Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie, l’occasion pour l’Amicale du Nid de rappeler son engagement contre toutes les formes de discriminations

La journée internationale contre l’homophobie et la transphobie permet à l’Amicale du Nid de rappeler son inscription dans le refus de toute forme de discrimination, de racisme, de sexisme, d’homophobie et de transphobie.

Si la majorité des personnes victimes du système prostitutionnel sont des femmes et des enfants, les personnes trans sont aussi surreprésentées.

A l’échelle nationale, en moyenne 5% des personnes en situation de prostitution sont des personnes trans, 11% des hommes et 85% des femmes.

Les chiffres issus des diagnostics territoriaux sur l’état des lieux de la prostitution réalisé dans 11 départements par l’Amicale du Nid, conduisent à la même estimation.

Au 1er janvier 2022, 14% des 643 personnes en cours de parcours de sortie de prostitution étaient des hommes ou des personnes trans. 

Ces chiffres nous rappellent que le système prostitutionnel ne peut être considéré en dehors des rapports de domination liés au sexe et au genre qui structurent nos sociétés : la prostitution est, de manière systémique, une violence à l’encontre des femmes et des minorités de genre.  

A l’Amicale du Nid en 2022, 28% des personnes rencontrées en maraudes de rues, routes, bois et autre lieux extérieurs sont des personnes trans.

Dans le cadre de nos actions d’aller-vers numériques, nos équipes ont contacté 600 personnes trans.

Notre accompagnement global est sans discrimination et s’adapte à la singularité de chacun·e.

https://amicaledunid.org/actualites/journee-internationale-contre-lhomophobie-et-la-transphobie-loccasion-pour-lamicale-du-nid-de-rappeler-son-engagement/ 

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Villa Biron : la parole des victimes entendue

CP Villa Biron. Un procès exceptionnel contre un réseau de traite d’êtres humains à des fins d’exploitation sexuelle s’est tenu cette semaine au tribunal de Bobigny. 

Le Mouvement du Nid s’est constitué partie civile, comme il le fait régulièrement, pour être aux côtés des victimes d’un réseau qui a exploité des dizaines de femmes trans migrantes pendant plus de vingt ans.

L’association salue à cet égard le courage de toutes les victimes qui ont été entendues dans le cadre de cette affaire, y compris des huit femmes qui sont venues à la barre et se sont constituées parties civiles.

Nos équipes de terrain se sont mobilisées pour leur trouver des solutions d’hébergement et les accompagner dans leurs démarches administratives. Leur parole et le dossier d’enquête ont parfaitement démontré que l’argumentaire de la défense, décrivant un réseau « d’entraide » et de « solidarité » ne résiste pas à la matérialité des faits.

Nous rappelons également la responsabilité de l’Etat de mettre à l’abri les victimes de traite dans des conditions sécurisantes.

Des femmes transgenres ont été prostituées dans cette villa pendant des décennies. Elles sont venues d’Amérique latine, sur conseils de leurs « soeurs », payer de lourdes sommes pour loger dans des appartement suroccupés  dans un immeuble insalubre et dangereux, et pour occuper un emplacement de prostitution au Bois de Boulogne.

Elles ont payé des loyers exorbitants à un propriétaire qui venait régulièrement sur les lieux récupérer son enveloppe mensuelle, et qui se montrait agressif lorsque ses locataires étaient en retard.

Dans la procédure, étaient également mises en cause d’anciennes personnes prostituées, qui ont été amenées à en exploiter d’autres, du fait de l’isolement et de l’emprise exercée par le réseau. Ce fonctionnement est le même pour tous les réseaux de proxénétisme, y compris les réseaux nigérians. Le Mouvement du Nid tient à souligner que ce sont des femmes qui ont été victimes d’actes de torture au quotidien, et qu’il est important que la juridiction pénale tienne compte de ce double statut dans l’appréciation de leur responsabilité pénale.

