Les Palestinien·nes peuvent-ils imaginer un avenir avec les Israélien·nes après cette guerre ? (+ autres textes)

  • Gideon Levy : Cisjordanie. « Hébron, la vie sous état de siège ». Récits
  • Baker Zoubi : Abandonné·es par l’État, les citoyen·nes palestinien·nes d’Israël sont confronté·es à une vague de criminalité record
  • Philippe Lazzarini : UNRWA : Arrêtez la campagne violente d’Israël contre nous
  • Mahmoud Mushtaha : Les Palestinien·nes peuvent-ils imaginer un avenir avec les Israélien·nes après cette guerre ?
  • Non au scolasticide ! Lettre ouverte de professeurs et responsables d’universités de Gaza au monde entier
  • Gur Megiddo : Israël et la CPI : « Quand la sécurité israélienne empêchait d’informer, en 2022… sur ce qui a été révélé le 28 mai 2024 »
  • Refuser Solidarity Network : 41 soldat·es de réserve israélien·nes ont publié une lettre déclarant qu’elles et ils refusaient de participer à l’assaut sur Rafah
  • Union syndicale Solidaires : Reconnaître l’Etat palestinien, oui, mais un Etat sans droits ne sert à rien
  • UPJB : Mettre fin à l’horreur à Gaza : mais qu’est-ce que la Belgique attend ?
  • Le Métro de Gaza, une première en France !
  • Liens vers d’autres textes

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À Gaza stop génocide !
En Cisjordanie et Jérusalem
Stop à la colonisation et à la répression !

Depuis plus de 8 mois, l’Association France Palestine Solidarité avec ses partenaires s’active pour développer un mouvement de solidarité avec le peuple palestinien qui contraigne le gouvernement français à rompre avec le soutien inconditionnel à Israël. Les dernières évolutions de la situation à Gaza, avec les massacres ignobles de la semaines dernière à Rafah, les nouvelles ordonnances de la CIJ et les requêtes de la CPI ont levé les derniers doutes de l’opinion publique internationale sur le fait que c’est bien un génocide qui est en cours à Gaza. Ce sont bien des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité qui se déroulent sous nos yeux. En Cisjordanie des centaines de Palestiniens ont été assassinés depuis le 7 octobre, des milliers ont été arrêtés. 

Il n’est pas question que cessent les manifestations et les rassemblements partout en France. Ce que nous voulons, c’est un cessez-le-feu immédiat et permanent à Gaza et que la France prenne ses responsabilités en sanctionnant le régime d’apartheid israélien et en reconnaissant l’État de Palestine maintenant !

L’AFPS appelle de nouveau à manifester le 8 juin – départ à 15h de la place de la Bastille – dans le cadre du Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et israéliens.

La manifestation se terminera à 18h place de la République où débutera un grand meeting-concert « Faire front pour nos libertés ».

Liberté de dire, liberté d’agir pour la Palestine,
ils ne nous feront pas taire !

Plus d’une centaine d’associations, partis, syndicats et collectifs de solidarité ont lancé un appel pour la défense des libertés publiques et pour refuser que l’expression citoyenne ne soit bâillonnée dans notre pays.

L’Association France Palestine Solidarité soutient cet appel. En effet, depuis plusieurs années et encore plus depuis le 7 octobre 2023, toute expression de solidarité avec la Palestine est sous le boisseau d’une étroite surveillance policière et judiciaire. On ne compte plus les interdictions de réunions, les interpellations parfois pour des motifs insignifiants ou absurdes, les gardes à vue et les inculpations de militant-es pouvant aller jusqu’à des procès iniques comme celui qui a condamné à un an de prison avec sursis, Jean-Paul Delescaut, responsable syndical CGT pour un tract diffusé le 10 octobre. Concernant la solidarité avec la Palestine, les raisons mises en avant pour ces attaques liberticides sont toujours aussi grotesques « incitation à l’antisémitisme », « apologie du terrorisme » souvent accompagnées du trop fameux «¿ troubles à l’ordre public¿» pour justifier qu’on nous empêche de manifester ou de nous réunir. Comment ne pas voir que l’objectif des autorités est d’empêcher le développement d’un vaste mouvement contre le génocide en cours à Gaza en tentant de le criminaliser. Et ces dernières semaines, la violence avec laquelle les étudiant-es solidaires de Gaza ont été violemment malmené-es n’a fait que confirmer cette volonté. 

Ces méthodes d’intimidation ne sont pas réservées exclusivement au soutien avec le peuple palestinien. Elles sont aussi utilisées contre les mouvements environnementaux, comme elles l’avaient été contre certains mouvements sociaux trop dérangeants aux yeux du pouvoir.

C’est pourquoi, nous réaffirmons tous ensemble qu’ils ne nous feront pas taire et que l’AFPS participera à cette convergence pour nos libertés, ce front commun « contre une démocratie bâillonnée » et appelle à la fin de la manifestation pour la Palestine à se rassembler Place de la République à 18h pour une soirée dédiée à la défense des libertés publiques.

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« Hébron, la vie sous état de siège ». Récits

Des dizaines de vidéos témoignent d’une situation incroyable, loin des zones de massacre de Gaza. « Rentrez dans la maison, je vous le dis », aboie un soldat dans un clip, ou peut-être est-ce un colon en uniforme de l’« escouade de défense » qui dit « Rentrez dans la maison ou je vous tire dessus ». Et le soldat qui aboie frappe avec la crosse de son fusil une personne de plusieurs dizaines d’années plus âgée que lui qui est sortie pour prendre l’air. Et il la repousse avec force à l’intérieur.

Il est interdit de sortir de la maison, sur ordre de l’occupant. La violence, le langage autoritaire et voyou, les menaces et les grossièretés ont toujours été présents. Mais au cœur même de l’apartheid israélien dans les territoires, dans la colonie juive d’Hébron, ces comportements sont devenus plus brutaux que jamais.

Ici, les colons ont revêtu des uniformes, comme pratiquement partout en Cisjordanie, sous les auspices des soi-disant escadrons de défense. Ils sont maintenant encore plus grossiers et plus violents, si c’est possible, qu’avant le 7 octobre. Les conséquences pour les Palestiniens sont également plus graves. Il y a d’abord eu deux mois de bouclage presque total imposé à quelque 10 000 habitants des quartiers qui entourent le quartier des colons à Hébron; puis un couvre-feu toujours en vigueur de 19 heures à 7 heures du matin tous les jours, ainsi qu’un couvre-feu complet du vendredi soir au dimanche matin chaque semaine, ainsi qu’à l’occasion de toutes les fêtes juives. Tout cela est fait, depuis maintenant près de huit mois, pour satisfaire les colons d’Hébron et leur permettre de continuer à frapper les Palestiniens sans être dérangés – en particulier durant le Shabbat, et portent alors des chemises blanches – comme ils l’entendent.

Le sang de tout être humain décent bouillonne lorsqu’il assiste aux scènes d’apartheid dans l’Hébron occupé. Aujourd’hui, les Palestiniens d’Hébron aspirent à retrouver la situation qui prévalait avant le 7 octobre! Ce n’est pas nécessairement à cause du cauchemar que deux jeunes gens ont vécu il y a deux semaines – coups, humiliations et arrestations – sur lequel nous reviendrons plus tard, mais à cause de la cruelle routine de vie qui s’est installée ici depuis que la guerre a éclaté dans la «lointaine» bande de Gaza.

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Deux activistes sociaux palestiniens nous attendent dans une maison du quartier de Jaber, adjacente à la « Beit Hashalom » («Maison de la paix»), dont les colons se sont emparés il y a quelques années. La maison se trouve sur la route principale entre le Tombeau des Patriarches et la colonie urbaine de Kiryat Arba, la « route des fidèles », autour de laquelle vivent des centaines d’autres « fidèles », qui sont libres de se déchaîner à leur guise.

C’est la maison d’Araj Jabari, 40 ans et mère de cinq enfants. Elle est activiste et bénévole auprès de l’organisation israélienne de défense des droits de l’homme B’Tselem depuis 2007, dans le cadre du projet de documentation vidéo de l’organisation. Elle est accompagnée de Suzanne Jabari, 45 ans. Cette mère de huit enfants, qui vit non loin de là, est photographe de mariage et tient un snack-bar à l’école locale pour garçons. Les fenêtres de la maison d’Araj, comme celles de toutes les maisons d’ici, sont recouvertes d’un épais treillis de barreaux pour se protéger des pierres que les colons ne cessent de lancer.

Araj raconte que pendant les deux premiers mois de la guerre, ils pouvaient à peine sortir. L’école voisine et les magasins étaient tous fermés dans le cadre d’un confinement total, tandis que les colons se promenaient évidemment en toute liberté, sans entrave. Après plusieurs semaines, le bouclage a été légèrement assoupli et les autorités israéliennes ont généreusement autorisé les résidents à sortir deux fois par jour pendant une demi-heure – les chiens de Tel-Aviv sortent plus longtemps que cela. Pendant le mois du Ramadan (qui s’est achevé début avril), le couvre-feu permanent de nuit, à partir de 19 heures, a été instauré, même si les prières après le repas traditionnel de l’Iftar [rupture du jeûne] étaient censées avoir lieu à 20h30.

L’école primaire pour garçons Ziad Jaber, située à proximité, a été fermée pendant plusieurs mois. Lorsqu’elle a rouvert, les enseignants et les élèves ont eu du mal à s’y rendre le matin et encore plus de mal à rentrer chez eux à la fin de la journée. Sont fréquentes les photos montrant des enfants retenus par des soldats à côté des barbelés du poste de contrôle de l’armée. Il est souvent nécessaire d’organiser une « coordination » avec l’armée pour permettre aux enfants de rentrer chez eux.

