En soutien à Divya Dwivedi et Shaj Mohan

Divya Dwivedi et Shaj Mohan sont parmi les philosophes les plus importants vivants aujourd’hui. Dwivedi et Mohan ont développé leur pensée au-delà de la conception « occidentale » de la philosophie au sein d’une communauté d’amitié avec Jean-Luc Nancy, Bernard Stiegler, Achille Mbembe et Barbara Cassin. Leur projet avec Jean-Luc Nancy est de trouver un nouveau départ pour la philosophie au-delà des histoires de la philosophie géo-politisées et « racialisées » tout en reconnaissant les enseignements de la déconstruction de la philosophie entreprise par Heidegger et Derrida. Leurs contributions de chercheurs sont précieuses non seulement pour la discipline de la philosophie, mais aussi pour les sciences et la politique.  Continuer à lire … « En soutien à Divya Dwivedi et Shaj Mohan »

La subversion n’est pas seulement essentielle à la démocratie ; elle est fondatrice de notre humanité

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Ce livre a une forme particulière, il s’agit d’« un récit non fictionnel à la première personne construit à partir d’articles universitaires ». Alpa Sha parle de son expérience d’immersion dans la jungle avec la guérilla, du quotidien partagé, des contradictions de cette forme particulière de lutte contre les pouvoirs étatiques et les exactions de militaires. Elle présente certaines personnes emblématiques avec empathie et regard critique, [« Critique sans dézinguer la lutte, voilà qui n’est pas facile, et c’est justement le tour de force d’Alpa Shah » – préface de l’éditrice], discute des pratiques sociales des adivasis et des membres de la guérilla, souligne les difficultés liées aux choix idéologiques et aux pratiques sociales (dont les effets des socialisations), aborde les questions de justice sociale et d’émancipation. L’autrice mêle réflexions sur le quotidien, les comportements, l’engagement, les effets de luttes armées et de la violence, les dangers et les dérives, les compromis et la reproduction des relations de domination, les éléments de morale renforçant les asymétries dans les rapports sociaux de sexe, les intérêts communs ou contradictoires des un·es et des autres… Continuer à lire … « La subversion n’est pas seulement essentielle à la démocratie ; elle est fondatrice de notre humanité« 

Liberté pour Teesta Setalvad, liberté pour le journalisme militant

En solidarité avec la campagne pour la liberté de Teesta Setalvad, nous partageons un extrait de ses mémoires sur la couverture journalistique engagée en faveur des droits humains

La journaliste et activiste indienne Teesta Setalvad a été arrêtée aux premières heures du 25 juin 2022, à son domicile dans la ville de Bombay, après avoir déposé un rapport de police dans lequel elle aurait fait pression sur des témoins et produit des documents sur le massacre de musulmans dans l’État indien du Gujarat en 2002. Teesta Setalvad est en détention avec deux anciens fonctionnaires gouvernementaux avec lesquels elle avait travaillé pour recueillir et diffuser des informations sur les massacres : RB Sreekumar et Sanjiv Bhatt. Le mandat d’arrêt a été émis après que la Cour suprême de l’Inde a ordonné l’enquête sur la journaliste pour son rôle dans la lutte pour la justice en faveur des survivants et des victimes du massacre. 

La défenseure des droits humains se trouve dans une cellule de prison de la ville d’Ahmedabad, en Inde, tandis que les responsables des violences occupent des postes de pouvoir. Continuer à lire … « Liberté pour Teesta Setalvad, liberté pour le journalisme militant »

A partir du livre d’Alpa Shah, le livre de la jungle insurgée

Quelques questions posées au mouvement révolutionnaire mondial

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Je suis très heureux et honoré de participer à la présentation du livre de Alpa Shah en sa présence. Merci à la librairie Quilombo d’avoir organisé cette soirée et merci à Naïké Desquesnes, l’éditrice, d’avoir publié aux Editions de La dernière lettre, la traduction de ce livre et pour la pertinente et brillante introduction qu’elle a rédigé. Continuer à lire … « A partir du livre d’Alpa Shah, le livre de la jungle insurgée« 

