Pour un front commun des forces progressistes face à l’extrême droite (et autres textes)

  • Communiqué de presse intersyndical : Après le choc des européennes les exigences sociales doivent être entendues !
  • CGT : Face à l’extrême droite, le front populaire !
  • Face au danger de l’extrême droite et pour la battre, la FSU déterminée à bâtir l’unité
  • Union syndicale Solidaires : L’extrême droite, plus que jamais un danger mortel !
  • CFDT : Elections européennes : plus que jamais, combattre l’extrême droite !
  • Féministes contre l’extrême-droite !
  • Union féministe contre l’extrême droite :
    Osez le Féminisme ! réagit à la crise politique actuelle
  • Communiqué LDH : Pour un front commun des forces progressistes face à l’extrême droite
  • MRAP : L’extrême-droite aux portes du pouvoir ! La responsabilité des forces démocratiques est engagée
  • Attac répond présente à l’appel d’un nouveau front populaire !
  • L’appel pour l’union des gauches et des écologistes aux législatives du 30 juin et du 7 juillet
  • Action justice climat Paris
  • Face à la menace de l’extrême droite : « Plus jamais ça », dans les rues, dans nos discours et dans les urnes
  • Quelques jours pour faire Front Populaire
  • PEPS : Face au fascisme l’union fait la force !
  • Un nouveau Front populaire pour gagner : nous signons !
  • 10 piliers des Ecologistes pour changer la vie
  • Appel à l’unité populaire (Corse) : Unità pupulare, oghje più chè mai
  • Maxime Combes : Front populaire : convoquons 10, 100, 1000 assemblées populaires locales pour gagner
  • Michèle Riot-Sarcey, Danièle Linhart : Appel à tous les citoyens, le 10 juin 2024

Après le choc des européennes
les exigences sociales doivent être entendues !

Communiqué de presse intersyndical

L’abstention et l’extrême droite ont atteint un record lors des élections européennes de ce 9 juin. Cette tendance est à l’œuvre dans toute l’Europe mais la France est le pays dans lequel les listes d’extrême droite font le score le plus élevé.

Les organisations syndicales alertent depuis des années sur la crise sociale et démocratique qui traverse notre pays. Une politique qui tourne le dos au social et qui crée déclassement, abandon de nos industries et de nos services publics, le passage en force contre la mobilisation historique contre la réforme des retraites, l’absence de perspectives de progrès et la banalisation des thèses racistes, constituent le terreau sur lequel l’extrême droite prospère.

En décidant de dissoudre l’Assemblée nationale, et d’organiser des élections législatives en trois semaines, après les premiers départs en vacances et à la veille des Jeux Olympiques, le président de la République prend une lourde responsabilité.

Il faut un sursaut démocratique et social. A défaut, l’extrême droite arrivera au pouvoir. Nous l’avons vue à l’œuvre dans l’histoire et aujourd’hui en Italie ou en Argentine par exemple : austérité pour les salaires et les services publics, réformes constitutionnelles remettant en cause l’indépendance de la justice et le rôle des syndicats, attaques contre les droits des femmes et des personnes LGBTQIA+, remise en cause du droit à l’IVG, politiques racistes qui mettent en opposition les travailleuses et les travailleurs en fonction de leur religion, de leur couleur ou de leur nationalité. Nous connaissons ses votes en France comme en Europe, ils sont toujours défavorables aux travailleuses et aux travailleurs.

Notre République et notre démocratie sont en danger. Il faut répondre à l’urgence sociale et environnementale et entendre les aspirations des travailleuses et des travailleurs et notamment :

  • Augmenter les salaires et les pensions ;

  • Revenir sur la réforme des retraites et sur celles de l’assurance chômage ;

  • Défendre nos services publics et en garantir l’accès à toutes et tous sans condition de nationalité et sur tout le territoire. Notre école, notre recherche, notre système de santé, de prise en charge de la dépendance, notre système de justice sont asphyxiés et ont besoin d’investissements massifs ;

  • Mettre fin à la verticalité du pouvoir en commençant par restaurer la démocratie sociale à tous les niveaux, entreprise, branche, territoire et interprofessionnel ;

  • Mettre en place des mesures de justice fiscale et notamment taxer les super profits, dividendes et rachats d’actions ;

  • Instaurer enfin l’égalité salariale et éradiquer les violences sexistes et sexuelles ;

  • Instaurer le droit à la régularisation pour tous les travailleurs et travailleuses étranger·es sur la base d’un certificat de travail ;

  • Relocaliser et transformer notre industrie pour répondre aux besoins sociaux en environnementaux en la protégeant du dumping social, fiscal et environnemental ;

  • Créer de nouveaux droits pour permettre aux travailleuses et aux travailleurs d’anticiper les transformations environnementales et de sécuriser leur emploi ;

Dans l’immédiat, nous appelons le président de la République à la cohérence. L’Assemblée nationale est dissoute, les réformes doivent donc être interrompues étant donné qu’il n’y a plus aucun contrôle démocratique. Le gouvernement doit en particulier immédiatement renoncer à sa réforme de l’assurance chômage.

Nous appelons à manifester le plus largement possible ce week-end pour porter la nécessité d’alternatives de progrès pour le monde du travail.

CFDT – CGT – Unsa – FSU – Solidaires
Publié le 10 juin 2024

https://solidaires.org/sinformer-et-agir/actualites-et-mobilisations/communiques/apres-le-choc-des-europeennes-les-exigences-sociales-doivent-etre-entendues/

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Face à l’extrême droite, le front populaire !

L’abstention et l’extrême droite ont atteint un record lors des élections européennes de ce 9 juin. Cette tendance est à l’œuvre dans toute l’Europe mais la France est le pays dans lequel les listes d’extrême droite font le score le plus élevé et progressent le plus. 

C’est avec une énorme colère que la CGT accueille ces résultats alors qu’elle alerte, en vain, depuis des années. Emmanuel Macron en porte la première responsabilité. Il n’a cessé de banaliser le Rassemblement National, en reprenant ses thèses, et mène avec le patronat une politique sociale violente qui accrédite l’idée que la seule alternative serait l’extrême droite. 

En décidant d’organiser des élections législatives en trois semaines à la veille des Jeux Olympiques et après les premiers départs en vacances, le président de la République joue, encore une fois, avec le feu, en faisant primer de petits calculs politiciens. 

Nous ne le laisserons pas faire. Ni recul social, ni banalisation du racisme et de la xénophobie. Forte de son histoire, la CGT prend toutes ses responsabilités pour empêcher qu’à nouveau les travailleuses et les travailleurs ne soient enfermés dans une fausse alternative entre l’extrême droite et le néolibéralisme, dont les forces de l’argent seraient les plus grandes gagnantes. 

Les résultats du 9 juin le démontrent. Sans sursaut immédiat, l’extrême droite arrivera au pouvoir. Notre République et notre démocratie sont en danger. Pour empêcher la catastrophe organisée par Emmanuel Macron et Marine Le Pen d’advenir, l’unité de la gauche est indispensable. Pour battre l’extrême droite, le monde du travail a besoin d’espoir et de perspectives en rupture avec la politique d’Emmanuel Macron. Il faut répondre à l’urgence sociale et environnementale, avec des propositions fortes pour augmenter les salaires et les pensions, défendre notre industrie et nos services publics et gagner le droit à la retraite à 60 ans. Un débat en profondeur doit être mené pour que les leçons soient vraiment tirées pour bâtir une alternative durable.

Quant au gouvernement, il doit immédiatement renoncer à sa réforme de l’assurance chômage et à toutes les contre-réformes en cours et notamment la réforme de la fonction publique.

La CGT appelle le monde du travail à se syndiquer, à s’organiser, à participer à toutes les initiatives de mobilisation contre l’extrême droite et contre la politique d’Emmanuel Macron, en commençant par l’appel des organisations de jeunesse à se rassembler dès ce lundi soir. La CGT appelle tous les travailleuses et travailleurs à prendre d’ores et déjà leurs dispositions pour pouvoir voter les 30 juin et 7 juillet prochains. Attachée à l’unité des salariés, la CGT échangera, ce soir, avec les autres organisations syndicales sur les possibilités d’actions communes et examinera toute proposition d’action unitaire.

Montreuil, le 10 juin 2024
https://www.cgt.fr/comm-de-presse/face-lextreme-droite-le-front-populaire

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Face au danger de l’extrême droite et pour la battre,
la FSU déterminée à bâtir l’unité

Les résultats de l’extrême droite aux élections européennes de dimanche et la décision présidentielle de dissoudre l’Assemblée nationale sonnent comme un coup de tonnerre.

En arrivant en tête du scrutin avec près de 40% et 9,6 millions de bulletins, l’extrême droite atteint un niveau inédit dans ce type d’élection, confirmant la dangereuse progression d’une idéologie politique incompatible avec les valeurs démocratiques et les revendications portées par la FSU et plus largement l’ensemble du mouvement syndical.

Les politiques, les idées et les pratiques de l’extrême droite fragmentent la société et ont des effets délétères sur le débat public. Qu’il s’agisse de l’emploi et du travail, des luttes contre les discriminations, de la vie dans des territoires fortement soumis aux inégalités, dans les services publics, à l’école comme dans les universités… les politiques xénophobes, antisociales et violentes à l’égard des plus démuni·es n’épargnent aucun secteur de la société.

