En Kanaky comme en Algérie : la milice, une culture coloniale (+ autre texte)

Dès le début de la révolte en Kanaky se sont constituées des milices armées opposées aux indépendantistes agissant au nom d’un droit à « l’auto-défense » avec la bienveillance des autorités. L’historien Alain Ruscio rappelle, à propos de l’Algérie, que la formation de milices armées meurtrières fut récurrente dans les colonies de peuplement en proie à la hantise de l’émeute des colonisés.

Lors de la révolte commencée le 13 mai 2024 en Kanaky/Nouvelle-Calédonie se sont immédiatement constituées, particulièrement à Nouméa, des milices armées agissant parallèlement aux forces de l’ordre au nom d’un droit à « l’auto-défense » des biens et des personnes. Bénéficiant d’une grande liberté d’agir et d’une bienveillance certaine, voire d’encouragements, de la part des autorités, elles ont pour l’heure tué par balles au moins trois Kanak et blessé des dizaines d’autres, alors qu’un quatrième a été abattu par un policier en civil et hors service au rôle mal défini. Ce phénomène d’autodéfense armée, légitimé et soutenu par certains élus, y compris en France, n’est évidemment pas toléré dans l’hexagone. S’il l’est dans ce territoire, c’est en raison de sa colonialité. La société calédonienne est, depuis le XIXe siècle et aujourd’hui encore, structurée par le racisme anti-Kanak et par une permanente hantise chez les dominants de « l’émeute » de ces derniers, qui s’exposent depuis toujours à la payer de leur vie. « La chasse aux Kanak est à nouveau ouverte », a-t-on commenté chez les indépendantistes. Comme nous le rappelle ici l’historien Alain Ruscio à propos de l’Algérie entre 1830 et 1962, la formation de milices armées meurtrières fut habituelle dans les colonies de peuplement en proie aux révoltes des colonisés, où elles furent parties intégrantes de la culture coloniale. 

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La culture de la milice en Kanaky comme jadis en Algérie

En Algérie, durant 132 ans, toujours, partout, les Européens eurent « une mentalité d’assiégés [1] ».

Qu’étaient, finalement, les premiers villages de colonisation, sinon, dans l’esprit de Bugeaud, des enclaves en terre ennemie ? Le futur maréchal de France décrivait les premiers chantiers : « Déjà deux villages sont commencés par les soins du génie. Ils seront enveloppés d’une muraille de trois mètres d’élévation ; elle sera flanquée par deux petites tours placées à deux angles opposés du parallélogramme. On bâtira immédiatement un certain nombre de maisons dans l’intérieur [2] ». On pense aux westerns, à ces Cow Boysvivant dans des fortins au milieu des Indiens vaincus, décimés, mais toujours menaçants.

De ce fait, durant toute l’histoire de l’Algérie coloniale, il y eut chez les maîtres une culture de la milice, de l’autodéfense (appelée par eux « légitime défense »). Et ce dès les premiers temps : lorsque la France, la conquête d’Alger et de sa région achevée, rapatria une grande partie de ses troupes, le maréchal Clauzel, commandant du corps expéditionnaire, arma les premiers colons qui s’établissaient. Tous les hommes de 20 à 50 ans étaient tenus d’être membres de cette organisation, la bien nommée milice africaine [3]. « Le colon africain, disait, toujours, Bugeaud, ne devra jamais laisser rouiller son fusil ; il le tiendra toujours prêt à faire feu et s’en servira avec adresse […]. Je veux que les milices soient disciplinées, obéissantes, pour combattre les Arabes ; qu’elles sachent faire avec légèreté un petit nombre de mouvements, bien charger leurs armes et tirer avec justesse ; qu’elles aient surtout l’intelligence du combat en tirailleurs et qu’elles soient animées de cette confiance guerrière qui préviendra ou repoussera les tentatives des Arabes [4]. »

