La jeunesse mérite mieux que des caricatures

Des révoltes urbaines de l’été 2023 à l’actualité dramatique de ces derniers jours, le gouvernement pointe du doigt la violence de la jeunesse, omettant pourtant d’autres drames – ceux des décès récents de Lily et Myriam, confiées à l’Aide sociale à l’enfance – pour lesquels la responsabilité doit être assumée collectivement.

Soutenir que les jeunes seraient de plus en plus violents est un postulat qu’aucun chiffre ne vient étayer. Au contraire, d’après les statistiques du ministère de la justice, une baisse de 24% du nombre de mineurs mis en cause a été observée entre 2019 et 2022, et, si la proportion de poursuites est restée stable sur cette période, le nombre de mineurs jugés devant les tribunaux a baissé de plus de 30%. Continuer à lire … « La jeunesse mérite mieux que des caricatures »

Critiquer la politique d’un Etat est un droit fondamental et ne saurait constituer une apologie du terrorisme

Alors qu’Emmanuel Macron a remis le droit international au cœur de la question israélo-palestinienne, des citoyennes et citoyens sont poursuivis en justice lorsqu’ils s’y réfèrent dans des tracts, s’alarme un collectif de plusieurs personnalités, dont Patrick Baudouin, président de la LDH

Certains s’en féliciteront, tout en soupirant à bas bruit, « enfin ». D’autres peut-être s’en désoleront. Mais toutes les femmes et tous les hommes de bonne volonté ne penseront qu’une seule chose : peut-être que les massacres vont s’arrêter, peut-être que finalement l’humanité pourrait l’emporter dans toute cette horreur interminable. Continuer à lire … « Critiquer la politique d’un Etat est un droit fondamental et ne saurait constituer une apologie du terrorisme »

1er mai, appel intersyndical : ni les actionnaires, ni les réactionnaires : un 1er mai pour les travailleurs et travailleuses (différents appels)

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Contre une démocratie bâillonnée, défendons les libertés publiques (+ autres textes)

Contre le musellement de voix engagées sur le conflit israélo-palestinien et face à la gravité des atteintes aux libertés publiques, un large collectif de personnalités, syndicats et d’associations (où l’on retrouve le Syndicat de la Magistrature, la LDH, le Gisti, la CGT ou encore le Planning familial) dénonce « une limitation inacceptable du pluralisme démocratique ». Continuer à lire … « Contre une démocratie bâillonnée, défendons les libertés publiques (+ autres textes) »

Jusqu’à quand l’escroquerie de la « flamme olympique » ? 

« La flamme olympique, une merveilleuse idée du Dr. Goebbels » !

Débordant de fierté nationale, les médias grecs, secondés par les autorités grandiloquentes du pays, ne manquent pas l’occasion de présenter cette véritable reconstitution d’une cérémonie nazie, à savoir la soi-disant « cérémonie d’allumage de la flamme olympique » à Olympie… comme preuve de la grandeur et de la continuité historique de la nation grecque. Et avec elle, de présenter aussi ses accessoires, comme par exemple « la première torche olympique » qui, comme nous le lisons, a été remise au maire de Marathon, « lors d’une magnifique cérémonie qui comprenait une course aux flambeaux symbolique depuis la Ligne de Départ Historique de Marathon jusqu’au musée de la Course de Marathon ».

Détail significatif, qui es bien sûr systématiquement passé sous silence, car considéré… « secret national » : cette « première torche », inspirée par Goebbels et fabriquée par Krupp, a été allumée à Olympie avec une chorégraphie, qui reste la même à ce jour, due à la metteuse en scène officielle d’Hitler, la tristement célèbre Leni Riefenstall. Force est de constater que cette « première torche » a connu des moments très difficiles en 1936, lorsque des citoyens tchèques ont lapidé les porteurs germanophones de la flamme qui traversaient leur pays, car il était évident que le parcours qu’ils suivaient marquait les contours du grand Troisième Reich, qui allait devenir une réalité cauchemardesque quatre ans plus tard. Apparemment, ces citoyens tchèques de 1936 savaient à l’avance ce que les médias grecs et les autorités de notre pauvre pays persistent à ignorer toujours … en 2024. Voici donc pourquoi nous attendons depuis des décennies avec impatience le moment où cette flamme s’éteindra irrévocablement: tout simplement parce que « la flamme olympique » est « une merveilleuse idée du Dr. Goebbels », comme l’indiquait pertinemment le titre de la pleine page du quotidien grec Estia en août 1936… Continuer à lire … « Jusqu’à quand l’escroquerie de la « flamme olympique » ? « 

