Non à l’intervention de l’armée française (et autres textes et communiqués)

En premier lieu, quelle est cette mythique « communauté internationale » qui regroupe des puissances dominantes et des États dominés, qui décide (hors de tout processus démocratique) ce qui serait le « bien » et ce qui ne le serait pas, qui soutient certains régimes dictatoriaux et d’autres qui violent systématiquement le droit international, etc…. ?

Cette intervention militaire a plus à voir avec la défense des intérêts des grands groupes industriels et de leurs accès aux matières premières, à la poursuite de l’application des politiques criminelles du FMI et de la BM (en autres, plans d’ajustement structurels) qui organise la dépossession des droits et la misère au nom du marché, etc…

C’est aussi un débouché économique pour les industries d’armements, largement favorisées, par les budgets militaires (en augmentation) alors que l’ensemble des budgets dits sociaux sont en baisse.

C’est la poursuite de la guerre contre les « pauvres » créés par le système de domination néo-libéral.

A cette politique militaire, il reste possible d’opposer des aides citoyen-ne-s, sous le contrôle des associations des populations locales (indépendantes des États) et surtout non militarisées.

Sans oublier l’hypocrisie de la défense de « valeurs » humaines par la force des armes, alors que l’exploitation, les dominations, les discriminations existent (et se développent) ici et maintenant, sur le territoire dit « national ».

Didier Epsztajn, Contribution pour le site Newrings à la question « La communauté internationale doit-elle intervenir au Mali ? » (13 janvier 2013)

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La guerre évidente, encore, encore, encore….

C’est si simple la guerre, pour se donner bonne conscience. La force et la rage pour balayer les doutes et venir en assistance. Une fois, deux fois, trois fois… Un long décompte quasi annuel. Si nous ajoutons les appels à la guerre, les menaces de guerre, c’est devenu banal, la guerre. Terriblement banal. Côte d’Ivoire, Libye, et il y a eu l’Afghanistan, et la menace Syrie, Iran. Maintenant le Mali.

Alerte ! C’est la guerre.

La guerre c’est évident, c’est toujours évident. Il y a les méchants et ceux à protéger par notre armure vaillante et notre torse bombé. Et puis tombent les bombes. Quel trou creusent-elles ?

Déjà nous pouvons voir l’Afghanistan 10 ans après. Qu’est-ce qui a été construit ? Pourquoi n’en tirons nous pas de leçon ? L’Irak, la Libye, la Cote d’Ivoire sont mis en pétaudières. La guerre c’est long, ça couve, ça attend le moment, l’étincelle. Et ça repart. Ça attend et ça repart. Il faut réfléchir à deux fois avant de se lancer dans une guerre.

Bien sûr que c’est évident au premier coup d’œil. Il faut sauver des vies et mater l’indigne oppresseur. Il n’y a qu’à cogner, un bon coup et ça va aller… Aller où ? Et ça vient d’où cette tragédie qui nous impose la guerre ? Et puis, et puis… POURQUOI CETTE RECURENCE ? Pourquoi cela s’étend-il et se répète-t-il ?

Je sais que les avions de mon pays bombardent, et ça bourdonne dans ma tête. Je sais les souffrances et les dangers pour mes amis maliens, et j’ai peur pour eux. Où cela va-t-il les mener ? Ou cela va-t-il nous mener ? Et le monde, le vaste monde, à étendre les furies de la guerre, quel va-t-il être ? Quelles rages faisons-nous pousser ?

Les pays vacillent si facilement ! Il suffit d’une bande armée, d’une scorie d’un conflit voisin et le feu prend, un pays flanche. Mali, oh mon ami, n’étais-tu qu’un si petit château de carte ? Qu’est-ce qui t’a rendu si chétif, si misérable ? Mali, oh mon ami, tes voisins sont-ils vraiment mieux lotis que toi ? Leur tour ne va-t-il pas venir, et la guerre s’étendre ?

Il n’y a rien à faire ? Une fatalité ?

La guerre est une impasse sanglante, destructrice. Si nous renonçons à construire la paix aujourd’hui alors ces guerres nous dévoreront demain. Comme il est curieux qu’il soit plus facile de mener la guerre que d’affronter la misère !

Mali, oh mon ami Mali, comment t’est venu ce drame ? Par ces guerres à tes portes venues se propager chez toi. Par ce vieux conflit avec les Touaregs « réglés » avec la force soldatesque. Par cet État exsangue et rendu incapable de porter la solidarité de la santé et de l’éducation pour chacun. Oh, mon cher Mali ami, que va-t-il advenir si la réponse passe par l’aveuglement des bombes ?

