Le 11 mars marque le 12e anniversaire du grand tremblement de terre de l’est du Japon de 2011, du tsunami qui a dévasté le nord-est du Japon et de la catastrophe nucléaire de Fukushima de la Tokyo Electric Power Company (TEPCO). La catastrophe nucléaire de Fukushima en 2011 a libéré du césium 137 radioactif équivalent à celui de 168 bombes d’Hiroshima. Suite à la levée des ordres d’évacuation de l’année dernière, les habitants ont finalement pu, à nouveau, vivre dans la zone sinistrée. Mais seuls 18% des habitants sont retournés dans les municipalités touchées par la catastrophe. Continuer à lire … « Japon – Douze ans après la catastrophe nucléaire de Fukushima : pour un monde sans énergie nucléaire »
Auteur : entreleslignesentrelesmots
Pétition : Ensemble, contre les violences obstétricales et gynécologiques !
Je m’appelle Sonia, je suis maman de deux adorables enfants. A la naissance de ma fille, j’ai subi des violences obstétricales, qui m’ont laissée traumatisée et douloureuse de nombreuses années. Selon mon dossier médical, il n’y a jamais eu d’urgence à agir. Bébé et moi allions bien avant l’arrivée de l’obstétricien. J’ai malgré tout subi des forceps extrêmement violents de la part d’un obstétricien, puis une épisiotomie sans mon consentement, suivie d’une couture de mon périnée sans anesthésie. Une soignante a aussi sauté violemment sur mon ventre. J’ai hurlé à la mort, mais le médecin n’a eu que faire de ma douleur et m’a méprisée, ignorée. Il s’est ensuite vanté auprès de mon conjoint de m’avoir fait le « point du mari » qui consiste à resserrer davantage le vagin pour, soit-disant, augmenter le plaisir du partenaire. Ma vie intime a été douloureuse pendant deux ans. Ma santé mentale n’a pas été épargnée. J’ai traversé une longue dépression mais personne ne m’entendait et personne ne me croyait à l’époque. Quand j’ai compris que mon cas n’était malheureusement pas isolé, j’ai décidé de porter plainte pour torture. Continuer à lire … « Pétition : Ensemble, contre les violences obstétricales et gynécologiques ! »
Organisations et activistes des droits humains demandent de libérer Maksym Butkevych, illégalement condamné sur un territoire occupé par la Russie
Pour signer cet appel : https://framaforms.org/appel-a-signature-1678807076
Cet appel a été préparé en Ukraine avec la famille, les proches et les ami.e.s activistes de Maksym Butkevych, il circule en plusieurs langues
Le 10 mars 2023, le Comité d’enquêtes de la Fédération de Russie a annoncé la condamnation du défenseur des droits de l’homme et militaire ukrainien Maksym Butkevch, capturé par les Russes l’été dernier lors des combats dans la région de Louhansk, à 13 ans de prison pour des faits entièrement fabriqués. Avec lui, deux autres prisonniers ukrainiens ont également été condamnés – Viktor Pokhozey et Vladyslav Shel – respectivement à 8,5 et 18,5 ans.
Maksym Butkevych est un défenseur des droits humains et journaliste ukrainien, cofondateur du projet « Bez Kordoniv » (sans frontières), dont l’objectif est d’aider les demandeurs.euses d’asile et les immigré.es en Ukraine et à lutter contre les discours de haine. Il est également cofondateur du Centre des droits humains ZMINA, de la radio publique Hromadske, et a travaillé comme journaliste pour un certain nombre de médias ukrainiens et internationaux (dont la BBC). Il a rejoint les rangs des Forces armées ukrainiennes en mars 2022 et a été capturé en juin dans les districts temporairement occupés de Zolote et Girske (région de Louhansk). Continuer à lire … « Organisations et activistes des droits humains demandent de libérer Maksym Butkevych, illégalement condamné sur un territoire occupé par la Russie «
Introduction au livre d’Odile Merckling : Femmes, chômage et autonomie
Avec l’aimable autorisation des Editions Syllepse
Les femmes sont désormais presque aussi nombreuses que les hommes dans le monde du travail. Leurs aspirations à l’autonomie et à sortir de l’enfermement dans la sphère domestique ont été une constante depuis les années 1960. On a ainsi assisté à un mouvement de fond, continu et irréversible, d’entrée de celles-ci dans l’emploi salarié ; et ceci a été associé à des évolutions rapides des modes de vie : augmentation du nombre de femmes vivant seules, séparées ou divorcées, vivant en famille monoparentale ou recomposée, élévation de l’âge de la procréation.
