Le 7 octobre, partout dans le monde, organisons piquets et rassemblements pour que l’asile soit accordé par les gouvernements européens aux militantes persécutées en Afghanistan !

[Communiqué n°10 du CIDFA – 27 septembre 2023]

Premiers rendez-vous :
San Francisco (États-Unis) : 6 octobre, 12h00, Federal Building (Mission & 7th Street)
Berlin (Allemagne) : 7 octobre, rassemblement aux abords du ministère des Affaires étrangères
Paris (France) : 7 octobre, rassemblement à 14h30, place de la République
Bilbao (Etat espagnol) : 7 octobre, 11h30, Gobierno civil/Gobernu zibilean, Plaza Eliptika
(merci de communiquer vos lieux et heures de rassemblement au Comité international : afghanistanwoman2022@gmail.com)

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Libérez Neda Parwani !

Neda Parwani, l’une des combattantes du mouvement de protestation des femmes afghanes, a été arrêtée mardi 19 septembre 2023 à Kaboul. Les talibans ont arrêté Mme Neda Parwani avec son mari et son fils de 14 ans dans leur maison de Khairkhana, à Kaboul, et les ont transférés dans un lieu inconnu.

Neda Parvani se battait pour le droit à l’éducation, le droit au travail et la liberté des femmes. Les talibans répriment et menacent toujours les femmes qui protestent pour qu’elles se taisent et ne participent pas aux manifestations contre les talibans. Au cours des deux dernières années, le gouvernement taliban a arrêté, torturé et tué des centaines de femmes pendant les manifestations ou ensuite à leur domicile.

À l’heure actuelle, en Afghanistan, sous le régime des talibans, des centaines d’opposantes sont menacées et persécutées. Elles sont contraintes de poursuivre leur combat à huis clos et d’adopter un mode de vie difficile dans la clandestinité pour éviter d’être arrêtées et torturées par les talibans.

Le « Mouvement Spontané des Femmes Afghanes » condamne l’arrestation de Neda Parwani, de son mari et de son fils de 14 ans et exige leur libération immédiate et inconditionnelle. Nous demandons à la communauté internationale et aux grandes puissances d’accorder immédiatement l’asile aux femmes menacées et de faire pression sur les talibans pour qu’ils cessent de réprimer et d’emprisonner les femmes qui manifestent en Afghanistan.

Mouvement Spontané des Femmes Afghanes,
le 20 septembre 2023, Kaboul, Afghanistan

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La douloureuse histoire de Saleema Shabnam,
militante du Mouvement spontané des femmes afghanes

« Tu as apporté la honte sur la famille par tes mauvaises actions. Tu nous as déshonorés aux yeux des gens. Tu as mis toute ma famille en danger de mort. Je ne veux plus de toi, vas-t-en où tu veux ! ». Ce sont les premiers mots avec lesquels mon mari m’a accueillie après ma libération de prison et mon retour à la maison au bout de 19 jours.

J’ai souvent participé aux manifestations organisées par le Mouvement Spontané des Femmes Afghanes. Le 12 janvier 2023, j’ai été arrêtée à mon domicile par les services de renseignements talibans et transférée à la prison de Polcharkhi à Kaboul.

Mon crime c’était de vouloir « le travail, le pain, l’éducation et la liberté » pour moi et pour les autres femmes. Je ne veux pas que mes enfants grandissent analphabètes et misérables comme moi. Les talibans m’ont battue en prison, m’ont donné des gifles et des coups de bâton sur le dos et les jambes. Ils m’ont menacée de mort et de viol. Ils voulaient me faire capituler pour que je n’ose plus à l’avenir me joindre aux femmes qui protestent et élever la voix.

Dans la société tribale et la culture patriarcale de l’Afghanistan, le fait que des femmes descendent dans la rue en scandant des slogans en faveur des droits et de la liberté, est considéré comme l’expression d’un manque de respect pour les valeurs religieuses et patriarcales. Chaque fois qu’une femme est arrêtée par la police et gardée en prison pendant des jours et des nuits, d’innombrables soupçons pèsent sur sa personnalité et sa chasteté. Par exemple, son mari, sa famille et la société dans son ensemble pensent qu’elle a été agressée sexuellement en prison et qu’elle a été touchée par des personnes non autorisées. Par conséquent, son mari et ses proches ne veulent plus qu’elle fasse partie de la famille.

Alors que j’avais des blessures sur tout le corps et que j’étais très faible, alors que j’avais désespérément besoin de soins et de sympathie de la part de ma famille et surtout de mon mari, non seulement il ne m’a pas serrée dans ses bras et ne m’a pas soutenue, mais il m’a réprimandée et insultée, il m’a fermé la porte de la maison. Je me suis donc rendue chez ma sœur et j’y suis restée quelques jours. Mais très vite, la famille de ma sœur a également refusé de m’héberger. Ils craignaient que les talibans ne l’apprennent et ne leur posent un problème de sécurité à cause de moi.

J’avais le cœur complètement brisé et je ne savais pas auprès de qui et où chercher refuge ? J’étais tourmentée d’un côté par la menace des talibans et de l’autre par les accusations sans fondement de mon mari. Finalement, j’ai réussi à trouver une des militantes du « Mouvement Spontané des Femmes Afghanes » et je lui ai demandé de l’aide. Aujourd’hui, je vis avec mes cinq enfants dans la « maison sécurisée » du MSFA.

Je voudrais dire ici que, tant que je vivrai, je me battrai avec le « Mouvement Spontané des Femmes Afghanes » pour mon droit et le droit d’éduquer mes enfants et je ne m’arrêterai pas. Mais en réalité, vivre dans la clandestinité c’est comme une prison, à tout moment, on risque l’arrestation et la mort. D’une part, la menace des talibans et d’autre part, la menace de mon mari, qui essaie de m’enlever mes enfants par la force.

https://defendafghanwomen.org/2023/09/27/le-7-octobre-partout-dans-le-monde-organisons-piquets-et-rassemblements-pour-que-lasile-soit-accorde-par-les-gouvernements-europeens-aux-militantes-persecutees-en-afghanistan/

Auteur : entreleslignesentrelesmots

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