Refusant la banalisation d’un racisme quotidien mais aussi les conséquences désastreuses des politiques économiques et sociales menées, la FSU, au côté des organisations syndicales et du mouvement social pointe l’urgence d’agir ensemble pour conjurer l’arrivée de l’extrême droite aux plus hautes responsabilités du pays.

La FSU prend toute sa part dans la construction de l’unité au côté de la société civile organisée. Elle y porte ses propositions pour contribuer à bâtir une alternative sociale, féministe et écologiste aux antipodes de ce que porte l’extrême droite ainsi que des politiques néolibérales qui font son terreau depuis des années.

La FSU, Bagnolet, le 10 juin 2024
https://www.europe-solidaire.org/spip.php?article71007

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L’extrême droite, plus que jamais un danger mortel !

Ce soir, l’extrême droite cumule près de 40% des suffrages. Ces élections européennes rendent manifeste la gravité de la situation. L’extrême droite a toujours été, et demeure plus que jamais l’ennemie mortelle des travailleurs et des travailleuses, des étranger⋅ères, des personnes racisées, des LGBTQI+, et de la démocratie. Le programme de toutes les extrêmes droites, c’est de préserver les privilèges du patronat et des classes sociales favorisées, en désignant des boucs-émissaires à la colère sociale : les étranger⋅es, les femmes, les LGBTQI+…

La percée de l’extrême droite est la conséquence de la politique menée par le gouvernement ces deux derniers quinquennats qui a notamment méprisé les luttes menées par les travailleurs et travailleuses comme par exemple lors de la réforme des retraites. Les gouvernements successifs et certains partis ont sans cesse par les propos ou par les actes légitimé les thèses racistes. Les politiques anti-sociales des gouvernements successifs conduisent directement à la progression de l’extrême droite aux élections.

L’annonce ce soir de la dissolution de l’Assemblée nationale par le Président de la République rend imminent le péril de l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite. Ce faisant, il joue aux apprentis-sorciers et se fait le marchepied de l’extrême droite.

L’union syndicale Solidaires condamne cette fuite en avant.
Elle appelle solennellement les travailleuses et les travailleurs du pays à s’opposer de toutes leurs forces à l’extrême droite. Pour cela, ses militant⋅es réuniront au plus vite les salarié⋅es sur les lieux de travail.

L’Union syndicale Solidaires réunira son comité national dans les prochains jours pour déterminer les mesures qu’elle prendra.

9 juin 2024
https://solidaires.org/sinformer-et-agir/actualites-et-mobilisations/communiques/lextreme-droite-plus-que-jamais-un-danger-mortel/

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Elections européennes :
plus que jamais, combattre l’extrême droite !

Ce 9 juin, les citoyens et les citoyennes étaient appelés à s’exprimer sur l’avenir de l’Europe.

L’extrême droite portant un projet de repli sur soi et d’exclusion des différences, atteint un score historique en France. Cette poussée est malheureusement également observée dans de nombreux pays même si l’équilibre du pouvoir européen n’est pas bouleversé.

À l’heure où des défis majeurs doivent être relevés, où le réchauffement climatique bouleverse les équilibres environnementaux, économiques et sociaux ; à l’heure où les inégalités affaiblissent la cohésion sociale, où le rapport au travail est transformé par de nouvelles aspirations, c’est une très mauvaise nouvelle pour les travailleuses et les travailleurs.

Nous avons besoin de plus d’Europe. De plus d’Europe sociale, de plus d’Europe écologique, de plus d’Europe démocratique. Le projet de l’extrême droite propose à l’inverse une Europe repliée sur elle-même et mortifère.

En annonçant de façon totalement précipitée et dangereuse la dissolution de l’Assemblée nationale, le Président de la République transforme ce scrutin en rendez-vous hexagonal. La CFDT le déplore. Comme elle l’a toujours fait, elle mobilisera toutes ses forces pour que l’extrême droite n’accède pas au pouvoir. La CFDT agira en responsabilité

La commission exécutive de la CFDT
Publié le 10/06/2024
https://www.cfdt.fr/portail/presse/communiques-de-presse/elections-europeennes-plus-que-jamais-combattre-l-extreme-droite-srv1_1360011

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Féministes contre l’extrême-droite !

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Nous, féministes, réclamons l’unité de la gauche pour battre le RN, défendre nos droits  et reconstruire une gauche de combat pour gagner le combat social, solidaire, féministe, écologiste et pour les droits humains. ! 

L’annonce s’est transformée en réalité   le RN est majoritaire dans les urnes. 

Si, après la dissolution, les prochaines élections législatives confirment cette majorité, les premières et les premiers de cordée seront les premièr-es attaquées.

Les coups pleuvront, comme en Italie ou en Argentine… Les femmes, les étranger-es, les personnes LBGTQIA+ seront des cibles privilégiées.

Nous ne voulons pas voir le droit à l’IVG insidieusement attaqué, nous ne voulons pas faire les frais d’une politique nataliste, nous ne voulons pas que les violences que nous subissons soient encore plus niées et impunies.

L’extrême droite a toujours été contre les droits des femmes ! Nous voulons préserver nos droits chèrement acquis et en conquérir de nouveaux.

Le mouvement féministe est une force incontournable en France !

La gauche française a une responsabilité, elle totalise plus de 30% le 9 Juin 2024 à 23h.

Nous demandons aux organisations politiques de gauche de s’unir pour la campagne législative qui a d’ores et déjà commencé. 

L’extrême-droite appelle à son union, nous devons, face à elle, faire en sorte que les voix, les besoins de celles et ceux qui souffrent le plus, soient entendus.

Une élection à deux tours, c’est un risque permanent de ne pas être au second tour. 

Mais c’est aussi la NUPES aux élections de 2022 qui a permis la présence de député-es de gauche à l’Assemblée nationale.

Faisons en sorte que 2024 ne soit pas l’année de l’accès au pouvoir de l’extrême-droite en France.

Pour battre le RN, la gauche doit s’unir. 

Il n’y a pas de choix : l’union de la gauche ou l’extrême-droite au pouvoir.

https://marchemondialedesfemmesfrance.org/2024/06/10/feministes-contre-lextreme-droite/

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Union féministe contre l’extrême droite :
Osez le Féminisme ! réagit à la crise politique actuelle

Le 9 juin 2024, alors que le Rassemblement National arrive en tête des élections européennes, doublant le score de la majorité présidentielle, le Président Emmanuel Macron annonce la dissolution de l’Assemblée nationale et la tenue d’élections législatives le 30 juin. Face à ce bouleversement politique, Osez le Féminisme ! réagit fermement.

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Renaissance, le parti de la majorité présidentielle, ne constitue pas un rempart contre l’extrême-droite, mais en est un rouage et un promoteur. La politique menée par Emmanuel Macron depuis 7 ans a contribué à la destruction socio-économique de la France et affaibli toute perspective de justice sociale et d’émancipation. Cette dégradation des conditions de vie, en particulier pour les plus défavorisé·es, et l’augmentation des inégalités nourrissent le ressentiment, créant un terreau fertile pour l’extrême-droite. En négligeant les préoccupations des plus précarisé·es, le gouvernement a exacerbé la colère. Les partis d’extrême-droite exploitent ce mécontentement en légitimant des politiques racistes et en désignant des boucs émissaires, menaçant ainsi la cohésion sociale et la stabilité démocratique.

Les forces de droite qui normalisent les discours d’extrême-droite en reprenant des argumentaires racistes, xénophobes, impérialistes, classistes, antiféministes et validistes, ne sont pas des remparts contre l’extrême-droite. Au contraire, elles sont des complices zélées de sa montée. En adoptant des politiques restrictives en matière d’immigration, des mesures sécuritaires excessives et un langage stigmatisant à l’égard des minorités, elles légitiment les discriminations et la haine envers les étranger·es, les immigré·es, les féministes, les lesbiennes, les écologistes, les pauvres, les chômeur·euses et les personnes en situation de handicap. Elles normalisent et renforcent des attitudes et pratiques qui divisent la société.

L’extrême-droite n’est pas féministe. En créant l’épouvantail de l’homme migrant ou étranger violeur, elle détourne l’attention des violences sexuelles qui touchent toute la société. Cette manipulation ignore que l’impunité des agresseurs et la culture du viol sont des problèmes systémiques. 90% des victimes connaissent leurs agresseurs, ils existent dans toutes les sphères de la société. En focalisant le discours sur les migrants, l’extrême droite renforce les stéréotypes racistes et occulte la réalité des violences masculines.

L’extrême droite n’est pas féministe. Elle veut ramener les femmes à leurs rôles traditionnels et prône le démantèlement des services publics, exacerbant les inégalités femmes-hommes. Partout où l’extrême droite est au pouvoir, l’accès des femmes à leurs droits reproductifs et sexuels recule.

