Les combattant.tes en Amérique latine : la lutte périlleuse pour le droit à l’avortement

Au Salvador, au Honduras et au Suriname, l’avortement est strictement interdit. L’Uruguay ou la Colombie autorisent l’avortement selon certaines conditions gestationnelles. En revanche, au Chili ou au Venezuela, les conditions sont restrictives, l’avortement étant seulement permis en cas de danger pour la mère. En Bolivie et en Équateur, l’IVG est autorisée pour des raisons de santé. L’instabilité du droit à l’avortement en Amérique latine tend à empêcher certaines femmes à y recourir. Continuer à lire … « Les combattant.tes en Amérique latine : la lutte périlleuse pour le droit à l’avortement »

Décision historique : les communautés indigènes et les assemblées socio-environnementales arrêtent les compagnies minières de lithium

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Dans un coup dur pour les multinationales du lithium et le gouvernement de Catamarca, la plus haute cour provinciale a interdit la délivrance de nouveaux permis et exigé la réalisation d’études d’impact pour tous les projets miniers de la région. La plainte a été déposée par les communautés de Diaguita et les assemblées socio-environnementales. Chronique d’un triomphe.

Le jeudi 7 mars au matin, la nouvelle a fait la une des principaux journaux locaux et, quelques heures plus tard, celle des sites Internet nationaux. Le titre, jaunâtre, comme le font habituellement les médias hégémoniques, a eu un impact énorme : « La Cour de justice suspend l’exploitation du lithium ». Pour un gouvernement comme celui de Catamarca, qui promeut et se projette autour du boom minier du lithium (plus précisément appelé « méga-mine de l’eau »), le choc a été total. Rapidement, les stations de radio, les médias télévisés, les comptes Instagram et X se sont remplis d’avocats, de spécialistes et de politiciens tentant d’expliquer quelque chose d’inexplicable à première vue. La surprise, la perplexité, les doutes et la désinformation étaient légion : l’activité minière dans la province est-elle en train de s’arrêter ? L’entreprise de lithium, qui brasse des millions de dollars, est-elle en train de s’effondrer ? Le tribunal porte-t-il un coup terrible au gouverneur Raúl Jalil en raison d’une lutte de pouvoir interne ? Comment tout cela a-t-il pu se produire du jour au lendemain ?  Continuer à lire … « Décision historique : les communautés indigènes et les assemblées socio-environnementales arrêtent les compagnies minières de lithium »

Déclaration de solidarité avec le peuple haitien (et autres textes)

Haïti s’enfonce dans une terreur généralisée.

Le peuple haïtien vit depuis des mois une situation dramatique résultant d’un chaos généralisé fabriqué et entretenu par des gangs armés, soutenus par une oligarchie économique et un système politique basé sur la corruption et l’impunité. 

Depuis plus d’un an, le climat sécuritaire du pays est en pleine ébullition. Dans la capitale, des tirs nourris se font entendre partout, poussant des centaines de milliers de personnes à quitter leurs maisons, des milliers à vouloir passer la frontière Haïti-dominicaine.  Continuer à lire … « Déclaration de solidarité avec le peuple haitien (et autres textes) »

La guerre contre les peuples autochtones au Mexique

Alors qu’une réforme constitutionnelle à la Pyrrhus et limitée sur les droits des indigènes est en cours de présentation au Congrès de l’Union, bien loin de l’exhaustivité juridique proposée dans le dialogue de San Andrés, la guerre contre les peuples indigènes du Mexique se poursuit sur tout le territoire national.

Le soi-disant crime organisé dévaste les espaces communautaires du Chiapas, d’Oaxaca, de Guerrero, du Michoacán, de Morelos, entre autres États assiégés par la justice, tandis que la militarisation et le militarisme vont de pair avec les déclarations présidentielles répétées de reconnaissance des forces armées, qui n’ont pas diminué la présence meurtrière des cartels dans les zones rurales et urbaines. Ainsi, l’accumulation militarisée et criminelle qui caractérise le capitalisme d’aujourd’hui est violemment imposée. Continuer à lire … « La guerre contre les peuples autochtones au Mexique »

L’UPOV 91, c’est la privatisation des semences, une croisade néolibérale de Menem à Milei

Le débat sur le brevetage des semences et la finalité de ces améliorations se poursuit en Argentine depuis l’adhésion à l’Union internationale pour la protection des obtentions végétales (UPOV) sous le gouvernement de Carlos Menem. La privatisation et les progrès de l’agro-biotechnologie sont de retour avec le gouvernement Milei, qui souhaite franchir une nouvelle étape avec la convention UPOV 91.

