En tant qu’humain sur cette terre : personne n’est illégal

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« Penser les migrations sous le prisme de leur contexte politique, c’est en refuser les explications qui reposent sur des causes conjoncturelles et qui invisibilisent les responsabilités des pays dominants. La majorité des personnes migrantes viennent de pays qui se situent dans des régions du Sud lourdement fragilisées par des siècles de colonialisme, puis de politiques néolibérales imposées par les pays du Nord. Les personnes migrantes se déplacent donc bien souvent pour tenter d’échapper à la misère engendrée dans leur pays d’origine par les politiques d’ajustement liées au remboursement de la dette imposées par principaux créanciers : les Institutions financières internationales (IFIs), banques et gouvernements du Nord. Ces mesures reposent sur l’extractivisme, l’accaparement des terres, sur la perturbation des économies locales et le détricotage des mécanisme de protection sociale. » Continuer à lire … « En tant qu’humain sur cette terre : personne n’est illégal »

Dettes et déplacements

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Penser les migrations sous le prisme de leur contexte politique, c’est en refuser les explications qui reposent sur des causes conjoncturelles et qui invisibilisent les responsabilités des pays dominants. La majorité des personnes migrantes viennent de pays qui se situent dans des régions du Sud lourdement fragilisées par des siècles de colonialisme, puis de politiques néolibérales imposées par les pays du Nord. Les personnes migrantes se déplacent donc bien souvent pour tenter d’échapper à la misère engendrée dans leur pays d’origine par les politiques d’ajustement liées au remboursement de la dette imposées par principaux créanciers : les Institutions financières internationales (IFIs), banques et gouvernements du Nord. Ces mesures reposent sur l’extractivisme, l’accaparement des terres, sur la perturbation des économies locales et le détricotage des mécanisme de protection sociale. Continuer à lire … « Dettes et déplacements »

Une dette ne se rembourse pas par principe et sous n’importe quelle condition

De l’introduction, Don’t owe, won’t pay. Audit the debt !, je souligne premièrement des questions indispensables, « d’où vient la dette ? A-t-elle été contractée dans l’intérêt général de la population, ou bien au bénéfice de minorités déjà privilégiées ? Qui détient et profite de ses titres ? Peut-on alléger son fardeau autrement qu’en appauvrissant les populations ? Quels effets le remboursement de la dette a-t-il sur l’accès aux droits humains ? ». Les questions posées exigent des réponses qui permettront de déterminer des politiques à mener pour que demain ne soit pas le simple prolongement (en pire) d’aujourd’hui. « Agir sur les dettes est nécessaire afin d’envisager un autre horizon politique que ceux de l’austérité et des inégalités croissantes ». Continuer à lire … « Une dette ne se rembourse pas par principe et sous n’importe quelle condition »

Nous ne reviendrons pas à la normalité, car la normalité, c’était le problème

De l’introduction, une-nouvelle-etape-de-la-crise-economique-et-financiere-secoue-la-planete/, je souligne les effets des politiques néolibérales et néocoloniales, la récession à venir, « Le discours des médias dominants tente de nous induire en erreur en expliquant l’effondrement actuel par la seule action du coronavirus. Cependant, il est évident que cette pandémie met à nu le caractère insoutenable du système capitaliste et révèle les ravages causés par l’application de l’idéologie néolibérale avec le profit pour seule boussole », le poids et les effets de la dette et des emprunts actuels, le soutien in fine aux grandes entreprises privées et à leurs actionnaires par de l’argent public, les revendications portées par des mouvements sociaux dont l’annulation des dettes… Continuer à lire … « Nous ne reviendrons pas à la normalité, car la normalité, c’était le problème »

Une nouvelle étape de la crise économique et financière secoue la planète

Elle frappe de plein fouet les populations du monde entier et plus durement encore celles des pays appauvris par des dizaines d’années de dettes odieuses et de politiques néolibérales et néocoloniales. Selon toutes les prévisions disponibles depuis les années 2018-2019, le monde devait affronter une récession et une violente crise financière au cours de la période 2020-2021. Le système global ne s’est en effet jamais rétabli de la crise des années 2007-2008 et tous les indicateurs permettaient déjà d’affirmer que les niveaux insoutenables d’endettement privé et public mèneraient à l’éclatement de bulles financières et provoqueraient un nouveau choc économique. Le discours des médias dominants tente de nous induire en erreur en expliquant l’effondrement actuel par la seule action du coronavirus. Cependant, il est évident que cette pandémie met à nu le caractère insoutenable du système capitaliste et révèle les ravages causés par l’application de l’idéologie néolibérale avec le profit pour seule boussole. Continuer à lire … « Une nouvelle étape de la crise économique et financière secoue la planète »

Satisfaire les besoins fondamentaux ou rembourser les dettes ?