En Inde, l’économie des petits boulots trahit les travailleuses

« Nous vous confierons des emplois en fonction du nombre d’heures et de jours où vous êtes disponible pour travailler. Si vous souhaitez travailler pendant deux heures, nous vous affecterons du travail uniquement pendant deux heures. Nous vous proposerons des missions un jour à l’avance et les missions auront lieu dans votre région afin que vous ne perdiez pas de temps dans les déplacements ». Voilà ce que son manager a dit à Seema Singh, 35 ans, lorsqu’elle a rejoint Urban Company, il y a quatre ans. Urban Company est une plate-forme en ligne qui propose des services professionnels à la demande et à domicile, notamment des soins de beauté ou du nettoyage professionnel. Continuer à lire … « En Inde, l’économie des petits boulots trahit les travailleuses »

Paysannes indiennes : une année de lutte intense

Chukki Nanjundaswamy, de Via Campesina, a évoqué ce qui s’est passé après les mobilisations et les protestations des agricultrices et agriculteurs dans le pays

Depuis novembre 2020, les paysannes indiennes se battent pour leurs droits, qui sont constamment menacés par le gouvernement autoritaire d’extrême droite dirigé par le Premier ministre Narendra Modi. Le pays lutte en partenariat avec des multinationales contre le programme de Modi, qui met en danger la vie de nombreux agriculteurs du pays, en particulier des femmes. 80% de la nourriture indienne est produite par des femmes. Elles sont majoritaires dans les champs et les plantations, même si elles ne sont pas officiellement considérées comme des agricultrices. Et ce sont elles qui souffrent le plus du manque de politiques publiques. Continuer à lire … « Paysannes indiennes : une année de lutte intense »

Comment le mouvement syndical a contribué à mettre en échec la législation favorable aux entreprises en Inde et en Indonésie (+ Inde : Grève générale massive de deux jours)

À la fin de l’année 2021, en Asie, deux mouvements qui ont mené une lutte acharnée ont vu leurs efforts porter leurs fruits : les travailleurs ont remporté des victoires en Inde et en Indonésie contre les mesures gouvernementales visant à réduire les droits du travail au nom de la croissance économique. En novembre 2021, en Inde, les manifestations menées par les agriculteurs, qui avaient occupé les rues du pays pendant plus d’un an, ont forcé le gouvernement à abroger ses lois agricoles qui avaient suscité de très fortes critiques. Continuer à lire … « Comment le mouvement syndical a contribué à mettre en échec la législation favorable aux entreprises en Inde et en Indonésie (+ Inde : Grève générale massive de deux jours) »

Inde : Qu’est ce qui se joue avec cette question du hijab ?

Selon Javed Anand, les laïques doivent soutenir les droits des musulmans dans un monde où l’islamophobie est croissante ; mais ils devraient se garder, ce faisant, de renforcer la droite musulmane.

Pour donner du sens aux voix contradictoires qui s’élèvent dans la communauté des indiens laïques au sujet de la controverse autour du hidjab, nous ferions bien de nous souvenir de cette remarque, vieille d’une décennie et dans un autre contexte, faite par Akeel Bilgrami, philosophe indien du langage et de l’esprit vivant aux Etats Unis : Parfois qui parle est aussi important que ce qui est dit.