Quelle immense inquiétude pour demain, lorsque nous aurons fini de bomber le torse et que les bombes seront libérées pour un sinistre feu d’artifice. Face à l’image de mon époque, je pense à un Pasteur d’il y a plus 2 siècles et plus. Il était désespéré devant les ravages de la guerre. Il avait regardé son ami philosophe, E. Kant. Un « projet pour une paix perpétuelle » en était né. Quel désastre faut-il encore pour que nous parvenions à cette sagesse visionnaire ?

Serge Grossvak, le 15 janvier 2013

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Une guerre au Mali et de l’uranium au Niger : des islamistes très utiles au pouvoir français 

Le 11 janvier 2013, l’armée française est intervenue au Mali à la suite de mouvements, vers Bamako, de groupes armés islamistes. Depuis des mois, ces derniers tiennent tout le nord du Mali et se seraient enhardis au point, nous dit-on, de vouloir occuper l’ensemble du pays.

Personne ne niera que ces groupes soient composés d’horribles individus qui, sous prétexte de convictions « religieuses », battent toute personne dont le comportement ne leur plaît pas, coupent les mains des voleurs (réels ou supposés), exécutent – en particulier des femmes – pour des broutilles ou même pour rien.

Pour autant, de la même façon qu’au moment de l’intervention militaire contre Kadhafi en Libye, il est insupportable de se retrouver sommé de soutenir une intervention militaire déployée. par ceux qui sont largement responsables de la gravité de la situation.

Qui plus est, qui peut vraiment croire qu’il s’agit d’une opération « pour la démocratie au Mali » ? Cela fait des décennies qu’elle est bafouée dans ce pays par des régimes corrompus. largement soutenus par la France. Alors, pourquoi cette subite urgence « démocratique » ?

De même, qui croira qu’il s’agit de « sécuriser la région » ? En réalité, il s’agit de sécuriser. l’approvisionnement des centrales nucléaires françaises en uranium : ce dernier est en effet extrait dans les mines du nord du Niger, zone désertique seulement séparée du Mali. par une ligne sur les cartes géographiques.

A ce propos, on soulignera l’extrême perversité des ex-puissances coloniales qui ont jadis tracé des frontières absurdes, faisant fi de l’implantation des populations, et créant des pays aux contours bien curieux : le Niger et le Mali sont tous les deux en forme de sablier, une partie sud-ouest contenant la capitale, totalement excentrée et éloignée d’une immense partie nord-est, principalement désertique.

C’est ainsi que, pendant 40 ans, Areva (auparavant la Cogéma) a pu s’accaparer en toute tranquillité l’uranium nigérien dans ces mines situées à 500 kilomètres de la capitale et du fragile « pouvoir » politique nigérien.

Ces dernières années, des groupes armés se sont organisés dans cette région : des Touaregs, dépités d’être méprisés, déplacés, spoliés. Et des groupes plus ou moins islamistes, certains issus des anciens GIA qui ont semé la terreur en Algérie, d’autres contrôlés par Kadhafi, et autonomisés suite à la disparition de ce dernier.

Des salariés d’Areva, cadres dans les sociétés d’extraction de l’uranium, ont été enlevés en septembre 2010 au Niger, transférés au Mali et retenus depuis. Puis, le 7 janvier 2011, deux jeunes français ont à leur tour été enlevés au Niger.

L’Observatoire du nucléaire a été une des rares voix à dénoncer (http://observ.nucleaire.free.fr/otages-niger.htm) l’opération militaire immédiatement lancée par les autorités françaises. Ces dernières avaient en effet, de toute évidence, décidé de châtier coûte que coûte les preneurs d’otages, quitte à ce que cela se termine dramatiquement pour les deux jeunes otages. qui ont effectivement été tués dans l’opération.

Ces deux jeunes ne travaillaient pas pour l’extraction de l’uranium mais, c’est évident, l’idée était de décourager d’éventuelles prochaines actions contre des salariés d’Areva.

Depuis, les mouvements Touaregs laïques et progressistes ont été marginalisés, en particulier par la montée en force du groupe salafiste Ansar Dine. Puissant et lourdement armé, ce dernier s’est allié à AQMI (Al Qaeda au Maghreb Islamique), faisant courir un risque de plus en plus évident pour les activités françaises d’extraction de l’uranium au nord du Niger.

La France a soutenu avec la plus grande constance les gouvernements corrompus qui se sont succédé au Mali, aboutissant à un délitement total de l’État. C’est probablement cet effondrement qui a amené les groupes islamistes à s’enhardir et à avancer vers Bamako.

