Rien ne justifie ce dont nous avons été témoins ici (et autres textes)

  • Gideon Levy : Israël-Cisjordanie. « En une heure, des tireurs d’élite israéliens ont tué sept passants dans le camp de réfugiés de Jénine »
  • Près de 3 000 enfants malnutris et privés d’accès au traitement dont ils ont besoin en raison des opérations militaires en cours à Rafah risquent de « mourir sous les yeux de leur famille » – UNICEF
  • Thaslima Begum : « Rien ne justifie ce dont nous avons été témoins ici » disent des médecins rentrant de Gaza
  • Appel de la société civile et de syndicats palestiniens pour agir : rejoignez la journée mondiale d’action pour un cessez-le-feu à Gaza
  • US Département d’Etat : Sanctionner un groupe israélien pour avoir perturbé et détruit l’aide humanitaire aux civils
  • Shira Klein et Lior B. Sternfeld : Nous sommes des Israéliens qui étudions le fascisme. Cette semaine, notre pays a fait un pas terrifiant vers l’abîme
  • Les étudiants israéliens illibéraux ont besoin d’une leçon de démocratie
  • Victoire de notre action en justice !!! le juge ordonne : aucune arme et délégation israélienne EUROSATORY
  • Déclaration de solidarité de la FGTB, Fédération Générale du Travail de Belgique, avec les manifestations d’étudiants en Belgique
  • Les amis du Théâtre de la liberté de Jénine : Les prochaines représentations de And Here I Am
  • Liens vers d’autres textes

Israël-Cisjordanie. « En une heure, des tireurs d’élite israéliens ont tué sept passants dans le camp de réfugiés de Jénine »

Des monticules de gravats dans le camp de réfugiés de Jénine en Cisjordanie ; plus exactement à nouveau des monticules de gravats dans le camp de Jénine. Une odeur putride s’élève des eaux usées qui coulent dans les rues, des chemins de terre, des rues réduites à des fosses et des tas de pierres. Le camp de réfugiés avait été étonnamment réhabilité grâce à un don des Emirats arabes unis en 2002, à la suite de l’incursion des forces de défense israéliennes au printemps. Mais aujourd’hui, il n’y a pas une rue qui n’ait été défoncée par les bulldozers des Forces de défense israéliennes, pas une place publique qui n’ait été réduite à l’état de ruines, ainsi que de nombreux magasins qui ont été détruits.

Les FDI ont effectué de nombreux raids dans le camp et dans la ville où se trouve le camp ces derniers temps; chaque incursion laisse derrière elle des dizaines de morts et de blessés. Il semble que les soldats préféreraient être dans la bande de Gaza et qu’ils compensent en se comportant à Jénine comme si c’était là qu’ils se trouvaient. Dans le « Little Gaza », comme on appelle aujourd’hui le camp de réfugiés de Jénine, les images parlent d’elles-mêmes. Deux militants armés sur une mobylette nous croisent dans l’allée saccagée, le désespoir est palpable dans l’air.

Jénine a connu de nombreux jours difficiles ces derniers temps, mais le 21 mai les a tous surpassés. Au cours d’une heure, ce matin-là, des tireurs embusqués ont tué sept habitants de la ville, tous des passants innocents, alors que les rues étaient calmes et que les soldats n’avaient aucune raison d’ouvrir le feu. Ils ont tiré depuis les étages de deux bâtiments, appelés Rabia et A-Rein, juste à l’extérieur du camp. Parmi les morts figurent deux adolescents et le directeur du service de chirurgie de l’hôpital gouvernemental de Jénine, qui sortait juste de sa voiture sur le parking de l’hôpital.

Et comme si ce bain de sang ne suffisait pas, quelques heures plus tard, à la tombée de la nuit, des soldats ont fait irruption au domicile de Wafa, une activiste sociale de 51 ans qui n’avait jamais été arrêtée auparavant. Ils ont saccagé la maison et l’ont emmenée avec eux lorsqu’ils sont partis. Elle est restée ligotée dans leur jeep pendant environ quatre heures. Puis, alors que le véhicule commençait à se diriger vers leur base, il a explosé (apparemment après qu’un engin a été lancé sur lui), laissant la femme gravement blessée; ses deux jambes ont ensuite été amputées au-dessus du genou. Elle est hospitalisée dans un état grave à l’hôpital Ibn Sina de Jénine, ventilée et à peine réactive.

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Une journée à Jénine. Cette semaine, nous avons parcouru les rues de la ville et les ruelles du camp de réfugiés à la suite des événements du 21 mai.

Le Dr Osaid Jabareen vivait dans une belle maison en pierre dans le quartier d’al-Marah, avec sa femme, Haneen Jarrar, 41  ans, et leurs cinq enfants, âgés de 4 à 16 ans. Il a suivi des études de médecine à Leningrad, à l’époque où la ville russe portait encore ce nom, et a fait son internat à Amman, la capitale de la Jordanie. Le Dr Jabareen, âgé de 50 ans, était le directeur du service de chirurgie de l’hôpital gouvernemental Shaheed Dr Khalil Suleiman. Au fil des ans, il a opéré des milliers de personnes blessées par les FDI dans la ville et le camp. Son défunt père, Kamal, était professeur de géographie à l’université de Bir Zeit, près de Ramallah, et a également donné des conférences à Princeton et à Harvard. Son cousin est l’avocat Hassan Jabareen, directeur général d’Adalah, le centre juridique pour les droits des minorités arabes en Israël. Sa famille est originaire de la ville d’Umm al-Fahm, dans le nord d’Israël.

Le Dr Jabareen a été la première des victimes de Jénine le 21 mai. Peu après avoir déposé ses enfants à leurs écoles et jardins d’enfants respectifs, il est arrivé à l’hôpital. Il est sorti de sa voiture sur le parking et avait parcouru 16 mètres – mesurés par Abdulkarim Sadi, chercheur de terrain pour l’organisation israélienne de défense des droits de l’homme B’Tselem – lorsque soudain, sans avertissement préalable, il a essuyé des tirs. Une balle l’a frappé dans le dos, percutant sa moelle épinière, et l’a tué sur le coup.

Sur le balcon de l’appartement du médecin tué, qui surplombe la ville et son camp de réfugiés, son frère, l’avocat Qais Jabareen, qui réside en Jordanie, raconte que le logo du Croissant-Rouge était collé sur le pare-brise de la voiture, en plus d’un panneau indiquant « Médecin de garde ». « Si j’avais été un tireur d’élite, j’aurais vu ces marques d’identification d’un médecin », déclare son frère, ajoutant qu’Aseed n’a jamais appartenu à aucune organisation politique et que son seul intérêt était son travail de chirurgien. Au fil des ans, il a refusé des offres de travail en Arabie saoudite et au Qatar. « Il s’était engagé à soigner les blessés de Jénine, qui n’avaient pas les moyens de payer et venaient à l’hôpital gouvernemental », explique Qais Jabareen.

Son frère le médecin a été transporté en urgence du parking à l’hôpital, mais les médecins n’ont pu que constater le décès de leur collègue. Son fils Kamal, un beau garçon de 5 ans qui porte le nom de son grand-père, arrive sous le porche avec un sourire timide. Il sait déjà ce qui est arrivé à son père.

L’enquête d’Abdulkarim Sadi a révélé que les rues étaient calmes à ce moment-là et que personne ne savait que des tireurs d’élite infiltrés avaient pris position sur deux toits de la ville, les utilisant comme plates-formes pour leur folie meurtrière. Après avoir enquêté sur les antécédents des sept personnes tuées au cours de la première heure, Abdulkarim Sadi conclut sans équivoque qu’il s’agissait de civils innocents abattus sans raison.