Certains jours, il a été interdit d’étendre le linge aux fenêtres ou aux balcons. Des images vidéo tournées par Araj un soir récent montrent des soldats se tenant dans les rues et empêchant les gens de sortir de chez eux, quelle qu’en soit la raison. La vie en état de siège ne permet pas d’obtenir des soins médicaux. Bien entendu, les mariages et autres réunions de famille sont hors de question. Les gens se déplacent de toit en toit à l’aide d’échelles s’ils veulent rendre visite à des parents ou à des amis. « Parfois, un bon soldat nous laisse passer », raconte Araj.

L’approvisionnement des magasins a été presque totalement interrompu pendant le couvre-feu total instauré dans les semaines qui ont suivi le début de la guerre ; les commerçants n’avaient même pas le droit d’apporter la marchandise à dos d’âne, ils devaient donc la transporter eux-mêmes. En tout état de cause, les magasins étaient fermés la plupart des heures de la journée. Un camion de pain approvisionnant les épiceries locales a été arrêté par des soldats qui ont jeté son contenu, des dizaines de cartons de pains, à la poubelle. Sur les images d’Araj, certains soldats portent de grandes kippas – il s’agit manifestement de colons locaux. Des drones surveillent en permanence les mouvements des habitants. Parfois, les rues sont fermées au hasard pendant quelques heures en milieu de semaine, parce que les colons veulent prier ou organiser une cérémonie dans le quartier.

Au cours des derniers mois, des soldats sont souvent venus effectuer de violentes perquisitions nocturnes. Ils sont venus deux fois au domicile d’Araj au cours de cette période, une fois à 22 heures et une fois à 1 heure du matin. Les personnes arrêtées pour avoir quitté leur domicile à des heures interdites sont généralement emmenées à l’un des nombreux points de contrôle de la région. Là, elles sont ligotées et ont les yeux bandés, puis on leur ordonne de se mettre à genoux ou de rester debout pendant de longues heures, avant d’être relâchées. Araj elle-même a été détenue de la sorte une fois avec son fils Vasim, âgé de 21 ans. Elle a été arrêtée sur les marches de sa maison lorsqu’elle a essayé de sortir un soir après 19 heures, et n’a été libérée qu’à 4 heures du matin, après être restée debout pendant des heures à côté du poste de contrôle, menottée. Les soldats ont frappé son fils en sa présence, raconte-t-elle.

L’année universitaire a été chaotique pour les étudiants de l’université polytechnique palestinienne d’Hébron, puisqu’au départ ils ne pouvaient pas assister aux cours. Ces derniers mois, avec le couvre-feu de 12 heures, ils n’ont pas pu aller en cours le samedi. Les personnes qui travaillent le samedi – un jour normal pour les Palestiniens – ont également été confinées chez elles. « Le samedi, la maison devient une prison », explique Araj.

La pléthore de colons armés dans les rues fait que les habitants craignent de s’aventurer à l’extérieur, même lorsque c’est autorisé. « Avant le 7 octobre, la vie était difficile, mais nous nous débrouillions », explique Suzanne Jabari, ajoutant qu’au cours des premières semaines de la guerre, les habitants ne s’approchaient même pas des fenêtres de leur maison, car les rayons laser rouges menaçants des fusils des soldats se mettaient à ricocher sur la maison.

« Non seulement on ne pouvait pas sortir, mais on ne pouvait même pas jeter un coup d’œil par la fenêtre », raconte Suzanne. Au cours des premières semaines, les gens sont restés dans leur chambre, effrayés et terrifiés, sans bouger, raconte-t-elle. « Depuis la guerre, poursuit-elle, il n’est plus possible de parler aux soldats. Ils sont beaucoup plus violents et agressifs. Non seulement ils ne veulent pas nous parler, mais ils ne veulent pas nous voir. » Si un garçon est placé en détention, sa mère ne peut même pas demander au soldat qui l’a arrêté où il a été emmené. Toute tentative de parler donne lieu à des menaces armées.

Pendant la période initiale de bouclage, les habitants n’ont même pas pu enlever les ordures de leurs maisons, si bien qu’elles se sont entassées devant et ont dégagé une odeur nauséabonde. Un jour, Suzanne a demandé à son fils de sortir les poubelles; les soldats ont arrêté le garçon de 12 ans et l’ont emmené avec eux. Il a été autorisé à rentrer chez lui après un court laps de temps, mais la peur et la panique sont restées présentes. « C’était un cauchemar. Les deux premiers mois ont été un cauchemar », résume Suzanne.

Une autre scène du clip vidéo : « Combien de fois dois-je vous le répéter ? Si tu sors, tu seras arrêté. A sept heures du soir, personne ne passe ici. C’est tout. Ça ne m’intéresse pas de savoir qui habite ici et qui n’habite pas ici. C’est tout. Personne ne passe par ici. Cela ne m’intéresse pas de savoir qui vit ici et qui ne vit pas ici. Je vous parle gentiment. Je ne veux pas vous arrêter. J’ai pitié de vous. Je suis un être humain. Mais si vous sortez, vous serez arrêté. » Un soldat israélien effectuant un « service plein de sens ».

Un autre clip : Araj se tient à l’entrée de sa maison et tente de persuader les soldats qui se tiennent dos à la maison de permettre aux voisins qu’elle a accueillis de retourner dans leur maison de l’autre côté du chemin. « Appelez le capitaine », demande-t-elle avec insistance. « Ces gens veulent rentrer chez eux. Ils vivent de l’autre côté de la route. » La réponse des soldats : « Allez, allez, allez, allez. Yallah [vite], dégagez. Vous ne comprenez pas ce que je vous dis ? »

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Mohammed Jaber, 21 ans, entre dans la pièce. Il est beau et grand, il travaille dans le bâtiment en ville. Il y a deux semaines, à 23 heures, un vendredi, il traînait avec quelques amis dans la cour de sa maison, qui se trouve à proximité. Il y a un poste de contrôle à 100 mètres de chez lui. Les soldats ont fait demi-tour et se sont dirigés vers le jardin. L’un d’eux a soudain ordonné à Mohammed de faire venir l’ami le plus proche de lui, Mohammed Abu Ramaila, et de se rapprocher d’eux. C’est ainsi que le cauchemar a commencé pour eux deux.

« Je les ai attrapés », dit le soldat dans son téléphone. Un autre soldat répond : « Ce n’est pas eux. » Il s’avère que les soldats étaient à la recherche de deux jeunes gens qui leur avaient échappé un peu plus tôt. Mohammed Jaber et Mohammed Abu Ramaila ont été emmenés au poste de contrôle sur le « chemin des fidèles », dans une zone située derrière des cubes en béton. Les soldats ont dit qu’ils attendraient 20 minutes pour voir si Jaber et son ami étaient bien les jeunes hommes qui s’étaient échappés. Si les soldats ne trouvaient personne d’autre, ils décideraient qu’il s’agissait de ces deux-là.

Environ 20 minutes plus tard, les soldats ont commencé à frapper les deux jeunes hommes, qui étaient entravés par des menottes en plastique. Ils les ont poussés encore et encore contre les cubes de béton. Ils ont demandé à voir leurs téléphones, ce à quoi Jaber a répondu qu’ils n’avaient pas l’autorisation légale de le faire. « La loi et les tribunaux appartiennent au passé », a déclaré le soldat avec fermeté. Une jeep de l’armée est apparue. Jaber affirme que les soldats l’ont frappé à plusieurs reprises, filmant l’action sur leurs téléphones et la partageant avec leurs amis sur les réseaux sociaux.

« Ce sont des terroristes », a déclaré l’un des soldats qui a fièrement filmé l’événement et l’a mis en ligne. Ils ont ensuite emmené les deux hommes dans la tour de garde et leur ont ordonné de s’agenouiller sur le sol métallique rugueux, le visage enfoncé dans le sol. Ils sont restés là pendant de nombreuses heures. Lorsqu’ils ont demandé à se soulager, on leur a dit de le faire dans leur pantalon. Les soldats les ont forcés à répéter sans cesse « Je suis un fils de pute » et à utiliser des jurons que Jaber est gêné de répéter. Les soldats leur ont également donné de l’eau à boire après avoir craché dedans et ont essayé de les forcer à fumer de l’herbe que certains soldats avaient à portée de main.

Les deux hommes ont été libérés à 5 heures du matin et on leur a dit de ne pas enlever leur bandeau avant d’être à 100 mètres du poste de contrôle. « Si vous les enlevez, nous vous tirerons dessus. »

Après communication de ces faits, l’unité du porte-parole des Forces de défense israéliennes a répondu : « Après vérification, il s’avère qu’aucun incident n’a été identifié comme ayant impliqué lesdits Palestiniens, ou comme ayant eu lieu à la date ou à l’endroit de l’incident tel qu’il a été communiqué [aux FDI]. Si d’autres détails sont révélés, l’incident sera vérifié et traité en conséquence. Les limitations de mouvement à des moments précis sont imposées en fonction d’une évaluation des circonstances et des besoins opérationnels. A l’heure actuelle, ces restrictions ont été levées. »

Les commentaires concernant la levée des restrictions de circulation sont faux. En fait, cette semaine, Manal Jabari, une chercheuse de B’Tselem, a rapporté qu’une femme de la région a été arrêtée mardi soir après cette heure, qu’elle a été forcée d’attendre à un poste de contrôle pendant six heures et qu’elle n’a été libérée qu’après avoir été emmenée au poste de police de Kiryat Arba. 