Le propriétaire de l’immeuble, mis en cause pour proxénétisme aggravé, a gagné plusieurs millions d’euros au détriment de personnes migrantes en situation de précarité et de vulnérabilité extrêmes, ainsi enfermées dans le système prostitutionnel.

« Lors de l’audience, le propriétaire s’est uniquement dépeint comme victime, allant même jusqu’à décrire les femmes victimes comme responsables de l’insalubrité des lieux, et n’a jamais reconnu le caractère ignoble de l’exploitation qui l’a rendu riche », souligne Lorraine Questiaux, avocate de notre association.

Les « clients » défilaient quotidiennement dans l’immeuble, par dizaines, du matin au soir, pendant des années. Beaucoup le savaient, personne n’a rien dit. La stratégie de l’agresseur* s’illustre dans tous ses aspects dans cette affaire qui, bien qu’elle décrive un réseau particulier de proxénétisme et de traite des êtres humains, ressemble à toutes les autres.

Nous ne pouvons donc que nous féliciter du déroulement du procès et de la procédure, et espérons que le jugement sera à la hauteur de la gravité des faits. Enfin, qu’il permettra à la société de prendre conscience de la violence des réseaux qui exploitent des femmes pour satisfaire des «  clients  » prostitueurs qui, à aucun moment, ne se préoccupent de la situation de celles qu’ils paient pour avoir accès à leur corps.

* Choisir sa victime et l’isoler. La dévaloriser pour qu’elle devienne dépendante. Renverser la culpabilité en lui faisant croire que ce qu’elle subit est de sa faute. Installer la terreur. Préserver son impunité. Le Collectif contre le viol (CFCV) a identifié depuis longtemps ces 5 étapes de la stratégie de l’agresseur. Une stratégie, qui dans la prostitution, sévit à plein. Notre dossier sur le sujet ici.

https://mouvementdunid.org/blog/actus-mdn/communiques-presse/villa-biron/

Auteur : entreleslignesentrelesmots

notes de lecture

Une réflexion sur « Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie, l’occasion pour l’Amicale du Nid de rappeler son engagement contre toutes les formes de discriminations »

  1. Féministes unies contre l’offensive anti-trans

    Nous, féministes, dénonçons fermement la campagne transphobe en cours menée par la droite et l’extrême-droite.
    Nous condamnons la proposition de loi portée par les Républicains, dont le seul objectif est de stigmatiser les personnes trans. Ces dernières, et en particulier les femmes trans, sont déjà confrontées à des violences verbales et même physiques fortes. 70% des femmes trans dans l’Union européenne déclarent avoir subi des discriminations dans les douze derniers mois. Les attaques réactionnaires actuelles ne font que favoriser la multiplication des discours haineux, des discriminations et des actes violents à l’encontre des personnes trans et les condamnent à des conditions de vie précaires, à un accès difficile à la santé, au logement et au travail, voire à une exclusion du travail.

    Nous, féministes, savons que ceux qui s’en prennent aujourd’hui violemment aux personnes trans sont les mêmes que ceux qui s’opposent aux avancées pour les droits des femmes et stigmatisent les lesbiennes et les gays. Nous savons également que les violences que subissent les personnes trans sont la conséquence de l’hétéropatriarcat. En tant que féministes, nous sommes solidaires de celles et ceux qui souffrent de violences et discriminations, nous devons être partie prenante des mobilisations de défense des droits des personnes trans. Nous dénonçons l’obsession anti-trans nauséabonde de Dora Moutot et Marguerite Stern, anciennes militantes féministes, et leur alliance avec la droite et l’extrême-droite. Nous affirmons que la lutte féministe doit être menée avec et non pas contre les personnes trans.

    Nous, féministes, appelons à rejoindre la mobilisation du 26 mai 2024 organisée par plusieurs associations de défense des personnes trans pour lutter contre cette offensive transphobe d’une ampleur sans précédent.

    Paris : 26 mai, Place de la République, 14h
    Paris, le 24 mai 2024

    https://www.ldh-france.org/feministes-unies-contre-loffensive-anti-trans/

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