Violations commises à l’encontre des enfants à Gaza, en Cisjordanie et en Israël (et autres textes)

  • Moustafa Bayoumi et Mona Chalabi : Les jouets, les épices, les machines à coudre : voici les objets interdits d’entrée à Gaza par Israël
  • « Ampleur sans précédent » des violations commises à l’encontre des enfants à Gaza, en Cisjordanie et en Israël, selon un rapport de l’ONU
  • Plus de 20 000 enfants disparus à Gaza selon l’ONG « Save The Children »
  • Rapport depuis Rafah : L’UNICEF dénonce la « guerre contre les enfants » que mène Israël, alors que la famine s’aggrave et que le nombre de décès augmente à Gaza
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Les jouets, les épices, les machines à coudre :
voici les objets interdits d’entrée à Gaza par Israël

Les fluctuations de la politique ont ciblé un large éventail de produits, suivi par un groupe israélien de défense des droits humains. La dernière version en date du blocus est un blocus quasiment total.

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Israël maintient depuis longtemps le blocus de Gaza, en autorisant seulement par moments l’entrée de produits réputés « vitaux pour la survie de la population civile ». Gisha, un groupe israélien de défense des droits humains qui se consacre à la liberté de mouvement des Palestiniens, a regroupé des listes de produits interdits – allant des journaux aux cahiers, aux épices et aux friandises – à partir de discussions avec des hommes/femmes d’affaires palestinien.nes et d’organisations internationales qui importent des marchandises dans la bande de Gaza. Ces graphiques illustrent une partie de ce qui était autorisé et interdit d’entrée entre 2007 et 2011, sur la base de ce que Gisha a trouvé .

Israël avait déjà limité les mouvements de biens et de personnes entre Gaza et la Cisjordanie au moins depuis le début des années 1990. En 2006, après que le Hamas a remporté 74 des 132 sièges aux élections législatives palestiniennes de 2014, Israël a accru le blocus imposé un an plus tôt, dans l’espoir qu’en rendant la vie tellement difficile aux Palestiniens de Gaza, ils se tourneraient vers le Hamas par désespoir. Dov Weiglass, un conseiller d’Ehoud Olmert, alors premier ministre, a décrit ainsi la stratégie : « L’idée est de mettre les Palestiniens au régime » disait Weiglass, « mais de ne pas les faire mourir, de faim ».

Cela n’a pas marché. À l’été 2007, le Hamas s’est battu contre son adversaire le Fatah dans les rues de Gaza et a gagné. Le groupe a pris le contrôle de la bande de Gaza et la réponse d’Israël a été d’instaurer un blocus permanent, limitant gravement l’accès de Gaza au monde extérieur. Le blocus a été formalisé à un degré tel que l’armée israélienne a commandé sa propre étude en vue de déterminer le nombre minimum de calories nécessaire aux Palestiniens pour échapper à l’état de malnutrition.

L’indignation internationale sur le blocus s’est faite plus forte et, en mai 2010, un groupe de plusieurs bateaux – la Flottille de la Liberté pour Gaza – a pris la mer pour briser le blocus. Des missions antérieures plus modestes avaient réussi à apporter quelque soulagement à Gaza (comme le faisait le vaste système de tunnels de Gaza). Cette fois, 10 000 tonnes d’aide étaient à bord des bateaux. Des commandos israéliens ont attaqué le Mavi Marmamra, le plus gros navire du groupe, dans les eaux internationales, faisant neuf morts.

En juin 2010, sans doute à cause de la colère due à l’attaque du Mavi Marmara, Israël a commencé à relâcher le blocus et à permettre le retour de certains biens de consommations à Gaza, finalement. « Gisha est heureuse d’apprendre que la coriandre ne représente plus une menace pour la sécurité d’Israël » notait l’organisation dans une déclaration .

Israël a créé en 2008 une liste de produits « à double usage », interdits comme pouvant être reconvertis en objectif militaires, publiée seulement en 2010. Un rapport d’Oxfam a établi que les restrictions israéliennes sur les produits « à double usage » – dont, par exemple l’eau et les pompes pour eaux d’égout – étaient bien au-delà des normes internationales. « Le processus consistant à lister des produits « à double usage » paraît arbitraire et n’est pas transparent » concluait Oxfam.

Le blocus s’est relâché ou resserré au cours des années. En 2018, plus de 1 000 marchandises ont de nouveau été interdites  d’entrée à Gaza – dont des robes de mariée, des éponges de ménage, des biberons et des couches – ainsi que les livraisons de carburant et de gaz après qu’Israël a partiellement fermé la frontière commerciale avec Gaza, en représailles à des actions de quelques Gazaouis qui allumaient des feux en Israël au moyen de cerf-volant et de ballons.

Depuis le 7 octobre, le blocus est devenu presque total. Les restrictions sur la nourriture et sur les biens de première nécessité menacent désormais la survie même de la population civile de Gaza. En mars 2024, CNN fait un reportage sur les produits qu’Israël a le plus souvent refusé aux Gazaouis, généralement sous le prétexte de leur « double usage ». CNN liste quelques-uns des plus fréquents : ventilateurs, cylindres à oxygène, produits anesthésiants, systèmes de filtration de l’eau, appareils à rayons X et béquilles.

D’autres articles interdits par Israël : « dattes, sacs de couchage, médicaments anti-cancéreux, tablettes de purification de l’eau et trousses de maternité, d’après le rapport. Les dattes pourraient être salvatrices pour une population affamée, mais elles ont été interdites d’entrée à Gaza parce que, selon des sources ayant informé CNN, les graines rendaient les datte suspectes sur les images de l’inspection aux rayons X. Les sacs de couchage ont été interdits « parce qu’ils étaient verts », a dit à CNN un représentant de l’aide humanitaire « le vert c’est militaire et selon la liste de 2008, militaire équivaut à double usage ». Ce qui a commencé comme une politique délibérée  pour amener l’économie de Gaza à un arrêt net est maintenant utilisé pour mettre à genoux sa population.

Moustafa Bayoumi et Mona Chalabi
https://www.theguardian.com/world/article/2024/jun/24/gaza-blockade-israel-banned-items
Traduit par SF pour l’Aurdip
https://aurdip.org/les-jouets-les-epices-les-machines-a-coudre-voici-les-objets-interdits-dentree-a-gaza-par-israel/

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« Ampleur sans précédent »
des violations commises à l’encontre des enfants à Gaza,
en Cisjordanie et en Israël, selon un rapport de l’ONU

Selon le rapport, il y a plus de « violations graves » commises dans les territoires occupés et en Israël que n’importe où ailleurs dans le monde.

Selon un rapport des Nations unies qui doit être publié cette semaine, les violations graves commises à l’encontre des enfants à Gaza, en Cisjordanie et en Israël ont été plus nombreuses que partout ailleurs dans le monde l’année dernière.

Le rapport sur les enfants et les conflits armés, dont le Guardian a eu connaissance, a recensé plus de cas de crimes de guerre contre des enfants dans les territoires occupés et en Israël que partout ailleurs, y compris en République démocratique du Congo, au Myanmar, en Somalie, au Nigeria et au Soudan.

« Israël et les territoires palestiniens occupés présentent une échelle et une intensité sans précédent de violations graves à l’encontre des enfants », indique le rapport.

L’évaluation annuelle – qui doit être présentée à l’assemblée générale des Nations unies dans le courant de la semaine par le secrétaire général, António Guterres – mentionne Israël pour la première fois dans une annexe des États responsables de violations des droits de l’enfant, ce qui a suscité l’indignation du gouvernement israélien.

Le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré que les Nations unies s’étaient « ajoutées à la liste noire de l’histoire en se joignant à ceux qui soutiennent les assassins du Hamas ».

Le rapport ne détaille que les cas que les enquêteurs de l’ONU ont pu vérifier, et ne représente donc qu’une partie du nombre total de morts et de blessés parmi les enfants au cours de l’année dernière.

Au total, les Nations unies ont vérifié « 8 009 violations graves à l’encontre de 4 360 enfants » en Israël, à Gaza et en Cisjordanie, soit plus de deux fois les chiffres de la RDC, deuxième pays le plus touché par la violence à l’encontre des enfants.

Sur le nombre total d’enfants victimes vérifiés, 4 247 étaient palestiniens, 113 étaient israéliens.

Au total, 5 698 violations ont été attribuées aux forces armées et de sécurité israéliennes, et 116 à la branche armée du Hamas, les Brigades Izz ad-Din al-Qassam. Les colons israéliens ont été jugés responsables dans 51 cas, et les brigades al-Quds du Jihad islamique palestinien ont été impliquées dans 21 cas.

Entre le 7 octobre et la fin décembre de l’année dernière, l’ONU a vérifié le meurtre de 2 051 enfants palestiniens, et a déclaré que le processus d’attribution des responsabilités était en cours, mais le rapport note : « La plupart des incidents ont été causés par l’utilisation d’armes explosives dans des zones peuplées par les forces armées et de sécurité israéliennes ».

Le rapport reconnaît qu’il ne reflète qu’une image partielle de la situation à Gaza.

« En raison de graves difficultés d’accès, en particulier dans la bande de Gaza, les informations présentées ici ne reflètent pas toute l’ampleur des violations commises à l’encontre des enfants dans cette situation », indique le rapport.

Le rapport fait également état de graves abus commis par les forces israéliennes en Cisjordanie, avec 126 enfants palestiniens tués et 906 détenus. L’ONU a vérifié cinq cas où les soldats ont utilisé des garçons « pour protéger les forces pendant les opérations de maintien de l’ordre ».

Au cours de l’année 2023, avant l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, les Nations unies ont déclaré que les branches armées du Hamas et du Jihad islamique palestinien avaient organisé des « camps d’été », dans lesquels les enfants étaient exposés à « un contenu et des activités militaires ».

Au cours des trois premiers mois de la guerre, l’ONU a vérifié 23 cas distincts de refus d’accès humanitaire par les autorités israéliennes « liés au refus de coordination des missions d’aide humanitaire et à l’empêchement de l’accès aux soins médicaux ».

Au cours de l’offensive israélienne à Gaza, l’ONU a constaté que « la quasi-totalité des infrastructures, installations et services essentiels ont été attaqués, notamment les sites d’hébergement, les installations des Nations unies, les écoles, les hôpitaux, les installations d’approvisionnement en eau et d’assainissement, les moulins à grains et les boulangeries ».

« Les enfants sont menacés de famine, de malnutrition sévère et de mort évitable », indique le rapport de l’ONU.

« Je suis consterné par l’augmentation spectaculaire et l’ampleur et l’intensité sans précédent des violations graves commises à l’encontre des enfants dans la bande de Gaza, en Israël et en Cisjordanie occupée », déclare M. Guterres à l’Assemblée générale dans le rapport.

