Les féministes en défense de Bochra Bel haj Hmida pour préserver les droits, les libertés et nos acquis

Nous, militantes de l’association tunisienne des femmes démocrates, réunies d’urgence en commission élargie, après que le comité de défense de l’association nous ait informées du contenu de l’ordonnance de clôture de l’instruction dans l’affaire dite du complot contre la sûreté de l’Etat, faisons état de notre profonde consternation quant au degré d’atteinte aux libertés et à l’absence totale de respect des standards du procès juste et équitable ainsi que de l’indépendance de la justice. Continuer à lire … « Les féministes en défense de Bochra Bel haj Hmida pour préserver les droits, les libertés et nos acquis »

Tunisie : Million de Femmes Rurales soutient les luttes pour la terre à Siliana

Le mouvement d’occupation des terres domaniales a débuté à Chouaïgui et Dakhla, dans le gouvernorat de Manouba. C’est là que l’Association Million de Femmes Rurales et les Sans-Terre a vu le jour, en dirigeant les mouvements et les protestations des paysan·nes sans terre pour récupérer les terres de leurs ancêtres et les soustraire aux mains des investisseurs capitalistes qui exploitent illégalement des centaines de milliers d’hectares.

Cette mobilisation a entraîné une campagne de répression et d’emprisonnement, par crainte du pouvoir de voir se reproduire l’expérience réussie de Jemna, où les paysan·nes ont revendiqué et transformé ces terres en un paradis au service de la communauté.

L’expérience de Dakhla-Chouaïgui a suscité le soutien et l’engagement des avocats et des militant·es, avec à leur tête le martyr Chokri Belaïd. Continuer à lire … « Tunisie : Million de Femmes Rurales soutient les luttes pour la terre à Siliana »

Analyse des conclusions publiées par l’Avocate générale de la CJUE concernant l’affaire Front Polisario/Conseil et Commission de l’UE

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« Tous les peuples ont le droit de libre détermination, en vertu duquel ils déterminent librement leur statut politique » (ONU, résolution 1514, décembre 1960) 

Le 2 avril 2024, la Task Force EUCOCO a organisé une conférence internationale de juristes afin d’analyser les récentes opinions publiées par l’Avocate générale Tamara Capeta, de la Cour de justice de l’UE (CJUE), concernant l’affaire Front Polisario/Conseil et Commission de l’UE. La CJUE statuera sur ce différend avant la fin de l’année.

En général, l’Avocat demande à la Cour d’annuler les accords de pêche, accords ignorants le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, et de respecter l’étiquetage correct des produits agricoles issus du Sahara occidental qui, rappelons-le une nouvelle fois, ne fait pas partie du Maroc. Par contre, l’Avocate générale demande d’élargir les préférences tarifaires au Sahara occidental, considérant le Maroc comme « puissance administratrice de facto », et affirmant que le Front Polisario ne représenterait pas les intérêts de tou.te.s les sahraoui.e.s. Continuer à lire … « Analyse des conclusions publiées par l’Avocate générale de la CJUE concernant l’affaire Front Polisario/Conseil et Commission de l’UE »

Vers une normalisation des violations des droits humains des personnes migrantes en Tunisie ?

En Tunisie, l’année 2023 a été marquée par une approche étatique raciste et xénophobe, initiée par la déclaration de la présidence tunisienne le 21 février 2023, où il évoquait les « hordes de migrants subsahariens » comme une menace pour la « composition démographique » nationale. Les répercussions de cette déclaration se sont traduites par une terrible vague de violence à travers le pays, des déplacements internes, des arrestations arbitraires et des disparitions, dont les effets persistent encore aujourd’hui.

