Cents jours de Milei en Argentine : cruauté et transgression 

Trois mois de bruit et fureur alors que l’Argentine est sur la corde raide au bord de l’abîme

Le 10 décembre dernier, à l’occasion du 40e anniversaire du retour de l’Argentine à la démocratie, l’économiste Javier Milei, un « anarcho-capitaliste » qui a exprimé son scepticisme à l’égard de la démocratie et qui continue à considérer l’État comme une « organisation criminelle », est arrivé à la Casa Rosada.

Milei s’attache à montrer que son arrivée au pouvoir non seulement ne le modère pas, contrairement à ce qui se passe habituellement, mais qu’elle attise encore plus sa rage refondatrice. Une sorte d’« Atlas Shrugged » du Rio de La Plata qui reprend les images du capitalisme héroïque du roman d’Ayn Rand, publié en 1957, ainsi que des visions messianiques de la politique qui l’amènent à se comparer à Moïse ; ou à comparer sa sœur Karina à Moïse et à se réserver le rôle du frère et « traducteur » de Moïse, Aaron.

Un président-troll
Pour Milei, la refondation nationale passe par la fin de « 100 ans de collectivisme » qui auraient détourné le pays du destin tracé par les libéraux du 19ème siècle, le conduisant à devenir une immense « villa miseria » (bidonville). Il veut aussi en finir avec la « caste » politique – il a même remis au goût du jour le slogan « Que se vayan todos » – « Qu’ils s’en aillent tous », scandé dans les rues lors de la rébellion sociale de 2001 – bien que son gouvernement soit truffé de politiciens de carrière, dont l’ancien candidat péroniste à la présidence Daniel Scioli, battu de justesse en 2015 par l’ancien président conservateur Mauricio Macri (2015-2019) et aujourd’hui secrétaire au Tourisme, à l’Environnement et aux Sports de Milei.

La détérioration économique de ces dernières années, avec une inflation de plus de 100% par an et une augmentation de la pauvreté à plus de 40%, a conduit les électeurs à revenus moyens et faibles à faire confiance à ce discours et à choisir « La Libertad Avanza », l’étiquette électorale de Milei, avec un mélange de lassitude et d’ indigestion face à tout ce qui est  connu et d’espoir face à l’inconnu. En même temps, il est difficile d’expliquer le résultat des élections argentines sans prendre en compte le climat mondial, avec la montée de nouvelles droites radicales et de politiciens prétendument « anti-establishment ».

Milei a assumé la présidence lors d’une cérémonie dos au Congrès – pour réaffirmer sa lutte contre « la casta » – la caste -; et son récent message à la nation à l’occasion de l’ouverture de l’année législative a montré son mépris pour un Congrès où il est minoritaire et dépendant de la droite de « Propuesta republicana » -(Proposition républicaine  Pro), le parti de Mauricio Macri, et de l’opposition « dialoguiste », qu’il ne cesse d’insulter.

« Il n’y a pas de place pour les tièdes », a déclaré le président de la Chambre des députés, Martín Menem, du parti de Milei et l’un des proches de l’ancien président néolibéral Carlos Menem (1989-1999) qui intègrent le nouveau parti au pouvoir

La fureur de Milei s’est accrue ce mois-ci lorsqu’une majorité du Sénat a rejeté son décret de nécessité et d’urgence (DNU) publié en décembre – qui abroge ou modifie quelque 300 lois pour déréglementer l’économie – bien que cette décision n’ait aucun effet juridique si la Chambre des députés ne vote pas également en faveur de son rejet.

Le président a posté à nouveau un message avec la liste des sénateurs qui ont voté contre la DNU et les lettres HDRMP (hijos de remil puta-fils de  pute). Il avait également menacé de « pisser » [uriner] sur les gouverneurs après l’échec de sa « loi omnibus » – comprenant plus de 500 articles et des pouvoirs spéciaux pour le président – à la chambre basse, et avait qualifié le Congrès de « nid de rats ».

Accro aux réseaux sociaux, Milei agit comme un véritable président-troll, dans le sillage de Donald Trump, soutenu par des armées de followers – organisés et spontanés – qui lancent de violentes guérillas virtuelles et font circuler un lexique visant à disqualifier l’opposition, souvent sous forme de mèmes.

