« Clients » de mineures : des agresseurs sans états d’âme (+ autre article)

« Clients » de mineur·es jugés à Paris. Elle avait 15 ans. Celle que la presse a appelée Mina a été prostituée par des proxénètes aussi jeunes qu’elle, en février 2022. 

Pendant deux jours, des hommes se sont succédés dans l’appartement parisien où elle était séquestrée et l’ont violée l’un après l’autre. Elle avait bien tenté d’appeler à l’aide certains d’entre eux. Mais aucun n’avait réagi. Après tout, ils avaient payé…

Les 14 et 15 mai 2024, à 17 ans, l’adolescente a tenu à assister au procès de sept de ses tortionnaires devant la 15e chambre du tribunal judiciaire de Paris. Selon la description du Parisien, ces hommes âgés de 25 à 65 ans qui comparaissaient pour recours à la prostitution de mineure et pour trois d’entre eux pour non assistance à personne en danger, étaient aussi bien juriste, infirmier que chauffeur ou éducateur : des hommes lambda, des « clients » type, aveugles face à la personne qu’ils agressent sexuellement, incapables de la moindre empathie, de la moindre réflexion.

L’annonce leur promettait une « jeune femme de 19 ans sans tabou ». Pourquoi chercher plus loin ? Certains d’entre eux ont évidemment juré qu’ils la pensaient majeure ; éternelle antienne qui n’a pas ébranlé la procureure, pour qui l’extrême jeunesse de la victime ne faisait aucun doute. (Rappelons que, même majeure, ils tombaient sous le coup de la loi de toute façon).

Le parcours de Mina est tout ce qu’il y a de plus classique… Mésentente avec les parents, fugue… ce qui l’a exposée aux rencontres qui tournent mal. Moins habituel, le profil des proxénètes ; des gamines de 13 à 17 ans qui empochaient 80 euros les vingt minutes ou 200 euros l’heure, sans oublier de la tabasser. Sans surprise, de très jeunes filles dont on apprendra lors de leur procès en avril 2024 qu’elles avaient elles-mêmes été victimes de proxénétisme et de viol collectif.

Une nouvelle audience se tiendra devant la Cour d’assises des mineures début 2025 pour juger notamment l’un des « clients », un chef d’entreprise poursuivi pour viol, pour avoir voulu filmer l’un des actes sexuels imposés à Mina. L’homme a déjà été condamné à 4 ans de prison dont 3 avec sursis avec obligation de soins pour agression sexuelle sur mineure. Prostitution et viols font décidément bon ménage…

Une impunité enfin remise en cause ?
L’impunité qui a toujours protégé les agresseurs sexuels de mineur.e.s, dont les « clients » sont bel et bien une catégorie centrale, serait elle enfin remise en cause ? On peut l’espérer. En avril 2024, onze prédateurs âgés de 25 à 6  ans étaient jugés à Valenciennes pour avoir imposé des relations sexuelles à une adolescente de 13 ans, qu’ils rencontraient via le site coco.fr.

La prise de conscience de la gravité des faits commence à gagner les esprits ; mais elle demeure lente ; le masque de l’argent fait encore obstruction, celui des mots aussi. Trop souvent, il suffit d’appeler « prostituée » une personne pour que les agressions qu’elle subit soient blanchies dans l’inconscient collectif. Sans versement d’argent, les hommes inculpés auraient été condamnés pour viol.

30 mois de prison ont été requis contre les « clients » de Mina. Jugement le 4 juin.

Claudine Legardinier, 23 mai 2024
https://mouvementdunid.org/prostitution-societe/actus/clients-de-mineures-des-agresseurs-sans-etats-dame/

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Les prostitueurs, auteurs d’agressions, de viols et de féminicides 

« Prostitueurs » sur la sellette. Sur trois affaires récentes, deux au moins mettent clairement en cause des « clients » prostitueurs… un fait classique. Souvent pour des refus de paiement ou parce que la personne prostituée a exprimé un désaccord, ces hommes sont susceptibles d’aller jusqu’à la violence déclarée, voire pour certains jusqu’au meurtre.

Le 28 mai 2024, une femme de 57 ans a été poignardée dans une rue de Toulouse par un « client » qui aurait exprimé son refus de la payer. Elle est gravement blessée. L’homme, placé en garde à vue, était déjà connu de la Justice. Il était sorti de prison en décembre 2022 après avoir été condamné en 2009 pour le meurtre d’une femme prostituée commis deux ans plus tôt.

Plusieurs procès se sont tenus ce même mois de mai pour des viols et agressions graves sur des femmes prostituées, comme toujours prioritairement visées.

Le 21 mai à Aix en Provence, était jugé un autre « client » prostitueur, accusé d’avoir violé en 2019, sous la menace d’un cutter, une jeune femme de 23 ans qui s’était rendue chez lui à Martigues en tant qu’« escorte ». Selon La Provence, sous cocaïne et vodka, il l’avait violée à plusieurs reprises au cours de la nuit puis l’avait séquestrée dans le coffre de sa voiture pour une terrifiante virée nocturne. 

L’alerte donnée par des amis de la victime avait permis de la retrouver tandis que le « client » avait pris la fuite. Repéré quelques mois plus tard en Espagne où il semble qu’il se soit livré au même type d’agression, il avait été arrêté en janvier 2022. Il encourait 20 ans, le tribunal l’a condamné à 12 ans de prison.

Les 23 et 24 mai, à Caen, trois hommes âgés de 24, 25 et 31 ans étaient jugés pour vol avec arme sur trois prostituées transgenres originaires du Brésil, des faits survenus en 2019. Selon Ouest France, les agresseurs auraient usé d’une arme à feu et d’un couteau pour les menacer avant de les dévaliser. Ils ont été condamnés à deux à quatre ans de prison ferme.

Sandrine Goldschmidt, 28 mai 2024
https://mouvementdunid.org/prostitution-societe/actus/prostitueurs-agressions/

Auteur : entreleslignesentrelesmots

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