Quelques minutes après avoir abattu le médecin, les snipers ont tué Allam Jaradat, un enseignant de 48 ans qui se rendait à l’école où il enseignait; Amir Abu Amira, 21 ans, et son oncle, Moamar Abu Amira, 50 ans, qui tentaient tous deux de venir en aide à Jaradat; Mahmoud Hamadna, 15 ans, abattu à une centaine de mètres du lieu où le médecin a été tué, alors qu’il rentrait de l’école sur son vélo électrique (lorsque l’on a appris que des tireurs embusqués se trouvaient dans la ville, les cours ont été annulés et les élèves renvoyés chez eux). Un autre adolescent, Osama Hajeer, 16 ans, qui travaillait comme livreur ; et – la dernière victime des tireurs embusqués au cours de la première heure – Bassem Turkman, un passant de 53 ans.

Selon Abdulkarim Sadi, les forces spéciales israéliennes n’avaient jamais tué avec un tel acharnement. A la fin de la journée, les FDI ont tué trois autres personnes, dont deux étaient en fait des individus recherchés. Au cours de la journée, une cinquantaine d’habitants de la ville ont été blessés, dont certains grièvement. L’un d’entre eux était Anton Zubeidi, qui appartient à la famille de combattants la plus connue du camp. Assis à l’entrée de l’hôpital Ibn Sina, en tenue noire, se trouve le père de famille, Jamal Zubeidi [voir l’article de Gideon Levy publié sur ce site le 9 décembre 2023], l’une des figures les plus étonnantes, les plus courageuses et les plus tragiques du camp de Jénine, qui a fait l’objet de nombreux articles dans ces colonnes au fil des ans.

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Depuis un an et demi, Jamal Zubeidi a enterré deux de ses fils : Hamudi, tué le 29 novembre 2023, et Naim, tué presque exactement un an plus tôt, le 1er décembre 2022. L’autre fils de Jamal, Yusuf, est en détention administrative – emprisonnement sans inculpation ni procès – et maintenant Anton, son fils aîné, est gravement blessé. Le cousin d’Anton, Zakaria Zubeidi, qui était comme un frère pour lui pendant son enfance, est la figure la plus célèbre de la famille, ayant été le chef des Brigades des martyrs d’Al-Aqsa à Jénine pendant la deuxième Intifada. Au cours de cette même période, les deux frères de Zakaria et sa mère ont été tués.

Au début, on a craint pour la vie d’Anton, car il avait perdu beaucoup de sang. Aujourd’hui, il se rétablit dans la chambre 208 de l’hôpital Ibn Sina, toujours incapable de se tenir sur ses jambes.

Anton, 38 ans, se rendait à pied du camp à son travail de vitrier automobile dans la zone industrielle de la ville. Il venait de passer devant la morgue dans l’aile est de l’hôpital lorsqu’il a entendu le coup de feu qui a tué le Dr Jabareen. Effrayé, il est revenu rapidement sur ses pas pour refaire le court chemin vers le camp.

Il était 7h50. Une balle a frappé sa jambe droite, des éclats d’obus ont pénétré dans son dos. Tombé au sol, il se mit à ramper à la recherche d’un abri. Il finit par se cacher derrière un arbre et attendit environ 20 minutes, blessé et n’osant pas bouger.

Pendant ce temps, Anton a également appelé son père, qui a immédiatement fait venir une ambulance du Croissant-Rouge. « Nous sommes en route », ont-ils dit à Jamal. Mais les tirs se poursuivent et l’ambulance n’arrive que 20 minutes après qu’Anton a été abattu. Il saignait abondamment et, selon Jamal, l’ambulance a été la cible de tirs alors même que son fils se trouvait dans le véhicule. Le chauffeur a réussi à atteindre l’hôpital gouvernemental voisin, mais en raison de la gravité de la blessure d’Anton, celui-ci a été transféré à l’hôpital Ibn Sina, plus moderne et mieux équipé.

Il s’agit en fait d’une institution impeccable et impressionnante. Lors de notre visite cette semaine, nous avons été accueillis dans un bureau moderne et élégant, où l’on nous a présenté une vue d’ensemble de l’hôpital avant de nous conduire à la chambre 208. Anton et sa femme, Asma, ont trois enfants, et un quatrième est en route. Ce n’est pas la première fois qu’il est blessé et il a déjà subi plusieurs opérations ici. Il a perdu un lobe d’un poumon après avoir été touché par un drone de l’armée. A l’âge de 14 ans, il se trouvait dans une voiture dans le camp lorsque des soldats ont ouvert le feu sur le véhicule, tuant le conducteur sous les yeux d’Anton. D’autre part, il est le seul membre de la famille à n’avoir jamais été arrêté, si ce n’est très brièvement en décembre dernier. Son père craignait qu’il ne prenne pas ses médicaments en prison, mais heureusement, Anton a été libéré au bout de trois jours sans avoir été inculpé.

La fille et le frère de Wafa, la militante sociale qui a été enlevée et dont les jambes ont dû être amputées, entrent dans la chambre d’Anton (ils ont demandé à ne pas être identifiés par leur nom). Ils nous montrent des photos de la destruction causée par les soldats lors de la perquisition de leur maison. Wafa est toujours hospitalisée dans l’unité de soins intensifs d’Ibn Sina. Sa famille n’a reçu aucune information sur les circonstances dans lesquelles elle a été blessée, et il n’y a pas eu de témoins. Dans un premier temps, il a été décidé de la laisser en détention administrative, mais après neuf jours d’hospitalisation à l’hôpital Haemek d’Afula, où ses jambes ont été amputées, elle a été transférée à l’hôpital de Jénine. Sa famille affirme qu’on lui a d’abord dit que son état était moins grave qu’il ne l’était en réalité.

Ils ajoutent que les soldats qui sont venus à la maison pour emmener Wafa se sont comportés de manière brutale et qu’il n’y avait pas une seule femme soldat parmi eux, comme il est d’usage lorsqu’une femme arabe est arrêtée, même par les FDI. Son mari, Abd el-Jaber, est incarcéré sans procès depuis plusieurs mois, et sa détention administrative a récemment été prolongée de quatre mois.

Outre la double amputation, Wafa souffre de lésions internes. Sa famille n’est pas certaine de son état mental et ne sait pas si elle est consciente d’avoir perdu ses deux jambes. « S’il s’agissait d’un engin explosif, comment se fait-il qu’elle seule ait été blessée et pas un seul soldat ? »

Jamal Zubeidi quitte la chambre de son fils à l’hôpital en s’aidant de son lourd déambulateur et nous nous rendons chez lui, dans le camp. Les vues depuis la route sont sinistres et un silence oppressant se fait sentir dans la voiture. C’est également Jamal qui nous avait fait traverser le camp de réfugiés lorsqu’il a été détruit par les FDI il y a 22 ans.

Le porte-parole des FDI a répondu à une demande de commentaire : « Au cours d’une opération de lutte contre le terrorisme à Jénine, qui a duré environ 40 heures, les forces de défense ont échangé des tirs avec des terroristes armés, dont des dizaines ont été touchés. Au cours de l’opération, les forces de l’armée ont identifié un grand nombre d’assaillants armés qui se cachaient dans des zones civiles, comme l’hôpital gouvernemental de Jénine. Les circonstances dans lesquelles des civils non impliqués ont été touchés font l’objet d’une enquête [selon la formulation rituelle – réd].»

Gideon Levy
Article publié par Haaretz le 14 juin 2024 ; traduction rédaction A l’Encontre
http://alencontre.org/moyenorient/palestine/israel-cisjordanie-en-une-heure-des-tireurs-delite-israeliens-ont-tue-sept-passants-dans-le-camp-de-refugies-de-jenine.html

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Près de 3 000 enfants malnutris et privés d’accès au traitement dont ils ont besoin en raison des opérations militaires en cours à Rafah risquent de « mourir sous les yeux de leur famille » – UNICEF

Les déplacements, les attaques contre les services de santé et l’accès humanitaire quasiment inexistant aggravent l’état nutritionnel déjà catastrophique des enfants à Gaza

AMMAN, le 11 juin 2024 – Privés d’accès au traitement contre la malnutrition aiguë modérée ou sévère, près de 3 000 enfants se trouvant dans le sud de la bande de Gaza voient leur survie menacée alors que les terribles affrontements et les déplacements continuent d’empêcher les familles de bénéficier des services de santé dont elles ont désespérément besoin.