« Ils sont à la masse » (les opposants ne voient pas la réalité), « larmes de gauchistes » (les gauchistes pleurent la perte de leurs privilèges) ou « les forces du ciel » (sur lesquelles s’appuie le gouvernement), ainsi que divers autres mèmes dans lesquels Milei est présenté comme un lion rugissant ou un super-héros.

Milei, approfondissant son côté mystique, répète une citation du livre des Maccabées selon laquelle, dans une bataille, la victoire ne dépend pas du nombre de soldats, mais des forces du ciel. Proche de l’organisation hassidique Chabad Lubavitch, bien qu’il ne soit pas juif, il tweete souvent des messages bibliques en hébreu pour réaffirmer qu’il ne dirige pas un gouvernement ordinaire, mais une révolution qui va au-delà des frontières terrestres.

Guerre culturelle
Depuis son entrée en politique en 2021, après s’être fait connaître comme un panéliste excentrique de la télévision, obsédé par John M. Keynes – un nom qui le rend littéralement fou -, Milei a commencé à intégrer le langage de la « droite alternative ». Il a d’abord dénoncé l’omniprésence supposée du Forum de São Paulo – un réseau affaibli de partis de gauche latino-américains – à partir de points de vue complotistes, et est finalement devenu un croisé contre le « marxisme culturel ».

Dans ce cadre Il dénonce le réchauffement climatique comme une invention socialiste et associe le « féminisme radical » et l’environnementalisme à un plan de réduction de la population planétaire par l’avortement et la décroissance.

Milei présente ses politiques comme de véritables revanches anti-progressistes. Les fermetures de l’Institut National contre la Discrimination, la Xénophobie et le Racisme et de l’Agence de presse d’État Télam, ainsi que les réductions du financement du cinéma argentin et du Conseil National de la Recherche Scientifique et Technique sont célébrées comme des victoires contre le marxisme culturel, provoquant des « larmes de gauchistes ».

Même les licenciements de travailleurs sont célébrés par les militants libertaires, souvent aux portes des Institutions « supprimées ». « La cruauté est à la mode », a déclaré l’écrivain Martín Kohan. Une cruauté mêlée à la transgression propre aux réseaux sociaux et aux nouvelles droites.

Le protocole « anti-piquet » (contre la lutte organisée des chômeurs organisés – les « piqueteros ») – qui criminalise les blocages de rue – adopté par la ministre de la Sécurité, Patricia Bullrich, écartée du scrutin lors des dernières élections, est également vécu de cette manière. « Faucon » de la droite traditionnelle, qui occupait déjà le même poste dans le gouvernement Macri, Bullrich est un membre clé du gouvernement et a fait de la main de fer contre la criminalité et la contestation sociale sa marque de fabrique. Si le Milei anarcho-capitaliste parlait de façon critique des « forces répressives de l’État », le Milei président fait siennes les menaces de répression de sa ministre.

La dernière provocation en date a été de remplacer, le 8 mars, alors que des dizaines de milliers de femmes défilaient à Buenos Aires pour la Journée internationale des femmes, le Salon des Femmes Argentines du palais du gouvernement par le Salon des los Próceres-des Héros de la Nation. Le panthéon pluraliste, qui comprenait des femmes de biographies et d’idéologies différentes, a été remplacé par des portraits de Pròceres-de Héros Nationaux, tous masculins, y compris les traditionnels « pères fondateurs », avec des figures telles que l’ancien président controversé Menem, qui a imposé un programme de privatisation radical dans les années 1990 – pour Milei, un Héros national de plus.

La responsable de ce changement est Karina Milei, la sœur du président, qu’il surnomme « la patronne » et actuelle secrétaire générale de la présidence. « Une idée archaïque et excluante de la nation… qui sent la naphtaline », résume le célèbre historien Roy Hora.

Face aux critiques de misogynie, Milei répond en donnant raison aux femmes qui occupent des postes dans son cabinet : Bullrich, la ministre des affaires étrangères Diana Mondino, la ministre Sandra Pettovello, qui dirige le ministère du Capital humain qui a absorbé les portefeuilles de l’Education, du Travail, des Politiques sociales, de la Femme et des Droits de l’Homme, et sa sœur Karina, figure centrale de l’administration.

On peut également ajouter à la liste la vice-présidente Victoria Villarruel, une avocate qui défend, ou du moins justifie, les officiers militaires condamnés pour des crimes contre l’humanité commis pendant la dernière dictature (1976-1983), mais dont le style et les intérêts sont en conflit permanent avec Milei et son entourage.