Les poursuites pour apologie du terrorisme ne doivent pas devenir un outil de répression politique (+ autres textes)

Jean-Paul Delescaut, secrétaire général de la CGT du Nord est poursuivi pour apologie du terrorisme suite à un tract publié le 12 octobre à la suite des actes terroristes du Hamas. Comme la secrétaire administrative de l’union départementale, il a subi une interpellation musclée par des policiers cagoulés, devant ses enfants à 6h du matin, avec un menottage humiliant suivi de 6 heures de garde à vue.

Le jeudi 28 mars 2024 avait lieu son procès au tribunal correctionnel de Lille. 6 heures d’audience à décortiquer une phrase d’un tract de la CGT du Nord rédigé collectivement, et assumé par Jean-Paul en sa qualité de secrétaire général. 6 heures à scruter l’intention de ses rédacteurs. 6 heures à tenter, à partir de photos extraites de son profil Facebook, de faire passer Jean-Paul pour quelqu’un de violent, alors qu’il est aide soignant et engagé depuis toujours dans l’aide et le soutien aux autres. 6 heures à tenter de faire dire à des virgules et à des points ce qu’ils ne disent justement pas, là où la parole de la CGT a toujours été celle de ses valeurs historiques, la condamnation de toute forme de violence et l’appel à la paix et à la solidarité. Le sens du communiqué était pourtant clair. Rendre hommage à toutes les victimes civiles de cet enchainement inexorable de violence meurtrière.  Continuer à lire … « Les poursuites pour apologie du terrorisme ne doivent pas devenir un outil de répression politique (+ autres textes) »

Un horizon : austérité et injustices !

Sophie Binet a bien raison de baptiser Bruno Le Maire de « Bruno Thatcher ». Le gouvernement cherche à « casser l’Etat social ». Ah, ce déficit ! Le ministre des Finances tient bien la barre. Mais il manque une campagne unitaire des gauches associatives, syndicales, politiques contre les choix de société inégalitaire des droites et extrême droite.

Comprend qui peut !

Le Premier Ministre a lancé un mot rarement utilisé : « désmicardiser ». Sa définition est explicite   faire en sorte que le SMIC ne soit pas constamment la référence, diminuer la proportion d’employés qui sont payés au SMIC. 

Il prétend mener une politique qui pousse les employeurs à augmenter les plus bas salaires… C’est en attendant de mettre en cause les revalorisations automatiques du SMIC qui rattrape les salaires immédiatement au-dessus ? Continuer à lire … « Un horizon : austérité et injustices ! »

Communiqué du mouvement GOLEM, le 5 avril 2024

« Sionistes hors de nos facs ». C’est cette banderole géante qui accueillait les étudiants de l’Université Sorbonne Nouvelle le 4 avril. Le rassemblement était organisé par le Comité Palestine de Paris 3 pour empêcher la tenue d’une conférence de l’UEJF. « Sionistes hors de nos facs » est désormais une revendication bien connue des étudiants, qu’elle soit écrite en lettre capitale sur une banderole, scandée par des manifestants, taguée dans les toilettes de l’université ou murmurée par des camarades de promotion. Les sionistes ne sont plus les bienvenues à l’université.

Remarquons déjà que « sionistes » ne désignent pas une idéologie ou des organisations politiques qu’il faudrait combattre mais bien des individus se considérant ou étant considéré comme « sioniste ». Ce sont les étudiants « sionistes » qui sont visés. Mais qui sont donc ces étudiant·es « sionistes » qu’il faudrait dégager des facs ?

C’est là que le bât blesse car « sionistes » est un mot fourre-tout, polysémique qui n’a pas la même définition pour les uns et pour les autres. Continuer à lire … « Communiqué du mouvement GOLEM, le 5 avril 2024 »

La résurrection du crucifié

Une suggestion du traducteur

À l’occasion de la fête de Pâques, la fête la plus importante et la plus ancienne du christianisme, qui commémore la Résurrection de Jésus, il est approprié de publier un extrait du livre de Kautsky qui questionne la mythologie chrétienne (p. 390-396).