Nous appelons à une gauche unie sur des fondements féministes et une lutte commune contre toutes les formes d’oppression. L’union des gauches doit être basée sur des principes clairs : féministes, anti-racistes, décoloniaux, anti-classistes, contre la xénophobie, l’islamophobie et l’antisémitisme. Cette union doit être fondée sur des stratégies solidaires et concrètes avec les personnes concernées, en incluant celles à risque de précarité et celles en situation de pauvreté. Les personnes dans la ruralité, les quartiers populaires, les jeunes, ne doivent plus être considérées comme des stocks électoraux, mais comme des interlocuteurs à part entière. C’est ainsi que nous pourrons construire une alternative de justice sociale et d’émancipation pour toutes et tous.

Nous, féministes, refusons que des responsables politiques prétendant incarner la gauche promeuvent des mesures marginales sans véritable programme de justice sociale. L’union des gauches doit mettre fin à l’idéologie de certaines gauches qui sacrifient les analyses structurelles au profit des choix individuels. Cette idéologie conduit à un refus de protéger les femmes contre des formes extrêmes de violence, telles que la prostitution, la pornographie et la GPA.

L’absence d’une politique anti-raciste solide et la complicité ponctuelle dans des législations oppressives montrent une gauche divisée et incohérente.L’union des gauches doit porter un projet féministe et anti-raciste, en prenant en compte les violences policières systémiques, la stigmatisation de certaines communautés, et la colère des quartiers populaires.

L’Union des gauches doit mettre fin aux comportements sexistes parmi les dirigeants et garantir une véritable égalité des sexes au sein des mouvements progressistes. Les violences sexistes et sexuelles au sein des partis doivent être condamnées fermement. Le harcèlement contre les femmes politiques est une tactique visant à les exclure du débat public et à réduire leur influence, ce qui porte atteinte à la démocratie elle-même.

Alors que de nombreuses voix à travers l’Europe plaident pour une union des gauches contre l’extrême-droite, il est impératif de ne pas sacrifier les droits des femmes sur l’autel de l’opportunisme politique.
Nous appelons à une union des gauches forte, qui soit féministe et antiraciste, en plaçant la justice sociale et l’égalité véritables comme une priorité dans la lutte contre l’extrême droite. 
Nous, féministes, serons là pour y contribuer et répondons à l’appel à l’union pour défendre les filles, les femmes, les personnes racisées et précarisées.

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Communiqué LDH :
Pour un front commun des forces progressistes
face à l’extrême droite

Le résultat des élections européennes correspond à ce que les sondages laissaient présager. L’annonce immédiate d’une dissolution de l’Assemblée nationale par le président de la République ouvre l’éventualité d’une majorité d’extrême droite. Cette perspective serait évidemment un désastre pour la République française et pour les valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité que nous portons, qui n’ont jamais été aussi menacées depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

La LDH (Ligue des droits de l’Homme) appelle dès à présent l’ensemble des forces politiques progressistes à dialoguer, à mettre l’ensemble de leurs divergences de côté, à se mobiliser afin de proposer un front commun dans le champ électoral face à l’adversité. Elle va chercher sans tarder à travailler à cela avec toutes les forces syndicales et associatives qui partagent cet objectif avec elle.

Paris, le 10 juin 2024
https://www.ldh-france.org/pour-un-front-commun-des-forces-progressistes-face-a-lextreme-droite/

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L’extrême-droite aux portes du pouvoir !
La responsabilité des forces démocratiques est engagée

Le MRAP exprime sa plus vive inquiétude face aux 32% obtenus par la liste du Rassemblement National aux élections européennes. Ce score, le plus haut dans des élections européennes depuis 1984, montre à quel point le RN s’est imposé dans les urnes comme dans les médias.

De plus, 5 membres de la liste menée par Marion Maréchal vont siéger au Parlement européen. Au total, environ 8,2 millions de Français qui sont allés dans les urnes ce dimanche ont voté pour l’extrême droite – 1,9 million de plus qu’en 2019.

En dissolvant l’Assemblée Nationale et en provoquant des élections anticipées, dans un délai qui ne permettra pas au débat public d’avoir lieu, le président Macron offre les clés du pouvoir à l’extrême droite.

Face à cette situation d’une gravité extrême pour la démocratie, il n’y a qu’un seul rempart possible : l’union de toutes les forces démocratiques, politiques, syndicales et associatives.

Le MRAP lance un appel solennel à tous les partis de gauche : vous avez une lourde responsabilité pour l’avenir de la France. À partir de ce qui nous rassemble, la démocratie, la solidarité, les enjeux climatiques, et par-delà ce qui légitimement fait débat entre vous, unissez-vous pour empêcher l’élection d’une majorité antisociale, raciste et xénophobe à l’Assemblée.

Nous appelons tous les responsables associatifs et syndicaux à porter ce même message : dans chaque circonscription, il ne doit y avoir qu’un seul candidat de notre camp, celui de ceux qui se sont opposés à la « loi travail », à la réforme des retraites, à la loi « asile et immigration », à la casse du système du chômage…

Paris, le 10 juin
Bureau National du MRAP
https://mrap.fr/l-extreme-droite-aux-portes-du-pouvoir-la-responsabilite-des-forces-democratiques-est-engagee.html?debut_articles_rubriqueb=%401805

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Attac répond présente à l’appel d’un nouveau front populaire !

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Suite à l’annonce, lundi soir, de la constitution d’un nouveau front populaire rassemblant « toutes les forces de gauche humanistes, syndicales, associatives et citoyennes », Attac se mobilise ! Nous vous tiendrons informé·es des suites. Pour suivre en direct les dernières initiatives et mobilisations, vous pouvez rejoindre notre fil infos sur Telegram.

D’abord, c’est le choc des résultats : l’extrême-droite qui caracole en tête des suffrages, à des niveaux inégalés. Puis l’annonce d’Emmanuel Macron : celle d’une dissolution de l’Assemblée nationale et de la convocation d’élections législatives anticipées dans un calendrier intenable.

Le chef de l’État endosse une nouvelle fois son costume de pompier pyromane. Non content d’avoir légitimé le RN comme son premier opposant, il offre à l’extrême droite la possibilité de prendre le pouvoir le 7 juillet dans l’irresponsabilité la plus totale.

Après avoir mené avec brutalité et arrogance des politiques de destruction écologique et sociale en faveur des plus riches et une loi immigration cautionnant les aspirations sécuritaires, racistes et islamophobes du RN ; après avoir attaqué et affaibli les mouvements sociaux, seules véritables digues contre l’autoritarisme et l’extrême-droite ; après avoir écrasé l’opposition à une réforme des retraites rejetée par la population et les syndicats unis et imposé son adoption au Parlement, le pouvoir est nu. Le résultat des élections européennes est un désaveu cinglant qui le confirme.

Macron ne sera jamais le rempart contre le RN : il en a été le marchepied, entre autoritarisme, racisme, anti-féminisme et répression de toute contestation des politiques gouvernementales ou de l’ordre social. Pour autant, le RN reste le pire danger pour les immigré·es, pour les personnes racisées, pour les musulman·es, pour les mouvements féministes, pour les syndicats et les associations, pour les droits des salarié·es, pour les droits LGBTI+… C’est le parti également le plus hostile à toute mesure écologiste, il défend le productivisme agricole et industriel, au détriment du vivant et des écosystèmes.

Levons-nous, l’heure est grave !
Dans ces heures sombres, la sidération ne doit pas prendre le dessus. Car tout n’est pas perdu, loin de là. Après une mobilisation de la société civile partout dans le pays, venue faire pression le besoin d’union s’est imposé.

Cette étape indispensable pour battre les pires alliances du racisme au néolibéralisme, nous offre une opportunité historique de reprendre la main sur notre destin démocratique. L’appel du nouveau front populaire ainsi que l’appel à mobilisation de l’intersyndicale posent le cadre d’un programme porteur de propositions de justice sociale et écologique, de luttes contre les discriminations, dont nous devons tous et toutes nous emparer.

La tâche est immense. Il nous faut retrousser nos manches, passer à l’offensive pour installer une majorité progressiste à l’Assemblée nationale.

Mobilisons-nous dans l’unité
L’appel à la constitution d’un nouveau front populaire par les principales forces de gauche est une excellente nouvelle. Il ne doit y avoir qu’une seule candidature de gauche par circonscription, et pas une voix ne doit manquer à ces candidatures ! Mais ce n’est qu’une première étape : les initiatives des partis politiques ne suffiront pas à battre durablement le Rassemblement National et ses idées et à offrir une alternative au macronisme.

Avec les syndicats et les mouvements sociaux, avec la jeunesse qui est descendue dans la rue dès le 9 juin, Attac appelle à se joindre à toutes les initiatives de rassemblement et à se mobiliser pour construire ensemble un autre imaginaire politique, à repenser des institutions non fondées sur des rapports de domination et permettant la représentation de l’ensemble de la société. Nous nous concentrerons sur ces priorités ces prochains jours et semaines d’ici au 7 juillet : renforcement et élargissement des dynamiques unitaires et mobilisation sur tout le territoire.

Il s’agit de construire une véritable alternative, en s’inspirant des revendications des mouvements sociaux et écologiques : reconstruire des protections sociales fortes et annuler la réforme des retraites comme celle sur l’assurance chômage ; lutter contre les discriminations racistes, sexistes et transphobes et annuler la loi immigration ; stopper les grands projets destructeurs du vivant, ouvrir la voie à la bifurcation écologique, mettre en place un plan d’action face aux dérèglements climatiques, défendre les libertés publiques, taxer plus fortement les plus riches et les grandes entreprises pour mettre en œuvre une véritable justice fiscale et sociale… Tous et toutes ensemble, nous pouvons changer la société !

