Survivre à EACOP. Les femmes résistent face à l’exploitation pétrolière en Ouganda

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TotalEnergies cherche à justifier ses projets pétroliers en Ouganda en prétendant qu’ils aident la cause des femmes. Nous avons été poser la question aux premières concernées, qui témoignent d’une réalité bien différente.

Les projets de TotalEnergies avec le gouvernement ougandais et la compagnie chinoise CNOOC sont depuis plusieurs années sous le feu des critiques pour leur impact climatique mais aussi pour les atteintes aux droits des populations déplacées pour faire place à l’exploitation pétrolière.

Le nouveau rapport de l’Observatoire des multinationales, intitulé Survivre à EACOP. Les femmes résistent à l’exploitation pétrolière en Ouganda, explore un aspect encore négligé de l’impact des projets pétroliers ougandais et en particulier de l’oléoduc EACOP porté par TotalEnergies : les conséquences concrètes pour les femmes du processus de compensation et de relocalisation mené par le groupe français et ses partenaires.

Le rapport est basé sur une enquête de terrain menée à l’été 2023 en partenariat avec l’ONG ougandaise Tasha, et donne abondamment la parole aux premières concernées.

  • Il montre comment, très loin des prétentions affichées par TotalEnergies de lutter contre les discriminations, voire de contribuer à l’émancipation des femmes, les projets pétroliers ont eu pour conséquence concrète d’empirer leur situation de nombreuses manières :

  • Les femmes n’ont pas eu accès à la compensation qui leur était due parce que TotalEnergies s’est contenté de mesures formelles et superficielles, sur la base d’une vision réductrice de la place des femmes, et sans faire en sorte de les associer effectivement aux décisions.

  • Suite aux relocalisations, les femmes ont eu beaucoup plus de mal à assurer leurs rôles traditionnels comme l’alimentation de la famille, la collecte de l’eau et du petit bois et l’éducation des enfants, qui n’ont vraiment pas été pris en compte dans les politiques de compensation.

  • L’arrivée de grandes quantités de nouveaux travailleurs masculins et d’une force de maintien de l’ordre a créé un environnement plus dangereux pour les femmes, exposées à des violences et des abus sexuels.

  • Les femmes sont en première ligne pour contester les conditions de relocalisation, mais leurs plaintes et revendications sont ignorées.

TotalEnergies prétend avoir intégré les questions de genre dans leurs politiques RSE en Ouganda et affirme même que ses activités en Ouganda contribuent à réduire les inégalités de genre dans les communautés affectées. Le rapport Survivre à EACOP confronte ces prétentions paternalistes avec les expériences vécues des femmes affectées par ces développements. Dès lors que TotalEnergies refuse de voir les conséquences concrètes des projets pétroliers eux-mêmes sur la vie des femmes, les mesures mises en place par l’entreprise ne peuvent rester que superficielles, voire contre-productives.

https://multinationales.org/fr/enquetes/survivre-a-eacop/

Auteur : entreleslignesentrelesmots

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