La faim force la porte de nos salles de consultation

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« Il y a dix jours, se rappelle notre responsable de l’accueil, l’école maternelle du cadet nous appelle et nous dit qu’il ne vient plus depuis dix jours, ils savent que l’ainé ne va plus au collège. Ils n’arrivent pas à joindre leur mère : est-ce que vous avez des nouvelles ? » Continuer à lire … « La faim force la porte de nos salles de consultation »

STOP aux traitements indignes des Gens du Voyage : Etablissez notre charte de la dignité

Nous sommes Carmen, Cindy, Sue-Ellen, Lisa et Mercedes, nous sommes des femmes issues de la communauté des gens du voyage. Nous avons fondé il y a un an l’association « Da so Vas » pour répondre à l’urgence à laquelle nous faisons face avec nos maris, nos anciens et nos enfants ainsi que les 3 040 gens du voyage de la Métropole Européenne de Lille que nous représentons. 

Nos parents exerçaient dans le temps des métiers d’artisans en porte à porte où sur les marchés : réparation des meubles, des chaises, des casseroles.

Depuis 20 ans nous sommes contraints de survivre dans les « aires d’accueil » de la Métropole Lilloise, loin de tous et loin de tout. Les « aires d’accueil » ce sont des grandes dalles de béton coulées à côté des décharges, des autoroutes, des usines polluantes. On est assommés par la canicule l’été et le reste du temps on étouffe dans la pollution. Chez nous, sept enfants sur dix sont asthmatiques, nos vieux vivent vingt ans en moyenne moins que les autres. On en a parlé déjà dans la presse. Continuer à lire … « STOP aux traitements indignes des Gens du Voyage : Etablissez notre charte de la dignité »

La lancinante question de la complicité française dans le génocide des Tutsi du Rwanda

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Alors qu’on commémore du 7 avril au 17 juillet 2024 le trentième anniversaire du génocide des Tutsi au Rwanda, se pose toujours avec force la question de la complicité de la France dans ce crime contre l’humanité. Elle a suscité ces derniers jours de nombreuses déclarations et publications dont nous faisons ici une synthèse.

Alors que le rapport Duclert avait en 2021 établi les « responsabilités lourdes et accablantes » de la France, mais sans parler de complicitéAfrique XXI a publié le 10 avril 2024 sur les aspects juridiques de cette question un entretien de Michael Pauron avec la professeure de droit public Anne-Laure Chaumette. Elle a étudié le rapport Duclert, remis en 2021 à Macron, et le rapport rwandais Muse remis la même année à Paul Kagame et intitulé « Un génocide prévisible : le rôle de l’État français en lien avec le génocide contre les Tutsi au Rwanda ». Elle conclut qu’« en niant la réalité, la France s’est retrouvée dans l’incapacité d’agir » et que « La France a violé son obligation de prévenir le génocide ». Continuer à lire … « La lancinante question de la complicité française dans le génocide des Tutsi du Rwanda »

Contre une démocratie bâillonnée, défendons les libertés publiques (+ autres textes)

Contre le musellement de voix engagées sur le conflit israélo-palestinien et face à la gravité des atteintes aux libertés publiques, un large collectif de personnalités, syndicats et d’associations (où l’on retrouve le Syndicat de la Magistrature, la LDH, le Gisti, la CGT ou encore le Planning familial) dénonce « une limitation inacceptable du pluralisme démocratique ». Continuer à lire … « Contre une démocratie bâillonnée, défendons les libertés publiques (+ autres textes) »

Tribune : Exiger la justice pour Amara, c’est refuser tout un système fondé sur l’exploitation et l’oppression, c’est lutter pour le respect et l’égalité

Le 16 juin 2023, Amara Dioumassy a perdu la vie sur le chantier du bassin d’Austerlitz destiné à rendre la Seine plus propre pour les JO 2024.

Qui était Amara ?
Amara est né à Kayes au Mali en 1972, dans la communauté Soninke. Alors que ce pays du Sahel, doté d’une histoire séculaire, de richesses culturelles et naturelles exceptionnelles, subit la prédation de la Françafrique qui surexploite ses sols et ses populations, les habitants du Mali comptent parmi les plus pauvres au monde.