Gideon Levy
Article publié dans Haaretz le 31 mai 2024 ; traduction rédaction A l’Encontre
http://alencontre.org/moyenorient/palestine/cisjordanie-hebron-la-vie-sous-etat-de-siege-recits.html

Hebrón, la vida bajo estado de sitio. Relatos
https://vientosur.info/hebron-la-vida-bajo-estado-de-sitio-relatos/

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Abandonné·es par l’État, les citoyen·nes palestinien·nes d’Israël sont confronté·es à une vague de criminalité record

Dans un contexte de prolifération des armes et d’aggravation de la négligence policière depuis le 7 octobre, la violence des organisations criminelles dans les villes arabes a atteint des niveaux historiques.

« Si je peux rester avec ma famille à l’étranger, je pourrai élever mes enfants normalement. Mais si je dois retourner en Israël, je ferai de mes enfants des criminels ». A. est un citoyen palestinien d’Israël, qui a été poursuivi par une organisation criminelle et qui essaie maintenant de quitter le pays avec sa famille. « Dans la réalité d’aujourd’hui, il faut être un criminel pour survivre, et il est clair que la situation va empirer dans les années à venir. »

Certain·es diront qu’il s’agit là d’une exagération et insisteront sur le fait que les citoyen·nes palestiniens·ne d’Israël mènent une vie normale, meilleure que celle de la plupart des Palestinien·nes et des Arabes. Mais outre la discrimination généralisée et la persécution politique croissante des citoyen·nes palestinien·nes par le gouvernement israélien, le nombre de victimes palestiniennes du crime organisé continue d’augmenter à un rythme effrayant.

Selon une étude de l’Institut Taub, la communauté arabe d’Israël avait le troisième taux d’assassinat le plus élevé parmi les pays de l’OCDE en 2019 – juste derrière le Mexique et la Colombie – avec 11,11 meurtres pour 100 000 citoyen·nes, un chiffre qui a triplé pour les personnes âgées de 20 à 34 ans. L’étude note également que les meurtres dans les communautés palestiniennes ont plus que doublé, passant de 109 cas en 2022 à 233 en 2023, avec une hausse constante du taux de meurtres chaque mois jusqu’en septembre dernier.

« Il y a peu de villages où il n’y a pas eu de fusillades, de familles menacées, de demandes de protection financière, d’attentats à la voiture piégée, etc. », a déclaré Rawyah Handaqlu, avocate à la tête de l’état-major d’urgence pour la lutte contre la criminalité dans la société arabe, un organe d’urgence créé en septembre dernier par le Haut comité de suivi et le Comité national des chefs des autorités locales arabes.

« Il ne s’agit pas seulement du nombre de mort·es », explique-t-elle. « Des familles entières ont quitté le pays ou changé de lieu de résidence, d’autres se cachent chez elles, sans parler des explosions quotidiennes, des voitures incendiées et de toutes et tous les blessés dans les attentats, qui parfois ne sont même pas rapportés par les médias. »

Depuis le début de l’année, 86 citoyen·nes arabes ont été assassiné·es – un chiffre étonnamment élevé qui laisse penser que le taux d’assassinat de cette année sera similaire à celui de l’année dernière. Bien que les chiffres soient à peu près les mêmes, les organisations criminelles ont récemment intensifié leurs tactiques, en publiant des listes de cibles, en enlevant des civil·es et en cachant les corps de leurs victimes.

« Aujourd’hui, par exemple, nous n’entendons plus parler d’une agression à l’arme blanche : il y a maintenant des missiles antichars, des obus de mortier et des drones. En l’absence de loi, les choses évoluent terriblement », prévient M. Handaqlu.

« Les chefs des organisations criminelles savent exactement comment fonctionne la police, et ils planifient leur travail en conséquence, de sorte que l’on a l’impression que les choses sont coordonnées », a déclaré A.. « En l’absence d’une véritable force de dissuasion, le rythme de leurs activités ne fait qu’augmenter. Il note que les années précédentes, les hommes armés brûlaient leur véhicule de fuite dans une zone reculée afin de cacher et de détruire toute preuve. Aujourd’hui, ils le font exploser à proximité du lieu du crime et, s’ils limitaient auparavant leurs attaques à certaines cibles, ils s’en prennent désormais également à la famille de la personne visée. »

« Je ne suis pas surpris que certains aient tué 10 ou 20 personnes ces dernières années », explique A. à +972. Personne ne les poursuit, la plupart des affaires de meurtre sont classées ou traînent en longueur, et toutes les preuves provenant des caméras de sécurité, des témoins, des empreintes digitales et des traces sont « gaspillées ». Il n’a aucun espoir que la situation s’améliore ; dans les années à venir, prévient A., « seuls vos poings vous protégeront ».

Nous tenons la police pour responsable sans équivoque
Dans les médias, le discours politique et le public israélien, les communautés druzes sont souvent considérées comme distinctes de la minorité palestinienne – une perception que certain·es Druzes renforcent eux-mêmes, en particulier pendant les périodes de sécurité accrue, lorsqu’ils attirent l’attention sur le fait que des citoyen·nes druzes servent dans l’armée et les services de sécurité. Mais lorsqu’il s’agit de crime organisé, de démolitions de maisons et d’autres formes de discrimination, elles et ils sont confronté·es aux mêmes menaces que le reste de la société palestinienne.

Ces derniers mois, le nombre de meurtres a considérablement augmenté dans les communautés druzes, notamment à Yarka, Isfiya et Abu Snan. Le village d’Isfiya a connu à lui seul cinq meurtres entre le 12 avril et le 12 mai, deux des victimes ayant été retrouvées mortes longtemps après avoir été enlevées. Selon le journaliste et activiste social Wissam Ghoutani, de nombreuses et nombreux habitants du village ont réagi en protestant contre les crimes violents et l’inaction de la police.

« Nous tenons la police pour responsable sans équivoque, en tant qu’institution responsable de notre sécurité, et qui a négligemment laissé les choses se détériorer ici pendant des années », a affirmé M. Ghoutani. « Cinq personnes ont été tuées à Isfiya et aucun suspect n’a été arrêté. Nous entendons seulement que ‘la police ouvre une enquête’ ».

M. Ghoutani admet que d’autres facteurs – notamment le chômage, le manque d’investissements publics dans l’éducation, le sport et les infrastructures, et même la culture – contribuent à la criminalité. Il a également plaidé en faveur d’un renouvellement des activités des comités de réconciliation, un forum traditionnel de médiation des conflits dans la société arabe, et de leur accorder l’autorité nécessaire pour s’attaquer de front à la criminalité.

« Mais la guerre entre les organisations criminelles dans la société arabe et le chaos qui existe aujourd’hui sont plus importants que tout autre chose [à laquelle est confrontée la communauté arabe] », a-t-il insisté, « et c’est la police, en tant que puissant appareil de sécurité de l’État, qui est censée s’en occuper ».

Une prolifération d’armes
À la suite des attentats du 7 octobre, le ministre de la sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, s’est empressé d’étendre la possession d’armes à feu parmi les civils juifs, et a récemment célébré l’approbation de plus de 100 000 nouveaux permis de port d’arme. Selon M. Handaqlu, l’augmentation du nombre d’armes dans les rues s’est accompagnée d’une prolifération des actes de violence commis par les organisations criminelles. « Les armes distribuées aujourd’hui sous le prétexte de la sécurité des Juifs et des Juives seront utilisées contre les Arabes », prédit-elle, « surtout avec la détérioration de la situation économique et le chaos de la guerre ».

Le travail de Handaqlu est rendu encore plus difficile par Ben Gvir et le manque de coopération de son ministère – un changement par rapport au rôle du ministère sous l’ancien ministre de la sécurité intérieure Omer Barlev et son adjoint Yoav Segalovich, qui collaboraient avec les membres arabes de la Knesset et les chefs des municipalités arabes. « Malheureusement, le ministre incite à la haine contre la société arabe ou utilise le crime organisé comme excuse pour l’attaquer, et il a même vidé de leur substance les programmes gouvernementaux existants destinés à la société arabe. »

En mars 2023, par exemple, Ben Gvir a décidé de geler la coopération du ministère avec le programme « Stop the Bleeding », une initiative conçue pour faire face à la montée de la violence et de la criminalité dans la société arabe. Contraint de trouver des solutions alternatives, Handaqlu a convoqué une table ronde réunissant des institutions de la société civile et des représentants de plusieurs ministères, et a continué à travailler avec les autorités locales pour les aider à améliorer leur réponse à l’activité criminelle et à aider les personnes touchées par celle-ci.

En ce qui concerne le problème de la négligence de la police face à la criminalité dans les communautés palestiniennes, Mme Handaqlu a admis que « nous devons coopérer avec elle, malgré la méfiance existante, parce qu’elle est responsable de notre sécurité ». Mais elle a également reconnu que la police est soumise à des politiques dictées par le gouvernement, qui semble actuellement déterminé à aggraver la situation.

La Knesset se prépare actuellement à adopter la loi visant à étendre les moyens de lutte contre les organisations criminelles, qui donnerait à Ben Gvir, en tant que ministre de la sécurité nationale, le pouvoir exclusif d’utiliser des tactiques antiterroristes dans la lutte contre la criminalité intérieure. Il s’agirait d’un élargissement remarquable de ses pouvoirs, qu’il est presque certain d’utiliser contre les citoyen·nes arabes, et non dans leur intérêt.