Depuis juillet 2023, alors que  de la Tunisie et l’Union Européenne signait un Mémorandum d’entente, des milliers de personnes migrantes ont été interpellées, que ce soit dans les rues ou chez elles, puis expulsées vers les zones frontalières désertiques et militarisées à la frontière avec la Libye et l’Algérie. Le 18 décembre 2023, un rapport intitulé « Les routes de la torture : Cartographie des violations subies par les personnes en déplacement en Tunisie » a recueilli et révélé les témoignages d’une vingtaine de personnes en situation de migration ayant été victimes de violences, ainsi que les observations de 30 organisations de la société civile et des activistes. Continuer à lire … « Vers une normalisation des violations des droits humains des personnes migrantes en Tunisie ? »

Féminicides en Algérie. Rapport sur les meurtres de femmes et de filles 2019-2022

Par Wiame Awres, Narimene Mouaci Bahi et Lila Bouchenaf

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Au moins une femme est assassinée chaque semaine en Algérie.
Elles sont 228, depuis 2019, à avoir succombé à des mauvais traitements récurrents infligés, parfois depuis des décennies, par leur compagnon, ou à une agression du fait d’un inconnu. Leur point commun est d’être ciblées parce que femmes, ou filles. C’est ce mécanisme, et le contexte dans lequel il s’inscrit, que Féminicides Algérie s’est donné pour mission de comprendre, pour mieux le déconstruire. Données statistiques montées en tableaux et graphiques, analyses de cas, pour savoir et inventorier ; propositions et recommandations pour défaire  les mailles de ce qui a tout l’air d’un système.
Continuer à lire … « Féminicides en Algérie. Rapport sur les meurtres de femmes et de filles 2019-2022 »

Prolongation de la détention des prisonniers politiques : entre vengeance et représailles

Le juge d’instruction du pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme a décidé, le 21 décembre 2023, de prolonger la période de détention provisoire de personnalités politiques arrêtées dans l’affaire dite du « complot contre la sécurité de l’État ».

Il convient de rappeler que le ministère public du pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme avait arrêté en février 2023 des leaders politiques parmi eux Khayem Turki, Jawhar Ben Mbarek, Ghazi Chaouachi, Ridha Belhaj et Abdelhamid Jelassi, emprisonnés durant six mois avant que leur détention ne soit prolongée une première fois de quatre mois, puis une seconde ce 21 décembre 2023. Continuer à lire … « Prolongation de la détention des prisonniers politiques : entre vengeance et représailles »

Maroc : une situation toujours préoccupante

Le 10 décembre prochain, le Maroc comme la grande majorité des pays du monde célèbrera le 55ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. La situation dans le pays s’est-elle pour autant assainie ? Les droits humains sont-ils à présent mieux respectés ?

Nous ne parlerons pas ici des droits de toute personne à l’accès à l’école, à la santé, au logement, au transport, à un revenu décent,… Il y faudrait un memorandum de plusieurs tomes. Contentons-nous de parler de liberté d’opinion, de liberté de la presse, du droit à la manifestation pacifique, autant de droits qui sont régulièrement violés ce qui contribue à peupler les prisons marocaines de personnes qui n’ont rien à y faire. ` Continuer à lire … « Maroc : une situation toujours préoccupante »

Le rêve révolutionnaire vire au cauchemar dans une Tunisie redevenue une vaste prison

Neuf mois se sont écoulés depuis l’arrestation des personnalités politiques accusées par le président K. Saïed de « complot contre la sûreté de l’État ». Ce dernier n’a pas hésité à désigner tous ceux qui cherchent à prouver leur innocence comme étant des complices dudit complot.

Il s’agit, à l’évidence, de faire taire toutes les voix qui s’aventurent à dévoiler la vacuité des dossiers « instruits » contre les prisonniers et l’absence de la moindre preuve de visées attentatoires aux institutions de l’État ou de tentative de renversement du pouvoir.

De fait, il s’agit de réduire à néant la liberté de pratiquer l’action politique que la Révolution du 17 décembre/14 janvier a rendu possible et ce après des décennies de despotisme. Continuer à lire … « Le rêve révolutionnaire vire au cauchemar dans une Tunisie redevenue une vaste prison »

Non aux campagnes de diffamation contre les acteurs de la société civile (+ autre texte)