Dans ce contexte, Amara, devenu adulte, s’exile pour subvenir aux besoins de ses proches. Muni d’un visa temporaire, il est hébergé chez sa sœur à Paris. Il commence alors le parcours des milliers d’immigré.es pour le travai  : contrats intérimaires avec alias, attente d’un titre de séjour. Puis arrivent les CDD, les attestations, et les premiers permis. Amara est précaire mais n’a plus de sueurs froides quand il croise la police. Il trouve un logement à Aubervilliers, un contrat fixe. Il a 12 enfants à nourrir. Au village, sa famille compte sur lui. Il accepte alors un poste de chef d’équipe maçon pour la société Darras et Jouanin, co-traitant de la Sade, filiale de Véolia. Celle ci est désignée par la mairie de Paris pour un chantier emblématique des JO : construire les bassins destinés à préserver la Seine des eaux usées. Comme beaucoup de travailleurs africains, Amara fait partie des bâtisseurs de Paris. Continuer à lire … « Tribune : Exiger la justice pour Amara, c’est refuser tout un système fondé sur l’exploitation et l’oppression, c’est lutter pour le respect et l’égalité »

60 milliards en taxant les plus riches, maintenant, c’est possible !

Bruno Le Maire l’a annoncé : il souhaite durcir sa politique de rigueur pour le plus grand nombre alors même qu’il se refuse à taxer les ultra-riches et les superprofits. Cette politique injuste et injustifiée aggrave les crises sociale et climatique. Mais ce n’est pas une fatalité. Attac propose six mesures pour dégager 60 milliards en imposant mieux les plus riches et les multinationales.

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Continuer à lire … « 60 milliards en taxant les plus riches, maintenant, c’est possible ! »

Aide médicale d’État  : les femmes précaires dans le collimateur du gouvernement ?

Le gouvernement s’oriente vers une réforme de l’Aide médicale d’État (AME) via une série de mesures techniques, sans information de l’opinion publique ni débat parlementaire et malgré les alertes de nos associations. Si le texte est adopté, il aura pour conséquence de priver de soins des dizaines de milliers de femmes étrangères en situation de précarité. Une stratégie qui interroge alors même que le gouvernement affirmait avoir hissé la défense des droits des femmes comme Grande cause nationale. 

En décembre 2023, le gouvernement reconnaissait, par la voix de sa Première Ministre, que « l’AME est un dispositif sanitaire utile, globalement maîtrisé et qu’il ne constitue pas en tant que tel un facteur d’incitation à l’immigration irrégulière dans notre pays ». Il envisage pourtant aujourd’hui d’introduire une série de mesures d’apparence technique qui affecteraient tout particulièrement les femmes les plus précaires, qui étaient près de 193 000 à bénéficier de l’AME en 2023.   Continuer à lire … « Aide médicale d’État  : les femmes précaires dans le collimateur du gouvernement ? »

Un horizon : austérité et injustices !

Sophie Binet a bien raison de baptiser Bruno Le Maire de « Bruno Thatcher ». Le gouvernement cherche à « casser l’Etat social ». Ah, ce déficit ! Le ministre des Finances tient bien la barre. Mais il manque une campagne unitaire des gauches associatives, syndicales, politiques contre les choix de société inégalitaire des droites et extrême droite.

Comprend qui peut !

Le Premier Ministre a lancé un mot rarement utilisé : « désmicardiser ». Sa définition est explicite   faire en sorte que le SMIC ne soit pas constamment la référence, diminuer la proportion d’employés qui sont payés au SMIC. 

Il prétend mener une politique qui pousse les employeurs à augmenter les plus bas salaires… C’est en attendant de mettre en cause les revalorisations automatiques du SMIC qui rattrape les salaires immédiatement au-dessus ? Continuer à lire … « Un horizon : austérité et injustices ! »

Appel à la marche du 21 avril 2024 contre le racisme, l’islamophobie et pour la protection de tous les enfants

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RACISMES EN FRANCE : NOS ENFANTS EN DANGER !

En mémoire de toutes les jeunes victimes de crimes policiers, judiciaires et carcéraux.

Alors que le 3 décembre 2023, nous fêtions les 40 ans de la Marche pour l’Egalité et contre le racisme…

Le 13 mars 2024 à Aubervilliers Wanys et Ibrahim ont été volontairement percutés par la police après un prétendu refus d’obtempérer. Wanys est mort quelques heures après, il n’avait que 18 ans et Ibrahim est dans un état grave.