De même, la France a maintenu depuis 40 ans le pouvoir du Niger dans un état de faiblesse et de dépendance par rapport à l’ancienne puissance coloniale et son entreprise d’extraction de l’uranium, la Cogéma devenue Areva. Alors que les dirigeants nigériens essaient tant bien que mal de contrôler ce que fait Areva, la France reprend totalement la main avec son intervention militaire.

Les récents mouvements des groupes islamistes n’ont effectivement fait que précipiter l’intervention militaire française qui était en préparation. Il s’agit indéniablement un coup de force néocolonial, même si les formes ont été mises avec un opportun appel à l’aide du Président par intérim du Mali, dont la légitimité est nulle puisqu’il est en place suite à un coup d’État qui a eu lieu 22 mars 2012.

Précisons à nouveau que nous n’accordons pas le moindre crédit aux dangereux fondamentalistes qui sont aussi des trafiquants de drogue et d’armes et n’hésitent pas à blesser et tuer. 

Par contre, nous refusons la fable de l’intervention militaire « pour la démocratie ». Ce prétexte a déjà beaucoup servi, en particulier lorsque les USA ont voulu mettre la main sur des réserves pétrolières, et le voilà encore de mise parce que la France veut assurer l’approvisionnement en uranium de ses réacteurs nucléaires. Notons d’ailleurs que, à 27 000 euros l’heure de vol d’un Rafale, le tarif réel du courant d’origine nucléaire est encore plus lourd que ce que l’on pouvait craindre…

En conclusion, il est une nouvelle fois démontré que l’atome, et la raison d’État qui l’entoure, ne nuit pas seulement à l’environnement et aux êtres vivants mais aussi à la démocratie.

Stéphane Lhomme,Directeur de l’Observatoire du nucléaire, 14 janvier 2013

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La France intervient au Mali et réaffirme son rôle de gendarme en Afrique

C’est finalement le 10 janvier 2013 que la France est entrée en guerre au Mali. La communication du gouvernement français, reprise sans questionnement par les principaux médias, tend aujourd’hui à légitimer par tous les moyens et tous les arguments cette nouvelle intervention militaire française sur le sol africain et son rôle de « gendarme de l’Afrique ». Pour Survie, association qui dénonce depuis longtemps l’ingérence et la domination de la France envers ses anciennes colonies africaines, il est important de rappeler quelques éléments de contexte et d’analyse critique sur cette intervention française, sans minimiser l’ampleur de la crise que connaît le Mali.

La menace que font peser ces groupes armés sur la population et l’intégrité du Mali est indéniable. Leurs exactions sont connues et ont provoqué la fuite de centaines de milliers de personnes. Après le calvaire vécu par les populations dans le Nord, le soulagement des Maliens en ce moment est compréhensible. Si l’intervention française semble effectivement avoir mis un coup d’arrêt à l’offensive vers le sud du pays de mouvements armés qui se revendiquent d’un islam radical, il existe cependant d’autres motifs, militaires et politiques, à l’opération Serval rendant la conduite française des opérations critiquable.  

Le camouflage multilatéral d’une opération française

Cette intervention ne s’inscrit pas dans le cadre des résolutions de l’ONU. Des mois de négociations ont permis de faire voter trois résolutions du Conseil de Sécurité, ouvrant la voie à une intervention internationale sous responsabilité africaine et pouvant faire usage de la force, mais officiellement sans implication directe des militaires français. En informant simplement le Conseil de Sécurité sur le fait que son intervention urgente « s’inscrit dans le cadre de la légalité internationale » eu égard aux dispositions de la Charte de l’ONU, elle a finalement pu justifier une décision bilatérale. Ce changement majeur, qui met ses « partenaires » devant le fait accompli, est complaisamment occulté afin de laisser à nouveau croire que la France met en œuvre une volonté multilatérale actée au sein de l’ONU. Il est donc nécessaire qu’elle respecte au plus vite les résolutions de l’ONU. 