« Si cette loi avait été adoptée avant le 7 octobre, a suggéré M. Handaqlu, le ministre aurait peut-être déclaré l’ensemble de la société arabe comme étant une organisation terroriste. »

Une version de cet article a d’abord été publiée en hébreu sur Local Call. Lisez-le ici.

Baker Zoubi
Baker Zoubi est un journaliste de Kufr Misr qui vit actuellement à Nazareth. Baker travaille dans le domaine du journalisme depuis 2010, d’abord en tant que reporter pour des médias arabes locaux, puis en tant qu’éditeur du site web Bokra. Aujourd’hui, il travaille également comme chercheur et rédacteur pour des programmes télévisés sur les chaînes Makan et Musawa. Il écrit et publie sur sa page Facebook divers articles d’opinion sur la politique et les questions sociales liées à la société palestinienne. Récemment, il a également commencé à écrire pour Local Call.
https://www.972mag.com/palestinian-citizens-israel-record-crime-wave/
Traduit avec DeepL.com (version gratuite)

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UNRWA : Arrêtez la campagne violente d’Israël contre nous

La guerre à Gaza a engendré un mépris flagrant pour la mission des Nations unies, avec notamment des attaques scandaleuses à l’encontre des employés, des installations et des opérations de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).

Ces attaques doivent cesser et le monde doit agir pour que leurs auteurs répondent de leurs actes.

Au moment où j’écris ces lignes, notre agence a comptabilisé au moins 192 employés de l’UNRWA tués à Gaza. Plus de 170 locaux de l’UNRWA ont été endommagés ou détruits. Des écoles gérées par l’UNRWA ont été démolies ; quelques 450 personnes déplacées ont été tuées alors qu’elles s’étaient abritées dans des écoles et d’autres structures de l’UNRWA. Depuis le 7 octobre, les forces de sécurité israéliennes ont arrêté des membres du personnel de l’UNRWA à Gaza, qui ont fait état de torture et de mauvais traitements lors de leur détention dans la bande de Gaza et en Israël.

Les membres du personnel de l’UNRWA sont régulièrement harcelés et humiliés aux points de contrôle israéliens en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est. Les installations de l’Office sont utilisées par les forces de sécurité israéliennes, le Hamas et d’autres groupes armés palestiniens à des fins militaires.

L’UNRWA n’est pas la seule agence des Nations Unies à être en danger. En avril, des véhicules du Programme alimentaire mondial et de l’UNICEF ont été touchés par des tirs d’armes à feu, apparemment par inadvertance, mais cela en dépit de la coordination avec les autorités israéliennes.

L’attaque contre l’UNRWA s’est étendue à Jérusalem-Est, où un membre de la municipalité de Jérusalem a contribué à inciter à manifester contre l’UNRWA. Les manifestations sont devenues de plus en plus dangereuses, avec au moins deux incendies criminels dans l’enceinte de l’UNRWA, et une foule incluant des enfants israéliens rassemblée devant nos locaux en chantant « Let the U.N. burn » (« Que l’ONU brûle »). À d’autres moments, les manifestants ont jeté des pierres.

Les responsables israéliens ne menacent pas seulement le travail de notre personnel et notre mission, ils délégitiment également l’UNRWA en la décrivant comme une organisation terroriste qui encourage l’extrémisme, et en qualifiant les dirigeants de l’ONU de terroristes de connivence avec le Hamas. Ce faisant, ils créent un dangereux précédent avec le ciblage systématique du personnel et des locaux des Nations Unies. 

Comment cela est-il possible ? Où est l’indignation internationale ? Son absence permet de mépriser les Nations unies et ouvre la voie à l’impunité et au chaos. Si nous tolérons de telles attaques dans le contexte d’Israël et des territoires palestiniens occupés, nous ne pouvons pas défendre les principes humanitaires dans d’autres conflits à travers le monde. Cette attaque contre les Nations unies réduira encore nos leviers pour la paix et la défense contre l’inhumanité dans le monde entier. Elle ne doit pas devenir la nouvelle norme.

Alors qu’Israël est depuis longtemps hostile à l’UNRWA, il a lancé, à la suite des attaques odieuses du 7 octobre, une campagne visant à assimiler l’UNRWA au Hamas et à dépeindre l’agence comme promouvant l’extrémisme. Dans le cadre d’une nouvelle phase cette campagne, le gouvernement israélien a formulé de sérieuses allégations selon lesquelles des employés de l’UNRWA seraient impliqués dans l’attaque du Hamas.

Il ne fait aucun doute que les personnes accusées d’actes criminels, y compris dans l’attaque déplorable contre Israël, doivent faire l’objet d’une enquête. C’est exactement ce que font les Nations unies. Ces personnes doivent être tenues responsables par le biais de poursuites pénales et, si elles sont reconnues coupables, doivent être punies.

Le Bureau des services de contrôle interne, principal organe d’investigation du système des Nations unies, supervise cette enquête. Il examine les allégations concernant 19 des 13 000 membres du personnel de l’UNRWA à Gaza. À ce jour, un dossier a été classé faute de preuves. Quatre cas ont été suspendus parce que les informations étaient insuffisantes pour pouvoir poursuivre l’enquête. Quatorze autres font toujours l’objet d’une enquête.

Mais nous devons distinguer le comportement des individus du mandat de l’agence, qui est de servir les réfugiés palestiniens et palestiniennes. Il est injuste et malhonnête d’attaquer la mission de l’UNRWA sur la base de ces allégations.

En dehors de ces cas, il y a eu d’autres allégations de collusion avec le Hamas, qui, je crois, ont fait passer – aux yeux de certains – les travailleurs et les biens humanitaires de l’ONU pour des cibles légitimes. C’est un danger pour les travailleurs de l’ONU partout dans le monde. Le monde doit agir de manière décisive face aux attaques illégitimes contre les Nations unies, non seulement pour Gaza et les Palestiniens, mais pour toutes les nations. L’adoption la semaine dernière par le Conseil de sécurité des Nations unies de la résolution 2730 sur la protection du personnel humanitaire représente une étape positive.

La communauté internationale dispose de moyens pour lutter contre les crimes internationaux, tels que la Cour pénale internationale. Toutefois, l’ampleur et la portée des attaques contre le personnel et les locaux des Nations unies dans les territoires palestiniens occupés au cours des sept derniers mois exigent de mettre en place en urgence un organe d’enquête spécialisé et indépendant, par le biais d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU ou de l’Assemblée générale, afin d’établir les faits et d’identifier les responsables des attaques contre les agences onusiennes. Un tel organisme d’enquête peut garantir l’obligation de rendre des comptes et, surtout, contribuer à réaffirmer l’inviolabilité du droit international.

Nous devons défendre efficacement les institutions de l’ONU et les valeurs qu’elles représentent avant le piétinement symbolique de la charte établissant les Nations unies. Cet objectif ne peut être atteint que par une action des nations du monde fondée sur des principes et par un engagement de tous et toutes en faveur de la paix et de la justice.

Philippe Lazzarini
M. Lazzarini est commissaire général de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient.
Source : NY Times
Traduction: SD pour l’Agence Média Palestine
https://agencemediapalestine.fr/blog/2024/06/02/unrwa-arretez-la-campagne-violente-disrael-contre-nous/

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Les Palestinien·nes peuvent-ils imaginer un avenir
avec les Israélien·nes après cette guerre ?

Mon grand-père se souvient des relations de voisinage avec les Juifs et les Juives avant 1948. Pour les Palestinien·nes d’aujourd’hui, une telle perspective semble presque impossible.

« Nous étions libres. C’était la plus belle des vies. Nous avions tout : notre patrimoine, notre commerce et notre mer ». Mon grand-père, qui a aujourd’hui 85 ans, se souvient encore de la vie en Palestine avant 1948. Il n’y avait pas de restrictions aux déplacements, pas de points de contrôle, pas de sièges et pas de couvre-feu. Il a grandi dans un petit village de Jaffa, où la vie était animée pendant la journée et remplie de réunions sociales le soir. Sa communauté était riche en culture et en liens.

Mais cette vie a été brusquement brisée par les événements de la Nakba. Conséquence nécessaire du sionisme, la Nakba de 1948 a marqué le début d’une blessure non cicatrisée qui n’a cessé de s’aggraver depuis lors. Le profond sentiment de perte et la douleur durable du déplacement sont des sentiments que de nombreuses et nombreux Palestiniens, comme mon grand-père, continuent d’éprouver – une douleur qui est aujourd’hui horriblement infligée à une nouvelle génération.

Comme des dizaines de milliers d’autres Palestinien·nes, mes grands-parent·es ont été contraint·es de quitter Jaffa en 1948. Elles et ils se sont d’abord rendu·es à Hébron, dans l’espoir de retourner bientôt chez eux. Au bout d’une semaine, cependant, il est apparu clairement qu’un retour aussi rapide serait impossible. Elles et ils ont donc déménagé à Gaza, où le frère de mon grand-père travaillait dans le commerce. Elles et ils y vivent depuis lors.

Au cours de la guerre israélienne contre Gaza, mon grand-père s’est replongé dans son enfance. Les échos de la Nakba sont indéniables, mais il a également pensé à la vie en Palestine avant 1948. Se souvenant de la petite maison de sa famille à Jaffa, il évoque souvent les familles palestiniennes de son quartier. Certaines, comme les familles Masoud, Husseini et Khalidi, ont déménagé à Gaza en 1948. D’autres, comme les familles Dajani, Muzafar et Levan, ont perdu tout contact avec mon grand-père depuis 76 ans, mais il s’en souvient affectueusement.