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D. La résurrection du crucifié
Il ne manquait pas de Messies à l’époque de Jésus, surtout pas en Galilée, où surgissaient à tout instant des prophètes et des chefs de bandes qui se présentaient comme des rédempteurs et des oints du Seigneur. Or, à partir du moment où un tel homme avait succombé devant la puissance romaine, où il avait été arrêté, crucifié ou tué, alors son rôle de Messie était terminé, il était considéré comme un faux prophète et un faux Messie. Il fallait encore attendre la venue du vrai Messie.

Quant à elle, la communauté chrétienne s’est accrochée à son champion. Pour elle aussi, la venue du Messie dans toute sa gloire était encore à venir. Mais celui qui devait venir n’était personne d’autre que celui qui avait déjà été là, le crucifié, ressuscité trois jours après sa mort et remonté au ciel après s’être montré à ses partisans.

Cette conception n’était propre qu’à la communauté chrétienne. D’où provenait-elle ? Continuer à lire … « La résurrection du crucifié »

La gauche n’apprend pas la terrible leçon des accointances passées avec l’extrême droite!

Pourquoi republier ce texte écrit et publié en 2018 ? Mais parce que, malheureusement, il est aujourd’hui, encore plus pertinent qu’alors. Parce qu’en six ans, la dérive d’une partie de la gauche grecque, mais aussi européenne, vers l’extrême droite s’est accélérée, intensifiée et approfondie, la rapprochant toujours plus de sa mutation finale en l’exact opposé de ce qu’elle avait voulu devenir.

Exagérations ? Plutôt non si l’on se souvient que cette gauche non seulement ne semble pas indignée, et encore moins révoltée, par les violations systématiques des droits et libertés démocratiques les plus élémentaires dans les pays dont les régimes lui plaisent, voire qu’elle soutient (par exemple, la Russie, la Chine, la Syrie, l’Inde, la Hongrie, l’Iran,…), mais tend dernièrement à « théoriser » cette attitude en traitant ces droits et libertés démocratiques comme des « luxes »… occidentaux d’importance secondaire dont son cher « monde émergent multipolaire » n’a pas besoin. C’est ainsi, qu’au lieu de prôner l’élargissement des droits et libertés que le régime bourgeois est contraint de concéder sous la pression des luttes populaires et ouvrières, cette gauche prône la réduction, voire l’abolition de ces droits, tels que la liberté de parler et d’écrire son opinion, de créer et d’organiser des partis politiques, des syndicats ouvriers et des mouvements sociaux, etc. Quant à tous ceux qui se battent, souvent dans les conditions les plus difficiles et souvent au péril de leur vie, pour défendre ces droits démocratiques fondamentaux, non seulement cette gauche ne leur témoigne pas la moindre solidarité et leur tourne le dos, mais elle va même jusqu’à reproduire les ignobles calomnies par lesquelles les bourreaux salissent l’honneur des victimes ! Continuer à lire … « La gauche n’apprend pas la terrible leçon des accointances passées avec l’extrême droite! »

La question des nationalités (1907). Pour une « laïcité nationale »

Si certain·es pouvaient penser que le sentiment d’appartenance à une histoire, une culture, un destin commun, en un mot le sentiment national, allait se dissoudre, il n’en a rien été.

Catalogne, Kurdistan, Tibet, Ukraine, Fédération de Russie, Palestine/Israël, Rroms, sans oublier les multiples diasporas… partout dans le monde la question des nationalités, des peuples sans territoire, des territoires avec deux (ou plus) peuples déchire la planète et se pose aux internationalistes.

La pleine réalisation de droits des peuples est la condition nécessaire à l’émancipation de toutes et tous à la disparition des nationalismes régressifs.