Pourquoi l’adhésion à l’UPOV 91 privatise-t-elle les semences ? Rien n’a changé. Le gouvernement de Javier Milei, la nouvelle version néolibérale exprimée dans le projet de loi Omnibus, a ouvert le tiroir des vieilles recettes et a invité les entreprises semencières habituelles à la table, loin de la salle à manger du peuple. Entre 1990 et 2010, nous avons assisté à une phase d’expansion de la production technologique dans le monde qui, par nécessité et urgence, a été suivie d’une législation qui l’a protégée. Les brevets et les droits d’obtention végétale (DOV) sont devenus les instruments idéaux pour récupérer les dépenses de recherche et limiter la concurrence sur un marché international de plus en plus féroce. Cela vaut pour les semences, les logiciels, la biotechnologie, les divertissements et les découvertes en sciences fondamentales, entre autres. Continuer à lire … « L’UPOV 91, c’est la privatisation des semences, une croisade néolibérale de Menem à Milei »

« Ortega, c’est Bolsonaro en pire »

Mónica Baltodano, parmi les associations belges et européennes solidaires du Nicaragua, on ne la présente plus. Ancienne commandante de la guérilla sandiniste [1], ministre du gouvernement révolutionnaire entre 1979 et 1990, membre par la suite de la « Dirección Nacional » du Front sandiniste de libération nationale (FSLN), historienne et écrivaine, elle est sans doute aujourd’hui la principale figure de l’opposition nicaraguayenne de gauche au régime autocratique, conservateur, néolibéral et ultra-répressif du président Daniel Ortega et de son épouse, la vice-présidente Rosario Murillo (https://www.cetri.be/Renverser-le-regime-Ortega). Alors, quand cette même Mónica Baltodano, exilée, déchue de sa nationalité, de ses droits et de ses biens en 2023, nous annonce sa visite ici au Centre tricontinental à Louvain-la-Neuve, l’émotion le dispute à l’empressement. Continuer à lire … « « Ortega, c’est Bolsonaro en pire » »

La « marée verte » ou l’espoir féministe de démocratie en Amérique latine

Avec l’aimable autorisation des Editions Syllepse

La « marée verte » [1] qui traverse l’Amérique latine, dans la foulée des mobilisations pour la légalisation de l’avortement en Argentine, met au grand jour la lutte des femmes contre les inégalités. Et démontre qu’un féminisme actif est la condition sine qua non de l’avènement, de la revalorisation ou de l’intensification de la démocratie sur le continent. La participation des femmes est un frein social aux différentes formes d’autoritarisme et de violence.

La télévision va de catastrophe en catastrophe : guerres, incendies, sécheresses, vagues de chaleur, tempêtes, tremblements de terre, tsunamis, pandémies, naufrages, etc. Le monde ne présente plus seulement une scène désolante, mais désespérée. Bien souvent, il semble qu’il est désormais impossible de changer cette situation. Au-delà de la clé poétique, épique ou pittoresque, l’idée d’espoir est, en ces temps, un outil central qui contribue à nous épargner l’angoisse d’un monde en crise et à surmonter la déception causée par la croyance en l’impossibilité de toute transformation. Il concourt en outre à renforcer la rébellion contre la frivolité et l’entertainment informatif comme unique façon de tolérer la réalité. La « marée verte » qui parcourt l’Amérique latine participe de ce nouvel espoir.