11 Juin 2023

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L’appel pour l’union des gauches et des écologistes
aux législatives du 30 juin et du 7 juillet

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L’union des gauches et des écologistes : Maintenant !

Il faut un sursaut ! Maintenant. L’extrême droite vient de réaliser un score historique qui s’inscrit dans un contexte mondial menaçant. Elle semble en mesure de réaliser l’union des droites et se retrouve désormais aux portes du pouvoir en France. En jouant au poker avec la démocratie, Emmanuel Macron prend le risque de lui ouvrir les portes du pouvoir, six mois après avoir voté avec elle une loi honteuse sur l’immigration.

Cet événement doit créer un électrochoc. Il nous reste moins de trois semaines pour empêcher l’extrême droite de diriger le pays. Très peu de temps pour proposer une issue enthousiasmante aux désastres de notre époque.

À gauche, nous devons renouer, enfin, avec la victoire et les meilleures heures de notre histoire. Comme en 1934, il nous faut défendre « ce que le peuple a conquis de droits et de libertés publiques. »

Seule l’union des gauches et des écologistes peut contrer cette effroyable perspective et ouvrir l’espoir d’une vie meilleure. 

Seule cette union peut permettre de fédérer les classes populaires et les classes moyennes des bourgs et des banlieues, des villages et des métropoles, comme cela s’est fait dans le passé. 

Seule cette union peut agir sérieusement face à la triple urgence climatique, sociale et démocratique.

À condition que les gauches et les écologistes au sens large présentent partout des candidatures uniques pour les législatives du 30 juin et du 7 juillet. Unis, les gauches et les écologistes ont les moyens d’être la première force politique dans la prochaine Assemblée nationale. Séparés, nous ouvrons la voie du pouvoir à l’extrême droite.

Nous, dans notre diversité, personnalités du monde du travail, de la recherche et de la culture, activistes et militant.es associatifs, sommes convaincus que la victoire est possible si nous répondons aux attentes sociales urgentes, si nous défendons les solutions pour le vivant, l’écologie et le climat, si nous valorisons les luttes féministes, le combat contre tous les racismes, contre le rejet des musulmans et l’antisémitisme, contre la stigmatisation des migrants et des minorités sexuelles et pour le respect, la dignité et l’égalité. Et si nous avons pour obsession la justice et pour boussole la démocratie, y compris pour nous-mêmes. 

Nous savons que ces combats et ces valeurs doivent être portés par une force pluraliste, sociale, culturelle, politique. Les partis politiques n’y arriveront pas seuls. Il faut que les citoyennes et citoyens s’en mêlent pour qu’une dynamique de mobilisation voie le jour. Une mobilisation pour l’union. Aujourd’hui et maintenant.

Je signe l’appel !

Voir les premiers signataires : https://lunionmaintenant.fr

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Ce matin, nous étions des millions partout dans le pays à nous réveiller avec la boule au ventre, un sentiment à la fois de colère et de peur. Ce qui s’est passé hier soir est extrêmement grave. Le Rassemblement National est arrivé en tête des élections européennes avec plus de 30% des voix. Emmanuel Macron a décidé de dissoudre l’Assemblée nationale et donc d’organiser les élections législatives anticipées : dans un mois, nous risquons donc d’être gouverné·es par un parti fasciste, fondé par des Waffen-SS. La menace était présente depuis de longues années, mais un déni collectif s’est installé, comme si, malgré tout on était toujours sûr·es de l’éviter à la fin, comme si l’hypothèse était trop terrifiante pour être crédible. 

Le cataclysme politique qui s’est produit hier nous oblige désormais toutes et tous à prendre réellement la mesure de ce qui est en train d’arriver. Car ça y est, nous sommes vraiment au pied du mur. 

Et pourtant, il n’est pas encore trop tard. C’est maintenant que nous, peuple de gauche, devons initier un sursaut, pas seulement pour éviter le pire, mais aussi pour gagner et prendre le pouvoir. La séquence politique qui s’ouvre, cette campagne électorale éclair et inattendue, sera le moment de vérité. On le projetait pour 2027, nous voici confronté·es à lui de façon brutale qui ne nous laisse pas une seule seconde pour tergiverser. 

« Nous devons construire en urgence un véritable front commun autour du socle fondamental que nous partageons : l’antifascisme intransigeant, la lutte pour la justice climatique et sociale, le chemin vers l’émancipation collective. »

Nous appelons les partis politiques de gauche à prendre leurs responsabilités : ils doivent enfin s’unir et présenter des candidatures communes dans toutes les circonscriptions. Nous appelons également tous·tes les militant·es de gauche à se mobiliser massivement, exiger et soutenir cette dynamique d’union qui est la seule voie possible de la victoire. Partis et organisations politiques, citoyen·nes engagé·es, nous devons construire en urgence un véritable front commun autour du socle fondamental que nous partageons : l’antifascisme intransigeant, la lutte pour la justice climatique et sociale, le chemin vers l’émancipation collective. 

Dès hier soir, nous étions à République au rassemblement spontané contre la fascisme et pour l’union de la gauche et des écologistes. Dès aujourd’hui, nous nous organisons avec nos allié·es pour trouver les manières les plus efficaces pour contribuer à ce grand mouvement d’espoir qu’il faudra lever dans le pays dans les tout prochains jours. Dans les semaines à venir, nous allons dédier toutes nos forces à ce combat, qu’ensemble nous pouvons gagner. 

Alors, nous espérons que tu rejoindras cette large mobilisation qui se prépare. Nous reviendrons vers toi très rapidement avec les informations sur des manifestations et des actions concrètes. Si tu ne peux pas nous rejoindre sur le terrain, sache que tu peux aussi nous aider financièrement. Que ce soit d’ailleurs pour nous ou d’autres organisations militantes, le soutien financier est plus que jamais crucial au moment où la résistance doit se mettre en place. Plus nous aurons de moyens, plus nous pourrons organiser d’actions fortes, amplifier le mouvement et construire un contre-pouvoir solide face à l’extrême droite.

Je fais un don à Action Justice Climat Paris (ex-Alternatiba Paris)

10 juin 2024

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Face à la menace de l’extrême droite :
« Plus jamais ça »,
dans les rues, dans nos discours et dans les urnes

Une victoire de Marine Le Pen constituerait aussi une menace directe pour l’Europe, pour les minorités et pour la paix internationale. Une tribune signée par Nicolas Henin, Isabelle Kersimon, Stéphanie Lamy, Antoinette Paix, Marie Peltier, Jean-Yves Pranchère, Nicolas Tenzer et Cécile Vaissié. 

Cet article est une tribune, rédigée par un auteur extérieur au journal et dont le point de vue n’engage pas la rédaction.

Alors que le premier tour de l’élection présidentielle a trouvé une issue à première vue similaire à ce qu’il s’était produit en 2017, nous craignons un aboutissement beaucoup plus grave politiquement. La montée inexorable de l’extrême droite et la banalisation de son discours au sein de toute la société, la situation politique internationale particulièrement inquiétante, et la propagande des régimes autoritaires désormais mainstream dans nos pays, indiquent l’intensité du danger pour nos démocraties. Devant ce constat, nous devons tirer la sonnette d’alarme : une victoire de Marine Le Pen ne serait pas seulement une défaite politique pour les démocrates, elle constituerait aussi une menace directe pour l’Europe, pour les minorités et pour la paix internationale.

Les trois candidats qui sont arrivés en tête de ce premier tour nous disent chacun à leur manière combien la situation actuelle n’est pas en tout point comparable à celle d’il y a 5 ans. Emmanuel Macron, qui lors de sa précédente campagne s’était présenté comme le candidat du rassemblement de la droite et de la gauche, sort d’un mandat où sa politique a été marquée par une attitude que beaucoup ont jugée sensible à certaines thématiques d’extrême droite. Une politique peu accueillante envers les réfugiés avant la guerre en Ukraine, l’offensive contre le « séparatisme » qui a été perçue comme une hostilité supplémentaire envers les musulmans par une partie de son électorat, le positionnement que certains jugent complaisant à l’égard de Vladimir Poutine avant le 24 février et l’engagement perçu comme insuffisant contre le régime Assad sont autant d’éléments qui, en plus de certaines politiques sur le plan social et économique, ont pu ternir son image auprès des progressistes dont il entendait porter la voix. 

Jean-Luc Mélenchon, qui s’est présenté comme le candidat du rassemblement de la gauche et de l’opposition à Emmanuel Macron, n’a pas réussi à convaincre celles et ceux qui au long cours lui ont reproché son approche nationaliste et antieuropéenne, ses propos volontiers antisystème flirtant parfois avec le conspirationnisme le plus brut et ses approbations récurrentes des dictatures, particulièrement des régimes russe et syrien. Même si son score est historique, on ne peut taire que ces compromissions ont divisé la gauche durablement. 