Un décret impérial en date du 9 novembre 1859 généralisa et structura ce principe. Même en temps de paix, par la suite, les élus européens demandèrent la plus extrême sévérité. En avril 1901 avait éclaté dans le village de Margueritte, aujourd’hui Aïn-Torki, à 100 km d’Alger, une révolte qui fit 8 morts parmi les colons [5]. Fait grave, mais nullement signe d’une insécurité généralisée. Et pourtant, que de bruit, en Algérie et en métropole ! À la Chambre, le député de Constantine, Émile Morinaud, brossa le tableau d’un pays à feu et à sang, de colons partout à la merci de « musulmans fanatisés » prêts à égorger une population entière, exigea la reconstitution des « milices indispensables aux colons », pour conclure : « Tous les conseils municipaux, la colonie tout entière, demandent qu’on arme les colons dans les villages, pour qu’au moins ils puissent, puisqu’ils n’ont pas de troupes, se défendre eux-mêmes en cas d’émeutes [6]. » Plus tard encore : « Comment assurer la tranquillité en cas d’événements imprévisibles ? s’interrogeait en 1934, Gustave Mercier, un autre politicien constantinois de premier plan. Dans chaque centre, il existe une force prête à s’employer. Cette force, on en trouve les éléments sur place, il suffit de reconstituer les cadres de la défense des centres, de nommer dans chaque village un chef de défense. Des armes seraient déposées au chef-lieu de la commune ; il y aurait par exemple 25 ou 30 fusils permettant d’armer une trentaine d’hommes d’un moment à l’autre. Il suffirait d’un roulement de tambour ou d’un appel dans le village pour alerter immédiatement cette force qui tiendrait en respect les indigènes. Les éléments nécessaires existent, dis-je, sur tous les points du territoire [7]. »

Lorsque vinrent les grands affrontements, cette culture réapparut quasi spontanément. En mai 1945, à Guelma dans le Constantinois, les milices firent la « chasse à l’Arabe », l’expression revint souvent dans les récits de l’époque (même s’il y eut un grand nombre de Kabyles parmi les victimes). Le préfet Achiary, qui avait déjà servi avec empressement et efficacité sous Vichy avant de soutenir le débarquement allié de 1942 constitua une milice de 800 hommes (la population européenne de Guelma était alors de 4 000 personnes, soit approximativement 1 000 hommes adultes) pourvus d’armes, dont certaines automatiques. Il devint un temps le « chef d’une communauté ethnique, ordonnateur d’un vaste règlement de comptes racial »·[8]. Les autorités distribuèrent des brassards blancs aux « indigènes » qui pouvaient apporter la preuve qu’ils travaillaient dans l’administration ou à ceux, rares, dont des colons se portèrent garants. Tous les autres, s’ils s’aventuraient à l’extérieur, devinrent des cibles vivantes. Ceux qui avaient réussi à échapper à cette chasse furent emprisonnés. Durant plusieurs semaines, en mai et juin, un tribunal improvisé et absolument illégal ordonnera l’exécution de 50 à 60 Musulmans par jour. Marcel Reggui, qui écrira le premier sur ce drame, estime qu’il y eut entre 1 500 et 2 000 morts pour cette seule localité et ses environs [9].

Le premier Rapport officiel à chaud semble avoir été celui rédigé par le commissaire de police Bergé, envoyé par le Gouverneur Chataigneau, dès la fin du mois : « Chaque soir, pendant plusieurs jours, des automitrailleuses de la Légion étrangère et des tirailleurs sénégalais circulent dans les rues de la ville et tirent des rafales sur les indigènes qui fuient. La troupe effectue des arrestations massives. » [10]. Ce même commissaire dénonça également certains « demi-fous » civils qui se lançaient à la poursuite des « ratons ». Le journaliste Édouard Sablier, alors jeune officier, présent sur les lieux, témoigna plus tard [11] du désir de ces miliciens de « terrifier l’adversaire éventuel ». Pis encore, il évoqua la pratique de la torture : « Un peu partout, on assistait à des «interrogatoires» publics, trop souvent, hélas ! agrémentés du «troisième degré » [12]. Tout cela laissait partout un souvenir affreux » [13]. Pratique confirmée par divers témoins algériens – dont des victimes – dans le film de Mehdi Lallaoui [14].