Ce nombre, fondé sur les rapports des partenaires de l’UNICEF travaillant dans le secteur de la nutrition, équivaut environ aux trois quarts des 3 800 enfants qui, selon les estimations, recevaient des soins vitaux dans cette partie de l’enclave avant l’escalade du conflit à Rafah.

L’augmentation à craindre du nombre d’enfants vulnérables risquant de souffrir de malnutrition suscite également des préoccupations. Si une légère amélioration de l’acheminement de l’aide alimentaire a été observée dans le nord, l’accès humanitaire s’est considérablement amenuisé dans le sud depuis la deuxième semaine de mai, marquée par l’intensification des affrontements à Rafah, une situation qui a conduit depuis lors à une hausse des cas de malnutrition modérée et sévère d’après les premiers résultats des récents dépistages effectués dans les gouvernorats du centre et du sud de la bande de Gaza.

« D’effroyables images d’enfants en train de dépérir sous les yeux de leur famille continuent de nous parvenir de Gaza dans un contexte où perdure la pénurie de nourriture et de produits nutritionnels ainsi que la destruction des services de santé », a déclaré Adele Khodr, Directrice régionale de l’UNICEF pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. « Faute d’une reprise rapide de leur traitement, ces 3 000 enfants courent le risque imminent de tomber gravement malades, de développer des complications mettant en jeu leur pronostic vital et de rejoindre la liste de plus en plus longue de ceux qui ont perdu la vie en raison de privations injustifiées imposées par l’être humain. »

Malheureusement, le risque d’augmentation des cas de malnutrition se conjugue à l’effondrement des services destinés à traiter cette pathologie. Ainsi, seuls deux des trois centres de stabilisation situés dans la bande de Gaza qui prennent en charge les enfants sévèrement malnutris sont actuellement opérationnels. Dans le même temps, les projets d’ouverture de nouveaux centres ont pris du retard en raison des opérations militaires en cours dans l’ensemble de l’enclave.

Il faut généralement compter six à huit semaines de soins continus pour traiter un enfant atteint de malnutrition aiguë, et cette prise en charge nécessite des aliments thérapeutiques particuliers, de l’eau potable et diverses fournitures médicales.

Les enfants malnutris courent un risque accru de contracter des maladies et de souffrir d’autres problèmes de santé face aux conditions d’accès restreint à l’eau potable, de débordement des eaux usées, de détérioration des infrastructures et de pénurie d’articles d’hygiène. Par ailleurs, les capacités de production d’eau dans la bande de Gaza représentent désormais moins d’un quart du volume atteint avant l’intensification des hostilités en octobre.

« Nos alertes concernant une hausse de la mortalité infanto-juvénile due à la conjonction évitable de la malnutrition, de la déshydratation et des maladies auraient dû susciter la prise de mesures immédiates en vue d’éviter ces décès, et pourtant, force est de constater que cette situation désastreuse perdure », a poursuivi Adele Khodr. « Face à la destruction des hôpitaux, à l’arrêt des traitements et à la pénurie de fournitures, le nombre d’enfants exposés à d’ineffables souffrances et à la mort ne fera qu’augmenter. »

Depuis le mois d’octobre 2023, l’UNICEF a pu fournir des services de prévention et de traitement de la malnutrition à des dizaines de milliers de femmes et d’enfants, notamment en recourant aux préparations pour nourrisson et aux aliments thérapeutiques prêts à l’emploi, ainsi qu’aux biscuits énergétiques ayant une visée préventive, et en administrant aux femmes enceintes une supplémentation à base de micronutriments (contenant, entre autres, du fer).

« Alors que l’UNICEF dispose encore de produits nutritionnels prépositionnés qui pourront être acheminés dans la bande de Gaza si l’accès est autorisé, les entités des Nations Unies cherchent à obtenir l’assurance que les opérations humanitaires de collecte et de distribution de cette aide aux enfants et à leurs familles puissent se dérouler sans interruption et en toute sécurité », a précisé Mme Khodr. « S’il est impératif que les conditions d’intervention sur le terrain s’améliorent, et en particulier que la sécurité soit renforcée et les restrictions levées, les enfants ont par-dessus tout besoin d’un cessez-le-feu. »

https://www.unicef.org/fr/communiques-de-presse/3000-enfants-malnutris-et-prives-dacces-au-traitement-rafah-risquent-de-mourir

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« Rien ne justifie ce dont nous avons été témoins ici »
disent des médecins rentrant de Gaza

Les médecins britanniques Mohammed Tahir et Omar El-Taji pensaient qu’ils étaient mentalement prêts à aider à soigner les gens à Rafah. Mais ce à quoi ils ont été confrontés, tout comme d’autres volontaires étrangers, dépassait tout ce qu’ils avaient pu imaginer.

Quelques jours à peine après son arrivée à l’hôpital de Rafah, dans la bande de Gaza, le Dr Omar El-Taji, urologue travaillant habituellement à Manchester, a été réveillé à 2 heures du matin pour opérer un cas urgent. « Un homme d’une trentaine d’années avait été amené à l’hôpital après que tout son immeuble a été bombardé », raconte-t-il. « Il avait une plaie ouverte à l’abdomen, sa main tombait et ses chevilles étaient complètement mutilées. »

L’homme est rapidement emmené en salle d’opération. « Les éclats d’obus l’avaient complètement transpercé   je n’avais jamais rien vu de tel », raconte El-Taji.

Le patient a survécu à l’opération, mais il est décédé deux jours plus tard d’une insuffisance rénale due à une septicémie, car il n’y avait pas de dialyse disponible. « Cela ne se serait pas produit dans un système de santé disposant de ressources suffisantes », déclare-t-il.

El-Taji a fait partie d’un groupe de médecins internationaux qui ont passé trois semaines à Gaza, sous l’égide de l’Organisation mondiale de la santé. Ils ont ainsi pu observer de près un système de santé mis à mal par la poursuite de l’offensive israélienne à Gaza, où deux douzaines d’hôpitaux ne fonctionnent plus.
L’équipe de travailleurs médicaux est arrivée à l’hôpital européen près de Khan Younis au début du mois de mai avec des valises remplies de produits de première nécessité, notamment des médicaments, des instruments chirurgicaux et des boîtes de bonbons Quality Street. « Pour les enfants », dit El-Taji.
« Je pensais que j’étais mentalement préparé », dit-il. « Mais ce que nous avons vu à Gaza dépasse tout ce que j’aurais pu imaginer. »

Selon le ministère de la santé du territoire dirigé par le Hamas, environ 36 000 Palestiniens de Gaza sont morts depuis le début de l’offensive militaire israélienne en octobre dernier. Plus de 400 attaques contre des établissements et du personnel de santé ont été signalées et, selon le ministère, au moins 340 travailleurs de la santé ont été tués.

« Les gens partent en emportant les membres de leurs enfants morts dans des boîtes en carton. »

Un porte-parole des Forces de défense israéliennes a déclaré que celles-ci « s’engagent à atténuer les dommages causés aux civils au cours des activités opérationnelles » et « respectent toutes les obligations juridiques internationales applicables, y compris le droit des conflits armés ». Les avocats des FDI sont également « présents à tous les niveaux de commandement pour veiller à ce que les frappes respectent les obligations juridiques internationales, y compris la proportionnalité ».

Lorsque les médecins sont entrés pour la première fois dans l’hôpital, ils ont trouvé des milliers de familles palestiniennes désespérées, entassées dans des tentes et des abris en carton. À l’intérieur, ils disent avoir vu des familles déplacées occuper les couloirs et les escaliers, ce qui leur rendait l’accès difficile.