Même si les femmes ont toujours travaillé, leur activité a longtemps été invisible. Depuis le 19e siècle, la majorité d’entre elles (alors agricultrices, commerçantes, employées de maison, ouvrières du textile) ont travaillé de façon informelle, à domicile, chez des particuliers ou comme aide familiale dans l’entreprise du conjoint. Les critères de définition de la population active ont varié à plusieurs reprises et ont longtemps conduit à sous-évaluer leur participation1. Continuer à lire … « Introduction au livre d’Odile Merckling : Femmes, chômage et autonomie »
Andorre : pétition et soutien financier à Vanessa Mendoza Cortés, poursuivie par les autorités pour avoir dénoncé l’interdiction de l’IVG
Une pétition pour défendre l’Andorrane Vanessa Mendoza Cortés va être fortement relayée en ce 8 mars, pour la Journée internationale des droits des femmes. Cette militante des droits des femmes est poursuivie depuis 2019 par les autorités de la principauté pour avoir dénoncé l’interdiction du droit à l’avortement en Andorre. Elle témoigne sur France Bleu Roussillon. Continuer à lire … « Andorre : pétition et soutien financier à Vanessa Mendoza Cortés, poursuivie par les autorités pour avoir dénoncé l’interdiction de l’IVG «
Marko Bojcun (1951-2023), un marxiste ukrainien
Figure de la gauche marxiste antistalinienne ukrainienne, Marko Bojcun (21 mars 1951 – 11 mars 2023) vient de disparaitre. Il est notamment l’auteur de The Workers’ Movement and the National Question in Ukraine : 1897-1918 (Le mouvement ouvrier et la question nationale en Ukraine : 1897-1918, Brill, 2021). Les éditions Syllepse propose en téléchargement libre et gratuit un recueil de textes Marko Bojcun qui reviennent sur la révolution ukrainienne de 1917-1921, le développement du capitalisme en Ukraine après l’indépendance et ses contradictions ainsi que ses activités dans l’opposition de gauche. Continuer à lire … « Marko Bojcun (1951-2023), un marxiste ukrainien »
Justice pour Pinar Selek
Le 31 mars prochain, un procès va s’ouvrir à Istanbul à la demande de la Cour Suprême de Turquie. Ce sera la mise en accusation d’une parole libre, de l’intelligence critique, de la démocratie.
Ce procès sera le dernier d’une longue série qui s’étend sur vingt-cinq années à l’initiative du pouvoir turc et dont la sociologue Pinar Selek est la cible.
Que reproche le pouvoir turc à Pinar Selek ? Tout. Qu’a-t-elle fait ? Rien. Rien de répréhensible, rien d’illégal, rien de scandaleux. N’empêche : ce rien est en trop, il dérange. C’est un rien qui parle de sujets dérangeants dont la seule évocation vaut blasphème pour le pouvoir. En démocratie, ce rien-là s’appellerait liberté de conscience ou encore, liberté de la recherche, voire : liberté, tout court. En Turquie, il expose à la vindicte cruelle d’un gouvernement pour qui ces libertés ne sont que désordre, qui en bannit la mémoire et réprime sauvagement ceux – et plus encore celles – qui auraient l’audace de s’en réclamer, publiquement ou non. Continuer à lire … « Justice pour Pinar Selek »
La mobilisation sociale s’accentue, c’est l’heure du retrait !
- La mobilisation sociale s’accentue, c’est l’heure du retrait !