The Guardian par Julian Borger
Traduction : AFPS
https://www.france-palestine.org/Ampleur-sans-precedent-des-violations-commises-a-l-encontre-des-enfants-a-Gaza

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Plus de 20 000 enfants disparus à Gaza
selon l’ONG « Save The Children »

« Save the Children » estime à plus de 20 000 le nombre d’enfants perdus, disparus, détenus, enterrés sous les décombres ou dans des fosses communes.

On estime à 21 000 [1] le nombre d’enfants disparus dans le chaos de la guerre à Gaza, dont beaucoup sont coincés sous les décombres, détenus, enterrés dans des tombes anonymes ou introuvables de leur famille, a déclaré Save the Children. Les équipes de protection de l’enfance de l’organisation signalent que les derniers déplacements provoqués par l’offensive à Rafah ont encore séparé davantage d’enfants et accru la pression sur les familles et les communautés qui s’occupent d’eux.

Il est pratiquement impossible de recueillir et de vérifier des informations dans les conditions actuelles à Gaza, mais on estime qu’au moins 17 000 enfants sont non accompagnés ou séparés, qu’environ 4 000 enfants portés disparus sont sous les décombres [2], et qu’un nombre inconnu d’entre eux se trouvent également dans des fosses communes. D’autres ont été emmenés de force, y compris un nombre inconnu d’enfants détenus et transférés hors de Gaza, dont les familles ne savent pas où ils se trouvent, alors que des rapports font état de mauvais traitements et de tortures.

Parallèlement, les équipes de protection de l’enfance de l’organisation humanitaire mettent en garde contre la nécessité d’une action urgente pour protéger les enfants séparés et non accompagnés, action qui est gravement compromise par la détérioration de la situation en matière de sécurité.

Un spécialiste de la protection de l’enfance de Save the Children à Gaza déclare : « Chaque jour, nous trouvons de plus en plus d’enfants non accompagnés et chaque jour, il est plus difficile de les aider. Nous travaillons avec des partenaires pour identifier les enfants séparés et non accompagnés et retrouver leurs familles, mais il n’y a pas d’installations sûres pour eux – il n’y a pas d’endroit sûr à Gaza. En outre, il est difficile de les réunir avec les membres de leur famille lorsque les hostilités en cours limitent notre accès aux communautés et obligent constamment les familles à se déplacer. »

« Les voisins et les membres de la famille élargie qui ont accueilli des enfants isolés ont du mal à répondre à leurs besoins essentiels, tels qu’un abri, de la nourriture et de l’eau. Nombre d’entre eux se retrouvent avec des étrangers – ou complètement seuls – ce qui augmente le risque de violence, d’abus, d’exploitation et de négligence. »

Les dernières attaques des forces israéliennes à Rafah ont fait de nombreuses victimes. Des rapports d’experts de l’ONU ont fait état de « personnes piégées à l’intérieur de tentes en plastique en feu » et « brûlées vives », et le ministère de la santé de Gaza a rapporté des « corps brûlés au-delà de toute reconnaissance ». Save the Children a averti qu’il est presque impossible de confirmer l’identification d’un corps par le plus proche parent lorsque des familles entières ont été anéanties et que les restrictions d’entrée bloquent l’entrée de l’équipement et les experts nécessaires.

Selon le ministère de la santé de Gaza, plus de 14 000 enfants ont été tués depuis le 7 octobre, dont près de la moitié n’ont pas encore été totalement identifiés, en partie parce que leurs corps ont été endommagés au point d’être méconnaissables [3]. Selon les experts de l’ONU, des enfants figurent également parmi les corps récemment retrouvées dans des fosses communes, dont beaucoup présentent des signes de torture et d’exécutions sommaires, ainsi que des cas potentiels de personnes enterrées vivantes.

Au moins 33 enfants israéliens ont été tués depuis le mois d’octobre, et on ne sait pas si des enfants se trouvent parmi les personnes toujours retenues en otage à Gaza. Depuis le 9 juin, environ 250 enfants palestiniens de Cisjordanie sont portés disparus dans le système de détention militaire israélien, leurs familles n’étant pas en mesure de confirmer physiquement l’endroit où ils se trouvent et leur bien-être en raison des restrictions supplémentaires imposées aux visites depuis octobre.

Les Nations unies ont reçu de nombreux rapports faisant état de détentions massives, de mauvais traitements et de disparitions forcées de milliers de personnes, dont des enfants.

Jeremy Stoner, directeur régional de Save the Children pour le Moyen-Orient, déclare : « Les familles sont torturées par l’incertitude quant à l’endroit où se trouvent leurs proches. Aucun parent ne devrait avoir à creuser dans des décombres ou des fosses communes pour tenter de retrouver le corps de son enfant. Aucun enfant ne devrait être seul, sans protection, dans une zone de guerre. Aucun enfant ne devrait être détenu ou pris en otage. »

« Les enfants disparus mais vivants sont vulnérables, exposés à de graves risques de protection et doivent être retrouvés. Ils doivent être protégés et ramenés à leur famille. Quant aux enfants qui ont été tués, leur décès doit être officiellement signalé, leurs familles informées, les rites funéraires respectés et l’obligation de rendre des comptes recherchée. Comme beaucoup l’ont souligné, Gaza est devenu un cimetière d’enfants, et des milliers d’autres sont portés disparus, sans que l’on sache ce qu’il est advenu d’eux. Une enquête indépendante doit être menée et les responsables doivent rendre des comptes. Nous avons désespérément besoin d’un cessez-le-feu pour retrouver et soutenir les enfants disparus qui ont survécu, et pour empêcher que d’autres familles ne soient détruites ».

Save the Children demande au gouvernement britannique de faire tout ce qui est en son pouvoir pour protéger la vie des enfants et de cesser immédiatement le transfert d’armes, de pièces détachées et de munitions à Israël et aux groupes armés palestiniens.

Save the Children fournit des services essentiels et un soutien aux enfants palestiniens depuis 1953. Les équipes de Save the Children à Gaza travaillent avec des partenaires locaux pour identifier et soutenir les enfants non accompagnés. Il s’agit notamment d’assurer une gestion individuelle des cas de protection des enfants, de fournir de l’argent liquide aux personnes qui s’occupent des enfants isolés, de fournir un soutien psychosocial et d’assurer le suivi et l’engagement des communautés. Save the Children fournit également un accès à des services tels que des espaces adaptés aux enfants et un soutien en matière de nutrition et de santé.

Notes
[1] Save the Children estime qu’environ 21 000 enfants sont portés disparus à Gaza. Ce chiffre comprend 17 000 enfants non accompagnés et séparés, et 4 000 enfants enterrés sous les décombres [voir 2 ci-dessous].
[2] L’ONU estime que 10 000 personnes seraient enterrées sous les décombres à Gaza et que 40% des victimes à Gaza sont des enfants. Save the Children estime qu’il y aurait environ 4 000 enfants ensevelis sous les décombres à Gaza.
[3]
Selon les derniers chiffres du ministère de la santé à Gaza, plus de 14 100 enfants ont été tués à Gaza depuis le 7 octobre, dont 7 779 ont été identifiés. Cela signifie qu’environ la moitié du nombre total d’enfants tués (6 303) n’a pas encore été identifiée. Le ministère de la santé indique que le processus d’identification complète des victimes est en cours.

Save the children, le 24 juin 2024
https://www.savethechildren.org.uk/news/media-centre/press-releases/over-20000-children-estimated-to-be-lost-in-gaza
Traduction : JB pour l’agence Media Palestine
https://agencemediapalestine.fr/blog/2024/06/25/les-enfants-disparus-de-gaza/

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Rapport depuis Rafah :
L’UNICEF dénonce la « guerre contre les enfants »
que mène Israël, alors que la famine s’aggrave
et que le nombre de décès augmente à Gaza

L’armée israélienne a annoncé dimanche une « pause tactique » quotidienne dans ses attaques sur Rafah afin de permettre à l’aide humanitaire d’entrer dans la bande de Gaza, après avoir systématiquement empêché son accès aux Palestiniennes et Palestiniens de Gaza depuis le 7 octobre. Bien qu’un cessez-le-feu total soit toujours vital, « toute pause dans les bombardements est une bonne nouvelle pour les enfants », a déclaré James Elder, porte-parole de l’UNICEF, qui s’est entretenu avec Democracy Now ! depuis Rafah. « L’épuisement physique et psychologique auquel ils sont confrontés est presque impossible à décrire », dit-il, qualifiant l’offensive israélienne de « guerre contre les enfants ».

Le texte qui suit est d’une transcription faite dans l’urgence, qui peut ne pas être dans sa forme finale.

AMY GOODMAN : Nous commençons l’émission d’aujourd’hui à Gaza, d’où les Nations Unies et d’autres organisations ne cessent d’alerter sur la situation alors que l’assaut israélien entre dans son neuvième mois. Le chef de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, alertait la semaine dernière : « Une proportion significative de la population de Gaza est maintenant très gravement confrontée à la faim et à des conditions proches de la famine. » L’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) affirme que plus de 50 000 enfants ont besoin d’un traitement médical immédiat pour cause de malnutrition aiguë. Les travailleurs et travailleuses médicaux s’efforcent de traiter les patient.es malades et souffrant de malnutrition dans un contexte de destruction par Israël des infrastructures sanitaires et de l’approvisionnement en eau de la bande de Gaza.

Dimanche, l’armée israélienne a annoncé une pause tactique quotidienne dans ses attaques sur Rafah afin de permettre à l’aide humanitaire d’entrer dans la bande de Gaza, mais le chef de l’UNRWA affirme qu’au niveau opérationnel, rien n’a changé dans le sud de Gaza. Depuis huit mois, Israël empêche systématiquement l’acheminement de l’aide à la population. Les forces israéliennes ont également pris pour cible les Palestiniens et Palestiniennes à la recherche de cette aide rare et ont tué plus de travailleurs humanitaires que lors de n’importe quelle guerre depuis la création de l’ONU.

Les forces israéliennes ont également tué des Palestinien.nes qui cherchaient à apporter de la nourriture à leurs familles, notamment mercredi dernier, lorsque les troupes ont tiré sur un groupe de pêcheurs à Gaza, tuant deux d’entre eux. Notre invité, James Elder, porte-parole de l’UNICEF, qui nous rejoint depuis Rafah, a été témoin de cette attaque.