« Rien, absolument rien, ne justifie ce dont nous avons été témoins ici », déclare le Dr Mohammed Tahir, chirurgien orthopédique londonien. « Les gens amènent leurs enfants, qui sont morts à leur arrivée, et veulent que nous essayions de les réanimer, même si leur corps ne montre aucun signe de vie. Ils repartent ensuite en emportant les membres de leurs enfants morts dans des boîtes en carton. »

Pour les médecins, la prise de décisions en matière de triage a été l’un des aspects les plus difficiles de la mission. Souvent, les décisions devaient être prises instantanément, ce qui, dans certains cas, signifiait qu’il fallait laisser mourir des patients gravement blessés afin de préserver des ressources qui s’amenuisaient.

Les médecins étrangers ont travaillé aux côtés des médecins palestiniens, dont beaucoup étaient eux-mêmes déplacés et vivaient dans des tentes à l’extérieur de l’hôpital. Un élément clé de la mission est l’enseignement et la formation du personnel médical local et des étudiants.

« Les étudiants en médecine palestiniens sont les véritables héros », déclare Tahir. « Leurs universités ont été détruites et ils se tournent vers nous pour obtenir toutes les connaissances que nous pouvons leur transmettre et qui pourraient les aider à aider les autres. Ce sont de jeunes volontaires, qui ne sont pas payés, mais qui se présentent au travail tous les jours, essayant désespérément de soutenir un système de santé défaillant parce que le monde les a laissés tomber. »

Un jour, les médecins disent avoir visité les sites des hôpitaux Nasser et al-Shifa détruits, où les charniers recelant des centaines de Palestiniens ont été récemment découverts, nombre d’entre eux dénudés et les mains liées, selon des rapports publiés par le bureau des droits de l’homme des Nations unies.

« C’était apocalyptique », déclare le Dr Laura Swoboda, spécialiste du traitement des plaies dans le Wisconsin. « La destruction pure et simple ne ressemblait à rien de ce que j’avais vu. Des corps en décomposition étaient encore coincés sous les décombres. Tout autour de nous, nous pouvions sentir l’odeur de la mort. »

En marchant parmi les débris, Mme Swoboda raconte qu’elle a vu des ambulances renversées et un centre de dialyse incendié, du matériel médical éparpillé partout et le bruit de sacs mortuaires noirs battant au vent. « Il y avait des notes griffonnées sur les murs des salles d’opération par des médecins qui s’y étaient cachés », raconte Mme Swoboda. « Et puis, dans les décombres, j’ai trouvé un doigt humain. On se serait cru dans un film d’horreur. »

Lorsque le Dr Ahlia Kattan et son mari, le Dr Sameer Khan, ont décidé de participer à la mission, leurs parents ont proposé de s’occuper de leurs enfants. Après avoir vu pendant des mois d’horribles vidéos d’enfants palestiniens blessés ou morts sur leurs réseaux sociaux, le couple californien s’est demandé : et si ces enfants avaient été les leurs ?

Pendant leur séjour à Gaza, le couple, qui sont tous deux anesthésistes, a vu des centaines de patients, dont une majorité de femmes et d’enfants. Mais il y a eu un cas en particulier que Kattan dit ne pas pouvoir oublier.

« Un jour, je suis allée aux urgences et, allongé sur une civière, il y avait un petit garçon, de la même taille que mon fils de quatre ans ; ses mains cendrées de bébé étaient en train de devenir des mains de bambin », raconte Kattan.

« Il s’appelait Mahmoud et avait été victime d’une campagne de bombardement israélienne qui avait brûlé plus de 75% de son corps. Ses sourcils étaient roussis, ses cheveux sentaient la fumée. »

Mahmoud pleurait de douleur pendant que Kattan déballait ses blessures ; une échographie a révélé une rate éclatée et des poumons écrasés. « Nous n’avions pas les moyens de le sauver et il est mort sous nos yeux, dans le froid et la douleur, sans aucune des personnes qu’il connaissait », dit-elle en retenant ses larmes. « J’aurais aimé pouvoir le protéger. Il n’avait que quatre ans. »

Lorsqu’Israël a commencé son assaut sur Rafah en mai, les médecins affirment que les bombes ont commencé à tomber à quelques centaines de mètres de leur refuge, clairement identifié. De fortes explosions ont ébranlé les murs de leurs chambres, tandis qu’à l’extérieur, le bruit des tirs d’artillerie est devenu constant. Une nuit, les médecins ont décidé qu’ils n’étaient plus en sécurité et se sont précipités dehors, toujours vêtus de leur blouse, pour s’installer dans l’hôpital européen, où ils ont dormi à même le sol.

À partir de là, les médecins affirment que la situation n’a cessé de se dégrader. L’hôpital a commencé à manquer de carburant et le générateur s’est souvent arrêté pendant les opérations chirurgicales, plongeant les salles d’opération dans l’obscurité. Les fournitures médicales que les médecins avaient achetées s’épuisaient également. Depuis leur évacuation, ils affirment que personne n’a été en mesure de les remplacer, laissant l’hôpital européen avec encore moins de personnel pour s’occuper des patients avec des ressources de plus en plus réduites.

Malgré le danger auquel ils ont été confrontés, depuis leur retour, de nombreux médecins éprouvent des sentiments mitigés à l’idée d’avoir quitté Gaza.

« Lorsque je me suis réveillé pour la première fois sans le bruit des frappes aériennes et des tirs, j’ai immédiatement pensé à ceux que j’avais laissés derrière moi », explique M. El-Taji. « Nous ne pouvons pas détourner le regard. Face à cette immense souffrance, nous avons tous le devoir d’agir. »

Thaslima Begum
https://www.theguardian.com/global-development/article/2024/may/27/nothing-justifies-what-we-have-witnessed-here-the-doctors-returning-home-from-gaza
Traduction MUV pour l’Audirp
https://aurdip.org/rien-ne-justifie-ce-dont-nous-avons-ete-temoins-ici-disent-des-medecins-rentrant-de-gaza/

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Appel de la société civile et de syndicats palestiniens pour agir : rejoignez la journée mondiale d’action
pour un cessez-le-feu à Gaza

Nous, de la société civile et des syndicats palestiniens, appelons toutes les personnes de conscience à nous soutenir dans l’exigence d’un cessez-le-feu immédiat à Gaza. La campagne génocidaire menée par Israël a apporté d’immenses souffrances et dévastation à notre peuple et il est temps pour le monde de s’unir solidairement pour mettre fin à cette crise humanitaire.

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Rejoignez-nous dans une journée mondiale d’action le 25 juin.

Quittez le travail à midi : Nous exhortons les travailleurs, les étudiants et les professionnels de tous milieux à quitter leurs lieux de travail et leurs écoles à midi, heure locale. Cette pause collective enverra un message puissant disant que la communauté mondiale ne restera pas sans rien faire tandis que Gaza brûle

Participez à des activités et à des manifestations : dans les villes grandes et petites nous appelons à des manifestations pacifiques, des veillées et des activités pour élever le niveau de conscience et exiger des actions. Voici comment vous pouvez participer :

* Rejoignez ou organisez une manifestation : trouvez une manifestation locale ou organisez-en une là où vous êtes. Portez des pancartes, scandez des slogans et faites-vous entendre.

* Faites une veillée : rassemblez-vous avec des bougies et des pancartes rendant hommage aux vies perdues et manifestez votre solidarité avec Gaza.

* Faites passer le mot : utilisez les réseaux sociaux pour partager les informations sur la crise et sur la journée mondiale d’action. Utilisez des hashtags comme #CeasefireInGaza, #StandWithGaza, and #GlobalDayOfAction.

* Contactez vos autorités : appelez, envoyez des mails ou écrivez aux représentants de vos gouvernements en exigeant qu’ils prennent immédiatement des mesures immédiates pour soutenir un cessez-le-feu à Gaza.

Notre appel à la Communauté Internationale

Nous faisons appel aux gouvernements, aux organisations internationales et aux groupes de la société civile pour :

* Exiger un cessez-le-feu immédiat : Faites pression sur toutes les parties prenantes pour arrêter la violence et commencer des négociations pour une paix durable.