Même s’il ne constitue pas la solution à tous les problèmes, le féminisme a généré un mode d’organisation et de résistance mettant en évidence le fait que la participation sociale et politique vaut la peine. Son slogan « la lucha sirve (la lutte sert) » rend compte d’un espoir qui traverse différentes latitudes et qui peut se transformer en une consigne pour le changement. Continuer à lire … « La « marée verte » ou l’espoir féministe de démocratie en Amérique latine »

Amérique latine : poussées progressistes, réactions conservatrices 

Avec l’aimable autorisation des Editions Syllepse

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Plusieurs lames de fond économiques, sociopolitiques et culturelles traversent l’Amérique latine de part en part. Entre euphorie extractiviste et périodes de crise, virages à gauche ou à droite, velléités intégrationnistes et rivalités hégémoniques, le climat est à l’instabilité démocratique, à la violence, aux émigrations et même à la remilitarisation. Rébellions émancipatrices et mobilisations réactionnaires ajoutent aux tensions en cours. Continuer à lire … « Amérique latine : poussées progressistes, réactions conservatrices « 

Amazonie : signons l’appel contre le projet de la minière canadienne Belo Sun

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L’organisme Alliance de la Volta Grande do Xingu (AVGX), Amazon Watch (Brésil) et International Rivers (É.-U.) appellent à la mobilisation nationale et internationale pour dénoncer les impacts injustifiables et le harcèlement du mouvement d’opposition du projet de la plus grande mine d’or à ciel ouvert du Brésil de la minière canadienne Belo Sun en Amazonie. (texte et lien à la fin de l’article).

Depuis presque trois ans, la compagnie minière Belo Sun Mineração Ltda a signé un accord avec l’ancien gouvernement de Bolsonaro, achetant les terres publiques amazoniennes afin d’ouvrir une mine d’or dans la municipalité de Pará. Cet accord, ne respectant même pas les conditions de vente des terres amazoniennes, représente avant tout un danger pour l’environnement et la population indigène qui y vit.

Les impacts écologiques d’un tel projet, utilisant sans scrupules des substances toxiques pour traiter l’or extrait, sont irréversibles, portant un coup meurtrier sur la prospérité de la forêt amazonienne et la santé des populations. D’autant plus que ces zones sont touchées par un projet hydroélectrique, impactant déjà l’équilibre des terres ancestrales indigènes. Continuer à lire … « Amazonie : signons l’appel contre le projet de la minière canadienne Belo Sun »

Haïti : continuation et interruption de la politique par d’autres moyens

Dans Silencing the past, l’historien haïtien Michel Rolph Trouillot analyse la façon dont la révolution haïtienne avait été recodée et effacée de l’historiographie et de la narration dominante. Les formules alors employées ne se reproduisent-elles pas aujourd’hui dans la manière de dire la crise actuelle en Haïti – et dans la solution qu’on prétend lui apporter ?

Intervention de Frédéric Thomas (CETRI) aux Journées d’étude Failles haïtiennes, organisées à Bordeaux les 16 et 17 novembre 2023, grâce au programme ANR OSMOSE.

Je remercie le programme ANR OSMOSE, en général, et Alice Corbet, en particulier, pour l’organisation de ces deux journées d’étude et pour m’avoir invité. J’interviens ici de manière quelque peu décalée, puisque mes recherches sur Haïti ne se développent pas directement dans le champ académique. C’est, en effet, à partir d’analyses « à chaud » sur l’actualité, comme chargé d’étude au sein d’une ONG belge, le CETRI (Centre tricontinental), focalisée sur les relations Nord-Sud, que j’ai été amené, par la force des choses, à développer mes recherches sur Haïti afin de mieux appréhender les événements qui s’y déroulent. Continuer à lire … « Haïti : continuation et interruption de la politique par d’autres moyens »

Javier Milei, un président argentin antiféministe et anti IVG (+ autres textes)

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Les féministes et progressistes se sont aujourd’hui réveillés.es avec la gueule de bois en Argentine : Javier Milei, candidat ultra-libéral, climatosceptique et antiféministe, vient d’être élu Président du pays.

Alors que 3000 femmes sont mortes entre 1983 et 2020 d’avortements clandestins, Javier Milei veut soumettre à référendum la légalisation de l’avortement, obtenu de haute lutte par les mobilisations féministes en 2020. Suppression du ministère des Femmes, négation de l’existence d’inégalités salariales entre femmes et hommes quand celles-ci s’élèvent à 27,7% selon l’Institut national des statistiques… Les dangers qui pèsent sur les femmes argentines mais aussi toutes celles des pays alentours, tant l’Argentine représente un modèle dans la région dépassant la seule remise en cause de l’IVG. L’ultralibéralisme de Milei, qui veut s’attaquer aux aides sociales, à la santé et à l’éducation publique, pèsera en premier lieu sur les femmes, en moyenne plus précaires et à qui les services publics bénéficieront particulièrement en ce qu’ils contribuent à réduire les inégalités femmes-hommes. De même, la marchandisation prônée par Milei s’étend au-delà des services publics, jusqu’au corps humain et en particulier celui des femmes (pro-GPA, pro-prostitution, libéralisation de la vente d’organes…). Enfin la libéralisation du port d’armes aura essentiellement pour conséquence une hausse des féminicides. Candidat masculiniste assumé, Milei s’est notamment appuyé sur le vote de jeunes hommes, déterminant dans l’élection, quand les femmes ont majoritairement voté pour son opposant Sergio Massa. Continuer à lire … « Javier Milei, un président argentin antiféministe et anti IVG (+ autres textes) »