Le dépassement du particulier national dans l’universel cosmopolite ne peut se faire dans la négation des traits (réels ou imaginaires, toujours mouvants) qui fondent les différentes collectivités humaines. Continuer à lire … « La question des nationalités (1907). Pour une « laïcité nationale » »

Le dévoiement identitaire et discriminatoire de la laïcité

A l’occasion des vingt ans de la loi du 15 mars 2004 interdisant le port de signes religieux ostensibles à l’école, le sociologue Roland Pfefferkorn nous livre une série de 4 articles sans concession sur le dévoiement identitaire et discriminatoire de la laïcité.
CAALAP (Coordination Antifasciste pour l’Affirmation des Libertés Académiques et Pédagogiques)

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L’aspiration émancipatrice vers la liberté et l’égalité qui sous-tendait la laïcité historique s’est métamorphosée au cours des dernières décennies en son contraire. Après avoir, dès les lendemains de la Grande guerre, évolué vers une catho-laïcité, elle se transforme désormais aussi en une néo-laïcité identitaire et discriminante. Cette reconfiguration vise principalement à discriminer les musulmans, et parmi eux en premier lieu les femmes. Elle tourne clairement le dos aux principes de liberté et d’égalité et à la séparation des Églises et de l’État qui ont été aux fondements même de la laïcité historique.

Compte tenu de la kyrielle d’assouplissements obtenus par l’enseignement catholique dès 1919, surtout depuis 1959, et au regard des multiples manifestations symboliques d’allégeance au catholicisme, qui éloignent tant de l’esprit que de la lettre des lois scolaires laïques des années 1880 et de la loi de 1905, on ne peut qu’être stupéfait par le déclenchement en 1989, année du bicentenaire de la Révolution, d’une campagne politico-médiatique délirante autour d’un « voile islamique » dont le port serait constitutif d’une insupportable atteinte délibérée à la laïcité. Une campagne qui aura abouti à l’adoption de la loi « antivoile » du 15 mars 2004 et à l’exacerbation de l’islamophobie. Avec la loi « séparatisme » de 2021 on assistera de surcroît non seulement à la mise sous tutelle étatique du culte musulman, mais encore et plus largement de toutes les structures associatives quel que soit leur objet, culturel ou environnemental par exemple. Continuer à lire … « Le dévoiement identitaire et discriminatoire de la laïcité »

« Il est de notre devoir de parler de toutes les luttes »

Entretien avec le Collectif Golem, un groupe juif français de gauche qui lutte contre l’antisémitisme et l’extrême droite.

En novembre, 180 000 personnes ont défilé dans les rues de Paris contre l’antisémitisme. Les drapeaux français flottent au-dessus de la foule. Des hommes politiques de premier plan, en activité ou à la retraite, se tenaient en tête de la manifestation, et les organisateurs se vantaient de la marche comme d’une manifestation ordonnée de citoyenneté républicaine. Mais à la périphérie, une échauffourée a éclaté. Au mépris de la présence du Rassemblement national (extrême droite), un groupe de manifestant·es a scandé : « Le Pen, dégage ! Les Juifs et les Juives ne veulent pas de toi ici ! » La police les a repoussés avec des boucliers anti-émeutes et des membres de la Ligue de défense juive d’extrême droite les ont agressés, mais le groupe de manifestant·es perturbateurs, organisé par le tout nouveau Collectif Golem, est resté dans la foule, désireux de se faire voir et entendre. Continuer à lire … « « Il est de notre devoir de parler de toutes les luttes » »

La légitimité de toutes les luttes d’indépendance et la question de leurs moyens

Il y a consensus aujourd’hui sur la légitimité de la Résistance française, mais pas sur celle d’autres mouvements nationaux extérieurs à l’Europe. Un hommage aux martyrs de l’indépendance algérienne a été interdit à Paris. Et le droit des Palestiniens à avoir eux aussi un Etat peine à être reconnu. Toutes ces luttes sont légitimes. Sans qu’on puisse négliger la question des moyens employés.

Cela a été relevé par plusieurs médias français (1), des manifestations liées à l’Algérie et au Hirak prévues le 18 février 2024 à Paris ont fait l’objet d’arrêtés d’interdiction par la préfecture de police. En particulier le rassemblement annoncé place de la Nation pour la Journée du Chahid (martyr) à la mémoire de ceux et celles qui ont perdu la vie en combattant pour l’indépendance de l’Algérie (2). Mais cela n’a pas soulevé dans notre pays l’indignation que cela aurait du provoquer.