Les 9 et 10 décembre 2023, à Chelles, deux adolescents de quartiers, Théodor et Justin, trouvaient la mort pour refus d’obtempérer,

Le 30 Novembre 2023, Mustapha, mineur isolé marocain, s’est suicidé par pendaison à la maison d’arrêt de Villepinte, 

Le 14 novembre 2023 à Nice, des enfants de 8 ans étaient accusés par la Mairie et le rectorat de prier pendant la récréation alors qu’ils jouaient aux fantômes,

Le 18 octobre 2023, au Canet-en-Roussillon, un enfant de 10 ans était convoqué par la gendarmerie pour « apologie du terrorisme »,

Depuis le 7 octobre 2023, des collégiens sont réprimés pour leur soutien à la population de Gaza, bombardée,

Le 27 juin 2023, à Nanterre, Nahel, 17 ans, était tué à bout portant par un policier, 

Le 6 décembre 2018, 151 lycéens étaient interpellés, humiliés et agenouillés pendant plusieurs heures sous les ordres de la police alors qu’ils soutenaient les Gilets Jaunes et manifestaient contre la réforme du lycée,

Depuis trop longtemps, des lycéennes sont stigmatisées et harcelées parce que « Musulmanes d’apparences »

Depuis quelques années et de plus en plus intensément, des lycéens sont embrigadés dans une logique de guerre via le Service National Universel (SNU)

En France et dans les départements d’Outre-mer, des lois sont votées criminalisant les enfants migrants et réfugiés, rejetant le principe révolutionnaire et républicain du «droit du sol» Continuer à lire … « Appel à la marche du 21 avril 2024 contre le racisme, l’islamophobie et pour la protection de tous les enfants »

Communiqué de presse : Un plan d’urgence pour la protection des enfants

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En ce début d’année 2024, deux évènements tragiques questionnent, encore et encore, l’état de la protection de l’enfance en France. La mort de la jeune Lily, 15 ans, retrouvée pendue dans sa chambre d’hôtel le 25 janvier 2024 dans le Puy de Dôme ; celle de la jeune Myriam, 14 ans, retrouvée morte dans un appartement en Seine-et-Marne le 25 février dernier, lors d’une fugue de son foyer alors qu’elle était placée à l’Aide Sociale à l’Enfance. Ces décès font écho à celui du jeune mineur isolé de 17 ans, qui avait été poignardé à mort par un autre jeune, dans un hôtel des Hauts-de-Seine où il était placé, en décembre 2019. Continuer à lire … « Communiqué de presse : Un plan d’urgence pour la protection des enfants »

Appel pour des services publics universels

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Depuis plus d’un mois, des milliers d’enseignantes et d’enseignants, d’élèves et de parents d’élèves de Seine-Saint-Denis sont mobilisé·e·s pour obtenir des recrutements en adéquation avec le nombre d’élèves, des chaises en état et des bâtiments sans fuites d’eau. Depuis plus d’un mois, au Mans, les équipes des urgences du centre hospitalier sont en grève pour un accueil décent de leurs patient·e·s en psychiatrie. Dans le même temps, cheminot·e·s et militant·e·s écologistes font entendre leur voix pour la défense du fret ferroviaire. Ces mobilisations sont marquées par un sentiment commun d’être au pied du mur. Elles ne réclament ni plus ni moins que l’essentiel : de la décence dans les conditions de travail, et le respect des droits élémentaires des usagers. Mais leur portée va bien au-delà de ces revendications, de leur territoire ou de leur secteur. Elles disent l’attachement, partout en France, à la vocation universelle des services publics et le refus de la dualisation de la société en cours devant ce qu’il est en train de devenir : un service public pour les pauvres, donc un pauvre service public.

Le glissement est enclenché depuis plusieurs décennies déjà. Au-delà même de l’évolution démographique, les besoins de la population ont progressé – plus de jeunes allant jusqu’au baccalauréat, augmentation massive des maladies chroniques, urgence climatique – pourtant, les moyens des services publics, comprimés, n’ont pas suivi cette évolution des besoins. Un écart croissant s’est constitué entre les besoins de la population et les moyens de l’école publique, de l’hôpital ou de la justice, disparaissant ou construisant un espace pour le développement de services privés.  Continuer à lire … « Appel pour des services publics universels »

Il faut protéger sans exception tous les demandeurs d’asile soudanais

Bien que le Soudan soit en proie à un conflit armé d’une exceptionnelle violence, la France, en violation du droit international, organise des expulsions vers ce pays. Cette tribune parue dans le journal Le Monde dénonce ces expulsions.