Une fois de plus, la France joue le rôle de gendarme de l’Afrique, en appuyant sa stratégie sur ses relations bilatérales avec des « régimes amis » africains, sur la présence permanente de son armée dans la région et sur sa capacité de projection de forces. Ainsi, les hélicoptères utilisés pour stopper l’offensive adverse sont ceux des forces spéciales françaises de l’opération Sabre, présentes au Burkina Faso voisin (et en Mauritanie) depuis deux ans et renforcées au mois de septembre. C’est surtout le dispositif Epervier, en place au Tchad depuis 1986 alors qu’il était supposé provisoire, qui est mobilisé. À travers l’opération baptisée Serval, ce sont donc les liens que Paris entretient avec des régimes totalement infréquentables, ceux d’Idriss Déby et de Blaise Compaoré, qui se trouvent une nouvelle fois renforcés. Le rôle phare de la France est reconnu par la plupart de ses partenaires occidentaux qui lui emboîtent le pas timidement dans cette intervention (Royaume-Uni, États-Unis, Allemagne) sans pour autant engager de troupes combattantes, tandis que d’autres restent en retrait.  

Une intervention directe décidée dans l’ombre

Ce scénario rentre dans la logique développée par le nouvel exécutif français, prônant l’intervention militaire comme un « préalable » à la restauration de la paix dans le pays (également en proie à une crise institutionnelle grave). Ces derniers mois, la France n’avait en rien contribué à l’émergence d’une solution collective discutée par l’ensemble des Maliens et de nature à favoriser un consensus politique, préalable à une réorganisation rapide des forces de sécurité. Aujourd’hui, la présence de soldats français jusque dans Bamako – sous couvert de protection des ressortissants – représente une pression importante sur les autorités maliennes en état de grande faiblesse.

L’option d’une intervention directe et rapide des forces françaises était déjà prévue, au vu de la rapidité de mise en œuvre, et ce bien avant que l’offensive ne se rapproche de Sévaré-Mopti. L’aval du Parlement n’est pas nécessaire à l’Élysée pour déclencher une opération extérieure, ce qui marque l’insuffisance de la modification constitutionnelle de juillet 2008 relative au contrôle parlementaire des opérations extérieures. De rares réactions critiques dans la classe politique soulignent cette absence de concertation. La nature préméditée de cette intervention armée aurait indiscutablement dû susciter une prise de décision parlementaire.

Dans l’immédiat, l’opération Serval a déjà basculé dans une phase offensive et semble devoir se prolonger dans la durée. Cette logique occulte délibérément les risques pour la population malienne et les États de la région, de même que les perspectives politiques et la période post-conflit. Le bilan accablant des récents antécédents français en Afrique montre pourtant que ces risques sont bien réels. Les interventions de 2011 en Côte d’Ivoire et en Libye ont en effet débouché sur des situations internes explosives, passées sous silence.

En conclusion, la crise malienne et cette nouvelle intervention militaire française en Afrique révèlent l’échec de 50 années de « coopération » avec l’Afrique : armées incapables de protéger leurs populations, chefs d’État médiateurs de crises eux-mêmes putschistes, accords de défense et bases militaires qui ont perpétué le rôle de gendarme de l’Afrique que la France s’est historiquement octroyé. On ne peut que constater l’incapacité des institutions africaines et multilatérales à organiser la moindre opération de sécurisation dans la région sans avoir recours au poids lourd français, qui a tout fait pour se rendre incontournable. Ces événements appellent une fois de plus à une remise en cause de l’ensemble du cadre des relations franco-africaines.

Association Survie, Communiqué, le 14 janvier 2013, contact@survie.org

Contact presse : danyel.dubreuil@survie.org

Association Survie, 107 Bld de Magenta, 75010 Paris, Tél : 01 44 61 03 25

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DE LICORNE A SERVAL

L’année 2013 commence donc par une nouvelle intervention impérialiste française au Mali.

Il en va des guerres impérialistes comme des révolutions, elles ont toutes des points communs, en même temps, aucune guerre impérialiste n’est exactement identique par rapport à aucune autre.

L’histoire récente du Mali tient en deux dates. En mars 2012, un coup d’État d’un certain nombre d’officiers de l’armée malienne sous la direction du capitaine Sanogo renverse le régime du président Amadou Toumani Touré. Le Mali était un État démocratique normal, il avait un président, un gouvernement, un parlement, une majorité et une opposition politique, des syndicats. Du jour au lendemain, le jour du coup d’État du capitaine Sanogo, tout disparaît, c’est l’effondrement de l’État malien.

En avril 2012, quinze jours après le coup d’Etat à Bamako et en conséquence de l’effondrement de l’Etat malien, des groupes islamistes, AQMI, Mujao et Ansar al Din, font pratiquement sans un seul coup de fusil la conquête des trois régions de Kidal, Gao et Tombouctou du Nord du Mali, un territoire de huit cent mille kilomètres carrés, les deux tiers du territoire d’un État d’un million deux cent mille kilomètres carrés. Ils y instaurent une dictature islamiste dont le modèle est le régime des talibans afghans.  