- Analyse Retraites. Questions de pénibilité
- Déni de démocratie d’un pouvoir faisant le choix d’une escalade répressive pour briser un mouvement social légitime – Communiqué LDH
- Robi Morder : Et si tout devenait possible ? Le souffle et l’esprit de mai en mars
- Manifester n’est pas une infraction : C’est l’exercice d’une liberté !
- Violences policières en France : la FIDH et la LDH s’alarment
- Nos organisations alertent sur l’arbitraire policier et juridique mis en place comme stratégie de répression des manifestations
- Déchainement policier à Sainte-Soline
- Pétition pour la dissolution de la BRAV-M
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Solidarité ukrainienne avec le mouvement social en France
La mobilisation sociale s’accentue, c’est l’heure du retrait !
A l’appel de l’ensemble des organisations syndicales et de jeunesse, la 9ème journée de mobilisation contre la réforme de retraites a encore réuni plus de 3 millions de manifestants, ce qui en fait l’une des plus importantes depuis le début du mouvement social. La jeunesse s’est aussi largement mobilisée.
Massifs et déterminés, ces manifestations, ces actions intersyndicales, ces grèves et ces débrayages sont une réponse aux contre-vérités exprimées par le Président de la République et son entêtement incompréhensible.
L’intersyndicale réaffirme que contrairement aux propos du président de la République, de nombreuses alternatives aux mesures d’age ont été formulées. Aucune n’a été sérieusement étudiée. La responsabilité de la situation explosive n’incombe donc pas aux organisations syndicales mais bien du gouvernement. Continuer à lire … « La mobilisation sociale s’accentue, c’est l’heure du retrait ! »
Des enregistrements en 2022 (2)









Des disques et des musiques récentes. Prendre le temps de s’arrêter, d’écouter des albums. S’éloigner des critères privilégiés par des commerçants, rarement disquaires, ou des productions des majors…
De multiples éditeurs nous permettent d’écouter des musiques et non de la programmation « profitable ». Quelques disques enregistrés, ici en 2022 au hasard des écoutes. Continuer à lire … « Des enregistrements en 2022 (2) »
Brève histoire du séparatisme du Donbass
La Russie a envahi l’Ukraine le 24 février 2022, mais le conflit armé a commencé huit ans plus tôt lorsque les séparatistes pro-russes du Donbass ont tenté, avec le soutien de Moscou, de faire sécession du reste du pays. Mais les bases du mouvement séparatiste de 2014 et de l’« autodétermination » du Donbass avaient, en fait, été jetées des décennies auparavant, dans les années autour de l’effondrement de l’Union soviétique. Au moment où la République populaire de Louhansk (LNR) et la République populaire de Donetsk (DNR) autoproclamées ont fait la une des journaux, les forces politiques russes avaient déjà passé des années à promouvoir l’idée du « monde russe » dans le Donbass et à semer la méfiance locale à l’égard de l’Ukraine. Poutine a utilisé les séparatistes du Donbass comme prétexte pour l’invasion à grande échelle, affirmant qu’ils avaient besoin de protection contre les nationalistes ukrainiens, une idée soigneusement préparée et diffusée par les séparatistes du Donbass et les autorités russes. Konstantin Skorkin, chercheur en politique ukrainienne, décrit comment ces idées sont nées dans le Donbass, qui les a mises en mouvement, pourquoi la Russie les a cooptées et ce qui a rendu possibles les événements de 2014 – et tout ce qui a suivi. Cet article est tiré d’un numéro de Kit, une newsletter de Meduza.
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Quand l’aérien se réjouit des investissements dans le train
Le Collectif Pensons l’aéronautique pour demain (PAD), né à Toulouse et fédérant des salarié-es, syndicalistes, économistes, citoyens et citoyennes, se félicite des annonces d’investissements pour le développement du rail. Le PAD a pris l’initiative de débats sur l’avenir de l’aéronautique en intégrant la transition écologique et climatique. Cet article vise à montrer « l’impossible décarbonation du trafic aérien sans plafonnement du trafic », et non par des techniques miraculeuses.