Avant d’aborder ce sujet plus vaste, pouvez-vous décrire ce que vous avez vu ? Qu’est-il arrivé à ces pêcheurs, James Elder ?
JAMES ELDER : Amy, nous étions en mission pour apporter des fournitures médicales et nutritionnelles vitales pour l’UNICEF à 10 000 enfants dans le nord. Nous avions suivi toutes les procédures. C’est très compliqué. C’est très spécifique. Nous avons vu beaucoup, beaucoup trop d’aide refusée et restreinte pour des gens qui en ont désespérément besoin et ce de façon croissante. Le trajet entre Deir al-Balah, où nous nous trouvions, et la ville de Gaza, au nord, est d’environ 25 miles. Amy, il nous a fallu 13 heures. Huit heures ont été passées près des postes de contrôle. En fin de compte, il y a eu un malentendu autour de notre camion. Nous avons attendu. Nous avons attendu. Nous avons attendu. Finalement, l’accès nous a été refusé. Nous n’avons pas pu faire parvenir ces fournitures à ces 10 000 enfants.

Pendant que nous attendions, Amy, ironiquement, je parlais à un collègue de l’industrie de la pêche, de cette destruction de l’éducation, des soins de santé, du logement, de l’agriculture. Ce collègue m’a expliqué que son beau-père avait une entreprise de pêche, et il m’a montré des vidéos de son entreprise de pêche et des bateaux lorsqu’ils sont partis en flammes, lorsqu’ils ont été bombardés. Il m’a montré ceci et il m’a expliqué que son beau-père avait eu une attaque à ce moment-là.

J’étais donc absorbé par la vision de ces pêcheurs. Il ne s’agissait que de huit ou dix hommes dans l’eau jusqu’aux genoux, dans l’océan ou dans la mer, avec un seul filet chacun. Je les regardais tous. Je me disais : « Vous êtes probablement un professeur d’université. Vous êtes peut-être ingénieur ». Je les ai observés pendant des heures et des heures, alors que nous attendions notre aide.

Soudain, un char d’assaut est apparu. C’était tout près du grand poste de contrôle militaire israélien. Des coups de feu ont été tirés. Et deux des pêcheurs qui se trouvaient sur la plage se sont retrouvés sur le sable. Heureusement, j’étais avec d’autres collègues de l’Organisation mondiale de la santé, dont un secouriste. Ils ont immédiatement appelé les autorités pour nous demander la permission, à nous qui avons l’expérience des urgences médicales, de nous rendre sur la plage pour voir dans quel état se trouvaient ces deux pêcheurs. Cette demande nous a été refusée. L’accès a été refusé. Une demi-heure plus tard, les autres pêcheurs, qui voulaient absolument voir leurs amis, leurs proches – je ne sais plus – ont fini par recevoir des housses mortuaires. Ils y sont allés. Ils les ont ramenés. Et c’est là que j’ai vu qu’un des pêcheurs avait été abattu d’une balle dans le dos, et que l’autre, qui avait encore un filet de pêche autour de la cheville, avait été abattu d’une balle dans le cou.

AMY GOODMAN : Alors, pourriez-vous replacer cela dans un contexte plus large, James Elder ? Pouvez-vous parler de ce qui se passe en ce moment, de l’ampleur de la catastrophe qu’est Gaza, en ce qui concerne la faim et la famine, sans parler des meurtres de Palestiniens et Palestiniennes ? En ce moment le nombre est de plus de 37 000 tués, bien plus de 15 000 enfants – et ce nombre est probablement beaucoup plus élevé parce que nous ne savons pas combien de personnes sont mortes sous les décombres ?

JAMES ELDER : Eh bien, comme vous le dites, Amy, regardez ce nombre d’enfants. Mon directeur exécutif, je crois, l’a très bien exprimé au Conseil de sécurité il y a plusieurs mois, en disant que le meurtre d’enfants à Gaza et la destruction de Gaza ne peuvent en aucun cas apporter la paix au Moyen-Orient. Nous vivons aujourd’hui une période terrifiante qui semble se normaliser. Il n’y a rien de normal à passer une nouvelle nuit ici, où les bombardements sont incessants, où les drones sont incessants. Vous ne dormez pas, vous voyez ? Évidemment, les enfants sont bombardés aussi, et il y a le tourment psychologique que cela représente. C’est un problème permanent. Juste avant de commencer, j’ai entendu d’autres tirs ici, d’autres bombardements qui sont incessants. Cela fait donc 250 jours, Amy, que les enfants subissent cela. L’épuisement physique et psychologique auquel ils sont confrontés est, oui, presque impossible à saisir, parce qu’en plus, il y a une crise alimentaire comme la bande de Gaza n’en a jamais connue auparavant. C’est pourquoi nous essayons d’apporter de l’aide au nord.

Les problèmes d’accès à l’eau sont tels que nous ne les avons jamais vus ici, alors que, normalement, 50 litres d’eau constituent le strict minimum par personne. Et le strict minimum, c’est pour se nettoyer, boire, se laver. Nous n’avons plus que quelques litres d’eau. Nous sommes en plein été. La chaleur est étouffante. L’autre jour, j’ai regardé le thermomètre d’une tente. Il indiquait 55 degrés Celsius. Je ne sais pas ce que c’est. C’est bien plus que 100 degrés Fahrenheit. Oui, les habitant.es de Gaza sont habitué.es à l’été. Ils et elles sont habitués à passer l’été dans leurs propres maisons, avec une brise transversale, des ventilateurs au plafond. Aujourd’hui, ils et elles sont dans des tentes, côte à côte, en train d’étouffer sur le sable. Le manque d’eau et de nourriture ne se traduit donc pas seulement par des maladies chez les personnes les plus vulnérables, à savoir les enfants. Le risque de déshydratation est également très élevé.

Depuis le ciel, c’est implacable. Il y a quelques heures, avant de vous parler, je me trouvais dans un hôpital, l’Hôpital européen. En un instant, j’ai vu Hala, 4 ans. Elle est aveugle d’un œil depuis que la maison familiale a été frappée. Wahid a perdu un bras et une jambe, car il dormait et s’est réveillé dans les décombres. Et Yasim, Yasim a perdu son bras droit. Je l’ai vu dans la minute qui a suivi. J’ai obtenu des chiffres lorsque j’étais ici en novembre, Amy : un millier d’enfants amputé.es. Je ne connais pas leur nombre aujourd’hui. Nous devrions arrêter ces chiffres. Nous devons nous concentrer sur les histoires, sur l’humain. Mais, bien sûr, l’ampleur – l’ampleur est sans précédent. Et aussi difficile à croire que cela puisse être, cela continue.

Et, bien sûr, les gens demandent : « Est-ce que c’est pire maintenant ? » Bien sûr que c’est pire. C’est pire tous les jours. Cela ne peut qu’empirer. Aujourd’hui, il y aura un bombardement. Aujourd’hui, il y aura davantage de gens sans eau ni nourriture. Demain, ce sera pire. La situation continuera d’empirer jusqu’à ce que celles et ceux qui ont le pouvoir de la plume, ceux qui surveillent ce cessez-le-feu, commencent à comprendre et à se soucier du niveau de souffrance que les enfants et leurs familles endurent ici.

AMY GOODMAN : Vous avez parlé de 55 degrés Celsius lorsque vous avez regardé le thermomètre. C’est en fait 131 degrés Fahrenheit. Nous parlons avec James Elder, porte-parole de l’UNICEF, le Fonds international d’urgence des Nations unies pour les enfants. Il est avec nous depuis Rafah, à Gaza. Vous venez de dire que vous continuez à entendre des explosions à l’extérieur. Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est cette pause tactique que l’armée israélienne a annoncée de façon surprenante, un peu à l’improviste, dimanche, et ce qu’elle signifie exactement ? Cela signifie qu’il n’y a plus qu’une route pour l’aide d’urgence à Rafah ?

JAMES ELDER : Oui. Je veux dire, écoutez, toute restriction des bombardements, toute pause dans les bombardements est une bonne nouvelle pour les enfants. La plupart des nuits ici, ce sont des nuits presque sans sommeil, que ce soit à cause des bombardements ou des drones. Les bombardements sont… je pensais savoir, Amy, à quoi ressemblait le bruit des bombardements. Je n’en avais aucune idée. Quand c’est vraiment proche, c’est comme si quelqu’un frappait des casseroles à côté de votre tête. Un drone est une tondeuse à gazon, et il est implacable. Il y a des drones d’attaque et des drones de surveillance. Et il y a plus de tirs maintenant. Donc, toute restriction des bombardements, toute pause, quel que soit le nom qu’on lui donne, est une bonne nouvelle pour les enfants.

Mais nous devons attendre de voir ce que cela signifie réellement. Il ne s’agit que d’une petite partie de l’aide qui passe par une partie de la bande de Gaza. Faciliter l’aide est une bonne chose. Mais à plus grande échelle, la responsabilité d’Israël, en tant que puissance occupante, est de permettre à l’aide d’être distribuée en toute sécurité dans la bande de Gaza. Ce n’est pas le cas. Le chaos est semé, parce qu’il y a un tel niveau de désespoir, parce qu’il y a un tel manque de sécurité. Comme vous l’avez dit à juste titre, Amy, il y a plus de collègues des Nations unies qui ont été tué.es dans cette guerre qu’à n’importe quel autre moment depuis la création des Nations unies. Nous espérons donc que cela se traduira par des opérations d’aide plus fluides, plus rapides et plus sûres. Mais pour que cela se produise vraiment, il faudrait ouvrir davantage de points de passage, beaucoup plus de points de passage. Nous en parlons, le secrétaire général des Nations unies en parle depuis des mois et des mois. C’est un aspect de la question.

Le deuxième aspect, bien sûr, c’est – eh bien, nous revenons au cessez-le-feu. Le cessez-le-feu permettrait d’apporter l’aide dans la bande de Gaza et permettrait aux otages de rentrer chez eux. Le cessez-le-feu ramènera les otages chez elles et eux. Et un cessez-le-feu nous permettrait de commencer à nous attaquer à la crise nutritionnelle. Par exemple, Amy, l’UNICEF traitait 3 000 enfants atteints de la forme la plus dangereuse de malnutrition ici à Rafah, puis nous avons eu l’offensive militaire à Rafah, que nous avions tous supplié d’éviter, mais que nous craignions d’une certaine manière. Cette offensive militaire « limitée », entre guillemets, qui a entraîné le déplacement d’un million de personnes, a également eu pour conséquence de rendre notre centre de stabilisation, qui traitait 3 000 enfants, inopérant, en l’espace d’une minute. Les enfants soignés se retrouvent soudainement… ils ont disparu. Nous devons maintenant essayer de retourner dans ces communautés, dans ces tentes, pour retrouver ces enfants, pour retrouver ces familles, parce que sans ce traitement, ils mourront. Et le point de passage de Rafah, qui était la ligne de vie pour l’aide humanitaire, est fermé depuis plus d’un mois maintenant.

La guerre des mots est donc permanente. Mais il suffit de regarder les faits. Il est démontré que le nombre de camions humanitaires entrés en mai a été inférieur de moitié à celui d’avril. Il est prouvé qu’une fraction des routes est ouverte alors qu’elles devraient l’être. Les voies terrestres sont le moyen le plus efficace et le plus rentable d’acheminer l’aide. Il est prouvé que la jetée ne fonctionne plus. Il est évident que nous sommes en train de nous catapulter, si l’on peut dire, dans une crise nutritionnelle. Et la preuve, c’est qu’alors que nous essayons d’apporter de l’aide et que les enfants cherchent à se mettre en sécurité, les bombardements se poursuivent.

