Quatre textes, plus proches de courts romans que de la structure de la nouvelle. Une langue chatoyante. Des histoires de femmes, debout, en émancipation. Des frontières assignées violées, « On ne pouvait violer une frontière sans en avoir d’abord fixé le tracé ». Des femmes face aux hommes et à leurs diverses impositions, douces, tendres ou brutales. Un « voyage en territoire de violence ».
Paysages, édition, musique, écriture…
Humour aussi avec les lois rêvées dans « Les ailes brisées ». Résistance de femme au monde et aux injonctions des hommes « Comme un élastique étiré jusqu’à la limite de sa résistance, son endurance se brisa net et elle se sentit plus légère ». Rupture et liberté construite, « Son besoin de liberté avait brusquement débordé comme l’eau d’une noix de coco brisée net en deux »
Etre entière dans ces lieux de musiques, assumer sa part de rêves, imposer cet « avec elle » trop longtemps refusé.
Profondément inscrit dans le monde tamoul et indien, des mots spécifiques, des phrases musicales ouvertes sur cette haute lutte commune, à travers le monde. Des femmes déchirant le voile de la relégation. Une écrivaine à découvrir.
Ambai : De haute lutte
Traduit du tamoul (Inde) par Dominique Vitalyos et Krishna Nagarathinam
Zulma, Paris 2015, 216 pages, 18 euros
Didier Epsztajn