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Les hommes qui paient pour du sexe en Allemagne et ce qu’ils nous apprennent sur l’échec de la prostitution légale
Noues sommes très fières et heureuses de publier la traduction française d’une étude sur la prostitution légale publiée en novembre 2022 par Melissa Farley, Inge Kleine, Kerstin Neuhaus, Yoanna McDowell, Silas Schulz et Saskia Nitschmann : LES HOMMES QUI PAIENT POUR DU SEXE EN ALLEMAGNE ET CE QU’ILS NOUS APPRENNENT SUR L’ÉCHEC DE LA PROSTITUTION LÉGALE : Une étude sur le commerce du sexe dans six pays du point de vue des freiers, les acheteurs de sexe socialement invisibles.
Ce travail a été entrepris par des femmes de notre équipe traduction, que noues remercions infiniment : Amarante, Elissi, Julie et Rosenrot.
Ce document est à votre libre disposition. Utilisez-le pour porter la voix abolitionniste dans toutes les sphères de la société ! Continuer à lire … « Les hommes qui paient pour du sexe en Allemagne et ce qu’ils nous apprennent sur l’échec de la prostitution légale »
Trois questions à Yiorgos Vassalos sur la catastrophe ferroviaire en Grèce
Près de 60 morts suite à un accident de train en Grèce ! Cette catastrophe révèle les dégâts causés par les privatisations et l’affaiblissement de l’État. Si les médias et responsables politiques préfèrent parler d’erreur humaine, revenir sur le contexte économique et politique des dernières années permet de comprendre cette catastrophe.
Interview en trois questions avec Yiorgos Vassalos, enseignant d’études européennes à Science Po Lille.
Une erreur humaine vraiment ? N’est-ce pas insultant de dire cela sachant les mesures de destruction des services publics imposées ces dernières années en Grèce ?
Pour qu’une tragédie pareille arrive, il y a forcement une erreur humaine quelque part. Ce qui importe pourtant ce sont les conditions dans lesquelles cette erreur se produit.
L’OSE, société nationale grecque des chemins de fer, a commencé à être découpée en morceaux en 2005 quand on a séparé la gestion du réseau des transports. C’est la même année qu’Infrabel a été créée en Belgique afin d’appliquer le deuxième paquet ferroviaire de l’UE. Comme condition au « sauvetage » de la Grèce à partir de 2010, l’UE a imposé la poursuite du découpage et la privatisation des parties les plus rentables. TrainOse, la société des transports ferroviaires a été transférée au fonds de privatisation en 2013. Sa vente n’a été conclue qu’après le bras de fer de 2015 entre l’UE et le gouvernement Syriza à la fin duquel la BCE a fermé les banques grecques jusqu’à ce que le Parlement grec approuve la continuation du programme de « sauvetage » avec un pas accéléré sur les privatisations. TrainOse a été finalement vendu à TrainItalia en 2017.
En parallèle, l’autre grand paramètre des programmes de sauvetages a été l’affaiblissement du secteur public : entre 2010 et 2018 environ 180 000 personnes ont été licenciées de celui-ci. Continuer à lire … « Trois questions à Yiorgos Vassalos sur la catastrophe ferroviaire en Grèce »
Résister Aujourd’hui
Association nationale
Résister Aujourd’hui
Perpétuer la mémoire de la Résistance et de la Déportation. Être vigilants
Transmettre aux nouvelles générations
MOTION FINALE (Assemblée Générale 2023)
Les adhérents de « Résister Aujourd’hui », réunis en assemblée générale, lancent un cri d’alarme :
¤ Devant le risque de déboucher sur une 3ème guerre mondiale, les troupes russes d’occupation doivent quitter au plus tôt le sol ukrainien. En 1944 après les villes rasées, martyrisées de Caen, Saint Nazaire, Le Havre, Saint-Lô, Coutances, Orléans, Royan, Abbeville, etc…, après Oradour sur Glane et la rafle du Vieux Port à Marseille, il a fallu que les Résistants et les Alliés mettent hors de nos frontières les envahisseurs nazis. Peut-on penser que l’on aurait concédé un bout de notre territoire, l’Alsace et la Lorraine aux nazis allemands, la Savoie et le Comté de Nice aux fascistes italiens ?