Pourtant, l’hommage rendu trois jours plus tard au Panthéon aux résistants qui, autour de Missak et Mélinée Manouchian, ont combattu et péri pour la libération de la France implique qu’on reconnaisse la légitimité du combat pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Et que tous ceux et celles qui ont mené un tel combat d’émancipation nationale méritent le même hommage et d’être reconnus au même titre comme martyrs de la liberté.  Continuer à lire … « La légitimité de toutes les luttes d’indépendance et la question de leurs moyens »

Sionisme, Israël et judaïsme, entre mythes et réalités

Être juif, c’est être toujours au côté des opprimés.
Marek Edelman, commandant en second de l’insurrection du ghetto de Varsovie

Les actes terroristes du Hamas et la réaction israélienne, dont l’objectif de plus en plus explicite pour une grande partie des dirigeants israéliens est de provoquer par l’emploi de la terreur un nouvel exode des Palestiniens, avec un risque important de génocide, oblige à revenir sur ce qui est, in fine, à la racine de cette situation : l’objectif proclamé du sionisme politique de créer un État dans lequel tous les juifs puissent se retrouver. Il s’agit donc de partir de cet objectif, de voir comment il a été mis en œuvre, de le confronter à la réalité du judaïsme mondial et à celle de la société israélienne. La thèse défendue ici s’articule sur quatre points : le point de départ du sionisme est le même que celui de l’antisémitisme ; la perspective sioniste ne peut être que de nature colonialiste ; fait colonial à sa création et dans son développement, l’État d’Israël est devenu un fait national et comme tel a le droit à l’existence ; le fait national israélien est cependant contradictoire avec la perspective d’un État dont l’objectif est de rassembler les juifs du monde, ce qui entraîne qu’Israël n’a d’avenir que dans une perspective post-sioniste.

Cette thèse n’est pas particulièrement originale. Elle a été défendue à de nombreuses reprises par nombre d’intellectuel.les et de militant.es. Cependant même à gauche, elle est aujourd’hui peu reprise. Si la critique de la politique des gouvernements israéliens successifs, et en particulier celui de Netanyahou, est monnaie courante, la remise en cause des fondements même du sionisme et celle d’Israël comme État juif, tout en reconnaissant l’existence d’un fait national israélien, est largement passée sous silence. Elle rompt en effet avec l’alternative qui nous est couramment proposée : soit on accepte l’État d’Israël comme État juif, soit on est antisémite. C’est avec cette alternative que ce texte veut rompre.

Plan du texte 
Sionisme et antisémitisme
* À la recherche d’un pays mythique et d’un peuple perdu
Le judaïsme, une réalité éclatée
Le recours à la biologie
* Du fait colonial au fait national
Un processus de colonisation original
Le nettoyage ethnique au fondement de la création de l’État d’Israël
Fait national israélien ou État juif ?
* Les ruptures et la situation actuelle
Le statut quo remis en cause et les occasions manquées
Un État d’apartheid
Une société israélienne profondément divisée… sauf sur les Palestiniens
Et maintenant ? Continuer à lire … « Sionisme, Israël et judaïsme, entre mythes et réalités »

Qu’est-ce que la gauche ? Rebecca Solnit sur les éternelles divisions de la gauche étasunienne

Ce devrait être une requête modeste que de demander que la « gauche » ne soit pas synonyme de partisan·es de régimes autoritaires.

A la fin de l’année 1936, George Orwell, comme tant de jeunes idéalistes d’Europe et des Etats-unis, est parti combattre le fascisme en Espagne. Au printemps 1937, il s’est rendu compte qu’il se trouvait dans une guerre avec non pas deux mais trois camps. L’Urss empêchait une révolution espagnole complète tout en attaquant les socialistes et les anarchistes qui échappaient à son contrôle.