Dès 1955, lors de la guerre d’indépendance algérienne, se constituèrent des Unités territoriales, composées de civils armés qui avaient effectué leur service militaire et restaient mobilisables en permanence. À Alger, elles comptèrent 25 000 hommes, âgés de 18 à 45 ans, mobilisés à tour de rôle, si bien qu’il y avait 2 500 personnes en permanence sur le pied de guerre. Ces UT prêtèrent main forte à la police et à l’armée durant toute la guerre et contribuèrent aux coups d’Etat de 1958 et de 1961. Elles furent aussi parmi les organisateurs de la « semaine des barricades » de janvier 1960 au cours de laquelle certains éléments ont tué des gendarmes légalistes, avant de contribuer à la constitution de l’OAS.

Tel était le sort de toute communauté spoliatrice et minoritaire. Les Européens ne vécurent jamais tout à fait tranquilles. Une arme devait toujours être à portée de main. Des gendarmes étaient envoyés pour protéger les maisons les fermes. Les juges fermaient les yeux sur leurs agissements. Et l’usage immodéré de l’appareil répressif – dont la torture, bien avant Massu, et la sinistre guillotine, bien avant Mitterrand –, étaient un recours récurrent.

[1] Gilbert Meynier, L’Algérie révélée. La guerre de 1914-1918 et le premier quart du XX è siècle, Genève, Paris, Libr. Droz, 1981.
[2] Circulaire aux chefs de corps de toutes les armes, 10 décembre 1841, Le Moniteur algérien, 14 décembre, cité par le Journal des Débats, 30 décembre.
[3] Marie Dumont, « Les unités territoriales », in Jean-Charles Jauffret & Maurice Vaïsse (dir.), Militaires et guérilla dans la guerre d’Algérie, Bruxelles, Ed. Complexe, 2001.
[4] Texte de 1840, cité par Augustin Bernard, in Gabriel Hanotaux & Alfred Martineau (dir.), Histoire des Colonies françaises et de l’expansion de la France dans le monde, Vol. II, L’Algérie, Paris, Société de l’Histoire Nationale / Libr. Plon, 1930.
[5] Christian Phéline, « La révolte de Margueritte : résistance à la colonisation dans une Algérie “pacifiée“ (1901-1903) », in Abderrhamane Bouchène & al. (dir.), Histoire de l’Algérie à la période coloniale, Paris, La Découverte, Alger, Barzakh, 2012.
[6] JORF, Débats parlementaires, Chambre des députés, 24 mai 1901.
[7] Intervention, Délégations financières, 7 novembre 1934, Assemblées financières algériennes, Session extraordinaire de novembre 1934, Alger, Imprimerie Solal, 1934 (Site BNF, Gallica).
[8] Jean-Pierre Peyroulou, Introduction historique, in Marcel Reggui, Les massacres de Guelma. Algérie,mai 1945 : une enquête inédite sur la furie des milices coloniales, Paris, La Découverte, 2006.
[9] Marcel Reggui, op. Cit.
[10] « Insurrection de Sétif : les faits », cité par Annie Rey-Goldzeiguer, Aux origines de la guerre d’Algérie, 1940-1945. De Mers-el-Kébir aux massacres du nord-Constantinois, Paris, La Découverte, Coll. Textes à l’appui, 2002.
[11] Édouard Sablier, « Dans le Constantinois en mai 1945 », Le Monde, 3 novembre 1954.
[12] Formule euphémistique qui désigne la torture.
[13] Édouard Sablier, art. Cité.
[14] Mehdi Lallaoui, Les massacres de Sétif, un certain 8 mai 1945, 1997.

Alain Ruscio
Histoire coloniale et postcoloniale
https://histoirecoloniale.net
Site proposant un vaste corpus de référence de documents, études, réflexions et ressources sur l’histoire coloniale de la France (première et seconde colonisation), ainsi que sur ses traces dans la société française postcoloniale d’aujourd’hui.
https://blogs.mediapart.fr/histoire-coloniale-et-postcoloniale/blog/290524/en-kanaky-comme-en-algerie-la-milice-une-culture-coloniale

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Kanaky/Nouvelle-Calédonie : l’histoire se répéterait-elle ?