Les autorités tunisiennes se livrent à nouveau à des campagnes de diabolisation des structures indépendantes pour mieux préparer l’opinion à l’adoption d’une nouvelle loi sur les associations qui vise à restreindre toujours plus le champ d’action des organisations de la société civile et à attenter à leur autonomie, voire à leur existence. Proches des centres de décision, ceux qui s’en prennent ainsi en toute impunité à des personnalités connues, avant comme après le 14 janvier 2011, pour leur engagement en faveur d’une Tunisie libre et démocratique et d’une société plus solidaire et juste, telles que Kamel Jendoubi, président de la première instance supérieure indépendante des élections et président d’honneur d’EuroMed Droits, Rami Salhi, directeur du bureau Maghreb EuroMed Droits ainsi que des associations et organisations connues pour leur indépendance et leur lutte pour la démocratie au cours de ces dernières décennies. Continuer à lire … « Non aux campagnes de diffamation contre les acteurs de la société civile (+ autre texte) »

Communiqué de presse de la délégation EUCOCO à New York

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La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) de l’Assemblée générale de l’ONU a entamé ses auditions des pétitionnaires sur le Sahara Occidental ces 3, 4, 5 et 6 octobre 2023. Parmi les dizaines de pétitionnaires en soutien de la cause sahraouie, des membres de l’EUCOCO, tels le Comité belge de soutien au peuple sahraoui, FEDISSAH, le CNASPS, AAPSO et IAJUWS, ainsi que des membres du PLACSO (Plateforme latino-américaine et caribéenne de soutien du Sahara Occidental) ont envoyé des pétitionnaires à New York afin de plaider devant la Commission et de dénoncer l’occupation illégale du Sahara Occidental par le Royaume du Maroc. Continuer à lire … « Communiqué de presse de la délégation EUCOCO à New York »

Tunisie : La répression n’épargne aucune opposition

Hier soir, Madame Abir Moussi, présidente du Parti destourien libre (PDL), a été arrêtée devant le bureau d’ordre de la présidence de la République à Carthage alors qu’elle tentait de déposer un recours visant à contester plusieurs décrets présidentiels. Selon ses avocats, A. Moussi est désormais sous le coup de trois graves chefs d’accusation : incitation à l’émeute sur le territoire tunisien, traitement de données personnelles sans autorisation de leur propriétaire et entrave au bon déroulement du travail. Face à ce nouvel abus d’autorité, le Comité pour le Respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie tient à rappeler que : Continuer à lire … « Tunisie : La répression n’épargne aucune opposition »

Solidarité avec le peuple marocain ! / Solidarité avec le peuple libyen !

Le séisme qui a fortement secoué le Maroc, vendredi 8 septembre 2023, a eu de graves conséquences humaines et matérielles. D’une magnitude de 6,9 sur l’échelle de Richter, son épicentre se situait dans la province d’Al-Haouz, au sud-ouest de Marrakech. L’essentiel des dégâts ont eu lieu dans les régions montagneuses roches, démunies d’infrastructures routières et d’équipements sociaux et sanitaires.

Nous, organisations maghrébines de l’immigration, des droits humains et de solidarité internationale, sommes profondément attristées par l’ampleur de ce drame, et présentons nos condoléances au peuple marocain et à toutes les familles endeuillées. Continuer à lire … « Solidarité avec le peuple marocain ! / Solidarité avec le peuple libyen ! »

L’alerte écologique criminalisée en Algérie : solidarité avec Kamel Aïssat

L’Algérie, comme tous les pays du monde, est impactée sérieusement par le dérèglement climatique, mais aussi par la pollution et les incendies qui sévissent aujourd’hui dans le pourtour de la Méditerranée.

L’enjeu écologique devient de plus en plus essentiel, d’autant que le néolibéralisme mondialisé pousse à une exploitation intensive des ressources naturelles et minières qui dégrade l’environnement, affecte la biodiversité et déplace les populations des territoires, sur fond de paupérisation et de fragilisation de la santé des habitant·e·s.

