Un concert. Un pianiste. Les auditrices et les auditeurs n’entendront jamais la fin de cette Hammerklavier de Ludwig van Beethoven. « C’est tout ».
Qu’elles et ils étaient présent-e-s ou non au concert, cette suspension des notes se transformera en dérèglement et atteindra tous les personnages.
Pour le pianiste « La porte qui menait finalement à la liberté, c’était lui-même qui l’avait ouverte » et cette ouverture révélera des existences falsifiées, rabougries, habituelles, insatisfaisantes ou mensongères…
Succession de chapitres au nom des personnages, Marek, Esther, Thomas, Johannes, Sophie, Klara, Lorenz, Claudius, Nico, Astrid, Verena, Bettina-Marina, Solveig. Personnes seules ou associées, couples divers, de travail, de circonstance, en relation amoureuse, en sympathie ou en surprise.
Derrière le hasard, des désirs, des secrets, des vies secouées. « Pas de demi-mesure : il fallait se ramifier dans toutes les directions ». Des parcours interrompus par un piano fermé et le geste de liberté retrouvée. Une autre musique…
Alain Claude Sulzer : Une mesure de trop
Traduit de l’allemand par Johannes Honigmann
Editions Jacqueline Chambon, 2013, 269 pages, 22 euros
Didier Epsztajn