Construire la souveraineté alimentaire avec le féminisme paysan et populaire

Les femmes de la CLOC-Via Campesina soulignent l’importance politique des espaces internationaux auto-organisés

« Avec conviction, nous ouvrons la voie au féminisme paysan et populaire, nous construisons la souveraineté alimentaire et nous luttons contre les crises et les violences ». Nous nous unissons à cette devise forte et puissante, qui nous représente en tant que femmes de la Via Campesina. Avec elle, nous soulignons un engagement pour les années à venir.

De nos territoires, nous avons fait une histoire de lutte contre le capitalisme, le patriarcat, le racisme et l’avancée du fascisme. Dans notre articulation des femmes, nous avons vécu un processus d’années de coordination de nos revendications, de nos actions et de notre organisation. Nos compagnes sont des femmes qui ont un processus non seulement de théorie, mais de pratique.

Pour parvenir à la souveraineté alimentaire, nous devons parler du rôle et de l’impact des femmes. La préparation de notre 6ème Assemblée des femmes de la Via Campesina est l’occasion de renforcer notre vision commune. En cours de route, nous recherchons de nouvelles solutions aux concepts que nous connaissons, ainsi qu’aux propositions et aux demandes qui surgissent sur les territoires. Continuer à lire … « Construire la souveraineté alimentaire avec le féminisme paysan et populaire »

Haïti : l’Onu autorise l’envoi d’une force armée multinationale. Une « lueur d’espoir » trompeuse

Le Conseil de sécurité de l’ONU a autorisé, ce lundi 2 octobre, l’envoi d’une force multinationale pour lutter contre les bandes armées en Haïti. Ce qui est mis en avant comme un geste de solidarité et une source d’espoir s’apparente surtout à une fuite en avant d’une communauté internationale incapable de reconnaître la faillite de sa stratégie.

Au cours des neuf premiers mois de cette année, au moins 3 000 homicides et 1 500 enlèvements ont été perpétrés par les bandes armées et plus de 200 000 personnes ont été déplacés par la violence en Haïti. Dans la capitale, Port-au-Prince, la moitié des hôpitaux se trouvent sur des territoires contrôlés par ces gangs, qui occupent par ailleurs près d’une soixantaine d’écoles. À cela vient s’ajouter l’inflation, la pauvreté, une économie en déroute et la faim qui touche pratiquement un Haïtien sur deux. Continuer à lire … « Haïti : l’Onu autorise l’envoi d’une force armée multinationale. Une « lueur d’espoir » trompeuse »

Déclaration de solidarité : Stop au néocolonialisme ! Non aux interventions étrangères en Haïti

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La Via Campesina élève sa voix pour dénoncer fermement la nouvelle offensive impérialiste du « Core Group » [1] en Haïti. Le 2 octobre 2023, lors de la réunion du Conseil de Sécurité des Nations Unies à New York, les États-Unis et l’Équateur ont réussi à faire adopter un projet de résolution autorisant le déploiement d’une force multinationale en Haïti.