C’est ce combat pour notre environnement que mène Kamel Aïssat, biologiste et professeur universitaire, en Algérie, où une firme australienne est chargée d’exploiter une mine de zinc et de plomb près de Béjaïa, faisant peser un danger évident pour la santé des populations, mais aussi générant des surprofits pour la firme et des rentes pour les dirigeants algériens. Continuer à lire … « L’alerte écologique criminalisée en Algérie : solidarité avec Kamel Aïssat »

Contre les politiques européennes et tunisiennes anti-migrant·e·s et anti-noir·e·s

Lettre ouverte de chercheur·se·s et membres de la société civile

En tant que chercheur·euse·s et membres de la société civile, du Sud et du Nord, nous affirmons prendre collectivement position contre le « Mémorandum d’entente sur un partenariat stratégique et global entre l’Union Européenne (UE) et la Tunisie », signé le 16 juillet 2023, et contre les politiques d’externalisation des frontières de l’UE. Nous nous opposons également aux différentes interventions publiques du président Kaïs Saïed, du Ministère de l’Intérieur, du Ministère des Affaires Etrangères, et de plusieurs membres de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) ciblant les populations migrantes depuis février 2023.

Alors que l’alignement de la Tunisie sur les politiques d’externalisation européennes a été établi de longue date, nous dénonçons un tournant dangereux dans l’acceptation de ces politiques et des présupposés racistes qui les sous-tendent. La Tunisie affiche désormais une volonté propre de maintenir un système d’exclusion et d’exploitation des ressortissant.e.s de pays d’Afrique subsaharienne. Au lieu de dénoncer cette escalade raciste, fondée sur un discours populiste et conspirationniste, dans un contexte de dérive autoritaire, les responsables européens instrumentalisent l’immigration dite irrégulière en la présentant comme un « fléau commun ». De manière opportuniste et irresponsable, l’UE consolide le discours présidentiel et alimente la phobie anti-migrant·e·s et anti-noir·e·s, tout en véhiculant l’idée que l’UE aide la Tunisie à protéger ses frontières, et non les frontières européennes.

Nous exprimons notre pleine solidarité avec toutes les personnes migrantes et notre rejet des discours de haine de part et d’autre de la Méditerranée. En tant qu’universitair.e.s et membres de la société civile travaillant sur ces thèmes, nous souhaitons aussi contraster la désinformation diffusée en Tunisie par certain·e·s responsables politiques, journalistes et des individus se présentant comme universitaires, qui fabriquent des argumentaires racistes dépourvus de tout fondement factuel. Il est urgent de s’interroger sur les raisons pour lesquelles des populations vulnérables sont utilisées comme boucs-émissaires afin de masquer l’échec des politiques publiques en Tunisie. Continuer à lire … « Contre les politiques européennes et tunisiennes anti-migrant·e·s et anti-noir·e·s »

Etre contre la normalisation des relations avec Israël ne signifie pas le boycott des Palestiniens 

Amal Mathlouthi, artiste engagée, est soumise depuis plusieurs jours à une campagne systématique de dénigrement, se retrouvant accusée de trahison à la cause palestinienne par des personnes qui ignorent tout de la réalité palestinienne, de sa complexité en raison d’un régime d’occupation brutale ainsi que les conditions de communication d’un peuple qui subit le siège de l’occupant et des divisions internes. Cette campagne a abouti à l’annulation du concert de cette artiste au festival de Hammamet, sans que celle-ci n’en soit au préalable informée, ni n’ait pu fournir d’éclaircissements sur sa récente visite dans les Territoires palestiniens occupés. Continuer à lire … « Etre contre la normalisation des relations avec Israël ne signifie pas le boycott des Palestiniens « 

Soutien à Walid Bourouis, journaliste tunisien contraint de fuir son pays, où il est menacé 

Le SNJ, le SNJ-CGT et la CFDT-Journalistes apportent tout leur soutien à Walid Bourouis, journaliste tunisien contraint de fuir son pays où il n’était plus en sécurité dans l’exercice de son métier. Nos organisations syndicales réclament que sa demande d’asile en France soit étudiée rapidement et avec bienveillance, au regard des menaces dont il a été victime en Tunisie, pour avoir simplement fait son travail de journaliste. 