D’un côté, il y a une large majorité de laïques – organisations de femmes, féministes indépendantes, partis politiques – en compagnie de leaders religieux et politiques, ainsi que de femmes et d’hommes musulmans laïques, qui voient dans la tentative d’interdire le hijab à l’intérieur des salles de classes dans certains collèges pré-universitaires du Karnataka – sous gouvernement BJP – un nouvel essai des forces de l’Hindutva pour imposer aux minorités leur agenda majoritaire. En total soutien aux manifestantes musulmanes, ils croient défendre les droits constitutionnels des femmes musulmanes à la liberté religieuse, au droit à l’éducation, au droit à la liberté de choix. Et d’un autre côté, il y a les voix relativement moins nombreuses des femmes et d’hommes musulmans qui s’efforcent d’expliquer que tout ce que demande le Coran, aussi bien des hommes musulmans que des femmes musulmanes, c’est une tenue « modeste » et « décente ». Ni le hidjab ni la burqa totalement couvrante n’ont quelque chose à voir avec les principes de l’Islam. Parmi ces voix, citons Zeenat Shaukat Ali (érudite islamique, auteur de The Empowerment of Women in Islam – L‘autonomisation des femmes en islam), Ghazala Wahab (auteur de Born a Muslim : Some truths about Islam in India – Naitre musulman : quelques vérités sur l’islam en Inde), Zakia Soman (co-organisatrice, Bhartiya Muslim Mahila Andolan), Shabnam Hashmi (Anhad), et plusieurs membres de Musulmans Indiens Pour une Démocratie Laïque (IMSD). C’est un point de vue qu’ils partagent avec une foule d’érudits islamiques des temps modernes, savants internationalement reconnus, aussi bien femmes que hommes.

Un tribunal de grande instance au Karnataka (High Court) est sur le point de délibérer pour savoir si le hidjab fait partie des « pratiques essentielles de l’islam ». Mais voici la pierre d’achoppement : Il y a un seul Coran, mais ses interprétations sont nombreuses. Comme pour n’importe quelle autre religion, on trouve, en pratique, non pas un mais de nombreux islams. Continuer à lire … « Inde : Qu’est ce qui se joue avec cette question du hijab ? »

Les femmes font face à l’État et au fondamentalisme patriarcal pour mettre fin à la violence en Inde

La question de la violence à l’égard des femmes est l’une des violations des droits humains les plus courantes dans le monde. Elle ne se limite pas à une région, à une communauté ou à une famille spécifique, mais affecte continuellement l’ensemble du système politique, culturel, social et économique, et représente l’une des plus grandes menaces au développement et à une paix durable. Plus de 90% des femmes de mon pays, l’Inde, et de toute l’Asie du Sud ont subi des violences physiques, mentales, économiques ou sexuelles tout au long de leur vie. Il s’agit de la plus grande pandémie mondiale.

Des cas tels que le fœticide féminin, le mariage impliquant des enfants, les meurtres au nom de la guerre contre les sorcières, la traite des femmes et des filles, la violence domestique, le harcèlement, le viol et toutes les formes de violence se produisent toujours dans la société. Les conditions de vie des femmes marginalisées, exclues, migrantes et Dalit [1] sont inimaginables. Nous travaillons toute notre vie pour les droits des femmes. La question est donc : pourquoi assistons-nous à une augmentation de ces cas en 2021 ? Continuer à lire … « Les femmes font face à l’État et au fondamentalisme patriarcal pour mettre fin à la violence en Inde »

Inde : Les musulmans laïques s’opposent à la demande de lois anti-blasphème

Déclaration de l’ISMD – Musulmans Indiens Pour une Démocratie Laïque

Les musulmans laïques s’opposent à la demande de lois anti-blasphème

Notre déclaration vient s’opposer à la demande inconstitutionnelle faite par le Bureau Musulman Indien de la Loi sur le Statut Personnel (AIMPLB) (ou : code de la famille) réclamant une nouvelle loi criminalisant le blasphème. Cette déclaration a été signée par presque 400 citoyens laïques de toutes les régions de l’Inde et d’origines diverses : militants sociaux et politiques, avocats, journalistes, écrivains, poètes, acteurs, cinéastes, hommes d’affaires, fermiers…

Une vaste majorité des signataires sont musulmans. Parmi les signataires figurent plusieurs personnalités indiennes, dont Javed Akhtar, Shabana Azmi et Naseeruddin Shah.