AMY GOODMAN : Vous avez parlé de ce qui se passe à Gaza comme d’une guerre contre les enfants. Au début du mois, l’ONU a ajouté Israël à sa liste de la honte, une liste noire des Etats et des groupes qui violent les droits des enfants dans les conflits armés. Les autres pays figurant sur cette liste sont la Russie, la République démocratique du Congo, la Somalie, la Syrie, la Birmanie, l’Afghanistan et Haïti. L’ONU ajoute également le Hamas et le Jihad islamique à cette liste de la honte. Pouvez-vous expliquer concrètement ce que cela signifie ? Et aussi, comme vous parlez des enfants qui souffrent de la faim – bien sûr, les adultes aussi – quels sont les effets à long terme de cette situation ?

JAMES ELDER : Oui, je pense qu’il y a trois parties. L’UNICEF et les Nations Unies soutiennent absolument ces données et leur solidité. Il s’agit d’un rapport du secrétaire général, et je devrais laisser à son bureau le soin d’en parler davantage. Mais, oui, nous le faisons, et depuis de nombreux mois : nous appelons cela une guerre contre les enfants. Et comme pour tout ce qui se passe ici, nous le faisons sur la base de preuves. Nous ne cherchons pas à faire les gros titres. Nous le faisons parce que dans tous les conflits où l’UNICEF intervient, ou sur toutes les lignes de front, de l’Afghanistan au Yémen en passant par l’Ukraine et la Syrie, nous n’avons jamais vu un pourcentage aussi élevé de civils blessés, mutilés ou tués parmi les enfants qu’ici. Voilà pourquoi. Les faits montrent qu’il s’agit d’une guerre contre les enfants. Et, oui, c’est parce qu’il y a une grande population d’enfants et une population dense – c’est une population dense. C’est aussi parce que nous assistons à des bombardements aveugles et incessants.

Mardi, lorsque j’étais à l’hôpital Al-Aqsa, dans la zone intermédiaire, à combien de familles ai-je parlé ? Je parle à – et encore une fois, parfois, Amy, je vais dans un hôpital, et littéralement je dois parler à la première personne que je vois. Et il y a des milliers de personnes. Il y a des enfants à l’étage qui ont besoin d’attention, malgré les efforts courageux des médecins qui travaillent 24 heures sur 24 et qui, dans le même temps, se demandent comment apporter du bois et de l’eau à leur famille le soir. La première que j’ai vue était un petit garçon, Ali. Ali dormait au troisième étage de la maison familiale lorsqu’un missile a frappé. L’instant d’après, il se retrouvait sous les décombres du rez-de-chaussée. J’ai ensuite appris que la mère d’Ali avait également été victime de ce bombardement, de cette attaque contre la maison familiale. Je l’ai trouvée à l’hôpital. Je voulais lui expliquer que j’avais retrouvé Ali, et j’ai cru, pendant une seconde, que j’avais de bonnes nouvelles. J’ai pensé que, dans cette obscurité, j’avais quelque chose à partager. En fait, elle savait qu’Ali était là, mais elle a aussi expliqué que ses deux autres enfants avaient été tués dans cet attaque. Ce sont… c’est ce qui est en cours, hier soir, ce soir. C’est le caractère indiscriminé de cette guerre qui se poursuit. Elle se poursuit.

En ce qui concerne la crise alimentaire, je suis désolé, vous devrez répéter la dernière partie de votre question.

AMY GOODMAN : Quels sont les effets à long terme de la faim sur les enfants ?

JAMES ELDER : Oui. Malheureusement, l’UNICEF l’a appris parce que nous opérons du nord au sud, du sud à l’est, d’est en ouest, plutôt, dans le monde entier. Ces effets sont nombreux et ils s’aggravent, tout comme les traumatismes. L’état nutritionnel d’un enfant est d’autant plus grave qu’il n’est pas pris en charge. Et chez les enfants les plus jeunes, évidemment, le plus grand risque est la mort. Un enfant souffrant de malnutrition sévère a dix fois plus de chances de mourir d’une maladie courante. Et mon Dieu, il y en a ici des maladies courantes aujourd’hui, à cause de la privation d’assainissement et d’eau. Mais il y a aussi des risques pour le développement mental. Il y a de grands risques pour la croissance physique, la croissance psychologique et le développement mental.

À long terme, l’impact se fait sentir sur la société, sur la communauté. Et cela peut sembler très éloigné, mais ce n’est pas le cas. L’UNICEF s’intéresse toujours à l’ensemble des tranches d’âge des enfants. Et si nous regardons ici, à Gaza, cette population de jeunes enfants, n’importe quel économiste, n’importe quel démographe vous dira qu’il faut bien faire les choses avec une population de jeunes enfants. Et ce n’est pas difficile. Il suffit d’offrir la bonne formation, les bonnes compétences, les bonnes opportunités, et vous obtenez un boom démographique. Les populations vieillissantes vous envient. Si vous échouez, vous vous exposez à tous les risques liés à la sécurité et à tout ce qui va avec. Et c’est là un exemple paradigmatique de ce problème.

AMY GOODMAN : Enfin, James Elder, pour revenir à la question d’un cessez-le-feu, qu’est-ce que cela signifierait exactement ?

JAMES ELDER : Cela signifie tout, Amy. Cela signifie tout. Il y a des moments où je me sens fatigué de parler, tout comme ce que les gens doivent penser. Mais quand vous êtes à Gaza et que vous sentez encore cet espoir parmi les gens… – j’ai rencontré un homme tout à l’heure près de l’eau, il m’a expliqué qu’il avait déménagé huit fois. Huit fois. Et il connaît bien toutes les résolutions du Conseil de sécurité, y compris la dernière résolution. Il m’a dit : « Nous devons continuer à espérer. Mais nous avons l’impression que c’est notre dernier espoir. » Et je comprends cela, la dégradation de l’état psychologique. Les gens s’accrochent. De nombreuses femmes m’ont dit : « Mon mari a été tué. Ma maison a été détruite. J’ai perdu la possibilité de nourrir mes enfants. Et j’ai perdu mon travail. Tout ce qui me reste, c’est l’espoir ». Ils s’accrochent donc à l’espoir. Mais ils sont également conscients que certains d’entre eux ont perdu le compte du nombre de ces résolutions.

Un cessez-le-feu signifierait, au sens le plus simple, que les otages rentreraient chez elles et eux. Que le supplice prendrait fin. Cela signifierait qu’une mère pourrait faire des promesses à son enfant, comme une mère me l’a dit exactement en ces termes : « Je pourrai me coucher le soir avec mon enfant et lui promettre qu’il pourra se réveiller. » Ce n’est pas possible ici. Comme beaucoup de gens me l’ont dit, vivre ou mourir, c’est une question de chance. C’est le cas ici, compte tenu de la nature indiscriminée de la guerre. Donc ceux qui ont le pouvoir, quels qu’ils soient, ont créé cette guerre contre les enfants. Ceux qui ont le pouvoir sur un cessez-le-feu doivent – comme je l’ai dit, ils doivent comprendre la souffrance ici. Et comme le disent de nombreux habitants de Gaza, il semble que c’est leur dernier espoir.

Amy Goodman, le 17 juin 2024
https://www.democracynow.org/2024/6/17/unicef
Traduction : SD pour l’agence Media Palestine
https://agencemediapalestine.fr/blog/2024/06/20/rapport-depuis-rafah-lunicef-denonce-la-guerre-contre-les-enfants-que-mene-israel-alors-que-la-famine-saggrave-et-que-le-nombre-de-deces-augmente-a-gaza/

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Torture dans les prisons israéliennes : stop !

En cette journée internationale contre la torture, l’AFPS tient à dénoncer les tortures que les autorités israéliennes infligent aux prisonnier·es politiques palestinien·nes. Tous les témoignages des prisonniers libérés font état des tortures et des mauvais traitements qu’ils ont subis.

L’Assemblée générale des Nations Unis, dans sa résolution 52/149 du 12 décembre 1997, a proclamé le 26 juin Journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture afin d’assurer l’application effective de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, entrée en vigueur le 26 juin 1987.

En 1993, Israël a signé la Convention des Nations Unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants au sens des Nations Unies, et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.

Force est de constater qu’Israël ne respecte absolument pas la convention qu’il a signée. C’était déjà le cas avant le 7 octobre. Israël a légiféré pour justifier l’utilisation de la torture en cas de « nécessité » et en cas « de raisons urgentes de sécurité ».

La pratique systématique ou généralisée de la torture constitue un crime contre l’humanité.

Or depuis le 7 octobre, la pratique de la torture et des traitements inhumains et dégradants a considérablement augmenté, que ce soit lors des arrestations, des interrogatoires, et également pendant la détention.

Les prisonnier·es politiques palestinien·nes sont souvent battu·es, humilié·es, privé·es de nourriture, traité·es comme des animaux, ne bénéficient pas de soins adaptés et, selon plusieurs témoignages, subissent des agressions sexuelles. Le nombre de douche est limité à 1 ou 2 par semaine, pas de serviettes hygiéniques, pas de change des vêtements, la plupart dorment à même le sol.

Les prisonnier·es de Gaza, arrêté·es depuis le 7 octobre, sont détenu·es dans les camps militaires, qui leur sont réservés, notamment le camp de Sde Teiman situé dans le désert du Neguev.

Israël n’y applique pas la convention de Genève, car il définit les prisonnier·es comme des « combattants illégaux », un statut créé en 2002 pour limiter au maximum leurs droits. Aujourd’hui, en Israël, un « combattant illégal » peut rester détenu trois mois sans voir un avocat.

Les conditions de détention y sont particulièrement atroces. Ceux qui en ont été libérés présentent des blessures et un état de dénutrition sévère.

Le Comité public contre la torture en Israël – PACTI – a établi de nombreux cas de recours à la torture et aux mauvais traitements dont sont victimes les prisonniers politiques palestiniens. En vingt ans, le ministère de la Justice a été saisi de 1 450 plaintes pour tortures. Toutes ont été classées sans suite.

Ce qu’il se passe dans les prisons israéliennes est l’application d’une politique délibérée mise en place pour briser un peuple, briser sa volonté de résistance, lui enlever toute dignité. C’est une des caractéristiques du régime d’apartheid israélien, ce régime d’oppression et de domination.

C’est inacceptable !

Israël a l’obligation de respecter le droit international, et doit cesser de faire subir aux prisonnier·es·palestinien·nes toute forme de torture et tout traitement inhumain et dégradant.