Près de huit millions de personnes déplacées, une population civile victime de violences ciblées et indiscriminées : depuis presque un an, le Soudan souffre d’une guerre qui s’étend à l’ensemble du pays et le fait sombrer dans une crise humanitaire d’une ampleur sans précédent. La France a fermé son ambassade et évacué ses ressortissants dès le début du conflit, mais, contre toute attente et au mépris des risques pour la sécurité et la vie des personnes de nationalité soudanaise, elle organise des expulsions vers le Soudan. Paroxysme d’une politique assumée de rejet des exilés, en violation du droit international Continuer à lire … « Il faut protéger sans exception tous les demandeurs d’asile soudanais »

Soutien aux 17 personnes arrêtées par la police anti-terroriste suite à la campagne nationale d’actions contre le monde du béton

Ce lundi 8 avril, 17 personnes ont été arrêtées en Normandie et Ile de France dans une opération menée par la Sous-Direction-Anti-Terroriste. Une partie d’entre elles a été emmenée dans les locaux de Levallois-Perret et pourrait y rester 96 heures.

Ces arrestations font suite à la campagne d’actions contre Lafarge et le monde du béton initiée par plus de 200 organisations écologistes, syndicales, luttes locales contre l’artificialisation des terres et comités locaux des Soulèvements de la terre (appel et listes des signataires) Cette campagne avait mobilisé des milliers de personnes et abouti du 9 au 12 décembre 2023 à une cinquantaine d’actions simultanées. Des occupations, blocages, happenings, rassemblements, désarmements sur des dizaines de sites Lafarge et autres centrales à béton sont survenus majoritairement en France mais aussi en Suisse, en Belgique ou en Allemagne. Un soutien fort avait été marqué à cette occasion aux personnes mises en cause, elles aussi par l’anti-terrorisme, dans le désarmement de l’usine Lafarge Bouc-Bel-Air près de Marseille. Continuer à lire … « Soutien aux 17 personnes arrêtées par la police anti-terroriste suite à la campagne nationale d’actions contre le monde du béton »

Rwanda : « Seul un accès aux fonds documentaires permettra à la justice d’éclaircir l’engagement de la France au côté des génocidaires »

Un collectif d’associations qui se sont portées partie civile dans des affaires judiciaires concernant le rôle de la France au Rwanda demande, dans une tribune au « Monde », à Emmanuel Macron, trente ans après le génocide, de permettre à la justice de pouvoir accéder aux pièces et documents demandés dans ces procédures.

Trente ans. Une génération nous sépare du dernier génocide du XXe siècle et trois années depuis que la Commission de recherche sur les archives françaises relatives au Rwanda et au génocide des Tutsi a remis son rapport. Les conclusions de ce travail ont paru implacables quant aux « responsabilités » et à la « faillite de la France ». Pourtant, de nombreuses questions restent en suspens.

Plusieurs fonds d’archives sont toujours inaccessibles et force est de constater que nos institutions judiciaires ne peuvent toujours pas suivre le fil qui mène à des responsables politiques et militaires français de l’époque. Nous nous refusons à attendre la mort de tous les rescapés et de celles et ceux qui portent leurs voix pour que la vérité éclate. Le génocide, c’est aussi le silence des vivants. Continuer à lire … « Rwanda : « Seul un accès aux fonds documentaires permettra à la justice d’éclaircir l’engagement de la France au côté des génocidaires » »

Jeudi 4 avril 18h30 : on réagit !