« Dettes aux Suds : une crise en expansion

La dette extérieure publique des pays du Sud inquiète [1]. Parmi les préoccupations, sa hausse spectaculaire en l’espace de deux décennies tout autant que les parallèles à dresser avec la situation pré-crise de la dette du Tiers Monde des années 1980. Au-delà des similitudes, le large recours aux émissions d’obligations pose lui un nouveau défi. Avec près d’une dizaine de pays en situation de surendettement et dix-sept en suspension de paiement, la crise de la dette a déjà débuté [2]. Continuer à lire … « Satisfaire les besoins fondamentaux ou rembourser les dettes ? »

Une page scandaleuse de l’histoire ne peut se dépasser qu’en se lisant jusqu’au bout à haute voix


Pour commencer un discours de Thomas Sankara, président du Burkina Faso, en juillet 1987. Un réquisitoire contre la dette, « 
La dette sous sa forme actuelle, est une reconquête organisée de l’Afrique, pour que sa croissance et son développement obéissent à des paliers, à des normes qui nous sont totalement étrangers ». Thomas Sankara parle, entre autres, de non-responsabilité, « nous ne sommes pas responsables de la dette », de dette du sang, de refus de complicité, « On nous demande aujourd’hui d’être complices de la recherche d’un équilibre », de front uni contre la dette. Thomas Sankara a été assassiné moins de trois mois plus tard. Continuer à lire … « Une page scandaleuse de l’histoire ne peut se dépasser qu’en se lisant jusqu’au bout à haute voix »

Soustraire le secteur bancaire à l’irresponsabilité privée

En introduction, « Pour un changement de société, s’emparer de la question des banques », les auteurs et autrices expliquent pourquoi il nous faut nous emparer de la question des banques « dont les agissements ont un impact croissant sur nos existences, s’avère primordial pour un mouvement social soucieux de prendre le mal à la racine ». Elles et ils, iels abordent, entre autres, la responsabilité des banques privées dans le déclenchement des crises financières, l’opacité et la complexité de leur fonctionnement, leur rôle dans l’architecture socio-économique, le processus de déréglementation et de financiarisation de l’économie… Continuer à lire … « Soustraire le secteur bancaire à l’irresponsabilité privée »

Droits fondamentaux des êtres humains ou droit des créanciers ?

Comme l’indique Jean Ziegler, dans son introduction Les riches contre les peuples, les-riches-contre-les-peuples/, la dette est un puissant moyen de domination et les fonds vautours spolient et tuent. « Cette spoliation s’est encore aggravée ces dernières décennies avec l’apparition des fonds vautours, ainsi nommés du fait de leur caractère rapace et charognard. Les fonds vautours sont des fonds d’investissements spéculatifs, enregistrés dans les paradis fiscaux et qui sont spécialisés dans le rachat de dettes largement en dessous de leur valeur nominale, avec pour objectif d’engranger des profits maximaux. Ces fonds spéculatifs sont la propriété d’individus extrêmement riches, qui comptent parmi les plus terribles prédateurs du système capitaliste. Ceux-ci disposent de trésors de guerre se chiffrant en milliards de dollars. Ils commandent à des bataillons d’avocats capables d’engager des procédures sur les cinq continents, pendant dix ou quinze ans s’il le faut. »

Les dettes, les créanciers, la jungle financière et les fonds vautours. Continuer à lire … « Droits fondamentaux des êtres humains ou droit des créanciers ? »

Des moyens pour une effectivité universelle de la protection sociale

arton14277-a6aa1L’évolution de la protection sociale représente deux grandes tendances. Globalement, dans les pays dits développés, les mécanismes de protection sociale subissent un démantèlement structuré sous l’égide des politiques néolibérales et des mesures d’austérité. Alors que dans les pays dits en développement, des initiatives privées et publiques pour étendre la protection sociale se multiplient, bien que leur portée reste limitée. Continuer à lire … « Des moyens pour une effectivité universelle de la protection sociale »

La dette sociale française : un retour aux sources est nécessaire !

Avec l’aimable autorisation de l’auteur

arton14277-a6aa1Le débat public sur le financement de la protection sociale a besoin de clarification. Il est aujourd’hui encombré de notions confuses et parfois contradictoires qui empêchent la construction d’une revendication claire.

Entre cotisation et impôt, entre cotisation salariale et cotisation patronale, entre répartition et logique assurantielle individuelle et privée, entre ce qui relève de l’État ou/et des collectivités locales et ce qui relève des caisses de sécurité sociale, un brouillard est volontairement et savamment entretenu sur la protection sociale.

Sur ce fond d’apparence compliqué, prolifère l’idée de la dette sociale que devraient les salariés et les retraités. Il est donc urgent et nécessaire que les termes du débat soient clarifiés et qu’émerge une revendication claire, sur laquelle une mobilisation puisse se construire et être victorieuse. Nous ouvrons le débat. Continuer à lire … « La dette sociale française : un retour aux sources est nécessaire ! »

Solutions émancipatrices au problème de la dette publique

arton12449-3c9ddNouvelle formule de la revue Les autres voix de la planète.