La famille Levan, dont le nom de famille n’est pas arabe, a attiré mon attention. « C’était une famille juive », explique mon grand-père. « Elles et ils étaient nos voisins à Jaffa et nos mères étaient très amies. Les mères palestiniennes partageaient tellement de nourriture avec leurs voisin·es juifs/juives que Mme Levan plaisantait sur le fait qu’elle n’avait jamais eu l’occasion de cuisiner.

« À l’époque, poursuit-il, peu importait qui vous étiez, d’où vous veniez ou quelle était votre religion. L’important était de s’aimer les uns les autres. La famille Levan célébrait nos fêtes avec nous, et nous faisions de même avec les leurs ». Ce sont là des aperçus de l’ancien temps, lorsque la vie était plus stable sur cette terre et que les gens pouvaient plus facilement s’accepter les uns les autres, qu’elles et ils soient musulman·nes, chrétien·nes ou juifs /juives- des aperçus d’une époque avant que des événements politiques tragiques ne viennent briser ces liens.

Le soldat est celui qui tue et opprime
En réfléchissant aux récits de mon grand-père, je me demande souvent quand notre lutte prendra fin. Combien de temps cette terre, sacrée pour les musulman·nes, les chrétien·nes et les juifs/juives, continuera-t-elle à baigner dans le sang ?

De nombreuses personnes, en particulier les jeunes Palestinien·nes, voient l’histoire sanglante du conflit et se demandent : « Comment pouvons-nous vivre avec elles et avec eux après tout ce qu’iels nous ont fait ? » Il s’agit là d’un sentiment qui ne fait que croître face à l’assaut actuel.

Il n’y a pas beaucoup de Palestinien·nes qui se souviennent d’une vie différente. La plupart d’entre nous n’ont connu que les injustices des 76 dernières années   une crise des réfugiés qui dure depuis des décennies, l’occupation, les guerres, le siège, l’apartheid, l’injustice et la privation des droits fondamentaux. Ces formes d’oppression rendent impossible l’idée d’une réconciliation, d’un partage de la terre ou d’une cohabitation pacifique.

Pourtant, il est vrai qu’il y a eu de petits moments qui révèlent la possibilité d’une réconciliation, à condition que la violence et l’inégalité soient mises de côté. Mon oncle, par exemple, est un fervent partisan de la résistance. Malgré ses 66 ans, il croit toujours qu’il retournera un jour sur la terre d’où son père a été déplacé de force. Il me racontait des histoires sur la Palestine des années 90 et 80, sur les villes occupées et sur la Cisjordanie, où il a travaillé pour un patron israélien. Je lui ai demandé comment il avait pu travailler dans une usine israélienne après avoir été arrêté et torturé pour avoir jeté des pierres sur des jeeps militaires israéliennes – et alors que les soldats israéliens continuaient à le harceler aux postes de contrôle.

« J’ai travaillé là parce que le gouvernement israélien exerçait une pression économique sur les Palestiniens·ne, et j’ai donc dû gagner de l’argent et travailler avec un patron israélien. Notre relation était celle d’un employeur et d’un employé. Mais avec les soldats israéliens, c’était une relation d’oppresseur à opprimé », explique-t-il. « Les soldats sont des occupants, il y a une grande différence ».

« Pendant les Intifadas, poursuit-il, la plupart des Palestiniens qui ont combattu les soldats israéliens, même ceux qui étaient prêts à se sacrifier, travaillaient également sous les ordres de patrons israéliens – parce que le soldat [contrairement au patron] est celui qui tue et qui opprime. »

Vers une « mentalité de l’infini »

J’ai moi-même de nombreux ami·es juifs et juives israélien·nes qui rejettent la politique d’extrême droite du gouvernement israélien et dont la plupart ont quitté le pays en conséquence. L’une de ces amis est une juive britannique née en Israël, surnommée Gelleh, que j’ai rencontré dans le cadre de notre travail au sein de We Are Not Numbers, un projet visant à promouvoir le récit palestinien. Nous avons parlé de l’étrangeté du fait que nous, une Israélienne et un Palestinien, nous parlions amicalement, alors qu’ailleurs, les Israéliens commettent des crimes de guerre contre les Palestiniens simplement parce qu’ils ne peuvent pas accepter leur existence en tant que peuple.

Gelleh et sa famille ont quitté Israël-Palestine en 2002 à cause de la seconde Intifada, et je lui ai demandé si les Palestinien·nes et les Israélien·nes pourraient un jour vivre ensemble sur la même terre. « Je sais ce que je veux répondre : Je sais ce que j’ai envie de répondre : je veux répondre oui », a-t-elle déclaré. « Mais la réalité change aujourd’hui ma réponse. Nous avons convenu que nous devions d’abord donner la priorité à l’éducation de générations d’enfants qui ne subiront pas de traumatismes directs avant de pouvoir penser à la coexistence. »

Mme Gelleh a également évoqué le scepticisme d’une grande partie de sa propre communauté face à la perspective d’une réconciliation. « La réconciliation ne se fera pas uniquement par le biais d’un changement de politique, comme une solution à un ou deux États. Du point de vue de ma communauté, il faut transformer notre mentalité de pénurie – selon laquelle il y a peu de gens dans le monde qui nous acceptent en tant que Juifs/Juives et seulement une petite terre où nous pouvons vivre librement – en une mentalité d’infini, selon laquelle l’amour et la peur que nous avons pour notre communauté peuvent être étendues à toutes celles et tous ceux qui subissent l’oppression ».

Cette transformation, dit-elle, est une condition préalable au changement politique : « La reconnaissance du fait que la vraie liberté ne viendra qu’avec la liberté de chacun·e est une transformation qui apportera un changement durable et la justice dans le pays.

En tant que militant des droits des êtres humains, je participe constamment à des conversations sur la coexistence et la réconciliation. Mais les actions d’Israël contre les Palestinien·nes sapent constamment ce que je préconise. Comment convaincre les habitant·es de Gaza, qui ont vécu et grandi sous un siège israélien brutal, de cohabiter avec celles et ceux-là mêmes qui sont responsables de leurs souffrances ? Comment convaincre un enfant qui a perdu tous les membres de sa famille d’accepter le tueur comme voisin ? Comment convaincre ma propre génération, humiliée et harcelée par les soldats israéliens, de les accepter comme ami·es ? Comment convaincre les jeunes de Cisjordanie, tués par les soldats israéliens aux points de contrôle, d’accepter la coexistence ? »

Nous venons de célébrer le 76e anniversaire de la Nakba, un événement sinistre qui s’est produit alors que les forces israéliennes commettaient à Gaza ce que des membres de leur gouvernement ont eux-mêmes appelé une « seconde Nakba ». Les territoires palestiniens restent divisés et entièrement contrôlés par l’armée israélienne. Le mur de séparation de la Cisjordanie – qui s’étend sur plus de 700 kilomètres et atteint une hauteur de 7,60 mètres – pénètre et confisque les terres palestiniennes. Personne n’entre ni ne sort sans l’autorisation d’Israël.

Cette réalité équivaut au rejet par Israël de la réconciliation et de la coexistence et constitue un terreau fertile pour la haine, le ressentiment, le lavage de cerveau et la peur de l’« autre », qui ne font que s’intensifier aujourd’hui. Les politiciens israéliens le savent et l’exploitent à leur profit, en prolongeant l’occupation et en maintenant Israël-Palestine comme un État de ségrégation raciale qui discrimine toutes celles et tous ceux qui ne sont pas juifs/juives.

Juifs/Juives et Palestinien·nes peuvent-iels réellement coexister dans la Palestine historique ? Telle est la question au cœur du conflit israélo-palestinien, la question qui traverse notre histoire et notre présent. Malgré les obstacles considérables et les divisions profondes, existe-t-il une voie vers un avenir de réconciliation pacifique ? Sous l’occupation militaire, la discrimination, le nettoyage ethnique et l’apartheid, la réponse est non.

La seule façon de parvenir à la réconciliation est de s’attaquer aux causes profondes du conflit. Pour parvenir à une paix juste, Israël doit respecter le droit international et les résolutions des Nations unies, en particulier la résolution 242 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui appelle à la fin de l’occupation, et la résolution 194 de l’Assemblée générale des Nations unies, qui reconnaît le droit au retour des Palestinien·nes. Les politiques et les actions du gouvernement israélien sont la cause première du conflit ; une existence partagée exige qu’elles soient inversées. C’est la seule voie qui peut nous conduire à une vie qui ressemble aux souvenirs chéris par nos grands-parent·es – une vie de paix relative.

Mahmoud Mushtaha
Mahmoud Mushtaha est un journaliste indépendant et un militant des droits des êtres humains basé à Gaza.
https://www.972mag.com/israeli-palestinian-reconciliation-post-gaza/
Traduit avec DeepL.com (version gratuite)

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Non au scolasticide ! Lettre ouverte de professeurs et responsables d’universités de Gaza au monde entier

Nous appelons tous ceux qui nous soutiennent à nous aider à résister à la campagne israélienne de scolasticide et à reconstruire nos universités.

Nous nous sommes réunis en tant qu’universitaires palestiniens et membres du personnel des universités de Gaza pour affirmer notre existence, l’existence de nos collègues et de nos étudiants, et notre insistance sur notre avenir, face à toutes les tentatives actuelles de nous effacer.

