 19 mars 1962 : l’illusion de la paix en Algérie ». Et ceci, quelques mois après avoir décidé d’honorer Pierre Sergent en donnant le nom de celui-ci à un espace de Perpignan. Or, s’il fut un élu de la ville, Pierre Sergent fut surtout une figure majeure de l’OAS (« Organisation de l’Armée Secrète »), groupe terroriste d’extrême-droite qui tenta par la violence de maintenir la tutelle coloniale de la France sur l’Algérie. Continuer à lire … « 19 mars 2023 –Tribune « Rendre hommage à un pilier de l’Oas, c’est légitimer le racisme » publiée dans Libération »

Comité de Réflexion et d’Action Laïque de Seine-Maritime (CREAL76)

Le Comité de Réflexion et d’Action Laïque de Seine-Maritime (CREAL76) s’adresse solennellement à toutes les structures et personnes organisatrices de la manifestation du 8 mars 2023 à Rouen, afin de leur faire part de son indignation.

Le CREAL, qui a travaillé à la popularisation et à l’élargissement de l’unité autour de cette initiative, a été l’objet d’agressions répétées au cours de la manifestation.

Agressions verbales dès le début du rassemblement : « islamophobes ! », « racistes ! », « fascistes ! », injonctions à quitter la manifestation, proférées par de très jeunes femmes. Toutes nos tentatives de discussion se sont heurtées à un mur.

Agressions physiques : arrachages de pancartes et de slogans portés autour du cou par des militant·e·s du CREAL, bombage mauve de leurs affiches.

Ce comportement est contradictoire avec l’objet de cette manifestation pour plus de droits, plus de libertés. Continuer à lire … « Comité de Réflexion et d’Action Laïque de Seine-Maritime (CREAL76) »

Une certaine douceur des choses dans la rude épreuve de la maladie

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Avant-Propos
À l’heure où le gouvernement organise un nouveau grand débat décentralisé sur notre système de santé, à la recherche de mesures dites « pragmatiques, sans tabou ni à priori » adaptées aux différents territoires, le comité de rédaction de Raison présente a souhaité publier un dossier consacré à la Santé publique. En 1973, le professeur Robert Debré, auteur de l’ordonnance de 1958 créant les Centres hospitalo-universitaires (CHU), regrettait de n’avoir fait que « la moitié du travail ». « Ce que j’ai fait avec la biologie, vous devrez le faire avec la Santé publique » disait-il. Mais notre système de santé semble prisonnier de son histoire. De 1945, nous avons hérité d’un système mixte, résultant d’un compromis historique : il est financé par la Sécurité sociale mais aussi par les assurances privées dites complémentaires, il est public pour l’hôpital et la plupart des centres de santé mais il est libéral pour l’essentiel de la médecine de ville dont les syndicats défendent le paiement à l’acte et la liberté d’installation. Ces syndicats se sont historiquement opposés à la construction d’un service public de la médecine de proximité en brandissant le spectre de la « fonctionnarisation ». La régulation de notre système de santé est également mixte, par l’État pour l’hôpital, par la Sécurité sociale pour la ville dans le cadre de négociations avec les syndicats des professionnels libéraux. D’où une construction en silos et des frais de gestion élevés nous plaçant en 2e position derrière les USA (alors que nous sommes, après le Ségur, en 16e position pour le salaire infirmier). La pandémie de la Covid-19 a agi comme une loupe montrant nos forces et nos faiblesses. Nos forces furent la gratuité des soins grâce à la Sécurité sociale et la qualité des professionnels (hospitaliers d’abord puis professionnels de première ligne : médecins généralistes, infirmièr(e)s et pharmacien(ne)s), sans oublier les professionnels assurant la logistique. La pandémie a aussi montré nos faiblesses: le défaut de coordination ville-hôpital, l’insuffisance du travail en équipe pluri-professionnelle en ville (malgré le développement des maisons et centres de santé et des communautés professionnelles de territoires de santé, les CPTS), le manque de valorisation des infirmièr(e)s et des aides-soignant(e)s, l’insuffisance de personnels dans les EHPAD, les inégalités sociales et territoriales de santé, les oppositions d’une partie importante de la population à la vaccination, la carence de démocratie sanitaire, la puissance des big pharma faisant passer leur profit avant l’intérêt général, la perte d’indépendance de l’Europe vis-à-vis de la Chine et de l’Inde pour la production des médicaments et des dispositifs médicaux de protection… Continuer à lire … « Une certaine douceur des choses dans la rude épreuve de la maladie »