L’association des Musulmans Indiens Pour une Démocratie Laïque (IMSD) vous serait reconnaissante de bien vouloir couvrir cette question d’importance socio-politique. Continuer à lire … « Inde : Les musulmans laïques s’opposent à la demande de lois anti-blasphème »

Salut aux paysan·nes de l’Inde ! Une immense victoire pour les mouvements sociaux ! (plus autres textes)

  • Salut aux paysan·nes de l’Inde ! Une immense victoire pour les mouvements sociaux ! (plus autres textes)
  • Ajoy Ashirwad Mahaprashasta : Comment le mouvement des agriculteurs a mis le gouvernement Modi à genoux
  • La victoire des agriculteurs. Les manœuvres électorales et les alliances de Modi. Des défis pour la gauche
  • Indra Shekhar Singh : Les agriculteurs rassemblés à la frontière de Ghazipur célèbrent l’année de mobilisation. Ils jurent de poursuivre le combat
  • Sushovan Dhar : Les agriculteurs indiens signent une victoire
  • Grand succès du mouvement non-violent des agriculteurs indiens

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C’est une immense victoire pour les agriculteur·ices indien·nes, qui menaient une mobilisation historique depuis près d’un an. Le gouvernement indien a annoncé, le 19 novembre, l’abrogation de trois lois agricoles controversées qui menaçaient de privatiser le secteur agricole du pays. Cette victoire constitue d’un récit édifiant sur ce que le pouvoir des populations peut accomplir, même dans les conditions les plus défavorables.

La manifestation des agriculteur·rices indien·nes, l’une des plus grandes mobilisations de l’histoire récente, a un an le 26 novembre 2021. Au cours de cette manifestation historique, les agriculteur·ices et les travailleur·euses ont dû affronter un hiver rigoureux, des pluies torrentielles, une répression brutale et une vague de campagnes visant à criminaliser, emprisonner, diffamer et délégitimer les manifestant.e.s et leurs allié·es. Continuer à lire … « Salut aux paysan·nes de l’Inde ! Une immense victoire pour les mouvements sociaux ! (plus autres textes) »

Le viol comme réponse aux revendications des Dalits en Inde

Avec l’aimable autorisation des Editions Syllepse

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Les crimes sexuels contre les femmes dalits sont en augmentation en Inde. Ce phénomène n’a pas pour seul moteur le patriarcat et pour seule fin la possession du corps féminin. Contrairement à l’interprétation féministe dominante, il vise également à restaurer l’ordre des castes, lorsque surgissent des revendications de la communauté dalit. L’inertie des institutions face à ces crimes montre qu’elles demeurent perméables aux rapports de castes.

Les Dalits1, qui constituent environ 16% de la population indienne, sont surreprésentés parmi les couches défavorisées de la société. Elles et ils continuent à pâtir des conséquences de l’infériorité de statut qui leur est imposée par la tradition multiséculaire de l’« intouchabilité » dans le cadre du système des castes. Malgré toutes les garanties constitutionnelles et l’adoption de plusieurs lois visant à protéger l’honneur et la dignité des femmes, le système des castes conditionne toujours le traitement dont ils et elles font l’objet dans la société indienne, en ce compris par le système judiciaire, et sur l’ensemble du territoire. L’inégalité des ressources et des opportunités, ainsi que le traitement discriminatoire qu’elles subissent sont la principale cause de la vulnérabilité et de l’exclusion sociale des femmes dalits. Continuer à lire … « Le viol comme réponse aux revendications des Dalits en Inde »

Le féminisme face à la chasse aux sorcières, l’usurpation de terres et le contrôle patriarcal en Inde

Shashi Sail était une militante féministe indienne qui, malheureusement, est décédée en juillet 2021. Comme l’une des fondatrices de la Marche Mondiale des Femmes, elle a joué un rôle déterminant dans l’internationalisation de la Marche lorsqu’elle a accepté le défi d’organiser la première Rencontre Internationale à l’extérieur de Montréal. Ses contributions au débat sur la violence contre les femmes et la région de l’Asie du Sud ont marqué l’histoire du mouvement.