Pourquoi demander aux ukrainiens de concéder le Donbass ou la Crimée ?
Après 1945 il y a eu le procès de Nuremberg, il sera indispensable qu’il y ait un procès pour les crimes contre l’humanité de Poutine et ses complices. Continuer à lire … « Résister Aujourd’hui »
Les violences sexuelles de la police sur les manifestant·es sont une arme de guerre
Les violences sexuelles commises par les forces de l’ordre sont loin d’être de simples « dérapages ». S’il est aujourd’hui admis par le Conseil de sécurité de l’ONU que le viol et les agressions sexuelles sont des armes de guerre, ces méthodes sont aussi déployées par les forces de l’ordre pour museler les mouvements contestataires Continuer à lire … « Les violences sexuelles de la police sur les manifestant·es sont une arme de guerre »
Morts au travail : comment expliquer une telle opacité des chiffres ?
Selon Eurostat (Commission européenne) la France s’est classée en 2019 en tête des pays de l’UE concernant la fréquence des accidents mortels au travail (3,5 accidents mortels pour 100 000 salariés). Certains critiquent ce classement, avançant des méthodes de calcul différentes entre pays. Mais les chiffres remontés par la France sont-ils si transparents que cela ?
Selon la Caisse Nationale de l’Assurance Maladie (CNAM), il y aurait eu 733 décès dans des accidents du travail en 2019. Des données qui ne prennent en compte que les 19 millions de salariés du secteur privé qui relèvent du régime général de la Sécurité sociale.
Dans un rapport récent, la Dares (Ministère du Travail) avance quant à elle le chiffre de 790 morts pour la même année. Elle ajoute aux salariés du secteur privé, ceux affiliés à la Mutualité Sociale Agricole (MSA), ainsi que des agents des fonctions publiques territoriale et hospitalière. Les 57 décès comptabilisés en plus s’expliqueraient donc ainsi. Continuer à lire … « Morts au travail : comment expliquer une telle opacité des chiffres ? »
Le Forum social mondial se rapproche du paradis
Deux renouvellements importants du processus du Forum social mondial sont en cours. En février 2022, le forum Asie-Pacifique s’est déroulé principalement sur le net, avec une base à Bangkok. Il s’agissait d’une réunion à part entière, mais aussi d’une tentative de renforcer la capacité d’organiser un FSM dans la région asiatique. En septembre 2022, un séminaire a eu lieu à Tunis sur la façon de rendre le processus du FSM plus efficace pour que les mouvements convergent et prennent des décisions tout en maintenant le caractère d’espace ouvert du FSM dans son ensemble. Ceci en créant une assemblée permanente de mouvements, ce qui la rendrait mieux préparée et capable de suivre les décisions prises. Les deux initiatives sont en train de créer une dynamique commune pour revitaliser le processus du Forum social mondial. Continuer à lire … « Le Forum social mondial se rapproche du paradis »
Trois mois de résistance au Pérou : « Dans notre pays, ils tuent par balle ».
Des militantes péruviennes dénoncent la répression au Pérou contre les manifestations pour la démocratie et parlent de leurs stratégies actuelles de lutte.
Les mouvements populaires au Pérou sont en lutte depuis plus de trois mois. Le 7 décembre 2022, Pedro Castillo a été démis de la présidence du Pérou et arrêté lors d’un coup d’État mené par des secteurs de la droite, majoritaires au Congrès national.
Immédiatement, lors de manifestations massives et pacifiques, les mouvements populaires du Pérou ont commencé à exiger la démission de Dina Boluarte (vice-présidente qui a pris la place de Castillo), des membres du Parlement ainsi que la convocation d’une Assemblée constituante.