L’actualité de la Nouvelle-Calédonie apparaît hantée par une inquiétante étrangeté. La grande erreur de Macron et de ses équipes est d’avoir pensé qu’il était possible de manipuler l’histoire et la réalité. Prétendre que la Nouvelle-Calédonie est « un bout de France dans le Pacifique », c’est s’aveugler sur le fait colonial. Par Isabelle Merle et Francis Sitel

L’actualité de la Nouvelle-Calédonie apparaît hantée par une inquiétante étrangeté.

Révoltes des Kanak, barrages, incendies. Une menace de chaos, cette fois au cœur de « Nouméa la blanche », qui alimente la grande peur de certains européens de se voir menacés dans leurs biens, voire leurs vies, par la « sauvagerie des indigènes [1] ».

Des jeunes manifestants laissent exploser leur colère, et se voient confrontés à des milices caldoches surarmées. Et à un État français qui déploie ses moyens répressifs : GIGN, RAID, blindés de la gendarmerie, contrôle du port et de l’aéroport par l’armée. Une violence toute coloniale qui ne saurait dissuader une jeunesse qui n’a pas connu les traumatismes de la fin des années 1980 de se révolter. Quitte à ne pas toujours respecter les appels des « anciens » au calme et à la modération.

Un retour du refoulé colonialiste ! [a]

Comme si les plus de 3 décennies qui ont suivi les accords de Matignon et Nouméa se voyaient subitement effacées.

Ce tableau appelle à être observé en accommodant la vision par une prise en compte des données contemporaines.

Depuis les années 1980-1990 le monde a changé, énormément. La Nouvelle-Calédonie aussi… Rappel d’une évidence qui invite à être vigilant quant aux possibles courts circuits temporels.

La politique de l’État français menée ces dernières années (au cours du premier quinquennat de Macron, avec Sébastien Lecornu ministre des Outre-mer, et à présent avec Darmanin ministre de l’intérieur en charge du dossier) obéit à une perspective stratégique. Le Pacifique, avec la confrontation entre les États-Unis et la Chine, s’affirme comme l’épicentre des rapports de force mondiaux. Une Nouvelle-Calédonie française représente un atout pour la moyenne puissance impérialiste qu’est la France. Au-delà des intérêts économiques (le nickel), susceptibles d’être défendus selon d’autres modalités qu’une mainmise directe sur le territoire, il s’agit de la zone maritime (qui représente 20% du domaine maritime français) et de confirmer la France comme un acteur dudit Indo-Pacifique.

On peut discuter de la légitimité et du réalisme d’une telle ambition. Il paraît en revanche évident que la méthode macroniste se révèle, elle, anachronique. La politique du passage en force, l’alignement sur la droite caldoche la plus réactionnaire, le mépris affiché à l’égard du peuple kanak, ont conduit à une posture d’arrogance néocoloniale et à une multiplication de provocations. Avec aujourd’hui la répression massive et la dénonciation des organisations indépendantistes comme des groupes maffieux, voire terroristes…

Le gouvernement s’est entêté à répéter qu’en France la démocratie veut que les élections se tiennent à la date prévue (cela contre toute évidence), que le principe « un homme, une voix »doit être respecté (les exclus du droit de vote apprécieront [2]… Le confusionnisme peut faire florès ici, mais là-bas (au bout du monde !) le message a immédiatement été compris : il s’agit de renouer avec la logique de la colonisation de peuplement, de maintenir les Kanak en minorité, donc d’une volonté d’en finir avec le processus promis de décolonisation. Cela sur un fond d’inégalités et d’injustices dont les Kanaks et les autres Océaniens sont victimes, et de privilèges pour les européens et les « expatriés ».

L’histoire est vivante. Les Kanaks et les indépendantistes peuvent compter sur la solidarité d’une gauche qui dans sa diversité n’a pas totalement oublié ses engagements anti-colonialistes. Ce qui vaut confrontation avec les tropismes colonialistes réactivés à l’extrême droite et une bonne partie de la droite.

La grande erreur de Macron et de ses équipes est d’avoir pensé qu’il était possible de manipuler l’histoire et la réalité. Prétendre que la Nouvelle-Calédonie est « un bout de France dans le Pacifique » [b], c’est s’aveugler sur le fait colonial. Les Kanak ne peuvent l’accepter, et aucune composante de la société calédonienne ne peut ignorer qu’il ne saurait y avoir de perspective d’avenir fondée sur un tel déni.