Risquant la prison et une éventuelle exécution, non pas par les fascistes, mais par les forces alliées à l’Union soviétique, Orwell fuit l’Espagne. son commandant immédiat, Georges Kopp, est emprisonné, et le chef de son unité de milice, Andres Nin, est torturé et assassiné par un agent de la police secrète de Staline. Orwell passera le reste de sa vie à essayer de clarifier le fait qu’à son époque, la gauche désignait à la fois les idéalistes attachés aux droits des êtres humains, à l’égalité et à la justice, et les partisan·es d’un stalinisme qui était l’antithèse de toutes ces choses. Continuer à lire … « Qu’est-ce que la gauche ? Rebecca Solnit sur les éternelles divisions de la gauche étasunienne »

Arrêtez de tuer des enfants ! (nous avons besoin du journalisme)

Finalement, la guerre. Sous différentes formes. La guerre du patriarcat contre celles et ceux qui doivent lui rester subordonnés (les femmes et les enfants, et toutes celles et ceux qui menacent le dogme hétérosexuel), et la guerre du complexe militaro-industriel contre les peuples ou les pays qui doivent rester subordonnés aux intérêts des puissances du monde.

Hier soir sur la scène de l’Olympia, j’ai vu finalement deux faces d’un même mal, sur deux sujets différents (mais finalement pas tant que cela).

Le mépris, la résistance passive-agressive au changement, l’indifférence, le manque total d’empathie et d’humanité.

Finalement, la guerre. Sous différentes formes.

La guerre du patriarcat contre celles et ceux qui doivent lui rester subordonnés (les femmes et les enfants, et toutes celles et ceux qui menacent le dogme hétérosexuel), et la guerre du complexe militaro-industriel contre les peuples ou les pays qui doivent rester subordonnés aux intérêts des puissances du monde.

Une actrice qui dénonce des choses très graves, qui se déroulent non seulement au cinéma, mais dans toute la société, qui certes est ovationnée par la salle, mais qui ne reçoit finalement le soutien d’aucun homme. Continuer à lire … « Arrêtez de tuer des enfants ! (nous avons besoin du journalisme) »

Rencontre : « L’antisémitisme instrumentalisé, ou comment une lutte essentielle est détournée pour une mauvaise cause »

Bruxelles 1er et 2 mars: la portée et la signification de cette initiative – prise sous l’impulsion de l’Institut Marcel Liebman – conduisent le site alencontre.org à la soutenir en diffusant le programme de ces deux journées. Les vidéos des exposés et débats seront insérées sur le site, grâce à la mise à disposition de l’Institut Marcel Liebman. (Réd.)

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Vendredi 1er mars 2024 (18h30-20h30) – Rencontre : « L’État d’Israël contre les Juifs ? »

À partir de l’analyse contenue dans le dernier livre de Sylvain Cypel (journaliste et ancien rédacteur en chef du Monde), « l’Etat d’Israel contre les Juifs », de la longue expérience de Rony Brauman ainsi que de l’expertise historique d’Esther Benbassa, cette rencontre tentera de mieux comprendre et expliquer les événements dramatiques qui ont cours au Proche-Orient depuis le 7 octobre et leurs impacts au-delà des seules frontières du Moyen-Orient, notamment en Europe. Continuer à lire … « Rencontre : « L’antisémitisme instrumentalisé, ou comment une lutte essentielle est détournée pour une mauvaise cause » »

Loi « immigration » : « Des digues ont sauté face à la xénophobie et à la remise en cause de l’Etat de droit »

Emmanuel Macron a procédé à la promulgation de la loi dite « pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration », le 26 janvier. La veille, le Conseil constitutionnel infligeait un revers sérieux au gouvernement et aux parlementaires ayant voté ce texte, en jugeant non conformes à la Constitution près de 40% de son contenu. Mais cette décision est un soulagement en trompe-l’œil, car les magistrats n’ont pas jugé sur le fond la plupart des mesures, mais en ont censuré seulement la forme, estimant qu’elles n’avaient pas de relation directe avec le projet de loi initial.

Ils laissent ainsi la porte ouverte à ce que ces dispositions, directement issues d’une idéologie xénophobe, ressurgissent par le biais de nouvelles propositions législatives. C’est d’ailleurs ce que l’Union centriste et, bientôt, Les Républicains tentent de faire avec une proposition de loi déposée fin janvier au Sénat reprenant quelques-unes des pires mesures censurées. Continuer à lire … « Loi « immigration » : « Des digues ont sauté face à la xénophobie et à la remise en cause de l’Etat de droit » »