Des prisonniers de guerre « condamnés » à des peines de prison à l’issue de parodies de procès dans les territoires occupés par la Russie

En réaction à l’annonce du Comité d’enquête de la Fédération de Russie, qui a déclaré que trois prisonniers de guerre ukrainiens, dont le défenseur des droits humains Maxime Boutkevitch, ont été « reconnus coupables » de crimes de guerre par des « cours suprêmes » dans les régions de Louhansk et Donetsk occupées par la Russie et condamnés à de lourdes peines de prison, Denis Krivosheev, directeur adjoint du programme Europe de l’Est et Asie centrale à Amnesty International, a déclaré :
« Les condamnations de Maxime Boutkevitch, Viktor Pohozeï et Vladislav Chel à l’issue de ces parodies de procès doivent être considérées nulles et non avenues. » Continuer à lire … « Des prisonniers de guerre « condamnés » à des peines de prison à l’issue de parodies de procès dans les territoires occupés par la Russie »

Le syndicat Kuryer des coursiers résiste

Le dernier épisode de la lutte des livreurs de repas en Russie a été une grève de cinq jours qui s’est déroulé du 20 au 25 décembre 2022. Selon le syndicat Kuryer, qui a organisé l’action, environ 3 800 livreurs dans plus de quinze villes ont participé à la grève. Les travailleurs ont adressé leurs revendications au géant russe de la technologie Yandex, dont le service de livraison de repas, Yandex.Eats, s’est assuré un quasi-monopole sur le marché de la livraison de repas dans le pays après avoir racheté son principal concurrent, Delivery Club, en septembre 2022. La grève présente des similitudes avec les conflits avec des entreprises comme UberEats et Deliveroo dans d’autres pays européens. Les livreurs, qui sont officiellement des travailleurs indépendants, réclament notamment l’introduction de contrats de travail avec Yandex, ainsi qu’une amélioration des salaires et des conditions de travail. Pendant la grève, des milliers de livreurs ont refusé de prendre des commandes via l’application mobile Yandex.Eats, perturbant ainsi le service dans plusieurs villes. Le syndicat des coursiers a également appelé les grévistes à « saboter le travail » des restaurants partenaires de Yandex en formant des files d’attente et en bloquant les caisses aux clients. Continuer à lire … « Le syndicat Kuryer des coursiers résiste »

« La chercheuse Pinar Selek est punie parce qu’elle a compris que le problème central de la Turquie était la question kurde »

Avec l’aimable autorisation de l’autrice

Alors que la Cour pénale de Turquie doit, le 31 mars, statuer sur le sort de la sociologue et défenseuse des droits humains franco-turque, réfugiée en France depuis 2011, la journaliste en exil Ece Temelkuran retrace, dans une tribune au « Monde », la « chasse aux sorcières » dont elle est victime depuis 1998.

Lorsque les nouvelles concernant Pinar Selek, sociologue, écrivaine et militante des droits humains, nous sont parvenues, nous avons ressenti la même crispation que lorsque nous avons appris l’emprisonnement injuste d’Osman Kavala ou de Selahattin Demirtas, et les innombrables injustices que nous n’avons pas pu empêcher au cours de la dernière décennie.

Pinar, une amie chère pour beaucoup, est victime d’une injustice révoltante, ou, pour mieux dire, d’une torture judiciaire, depuis vingt-cinq ans. Et, depuis janvier, les autorités turques ont décidé d’émettre un mandat d’arrêt international et d’emprisonnement à son encontre. Continuer à lire … « « La chercheuse Pinar Selek est punie parce qu’elle a compris que le problème central de la Turquie était la question kurde » »

Tribune : Nous, militantes et militants de l’écologie de rupture, apportons notre soutien total aux salarié-es des déchets, premiers travailleurs de l’écologie

Nous sommes syndicalistes, activistes dans des collectifs de l’écologie radicale, sociale ou populaire, militant-es politiques, personnalités. 