Les forces d’occupation israéliennes ont démoli nos bâtiments, mais nos universités continuent de vivre. Nous réaffirmons notre détermination collective à rester sur notre terre et à reprendre l’enseignement, l’étude et la recherche à Gaza, dans nos propres universités palestiniennes, dès que possible.

Nous appelons nos amis et collègues du monde entier à résister à la campagne de scolasticide en cours en Palestine occupée, à travailler à nos côtés pour reconstruire nos universités détruites et à refuser tous les plans visant à contourner, effacer ou affaiblir l’intégrité de nos institutions académiques. 

L’avenir de nos jeunes à Gaza dépend de nous et de notre capacité à rester sur notre terre afin de continuer à servir les générations futures de notre peuple.

Nous lançons cet appel sous les bombes des forces d’occupation dans la bande de Gaza occupée, dans les camps de réfugiés de Rafah et depuis les sites de nouveaux exils temporaires en Égypte et dans d’autres pays d’accueil. 

Nous le diffusons alors que l’occupation israélienne continue de mener quotidiennement sa campagne génocidaire contre notre peuple, dans sa tentative d’éliminer tous les aspects de notre vie collective et individuelle.

Nos familles, nos collègues et nos étudiants sont assassinés, tandis que nous nous retrouvons une fois de plus sans abri, revivant les expériences de nos parents et grands-parents lors des massacres et des expulsions massives perpétrés par les forces armées sionistes en 1947 et 1948.

Nos infrastructures civiques – universités, écoles, hôpitaux, bibliothèques, musées et centres culturels – construites par des générations de notre peuple, sont en ruines à cause de cette Nakba délibérée et continue. 

Le ciblage délibéré de nos infrastructures éducatives est une tentative flagrante de rendre Gaza inhabitable et d’éroder le tissu intellectuel et culturel de notre société. 

Cependant, nous refusons de laisser de tels actes éteindre la flamme de la connaissance et de la résilience qui brûle en nous.

Les alliés de l’occupation israélienne aux États-Unis et au Royaume-Uni ouvrent encore un autre front scolasticide en promouvant de prétendus plans de reconstruction qui cherchent à éliminer la possibilité d’une vie éducative palestinienne indépendante à Gaza. 

Nous rejetons tous ces projets et demandons instamment à nos collègues de refuser toute complicité. Nous demandons également à toutes les universités et à tous les collègues du monde entier de coordonner les efforts d’aide académique directement avec nos universités.

Nous remercions chaleureusement les institutions nationales et internationales qui se sont montrées solidaires avec nous, en nous apportant soutien et assistance en ces temps difficiles. Toutefois, nous soulignons l’importance de coordonner ces efforts pour rouvrir effectivement les universités palestiniennes à Gaza.

Nous insistons sur la nécessité urgente de rouvrir les établissements d’enseignement de Gaza, non seulement pour soutenir les étudiants actuels, mais aussi pour garantir la résilience et la viabilité à long terme de notre système d’enseignement supérieur. 

L’éducation n’est pas seulement un moyen de transmettre des connaissances ; c’est un pilier vital de notre existence et une lueur d’espoir pour le peuple palestinien.

Par conséquent, il est essentiel de formuler une stratégie à long terme pour réhabiliter l’infrastructure et reconstruire l’ensemble des installations des universités. 

Cependant, de tels efforts nécessitent un temps considérable et un financement important, ce qui met en péril la capacité des institutions universitaires à poursuivre leurs activités, et peut conduire à la perte de personnel, d’étudiants et de la capacité à reprendre leurs activités.

Compte tenu des circonstances actuelles, il est impératif de passer rapidement à l’enseignement en ligne pour atténuer les perturbations causées par la destruction de l’infrastructure physique. 

Cette transition nécessite un soutien global pour couvrir les coûts opérationnels, y compris les salaires du personnel académique.

Les frais d’inscription des étudiants, principale source de revenus des universités, se sont effondrés depuis le début du génocide. Le manque de revenus a laissé le personnel sans salaires, ce qui a poussé beaucoup d’entre eux à chercher des opportunités à l’extérieur.

En plus de porter atteinte aux moyens de subsistance du corps enseignant et du personnel des universités, cette pression financière causée par la campagne délibérée de scolasticide constitue une menace existentielle pour l’avenir des universités elles-mêmes.

Des mesures urgentes doivent donc être prises pour résoudre la crise financière à laquelle sont confrontées les institutions universitaires, afin d’assurer leur survie. Nous appelons toutes les parties concernées à coordonner immédiatement leurs efforts pour soutenir cet objectif critique.

La reconstruction des établissements universitaires de Gaza n’est pas seulement une question d’éducation ; elle témoigne de notre résilience, de notre détermination et de notre engagement inébranlable à assurer un avenir aux générations futures.

Le sort de l’enseignement supérieur à Gaza appartient aux universités de Gaza, à leur corps enseignant, à leur personnel et à leurs étudiants, ainsi qu’au peuple palestinien dans son ensemble. Nous apprécions les efforts déployés par les peuples et les citoyens du monde entier pour mettre fin à ce génocide en cours.

Nous appelons nos collègues dans le pays et à l’étranger à soutenir nos efforts constants pour défendre et préserver nos universités, dans l’intérêt de l’avenir de notre peuple et de notre capacité à rester sur notre terre palestinienne à Gaza. 

Nous avons construit ces universités à partir de tentes. Et c’est à partir de ces tentes, avec le soutien de nos amis, que nous les reconstruirons une fois de plus.

Voir les signataires :
https://www.chroniquepalestine.com/lettre-ouverte-professeurs-et-responsables-universites-gaza-au-monde-entier/
28 mai 2024 – Al-Jazeera
Traduction : Chronique de Palestine

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Israël et la CPI :
« Quand la sécurité israélienne empêchait d’informer, en 2022…
sur ce qui a été révélé le 28 mai 2024 »

L’enquête menée cette semaine par le journal britannique The Guardian a révélé une opération de chantage présumée menée par Yossi Cohen, alors chef du Mossad, contre Fatou Bensouda, alors procureure de la Cour pénale internationale. Il y a environ deux ans, Haaretz était sur le point de révéler l’affaire, mais un responsable de la sécurité israélienne en avait bloqué la publication. Aujourd’hui, l’affaire est révélée à un moment particulièrement critique pour Israël.

Le moment ne pourrait être plus mal choisi. Il se produit au milieu d’un tsunami politique et une semaine après que Karim Khan, le procureur de la CPI qui a remplacé Fatou Bensouda, a demandé des mandats d’arrêt contre le Premier ministre Benyamin Netanyahou et le ministre de la défense Yoav Gallant.

L’une des principales conclusions de l’enquête aurait été connue des lecteurs de Haaretz depuis longtemps si Israël était l’Etat démocratique qu’il prétend être.

La première partie de l’enquête publiée par le journal britannique – qui a été menée en coopération avec des journalistes des sites d’investigation israélo-palestiniens +972 Magazine et Local Call [voir la traduction publiée sur alencontre.org le 28 mai], se concentre sur une opération menée par Cohen pour perturber une enquête antérieure contre Israël à la CPI de La Haye, tout en tentant de menacer et d’intimider l’ancienne procureure, Fatou Bensouda.

La deuxième partie de l’exposé fournit des preuves d’une opération de piratage et d’interception numérique de la correspondance entre les Palestiniens qui transmettaient des informations à la Cour et à son personnel. Selon l’enquête, cette opération a été menée par le Shin Bet et les services de renseignements militaires.

Israël dément officiellement ces accusations. Le bureau du Premier ministre a déclaré au Guardian que ces allégations étaient « fausses et infondées » et « destinées à nuire à l’Etat d’Israël ». Toutefois, les responsables israéliens ont non seulement confirmé les principales conclusions de la première partie de l’enquête, dont Haaretz a eu connaissance en 2022, mais ils ont également indiqué que des représentants du gouvernement israélien avaient eu recours à des mesures d’urgence pour empêcher la publication de l’article à l’époque.

Selon le rapport du Guardian, Yossi Cohen, en tant que chef du Mossad, a personnellement contacté Fatou Bensouda à plusieurs reprises entre 2017 et 2020, et lui a transmis des messages de menace si elle allait de l’avant avec une enquête contre Israël. Le rapport indique également qu’Israël a utilisé les transcriptions d’enregistrements dans lesquels le mari de Bensouda, Philip, était engagé dans des conversations embarrassantes, afin de l’influencer et de perturber la procédure.

Il est possible que cette partie de l’exposé concerne les enregistrements détenus par l’avocat israélien Mordechai Tzivin, qui a effectivement conservé des enregistrements de conversations avec Philip Bensouda, comme l’a rapporté The Marker [quotidien économique publié en hébreu par le groupe Haaretz] en décembre.

Il a également été rapporté que Joseph Kabila, l’ancien président de la République démocratique du Congo (RDC), aurait été recruté comme agent pour l’opération de chantage contre la procureure. L’enquête indique notamment qu’une rencontre entre Kabila et Bensouda à New York a servi à créer une « embuscade » pour une rencontre surprise entre Cohen et Bensouda, au cours de laquelle un message de menace a été transmis.

En mai 2022, Haaretz avait espéré publier cette information exacte selon laquelle Israël avait agi pour exercer un chantage sur la procureure, par l’intermédiaire du Mossad, dans le cadre d’une opération dirigée et menée personnellement par Yossi Cohen.