Cette bataille culturelle fait entrer Milei dans la tribu mondiale des politiques ultras. Lui croit que l’Occident est en danger parce qu’il a abandonné les idées de la liberté, comme il l’a souligné devant le Forum économique mondial de Davos, qu’il considère comme un club de socialistes.

Devenu en 2013 adepte de la version la plus radicale de l’école autrichienne d’économie, celle de Murray Rothbard, le mandataire argentin est devenu une icône des droites libertaires, mais son anti-progressisme le connecte aussi avec les secteurs les plus réactionnaires. C’est en tant que tel qu’il a été l’un des invités de la dernière Conservative Political Action Conference (CPAC) aux États-Unis, où il a rencontré Donald Trump sans pouvoir cacher son émotion. Milei a également rendu visite à la Première ministre italienne d’extrême droite Giorgia Meloni – lors du même voyage au cours duquel il a tenté de se réconcilier avec le pape François, qu’il avait qualifié de « représentant du mal sur Terre » – et entretient des liens étroits avec la famille Bolsonaro. Il a également reçu beaucoup d’éloges de la part d’Elon Musk, avec qui il partage une haine viscérale de la justice sociale.

Tronçonneuse et mixeur
Milei a fait campagne avec une tronçonneuse pour symboliser la réduction des dépenses publiques qui, a-t-il promis, ne toucherait que la « caste ».

Mais son programme de choc était d’une telle ampleur que le Fonds monétaire international  FMI) lui-même lui a recommandé de ne pas négliger les familles de travailleurs et les plus vulnérables, par crainte d’une explosion sociale. En janvier, la pauvreté touchait déjà plus de 57% de la population, selon l’Observatoire de la dette sociale argentine de l’Université catholique.

Plus que la tronçonneuse, Milei a utilisé le mixeur (liquéfaction des dépenses) : il a maintenu les postes budgétaires sans augmentation en 2023 avec une inflation de 20,6% en janvier et 13,2% en février (chiffre célébré par le gouvernement pour une supposée tendance à la baisse).

Les retraites ont vu leur pouvoir d’achat baisser de 30%. La réduction des prestations sociales, la paralysie des travaux publics, la réduction des transferts aux provinces et le report du paiement de la dette expliquent l’excédent financier que le gouvernement célèbre mais que plusieurs économistes considèrent avec scepticisme, notamment en termes de durabilité.

Ces 100 jours ont été marqués par des tensions avec les gouvernements provinciaux, compte tenu du refus de l’administration fédérale de leur transférer certains fonds fiscaux. Mais dans le cas de la province de Buenos Aires, la plus peuplée du pays et gouvernée par le péroniste Axel Kicillof, Milei a soutenu l’appel à la « rébellion fiscale » – c’est-à-dire au refus de payer les impôts – lancé par le député José Luis Espert, un allié du gouvernement.

Mais la stratégie de Milei, qui consiste à asphyxier financièrement les provinces pour qu’elles procèdent à des ajustements aussi radicaux que l’État fédéral, est à double tranchant, et il suffit de se rappeler les violentes explosions sociales provinciales des années 1990.

« Allez Toto [Caputo, ministre de l’économie]. Le déficit 0 n’est pas négociable », écrit Milei sur le réseau X. De son côté, Caputo a assuré qu’« il n’y a pas de précédent mondial d’une réduction de cinq points du déficit en un mois, et ce que cela démontre, c’est l’engagement du président ».

Bien que Milei considère que tous les impôts sont un vol et que s’y soustraire devrait être un droit de l’homme, il a l’intention d’en augmenter plusieurs, et même d’étendre le mal nommé impôt sur les « gains » ( sur les revenus salariaux) que l’ancien ministre de l’économie et candidat à la présidence, Sergio Massa, avait réduit l’année dernière, pendant la campagne électorale.

L’économie sera la clé
La bataille culturelle sert à unir et à occuper la base de Milei, mais le président a gagné les élections parce qu’il a convaincu 30% des électeurs au premier tour et 55% au second que sa recette sortirait le pays de la crise et le projetterait dans un avenir prometteur de liberté et d’abondance. C’est sur ce terrain que se jouera son avenir et sa capacité à construire un bloc de soutien politique et social qui lui fait défaut aujourd’hui.