Une raison parmi toutes les autres pour imposer des sanctions à Israël tant que cet État viole le droit international et se rend coupable de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité !

Le peuple palestinien résiste, debout. Nous le soutenons, le soutiendrons jusqu’à ce qu’il puisse exercer son droit à l’autodétermination.

Le Bureau National, le 26 juin 2024
https://www.france-palestine.org/Torture-dans-les-prisons-israeliennes-stop

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Réponse de MSF à la suite des accusations portées à l’encontre
d’un membre de son personnel à Gaza

Les forces israéliennes ont accusé notre collègue palestinien Fadi Al-Wadiya, tué hier dans une frappe israélienne, d’être un « agent important » du groupe armé du Jihad islamique. Il a été exécuté alors qu’il se rendait à son travail à la clinique de Médecins Sans Frontières (MSF) dans la ville de Gaza. Cinq autres personnes, dont trois enfants, ont également été tuées dans cette attaque. Nous ne disposons d’aucun élément confirmant cette accusation et n’avons reçu aucune information des autorités israéliennes en dehors de la publication d’un tweet après son assassinat. Seule une enquête indépendante permettra d’établir les faits.

Fadi était médecin, kinésithérapeute et père de trois enfants. Il a travaillé pour MSF de 2018 à 2022, et a de nouveau rejoint l’organisation il y a un mois pour prendre en charge les personnes blessées par les incessantes attaques israéliennes dans la ville de Gaza. Le matin du 25 juin, Fadi se rendait au travail à vélo et a été assassiné à l’extérieur de notre clinique dans la ville de Gaza. Il s’agit du sixième membre du personnel de MSF tué à Gaza depuis le 7 octobre et de l’un des 500 travailleurs de santé tués par les forces israéliennes au cours de la même période, selon les Nations Unies. Rien ne peut justifier cela. Le personnel de santé doit être protégé et ne doit pas être pris pour cible.

MSF est une organisation indépendante et impartiale qui fournit une assistance médicale aux personnes dans le besoin à Gaza et ailleurs dans le monde. Tous les membres de MSF s’engagent à respecter la charte de MSF et donc à apporter leur aide de manière indépendante, neutre et impartiale, sans discrimination raciale, religieuse ou politique, dans le cadre de leur travail.
https://www.msf.fr/actualites/reponse-de-msf-a-la-suite-des-accusations-portees-a-l-encontre-d-un-membre-de-son-personnel-a-gaza

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« Gaza Project » : une enquête glaçante sur la mort de
plus de 100 journalistes en Palestine

Durant quatre mois, des journalistes du monde entier ont enquêté au sein du « Gaza Project » sur les circonstances de la mort de plus de 100 journalistes en Cisjordanie et à Gaza. De nombreuses preuves ont pu révéler que nombre d’entre eux ont été tués alors qu’ils étaient identifiables en tant que journaliste.

Selon le Comité pour la protection des journalistes, 103 journalistes et professionnels des médias figurent parmi les plus de 37 000 victimes palestiniennes des bombardements israéliens sur la bande de Gaza depuis le 7 octobre. Ces chiffres font de ce conflit la guerre la plus meurtrière de l’histoire moderne pour les journalistes.

Le réseau Forbidden Stories, qui se donne pour mission de « poursuivre le travail des journalistes tués dans l’exercice de leurs fonctions », a entrepris dès novembre d’enquêter sur le ciblage de la presse à Gaza et en Cisjordanie. À son appel, 50 journalistes de 13 organisme de presse du monde entier se sont réunis au sein du « Gaza Project ». Le collectif a analysé près de 100 cas de journalistes et de travailleurs des médias tués à Gaza, ainsi que d’autres cas dans lesquels Israël aurait pris pour cible, menacé ou blessé des membres de la presse au cours des huit derniers mois. Ces investigations révèlent un constat glaçant : nombre d’entre eux ont été ciblés alors même qu’ils étaient identifiables en tant que journalistes.

Dans l’impossibilité de réaliser des reportages librement depuis l’intérieur de la bande de Gaza, les membres du « Gaza Project » ont contacté à distance plus de 120 journalistes et témoins d’activités militaires à Gaza et en Cisjordanie ; ils ont consulté environ 25 experts en balistique, en armement et en audio, dont Earshot, et ont utilisé des images satellites fournies par Planet Labs et Maxar Technologies.

Alors que l’armée israélienne affirme ne pas cibler délibérément les journalistes, les conclusions des enquêtes du « Gaza Project » suggèrent qu’au moins 18 professionnels de la presse auraient été tués ou blessés par des frappes de précision probablement lancées à partir de drones, en violation des lois de la guerre. Au moins quatre d’entre eux portaient des gilets de presse au moment des faits et étaient identifiables en tant que journalistes.

En collaboration avec l’AFP, Arab Reporters for Investigative Journalism, Le Monde, Paper Trail Media et d’autres organismes internationaux, Forbidden Stories a enquêté sur plusieurs de ces cas. Etayée par les analyses d’experts en balistique et en audio, l’enquête révèle que la destruction par Israël d’infrastructure de la presse à Gaza semble faire partie d’une stratégie plus large visant à étouffer l’information en provenance de la bande.

Parmi les nombreux cas analysés, celui de tirs d’obus, vraisemblablement réalisés par des chars de l’armée israélienne, atteignant le 2 novembre la tour Hajji à Gaza. Depuis cette tour, qui abrite les bureaux de l’Agence France Presse, une caméra filme l’enclave palestinienne et diffuse ses images en direct. Cette caméra, montée sur un trépied sur le toit du bâtiment juste avant son évacuation en réponse aux ordres israéliens, filmait en continu la ville et suivie en permanence par les médias du monde entier. Elle a été l’une des dernières sources d’images en direct de la bande de Gaza.

Une analyse croisée des images capturées ce jour-là depuis la tour, ainsi que d’images satellites, a permis aux experts en armement et analyses sonores d’estimer précisément la zone dont les tirs émanaient et établir que la tour était directement visée.

Interrogée par l’AFP à l’époque, l’armée israélienne a démenti toute frappe sur la tour Hajji elle-même. « Il semble qu’il y ait eu une frappe de l’IDF près du bâtiment pour éliminer une menace immédiate », a déclaré un porte-parole dans un communiqué. Contacté dans le cadre de cette enquête, le porte-parole de l’armée israélienne a réaffirmé : « Les bureaux de l’agence AFP n’étaient pas la cible de l’attaque, et les dommages qu’ils ont subis ont pu être causés par l’onde de choc ou les éclats d’obus. »

Malgré les dénégations de l’armée, les journaliste du « Gaza Project » affirment que le 2 novembre, il y a eu au moins deux frappes directes sur le bâtiment abritant les bureaux de l’AFP entre 11h55 et 12h09 (heure locale). Une investigation du Monde en partenariat avec Earshot, une organisation qui mène des enquêtes audio pour la défense des droits de l’homme, a pu localiser l’origine des frappes : une zone déserte située à environ 3 kilomètres, avec une ligne de feu nette jusqu’à la tour. Une analyse plus poussée de la vitesse et des caractéristiques des munitions conclut qu’elles ont très probablement été tirées par un char d’assaut.

D’autres exemples dévoilés par le « Gaza Project » laissent supposer que la diffusion d’images en direct des bombardements et assauts israéliens aurait été directement ciblée. Interrogé par les journalistes du « Gaza Project », le chef de l’information de l’AFP Phil Chetwynd déclarait : « Nous avons vraiment besoin qu’Israël revienne et explique quelle est sa politique en matière de retransmissions en direct dans différents lieux, et si, d’une manière ou d’une autre, elles sont considérées comme des cibles légitimes, parce qu’il y a suffisamment de preuves circonstancielles pour nous faire soupçonner que c’est ainsi qu’elles fonctionnent »

« Lorsqu’il y a un fort potentiel pour qu’un crime de guerre soit commis, il est évident que le livestream devient une preuve critique », ajoutait Irene Khan, rapporteur spécial des Nations unies sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression.

Les révélations du « Gaza Project » interviennent un mois après le dépôt d’une troisième plainte par Reporter Sans Frontière à la Cour Pénale Internationale pour crimes de guerres commis par Israël contre des journalistes. Antoine Bernard, directeur du plaidoyer et de l’assistance de RSF déclarait : « L’impunité met en danger les journalistes non seulement en Palestine, mais partout dans le monde. Ceux qui tuent des journalistes s’attaquent au droit du public à l’information, encore plus vital en période de conflit. Ils doivent rendre des comptes, et RSF continuera à travailler dans ce sens, en solidarité avec les reporters de Gaza ».

Agence Média Palestine, le 27 juin 2024
https://agencemediapalestine.fr/blog/2024/06/27/gaza-project-une-enquete-glacante-sur-la-mort-de-plus-de-100-journalistes-en-palestine/

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Enquêter sur les attaques contre la presse de Gaza :
Notre collaboration internationale

La semaine dernière, +972 Magazine a publié deux enquêtes sur ce qui a été enregistré comme la guerre la plus meurtrière pour les journalistes dans l’histoire moderne, dans le cadre d’unecollaboration internationale majeure dirigée par Forbidden Stories et un consortium de 50 journalistes et 13 organisations de médias.

Dans notre premier article sur +972, le consortium a révélé ce qui semble être un schéma de frappes de drones israéliens sur des journalistes palestiniens depuis le début de la guerre actuelle à Gaza, même lorsqu’ils étaient clairement identifiés comme des journalistes. Les résultats suggèrent, au mieux, un mépris flagrant d’Israël pour leur vie, et au pire, une tentative délibérée de les prendre pour cible.

Dans notre deuxième article, le consortium a montré comment l’armée israélienne a frappé les principales institutions médiatiques de Gaza malgré les assurances de sécurité, et semble avoir délibérément ciblé les caméras qui retransmettaient l’offensive militaire. Nous en avons déduit que cette destruction de l’infrastructure de la presse semble faire partie d’une stratégie plus large visant à étouffer l’information en provenance de la bande de Gaza.

+972 a été fière de participer à ce projet de collaboration pour la défense de nos collègues journalistes à Gaza, qui continuent à faire leur travail au péril de leur vie et de leur bien-être. La présence des médias dans les zones de guerre est vitale, et les reporters sont nos yeux sur le terrain. Nous espérons que ces enquêtes joueront un petit rôle dans la responsabilisation et la protection de tous les journalistes palestiniens.

Ghousoon Bisharat
+972 magasine, 28 juin 2024
Traduit avec DeepL.com (version gratuite)

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Le transit des armes illégales par la Méditerranée doit cesser !

Vertom-Odette-Twitter-Post

Les États et les entreprises qui arment et permettent le génocide israélien sont complices et devront un jour rendre des comptes.