Mais surtout, alors que la guerre en Ukraine menace directement l’Europe, rien n’a pu empêcher l’ascension de l’extrême droite. Marine Le Pen capitalise ainsi sur une haine du « système » qui a été toujours plus poussée dans nos pays par la propagande pro-Kremlin. Elle incarne aussi, avec Éric Zemmour, le racisme, l’antisémitisme et la haine des musulmans de plus en plus décomplexés au sein de l’opinion publique. Elle symbolise par ailleurs un certain triomphe de la pensée « anti-Bruxelles », qui rejette en permanence sur l’Union européenne la responsabilité des maux – économiques et politiques – qui traversent la France. 

Au-delà des divergences – parfois profondes – que les progressistes peuvent avoir avec le Président sortant, le danger que représenterait cette extrême droite au pouvoir dans un pays comme la France, en plein cœur de l’Europe, est incomparable, tant pour nos acquis sociaux et démocratiques que pour la stabilité internationale. Au moment où des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité sont commis par l’armée russe en Ukraine, l’accession au pouvoir d’une dirigeante issue d’un parti politique dont les liens avec le Kremlin sont idéologiques, structurels et financiers, serait une menace directe pour la paix, pour l’existence même de l’Union européenne et pour les luttes démocratiques. 

Rappelons à cet égard le précédent de la guerre en Syrie : nous savons que si l’on n’arrête pas les dictatures dans leur entreprise de répression et de terreur, celles-ci s’octroient le droit de crier « victoire » sur un belligérant en célébrant des massacres de leurs populations civiles. Elles gagneront ainsi en pouvoir et en influence sur la scène internationale, où elles répandent la négation des Droits humains et de la liberté individuelle. Si l’on ne s’oppose pas de manière ferme à la propagande des dictatures et à la rhétorique complotiste qui lui est inhérente, ces récits prendront toujours plus d’ampleur dans nos pays. Au Capitole, en janvier 2021, nous avons pu observer ce à quoi ces discours conduisent inévitablement : la remise en cause par la force des institutions démocratiques et de leur fonctionnement. 

Nous souffrons aujourd’hui d’un débat public de plus en plus relativiste, où la tendance à mettre sur un pied d’égalité dévoiements des démocraties et répressions des régimes dictatoriaux est largement répandue. La rhétorique de l’indignation sélective, abondamment mise en avant par les dictatures pour justifier leurs crimes, conduit inévitablement à une réhabilitation de ces dernières. Ce relativisme présente le plus souvent le combat pour les Droits humains comme un prétexte de nos gouvernements pour se maintenir au pouvoir. Il pourrait nous conduire au pire : le basculement de l’espace européen vers l’autoritarisme, les violences à l’égard des minorités au sein de notre société, un détricotage de l’État de droit et finalement une mise en péril de la paix construite après la Seconde Guerre mondiale. Face à ce danger imminent, le « plus jamais ça » doit être aujourd’hui brandi, dans les rues, dans nos discours et dans les urnes. 

Nicolas Henin, consultant, auteur 
Isabelle Kersimon, journaliste, fondatrice de l’Institut de recherches et d’études sur les radicalités (INRER inrer.org) 
Stéphanie Lamy, autrice d’Agora toxica, la société incivile à l’ère d’Internet et cofondatrice de l’association Danaides.org 
Antoinette Paix, activiste 
Marie Peltier, autrice, spécialiste de la propagande et du complotisme 
Jean-Yves Pranchère, professeur de théorie politique à l’Université libre de Bruxelles 
Nicolas Tenzer, enseignant à Sciences Po Paris et directeur de Desk Russie
Cécile Vaissié, Professeure des universités en études russes, soviétiques et postsoviétiques (Rennes 2)

https://www.nouvelobs.com/tribunes/20220416.OBS57204/face-a-la-menace-de-l-extreme-droite-plus-jamais-ca-dans-les-rues-dans-nos-discours-et-dans-les-urnes.html

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NouveauFrontPopulaire

Quelques jours pour faire Front Populaire

Nous avons échangé ce jour pour faire face à la situation historique du pays, suite aux résultats des élections européennes et à la dissolution de l’Assemblée nationale.

Nous appelons à la constitution d’un nouveau front populaire rassemblant dans une forme inédite toutes les forces de gauche humanistes, syndicales, associatives et citoyennes. Nous souhaitons porter un programme de ruptures sociales et écologiques pour construire une alternative à Emmanuel Macron et combattre le projet raciste de l’extrême droite.

Dans chaque circonscription, nous voulons soutenir des candidatures uniques dès le premier tour. Elles porteront un programme de rupture détaillant les mesures à engager dans les 100 premiers jours du gouvernement du nouveau front populaire. Notre objectif est de gouverner pour répondre aux urgences démocratiques, écologiques, sociales et pour la paix.

En écho à l’appel des syndicats ce soir et de la jeunesse, nous appelons à rejoindre les cortèges et à manifester largement.

A la manière dont nous gouvernerons, sur un cap clair, nous voulons bâtir ce nouveau front populaire avec toutes les forces qui partagent cette ambition et cet espoir.

*Signataires*

Les Écologistes
La France Insoumise
Le Parti communiste français
Le Parti socialiste

Place publique
Génération⸱s
GRS

Liste ouverte à signature !

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Face au fascisme l’union fait la force !

Le score très important de l’extrême droite, aussi bien en France que dans toute l’Europe, est un symptôme de l’effondrement écologique et social de nos sociétés occidentales. Le repli identitaire, la peur de l’étranger, la violence individualiste sont des réflexes de survie, dans une société où la misère des ventres vides se mêle à l’aliénation, où l’entraide a été méthodiquement sapée par le capital et où le seul environnement compatible avec la vie de notre espèce disparaît.

Dans ce contexte, le choix de Macron de dissoudre l’Assemblée nationale est la signature d’un État en crise, qui préfère entendre le bruit des bottes dans les rues, plutôt que les cris du peuple.

Face à cette volonté de la bourgeoisie d’amener l’extrême droite au gouvernement, nous considérons, à PEPS, nécessaire de mener la bataille sur les deux fronts.

Dans la rue, soyons présents chaque nuit et chaque jour pour poursuivre et amplifier les mobilisations jusqu’au soir du second tour, le 7 juillet. Macron n’écoute le peuple que quand celui-ci vote RN ? Rappelons-lui la force immense qui s’est rassemblée et révoltée dans les rues depuis 2016. Contre ses lois-travail avec Nuit debout, ensuite avec les Gilets jaunes, les manifestations et les blocages contre les retraites, mais aussi avec les manifestations féministes et antiracistes ! Nous sommes le pouvoir populaire, contre les gouvernements successifs qui nous matraquent, nous emprisonnent et nous pillent.

Dans les urnes, il n’est pas question de laisser un boulevard aux néofascistes. La victoire de l’extrême droite aux européennes et le coup de poker de l’Élysée ont été permis par la division de la gauche et les choix égoïstes des appareils qui ont été lourdement sanctionnés par les électeurs. Cumulées, les voix allant du PS à la FI font, en effet, arithmétiquement jeu égal avec celles du RN. Résister demande que le plus possible de député.e.s de la gauche de combat soient élu.e.s pour faire obstruction à l’arc réactionnaire qui se forme dans l’hémicycle. Les forces politiques et sociales doivent converger autour du programme de la NUPES, qui est déjà parvenu il y a deux ans à devancer macronistes et lepenistes.

Ce programme, centré autour de la planification écologique, des avancées sociales (retraites, augmentations de salaire, renforcement de la sécurité sociale…) et d’une Constituante, est un socle commun de conquêtes sociales et écologiques.

PEPS demande à ce que tous les député.e.s sortant.e.s de la NUPES soient reconduit.e.s et propose dans les autres circonscriptions un renouvellement intersectionnel permettant l’émergence de candidatures capables de contrer le récit identitaire de l’extrême droite telles celles de Ritchy Thibault en Gironde, Bénédicte Monville en Seine et Marne ou Odile Maurin en Haute-Garonne tout-e-s trois étant les mieux placé-e-s dans leurs circonscriptions respectives pour offrir des victoires à une gauche de combat antiraciste, antivalidiste et féministe.

Combiner un mouvement social à une unité populaire électorale, voilà les éléments structurant un Front Populaire Écologique indispensable pour ramener un espoir dans un pays tétanisé par les guerres et l’exploitation.

Si les prochaines élections confirmaient la victoire de l’extrême droite, les premier.e.s attaqué.e.s seront, comme en Italie ou en Argentine, les précaires, les femmes, les étranger.e.s, les personnes LBGTQIA+, cibles privilégiées des politiques néo-fascistes.

L’issue de ce mois de juin 2024 est incertaine. Une cohabitation Macron-Bardella, ou un Parlement introuvable, laisseront quoi qu’il en soit le pays dans le chaos. Et les jeux du cirque olympique ne feront pas passer la pilule. La monarchie présidentielle se meurt en France. Plus que jamais, nous devons apprendre à construire collectivement le pouvoir populaire, l’autogestion et l’entraide. Pendant que les loups s’entre-dévorent dans le désordre de leurs batailles de palais, nous avons besoin de construire un projet de société fondé sur la Seconde Commune écologique et sociale. Plus que jamais, nous avons besoin d’une société d’entraide qui répare la Nature et en finisse avec les rapports d’exploitation et de domination.