Les lois liberticides se cumulent. L’étau sur nos droits se resserre, la restriction s’opérant de façon cumulative par touches successives. Les règles de l’état d’exception ont été transposées dans la loi ordinaire. Résultat : des assignations à résidence, des manifestations interdites, des perquisitions abusives, des interpellations préventives, des arrestations arbitraires, la liberté d’expression – notamment des associations – étouffée, voire pire des dissolutions. Tout cela à l’encontre d’une population révoltée par les injustices sociales et l’inaction écologique. De plus en plus de syndicalistes sont interdit-es d’exercer et renvoyé-es devant les tribunaux. Des journalistes empêché·es d’exercer. Alors que règne une crise du logement, le gouvernement ne trouve pas mieux à faire qu’à s’attaquer aux sans-logis et au logement social. La chasse aux migrant·es continue et va même s’amplifier suite à l’inique loi Immigration. Les jeunes perçu·es comme arabes, noir·es, roms, gitan·es subissent sans raison des contrôles au faciès répétés et d’autres violences policières pouvant aller jusqu’au meurtre. C’est aussi la logique du soupçon envers les personnes de religion musulmane, ou renvoyées à cette assignation, qui est devenue l’une des obsessions des gouvernements successifs. Un racisme systémique est à l’œuvre et les constats des organismes protecteurs des droits sont invariablement méprisés. Dans cette situation, où l’extrême droite attend patiemment son heure, il nous faut inventer des outils communs, une structure en commun. Avec notre diversité d’idées et de combats, uni·es il nous faut réagir ! Continuer à lire … « Jeudi 4 avril 18h30 : on réagit ! »

« En soutenant l’Observatoire International des Prisons, nous agissons collectivement pour la dignité et les droits humains ! 

Dans une tribune au « MONDE », notamment signée par Henri Leclerc, président d’honneur de la LDH, la comédienne Ariane Ascaride et l’écrivaine Annie Ernaux, un collectif appelle à soutenir financièrement l’association spécialisée dans la défense des droits des personnes détenues dont l’existence est menacée.

Acteur associatif indépendant, l’Observatoire international des prisons (OIP) − section française, connaît de sérieuses difficultés financières susceptibles de réduire considérablement sa capacité d’intervention et d’action. Continuer à lire … « « En soutenant l’Observatoire International des Prisons, nous agissons collectivement pour la dignité et les droits humains ! « 

Nouvelle instrumentalisation de la loi séparatisme : une compagnie de théâtre privée de subvention au motif de son engagement militant

La compagnie Arlette Moreau, qui réalise dans la rue des spectacles interactifs visant à faire réfléchir les spectateurs sur des problématiques contemporaines, s’est vu refuser une subvention par la Direction régionale aux droits des femmes et à l’égalité de Nouvelle-Aquitaine au motif que son rapport d’activité ferait état « d’engagements militants non conformes au respect des lois de la République consigné dans le contrat d’engagement républicain (CER) ».

Cette décision, qui porte une atteinte grave aux libertés d’association, d’expression et de création artistique, repose sur une interprétation erronée des obligations imposées par le contrat d’engagement républicain aux associations et de la loi confortant les principes de la République. Cette interprétation est extrêmement dangereuse en ce qu’elle permettrait aux collectivités publiques de cesser de financer des associations au motif qu’elles tiendraient des discours ou mèneraient des actions militantes, contestataires ou simplement critiques. Continuer à lire … « Nouvelle instrumentalisation de la loi séparatisme : une compagnie de théâtre privée de subvention au motif de son engagement militant »

Armée française en Afrique : il est largement temps de partir

Alors que la France tente depuis un an d’adapter son dispositif militaire en Afrique face aux contestations croissantes, un collectif d’organisations et de personnalités plaide pour un « agenda de retrait militaire total ».

« Notre modèle ne doit plus être celui de bases militaires telles qu’elles existent aujourd’hui. » Il y a un an, le 27 février 2023, Emmanuel Macron annonçait depuis l’Elysée vouloir tenir compte des « bouleversements » et « transformations profondes » auxquels la France était confrontée sur le continent africain. La politique africaine de la France est en effet confrontée à une vague sans cesse croissante de rejet de la part des citoyens et citoyennes d’Afrique francophone, en particulier son volet militaire, après le fiasco de la « guerre contre le terrorisme » et de l’opération Barkhane qui a davantage contribué à complexifier la crise sahélienne qu’elle n’a aidé à la résoudre. Dans son grand discours de politique africaine, le président cherchait donc l’an dernier à promouvoir « un nouveau modèle de partenariat mitaire » qui permettrait de « déployer sous forme partenariale notre présence sécuritaire ».