Au cours d’une enquête qui a duré plusieurs mois, Haaretz a cherché une réponse à la question de savoir ce que l’ancien chef du Mossad cherchait à obtenir lors de trois visites au Congo en 2019, accompagné du milliardaire Dan Gertler [actif dans le secteur minier], qui était également impliqué dans l’opération douteuse, selon des sources qui se sont entretenues avec Haaretz. Dan Gertler a même mis à disposition son avion privé pour emmener Yossi Cohen dans le pays africain.

La réponse, selon plusieurs sources, est la suivante : Gertler et Cohen ont rencontré Kabila dans le cadre d’une opération dont l’objectif était de recruter ou d’exercer un chantage sur la procureure de la CPI alors qu’elle s’opposait à Israël.

Au début de l’année 2022, j’ai tenté de contacter l’ancienne procureure par l’intermédiaire d’une tierce personne qui la connaissait. Fatou Bensouda n’a jamais répondu à la proposition, mais quelques jours après la tentative, alors que je voulais publier l’histoire, mon téléphone a sonné et à l’autre bout du fil se trouvait la voix d’un haut responsable de la sécurité israélienne. « Il m’a demandé : « Pouvez-vous venir me voir demain ? »

A l’entrée du bureau du haut fonctionnaire, on m’a demandé de déposer mon téléphone portable pour m’empêcher d’enregistrer la conversation. Dans la pièce, un autre haut fonctionnaire d’une autre agence de sécurité m’attendait. La conversation a commencé par ces mots : « Nous croyons savoir que vous êtes au courant pour la procureure. »

C’était une conversation polie, une menace polie. Le ton était calme, le contenu l’était beaucoup moins. On m’a expliqué que si je publiais l’histoire, j’en subirais les conséquences et que je connaîtrais de l’intérieur les salles d’interrogatoire des autorités de sécurité israéliennes. J’ai plaidé contre l’utilisation des pouvoirs de sécurité pour empêcher la publication d’informations dont le préjudice n’est pas lié à la sécurité mais plutôt à la réputation, mais en vain.

Finalement, on m’a fait comprendre que même le fait de partager l’information « avec mes amis à l’étranger », c’est-à-dire les médias étrangers, aboutirait aux mêmes résultats.

En mai 2022, Haaretz a rapporté les faits marquants des voyages de Cohen au Congo, y compris les démêlés de l’ancien chef du Mossad avec les autorités de ce pays et les circonstances de son expulsion du pays. Le fait que les voyages faisaient partie d’une opération visant à faire chanter ou à recruter la procureure et à perturber les procédures à La Haye n’a pas été mentionné.

Deux ans plus tard, l’effort de bâillonnement exercé par le gouvernement s’est avéré être une double bêtise. Au lieu d’être révélée dans un journal israélien, l’enquête a été publiée dans un journal à diffusion mondiale (The Guardian). Au lieu de s’occuper de l’affaire en temps de paix, il doit maintenant le faire en pleine guerre.

Le moment ne pouvait pas être plus mal choisi, puisqu’il survient au milieu d’un tsunami politique et une semaine après que le procureur actuel de la CPI, Karim Khan, qui a succédé à Fatou Bensouda, a déposé une nouvelle requête contre Netanyahou et Gallant, accusés d’avoir violé les lois de la guerre à Gaza. Tout ce dont Israël a besoin, c’est que le procureur ajoute à sa liste de chefs d’accusation des infractions contre l’administration de la justice [contre la CPI]. Cela pourrait très bien se produire.

Pour le compte de Dan Gertler, il a été déclaré : « Ce qui est indiqué dans votre document n’est pas vrai. Le rapport cité fait partie d’une campagne de persécution que vous menez depuis des années contre M. Gertler et pour laquelle des procès ont été intentés. M. Gertler se réserve le droit d’intenter une autre action en justice dans cette affaire. »

Information : Dan Gertler poursuit Haaretz pour diffamation.

Gur Megiddo
Article publié par Haaretz le 30 mai 2024 ; traduction rédaction A l’Encontre
http://alencontre.org/moyenorient/palestine/israel-et-la-cpi-quand-la-securite-israelienne-empechait-dinformer-en-2022-sur-ce-qui-a-ete-revele-le-28-mai-2024.html

*-*

Rappel : Yuval Abraham et Meron Rapoport : Surveillance et ingérence: la guerre secrète d’Israël contre la CPI révélée au grand jour 
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/05/30/surveillane-et-ingerence-la-guerre-secrete-disrael-contre-la-cpi-revelee-au-grand-jour/

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Ici Mattan. Je suis le directeur exécutif de RSN et en 2017, j’ai passé 110 jours en prison parce que j’ai refusé de servir l’occupation israélienne. Il y a deux semaines, j’ai partagé notre conviction qu’une nouvelle vague de refus était imminente. Je vous ai exhorté à signer notre pétition soutenant les objecteurs et les objectrices de conscience israéliennes. Grâce à vous, elle compte aujourd’hui plus de 1 700 signataires. Vous avez envoyé un message clair aux objectrices et objecteurs israéliens : « Nous vous soutenons ».

Faire un don pour soutenir les réfractaires à la guerre de Gaza

Vendredi dernier, la première action concrète de cette vague de refus a été rendue publique. 41 soldat·es de réserve israélien·nes ont publié une lettre déclarant qu’elles et ils refusaient de participer à l’assaut sur Rafah, mettant en danger les civil·es non impliqué·es, les otages et elleux-mêmes. Voici le texte intégral de leur lettre.

Nous sommes des soldat·es de réserve qui ont été appelé·es au service depuis le 7 octobre. Ce matin-là, nous nous sommes réveillé·es avec un massacre terrible et aveugle où des centaines de civil·es ont été assassiné·es et kidnappé·es. Nous nous sommes engagé·es par un profond sentiment d’engagement et de nécessité. Nous avons participé à l’effort de guerre afin de protéger notre foyer et d’assurer la sécurité et le bien-être de nos vies, de celles de nos familles et de celles de toutes et tous les citoyen·nes d’Israël.

Depuis plus de six mois, nous sommes en état de guerre, et pourtant plus de 120 personnes sont toujours détenues à Gaza par le Hamas. Le semestre au cours duquel nous avons participé à l’effort de guerre nous a prouvé que l’action militaire seule ne ramènera pas les otages à la maison. Chaque jour qui passe met en danger la vie des otages et des soldat·es encore à Gaza, et ne rétablit pas la sécurité pour ceux qui vivent à la frontière de Gaza et à la frontière nord.

Au moment où nous écrivons cette lettre, l’invasion de Rafah a commencé. Non seulement cette invasion met en danger nos vies et celles des civil·es innocent·es à Rafah, mais elle ne ramènera pas les otages – dont le sauvetage est l’une des principales raisons pour lesquelles nous nous sommes engagé·es – en vie. C’est soit Rafah, soit les otages, et nous choisissons les otages.

Par conséquent, suite à la décision de préférer l’invasion de Rafah à un accord sur les otages, nous, soldat·es réservistes, déclarons que notre conscience ne nous permettra pas de nous enrôler, et que nous ne prêterons pas la main à l’abandon de la vie des otages et au torpillage d’un autre accord.

Le moment est venu de choisir la vie, d’investir tous nos efforts et nos ressources dans la négociation d’un accord qui ramènera les otages et rétablira la sécurité de l’État d’Israël.

Il est important de se rappeler que cette lettre s’adresse à des Israélien·nes et qu’elle utilise un langage qui résonne dans le discours interne israélien. En tant que telle, elle a le pouvoir d’influencer le changement et, en fin de compte, de contribuer à mettre fin aux horreurs de Gaza. Le refus, quelle qu’en soit la raison, peut mettre fin à la guerre.

Faire un don pour soutenir les réfractaires à la guerre de Gaza

Cette initiative marque le début d’une vague de refus et d’autres suivront. Le nombre croissant de réfractaires augmentera la quantité de ressources nécessaires pour les soutenir. Le RSN lance une campagne de crowdfunding avec un objectif de 30 000 dollars pour répondre à ces besoins au cours des six prochains mois. La campagne financera l’aide juridique et psychologique aux réfractaires et aux résistant·es à la guerre, l’amplification de leurs voix et le soutien à leurs actions directes.

Vous avez contribué à inspirer ces réfractaires à prendre position, continuez à leur montrer que nous les soutenons. Envisagez de faire un don si vous le pouvez. Chaque don fait la différence.

En toute solidarité,
Mattan Helman
Directeur exécutif
Réseau de solidarité avec les réfractaires
Traduit avec DeepL.com (version gratuite)

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Reconnaître l’Etat palestinien, oui,
mais un Etat sans droits ne sert à rien

L’Union syndicale Solidaires se réjouit du débat qui s’ouvre sur la reconnaissance d’un État palestinien. C’est un pas vers la reconnaissance du droit à l’autodétermination du peuple palestinien, dans les modalités qu’il décidera le moment venu. Comme nous le disions dans notre revendicatif publié en septembre 2023, « c’est aux Palestiniens et Palestiniennes de décider si leurs exigences et revendications doivent toujours déboucher sur une revendication étatique, et quelle devrait être sa formulation. [1] » Ce constat résultait du rejet de plus en plus fort de la solution à deux Etats proposée dans le cadre du « processus d’Oslo », rejet que nous avions constaté sur place, tant la situation était dégradée du fait de l’approfondissement de la colonisation et des mesures de blocus à Gaza et ce, bien avant le 7 octobre. 