Nous présentons ici une conférence de Shashi sur son expérience dans la défense de la liberté des corps, des territoires et des savoirs des femmes menacées et contrôlées par la chasse aux sorcières en Inde. Ce discours a eu lieu lors du symposium « Chasse aux sorcières en Inde : une réalité scandaleuse », de l’organisation Défense des Droits Humains en Inde [Human Rights Defense India – HRDI], à l’Institut de Droit Indien, New Delhi, le 30 mai 2013. En apportant sa voix et ses mots, nous voulons collaborer pour garder vivante la mémoire et la lutte de Shashi Sail pour la liberté des femmes. Continuer à lire … « Le féminisme face à la chasse aux sorcières, l’usurpation de terres et le contrôle patriarcal en Inde »

Inde : « Les mains qui tiennent la charrue ne céderont jamais » : 200 jours de protestation des agriculteur⋅rice⋅s (plus un texte de Vijay Prashad )

Début janvier de cette année, en répondant à la question d’un journaliste sur la persévérance démontrée par les agriculteur.rice⋅s de l’Inde même après plusieurs séries de négociations infructueuses avec le Gouvernement Indien, Rakesh Tikait de l’Union Bhartiya Kisan (BKU) a évoqué la lutte quotidienne d’un⋅e paysan.ne sur le terrain.

« Nous avons la résilience dans le sang. Chaque année, après avoir semé les graines, nous attendons patiemment pendant des mois pour recueillir la récolte. C’est un travail épuisant dans des conditions difficiles. Souvent, une sécheresse ou une tempête de grêle inopportune détruit tout et écrase tous nos l’espoir d’une meilleure production et de meilleurs revenus. Pourtant, nous persistons. Nous n’abandonnons pas. Nous ne fuyons pas. Quand l’hiver arrive, on sème à nouveau. Dans un village du Rajasthan, mon peuple a attendu la pluie pendant 12 longues années. Les agriculteurs sont la personnification de la patience. Notre ferme est notre vie. Si nous pouvons attendre la pluie pendant 12 ans, comment ne pas attendre ces trois lois agricoles ? Nous attendrons, mais nous n’accepterons pas la défaite. »

C’est un aperçu très éloquent d’un mouvement qui a fait la une des journaux du monde entier. Au moment de la rédaction de cet article, la protestation des agriculteur⋅rice⋅s indien⋅ne⋅s date de sept  mois. Continuer à lire … « Inde : « Les mains qui tiennent la charrue ne céderont jamais » : 200 jours de protestation des agriculteur⋅rice⋅s (plus un texte de Vijay Prashad ) »

Inde : textes (pandémie, nationalisme, Modi, mobilisations paysannes, etc.)

Les agriculteurs et les travailleurs décident de poursuivre la lutte. Une échéance: le 26 mai

Par Newsclick Report

Alors que le pays continue d’être ravagé par la deuxième vague de la pandémie de Covid-19, les organisations de travailleurs et d’agriculteurs ont décidé de poursuivre leur lutte contre « l’ennemi commun » et de continuer à dénoncer l’échec du gouvernement dans la gestion de la crise du Covid-19 ainsi que dans la protection des travailleurs, des travailleuses et des agriculteurs.