« Restructuration, défaut de paiement, audit de la dette, annulation. Ces termes sont de plus en plus évoqués dans le débat public au sujet des réponses à apporter face à l ‘excès de la dette publique, qui peut être insoutenable, illégitime, illégale voire odieuse. »

Les auteur-e-s reviennent sur la définition des « restructurations de dette », les conditions imposées contraire aux intérêts des pays endettés et des populations, les calculs économiques et géopolitiques, la nécessaire priorité à donner à « la réalisation d’un audit intégral de la dette (avec la participation citoyenne active), combinée si nécessaire à la suspension des remboursements ». Continuer à lire … « Solutions émancipatrices au problème de la dette publique »

L’annulation unilatérale des dettes illégitimes est un instrument politique de désobéissance puissant permettant d’ouvrir d’autres possibles 

arton11193-850f9Édito

« Merry Crisis and happy austerity ». C’est ce message que les militant.e.s du CADTM ont choisi de brandir sur les bâtiments de la Commission européenne et du futur Conseil à l’occasion de l’encerclement du Sommet européen qui a réuni plusieurs milliers de personnes le 19 décembre dernier dans les rues de Bruxelles. Alors le CADTM, cynique ? Pas autant que les chefs d’État européens, qui ont d’ailleurs préféré écourter leur réunion que d’être dérangés par le bruit des tracteurs et des mégaphones.

Depuis la crise de 2008, ces derniers disent, en effet, prendre toute la gravité de la situation et imposent, à contre-cœur paraît-il, des mesures qui sauront nous placer sous de meilleurs auspices. Pourtant, la crise a été une occasion rêvée pour la Troïka (Commission européenne, Banque centrale européenne, FMI ) d’appliquer une stratégie du choc sans précédent, qui justifie aujourd’hui cures d’austérité et accords de libre-échange (voir article p.10), comme hier dans les pays du Sud, sous couvert de « développement ».

Partout en Europe, cette politique au service des créanciers et des multinationales provoque récession et reculs sociaux (voir article p.4). Mais ne nous y trompons pas, la Troïka dispose de serviteurs zélés : entre autres, le gouvernement belge. Le 15 décembre dernier, au moment où la Belgique vit une grève générale historique contre l’austérité du gouvernement Michel (voir p.12), le FMI tient sa visite annuelle, contrôle le budget fédéral et salue les mesures annoncées.

Dans les rangs de l’UE, le « There is no alternative » (TINA) fait règle. La contestation sociale et la montée électorale de forces qui entendent revenir sur les mesures antisociales imposées par la Troïka et sur le paiement de dettes illégitimes, odieuses et/ou illégales, doivent être étouffées. En témoigne la campagne contre Syriza visant à intimider le peuple grec afin qu’il renonce à son droit de décider librement.

« L’histoire ne se répète pas, elle bégaie » nous dit Marx. La chute des prix des matières premières nous amène-t-elle vers une nouvelle crise de la dette des pays du Sud (voir article p.34) ?L’obstination des dirigeants européens à ne pas réguler banques et marchés financiers nous conduisent également, doucement mais sûrement, vers une autre crise systémique, où austérité et casse sociale seront sans aucun doute de nouveau brandies comme des remèdes inévitables.

Il est urgent de prendre le temps, de profiter de ces instants de rupture pour repenser nos stratégies, refonder nos alliances, rompre avec TINA. Que ce soit le peuple grec qui résiste, celui d’Europe de l’Est, premier cobaye européen du FMI (voir article p.8), ou encore le peuple burkinabé qui a chassé Blaise Compaoré du pouvoir (voir article p.37), la brèche est ouverte. Pour 2015, nous vous souhaitons : « Merry struggles and happy new year » !

De cette riche livraison, je signale notamment  :

* L’analyse d’Eric Toussaint sur la réalité des politiques menées (« Considérer que la politique des dirigeants européens est un échec parce que la croissance économique n’est pas de retour, c’est largement se tromper de critère d’analyse. ») et sur la remise en cause des droits démocratiques et sociaux (« Les droits économiques sociaux et culturels sont progressivement remis en cause dans leurs fondamentaux mêmes, sans oublier l’offensive contre les droits civils et politiques comme le droit effectif d’élire des législateurs. »)

* La formulation d’Anouk Renaud sur la dette : « L’annulation unilatérale des dettes illégitimes est non seulement nécessaire pour arrêter la saignée, mais également un instrument politique de désobéissance puissant permettant d’ouvrir d’autres possibles »

* A juste titre, le CADTM souligne la confusion au sein de « l’opinion publique » entre « illégalité », « inutilité » et « illégitimité ». Une décision légale peut être illégitime.

* L’article du Jubileo Sur Américas, CADTM AYNA, Fédération luthérienne mondiale qui rappelle, entre autres, sur les dettes « la majorité a été générée sans contrepartie en terme de biens ou de services pour les peuples. L’endettement augmente sous l’effet de l’usure, de commissions abusives, de clauses entachées d’irrégularité, de la transformation de dettes privées en dettes publiques, de refinancement successifs, etc ., les dettes engendrant de nouvelles dettes ». Dettes et transfert incessant de richesses et de biens communs.

* L’entretien avec Paul Ariès sur l’extractivisme et la dette.