* Apportez de l’aide humanitaire : Assurez la livraison sûre et non entravée d’aide humanitaire à ceux qui en ont besoin à Gaza.

* Appelez à un embargo sur les armes : réclamez un embargo sur les armes et arrêtez de fournir des armes utilisées dans le génocide.

Solidarité en Action

En agissant ensemble dans cette journée mondiale d’action, nous pouvons amplifier la portée de nos voix et montrer que le monde exige la fin du bain de sang. Notre solidarité peut faire la différence et ensemble nous pouvons faire en sorte qu’un avenir de paix et de justice l’emporte.

Soyez avec Gaza. Agissez maintenant.

Traduction SF pour l’Audirp

https://aurdip.org/appel-de-la-societe-civile-et-de-syndicats-palestiniens-pour-agir-rejoignez-la-journee-mondiale-daction-pour-un-cessez-le-feu-a-gaza/

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Sanctionner un groupe israélien pour avoir perturbé et
détruit l’aide humanitaire aux civils

Le département d’État désigne aujourd’hui Tzav 9, un groupe israélien extrémiste violent qui bloque, harcèle et endommage les convois transportant l’aide humanitaire vitale aux civil·es palestinien·nes de Gaza. Depuis des mois, des membres de Tzav 9 ont cherché à plusieurs reprises à empêcher l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza, notamment en bloquant des routes, parfois violemment, le long de leur itinéraire entre la Jordanie et Gaza, y compris en Cisjordanie. Ils ont également endommagé des camions d’aide et déversé de l’aide humanitaire vitale sur la route. Le 13 mai 2024, des membres de Tzav 9 ont pillé puis incendié deux camions près d’Hébron, en Cisjordanie, transportant de l’aide humanitaire destinée à des hommes, des femmes et des enfants de Gaza.

La fourniture d’une aide humanitaire est essentielle pour empêcher la crise humanitaire à Gaza de s’aggraver et pour atténuer le risque de famine. Le gouvernement israélien a la responsabilité d’assurer la sûreté et la sécurité des convois humanitaires qui transitent par Israël et la Cisjordanie en direction de Gaza. Nous ne tolérerons pas les actes de sabotage et de violence visant cette aide humanitaire essentielle. Nous continuerons à utiliser tous les outils à notre disposition pour promouvoir la responsabilité de ceux qui tentent ou entreprennent de tels actes odieux, et nous attendons et exhortons les autorités israéliennes à faire de même.

Le ministère sanctionne Tzav 9 conformément à la section 1 (a)(i)(A) de l’ordre exécutif (E.O.) 14115, pour avoir été responsable ou complice, ou avoir directement ou indirectement engagé ou tenté d’engager des actions – y compris diriger, promulguer, mettre en œuvre, appliquer ou ne pas appliquer des politiques – qui menacent la paix, la sécurité ou la stabilité de la Cisjordanie. Les pétitions pour le retrait de la liste SDN peuvent être envoyées à : OFAC.Reconsideration@treasury.gov. Les pétitionnaires peuvent également se référer à la page du Département d’État sur les directives de retrait de la liste.

https://www.state.gov/sanctioning-israeli-group-for-disrupting-and-destroying-humanitarian-aid-to-civilians/
Traduit avec DeepL.com (version gratuite)

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Nous sommes des Israéliens qui étudions le fascisme.
Cette semaine, notre pays a fait un pas terrifiant vers l’abîme

Une nouvelle proposition de loi visant à réprimer la dissidence politique dans les universités est tout droit sortie du manuel illibéral.

D’innombrables mots ont été écrits ces derniers mois sur la rapide transformation d’Israël en État antilibéral. Et cette semaine, le pays a fait un grand pas vers un fascisme à part entière.

Le Syndicat National des Étudiants Israéliens a proposé mardi une nouvelle loi qui exigerait de licencier tous les universitaires qui expriment une opinion divergente, y compris les professeurs titulaires. « Les institutions universitaires seront obligées de licencier immédiatement un conférencier, un professeur ou un chercheur qui s’exprime ou agit d’une façon qui comporte le déni de l’existence d’Israël en tant qu’État juif et démocratique, une incitation au racisme, à la violence ou au terrorisme et/ou un soutien à une lutte armée ou à un acte de terrorisme contre Israël », dit le projet de loi.

Les institutions qui ne respectent pas ces décisions perdraient leur financement public.

Avec ne serait-ce que la proposition de cette loi – qui jouit paraît-il du soutien de la majorité de la Knesset – Israël se dirige vers le fascisme à une vitesse vertigineuse. Nous devrions savoir ; nous sommes des historiens des régimes autoritaires, nous spécialisant, respectivement, dans l’Italie de Mussolini et l’Iran d’après 1979. Expliquer la répression de l’État est notre pain quotidien.

Et nous sommes Israéliens. Nous avons grandi ici, avons étudié dans les universités israéliennes, et parlons quotidiennement à nos familles qui vivent encore ici. Quand nous avertissons qu’Israël est sur une pente glissante vers l’autoritarisme, nous ne sommes pas des Juifs ayant la haine de soi et qui appellent à la destruction du seul État juif, comme le prétendent souvent les experts de droite. Nous nous exprimons parce que nous voyons qu’Israël s’avance vers un abîme, et cela nous préoccupe.

Si elle est votée, cette loi donnera une légitimité et une force supplémentaire à la persécution déjà rampante des éducateurs qui ont osé critiquer la guerre ou le gouvernement.

Le professeur de lycée Meir Baruchin a été licencié, arrêté et emprisonné pour avoir pleuré sur Facebook les enfants palestiniens morts. La professeure arabe israélienne à l’Université Hébraïque Nadera Shalhoub-Kevorkian a été arrêtée et interrogée après avoir évoqué les horreurs à Gaza – ainsi que celles du 7 octobre – dans un podcast.

Regev Nathansohn, du Collège Sapir, a été mis en congé sans solde pour avoir signé une lettre – que nous avions initiée – appelant le Président des États-Unis Joe Biden à mettre fin à la livraison d’armes américaines à Israël. La professeure Anat Matar a été dénoncée publiquement par l’Université de Tel Aviv, où elle travaille ; Sabreen Msarwi a perdu son poste de professeure d’Arabe au collège après avoir commémoré la Nakba ; la liste est longue.

L’une des marques de fabrique du fascisme, c’est qu’il ne peut tolérer aucune opposition. Il qualifie les dissidents d’ennemis et les persécute. C’est exactement ce que fait la loi proposée. En utilisant des termes élastiques comme « incitation », « racisme » et « violence », la loi rendrait théoriquement possible de licencier des universitaires qui remettraient en question la guerre d’Israël contre Gaza, sans parler du fait de la qualifier de génocide ou de soutenir un embargo sur les armes.

Triste ironie, l’académie israélienne elle même a joué un rôle dans la détérioration des normes et du discours public. Certaines universités, comme l’Université Hébraïque et l’Université Ben Gourion, ont commencé en 2020 à accorder des crédits universitaires à des étudiants qui travaillaient bénévolement avec l’organisation Im Tirtzu, qui harcèle les universitaires de gauche depuis deux décennies, et qu’un tribunal israélien a décrite comme ayant des caractéristiques fascistes. D’autres universités ont consacré des ressources à la promotion de la hasbara, propagande officielle d’Israël : L’Université Reichman à Herzliya mène un programme, Act IL, qui forme les étudiants à devenir des guerriers en ligne pour protéger l’État contre les critiques.

Mais ces institutions ont également été absolument essentielles à la transformation d’Israël en un État dans lequel une diversité de perspectives ont, historiquement, pu se développer, comme celle de feu Yeshayahu Leibowitz, qui a contribué au vocabulaire intellectuel avec lequel la plupart des chercheurs analysent aujourd’hui l’occupation. Des penseurs critiques, palestiniens et juifs, continuent de travailler dans les universités israéliennes, les plus importants d’entre eux membres de l’organisation Académie pour l’Égalité, dont le credo même est de faire progresser l’égalité et la justice.