Avec le début de la deuxième vague, les défis auxquels ces groupes sont confrontés sont quelque peu nouveaux, même si leurs revendications restent les mêmes. Samedi 8 mai 2021, lors d’une réunion en ligne organisée conjointement par le Centre of Indian Trade Unions (CITU), All India Kisan Sabha (AIKS) et All India Agricultural Workers Union (AIAWAU), une discussion a eu lieu pour se concentrer sur la « situation actuelle » et « nos tâches ». Continuer à lire … « Inde : textes (pandémie, nationalisme, Modi, mobilisations paysannes, etc.) »

Les agricultrices indiennes ne sont plus de simples spectatrices 

Un phénomène très significatif dans le mouvement des agriculteur·trices en cours est la participation massive des femmes, surtout depuis la célébration de la Journée des agricultrices le 18 janvier à l’appel de Samyukt Kisan Morcha [coalition de plus de quarante syndicats d’agriculteur·trices indien·nes]. Non pas qu’elles ignoraient jusqu’à présent ce qui se passait autour d’elles, mais elles se sont senties plus libres de rejoindre activement le mouvement, même de façon indépendante, alors que presque toutes les communautés rurales étaient déjà en mouvement. La participation sans précédent des femmes dans le mouvement des agriculteur·trices en cours est quelque chose que nous regardons tous et toutes avec beaucoup d’espoir. L’engagement actif et offensif des femmes dans ce mouvement, sous différentes formes et par différents moyens, est quelque chose que nous devons examiner de près et comprendre pour en tirer des leçons pour l’avenir. Certains des principaux slogans du mouvement, que l’on peut entendre dans les deux villages et aux frontières, comme « Kisan-Majdoor Ekta Zindabad, Mahila Kisan Mazdur Ekta Zindabad, Punjab Haryana Bhaichara Zindabad », indiquent également que l’accent est mis sur l’unification du mouvement. L’accent est également mis sur la construction de la fraternité entre les agriculteur·trices de l’Haryana et du Pendjab. Continuer à lire … « Les agricultrices indiennes ne sont plus de simples spectatrices « 

Retours sur les mobilisations sociales historiques en Inde

Interview avec Madhuresh Kumar, responsable national de l’Alliance nationale des mouvements populaires (NAPM – National Alliance of People’s Movements). Version longue de l’interview présente dans le Lignes d’Attac n°125.

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La colère paysanne défie le pouvoir de Modi

Crise sociale en Inde. Depuis sa première élection en 2014, l’homme fort du pays, Narendra Modi, a asséné ses coups, pour bâtir sa « Nouvelle Inde ». Aujourd’hui, le pays est malade. La plus grande démocratie du monde est chancelante, et 250 millions de travailleurs et travailleuses participent depuis deux mois à la plus grande grève jamais connue. Continuer à lire … « La colère paysanne défie le pouvoir de Modi »

Une coopérative laitière mène à l’indépendance des femmes

Les femmes qui étaient confinées chez elles sont devenues des productrices de lait en tant que membres du SHG, formant par la suite une coopérative autonome. Cela leur a permis de s’autonomiser socialement et financièrement. Continuer à lire … « Une coopérative laitière mène à l’indépendance des femmes »

Inégalités mondialisées, l’avancée des big tech dans l’agriculture, l’exemple de l’Inde

Selon un nouveau rapport d’Oxfam, « The Inequality Virus », la richesse des milliardaires du monde entier a augmenté de 3,9 billions de dollars entre le 18 mars et le 31 décembre 2020. Leur richesse totale s’élève désormais à 11,95 milliards de dollars. Les dix milliardaires les plus riches du monde ont vu leur richesse s’accroître au total de 540 milliards de dollars au cours de cette période. En septembre 2020, Jeff Bezos aurait pu verser une prime de 105 000 dollars à l’ensemble des 876 000 employés d’Amazon et être toujours aussi riche qu’avant le covid.

Dans le même temps, des centaines de millions de personnes perdront (ou ont déjà perdu) leur emploi et seront confrontées au dénuement et à la faim. On estime que le nombre total de personnes vivant dans la pauvreté pourrait avoir augmenté de 200 à 500 millions en 2020. Le nombre de personnes vivant dans la pauvreté pourrait ne pas revenir – avant plus d’une décennie – à son niveau d’avant la crise. Continuer à lire … « Inégalités mondialisées, l’avancée des big tech dans l’agriculture, l’exemple de l’Inde »