En réponse, ils sont victimes de coups de feu, d’arrestations, de disparitions et de violences physiques et psychologiques de la part de l’État. Entre décembre 2022 et mars 2023, plus de 400 personnes ont déjà été incriminées, plus de 60 ont été assassinées lors des manifestations et des milliers ont été blessées.
La mobilisation populaire a combiné des manifestations locales, régionales et nationales, menant des grèves et des actes majeurs qui se déroulent simultanément dans tout le pays. Un moment important de cette mobilisation a été la prise de Lima, le 19 janvier 2023, lorsque les mouvements populaires, ouvriers, féministes, paysans et indigènes du pays se sont rassemblés dans la capitale fédérale. Continuer à lire … « Trois mois de résistance au Pérou : « Dans notre pays, ils tuent par balle ». »
L’autre moitié
C’est aujourd’hui la Journée internationale de la femme. En ce jour unique sur 365, les femmes font le point sur les progrès qu’elles ont pu accomplir au cours de l’année écoulée. Dans la plupart des pays, il est entendu que le jour unique accordé aux femmes n’est pas une mesure de leur importance dans la société, mais plutôt un jour de commémoration au cours duquel elles peuvent régulièrement évaluer la distance qu’elles ont parcourues (et qu’il leur reste à parcourir) dans leurs efforts en faveur de l’autonomisation et de l’égalité des sexes.
C’est l’inverse au Pakistan, où même un jour sur 365 peut être considéré comme un chiffre trop élevé par rapport à l’importance accordée aux femmes dans ce pays. Beaucoup d’hommes pakistanais diraient – très sérieusement – que « un jour sur 365 » ne tient pas compte de la culture de leur pays, dont le principe central semble toujours se résumer à la suppression des femmes. Alors que d’autres pays peuvent proposer des mesures politiques qui aideraient leurs institutions et leurs entreprises privées à atteindre la parité hommes-femmes, le Pakistan, ou plutôt la majorité des hommes pakistanais, sont convaincus que les femmes ne méritent pas l’égalité ou l’émancipation. Au contraire, ils s’attendent à ce que les femmes passent leur vie à s’excuser de leur existence et à faire de leur mieux pour minimiser leur présence. Continuer à lire … « L’autre moitié »
Les ukrainiens payent de leurs vies le cynisme des uns et la barbarie des autres
Dans les carnets de guerre précédents, nous avions abordé le rôle des occidentaux et de l’Otan après l’effondrement de l’URSS [1]. Nous avions également rappelé les différents engagements de la fédération de Russie à respecter les frontières internationalement reconnues, fait un rapide tableau des huit guerres précédemment menées par le successeur de Eltsine, esquissé une chronologie des évènements depuis avril 2021, attiré l’attention sur les multiples dangers de « dérapages nucléaires » de cette guerre, puis ébauché une première chronologie des faits, y compris militaires.
Nous avions également tenté de montrer en quoi, selon nous, l’anschluss de la RDA en 1990 avait été fondateur d’un nouvel ordre politico-militaire en Europe – une ostpolitik dont l’Allemagne réunifiée allait être le fer de lance – et en quoi il avait constitué le point d’orgue d’une contre-révolution internationale des néolibéraux débutée en 1973, ce qui avait encouragé certains à écrire que la fin de l’Histoire était arrivée. Il reste que cela avait largement fait école dans le gouvernement Eltsine et donné naissance à une kleptocratie oligarchique et maffieuse aujourd’hui disparue ou en voie de disparition [2]. Il resterait à entreprendre à grands traits une histoire de la fédération de Russie depuis 1991 afin, d’une part, d’esquisser l’anthropologie politique d’une population qui a connu un parcours peu commun depuis un siècle ; d’autre part d’étudier l’ascension et la construction d’un nouveau pouvoir qui a pris comme emblèmes la « Grande Guerre Patriotique », l’autocratie tsariste et la grandeur éternelle de l’empire russe. Toutes choses qui nous permettraient de mieux comprendre quelques uns des déterminants politiques majeurs de la situation. Continuer à lire … « Les ukrainiens payent de leurs vies le cynisme des uns et la barbarie des autres »