Cibler l’enseignement supérieur est une tactique éprouvée pour les régimes illibéraux et autoritaires. L’Italie fasciste a assassiné et emprisonné des universitaires qui ont osé s’opposer à Mussolini. Après la révolution de 1979, l’Iran a fermé des universités pendant des années. Et l’Allemagne nazie, en plus de persécuter les universitaires juifs, a brutalement persécuté des écrivains et des artistes qui ne se conformaient pas à l’idéologie nazie.

Des millions de Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie occupée vivent sans démocratie depuis des années. Mais en tant que système politique fonctionnel, elle a conféré un mince vernis d’égalité et de liberté à la vie en Israël proprement dit. Maintenant, cette façade est en train de s’écrouler.

L’étau se resserre autour des ennemis supposés du gouvernement, avec des répercussions qui ciblent de pans toujours plus larges de la société. Les citoyens palestiniens d’Israël continuent de faire face au pire, tel le médecin-chef qui a été licencié de son poste à l’hôpital pour avoir posté la Shahada – la profession de foi islamique – ou le propriétaire d’un salon de beauté situé en Galilée qui a été arrêté, menotté et les yeux bandés après avoir posté un mème pleurant les récentes morts violentes de civils à Rafah.

Mais la portée de cette violence s’accroît, attirant aussi maintenant des manifestants anti-guerre, qui font face à des niveaux de brutalité policière sans précédent. Même les familles des otages, dont beaucoup appellent à un cessez-le-feu immédiat et à un accord d’échanges qui permettrait à leurs êtres chers de revenir, ont quelquefois été traités de collaborateurs contre Israël.

Alors que les attaques sur Gaza continuent de choquer le monde, et alors que colons et soldats terrorisent les Palestiniens de Cisjordanie en toute impunité, ne nous y trompons pas : Israël se retourne aussi contre ses propres citoyens. Ces événements sont connectés. Nos études nous ont appris que, dans des États illibéraux, l’oppression d’un groupe s’engrène facilement dans la persécution d’un autre, jusqu’à ce que personne ne soit sauf, rappelant le célèbre poème de l’époque de l’Holocauste de Martin Niemoller, « D’abord Ils sont Venus ».

Une société n’a pas besoin de ressembler à l’Italie des années 1930 ou de l’Allemagne des années 1940 pour être fasciste. Elle n’a pas besoin de Chemises Noires brandissant des gourdins, de masses dressant leur main dans un salut nazi. Le fascisme est un système de nationalisme extrême qui légitime la violence et écrase toute dissidence. C’est ce qu’Israël est en train de devenir.

Shira Klein et Lior B. Sternfeld
Shira Klein est professeure associée et titulaire de la chaire d’histoire à l’Université Chapman. Finaliste du Prix national du Livre Juif, elle se concentre à la fois sur la communauté juive italienne moderne et sur la désinformation à l’ère digitale.
Lior B. Sternfeld est professeur associé d’Histoire et d’Études Juives à l’Université de l’État de Pennsylvanie. Ses recherches se concentrent sur l’Iran moderne et les communautés juives du Moyen Orient.

https://forward.com/opinion/618223/israel-fascism-academic-dissent-law-crackdown/
Traduction J. CH. pour l’Audirp
https://aurdip.org/nous-sommes-des-israeliens-qui-etudions-le-fascisme-cette-semaine-notre-pays-a-fait-un-pas-terrifiant-vers-labime/

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Les étudiants israéliens illibéraux ont besoin
d’une leçon de démocratie

La législation préconisée par la National Union of Students, qui vise à nuire à tout professeur d’université qui ose exprimer des critiques à l’égard d’Israël et de sa politique, témoigne du fait que les dirigeants de l’organisation n’ont pas une compréhension élémentaire des principes de la démocratie.

Selon une lettre adressée au ministre de l’éducation Yoav Kisch, le projet de loi proposé exigerait que les établissements universitaires licencient « immédiatement », sans compensation, les professeurs qui s’expriment « d’une manière qui inclut la négation de l’existence d’Israël en tant qu’État juif et démocratique ». Si un établissement n’obéit pas à la loi, le président du Conseil de l’enseignement supérieur peut réduire son budget.

Les signataires de la lettre se sont portés volontaires pour mener un assaut contre la liberté d’expression et la liberté académique afin de menacer les enseignants et de les empêcher de s’exprimer, de faire des recherches et d’agir conformément à leurs principes.

L’année dernière, Elchanan Felhimer, le président du syndicat, s’est opposé à toute expression de protestation contre la réforme judiciaire, même après que d’autres grandes organisations – allant de l’Union des autorités locales à la fédération syndicale Histadrut – ont pris position. Felhimer a notamment affirmé que le syndicat étudiant n’était pas une organisation politique.

Aujourd’hui, le masque est tombé : le syndicat a uni ses forces au sein du gouvernement et avec des organisations sous son influence qui cherchent à faire taire les dissidents.

Felhimer et ses partenaires sont la caricature même d’étudiants vivant dans des pays oppressifs qui considèrent que leur travail consiste à traquer et à « rééduquer » leurs enseignants. Leur initiative est perverse et montre la précarité de la conscience civique de leurs promoteurs dans ce qui est censé être la source du futur leadership du pays. Si, en tant qu’étudiants, ils veulent faire taire d’autres voix, on ne peut que frémir à l’idée de ce qu’ils feront lorsqu’ils occuperont des postes de pouvoir au sein du gouvernement et de la société.

Le projet de loi populiste s’est accompagné d’une campagne d’affichage incendiaire, « sortez la terreur de l’enseignement académique ». Les jeunes maccarthystes jurent que « nous sommes ici pour éradiquer le phénomène ». Mais c’est un autre mensonge : il ne s’agit pas de terrorisme ou de soutien au terrorisme dans les institutions universitaires. Au contraire, trop d’établissements d’enseignement supérieur israéliens ont fait la sourde oreille à la réalité.

Lundi, le comité des chefs d’université a condamné à juste titre la campagne de persécution organisée par le syndicat étudiant. Outre la recherche et l’enseignement, l’une des missions de l’enseignement supérieur est de servir de boussole morale. Ce n’est pas un hasard si le gouvernement Netanyahou traite l’enseignement supérieur comme une menace chronique qui doit être maîtrisée, tout comme il le fait pour les gardiens en matière de médias (les gatekeepers) et autres organismes indépendants. Le syndicat étudiant a révélé sa position en se joignant à la campagne de musellement.

On ne peut s’attendre à ce que les représentants de la suprématie juive à la Knesset renvoient le projet de loi d’où il vient. Par conséquent, les autres factions doivent agir en bloc pour l’arrêter.

L’article ci-dessus est l’éditorial principal de Haaretz, tel qu’il a été publié dans les journaux hébreux et anglais en Israël.
https://www.haaretz.com/opinion/editorial/2024-06-04/ty-article-opinion/israels-illiberal-students-need-a-lesson-in-democracy/0000018f-dfaf-d36a-a1ff-ffff1ba70000
Traduction MUV pour l’Audirp
https://aurdip.org/les-etudiants-israeliens-illiberaux-ont-besoin-dune-lecon-de-democratie/

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Victoire de notre action en justice !!! le juge ordonne :
aucune arme et délégation israélienne EUROSATORY

Les juges ordonnent au COGES d’interdire toute présence d’entreprises d’armement israéliennes ou affiliées, et de toutes délégations israéliennes ou intermédiaires à EUROSATORY.

Le 6 juin, une coalition d’organisations (ASER, Stop Fuelling War, AFPS, Al Haq, Urgence Palestine et Stop Arming Israel France, soutenue par plus d’une cinquantaine d’organisations) assigne en justice en référé le COGES (organisateur d’EUROSATORY, le plus grand salon de l’armement) pour qu’il prenne des mesures efficaces visant à empêcher les sociétés d’armement israéliennes et leurs filiales de venir vendre leurs technologies alors même que l’armée israélienne commet à Gaza des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, et que la Cour Internationale de Justice pointe le caractère plausible d’un génocide en cours. Elle demande également que les délégations israéliennes ne puissent venir acheter des armes sur le salon du 17 au 21 juin à Villepinte, qui pourraient contribuer aux dits crimes.