Figure du syndicalisme au SNJT (Syndicat National des Journalistes Tunisiens), Walid Bourouis a dû quitter la Tunisie en toute urgence, après avoir subi, comme il le précise, « de nombreuses menaces, représailles juridiques et intimidations ». Nommé en 2011 rédacteur en chef de Cactus Prod, une structure de production confisquée par l’Etat après la révolution, Walid Bourouis a révélé une affaire de corruption au sein même de cette société, qui aurait détourné plus de 4 millions d’euros. L’affaire Cactus Prod a suscité une attention médiatique sans précédent en Tunisie.  Continuer à lire … « Soutien à Walid Bourouis, journaliste tunisien contraint de fuir son pays, où il est menacé « 

Travailleuses oubliées : les femmes dans l’économie informelle en Tunisie

Souad Mahmoud écrit sur la vulnérabilité sociale et les difficultés rencontrées par les travailleuses Tunisiennes dans l’économie informelle

Le terme « économie informelle » concerne des individus « qui travaillent en dehors du cadre légal formel, sans enregistrement officiel et sans réglementation conforme aux lois sur le travail et la protection sociale ». C’est la définition de l’Organisation internationale du Travail.

Le concept d’économie informelle continue de présenter des défis pour les milieux économiques et de la recherche en général. La difficulté conceptuelle vient de la complexité sociale du phénomène et des variations de ses manifestations entre les pays, en particulier entre les centres mondiaux riches et les régions périphériques appauvries. De plus, le travail dans l’économie informelle est associé au phénomène de « l’emploi précaire », influencé par divers facteurs, notamment les conditions de travail, les faibles revenus et l’absence de réglementation légale. Continuer à lire … « Travailleuses oubliées : les femmes dans l’économie informelle en Tunisie »

Xénophobie en Tunisie : la responsabilité du président Saïed

Alors que la dramatique crise humanitaire qui touche les migrants africains noirs en Tunisie commence à attirer l’attention de la communauté internationale, plus de 130 universitaires de nombreux pays, dont Bertrand Badie, Judith Butler, Achille Mbembe, Cédric Villani, Mary Teuw Niane, ont adressé une lettre à Antonella Polimeni, Rectrice de l’Université La Sapienza, demandant le retrait du doctorat honorifique décerné au président Saied, en raison de son implication dans les graves abus contre les Noirs en Tunisie. 

Madame la Rectrice, 
Chère collègue, 
Nous prenons la liberté de vous écrire aujourd’hui pour vous alerter sur une situation préoccupante. Un haut responsable politique, auquel l’Université La Sapienza a décerné un doctorat honoris causa, s’est récemment rendu coupable de graves abus envers des migrants africains subsahariens résidant ou transitant par son pays, y compris des étudiants et des réfugiés. Il s’agit du président de la République tunisienne, Monsieur Kaïs Saïed Continuer à lire … « Xénophobie en Tunisie : la responsabilité du président Saïed »

Traitements inhumains et dégradants envers les africain.e.s noir.e.s en Tunisie, fruits du racisme institutionnel et de l’externalisation des politiques migratoires européennes

Les organisations soussignées expriment leurs vives inquiétudes et leur indignation quant à la situation délétère en Tunisie, tout particulièrement ces derniers jours dans la ville de Sfax. Depuis la mort d’un ressortissant Tunisien, présumément aux mains de ressortissants d’origine subsaharienne, survenue le 3 juillet 2023 lors d’une échauffourée [1], cette ville est le théâtre d’affrontements entre une partie de la population chauffée à blanc par des campagnes de haine sur les réseaux sociaux, et des exilé.e.s en provenance d’Afrique subsaharienne installé.e.s dans cette ville, pris.es pour cibles. Cela s’ajoute aux graves événements racistes et xénophobes qu’a déjà connus le pays en mars 2023 [2], ayant notamment entraîné la mort de trois personnes d’origine Subsaharienne.

Le discours raciste et haineux, véritable « pousse-au-crime », prononcé par le Président tunisien en février 2023 [3] n’a fait qu’encourager ces exactions, et accorder un blanc-seing aux graves violences exercées à l’encontre des personnes exilées. Et c’est bien l’attitude des autorités locales et nationales qui est en cause, laissant libre court aux fausses informations qui pullulent sur les réseaux sociaux, mais également aux violences de certains groupes – policiers, militaires ou issus de la population –, à l’égard des personnes exilées noires, férocement attaquées et violentées en toute impunité [4]. Continuer à lire … « Traitements inhumains et dégradants envers les africain.e.s noir.e.s en Tunisie, fruits du racisme institutionnel et de l’externalisation des politiques migratoires européennes »