L’intervention impérialiste française aérienne et terrestre était éminemment prévisible. Elle bénéficie du soutien politique et militaire de la totalité de la communauté internationale. Elle bénéficie du soutien du conseil de sécurité de l’ONU à l’unanimité, des États-Unis, de la Grande Bretagne, de l’Union Européenne, de la Russie, de la Chine, de l’Union Africaine, de la CEDEAO, de l’Algérie, du Nigéria, du Sénégal et de l’Afrique du Sud. La stratégie de la Russie est une stratégie d’afghanisation de la Syrie, mais elle n’est apparemment pas une stratégie d’afghanisation du Mali. L’Algérie soutient l’intervention française après un an de discours contre toute intervention occidentale au Mali. Ce serait le résultat d’un accord entre Hollande et Bouteflika pendant le dernier voyage du président français à Alger. Ce soutien de l’Algérie à la France aura rapidement des conséquences à l’intérieur des frontières de l’Algérie.

Pendant un an, il y a avait plusieurs résolutions du conseil de sécurité de l’ONU et de la CEDEAO pour l’envoi d’une force d’intervention militaire de la CEDEAO contre les groupes islamistes du Nord Mali, cette force d’intervention a même un nom, c’est la MISMA.

Il n’y a aucune contradiction entre le conseil de sécurité de l’ONU, la CEDEAO dont le président en exercice est Ouattara et la France. Je ne ferais pas ici le bilan de toutes les missions de tous les casques bleus de l’ONU par exemple il y a vingt ans en Bosnie et de toutes les forces d’intervention militaires régionales réelles ou virtuelles, par exemple en Sierra Leone et en Côte d’Ivoire.

Les questions les plus importantes sont les suivantes. Il faut une stratégie de construction de l’État nation et d’une armée nationale malienne et il faut un soutien des peuples d’Afrique et des organisations populaires africaines au peuple malien. Quelles forces politiques et militaires soutenons-nous au Mali et dans l’émigration malienne en France et en Europe ? L’émancipation du Mali et de l’Afrique sera l’œuvre du peuple malien et des peuples africains eux-mêmes contre leurs gouvernements collaborateurs et contre les interventions politiques et militaires impérialistes. Si nous ne répondons pas à ces questions, la dénonciation nécessaire mais rituelle des interventions impérialistes n’a et n’aura pas de sens. L’impérialisme français est toujours le gendarme de l’Afrique. Il le sera encore un certain temps.

Il y a enfin les conséquences de cette intervention impérialiste française dans les questions de politique intérieure française. C’est et ce sera encore une fois une nouvelle opération d’union nationale anti-terroriste et de nouvelles menaces contre les libertés démocratiques. Mais c’est une autre histoire.

Bernard Fischer

http://www.fischer02003.over-blog.com/article-de-licorne-a-serval-114449018.html

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Front Uni de l’Immigration et des Quartiers Populaires
(Regroupement de 20 associations des grandes villes de France)

Communiqué sur la guerre contre le Mali : FUIQP_Communiqué_Mali_20_Janvier_2013

Auteur : entreleslignesentrelesmots

notes de lecture

4 réflexions sur « Non à l’intervention de l’armée française (et autres textes et communiqués) »

  1. aussi terrifiant, l’aval donné aujourd’hui à l’opération par les sénateurs et les députés du groupe communiste et républicain

  2. Merci de nous donner à lire ces informations et analyses précieuses avec lesquelles je suis entièrement d’accord.
    Et dire que cette intervention honteuse, de type néo-colonial des plus classique, comme a osé le dire Giscard, qui s’y connaît, se passe dans l’indifférence totale des français, beaucoup plus mobilisés par le problème du « mariage pour tous ». Il est vrai qu’une bonne partie de ceux qui ont piétiné les pelouses du maire de Paris dimanche dernier sont aussi ceux qui sont toujours prêts à croire à la fable des « intérêts français » dans le monde, alors qu’il ne s’agit que des intérêts de quelques uns, et qu’ils sont toujours les premiers va-t-en guerre.La tartufferie de « la défense de la démocratie », digne de Sarkozy, est particulièrement abjecte. Honte à celui qui l’a proférée !

    1. Merci, en effet.
      Ces textes permettent de mettre bout à bout les idées qui, je l’espère probablement naïvement, se heurtent dans les têtes sans toujours prendre corps spontanément.
      Ce type d’éclairage doit pouvoir être lu du plus grand nombre, même s’il brûlera les yeux de ceux qui ne veulent pas voir !

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