Déjà fin septembre, les signes précurseurs de cette ingérence se dessinaient. Lors de la 78e Assemblée générale des Nations Unies à New York, nous avons assisté à diverses rencontres parallèles qui semblaient préparer le terrain à cette intervention. Le président de la République Dominicaine a appelé à une intervention en Haïti, peu de temps après avoir ordonné la fermeture de ses frontières avec Haïti, sans justification valable. De plus, lors d’une conférence de presse, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a rencontré le Premier ministre haïtien Ariel Henry et le ministre kenyan des Affaires étrangères Alfred Nganga, saluant l’initiative du Kenya de diriger cette invasion et mettant à disposition 100 millions de dollars pour soutenir cette force multinationale dirigée par le Kenya. Les États-Unis ouvrent ainsi la voie à leur plan géopolitique visant à renforcer leur emprise sur cette région et ses ressources naturelles. Cette stratégie découle de leur politique de « gangstérisation » d’Haïti, basée sur la vente incontrôlée d’armes, ce qui a créé un climat de peur et d’insécurité à Port-au-Prince. Les ennemis du peuple haïtien utilisent désormais cette situation pour justifier cette nouvelle ingérence impérialiste. Continuer à lire … « Déclaration de solidarité : Stop au néocolonialisme ! Non aux interventions étrangères en Haïti »

Il est temps de déclassifier l’ensemble des documents portant sur les relations Nixon-Kissinger-Pinochet 

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Le 25 août 2023, la Central Intelligence Agency (CIA) a discrètement publié sur son site web deux documents sur le coup d’Etat militaire au Chili. Ils avaient été classés top secret pendant un demi-siècle. Il s’agissait du President’s Daily Brief-PDB [document présenté chaque matin au président des Etats-Unis, faisant le résumé d’informations classifiées liées à la « sécurité nationale »] du matin du 11 septembre 1973 – le jour du coup d’Etat – et du 8 septembre 1973, moment où l’armée chilienne finalisait ses plans pour renverser le gouvernement démocratiquement élu du socialiste Salvador Allende. Les documents nouvellement publiés se sont avérés pratiquement impossibles à trouver et à lire sur le site web de la CIA, car noyés parmi des dizaines d’autres PDB précédemment déclassifiés. Le département d’Etat a fini par envoyer un communiqué indiquant les liens. La publication des PDB était « conforme à notre engagement en faveur d’une plus grande transparence », selon ce communiqué. « Nous restons déterminés à travailler avec nos partenaires chiliens pour tenter d’identifier d’autres sources d’information afin de mieux faire connaître les événements marquants de notre histoire commune. » Continuer à lire … « Il est temps de déclassifier l’ensemble des documents portant sur les relations Nixon-Kissinger-Pinochet « 

MST, Brésil – Mois de la fierté et de la visibilité lesbienne : Honorer les histoires et relever les défis

La visibilité lesbienne : l’événement comprend des activités telles que telles que la plantation d’arbres, des réunions et des débats vont être organisés pour promouvoir des espaces sûrs et accueillants pour les lesbiennes et les alliés.

Au cours du mois d’août, la communauté lesbienne met en lumière ses expériences, ses défis et ses conquêtes. Le Mois de la fierté et de la visibilité lesbienne est l’occasion de sensibiliser le public aux problèmes que les lesbiennes subissent et de promouvoir l’acceptation et l’égalité. C’est dans cette optique que le collectif LGBT Sans Terre a proposé certaines actions pour célébrer l’importance de cette date.

La visibilité des lesbiennes est un élément essentiel de la lutte pour l’égalité. Pendant de nombreuses années, les voix des femmes lesbiennes ont été marginalisées et sous-représentées dans les médias et dans la société en général. Il est important de souligner que le mois de la fierté et de la visibilité lesbienne est l’occasion de célébrer la richesse des expériences lesbiennes, de l’amour,  des relations avec elles-mêmes et des relations interpersonnelles et familiales qui façonnent leur vie. Continuer à lire … « MST, Brésil – Mois de la fierté et de la visibilité lesbienne : Honorer les histoires et relever les défis »

Chili hier, Chili aujourd’hui

Communiqué de la LDH

Il y a 50 ans, le 11 septembre 1973, Salvador Allende, président du Chili, élu démocratiquement le 4 novembre 1970, est renversé par un coup d’Etat des forces armées du pays. L’armée chilienne intervient après des mois de déstabilisations du pays orchestrées par l’organisation Patrie et liberté, le parti national et par les Etats-Unis. Le général Pinochet prend le pouvoir.