Paul Ariès rappelle « n’oublions pas que les « trente glorieuses » françaises de l’après-guerre sont les trente odieuses de l’Afrique » et dénonce quatre formes de dette : dette écologique, dette sociale, dette environnementale, dette financière…

En complément possible :

Miriam Lang et Dunia Mokrani (dir.) : Au-delà du développement. Critiques et alternatives latino-américaines, toute-conception-emancipatrice-de-lhegemonie-se-doit-detre-beaucoup-plus-inclusive-que-celle-de-lhegemonie-capitaliste/

Alberto Acosta : Le buen vivir – Pour imaginer d’autres mondes : construire-collectivement-une-autre-facon-de-vivre/

Alternatives Sud : Industries minières – Extraire à tout prix ? : crises-sociale-et-energetique-generees-par-le-modele-extractiviste/

* L’article de Renaud Duterme : « Pourquoi le débat sur le réchauffement climatique fait fausse route ». L’auteur souligne la nécessaire réforme agraire et redistribution de terres…

* L’article de Renaud Vivien sur « Ebola ». Voir sur ce sujet, deux articles de Jean Batou : Ebola : Qui sont les artisans de la mort et comment les combattre ? (ebola-qui-sont-les-artisans-de-la-mort-et-comment-les-combattre/ et Capitalisme globalisé et environnement pathogène : la monoculture du palmier à huile a-t-elle pu provoquer Ebola ? (capitalisme-globalise-et-environnement-pathogene-la-monoculture-du-palmier-a-huile-a-t-elle-pu-provoquer-ebola/)

« Désobéir à la dette illégitime et poser la question de son annulation est une question éminemment démocratique »

Au delà des articles cités, un numéro indispensable.

Sommaire

  • Eric Toussaint : L’Union européenne : conquêtes démocratiques et sociales radicalement remises en cause (union-europeenne-conquetes-democratiques-et-sociales-radicalement-remises-en-cause/)

  • Pierre Gottiniaux : La poudrière sociale de l’Europe de l’Est

  • Anouk Renaud : Stop au TTIP, Stop à l’austérité et annulation de la dette !

  • Déclaration de soutien du CADTM Belgique à la grève générale du 15 décembre

  • CADTM Belgique : Dettes illégitimes en Belgique : Qui doit payer ?

  • Jubileo Sur Américas, CADTM AYNA, Fédération luthérienne mondiale : Réflexions initiales quant à la décision de l’ONU d’établir un cadre juridique multilatéral applicable aux opérations de restructuration de la dette publique

  • Le CADTM encourage l’Argentine à suivre l’exemple de l’audit de la dette équatorienne et à se réapproprier la doctrine Calvo

  • CADTM AYNA : Lettre du CADTM Ayna à Rafael Correa, Président de l’Equateur (voir aussi : lettre-ouverte-a-rafael-correa-president-de-lequateur-en-solidarite-avec-la-conaie/)

  • Renaud Duterme : Le mythe du rattrapage

  • Interview de Nicolas Sersiron par Paul Ariès : Extractivisme, dette et désastres environnementaux

  • Renaud Duterme : Pourquoi le débat sur le réchauffement climatique fait fausse route

  • Renaud Vivien : Ebola : le FMI et la Banque mondiale, pompiers pyromanes

  • Eric Toussaint : Afrique : la chute du prix des matières premières peut déboucher sur une nouvelle crise de la dette (afrique-la-chute-du-prix-des-matieres-premieres-peut-deboucher-sur-une-nouvelle-crise-de-la-dette/)

  • Pauline Imbach : Burkina Faso : une dette illégitime qui doit être répudiée

  • Interview de Mimoun Rahmani par Sergio Ferrari : « Le Forum social mondial appartient au mouvement altermondialiste dans son ensemble et il doit se l’approprier »

Les autres voix de la planète N°65, http://cadtm.org/Les-autres-voix-de-la-planete-no65

1er trimestre 2015

La revue du CADTM, Liège 2014, 44 pages

Didier Epsztajn

Nous sommes têtu-e-s et déterminé-e-s. Nous voulons nos droits, ici et partout !

autres voix 64Édito

Les militant-e-s du CADTM s’engagent dans des actions concrètes pour exiger l’annulation des dettes illégitimes et odieuses : participation à des collectifs d’audit citoyen de la dette dans certains pays, travail d’étude pour cerner les dettes illégitimes, mobilisations, formations, etc. Ces actions, s’inscrivant toujours dans des mouvements plus larges, visent à saper un peu plus les fondements des institutions internationales et des gouvernements à leur service, déjà ébranlés par leur inefficacité, leur hypocrisie, leur perte de légitimité, leur déni des processus démocratiques.

Cette année, le FMI et la Banque mondiale célèbrent leur 70 ans d’existence. Un funeste anniversaire, et l’occasion de dresser, dans ce numéro, le bilan de leurs forfaits, depuis leur création (articles p.4 et p.6) jusqu’à l’intervention plus récente du FMI en Europe au sein de la Troïka (article p.26), ou encore celle, délétère, de la Banque mondiale en matière d’exploitation des peuples et de la nature (article p.14).

Depuis des années, nous nous efforçons de montrer qu’il est possible et souhaitable de se passer de ces institutions. Entre autres propositions, nous avons mis en avant la « Banque du Sud » : née en Amérique latine en 2007, cette initiative prometteuse peine à se concrétiser. La banque des BRICS, lancée en juillet 2014, présentée par certains comme un coup porté au couple FMI/Banque mondiale, est malheureusement moins porteuse d’alternatives (voir article p.20).

