La campagne que les islamistes de tous bords ont mené contre Salman Rushdie, les menaces qu’ils font peser sur sa vie constituent un nouvel épisode de l’assujettissement forcé des intellectuels, et au-delà d’eux, de la société au pouvoir sacerdotal.
Informel dans ses manifestations, ce pouvoir est plus contraignant et arbitraire que celui, institutionnalisé, des Églises chrétiennes. Le minimiser en invoquant l’absence d’un clergé en islam, c’est occulter des faits lourds de conséquences : a) l’individu est en permanence sommé de se nier pour s’agréger au collectif ; b) la communauté est le lieu de l’unanimité d’où la contradiction est évacuée. Ce n’est donc pas un mystère, si du point de vue du niveau de conscience, les sociétés musulmanes sont d’une créativité inférieure à celle des individus qui les composent. Continuer à lire … « Mohammed Harbi : Aux côtés de Rushdie (plus texte de Salman Rushdie)«