La stabilité du gouvernement est pour l’instant assurée par un Parti Justicialiste encore éprouvé par sa défaite électorale – et par le fort rejet social du secteur péroniste dominant des 20 dernières années, celui de l’ancienne présidente Cristina Fernández de Kirchner -, par un système politique qui n’a pas encore réussi à décoder le « mileisme » et par la crainte de l’opposition que Milei ne capitalise sur le rejet législatif de ses mesures lors des élections législatives de 2025 pour en faire un levier populiste.

En attendant, tout le monde se demande combien de temps durera la confiance sociale – qui, selon les sondages, semble durer – dans le président le plus inclassable et le plus extravagant des quatre dernières décennies de démocratie en Argentine.

Pablo Stefanoni, 19 mars 2024
Cien días de Milei en Argentina: Apenas crueldad y transgresión
Tres meses de ruido y furia mientras Argentina hace equilibrio al borde del abismo
https://www.opendemocracy.net/es/argentina-javier-milei-ajuste-crueldad-guerra-cultural-fmi/

Communiqué par J.P.

Auteur : entreleslignesentrelesmots

notes de lecture

Une réflexion sur « Cents jours de Milei en Argentine : cruauté et transgression  »

  1. Déclaration du Réseau de l’Économie des travailleur.es sur la situation du mouvement coopératif en Argentine

    Le réseau de l’économie des travailleuses et des travailleurs, un regroupement d’entreprises récupérées et autogérées, de coopératives de travail, de syndicats et d’organisations d’économie sociale, solidaire et populaire, rejette et condamne les déclarations du porte-parole présidentiel Manuel Adorni à propos des coopératives de travail. Ces propos sont mensongers et remplis de préjugés idéologiques. Le gouvernement de Javier Milei annonce aussi des mesures qui, si elles devaient être appliquées, représenteraient un nouveau coup porté à la capacité de subsistance quotidienne des travailleuses et travailleurs du secteur coopératif et à l’existence même de nos organisations. Il convient de rappeler (ce qu’Adorni ignore ou préfère ignorer) que la majorité des coopératives sont une réponse organisée de la classe ouvrière face aux échecs du « libre marché ». Ces échecs sont le résultat des décisions des différents gouvernements depuis la mise en place de la dictature civile-militaire de 1976 (à laquelle le président et sa vice-présidente s’obstinent à s’associer). Le coopérativisme et l’autogestion ont répondu aux crises en créant des dizaines de milliers d’emplois là où l’emploi formel a cessé d’exister et où la précarité de la main-d’œuvre conduit à l’hyper exploitation. Nos coopératives et nos entreprises autogérées sont l’expression de la dignité des travailleurs que le gouvernement de Milei attaque jour après jour par ses mesures rétrogrades.

    Les déclarations infamantes du porte-parole présidentiel tiennent sur un mensonge : les coopératives seraient un « fonds » que « les Argentins financent ». Cette affirmation montre, tout d’abord, qu’Adorni et Milei ne savent pas qu’une coopérative est, par définition, une organisation économique autonome, un collectif de personnes associées pour générer une activité de production ou de service. L’État ne finance pas les coopératives. Hormis les subventions ou programmes auxquels elles ont droit, elles vivent du travail de leurs membres. Dans le cas des Plans gouvernementaux Potenciar Trabajo, certains travailleurs de coopératives reçoivent des appuis individuels de l’État qui, dans de nombreux cas, servent à compléter leur revenu et contribuent à le restaurer face à la situation économique critique que nous connaissons. D’aucune manière, cette situation ne peut être attribuée à l’action de quelques coopérative ou travailleur que ce soit. En ayant comme seule référence les écrits libertariens de l’école autrichienne, Milei et Adorni ne peuvent pas comprendre le coopérativisme et les organisations économiques basées sur l’association et la solidarité. Ils n’auraient qu’à venir visiter n’importe laquelle de nos organisations pour se rendre compte par eux-mêmes que leurs préjugés ne sont pas fondés.