Pour PEPS
Merlin Gautier, Dominique Paturel coordinateurs
Andy Kerbrat député LFI-PEPS
Marjorie Keters Porte-Parole

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Un nouveau Front populaire pour gagner : nous signons !

Alternative communiste se félicite que les forces de progrès aient eu le courage de dépasser leurs désaccords et leurs querelles pour proposer ensemble une véritable alternative sociale, écologique et démocratique au Rassemblement national et aux politiques libérales. Nous nous associons et signons cette proposition de Front populaire.

C’est une première étape pour relever le défi qu’Emmanuel Macron vient de lancer au peuple français. Dans le délai ultracourt que, de façon délibérément antidémocratique, il nous a laissé pour construire le projet et les candidatures que nous porterons pour les législatives, nous devons réussir ensemble à montrer notre cohésion et notre détermination à gagner. De ce point de vue, nous pouvons tirer de l’expérience du NUPE deux leçons essentielles.

La première est que nous pouvons, même en quelques jours, nous entendre sur un projet comprenant une série de ruptures décisives avec les politiques néo-libérales, permettant de répondre immédiatement aux exigences essentielles des classes populaires en matière sociale, écologique et démocratique. Des engagements précis et datés doivent être pris dans ce sens. Et parmi ceux-ci, parce le régime de monarchie élective qu’est la 5ème République est plus que jamais un carcan qui musèle et entrave le mouvement populaire, il faut que soit engagé immédiatement un processus constituant démocratique pour construire enfin la 6ème République.

La seconde est que le nécessaire rassemblement des forces de progrès, ce Front populaire doit faire appel à l’engagement de toutes les forces progressistes, à toutes les forces vives qui animent les luttes et les débats démocratiques, à toutes et tous les citoyen·nes. Et condition essentielle, les décisions doivent y être prises de façon démocratique, avec la participation ainsi qu’au vu et au su de tout.es les participant.es.

Lundi 10 juin 2024


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Appel à l’unité populaire (Corse) :
Unità pupulare, oghje più chè mai

Les trente juin et sept juillet prochains, l’unité du monde du travail doit être le seul mot d’ordre de celles et ceux qui veulent retrouver le chemin de l’espoir. Il ne s’agit pas uniquement de faire barrage aux fascistes. Un terme définitif doit être mis aux agressions sociales perpétrées par Macron et ses sbires.

Jamais les plus riches n’ont été aussi riches. Pendant que le mal de vivre et la précarité ravagent notre société, la classe dominante engrange des fortunes sur le dos des travailleuses et des travailleurs. Macron et son gouvernement s’en prennent violemment aux chômeurs en se proposant de réduire drastiquement le régime de l’assurance chômage.

Ils n’en n’ont pas fini non plus avec le régime des retraites qu’ils comptent encore « réformer » pour aller vers un système de capitalisation.

C’est à eux et à leurs complices à qui l’on doit des factures exorbitantes en matière d’électricité, de gaz et d’hydrocarbures. C’est à eux encore à qui l’on doit des prix exorbitants dans le secteur de l’alimentation. En se refusant à réintroduire l’impôt sur les grandes fortunes et à taxer les rentes de l’actionnariat Macron et ses complices font peser le poids de la fiscalité sur les classes populaires.

Face à ces cadeaux fait au monde de la finance, au patronat et aux rentiers, les fascistes eux accusent l’immigration de tous les maux. Alors que l’insécurité sociale mine notre société, ils stigmatisent comme ils l’ont déjà fait dans l’histoire des populations qui participent pourtant pleinement à la vie économique et sociale.

Il est temps désormais de mettre en place une alternative à Macron tout en faisant barrage à la peste brune.

Pour cela, A Manca en appelle à l’unité populaire qui doit porter les forces de gauche au pouvoir. Sur la base d’un programme prenant en compte centralement les intérêts des classes populaires, il faut impérativement faire bloc. Nous en appelons solennellement à toutes les forces de gauche afin d’aller dans l’unité à la prochaine bataille électorale.

La justice sociale, l’écologie, la lutte contre toutes les formes de discrimination, l’opposition sans concessions aux sales guerres faites aux peuples ukrainiens et palestiniens, doivent nous unir.

Les révolutionnaires prendront toute leur place pour que l’unité dans la clarté réhabilite l’espoir et qu’une véritable alternative en soit le moteur.

A Manca
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article71011

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Front populaire : convoquons 10, 100, 1000 assemblées
populaires locales pour gagner

Sans sursaut populaire, l’extrême-droite est en position d’arriver au pouvoir le 7 juillet. Que se dessine un accord entre les gauches et l’écologie politique est une bonne nouvelle. Mais ne les attendons pas pour mener campagne, notamment dans les 100 ou 150 « swing states », ces circonscriptions qui risquent de basculer RN : convoquons des assemblées populaires locales partout !

« Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles
Au coeur du commun combat 
»
Aragon, La Rose et le Réséda, 1943

A l’annonce des résultats des élections européennes, Emmanuel Macron a décidé de dissoudre l’Assemblée nationale, répondant ainsi favorablement à la demande de Jordan Bardella (RN). Elu par deux fois Président de la République pour faire barrage à l’extrême-droite, ayant promis en avril 2017 de « tout faire pour qu’il n’y ait plus aucune raison de voter pour l’extrême-droite », Emmanuel Macron en est devenu le principal marche-pied : jamais un parti d’extrême-droite n’avait atteint un tel score lors d’une élection en France, avec 31,5% des voix (7,8 millions de voix).

En position d’extrême faiblesse politique, Emmanuel Macron a décidé de jouer à pile ou face l’avenir politique du pays. Sans sursaut politique et populaire, l’extrême-droite pourrait officiellement arriver au pouvoir au soir du 7 juillet, date du second tour des élections législatives : à l’Elysée, depuis des années, un irresponsable Président de la République danse sur des stocks de poudre avec une torche allumée dans chaque main, au risque d’avoir déclenché l’irréversible et propagé l’incendie au pays tout entier.

A gauche, les premiers réflexes sont les bons. A l’heure où ces lignes sont écrites (lundi 10 juin en soirée), un accord autour d’un « Front populaire » semble même se dessiner, y compris avec celles et ceux qui nous ont expliqué pendant des mois qu’un tel rapprochement était impossible lors des Européennes. Mais passons. Sans naïveté, mais oui, passons. Parce que les blés sont sous la grêle. Parce que polémiquer sur le passé ne nous fera pas avancer. Parce qu’à l’insoutenable légèreté des tactiques politiques des uns et des autres, il est de notre responsabilité collective de répondre par la grandeur de notre engagement et la sincérité de nos convictions.

« Ne laissons pas les appareils politiques décider seuls » !
Il est même de notre responsabilité individuelle et collective, nous qui sommes soucieuses et soucieux de notre avenir commun, de ne pas laisser les états-majors des partis politiques de la gauche et de l’écologie décider seuls, à l’abris des regards et derrières portes closes, du contenu de ces rabibochages bienvenus, bien que de circonstance : si l’avenir politique et financier des partis de gauche et de l’écologie est en jeu, nous méritons mieux que les trop nombreux retournements de veste observés.

Dans les délais impartis – les candidatures doivent être déposées d’ici à dimanche 16 juin 18h – il est bien-évidemment difficile d’imaginer un processus réellement collectif et transparent. Il est néanmoins de notre responsabilité de l’exiger. Ainsi que de prendre toutes les initiatives citoyennes, associatives et syndicales possibles qui puissent à la fois influer sur les contours et le contenu de ce « front populaire » mais aussi contribuer à lever une espérance de transformation sociale, écologique et démocratique dans ce pays.

« Déborder les quartiers généraux »
Signer des pétitions, écrire des mails et espérer que les partis de gauche et de l’écologie s’entendent ne sera pas suffisant. Pourquoi ? Parce qu’arrivée à de tels niveaux électoraux, l’extrême-droite doit désormais être combattue partout et à chaque instant, tant dans les urnes que sur le terrain, tant sur les plateaux TV que dans les fêtes de village. Analyser, décrypter et informer sur le programme nocif du RN, ainsi que sur leurs votes anti-sociaux et anti-écolo systématiques, doit devenir une tâche prioritaire, décentralisée et généralisée.

Mais aussi, et surtout, parce qu’il est urgent de recréer des espaces collectifs où l’on puisse discuter de la situation politique et des initiatives à prendre à l’échelle d’un village, d’un canton, d’un quartier ou d’une ville : pour solder les différends et les animosités accumulées mais aussi, et surtout, pour se projeter dans cette grande bataille commune qui s’impose à nous. Sans attendre que la fumée blanche sorte des négociations en cours et sans attendre que les professions de foi et les bulletins du « Front populaire » nous parviennent.

« Créons 10, 100, 1000 assemblées locales du « front populaire  »
C’est une des principales limites identifiées de l’expérience NUPES de 2022 : qu’il n’ait pas été possible de constituer partout des assemblées locales et pérennes de la NUPES qui auraient du permettre, en plus de mener campagne, d’instituer un lieu d’échange et de construction politique locale. Il n’est jamais trop tard pour bien faire : créons 10, 100, 1000 assemblées locales du « front populaire ». Sans attendre l’autorisation des quartiers généraux, sans attendre que la consigne soit passée : n’attendons pas qu’il soit trop tard pour nous organiser.