Depuis 1948, la planète Terre est dotée d’une Charte Universelle des Droits de l’Homme. On ne le dirait pas. Particulièrement pour cette moitié de l’humanité que sont les femmes. Le paiement de la dette et son cortège de mesures antisociales poussent les femmes au 1er rang des sacrifié-e-s. Fort de ce constat, le CADTM Belgique et Vie Féminine ont élaboré une mallette d’animation : « Austérité et dette, les femmes s’en mêlent ! » (voir p.18), un outil d’éducation populaire pour comprendre et se mettre en action !

Les mois à venir fourniront de nombreux motifs d’action et de mobilisation. Partout, les gouvernements multiplient les mesures d’austérité et les attaques contre les conquêtes sociales (voir par exemple les politiques en France contre les chômeurs p.34). Notre défi sera que nos différentes luttes ne soient pas seulement destinées à préserver des soi-disant « acquis » attaqués de toutes parts, mais à exiger de nouveaux droits, forcer de nouvelles conquêtes.

Nous sommes têtu-e-s et déterminé-e-s. Nous voulons nos droits, ici et partout !

De cette riche livraison, je ne souligne que certains éléments :

  • L’article de Renaud Duterme sur « Dette, néolibéralisme et classes sociales ». L’auteur souligne très justement « il est clair que l’analyse comptable permet d’occulter une vision en termes de classe, pourtant au cœur de la gestion de la dette telle qu’elle se fait depuis plusieurs décennies ». Il montre aussi comment cette gestion sert les intérêts des « 1% » et indique que les budgets militaires sont peu ou pas concernés par les coupes dans les dépenses publiques. Il parle des « croyances et mythes » associés au libéralisme et au capitalisme et analyse la « règle d’or », pourcentage(s) fantasmagorique(s) (comme les 3% de déficit) « qui grave l’austérité dans le marbre et impose des choix budgétaires faisant fi des choix électoraux des populations… ». Il s’agit en fait d’une constitutionnalisation (sans passer par une case constituante) du néolibéralisme et d’un déni de démocratie…

  • Yao Désiré montre, entre autres, que le rapport Doing Business « soumet la réglementation du travail à la réglementation de l’activité économique au profit du capital privé » en bafouant les droits sociaux et politiques des populations.

  • Je souligne l’intérêt du travail en commun entre le CADTM et Vie féminine, dont la création d’une mallette d’animation comme « un outil d’un autre genre ». Une démarche de femmes qui « s’en mêlent ».

  • Renaud Vivien analyse « Pourquoi les programmes d’austérité imposés par la Troïka en Europe sont illégaux ? » (pourquoi-les-programmes-dausterite-imposes-par-la-troika-en-europe-sont-illegaux/). Il rappelle que « le respect des droits humains inscrits dans les conventions européennes et internationales mais aussi dans les PGD et la coutume internationale, dont font partie les pactes de l’ONU sur les droits humains, ne s’impose pas seulement aux États mais aussi aux organisations internationales comme la BCE, la Commission européenne, le FMI ou encore la Banque mondiale ». Il souligne aussi que la Troïka outrepasse ses compétences. Il en conclu que « les memoranda doivent être abrogés », « les prêts de la Troïka accordés en contrepartie de l’application de ces memoranda sont odieux et doivent de ce fait être annulés sans conditions » et qu’« il faut poursuivre en justice la Commission européenne, le FMI, la BCE, les États qui appliquent ces programmes d’austérité illégaux ainsi que les États qui décident de ces programmes au sein de ces institutions ».

  • Patrick Saurin contrôle celui qui veut contrôler les chômeurs et les chômeuses « Rebsamen contrôle les chômeurs… Nous avons contrôlé Rebsamen ! » (la-radiation-de-rebsamen-simpose/) et conclut : « Au terme de ce sitoyables états de servicede François Rebsamen, une seule solution s’impose pour lui : la radiation définitive du paysage politique ».

Au delà des articles cités, un numéro indispensable.

Sommaire

  • Le triomphe des Institutions financières internationales

  • Dette, néolibéralisme et classes sociales

  • Quelles banques de développement, pour quoi faire ?

  • « Doing Business » et « Benchmarking Business of Agriculture » : même combat !

  • Éric Toussaint « La Banque du Sud est une alternative, pas celle des BRICS »

  • Les États membres de la CEDEAO et l’Union européenne violent le droit des peuples au développement

  • Le C2D : Contrat de domination et d’endettement

  • Pourquoi les programmes d’austérité imposés par la Troïka en Europe sont illégaux ? (pourquoi-les-programmes-dausterite-imposes-par-la-troika-en-europe-sont-illegaux/)

  • En vérité, quels objectifs poursuit la BCE ?

  • Le CADTM se demande si Emmanuel Macron a lu le « Rapport d’audit de la dette française finance » et compte s’en emparer pour remettre la finance à sa place ?