Depuis plus de huit mois de génocide continu contre 2,3 millions de Palestiniens dans la bande de Gaza, Israël a largué 70 000 tonnes de bombes, de missiles et d’obus d’artillerie sur des quartiers densément peuplés de Gaza, et a tiré des millions de balles, principalement sur des civils sans défense. Cela n’a été possible que parce que l’armée israélienne a pu reconstituer ses stocks de munitions en permanence pendant cette période, en recevant des livraisons d’armes des États-Unis, de l’Allemagne et d’autres pays, ainsi que des matériaux (articles à double usage, tels que les explosifs) utilisés pour produire des munitions par les entreprises d’armement israéliennes. Ces livraisons d’armes ont transformé des entreprises et des États tiers en complices du génocide israélien, ainsi que de ses crimes de guerre et de ses crimes contre l’humanité.

Irene Pietropaoli affirme que les entreprises et les tiers ont l’obligation non seulement de s’abstenir de vendre des armes à un État qui les utilise pour commettre des violations flagrantes des droits humains, mais aussi de ne pas faciliter le transit de ces armes et de ne pas acheter d’armes aux entreprises d’armement, finançant ainsi les crimes. Les États et les entreprises qui arment et permettent le génocide israélien sont complices et devront un jour rendre des comptes.

Trois navires soupçonnés de transporter des armes vers Israël depuis Chennai, en Inde, ont traversé la Méditerranée en mai-juin : le Borkum, le Marianne Danica et le Vertom Odette. En dépit de renseignements sur les navires, d’un contrat d’armement entre la société indienne Premier Explosives et Israël et d’un comportement très suspect des navires en mer, ceux-ci n’ont pas été fouillés.

Ce n’est qu’en juin que le LSAP (Parti socialiste ouvrier luxembourgeois) du Luxembourg a demandé des comptes à son gouvernement et a posé une question parlementaire concernant le navire Vertom Odette, qui navigue sous pavillon luxembourgeois et est soupçonné de transporter des explosifs destinés à la société d’armement israélienne Elbit Systems. Le journal norvégien Klassekampen a rapporté que le Marianne Danica transportait des armes vers Israël au vu et au su du gouvernement danois, qui n’a rien fait pour l’en empêcher. Le journal cap-verdien Mundoaominuto a rapporté que le Cap-Vert a participé aux transferts illégaux d’armes en permettant aux navires transportant des armes vers Israël de se ravitailler en carburant. Le groupe militant espagnol RESCOP a réussi à faire pression sur le gouvernement pour qu’il refuse l’escale du Marianne Danica.

Ces actions sont importantes mais malheureusement insuffisantes. Les autorités israéliennes et internationales savent que les transferts d’armes destinés à armer leur génocide sont illégaux et tentent activement de les dissimuler. Jusqu’à présent, aucune autorité portuaire de la Méditerranée ne s’est arrêtée pour fouiller ne serait-ce qu’un seul des centaines de navires qui ont transporté des armes vers Israël au cours des huit derniers mois. Cela doit changer.

En période de génocide, alors qu’Israël massacre chaque jour des dizaines de civils palestiniens, la nécessité urgente d’arrêter les transferts d’armes prime sur les intérêts commerciaux des compagnies maritimes ou sur la réticence des autorités portuaires à fouiller les navires. Il est urgent de mettre en place une politique globale pour mettre fin aux transferts d’armes. Nous appelons à une escalade des poursuites judiciaires, des protestations, des perturbations pacifiques et des actions parlementaires dans les États qui ont ignoré les demandes de fouille des navires suspects, tels que le Danemark et la Slovénie, jusqu’à ce qu’ils cessent de permettre le #GazaGenocide d’Israël.

https://www.bdsfrance.org/le-transit-des-armes-illegales-par-la-mediterranee-doit-cesser/

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Un fonctionnaire israélien dévoile l’intention secrète du gouvernement de consolider le contrôle de la Cisjordanie

Les juges israéliens ont longtemps soutenu que le contrôle d’Israël en Cisjordanie était une occupation militaire temporaire, et qu’il est conforme au droit international. Un enregistrement récent d’une déclaration de Bezalel Smotrich, ministre israélien d’extrême-droite qui dirige les efforts visant à consolider le contrôle israélien sur la Cisjordanie occupée, laisse entendre que le gouvernement tente de changer cette situation.

Un membre influent de la coalition du Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré aux colons de la Cisjordanie occupée par Israël que le gouvernement est engagé dans un effort subtil pour faire évoluer de manière irréversible la façon dont le territoire est gouverné, afin de cimenter le contrôle d’Israël sur ce territoire sans être accusé de l’annexer formellement.

Dans un enregistrement audio d’un événement privé plus tôt dans le mois, on pouvait entendre le fonctionnaire, Bezalel Smotrich, suggérer que l’objectif était d’empêcher la Cisjordanie de faire partie d’un État palestinien.

« Je vous le dis, c’est méga-dramatique », a raconté M. Smotrich aux colons. « De tels changements modifient l’ADN d’un système. »

Si l’opposition de M. Smotrich à la cession du contrôle de la Cisjordanie n’est un secret pour personne, la position officielle du gouvernement israélien est que le statut de la Cisjordanie reste ouvert aux négociations entre les dirigeants israéliens et palestiniens. La Cour suprême d’Israël a statué que la domination d’Israël sur le territoire se résume à une occupation militaire temporaire supervisée par les généraux de l’armée, et non à une annexion civile permanente administrée par des fonctionnaires israéliens.

Le discours prononcé le 9 juin par M. Smotrich lors d’un rassemblement en Cisjordanie pourrait rendre cette position plus difficile à maintenir. Il y a présenté un programme soigneusement orchestré pour retirer l’autorité sur la Cisjordanie des mains de l’armée israélienne et la confier à des civils travaillant pour M. Smotrich au sein du ministère de la défense. Certaines parties du plan ont déjà été introduites progressivement au cours des 18 derniers mois, et certaines responsabilités ont déjà été transférées à des civils.

« Nous avons créé un système civil distinct », a déclaré M. Smotrich. Pour détourner l’attention de la communauté internationale, le gouvernement a permis au ministère de la défense de rester impliqué dans le processus, de sorte que l’armée paraisse se maintenir au cœur de la gouvernance de la Cisjordanie.

« Ce sera plus facile à avaler dans le contexte international et juridique », a déclaré M. Smotrich. « Ainsi, ils ne diront pas que nous sommes en train d’annexer la Cisjordanie. »

Les journalistes du New York Times ont écouté l’enregistrement de ce discours, d’environ une demi-heure fourni par l’un des participants, un chercheur de Peace Now, un groupe de campagne contre l’occupation. Le porte-parole de M. Smotrich, Eytan Fold, a confirmé qu’il avait prononcé le discours et que l’événement n’était pas secret.

Le législateur d’extrême droite M. Smotrich a déclaré que M. Netanyahu était au courant des détails du plan, dont une grande partie était prévue dans un accord de coalition entre leurs partis, qui permet au premier ministre de rester au pouvoir. M. Netanyahou est « pleinement avec nous », a déclaré M. Smotrich dans son discours.

Si le gouvernement s’effondre, une future coalition pourrait annuler les changements, mais les stratégies gouvernementales en Cisjordanie sont généralement restées en place au fil des administrations successives.

Pour de nombreux Palestiniens, le discours en lui-même causera moins de surprise que le fait que M. Smotrich l’ait prononcé à haute voix.

« Il est intéressant d’entendre Smotrich confirmer de sa propre voix une grande partie de ce que nous soupçonnions au sujet de son programme », a déclaré Ibrahim Dalalsha, directeur du Centre Horizon, un groupe d’analyse politique à Ramallah, en Cisjordanie.

Pourtant, selon M. Dalalsha, cette approche n’est pas nouvelle.

Les Palestiniens affirment depuis des années que les dirigeants israéliens tentent d’annexer la Cisjordanie sous toutes ses coutures, en construisant des colonies dans des endroits stratégiques afin d’empêcher un contrôle palestinien contigu sur l’ensemble du territoire. « Cela dure depuis 1967 », a déclaré M. Dalalsha. « Bien avant que Smotrich n’entre en scène », a-t-il ajouté.

Israël a pris le contrôle du territoire à la Jordanie en 1967 au cours d’une guerre avec trois États arabes. Depuis son occupation, Israël a installé plus de 500 000 civils israéliens, soumis·au droit civil israélien, aux côtés des quelque trois millions de Palestinien du territoire, soumis au droit militaire israélien. Environ 40% du territoire est administré par l’Autorité palestinienne, un organisme semi-autonome géré par les Palestiniens qui dépend de la coopération d’Israël pour une grande partie de son financement.

Depuis des décennies, la Cour suprême d’Israël qualifie l’autorité d’Israël sur le territoire d’occupation militaire, supervisée par un général de haut rang, qui respecterait les lois internationales s’appliquant aux territoires occupés. La coalition actuellement au pouvoir conteste le terme « occupation », mais elle nie aussi publiquement que la Cisjordanie ait été annexée de manière permanente et placée sous le contrôle souverain des autorités civiles israéliennes.

« Le statut final de ces territoires sera déterminé par les parties dans le cadre de négociations directes », a déclaré le bureau du premier ministre dans un communiqué en réponse au discours de M. Smotrich. « Cette politique n’a pas changé », a ajouté le communiqué.

Le discours de M. Smotrich laissait entendre le contraire.

Il a notamment souligné un changement dans le fait que les officiers militaires ne supervisent plus la majeure partie du processus d’expansion des colonies israéliennes, d’expropriation des terres et de construction des routes en Cisjordanie. Ces fonctions sont désormais supervisées par « un civil travaillant sous l’égide du ministère de la défense », qui ne travaille pas pour les commandants militaires, mais dans une nouvelle direction supervisée par M. Smotrich.

Alors même que la pression internationale s’accroît en faveur de la création d’un État palestinien qui engloberait la Cisjordanie et la bande de Gaza, les commentaires de M. Smotrich suggèrent qu’Israël s’efforce discrètement de renforcer son contrôle sur la Cisjordanie et de la rendre plus difficile à soustraire à l’emprise israélienne.

Les diplomates tentent de parvenir à un « grand accord » pour le Moyen-Orient qui mettrait fin à la guerre d’Israël contre le Hamas dans la bande de Gaza et améliorerait les liens d’Israël avec d’autres pays de la région. L’Arabie saoudite, par exemple, a déclaré qu’elle reconnaîtrait Israël, mais seulement si ce dernier autorise la création d’un État palestinien.

Le discours de M. Smotrich suggère à quel point cette perspective peut être lointaine, alors qu’il s’apprête à fusionner la gouvernance de la Cisjordanie occupée avec celle de l’État d’Israël.

Le discours de M. Smotrich « sape fondamentalement l’argument de longue date de l’État d’Israël selon lequel les colonies sont légales parce qu’elles sont temporaires », a déclaré Talia Sasson, un ancien haut fonctionnaire du ministère israélien de la justice qui a mené une enquête gouvernementale influente en  005 sur le soutien apporté par le gouvernement aux colonies illégales.