Démonstration faite que la connaissance du passé ne saurait être méprisée lorsqu’on affronte le présent et qu’on ambitionne de proposer un projet d’avenir. Une condition certes insuffisante, mais nécessaire.

Nous pouvons donc affirmer que jamais l’histoire ne se répète ; elle se contente de perdurer dans ses erreurs.

[a] : Carine Fouteau, « Nouvelle-Calédonie : le dramatique retour du refoulé colonial », Mediapart, 16 mai 2024.
[b]
 : Cf. l’éditorial du Figaro le 18 mai 2024 : « Ce bout de France qui doit le rester ».
[1] Perception classique, raciste et apeurée, que suscitent chez les colons les révoltes des colonisés. Cliché qui n’est pas sans écho dans la situation présente…
[2] Il s’agit ici des immigrés de longue date qui sont privés du droit de vote (y compris aux élections locales) faute de nationalité française reconnue. Une revendication ancienne toujours pas satisfaite… La question est utilisée de manière polémique par certains de manière inversée : les mêmes qui demandent le droit de vote pour tous les résidents ici, le refusent à tous les résidents en Nouvelle-Calédonie

Isabelle Merle et Francis Sitel
CVUH
Association d’historien.n.e.s et d’enseignant.e.s créée en 2005 contre la loi du 23 février 2005 sur l’enseignement du « rôle positif » de la colonisation
https://blogs.mediapart.fr/cvuh/blog/290524/kanakynouvelle-caledonie-l-histoire-se-repeterait-elle

Auteur : entreleslignesentrelesmots

notes de lecture

Une réflexion sur « En Kanaky comme en Algérie : la milice, une culture coloniale (+ autre texte) »

  1. Communiqué du FLNKS du 31 Mai 2024.

    A Nouméa, le 31 mai 2024
    Messieurs Éric Thiers, Rémi Bastille, Frédéric Pothier
    Mission de médiation et de travail
    Le Bureau Politique du FLNKS élargi à l’équipe de discussion et de négociation FLNKS, aux partis dits nationalistes et progressistes et à la CCAT s’est réuni ce vendredi 31 mai 2024 à Nouméa afin d’établir un point sur la situation que traverse actuellement la Nouvelle-Calédonie.

    Malgré la tenue de plusieurs réunions avec les militants mobilisés sur les barrages et la diffusion de deux communiqués du FLNKS en date du 2 et 25 mai 2024 appelant à l’apaisement et à «desserrer l’étau sur les principaux axes de circulation », force est de constater que ce message reste difficilement audible sur el terrain et ne permet pas, à ce jour, de rétablir des conditions de circulation satisfaisantes pour tout le monde.
    La principale raison réside dans les propos du Président de l a République qui déclarait, le 23 mai dernier, au sujet du projet de loi constitutionnelle dégelant le corps électoral provincial, ne pas souhaiter « passer en force » pour, ajoutait-il, donner une chance au processus d’apaisement. Ces propos restent malheureusement incompris sur le terrain dans la mesure où cela ne garantit, en aucune manière, l’abandon de la réforme constitutionnelle litigieuse. Cette incompréhension pose une véritable difficulté et empêche nos militants d’être réceptifs à l’appel au calme et à l’apaisement.

    Sur ce constat, afin de parvenir à renouer le dialogue qui demeure aujourd’hui un objectif partagé par les trois partenaires politiques des accords de 1988 et 1998, le Bureau Politique du FLNKS demande à ce que le Président de la République soit explicite dans ses propos en affirmant clairement qu’il ne convoquera pas le Congrès de Versailles et abandonne, par conséquent, cette réforme constitutionnelle.
    Une telle annonce permettra de désamorcer la situation sur le terrain et d’apaiser les tensions actuelles pour une reprise des discussions sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle- Calédonie avec votre mission et dans les meilleures conditions.

    En espérant que notre objectif commun visant à rétablir la paix dans notre pays
    puisse être atteint, je vous prie de bien vouloir recevoir, Messieurs, l’assurance de mes respectueuses considérations.
    Pour l’animation du BP FLNKS Patrick Jomessy

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