Depuis 15 jours, les salarié-es du secteur des déchets, éboueuses et éboueurs, balayeurs, chauffeurs, ripeurs, ouvrières et ouvriers des centres de tri, salarié-es des incinérateurs, mènent une grève dure contre la contre-réforme des retraites, pour des conditions de vie et de travail acceptables, pour la dignité et le respect. [1]

Alors qu’elle vient de passer en force au parlement, nous rappelons notre opposition à cette réforme anti sociale et anti écologique, productiviste, qui vise à surexploiter davantage la planète, les femmes, les hommes dans une illusion de croissance infinie, quand le partage du travail et la baisse du temps de travail sont les seules mesures raisonnables pour tendre vers la sobriété. 

Nous apportons notre soutien total aux revendications sociales de ces salarié-es invisibilisé-es, dont le droit du travail est souvent bafoué. Nous rappelons que ces salarié-es ont entre 12 et 17 ans d’espérance de vie en moins que la moyenne des salarié-es et réclamons le retour des CHSCT. Nous saluons l’action quotidienne des militant-es locaux et de leurs soutiens parmi les habitant-es. [2] Continuer à lire … « Tribune : Nous, militantes et militants de l’écologie de rupture, apportons notre soutien total aux salarié-es des déchets, premiers travailleurs de l’écologie »

Notre place est toujours aux côtés de la résistance ukrainienne

Le Réseau européen de solidarité avec l’Ukraine, auquel notre comité français participe, avait décidé de s’engager dans une semaine de mobilisations autour de la date anniversaire de l’invasion russe, le 24 février 2022. Des manifestations importantes ont eu lieu d’ailleurs dans plusieurs villes européennes notamment en Suisse, en Belgique, en Allemagne, en Catalogne, au Royaume-Uni et en Irlande, à Hongkong, au Brésil…

En France, et notamment à Paris, nous avons choisi de tenir à la fois une réunion publique et une manifestation de rue, pour laquelle nous sommes inscrits d’emblée dans un cadre unitaire. C’est ainsi qu’à l’initiative de l’Union des Ukrainiens de France, de Pour l’Ukraine pour leur liberté et la nôtre et de notre réseau, des réunions unitaires ont été organisées dès la mi-janvier. Très vite un appel a été lancé qui a été signé par de nombreuses associations, partis, regroupements régionaux (russes, géorgiens, polonais, syriens, etc.) et repris par deux syndicats, Solidaires et la CGT (voir la liste dans le flyer d’appel), suivis de toute l’intersyndicale mobilisée sur les retraites (à l’exception de Force ouvrière). Continuer à lire … « Notre place est toujours aux côtés de la résistance ukrainienne »

« Antisémitisme : combattre le feu avec le pyromane ? »

Fidèle aux leçons de sa propre histoire, l’Union européenne (UE) s’est engagée dans la lutte contre l’antisémitisme. Mais, pour mener cette lutte, était-il judicieux de choisir l’État d’Israël comme partenaire privilégié ? Cet État bafoue depuis des décennies les droits humains et le droit international, annexe illégalement des territoires conquis par la force et y pratique le nettoyage ethnique. Il s’est à présent doté du gouvernement le plus extrémiste de toute son histoire, associant des suprémacistes juifs et des intégristes religieux, équivalents locaux d’Éric Zemmour et de Viktor Orban, la violence physique en plus.

Depuis, ça n’a pas traîné : les violences commises par des colons contre les Palestiniens ont redoublé sous le nez d’une armée qui laisse faire. Un tel comportement, qui relève d’un racisme anti-arabe assumé, aurait dû suffire à discréditer les autorités israéliennes aux yeux de l’UE. Malgré cela, le partenariat privilégié entre l’Europe et l’État d’Israël dans la lutte contre l’antisémitisme a été confirmé, comme si de rien n’était. Continuer à lire … « « Antisémitisme : combattre le feu avec le pyromane ? » »

Les vieilles sorcières

Ce texte a été lu lors du Cabaret féministe du comité des femmes de Québec Solidaire Capitale nationale tenu à Québec le 4 mars 2023

Pour le Cabaret féministe du 4 mars 2023
Élisabeth Germain

Que fait une sorcière quand elle vieillit ?
Devient-elle nez crochu, verrue poilue, dents fourchues
Perd-elle les poils de son balai, est-elle rivée aux marais boueux ?
Sa voix chevrotante peut-elle encore émettre une parole fière ?

J’ai connu le temps de la puissance,
Mon corps de femme vibrant de désir et de plaisir,
Mon chapeau pointu fusant vers les étoiles,
Tous les secrets de la vie nourrissant la rivière de mes rêves
Continuer à lire … « Les vieilles sorcières »