Le discours a montré clairement à quel point le mouvement des colons israéliens, autrefois marginal, est devenu puissant.

M. Smotrich est un militant de longue date qui a travaillé en dehors de l’establishment israélien pour construire des campements de colons qui sont considérés comme illégaux, y compris en vertu de la loi israélienne. En tant que religieux intransigeant, il pense que la Cisjordanie – que les Israéliens appellent par leurs noms bibliques, Judée et Samarie – a été donnée aux Juifs par Dieu.

En tant que législateur au cours de la dernière décennie, M. Smotrich a attiré l’attention pour ses commentaires extrémistes réguliers, notamment son appel à détruire une ville palestinienne, son soutien à la ségrégation entre Arabes et Juifs dans les maternités et son soutien aux propriétaires terriens juifs qui ne veulent pas vendre leurs biens à des Arabes.

Depuis la fin de l’année 2022, M. Smotrich a acquis une influence très importante sur la politique du gouvernement. C’est à ce moment-là que son parti a rejoint la coalition du Premier ministre Benjamin Netanyahu, l’aidant à obtenir une petite majorité au Parlement.

M. Smotrich a utilisé ce levier pour persuader M. Netanyahou de lui confier à la fois le ministère de la défense et le ministère des finances, utilisant ce rôle pour bloquer les fonds destinés à l’Autorité palestinienne.

« Mon objectif – et je pense que c’est celui de tout le monde ici – est avant tout d’empêcher l’établissement d’un État terroriste au cœur même de la terre d’Israël », a déclaré M. Smotrich dans l’enregistrement de son discours.

M. Smotrich a déclaré que son principal accomplissement avait été de placer sous contrôle civil de nombreuses tâches de l’armée en Cisjordanie. Si l’armée a souvent fermé les yeux sur l’expansion des colonies et a même protégé les colonies non autorisées des attaques palestiniennes, les soldats ont aussi parfois détruit des campements de colons construits sans l’autorisation du gouvernement et ont interdit aux activistes israéliens d’entrer en Cisjordanie.

Pour contrecarrer cette influence, le gouvernement a, selon M. Smotrich, pris les mesures suivantes :

  • un plus grand contrôle donné aux civils sur les plans de construction des colonies ainsi qu’un contrôle sur les avocats qui décident des questions juridiques dans les colonies.

  • le retrait au commandant en chef de l’armée en Cisjordanie de la possibilité de bloquer les plans de construction des colonies

  • l’obtention de près de 270 millions de dollars du budget israélien de la défense pour assurer la surveillance des colonies en 2024-2025

  • le projet de création d’une nouvelle équipe de sécurité qui pourrait démolir plus rapidement les bâtiments palestiniens en Cisjordanie qui ont été construits sans l’autorisation d’Israël.

Dans une certaine mesure, les commentaires de M. Smotrich semblent être une tentative de désamorcer les critiques de sa propre base concernant son bilan. Les colons activistes affirment que l’armée les empêche encore trop souvent de construire de nouveaux avant-postes et que M. Smotrich n’a pas fait assez pour intervenir.

« Il y a quinze ans, j’étais l’un de ceux qui couraient sur les collines et montaient des tentes », a raconté M. Smotrich aux colons dans son discours. Aujourd’hui, il affirme que son travail en coulisses aura bien plus d’impact que la construction de n’importe quel campement de colons.

Natan Odenheimer, Ronen Bergman et Patrick Kingsley, le 21 juin 2024
https://www.nytimes.com/2024/06/21/world/middleeast/israel-west-bank-netanyahu-bezalel-smotrich.html
Traduction : JB pour l’Agence Média Palestine
https://agencemediapalestine.fr/blog/2024/06/26/un-fonctionnaire-israelien-denonce-une-tentative-secrete-du-gouvernement-de-consolider-le-controle-de-la-cisjordanie/

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L’intifada citoyenne s’élargit à Tiohtià:ke
Brisons le silence de nos institutions complices du génocide

*Tiohtià:ke/Moonyang/Montréal, le 25 juin 2024*– Aujourd’hui, marque le quatrième jour du Campement populaire Al-Soumoud, établi au Square Victoria, près des bureaux de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) et du Ministère des Relations internationales et de la Francophonie (MRIF).

La mobilisation et la solidarité des derniers jours envers notre campement nous réchauffent le cœur et nous renforcent dans notre détermination à poursuivre cette lutte.

À travers ce campement, le collectif « Désinvestir pour la Palestine » exige que le gouvernement du Québec abolisse immédiatement le bureau du Québec en Israël. Accroître les relations commerciales et la coopération diplomatique avec Israël participe à légitimer le génocide et le nettoyage ethnique du peuple palestinien.

Le collectif exige aussi que la CDPQ se départisse immédiatement de ses 14,2 milliards de dollars d’investissements dans 87 entreprises complices de l’occupation israélienne.

Parmi ces entreprises, nous soulignons la fameuse compagnie Lockheed Martin, l’une des plus grandes compagnies mondiales d’armement, dont les avions militaires et les missiles sont utilisés en ce moment dans le génocide en cours à Gaza. Notons aussi qu’il s’agit de la même entreprise dont nos camarades étudiants de l’université McGill réclament le désinvestissement, à hauteur de plus d’un demi-million de dollars (535 000 $). Nous exprimons notre solidarité inconditionnelle avec leur combat.

Notre lutte s’inscrit dans la continuité du mouvement étudiant, et nous appelons non seulement au désinvestissement des institutions universitaires, mais également de toutes nos institutions publiques.

Ce combat ne s’arrête pas aux investissements actuels, mais aussi à toute complicité future avec Israël. Pour cela, nous exigeons aussi que la CDPQ se dote d’un processus transparent de contrôle pour garantir le respect des droits humains et du droit international.

Nos institutions publiques ont la responsabilité de veiller au respect des droits fondamentaux et de s’assurer que l’argent des Québécois.es ne soit pas entaché du sang des peuples opprimés.

Rappelons qu’en 1987, une grande coalition québécoise a fait pression sur la CDPQ, qui possédait alors des actions dans des entreprises impliquées dans l’apartheid en Afrique du Sud. Cette mobilisation citoyenne historique a réussi à faire plier la CDPQ et obtenir un désinvestissement.

Le silence et l’inaction de nos institutions ont assez duré face à un génocide qui a fait plus de 35 000 martyrs et plus de 85 000 blessé.es
Combien de morts, combien de crimes impunis faut-il avant que nos institutions prennent acte du génocide en cours et se rangent du bon côté de l’histoire ?

De l’Île à la Tortue à la Palestine libre, désinvestissons du génocide !

*Références*
Liste des 87 entreprises – Site Web du Mouvement pour une paix juste
https://ca.search.yahoo.com/search?…
Fiche résumé des 87 entreprises complices
https://docs.google.com/document/d/

https://www.pressegauche.org/Brisons-le-silence-de-nos-institutions-complices-du-genocide

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Le plus grand fonds de pension norvégien cesse d’investir dans une entreprise américaine après avoir appris qu’elle fournissait des équipements à Israël

Le fonds KLP a vendu ses actions et obligations de la société Caterpillar en raison du risque que ses équipements soient utilisés par l’armée israélienne pour attaquer Gaza.

« Caterpillar fournit depuis longtemps des bulldozers et d’autres équipements qui ont été utilisés pour démolir des maisons et des infrastructures palestiniennes afin d’ouvrir la voie aux colonies israéliennes », a déclaré Kiran Aziz, directrice des investissements de KLP.

« Il a également été allégué que l’équipement de l’entreprise était utilisé par les Forces de défense israéliennes (FDI) dans le cadre de leur campagne militaire à Gaza à la suite des attaques exécutées le 7 octobre par le Hamas », a-t-elle ajouté. « Comme l’entreprise ne peut pas nous assurer qu’elle fait quoi que ce soit à ce sujet, nous avons décidé de l’exclure de l’investissement », a-t-elle ajouté. 
KLP est en pourparlers depuis plusieurs mois avec Caterpillar au sujet de sa contribution aux violations des droits des êtres humains et du droit international. Toutefois, l’entreprise américaine n’a pas répondu à ces questions. 

« Bien que Caterpillar se soit montrée disposée à entamer un dialogue avec le KLP, les réponses de l’entreprise n’ont pas permis d’étayer de manière crédible sa capacité à réduire réellement le risque de violation des droits des personnes en situation de guerre ou de conflit, ou de violation du droit international », a souligné Kiran Aziz. 

Le fonds de pension a déjà exclu en 2021 plusieurs entreprises liées aux colonies israéliennes illégales en Cisjordanie et à Jérusalem, dont Motorola.

Transmis par RP
https://www.publico.es/economia/mayor-fondo-pensiones-noruega-deja-invertir-empresa-eeuu-suministra-material-israel.html
Traduit avec 
DeepL.com (version gratuite)

Le fonds de pension norvégien se sépare de sa participation dans Caterpillar en raison des liens avec Israël
https://www.bloomberg.com/news/articles/2024-06-26/norway-pension-fund-exits-caterpillar-stake-on-israel-links?embedded-checkout=true

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Les battements de tambour au Sud-Liban préludent-ils
à une guerre totale ?

Ces dernières semaines ont été marquées par une forte escalade de l’échange de tirs entre la résistance libanaise et les forces israéliennes au Sud-Liban/Nord de l’État sioniste… (traduit de l’arabe).

Ces dernières semaines ont été marquées par une forte escalade de l’échange de tirs entre la résistance libanaise et les forces israéliennes au Sud-Liban/Nord de l’État sioniste. Cette escalade s’est accompagnée d’une escalade des déclarations et menaces entre les deux parties, avec une menace israélienne croissante de lancer une guerre totale sur toutes les zones où le Hezbollah est déployé afin de leur infliger un sort similaire à celui de la bande de Gaza quant à l’intensité de la destruction. Cependant, alors que des sources de l’armée israélienne affirment qu’elle est tout à fait prête à mener cette guerre, ces affirmations sont contredites par les efforts en cours pour augmenter le nombre de réservistes mobilisés de 300 000 à 350 000 en relevant l’âge de sortie de la réserve (de 40 à 41 ans pour les soldats, 45 à 46 ans pour les officiers et 49 à 50 ans pour les spécialistes tels que les médecins et les membres du personnel navigant).