Assiégé dans le palais de la Moneda, Salvador Allende se suicide après avoir prononcé deux allocutions radiophoniques au peuple chilien : « Ils ont la force, ils pourront nous asservir ; mais on n’arrête pas les mouvements sociaux, ni par le crime ni par la violence. » Continuer à lire … « Chili hier, Chili aujourd’hui »

Nicaragua – Déclaration sur la situation des universités et de la UCA (université centraméricaine)

Le cri d’alarme d’universitaires, enseignant·es et travailleur·euses universitaires (dont le CETRI – Centre tricontinental*) face à la nouvelle escalade de l’offensive du régime Ortega-Murillo contre les universités nicaraguayennes. Déclaration originale, en espagnol : voir PDF joint en annexe.

En tant qu’universitaires, enseignant·es et travailleur·euses universitaires, nous tenons à rendre publique notre très forte inquiétude face aux nouvelles alarmantes qui nous parviennent du Nicaragua et qui montrent une nouvelle escalade de l’offensive que le régime Ortega-Murillo a lancée contre les universités nicaraguayennes.

Depuis la fin de l’année 2020, se prévalant des réformes de la loi générale sur l’éducation et de la loi sur l’autonomie des établissements d’enseignement supérieur, plus de 26 universités ont été fermées et leurs biens, confisqués. Avec les biens de certaines de ces universités, de nouvelles universités publiques ont été créées sans suivre les procédures établies à cette fin, ce qui a aggravé la situation de confusion et d’anxiété pour les étudiant·es qui existait déjà dans le sous-système d’enseignement supérieur du pays. Cette fois-ci, un nouveau seuil a été franchi dans les actions menées depuis des années pour menacer, affaiblir, isoler et finalement fermer l’une des universités les plus importantes du pays, l’Universidad Centroamericana (UCA). Continuer à lire … « Nicaragua – Déclaration sur la situation des universités et de la UCA (université centraméricaine) »

Haïti n’a pas besoin de larmes mais de liberté (+ autre texte)

Est-ce suffisant de rencontrer le peuple haïtien, d’affirmer une solidarité politique éloignée, très éloignée, de la compassion et de la morale pour oublier l’obligation qui lui est faite de vivre dans les rues enlaidies de Port au Prince la lumineuse beauté de ses vies en suspens ?

Les pluies torrentielles charrient vers le port, vers la redoutée Cité Soleil les détritus abandonnés par les privilégiés habitants des hauteurs. Si le racisme structurel est bien là il s’exprime dans la métaphore de la gestion compartimentée des ordures.

Au-delà de la gestion quasi impossible des détritus ménagers, reste l’arrivée refusée d’une force multinationale menée par le Kenya. L’occident déléguant ses basses besognes aux frères africains des Haïtiens qui, en leur temps, avaient insufflé à leurs frères de chaînes la rage de se libérer des horreurs de l’oppresseur. Ils ne portaient qu’une seule quête la DIGNITÉ. Continuer à lire … « Haïti n’a pas besoin de larmes mais de liberté (+ autre texte) »

Pourquoi on déboulonne les statues coloniales en Amérique

Une destruction symbolique de l’oppression, de l’esclavage et du colonialisme

En septembre 2020, des membres de l’ethnie indigène Piurek, du département du Cauca en Colombie, ont déboulonné la statue du colonisateur espagnol Sebastián de Belalcázar – fondateur des villes de Cali et Popayán. Cette statue se trouvait au sommet de la pyramide du Morro de Tulcán, sur un cimetière sacré datant de l’époque précolombienne. Selon un communiqué officiel du Mouvement des autorités indigènes du Sud-Ouest, la décision a été prise après le déroulement d’un procès symbolique, dans lequel Belalcázar a été déclaré coupable pour les crimes et les massacres commis sur les peuples indigènes, ainsi que pour les dépossessions et appropriations de leurs terres et héritages.

Un mois après, sur l’avenue de la Réforme à Mexico, une statue de Christophe Colomb a été retirée par les autorités locales, prétendument pour des travaux d’entretien. Cependant, le fait que ce retrait survienne seulement deux jours avant la commémoration de l’arrivée de Christophe Colomb en Amérique nous laisse plutôt croire que la décision était motivée par la peur de voir cette statue subir des dommages. Surtout quand l’on sait que quelques mois auparavant, un appel avait été lancé sur internet pour que le Gouvernement de la capitale mexicaine retire les statues qui rendent « hommage au colonialisme ». Continuer à lire … « Pourquoi on déboulonne les statues coloniales en Amérique »