En effet, de quelle reconnaissance parle-t-on si l’État en question est fragmenté et en ruine, s’il est occupé militairement, si sa capitale Jérusalem n’est pas reconnue, si son autorité décrédibilisée est remise en question, s’il n’a de souveraineté ni sur ses frontières, ni sur sa monnaie, ni sur sa sécurité ? Un État sans droits ne sert à rien.

De plus, cette revendication ne doit pas être le prétexte pour éviter de prendre des mesures plus tangibles, et pour solder les droits imprescriptibles de tou·tes les Palestinien·nes, y compris celles et ceux qui ont été expulsé·es en 1948 et leurs descendant·es. Parmi ces droits, celui du retour dans leurs foyers, et l’égalité pleine et entière avec tou·tes les citoyen·nes de la région, leurs sont toujours refusés.

Le seul geste à même d’ouvrir un horizon politique consiste à demander à ce que l’État israélien soit traité comme n’importe quel autre État, et qu’il soit soumis à de sévères sanctions pour toutes ses infractions au droit international, au droit humanitaire et aux injonctions de la Cour internationale de justice. Il en va de la préservation de la crédibilité des instances internationales nées de la seconde guerre mondiale.

L’Union syndicale Solidaires réitère en particulier la demande de rupture de tous les accords bilatéraux entre la France et Israël, mais aussi entre l’Europe et Israël, et à l’instauration d’un embargo strict dans les deux sens sur les armes, sur tous les composants et sur toutes les recherches pouvant servir à l’armée israélienne. Nous soutenons ainsi l’appel des syndicats palestiniens repris dans la campagne Stop Arming Israel [2], qui a conduit à bannir les entreprises israéliennes du salon Eurosatory de défense.

Nous demandons aussi aux entreprises de retirer leurs investissements en Israël, et à toutes et tous de boycotter les marchandises et institutions israéliennes, ainsi que les entreprises complices comme Carrefour, Axa ou HP, afin que ces pressions conduisent Israël à respecter ses obligations, à commencer par mettre fin au génocide en cours. C’est l’esprit de la campagne Boycott, Désinvestissement et Sanctions dans laquelle s’inscrit Solidaires [3].

L’Union syndicale Solidaires aspire au respect du droit international, seul cadre qui permettra de discuter de l’autodétermination du peuple palestinien et, peut-être, d’un État palestinien souverain, dont nous nous réjouirons enfin.

[1] https://solidaires.org/sinformer-et-agir/les-journaux-et-bulletins/solidaires-et-internationalistes/n120-special-palestine/
[2] https://solidaires.org/sinformer-et-agir/actualites-et-mobilisations/internationales/non-a-la-cooperation-militaire-avec-israel
[3] https://www.bdsfrance.org/

https://solidaires.org/sinformer-et-agir/actualites-et-mobilisations/internationales/reconnaitre-letat-palestinien-oui-mais-un-etat-sans-droits-ne-sert-a-rien/

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Mettre fin à l’horreur à Gaza :
mais qu’est-ce que la Belgique attend ?

La Cour internationale de justice (CIJ) a récemment ordonné à l’État Israël d’interrompre ses offensives militaires à Rafah tant qu’elles nuiront aux civils. Quelques heures après cette décision, des dizaines de personnes ont été brûlées vives dans leurs tentes par d’intenses bombardements israéliens, dans une zone précédemment désignée comme sûre pour ces réfugié·es palestinien·nes. Après presque 8  ois de ce que la CIJ a qualifié de « risque plausible de génocide » en janvier, l’État d’Israël persiste à mépriser les mesures conservatoires, le droit international et continue à massacrer impunément les Palestinien·nes. À travers le monde, des manifestations et des occupations d’universités expriment la colère de la société civile. La réponse à ces appels est souvent l’inaction, voire la répression brutale.

Au milieu de cette horreur, deux évènements récents apportent des lueurs d’espoir. D’abord, le procureur de la Cour pénale internationale a requis des mandats d’arrêts contre ceux qu’il considère comme coupables de crimes de guerre et crimes contre l’humanité : Benjamin Netanyahu et Yoav Gallant, (responsables pour le gouvernement israélien), ainsi que Yahya Sinwar, Mohammed Deif et Ismail Haniyeh (responsables pour le Hamas). Par ailleurs, l’Espagne, l’Irlande et la Norvège ont reconnu l’État de Palestine. La Belgique doit soutenir ces initiatives, et reconnaître immédiatement l’État palestinien.
Conjuguées à des sanctions économiques et l’embargo militaire (enfin activé en Wallonie), cela constitue les moyens diplomatiques dont nous disposons pour encourager ou contraindre Israël à cesser le feu.

Comme le dénoncent de nombreuses familles d’otages en Israël, le gouvernement israélien ne priorise pas la protection de sa propre population. Jusqu’à présent, le cessez-le-feu et les négociations ont été le seul moyen d’assurer le sauvetage des otages capturé·es lors des massacres du 7 octobre 2023. ll apparait clairement que l’objectif de ces bombardements incessants est de rendre Gaza invivable : c’est la continuité du nettoyage ethnique des Palestinien·nes commencé en 1948.

En tant que Juif·ves de Belgique, il nous est insupportable que ces massacres de masse, ces crimes contre l’humanité, soient commis au nom de la sécurité des Juif·ves (d’Israël et d’ailleurs). En tant que Juif·ves de Belgique, nous rejetons fermement les narratifs qui opposent Juifs et Palestiniens, et demandons à l’État belge d’agir. L’urgence humanitaire est à l’obtention d’un cessez-le-feu durable, à la libération des otages israélien·nes et des milliers de prisonnier·es palestinien·nes détenu·es arbitrairement. L’urgence diplomatique est à la reconnaissance immédiate d’un État palestinien. Ce sont les premières étapes vers un horizon auquel nous aspirons : une solution qui garantisse aux Palestinien·nes et Israélien·nes la sécurité, l’égalité des droits, la dignité, la justice.

https://upjb.be/communique-horreur-a-gaza-qu-est-ce-que-la-belgique-attend/

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Le Métro de Gaza, une première en France !

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La première du Métro de Gaza en France aura lieu le
Jeudi 6 juin à 20h30
au Palace,
15 rue Bodin, à Périgueux
dans le cadre du Festival Ôrizons, festival des arts et des cultures du Proche-Orient.

« Une jeune femme palestinienne, entrée en contact avec un Gazaoui par l’entremise d’un site internet, perd sa trace, décide de le rejoindre à Gaza. Elle croise l’inventeur d’un métro récemment mis en service, fait d’étranges rencontres.

Le métro imaginé par le plasticien Mohamed Abusal autorise tous les déplacements, mais bute continuellement sur le réel de la guerre… »

Cie FOR et le Freedom Theatre de Jénine.
Hervé Loichemol, directeur de la compagnie FOR, souhaite prolonger la
proposition artistique de Mohamed Abusal avec une pièce de théâtre.
Le texte est co-écrit avec la dramaturge Khawla Ibraheem.
Avec le soutien de l’Agora-PNC, le CCFD-Terre Solidaire et Dordogne-Palestine
Billetterie en ligne 

Nous vous invitons aussi à écouter cette belle émission de la RTS, avec Hervé Loichemol metteur en scène et co-auteur de la pièce et Vincent Baudriller, directeur du Théâtre Vidy-Lausanne, et une interview d’Ahmed Tobasi, acteur et directeur artistique du Freedom Theatre de Jénine.

*-*

Raji Sourani : « La demande de mandat d’arrêt contre Benyamin Netanyahou nous laisse un goût amer »
Voilà des années que ce militant palestinien des droits de l’homme lutte pour que la Cour pénale internationale ouvre des enquêtes sur les possibles crimes commis par Israël. Mais il réclame qu’elle couvre aussi la période avant le 7 octobre 2023
https://www.letemps.ch/monde/raji-sourani-la-demande-de-mandat-d-arret-contre-benjamin-netanyahou-nous-laisse-un-gout-amer
Les Palestinien·nes peuvent-iels imaginer un avenir avec les Israélien·nes après cette guerre ?
Mon grand-père se souvient des relations de voisinage avec les Juifs et les Juives avant 1948. Pour les Palestinien·nes d’aujourd’hui, une telle perspective semble presque impossible.
https://portside.org/2024-05-31/can-palestinians-imagine-future-israelis-after-war?utm_source=portside-general&utm_medium=email
L’odeur de la mort et du sang flotte dans le camp de Jabalia
Dans le nord de Gaza, les Palestinien·nes doivent faire un choix impossible après une attaque israélienne : laisser mourir les blessé·es ou risquer leur vie en essayant de les sauver.
https://www.972mag.com/jabalia-camp-israeli-attack-gaza-war/
La Palestine au Parlement européen en vue du scrutin du 9 juin 2024
L’article analyse la manière dont la guerre menée par Israël depuis le 7 octobre 2023 a fait bouger les lignes politiques des listes électorales européennes en France et comment ces positions se reflètent — ou non — au sein de leurs groupes politiques transnationaux respectifs. Il se focalise sur la gauche française, avec trois listes qui appartiennent à trois familles politiques ayant des sièges au Parlement européen dans la législature 2019-2024 et qui prennent position sur la question palestinienne : la gauche radicale, les écologistes et les socialistes.
https://www.yaani.fr/post/la-palestine-au-parlement-européen-en-vue-du-scrutin-du-9-juin-2024

Auteur : entreleslignesentrelesmots

notes de lecture

Une réflexion sur « Les Palestinien·nes peuvent-ils imaginer un avenir avec les Israélien·nes après cette guerre ? (+ autres textes) »

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