  • Rebsamen contrôle les chômeurs… Nous avons contrôlé Rebsamen ! (la-radiation-de-rebsamen-simpose/)

  • Dette : de l’artefact social à l’outil de domination

Les autres voix de la planète N°64, http://cadtm.org/Les-autres-voix-de-la-planete-no64

4ème trimestre 2014

La revue du CADTM, Liège 2014, 40 pages

Didier Epsztajn

L’obligation de respecter des droits humains est, pour les États, supérieure à celle de rembourser des créanciers

6Édito

En novembre dernier, les Nations unies proclamaient 2014 « année de solidarité avec le peuple palestinien », une résolution que d’aucuns considéraient comme une réponse d’ampleur à l’encontre de la politique colonisatrice du gouvernement israélien. Ce 19 juin, en dépit de la forte opposition des pays arabes, Israël a été élu à la vice-présidence du Comité spécial de l’ONU chargé de la décolonisation (qui, entre autres, traite de questions relatives aux réfugiés palestiniens). En lieu et place de la solidarité et de la volonté de faire de la paix entre la Palestine et Israël une réalité, c’est un théâtre du cynisme et de l’obscène qui se joue au sein de l’ONU et dans les rangs de ses États membres, en premier lieu ceux de l’Union européenne qui ont soutenu cette candidature.

Cette élection, au moment même où Israël intensifie son programme de colonisation et ses incursions dans les territoires palestiniens, rappelle que seule la mobilisation citoyenne, telle que le mouvement BDS (Boycott, désinvestissements et sanctions), est de nature à sanctionner la politique d’Israël et des États qui la soutiennent. En témoigne la décision récente de l’Église presbytérienne, une des plus importantes aux États-Unis (1,8 million de membres), de retirer ses investissements de Caterpillar, Hewlett-Packard et Motorola Solutions pour leurs activités dans les territoires palestiniens occupés.

C’est contre toute forme de domination que le CADTM s’engage depuis plus de 20 ans, qu’elle prenne la forme de la colonisation, des interventions militaires, de la dette ou encore de l’imposture de « aide au développement » . Plus récemment, le CADTM s’est engagé au côté d’ATTAC-CADTM Maroc et de femmes et d’hommes qui luttent, au Maroc, contre les institutions de microcrédit, qui loin de leur permettre de sortir de la misère, les enferment dans une spirale d’endettement dont ils ne parviennent plus à sortir (voir articles p.20 et 25). Qu’il s’agisse de populations qui subissent l’austérité et l’imposition de l’agenda néolibéral au nom de la dette publique ou de personnes surendettées à titre privé (plombées par un prêt étudiant, un emprunt immobilier ou un microcrédit), il est primordial de refuser l’horizon soi-disant indépassable du remboursement des dettes que nous ont dessiné les gouvernements et les 1 %. S’indigner ne suffit pas.

Nous le voyons aujourd’hui au Brésil avec la 20ème coupe du monde organisée par le fossoyeur qu’est la FIFA, la colonisation peut prendre de nombreuses formes, il en va de même pour les résistances populaires. Forçons les États et les compagnies colonisatrices à reconnaître leurs responsabilités historiques. Exigeons l’annulation de la dette couplée à une « aide au développement » rebaptisée « fonds de réparation » pour les dommages causés du fait de la dette historique, écologique, financière, sociale et culturelle de ceux-ci. L’indignation doit pousser à s’inspirer des luttes en cours pour se réapproprier l’avenir, construire de nouveaux possibles, jeter les bases d’une transformation radicale des relations entre les peuples, où coopération, justice sociale et égalité ne sont pas de vains mots.

Palestine, des colonies « entités illégales, faut-il encore le rappeler, au regard du droit international et constituant un crime de guerre selon les statuts de la Cour Pénale Internationale », un État criminel : Israël et des États complices, à commencer par l’État français. « Tous les États sont dans l’obligation de ne pas reconnaître la situation », et des sociétés transnationales, dont toujours des sociétés françaises, aussi complices…

D’où l’importance de la campagne Boycott, Désinvestissement, Sanctions (BDS), « S’indigner ne suffit pas ! ». Voir aussi le récent texte du journaliste israélien Gideon Levy :

https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2014/06/21/le-journaliste-israelien-gideon-levy-appelle-au-boycott-disrael/

Palestine, Argentine, Tunisie, Togo, Maroc, Mali, France, Grèce…

De cette riche livraison, je ne souligne que quelques éléments :

  • L’article sur Dexia et sa complicité de violation des Droits Humains dans les territoires occupés par Israël

  • L’article de Julio Gambina et Maria Elena Saludas sur l’Argentine, son « modèle économique extractiviste, aliénant et générateur d’inégalités ». Les auteur-e-s analysent l’accord passé avec Le Club de Paris dont l’obligation d’allouer les ressources fiscales ou les réserves internationales au paiement de la dette…

  • L’article de Christine Vanden Daelen « Place à l’émancipation des femmes ! Solidaires face à la dette, unies contre les microcrédits ». Il convient en effet de montrer les liens entre endettement privé et endettement public, entre micro et macro-crédit, le rôle des microcrédits dans la dépossession organisées des femmes « Les microcrédits leur ont tout pris, les dépossédant de leurs biens, de leur santé physique et morale, les contraignant à se prostituer, à retirer leurs enfants de l’école et à les envoyer travailler pour pouvoir rembourser ».