    En fait, le porte-parole présidentiel se méprend aussi sur la nature des résolutions prises par l’Instituto Nacional de Asociativismo y Economía Social (l’INAES) (l’agence gouvernementale qui a pour responsabilité de développer et promouvoir l’action coopérative et le mutualisme) qui méritaient déjà également, par ailleurs, notre vive dénonciation. Les résolutions 878 et 879/2024 votées par le conseil d’administration de l’agence suspendent plus de 11 000 coopératives sous prétexte de manque de documentation ou de défaut de respecter la réglementation. Cette décision prétend s’appuyer sur un précédent, une coupure de financement réalisée durant le gouvernement de Mauricio Macri par le directeur général l’INAES de l’époque, Marcelo Collomb, toujours en poste aujourd’hui. Au lieu d’enquêter sur l’existence d’irrégularités (une des fonctions de l’institution) ou de chercher à résoudre d’éventuels problèmes d’accréditation des coopératives, l’INAES adopte l’approche « à la tronçonneuse » caractéristique de ce gouvernement et suspend, sans préavis, des milliers de coopératives, dont la plupart sont des coopératives de travail. Cette mesure agressive devrait être expliquée également par les représentants du coopérativisme et du mutualisme au sein de ce conseil, en commençant par celui qui est aussi le président de l’Alliance coopérative internationale, Ariel Guarco.

    Pourtant, cette mesure punitive est encore loin de l’annonce faite par le porte-parole du président Manuel Adorni d’annuler toutes les coopératives créées entre 2020 et 2022 (et une révision « spéciale » de celles créées en 2023). Ces déclarations venant de l’exécutif jettent un doute sur toutes nos organisations comme si elles faisaient partie d’un “fonds” ou vivaient au crochet de l’État alors que, justement, nos organisations réclament plutôt davantage et de meilleures politiques publiques pour le développement de notre forme d’économie. Celle-ci est la meilleure contribution que la classe ouvrière peut apporter au bien-être de la société dans son ensemble. Adorni ment jusque dans ses propres annonces. Sauf, bien sûr, si ces mesures, totalement illégales et illégitimes, sont encore à venir.

    Pour toutes ces raisons, nous exigeons la rétractation publique du porte-parole présidentiel sur les mensonges et les faussetés exprimées dans sa conférence de presse du 27 mars. Nous rejetons toutes mesures prises contre les coopératives de travail. Nous exigeons la restitution des programmes et des mesures de promotion des coopératives et de soutien aux travailleurs de notre secteur. Nous exigeons que l’INAES remplisse ses fonctions de promotion et de contrôle des coopératives et des mutuelles sans adopter ces mesures punitives qui doivent être abrogées immédiatement.

    Nous appelons tous les travailleurs et travailleuses de l’autogestion, du coopérativisme et de l’économie sociale, solidaire et populaire à se mobiliser pour confronter ces mesures. Nous exigeons également que les institutions coopératives et mutualistes qui sont membres du conseil d’administration de l’INAES expliquent leur position et s’abstiennent de prendre part à l’offensive anti populaire de ce gouvernement.

    Nous réclamons qu’elles reviennent sur leur approbation de la résolution et l’abrogent. Nous appelons également à la coordination de la classe ouvrière autogestionnaire avec le reste des travailleurs et travailleuses, en particulier avec les organisations syndicales et leurs centrales, afin de lancer d’urgence un plan de lutte pour mettre en échec ce projet.

    La motosierra contra las cooperativas: entre el prejuicio, la ideología y la búsqueda del enemigo fácil 

    (La tronçonneuse contre les coopératives : entre préjugés, idéologie et recherche de l’ennemi facile)

    5 abril, 2024, Andrés Ruggeri, Autogestionrevista.com.ar

    El pasado 27 de marzo el vocero presidencial se despachó contra las cooperativas, anunciando cierres masivos y acusandolas de ser una caja financiada por los argentinos. A eso le siguieron dos resoluciones del INAES (votadas unánimemente por su Directorio) que suspendían a miles de cooperativas. Detrás de estas medidas hay una profunda enemistad ideológica contra las únicas organizaciones de la economía que intentan funcionar en forma democrática y contienen a los trabajadores que el mercado ya no logra sostener.

    Le 27 mars, le porte-parole présidentiel s’est déchaîné contre les coopératives, annonçant des fermetures massives et les accusant d’être un fonds financé par les Argentins. S’ensuivent deux résolutions de l’INAES (votées à l’unanimité par son conseil d’administration) suspendant des milliers de coopératives. Derrière ces mesures se cache une profonde inimitié idéologique contre les seules organisations de l’économie qui tentent de fonctionner démocratiquement et de contenir les travailleurs que le marché ne peut plus soutenir.

    https://autogestionrevista.com.ar/2024/04/05/la-motosierra-contra-las-cooperativas-entre-el-prejuicio-la-ideologia-y-la-busqueda-del-enemigo-facil/

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