Cette action fait suite à une première sommation interpellative envoyée au COGES le 24 mai 2024, lui laissant 8 jours pour prendre toutes les mesures empêchant que la tenue du salon contribue à aggraver la situation d’urgence absolue en Palestine et dans les Territoires occupés.

Devant cette sommation, le COGES s’en réfère à son ministère des tutelles, le ministère des armées français, qui lui enjoint d’interdire tout stand israélien au salon le 31 mai 2024 : première victoire pour les associations, qui font campagne en parallèle depuis des mois contre l’armement d’Israël.

Cependant, plusieurs déclarations d’entreprises israéliennes indiquaient qu’elles allaient contourner cette interdiction, en étant présentes auprès de stands d’autres entreprises, et à travers des filiales ou autres entreprises affiliées. Les associations ont montré qu’au moins 7 sociétés filiales majoritairement détenues par des sociétés israéliennes étaient encore prévues sur le salon.

Aussi, quand bien même les stands des entreprises d’armes israéliennes étaient réellement interdits sur le salon, le COGES permettait encore aux responsables israéliens des crimes en Palestine d’y venir assurer leurs achats d’armes étrangères des prochaines années.

Il existait donc encore un grand risque de contribution aux crimes par la tenue du salon et par conséquent de violations du droit international humanitaire dont le respect était pourtant requis par les conditions générales de vente de COGES, et du droit pénal français en matière de crimes internationaux. Les associations, représentées par les avocats Matteo Bonaglia et Dominique Cochain, ont demandé d’empêcher ce risque de dommage imminent et de trouble manifestement illicite, au tribunal de Bobigny à travers l’assignation du 6 juin, soutenue lors d’une audience en référé le 13 juin à 9h30.

Sans surprise, les avocats de COGES ont plaidé l’incompétence du tribunal et l’absence d’intérêt à agir des associations. Ils ont assuré que le plus grand salon de l’armement ne permettait en rien des transactions commerciales et ne pouvait donc contribuer aux crimes en Palestine, et qu’il n’avait pas le pouvoir d’interdire les acheteurs israéliens sur le salon.

Les juges n’ont retenu aucun de leurs arguments, et ont donné raison aux associations, ordonnant l’interdiction des délégations israéliennes, de tous intermédiaires et des entreprises israéliennes sous quelque forme qu’elle soit au salon. Ils ordonnent également l’affichage de la décision à toutes les entrées du salon.

Cette décision crée un précédent important, en ce qu’elle rappelle que les sociétés de droit privé telles que le COGES sont tenues de respecter le droit, indépendamment des mesures prises par le pouvoir exécutif, afin d’empêcher tout risque de contribuer d’une quelconque manière à de graves crimes internationaux.

Après la décision gouvernementale du 31 mai interdisant la présence des industriels d’armement israéliens, cette décision de justice donne aussi raison à celles et ceux qui se mobilisent sans relâche depuis des mois pour le respect des droits humains en Palestine.

La complémentarité des stratégies d’actions avec la stratégie juridique permet d’obtenir des victoires vers un futur désirable.

Forts de cette victoire, les associations requérantes et les collectifs intervenant en soutien à cette action judiciaire appellent à rejoindre le rassemblement organisé le lundi 17 juin à l’ouverture d’Eurosatory, à partir de 8h30 sur le parvis du parc des expositions de Villepinte, « Contre Eurosatory et son monde, pour l’arrêt immédiat de tout commerce d’armement avec Israël » et au contre-salon « Anti-Satotry, la semaine du désarmement » du 16 au 21 juin à l’AERI à Montreuil.

Associations/collectifs de la coalition :
L’assignation est portée par :
l’ONG ASER, 
http://aser-asso.org
Stop Fuelling War https://stopfuellingwar.org/fr/
AFPS (Association France Palestine Solidarité) https://www.france-palestine.org/
Et Al Haq, https://www.alhaq.org/ en intervention volontaire à l’assignation.
Cette action est née du travail d’une coalition d’une vingtaine de collectifs, avocat.e.s, juristes, non juristes coordonnée au sein d’un espace de travail collaboratif qui donne accès à la stratégie juridique à tou.te.s, dont :
Urgence Palestine
https://urgence-palestine.com/
Stop Arming Israel France
https://www.instagram.com/stoparmingisraelfrance/
Juristes pour la Paix
https://www.instagram.com/juristespourlapaix.marseille/
TEJE (Travailler Ensemble Jeunes et Engagé·e·s)
https://www.instagram.com/tejefrance
La coalition est représentée par les avocats Dominique Cochain et Matteo Bonaglia.
Associations/collectifs de la société civile ayant signé le communiqué de presse annonçant la sommation interpellative, 1re étape de l’action :
(par ordre alphabétique)
Action Justice Climat
Alofa Tuvalu
Attac France
Avocats pour la justice au Proche Orient
BAOBAB 16
BDS Provence
Collectif des Elèves Avocat.e.s Solidaires avec la Palestine (CEASP)
Comité Palestine de Jussieu
DAL16
Emancipation, tendance intersyndicale
Europalestine
FIDH
FSU
Fondation Danielle Mitterrand
Kessem – féministes Juives décoloniales
Ligue des Juristes pour la Paix
Le Bruit Qui Court
Les Rayonnantxes
Mouvement pour une Alternative Non-violente (MAN)
Le Mouvement de la Paix
TEJE (Travailler Ensemble Jeunes et Engagé·e·s)
Terres de Luttes
Union Juive française pour la paix
Citoyennetés pour la paix de Colombie-France
Collectif Palestine de Créteil – AFPS
Collectif Palestine du biterrois pour une paix juste/Béziers
The Liberation March (TLM)
Tsedek !
Union Syndicale Solidaires
Union Syndicale Solidaires Ariège
Utopia 56
Nouveaux collectifs ou associations de la société civile en soutien à l’action
en justice : (par ordre alphabétique)
Amis de la Terre France
Association des Sahraouis en France
Association de Solidarité Interpeuples
Assemblée féministe Paris Banlieue
Attac France
BDS France
Charente Palestine Solidarité
Collectif Judeo Arabe et Citoyen pour la Palestine (CJACP)
Collectif Palestine Nord Essonne
Collectif 69 de soutien au peuple palestinien
Collectif Vietnam-Dioxine
Comité Palestine Unistras
Comité étudiant de soutien à la Palestine de Evry-Courcouronnes
Couserans-Palestine Ariège
Femmes Plurielles
Justice Sans Frontiere (JSF)
Marseille Gaza Palestine (MAGPAL)
Pour une Santé Engagée et Solidaire
Relève Féministe
Stop Précarité
TEJE (Travailler Ensemble Jeunes et Engagé·e·s)
Unitedvoices_unitedaswat (UV_UA)
Union Décoloniale – Juifs Arabes Musulmans (UD-AJM)
Contacts presse :
Stop Arming Israel France, collectif formé en novembre 2023, en réponse à l’appel de plus de 30 syndicats palestiniens demandant aux pays complices d’Israël de « mettre fin à toute complicité – arrêter d’armer Israël » : stoparmingisraelfrance@proton.me, 06 21 04 25 90
Urgence Palestine : le Collectif Urgence Palestine rassemble des citoyen-ne-s, des organisations et mouvements associatifs, syndicaux et politiques mobilisés pour l’auto-détermination du peuple palestinien :
contact@urgence-palestine.com
ASER, association spécialiste des questions d’utilisation et de transferts d’armes dans le domaine du droit international : muracciole@aser-asso.org, 07 72 33 40 45
Al Haq, Organisation non-gouvernementale indépendante fondée en 1979 pour compenser le manque de mécanismes protecteurs des droits de l’homme en Palestine, membre affilé de diverses organisations internationales, y compris la Fédération Internationale des Droits de l’Homme et le Commission Internationale de Juristes :
joel.alhaq@gmail.com
AFPS : Association France Palestine Solidarité, presse@france-palestine.org
07 68 29 02 17
Stop Fuelling war : direction@stopfuellingwar.org

https://france.attac.org/actus-et-medias/salle-de-presse/article/victoire-de-notre-action-en-justice-le-juge-ordonne-aucune-arme-et-delegation