L’auteure rappellent que les femmes sont les véritables créancières au niveau national et international, « Elles sont titulaires d’une énorme dette sociale. Sans leur travail gratuit de production, de reproduction et de soins aux personnes, nos sociétés péricliteraient tout simplement ! ».

Elle montre aussi comment les plans d’ajustement structurel imposés par le FMI et la Banque mondiale accentuent la charge de travail gratuit des femmes. (En complément possible Renforcer l’action collective des femmes pour changer le monde !)

  • Ces analyses sont complétées et illustrées dans l’article de Sihem Azak, Pauline Imbach et Reine Tem « Pour une poignée de dirhams ».

  • « Mali, les créanciers réclament le remboursement des dettes et instrumentalisent l’« aide » pour leurs propres intérêts ». Le CADTM souligne que la lettre d’intention dictée par le FMI est illégitime.

  • Patrick Saurin souligne la forfaiture des sénateurs/sénatrices qui ont adopté un projet de loi « visant à valider rétroactivement les emprunts toxiques illégaux ». (Lire aussi son ouvrage : Les prêts toxiques. Une affaire d’État. Comment les banques financent les collectivités locales, CADTM – Demopolis 2013, Il n’y a pas d’obligation absolue et inconditionnelle à rembourser les dettes de l’État, des collectivités et établissements publics

L’ensemble des dettes doit être audité et les endettement odieux, illégitimes, insoutenables ou illégaux annulés.

Sommaire

La Belgique, l’UE et la colonisation galopante des terres palestiniennes. S’indigner ne suffit pas !

Dexia complice de violations très graves des droits humains dans les territoires occupés par Israël

Une critique écologiste de l’occupation israélienne (Une critique écologiste de l’occupation israélienne)

Le CADTM salue le combat de Cephas Lumina

L’Argentine signe un accord dit « historique » avec le Club de Paris

Argentine : un vautour peut en cacher d’autres

Place à l’émancipation des femmes ! Solidaires face à la dette, unies contre les microcrédits

Pour une poignée de dirhams

« MarocAfric » ou l’investissement marocain en Afrique subsaharienne

Mali, les créanciers réclament le remboursement des dettes et instrumentalisent l’« aide » pour leurs propres intérêts

Replacer l’« agenda de l’efficacité » dans les rapports Nord-Sud

Notre solidarité va au-delà des frontières, notre démocratie au-delà des élections

La forfaiture du Sénat ou la honte de la République

Les nouveaux prêts à la Grèce sont odieux, illégitimes, insoutenables et illégaux

Les autres voix de la planète N°63, http://cadtm.org/Les-autres-voix-de-la-planete-no63

3ème trimestre 2014

La revue du CADTM, Liège 2014, 44 pages

Didier Epsztajn

La parole est d’argent et le silence endort

6Édito

Depuis la crise des banques qui a éclaté aux États-Unis en 2007/2008 et qui s’est répandue en Europe, la Troïka, composée de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne et du FMI, s’est octroyée le mandat de résoudre la crise en Europe, pour le plus grand profit de ceux qui l’ont déclenché.

Le FMI ne peut en aucun cas faire partie de la solution vu les conséquences dramatiques des programmes d’austérité qu’il impose aux populations depuis plus de trente ans. Pourtant, nombre d’États s’acoquinent avec cette institution dans un cynisme décomplexé. Après la Grèce, l’Irlande et le Portugal, Chypre est le 4ème pays européen à passer sous la tutelle du FMI (article p.4). La Tunisie et sa « révolution » n’ont pas non plus échappé à ses griffes, tandis qu’en Ukraine, les difficultés financières sur fond de trouble politique sont une nouvelle opportunité pour l’institution d’imposer une thérapie de choc (articles p.10). Et le FMI poursuit également ses ravages plus au Sud. En témoignent dans ce numéro le Cameroun (article p.30) et, plus tragique encore, le Rwanda (article p.28).

La Troïka et les gouvernements européens qui lui sont acquis sont largement décriés dans les rues et sur les places. Massivement suivies dans leurs différentes étapes malgré le silence des médias dominants, des dizaines de milliers de personnes de tout l’État espagnol ont marché pendant des jours, voire des semaines, pour arriver à Madrid le 22 mars. Ces « Marches de la dignité », avec entre autres revendications le non paiement de la dette illégitime, l’arrêt des coupes budgétaires, des logements dignes, représentent la plus grande manifestation de l’histoire récente de l’Espagne.

La Troïka est également décriée, dans une largement moindre mesure, dans l’hémicycle. Un rapport sur les opérations du triptyque UE BCE-FMI a été voté le 13 mars au sein du Parle ment européen. S’il pointe de multiples irrégularités, dont son mandat « opaque et non transparent », en définitive ce document justifie et blanchit les actions de la Troïka1. Légitimant par là la tutelle de la Troïka, le Parlement européen agit aux antipodes des aspirations et intérêts des peuples qu’il est censé représenter.

Il est clair que les changements ne se feront pas que par les urnes. On a aussi, et surtout, besoin de changer le rapport de force à travers des mobilisations d’ampleur. De rendre visible et de grossir les rangs aux côtés de celles et de ceux qui se dressent, toujours plus nombreux-ses, contre le mode de production et de consommation actuel et opposent des alternatives, des solutions en acte pour changer réellement de société. ¡Sí, se puede !