Ayons bien en tête que la gauche et l’écologie pèsent à peine 30% de l’électorat. Moins que l’extrême-droite. Le résultat des législatives dépendra précisément du niveau de mobilisation différenciée des électorats de chacun des trois pôles. Celui de l’extrême-droite est visiblement mobilisé et convaincu qu’il peut gagner. Celui de la macronie et des droites est en piteux état. Celui des gauches et de l’écologie est éparse, désorganisé et porteur de rancoeurs diverses. Il doit être mis en mouvement : il faudra plus qu’un simple bulletin commun pour que l’espérance en train de se lever ne se transforme en une mobilisation puissante capable de faire refluer l’extrême-droite.

Pour gagner, il faut s’organiser, surtout là où les partis politiques sont faiblement présents. 
Unis, la gauche et les écologistes gagneront quasi-automatiquement à nouveau 120 à 150 circonscriptions, soit à quelques ajustement près, celles qui ont été gagnées en juin2022. Avec un électorat aussi mobilisé qu’aux Européennes, le RN en fera malheureusement autant. Macronie et droite en conserveront également une centaine, soit des circos à droite ingagnables par la gauche. Restent les 120 ou 150 « swing states », ces circonscriptions qui changent de couleur en fonction des majorités : elles ont été sarkozystes en 2007, (souvent) hollandistes en 2012 et macronistes en 2017 et 2022.

C’est en fonction du résultat dans ces circonscriptions que se joueront les élections des 30 juin et 7 juillet : soit la mobilisation des électorats des gauches et de l’écologie sera telle que ces circonscriptions basculeront du bon côté. Soit le RN en remportera suffisamment pour s’approcher dangereusement de la majorité absolue. La 11èm  circonscription du Rhône, où je vis, en est une : PS en 1981 et 1988, droite en 1993, PS en 1997, droite en 2002 et 2007 et macroniste en 2017 et 2022. A l’aune des résultats de ce dimanche, il n’y a pas photo : si rien ne se passe, elle basculera RN.

Se mobiliser dans les « swing states », ces circos oubliées de la gauche et de l’écologie
Pour que le Front populaire soit victorieux les 30 juin et 7 juillet, ce sont dans ces circonscriptions qui basculent d’une élection à l’autre qu’il faut concentrer les efforts : débloquer des moyens humains et financiers conséquents, choisir des candidats réellement en mesure de gagner en tentant compte des situations locales ; assurer une présence forte des figures des gauches et de l’écologie. Malheureusement, grand est le risque de voir les états-majors des gauches et de l’écologie s’empailler sur le partage des dernières circonscriptions gagnables et délaisser ces 100 à 150 circonscriptions qui vont faire le résultat global des élections.

Avec une tripolarisation de la vie politique et la fin du réflexe du vote « républicain » au second tour, il ne s’agit pas seulement d’être majoritaire en voix, ou proche de l’être : il faut gagner dans ces circonscriptions généralement oubliées de la gauche et de l’écologie, si tant est que l’objectif est bien de ne pas laisser l’extrême-droite devenir majoritaire au sein de l’Assemblée nationale. D’où que nous venions, quel que soit le lieu où nous vivons ou travaillons – pour celles et ceux qui ont un travail rémunéré – ne soyons pas les témoins passifs de ce grand moment démocratique : il nous faut nous organiser aussi vite que possible et multiplier les assemblées locales du Front populaire.

Sans naïveté, contribuons à renouveler le programme et les pratiques des gauches et de l’écologie
Notre première tâche collective sera de faire reculer les rancoeurs et ressentiments accumulés ces dernières années. Malgré les revers récents, malgré les déchirements et désaccords montés en épingle, certaines des propositions que nous portons depuis des décennies ont désormais trouvé leur place dans l’imaginaire commun de la gauche : refuser la fatalité ; en terminer avec les politiques d’austérité et l’emprise de la finance sur nos vies ; accélérer la bifurcation écologique et sociale ; faire refluer le racisme et la haine de l’autre; financer comme il se doit des services publics rénovés de qualité ; etc.

Il ne s’agit pas de signer un chèque en blanc aux partis politiques de la gauche et de l’écologie, mais d’empêcher l’arrivée de l’extrême-droite au pouvoir. Que chacune et chacun d’entre nous n’adhère pas pleinement à la totalité des programmes respectifs, ne soit pas dupe des jeux d’appareil, connaisse les limites de chaque leader des gauches et de l’écologie, ne doit pas être un frein à notre engagement. Trop grand est le risque de voir la gauche et l’écologie laminées au soir du 7 juillet et être spectateurs impuissants d’une arrivée au pouvoir de l’extrême-droite dont les peuples, la démocratie et la planète seraient les perdants assurés.

Nous avons collectivement l’opportunité de contribuer à construire une gauche renouvelée sur des bases clarifiées prenant le pas sur le spectacle des compétitions individuelles. Ne demandons pas que tous les différends soient tranchés avant l’élection, comme préalable indispensable au rassemblement. Puisque toutes les forces de gauche et de l’écologie proposent des réformes institutionnelles profondes et une démocratie plus directe et participative, les électeurs pourront contribuer à trancher les divergences existantes dans le cadre de ces mécanismes démocratiques rénovés ou d’un futur processus constituant.

Pour que vive et gagne le Front populaire, créons 10, 100, 1000 assemblées locales !

Maxime Combes, économiste et auteur de Sortons de l’âge des fossiles ! Manifeste pour la transition (Seuil, 2015) et co-auteur de « Un pognon de dingue mais pour qui ? L’argent magique de la pandémie » (Seuil, 2022). 

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https://blogs.mediapart.fr/maxime-combes/blog/110624/front-populaire-convoquons-10-100-1000-assemblees-populaires-locales-pour-gagner

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Appel à tous les citoyens, le 10 juin 2024

Impossible d’imaginer un retour de l’impuissance qui a prévalu dans les années 1930. La haine de l’autre, nous le savons, l’a largement emportée. Aujourd’hui le sursaut démocratique peut nous permettre d’entraver la montée du RN si nous y sommes décidés. L’extrême droite doit apparaître telle qu’en elle-même ! Une organisation rongée par la haine et le ressentiment au discours mensonger. Quels que soient les responsables de ce désastre, à gauche, il nous faut reprendre à la base l’initiative. Les délais courts dont nous disposons ne doivent pas nous paralyser. Déjà les femmes et les hommes conscients de la catastrophe qui se prépare cherchent à privilégier l’unité. L’initiative la plus efficace serait de constituer des rassemblements à la base. Dans chaque quartier, à l’échelle de la circonscription électorale débattons ensemble d’une candidature unitaire de gauche au plus proche des attentes de la population. Pour la première fois une alternative démocratique peut se réaliser autour du choix de notre représentant, sans être prisonniers des tractations des partis qui ont aujourd’hui démontré amplement leur limite. Pour une fois, démontrons ce que démocratie veut dire en prenant en main notre propre sort. Très rapidement regroupons les forces disponibles à l’échelle locale, instituant ainsi une assemblée dont la représentation ne pourrait être contestée. Dans les villes, petites ou grandes, les quartiers, les communes, réunissons les citoyens en capacité d’assumer les fonctions de législateurs à part entière en participant démocratiquement à la désignation de députés.

Michèle Riot-Sarcey, Danièle Linhart

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Combattre l’extrême droite
https://basta.media/regarder-ailleurs-pour-mieux-combattre-l-extreme-droite-RN
L’écologie, socle commun du nouveau Front populaire
Énergies renouvelables, sobriété énergétique, développement du train, agriculture… L’écologie pourrait être le socle du Front populaire, dans lequel la gauche s’engage après la dissolution de l’Assemblée nationale.
https://reporterre.net/L-ecologie-socle-commun-du-nouveau-Front-populaire

Auteur : entreleslignesentrelesmots

notes de lecture

5 réflexions sur « Pour un front commun des forces progressistes face à l’extrême droite (et autres textes) »

  1. Liste des manifestations contre l’extrême droite

    À l’appel de 5 organisations syndicales dont la CGT, des rassemblements et manifestations contre l’extrême droite auront lieu partout en France ce week end (15 et 16 juin). Retrouvez ici la carte des mobilisations.

    Face à l’urgence de la situation, il faut faire front

    Alors que l’abstention et l’extrême droite ont atteint un record lors des élections européennes du 9 juin dernier, cette tendance  est à l’œuvre dans toute l’Europe mais c’est en France que les listes d’extrême droite font le score le plus élevé et progressent le plus.Nous avons le pouvoir d’écrire l’avenir

    Une victoire de l’extrême droite serait une catastrophe pour les salariés·es actif·ves et retraité·es, pour la démocratie et pour les libertés publiques. L’extrême droite ose faire campagne sur les questions sociales, mais c’est une imposture électoraliste, jamais ils n’ont voté dans l’intérêt des travailleurs·euses.