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Déclaration de solidarité de la FGTB,
Fédération Générale du Travail de Belgique,
avec les manifestations d’étudiants en Belgique

La situation à Gaza est inhumaine. Selon les chiffres officiels, plus de 35 000 personnes sont mortes, dont 15 000 enfants. Selon les Nations unies, Israël prend délibérément pour cible les civils, y compris les femmes et les enfants. Dans le même temps, Israël organise la famine et la pénurie de matériel médical et de médicaments par le biais du blocus, et le conflit fait de nombreuses victimes parmi le personnel de santé, les travailleurs humanitaires et les journalistes. La Banque mondiale et l’ONU estiment les dommages causés aux infrastructures de Gaza à 18,5 milliards de dollars, soit 97% du PIB combiné de Gaza et de la Cisjordanie. Depuis le 7 octobre 2023, le mouvement syndical palestinien a rapporté de nombreux cas de violences de la part de colons ou d’arrestations violentes de Palestiniens se rendant à leur travail en Israël ou dans les territoires occupés de Cisjordanie, parfois avec la complicité des employeurs. Elle signale également que l’interdiction de travailler en Israël entraîne une perte de revenus d’un milliard de dollars pour les familles palestiniennes et une perte supplémentaire de 80 000 emplois en Cisjordanie, qui s’ajoutent aux 350 000 chômeurs déjà présents. Cette guerre contre Gaza est la continuation de la politique coloniale et d’occupation de l’Etat d’Israël.

L’État belge et les institutions académiques belges ont un rôle à jouer. Ils doivent prendre clairement position contre les massacres et œuvrer pour un cessez-le-feu. Cela commence par l’arrêt de toute collaboration avec l’armée israélienne, les institutions académiques et les entreprises complices de la politique d’occupation.

Depuis le 17 avril, un mouvement historique d’occupation étudiante a lieu au niveau international pour exiger des actions concrètes afin d’imposer le respect de la dignité humaine et du droit international, tant dans les universités qu’avec leurs partenaires. Il est important de noter le rôle joué par certaines universités israéliennes dans la formation des soldats et dans le développement des techniques et technologies de l’armée qui rendent possible l’apartheid et le nettoyage ethnique. Aujourd’hui plus que jamais, les universités du monde entier ont le devoir de ne pas être complices des massacres en cours.

En tant que syndicalistes, nous déclarons notre solidarité avec le peuple palestinien et les occupations étudiantes en cours dans les universités de Liège, Louvain-La-Neuve, Bruxelles, Gand, Louvain et Anvers.

Traduction : D. pour l’Agence Média Palestine
Source : ETUN
https://agencemediapalestine.fr/blog/2024/06/04/declaration-de-solidarite-de-la-fgtb-federation-generale-du-travail-de-belgique-avec-les-manifestations-detudiants-en-belgique/

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Les amis du Théâtre de la liberté de Jénine
Les prochaines représentations de And Here I Am

à Villeurbannes, Givors et Dieulefit

« Ahmed Tobasi naît dans le camp de réfugiés de Jénine en Cisjordanie durant la première Intifada. Cette enfance sous occupation le rend témoin des raids militaire, des violences, de l’invasion et de la destruction partielle du camp. 
Il s’engage dans la lutte armée, il est fait prisonnier à 17 ans. 
Des premières années à sa libération puis son exil en Norvège, And Here I Am retrace le parcours de celui qui s’est ensuite plongé dans le théâtre. 
Ahmed Tobasi joue ici son propre rôle, dans un spectacle sur la quête de la liberté, de la résistance culturelle, politique et artistique du peuple palestinien. »

Villeurbanne (69)
Mercredi 19 et  jeudi 20 juin
En partenariat avec Sens Interdits, le Théâtre de Givors et avec le soutien de l’ONDA.
Complexe sportif Lugdunum
110 rue du 4 Aout 1789 69100 Villeurbanne
Renseignements

Givors (69)
Dimanche 23 juin à 17h00 au Théâtre de Givors
Réservation obligatoire

Dieulefit (26)
Initialement prévue le 7, la représentation aura lieu le
lundi 8 juillet, à la Halle
1 Rue Justin Jouve. 26220 Dieulefit
Suivez
 ici les infos à venir

ATL Jénine
15 passage Ramey, Boîte 84, 75018, Paris

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Le Département d’État des États-Unis a falsifié un rapport en innocentant Israël sur l’aide à Gaza – une ancienne représentante officielle
https://aurdip.org/le-departement-detat-des-etats-unis-a-falsifie-un-rapport-en-innocentant-israel-sur-laide-a-gaza-une-ancienne-representante-officielle/
Pourquoi les Israéliens ont-ils assassiné le Dr. Iyad Maghari, maire de Nuseirat ?
https://www.chroniquepalestine.com/pourquoi-les-israeliens-ont-ils-assassine-le-dr-iyad-maghari-maire-de-nuseirat/
Les pacifistes israélien·nes aux États-Unis n’ont pas trouvé leur place dans les manifestations de Gaza. Elles et ils ont donc créé leur propre
https://www.theguardian.com/us-news/article/2024/jun/08/israeli-peace-activists-shunned
Manifestation pour la libération des otages du Hamas à Tel-Aviv, l’armée israélienne annonce une « pause tactique » pour les livraisons d’aide à Gaza
https://fr.euronews.com/2024/06/16/manifestation-pour-la-liberation-des-otages-du-hamas-a-tel-aviv-larmee-israelienne-annonce
Israël. Une « pause tactique » à Gaza qui met Nétanyahou hors de lui
L’armée israélienne a annoncé dimanche 16 juin l’instauration d’une pause humanitaire de onze heures chaque jour pour permettre l’acheminement d’aide dans le sud de la bande de Gaza. Aucun membre du gouvernement n’en avait, semble-t-il, été informé.
https://www.courrierinternational.com/article/israel-une-pause-tactique-a-gaza-qui-met-netanyahou-hors-de-lui
Comment peut-on raisonnablement tuer plus de 200 personnes pour l’amour de quatre personnes ?
Bombardements incessants, hôpitaux débordés, soldats dans les camions d’aide : des survivants racontent le massacre du camp de réfugié·es de Nuseirat lors de la libération des otages par Israël.
https://www.972mag.com/nuseirat-camp-israeli-hostages-massacre-gaza/
Nous risquons tous d’être pris pour cible : Les médecins évacuent les derniers hôpitaux de Rafah
Il ne reste pratiquement plus d’installations pour soigner les blessé·es dans la ville la plus méridionale de Gaza, les médecins craignant une répétition des attaques israéliennes contre les hôpitaux de la bande de Gaza.
https://www.972mag.com/rafah-hospitals-evacuated-gaza/
La quête angoissante d’une journaliste de Gaza pour se mettre à l’abri
De la ville de Gaza à Rafah, Marah Mahdi et sa famille ont été déplacés 11 fois depuis octobre. Pourtant, survivre à chaque attaque israélienne n’apporte que peu de réconfort.
https://www.972mag.com/rafah-displacement-gaza-journalist/
Face à la guerre et à l’incitation, reste-t-il un espoir pour les Palestinien·nes à la Knesset ?
La guerre de Gaza a ravivé un débat de longue date parmi les citoyen·es palestiniens·ne d’Israël sur la question de savoir s’il faut participer au parlement ou le boycotter.
https://www.972mag.com/palestinian-citizens-knesset-boycott-gaza-war/

Auteur : entreleslignesentrelesmots

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