Chypre, Tunisie, Ukraine, Europe, Afrique, etc.

A travers le monde, les politiques imposées par le FMI ou par la Troïka(Commission européenne, Banque centrale européenne et FMI) avec l’aide plus que coopérative des différents gouvernements, entraînent des catastrophes sociales. Au nom du remboursement de dettes, le plus souvent odieuses ou illégitimes, les choix démocratiques des populations sont niés… Sans oublier, par exemple, qu’« Au cœur du programme du FMI, il y a le démantèlement du système de subventions, qui concerne de nombreux pays africains, c’est un des objectifs du FMI depuis des années »

De cette riche livraison, je ne souligne que quelques éléments :

  • Christine Vanden Daelen souligne les effets genrés de la dette. Elle indique, entre autres, « La destruction des services publics génère une véritable substitution des obligations fondamentales de l’État vers le privé et donc vers les femmes. Désormais, ce sont elles qui doivent, via une augmentation de leur travail gratuit et invisible, assurer les tâches de soins et d’éducation délaissées par la fonction publique ». Voir aussi : Renforcer l’action collective des femmes pour changer le monde !

  • Concernant la dette publique, le CADTM complète ses propositions, entre autres sur les petits porteurs/porteuses : « A l’occasion d’une annulation de dettes publiques, il conviendra de protéger les petits épargnants qui ont placé leurs économies dans les titres publics ainsi que les salariés et les retraités qui ont vu une partie de leurs cotisations sociales (retraite, chômage, maladie, famille) placée par les institutions ou les organismes dans ce type de titres ». Et afin d’éviter la répétition de ce qui s’est produit en 2007-2008, le CADTM propose un nouveau cadre législatif intégrant : « interdiction de socialiser des dettes privées, obligation d’organiser un audit permanent de la politique d’endettement public avec participation citoyenne, imprescriptibilité des délits liés à l’endettement illégitime, nullité des dettes illégitimes, adoption d’une règle d’or qui consiste à dire que les dépenses publiques qui permettent de garantir les droits humains fondamentaux sont incompressibles et priment sur les dépenses relatives au remboursement de la dette… »

  • En complément de l’article de Renaud Duterme sur « Les racines étrangères du génocide », je rappelle son récent ouvrage : Rwanda. Une histoire volée. Dette et génocide, Éditions Tribord / CADTM 2013, De la responsabilité du FMI, de la Belgique, de la France ou de l’Église catholique…

  • « Près de la moitié des richesses mondiales est détenue par seulement 1% de la population. La richesses des 1% les plus riches s’élèvent à 110 trillions de dollars. C’est 65 fois la richesse totale de la moitié la moins riche de la population mondiale »

Sommaire

Chypre : le peuple dit non au mémorandum de la Troïka ! par le CADTM Europe

Billet d’humeur : La parole est d’argent et le silence endort : let’s build the Financial Times together par Manon Vadja

L’Union européenne face à la Tunisie et l’Ukraine : quelle aide pour quelle démocratie ? par Renaud Vivien

Le FMI poursuit sa route en Ukraine par Jérôme Duval

Dettes illégitimes en Belgique : les sauvetages bancaires par le CADTM Belgique

L’illégitimité de la dette est encore plus criante lorsqu’on est une femme ! par Christine Vanden Daelen

La proposition du CADTM concernant la dette publique par Éric Toussaint

Sortir du syndrome de Nauru par Renaud Duterme

Pour une Afrique libérée de la dette par Robin Delobel

Rwanda. Les racines étrangères du génocide par Renaud Duterme

L’audit de la dette publique camerounaise, une nécessité démocratique Interview de Jean-Marc Bikoko par Françoise Wasservogel

Puerto Rico : Crise de la dette à la caribéenne par Daniel Munevar

Première grève générale en vingt ans au Paraguay par Gustavo Zaracho

« Le FMI ne peut en aucun cas faire partie de la solution vu les conséquences dramatiques des programmes d’austérité qu’il impose aux populations depuis plus de trente ans » et comme l’écrit Eric Toussaint dans son livre Procès d’un homme exemplaire, Editions Al Dante 2013, Au delà des individus, un système et des institutions leur permettant d’agir et les encourageant à le faire « Il faut donc obtenir à la fois que les fonctionnaires du FMI et de la BM soient redevables devant la justice pour les actes posés dans l’exercice de leurs fonctions et que les institutions en tant que telles rendent compte devant la justice pour les multiples violations des droits humains auxquelles elles se sont livrées, et continuent de se livrer, au Nord comme au Sud. » 

Dernier ouvrage d’Eric Toussaint : Bancocratie, Retirer la licence bancaire aux banques coupables de crimes, poursuivre en justice leurs dirigeants et grands actionnaires 

Les autres voix de la planète N°62, http://cadtm.org/Les-autres-voix-de-la-planete-no62

2ème trimestre 2014

La revue du CADTM, Liège 2014, 36 pages

Didier Epsztajn

1 Lire « Le Parlement européen questionne (à moitié) la Troïka », Fátima Martín, Jérome Duval, http://cadtm.org/Le-Parlement-europeen-questionne-a