    Lorsque l’extrême droite prend le pouvoir, elle change les règles pour le garder. On ne peut pas « essayer » des gens qui sont aussi dangereux.→ Se mobiliser ce week-end 

    https://www.cgt.fr/marchecontreleRN

  2. « Face à la montée en puissance des discours de haine et anti-droits, nous alertons sur le risque d’un recul de plus en plus important de nos libertés et de nos droits en France »

    Nous vivons une époque cruciale pour les droits humains. Les droits humains ne se négocient pas, ils se protègent, ils se défendent. Nous comptons sur vous pour les défendre et les protéger, comme vous pouvez compter sur nous pour les défendre et les protéger.

    L’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale dimanche soir à la suite des résultats des élections européennes est un choc et ouvre une nouvelle période d’incertitude pour notre pays et pour les droits humains.

    Les libertés et les droits que nous tenions pour acquis sont de plus en plus fragilisés. Nous avons observé cette tendance alarmante depuis des années, et elle s’aggrave à mesure que les discours ultra-sécuritaires prennent le dessus sur la défense des droits fondamentaux.

    Nous sommes particulièrement préoccupés par l’état des libertés en France, notamment les entraves à la liberté d’expression, au droit de manifester et aux libertés associatives. Nous dénonçons également le déni des autorités face aux discriminations raciales, alimentées par des discours racistes et stigmatisants contre les personnes étrangères et/ou racisées.

    Nous appelons à une prise de conscience urgente des menaces qui pèsent aujourd’hui sur l’État de droit. Certains responsables politiques n’hésitent pas à remettre en cause ou à piétiner les obligations et engagements internationaux de la France destinés à protéger nos droits fondamentaux.

    Nous insistons sur le fait que la politique étrangère de la France doit être exemplaire en matière de respect du droit international. Elle doit mettre la protection des populations civiles et la lutte contre l’impunité au centre de son action dans les situations de conflit.

    Aujourd’hui, face à la montée en puissance des discours de haine et anti-droits, nous alertons sur le risque d’un recul de plus en plus important de nos libertés et de nos droits en France. Si nous défendons ces droits, ce n’est pas seulement parce qu’ils découlent des engagements internationaux de la France. C’est parce qu’ils sont le fondement d’une société apaisée, respectueuse de toutes et tous, permettant à chaque personne de réaliser ses aspirations et d’y jouer pleinement son rôle.

    Dans cette période d’incertitude, Amnesty International France appelle chacun et chacune à prendre en compte ces enjeux essentiels et à participer à ce moment politique crucial en exigeant des engagements clairs de ses futur⸱es représentant⸱es pour défendre les droits de toutes et tous et refuser les pratiques autoritaires.

    C’est ensemble que, dans les semaines qui viennent, et au-delà, nous resterons mobilisés et redoublerons de vigilance quant au respect des droits humains et des engagements internationaux de la France.

    Dans un monde où les crises peuvent susciter la peur et l’incertitude, notre besoin de solidarité n’a jamais été aussi grand. Ensemble, nous pouvons faire une différence.

    Avec toute notre solidarité et notre détermination,

    Jean-Claude Samouiller
    Président d’Amnesty International France

    https://www.europe-solidaire.org/spip.php?article71024

  3. Déclaration du Réseau Bastille

    ETAT D’URGENCE POPULAIRE

    En France,la dissolution de l’Assemblée nationale est ce qui fait événement dans cette période d’élections européennes.
    Bien sûr, il faudra  analyser en détail les résultats européens, se pencher sur le cas Melloni en Italie dont le fascisme dure et s’adapte, examiner la percée verte et rouge en Scandinavie et le tableau sombre de la composition de la nouvelle assemblée européenne ainsi que les conséquences politiques qui en découlent.
    Parfois la décision solitaire d’un homme placé là où il détonne peut bouleverser le cours  de l’histoire. Les dirigeants des partis de gauche y compris des membres de LFI se rencontraient depuis des mois pour préparer 2027 ;  les milieux d’affaire discutaient avec le RN dans la même perspective. Macron a cassé tous ces processus politiques et a instauré un état d’urgence politique, tout en plaçant la France sous le regard du monde.
    Dans cette courte séquence de crise politique qui débouchera  inéluctablement en crise de régime, il faut revenir aux fondamentaux.
    II y a danger. Le RN, tel un virus ,a investi toutes les couches de la société et se propage dans toutes les zones géographiques. 
    La palinodie niçoise de Ciotti montre que le RN peut gouverner et être soutenu par davantage que l’aile droite de la bourgeoisie.

    Urgence de la mobilisation, urgence de l’unité.

    La déclaration de l’intersyndicale (moins FO) donne la base effective de la résistance. (Lire la déclaration plus bas sur notre site). Elle constitue la base programmatique de l’unité dont les partis de gauche devraient s’emparer pour la présentation de leurs candidats aux législatives.
    L’appel  unitaire à manifester samedi , sur les bases du retrait des réformes (retraites, assurance chômage, immigration) et  sur celle de l’augmentation des salaires et des revenus peut permettre une réunification partielle du prolétariat. Il faut saluer cette initiative des syndicats qui, sans attendre les résultats des négociations des appareils politiques, organisent la riposte unitaire dans la rue. Cette capacité d’initiative des syndicats est précieuse dans cette période.
    La décision des partis politiques de gauche de présenter un candidat unique dans les circonscriptions est aussi un point d’appui à la mobilisation.
    Sur quel programme ? Un programme d’urgence, sauver la démocratie, combattre le racisme et l’antisémitisme, préserver les intérêts des salariés en appliquant les revendications des syndicats.

    Dans tous les pays la question du programme de gouvernement se négocie après la victoire. Vouloir l’introduire en préalable est en fait un refus stratégique de l’unité. Nous savons que certains points ne peuvent souffrir de compromis (soutien à l’Ukraine, Cessez le feu à Gaza, libération des otages israéliens, condamnation du Hamas…) .

    Il reste trois semaines 
    – pour s’organiser à la base et faire campagne pour les candidats du  nouveau « Front populaire ».
    – pour contrôler que la volonté unitaire qui s’est exprimée dès les premiers résultats soit respectée .
    Faire campagne c’est créer des comités de soutiens unitaires, c’est  convaincre les électeurs égarés de la nécessité du retour de la politique sur le terrain, dans la Cité.
    C’est se réapproprier la politique.
    Il reste trois semaines pour faire échouer ce qui est présenté comme inéluctable.

    Contrecarrer les plans du RN et de la finance c’est une victoire.
    Et sur cette victoire « partielle » peut se reconstruire une véritable politique de classe pour tous les exploités de cette société néolibérale.

    Samedi 14h Place de la république à Paris. 
    En province aussi. 
    Tous dans la rue !!! .

    La campagne pour l’unité contre le fascisme et les réformes néolibérales de Macron est en marche dans les quartiers, les villes, les campagnes.
    Les partis qui se revendiquent de « gauche », les organisations de défense de la liberté et de la démocratie doivent se mettre au service de cette campagne.

    https://www.reseau-bastille.org

  4. Chère amie, cher ami,

    Les résultats des élections européennes, le score des partis d’extrême-droite et l’annonce par le président de la République de la dissolution de l’Assemblée nationale ont constitué pour nous toutes et tous un véritable choc.  Dans trois semaines se tiendront des élections législatives, dans un contexte où le risque d’accession au pouvoir de l’extrême-droite et de ses idées n’a jamais été aussi important.

    Pour éviter le basculement de notre pays vers l’abîme, pour inverser la dynamique politique en cours, La Cimade et ses équipes appellent à une mobilisation sans faille contre les idéologies xénophobes et réactionnaires et à l’union de toutes celles et ceux qui défendent l’égalité, la liberté, la justice et la solidarité alors que les personnes migrantes que nous accompagnons et défendons au quotidien font face, comme beaucoup d’autres personnes dans la précarité, à de lourdes menaces. 

    Les combats et les valeurs de La Cimade sont et seront particulièrement ciblés dans la période que nous traversons. Cela doit nous rendre d’autant plus solidaires et nous pousser à continuer, avec nos convictions et nos principes, à bâtir d’autres possibles pour notre avenir collectif.

    Ensemble, continuons à nous mobiliser pour les faire advenir !

    Les équipes de La Cimade

  5. Communiqué de la Fondation Copernic

    La gravité de la situation du pays au lendemain des européennes requiert la mise en mouvement de toute la gauche politique, sociale, culturelle et intellectuelle.

    Le Conseil d’administration de la Fondation Copernic réuni ce mardi 11 juin s’est félicité de l’appel à la construction d’un Nouveau Front Populaire et a décidé d’y répondre favorablement.

    Depuis sa création, la Fondation Copernic se développe au carrefour du mouvement social, syndical, féministe, altermondialiste, de la gauche anti-libérale et écologiste et de la pensée critique. C’est de la mise en mouvement de l’ensemble de ces forces dont nous avons un besoin impérieux aujourd’hui.

    Pour barrer la route à l’extrême droite, il est nécessaire de bâtir, dès aujourd’hui et dans la durée, une dynamique populaire d’ampleur construite à la base de la société. 

    La fondation Copernic appuiera partout dans le pays la construction de collectifs du Nouveau front populaire pour donner de la force et œuvrer à rendre ce mouvement majoritaire.

    Paris le 12 juin 2024

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