De plus, ces efforts continuent de se heurter à l’insistance du commandement militaire sioniste sur la nécessité de mettre fin à l’exemption de conscription pour les élèves des yeshivas ultra-orthodoxes, ce qui augmenterait le nombre de soldats sans accroître le fardeau pour les familles et les emplois des recrues actuelles et donc pour l’économie du pays. Ainsi, alors que les efforts pour augmenter la mobilisation indiquent certainement la détermination des dirigeants militaires à achever les préparatifs d’une guerre totale contre le Liban, ils indiquent en même temps que l’escalade des menaces du côté israélien ne reflète pas une intention réelle de lancer une guerre à grande échelle contre le Liban dans les circonstances actuelles, d’autant plus que tout le monde sait que le coût d’une telle guerre pour l’État sioniste serait beaucoup plus élevé que le coût de l’invasion de Gaza, à la fois en termes de coût humain (même si l’armée sioniste s’abstient d’envahir le territoire libanais et se limite à des bombardements intensifs, comme c’est probable, le nombre de victimes des bombardements à l’intérieur de l’État d’Israël sera inévitablement plus important que dans la guerre contre Gaza), militaire (le type d’équipement que l’armée sioniste devra utiliser contre le Hezbollah), et économique.

Cette réalité crée un sérieux problème pour Israël, car il ne peut pas mener une guerre totale contre le Liban sans une forte augmentation de l’aide des États-Unis par rapport à l’aide déjà importante fournie par Washington dans la guerre génocidaire menée contre Gaza. De plus, puisque le Hezbollah est organiquement lié à Téhéran, une guerre totale des forces sionistes contre le Liban pourrait s’étendre à l’Iran, qui pourrait tirer des roquettes et des drones sur l’État d’Israël, comme il l’a fait en avril dernier. À la lumière de cette dépendance de l’attaque israélienne envers l’aide américaine, l’escalade soudaine de la rhétorique de Netanyahu contre l’administration Biden ces derniers jours est une preuve supplémentaire du fait que le gouvernement sioniste n’est pas disposé à lancer une guerre totale contre le Liban dans les circonstances actuelles, le comportement de Netanyahu envers Washington étant en contradiction avec le besoin de son armée d’obtenir encore plus de soutien américain qu’elle n’en a reçu jusqu’à présent.

Il est ainsi devenu clair que Netanyahu parie sur la victoire de Donald Trump pour un second mandat aux élections américaines prévues début novembre. Il agit comme un joueur qui a décidé de jeter tout ce qu’il avait sur la table pour un quitte ou double. En outre, Netanyahu bénéficie politiquement de l’escalade des tensions entre lui et l’administration Biden, qui augmente sa popularité en le faisant apparaître comme un dirigeant sioniste qui résiste aux pressions extérieures, même dans les circonstances les plus difficiles. Il se prépare à un nouveau tour de ce jeu politique en faisant la démonstration du soutien politique important dont il bénéficie au Congrès américain contre l’administration Biden lorsqu’il se rendra à Washington pour prononcer son quatrième discours devant une session conjointe de la Chambre des représentants et du Sénat le 24 juillet.

Si Trump remporte les élections, Netanyahu s’attendra à un soutien libre du genre de limitation et de pression que l’administration Biden a récemment tenté de lui imposer. Si Trump perd, Netanyahu négociera probablement avec l’administration Biden et l’opposition sioniste pour obtenir des garanties lui permettant de mettre un terme à sa dépendance à l’égard de l’extrême droite sioniste dans son gouvernement et former un cabinet d’« unité nationale » qu’il dirigerait jusqu’aux prochaines élections en 2026. L’opposition, pour sa part, tentera certainement de se débarrasser de lui, en divisant la coalition sur laquelle s’appuie son gouvernement actuel à la Knesset et en forçant des élections anticipées.

Ne pensez cependant pas que la lutte politique au sein de l’élite politique sioniste est entre faucons et colombes : c’est plutôt entre faucons et vautours qu’elle se déroule. Les deux parties, Netanyahu et l’opposition, estiment qu’il n’y a pas de troisième option sur leur front nord : soit le Hezbollah accepte de se retirer vers le nord en application de la résolution 1701 adoptée par le Conseil de sécurité de l’ONU après la guerre des 33 jours en 2006, soit ils mèneront une guerre dévastatrice contre le Hezbollah à un coût élevé qu’ils jugent tous nécessaire pour rétablir la capacité de dissuasion de leur État, considérablement diminuée sur le front libanais depuis le 7 octobre.

Gilbert Achcar
Traduction de ma tribune hebdomadaire dans le quotidien de langue arabe, 
Al-Quds al-Arabi, basé à Londres. Cet article est paru le 25 juin en ligne et dans le numéro imprimé du 26 juin. Vous pouvez librement le reproduire en indiquant la source avec le lien correspondant. 
https://blogs.mediapart.fr/gilbert-achcar/blog/250624/les-battements-de-tambour-au-sud-liban-preludent-ils-une-guerre-totale

¿Son los tambores de guerra en el frente entre Israel y el Líbano el preludio de una guerra total?
https://vientosur.info/son-los-tambores-de-guerra-en-el-frente-entre-israel-y-el-libano-el-preludio-de-una-guerra-total/

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Ehud Barak, David Grossman :
Ne laissez pas Netanyahu s’adresser au Congrès

Qualifiant l’invitation de « terrible erreur » ne « représentant ni Israël, ni ses citoyens », d’importantes personnalités israéliennes exhortent Washington à annuler l’invitation

Plusieurs personnalités israéliennes, dont l’ancien Premier ministre Ehud Barak, ont demandé à Washington d’annuler l’invitation faite au Premier ministre Benjamin Netanyahu de s’adresser au Congrès le 24 juillet, dans une tribune publiée dans les colonnes du New York Times.

Le texte qualifie l’invitation de « terrible erreur » et prévient que le discours « ne sera pas représentatif de l’État d’Israël ni de ses citoyens, et récompensera sa conduite scandaleuse et destructrice à l’égard de notre pays ».

Alors qu’une telle invitation serait normalement accueillie favorablement comme un signe de liens étroits avec les États-Unis, le groupe affirme qu’une telle invitation aurait dû être conditionnée à un plan visant à mettre fin à la guerre à Gaza, à sauver les otages et à organiser de nouvelles élections en Israël, tâches que Netanyahu n’a pas réussi à accomplir.

« Inviter Netanyahu récompensera son mépris pour les efforts américains visant à établir un plan de paix, à permettre l’acheminement d’une aide plus importante aux habitants assiégés de Gaza, et aux efforts visant à épargner les civils », peut-on lire dans l’article.

« Il a rejeté à plusieurs reprises le plan du président [américain] Biden visant à chasser le Hamas du pouvoir à Gaza par le biais d’une force de maintien de la paix. Une telle initiative entraînerait très probablement dans son sillage une alliance régionale beaucoup plus large, y compris une proposition de résolution du conflit israélo-palestinien, ce qui n’est pas seulement dans l’intérêt d’Israël, mais aussi dans celui des deux partis politiques aux États-Unis. Netanyahu est le principal obstacle à ces objectifs ».

L’article fustige Netanyahu pour sa « refonte autoritaire d’Israël » et affirme que le discours au Congrès donnera au Premier ministre l’occasion de « se vanter auprès de ses électeurs de ce prétendu soutien de l’Amérique à ses politiques ratées. »

« Ses partisans en Israël seront encouragés par son apparition au Congrès à insister sur la poursuite de la guerre, ce qui éloignera encore plus tout accord visant à obtenir la libération des otages, y compris celle des ressortissants américains », ajoute l’organisation.

« Accorder à Netanyahu une tribune à Washington reviendrait à faire fi de la rage et de la douleur de son peuple, exprimées dans les manifestations organisées à travers tout le pays. Les législateurs américains ne devraient pas autoriser cela. Ils devraient demander à Netanyahu de rester chez lui. »

Le texte a été signé par David Harel, président de l’Académie des sciences et des lettres d’Israël ; Tamir Pardo, ancien directeur de l’agence d’espionnage du Mossad ; Talia Sasson, ancienne procureure au bureau du procureur de l’État ; Ehud Barak, ancien Premier ministre ; Aaron Ciechanover, qui a obtenu le Prix Nobel de chimie en 2004 ; et l’écrivain David Grossman.
https://fr.timesofisrael.com/ehud-barak-david-grossman-ne-laissez-pas-netanyahu-sadresser-au-congres/

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Législatives 2024 : évaluation des positions et actions des principales coalitions présentant des candidats

A l’occasion des élections législatives anticipées, l’AFPS à analysé les actions, engagements et programmes des trois principales coalitions qui présentent des candidats à ce scrutin, afin d’évaluer leurs positionnements respectifs quant au respect du droit international et des droits humains en Palestine.

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https://www.france-palestine.org/Legislatives-2024-evaluation-des-positions-et-actions-des-principales

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Les amis du Théâtre de la liberté de Jénine
And Here I Am au Festival off d’Avignon,
Théâtre des Carmes

Interprété par Ahmed Tobasi, d’après le récit de sa vie 
Texte Hassan Abdulrazzak et Mise en scène Zoe Lafferty

 Ahmed Tobasi est né dans le camp de réfugiés de Jénine en Cisjordanie pendant la première intifada. Il est témoin pendant son enfance des répercussions violentes de l’occupation : la deuxième intifada, les raids militaires, l’invasion et la destruction partielle du camp. Hassan Abdulrazzak, auteur d’origine irakienne, s’est saisi de cette histoire en mêlant le réel au fantastique et le comique au tragique pour restituer la complexité d’un voyage aux accents doux-amers. Ahmed Tobasi incarne ainsi son propre personnage dans ce spectacle qui tourne à travers le monde depuis 2017, articulant le parcours d’un homme en quête de sa définition de la liberté avec l’Histoire de la résistance palestinienne autant armée que culturelle et artistique.

Billetterie
Théâtre des Carmes André Benedetto
6 Place des Carmes
84000 AVIGNON
Téléphone : 04 90 82 20 47
Email : 
theatre-des-carmes@orange.fr

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Plus de 100 journalistes tués: à Gaza, la veste « presse » est comme une cible dans le dos
Une enquête internationale révèle un nombre alarmant de journalistes tués à Gaza, soulevant des questions sur leur sécurité et leur statut pendant le conflit entre Israël et le Hamas.
https://www.geo.fr/geopolitique/plus-de-100-journalistes-tues-a-gaza-la-veste-presse-est-comme-une-cible-dans-le-dos-220873
Gaza : la faim est « pire que les bombardements »
Dans l’enclave palestinienne assiégée, la nourriture est insuffisante, avariée et souvent inexistante, laissant les habitants affaiblis et désorientés
https://agencemediapalestine.fr/blog/2024/06/26/gaza-la-faim-est-pire-que-les-bombardements/
Netanyahou promet une guerre éternelle
https://www.jewishvoiceforpeace.org/2024/06/27/netanyahu-promising-forever-war/

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Auteur : entreleslignesentrelesmots

notes de lecture

Une réflexion sur « Violations commises à l’encontre des enfants à Gaza, en Cisjordanie et en Israël (et autres textes) »

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