Le droit international instrumentalisé et dévoyé
« Demain, assurait Emmanuel Macron dans ce même discours, notre présence s’inscrira au sein de bases, d’écoles, d’académies qui seront cogérées, fonctionnant avec des effectifs français qui demeureront, mais à des niveaux moindres et des effectifs africains qui pourront aussi accueillir, si nos partenaires africains le souhaitent et à leurs conditions, d’autres partenaires. » En apparence nouvelle, l’idée ne fait que s’inscrire dans une lente évolution du maillage militaire français en Afrique depuis les indépendances. La réduction progressive des effectifs a en effet toujours été compensée par l’évolution des moyens d’intervention et la rapidité de déploiement à partir de quelques points d’ancrage, permettant des dizaines d’opérations extérieures. Rien que ces deux dernières décennies, le bilan est effarant. Tout en se défendant de jouer encore le « gendarme de l’Afrique », et n’hésitant pas à instrumentaliser et dévoyer le droit international, la France a maintenu une partition de fait puis installé un régime fragile en Côte-d’Ivoire, distillé le chaos en Libye, dont l’effondrement a ensuite contribué à déstabiliser l’arc sahélien, et cherché à imposer ses solutions en Centrafrique. Systématiquement présentées comme vertueuses et réussies au plan militaire, les interventions et ingérences françaises ont toujours aggravé les crises dont Paris disait s’émouvoir.
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Une colère qui se tient sage

La récente mobilisation agricole a emmêlé tous les ingrédients qui caractérisent la France depuis son accélération illibérale : une pauvreté que le travail peine à résorber malgré les promesses renouvelées depuis 2007 de lui redonner sa « valeur » (morale, voire moralisatrice, mais jamais économique) ; la colère à laquelle donnent lieu ces promesses non tenues et le sentiment d’avoir été le dindon de la farce ; l’arbitrage systématique des gouvernements en faveur des classes dominantes.

Tout a été dit sur le revenu agricole mais revenons un peu sur une situation assez difficile à lire. La pauvreté touche une part importante de la profession, elle est d’autant plus amère que les temps de travail sont excessifs mais elle est difficile à estimer car les stratégies économiques des fermes, encouragées par la fiscalité, tendent plus vers la constitution d’un capital que vers une rémunération du travail, vers les investissements matériels plutôt que vers le paiement de cotisations sociales (un geste compréhensible car les professions indépendantes reçoivent très peu de leurs cotisations). Le revenu de « les agriculteurs », catégorie socio-économique censément homogène, est très dispersé, entre des situations de travailleurs pauvres et de véritables fortunes qui dépendent de plusieurs facteurs, les plus évidents étant le type de production et dans une moindre mesure la région. Les céréaliers du bassin parisien constituent des patrimoines qui vont du confortable à l’indécent, pendant que les éleveurs des régions rurales et méridionales sont à la peine. Les deux professions se renouvellent difficilement, la première en raison des coûts d’accès trop élevés hors héritage et la seconde pour sa faible attractivité, en matière de revenu notamment. Quant à la production de fruits et légumes, elle n’assure plus désormais que la moitié de la consommation du pays, notamment en raison de la faible protection des prix agricoles. Les aides de la Politique agricole commune ne tendent pas vers une harmonisation des revenus par type de production, plutôt vers l’augmentation les inégalités. Je résume ici à gros traits le peu que j’ai appris de la consultation des enquêtes Insee. Le principal, c’est que le « revenu des agriculteurs » n’existe pas tant les situations et les intérêts économiques varient dans la profession. Et pourtant il a semblé lors des mobilisations que celle-ci présentait un front commun. Continuer à lire … « Une colère qui se tient sage »

Meeting unitaire pour un retrait rapide d’Afrique de l’armée française

Mercredi 28 février 2024, 19h, Bourse du Travail 
(salle Eugène HENAFF, 3 rue du Château d’eau, 75010 Paris)

Il y a un an, le 27 février 2023, Emmanuel Macron annonçait depuis l’Élysée vouloir réformer le statut des bases militaires françaises permanentes en Afrique afin, disait-il, de tenir compte des « bouleversements » et « transformations profondes » auxquels la France était confrontée sur le continent. Entre temps, le coup d’État au Niger a rebattu les cartes et l’exécutif semble hésiter. Mais que ce projet de réforme aboutisse ou non, nous ne nous en satisferons pas. En quelques décennies, les justifications officielles successives au maillage militaire français en Afrique ont progressivement anesthésié tout débat public. Alors que s’impose l’idée d’une présence « naturelle » et indépassable de nos armées sur ce continent, nous disons à l’inverse :

« Armée française, hors d’Afrique ! »

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