Les crimes commis en Palestine et en Israël ne peuvent rester impunis (+ autres textes)

  • Johann Soufi : Les crimes commis en Palestine et en Israël ne peuvent rester impunis
  • Deiaa Haj Yahia : Opération israélienne dans le camp de réfugiés Nour Shams en Cisjordanie : « Ce qui s’est passé ici me rappelle 1948 »
  • L’ONU demande une enquête sur des fosses communes découvertes dans des hôpitaux de Gaza
  • Pas de technologie pour l’apartheid : des employés de Google arrêtés pour avoir protesté contre le contrat de 1,2 milliard de dollars de l’entreprise avec Israël
  • Pierre Mouterde : Quatre Québécois.es sur la flottille internationale en solidarité avec Gaza
  • Il est urgent d’enquêter sur le rôle des entreprises de médias sociaux dans le meurtre des civils de Gaza
  • Carep Paris : Vivre la guerre de Gaza depuis la France. Paroles palestiniennes
  • Liens avec autres textes

Les crimes commis en Palestine et en Israël
ne peuvent rester impunis

Pourriez-vous revenir sur la genèse et les fondamentaux du droit international de la guerre ? En quoi celui-ci est-il saisi par le massacre du 7 octobre et par l’offensive israélienne contre Gaza ? 
L’origine du droit international humanitaire (DIH), le droit des conflits armés, remonte au XIXe siècle avec les travaux de Henry Dunant. Dans son ouvrage « Un souvenir de Solférino » publié en 1862, cet homme d’affaires suisse décrit les horreurs et les souffrances qu’il a observées lors de cette bataille, offrant un contraste saisissant avec la vision parfois abstraite et idéalisée de la guerre. Rejoint par des juristes et des militaires suisses, il fonde l’année suivante le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui offre, depuis, une protection et une assistance humanitaire à toutes les victimes des conflits armés et qui constitue un des « gardiens » des principes du DIH. Ce droit repose sur quelques principes fondamentaux – humanité, distinction, précaution, proportionnalité, interdiction des maux superflus et des souffrances inutiles – qui ont ensuite été codifiés dans les quatre Conventions de Genève de 1949 et leurs protocoles additionnels de 1977 et qui ont fait l’objet d’une jurisprudence abondante, notamment de la part des juridictions pénales internationales créées à la fin du XXe siècle. L’un des principaux apports de ce droit est qu’il ne cherche pas à déterminer qui a « tort ou raison », ni si l’usage de la force est licite (un aspect régi par la Charte des Nations Unies), mais vise simplement à instaurer des principes et des règles dans un contexte — la guerre — qui en est habituellement dépourvu.

Le conflit israélo-palestinien génère des passions, des peurs et de la haine au Proche-Orient et à travers le monde qui conduisent certains à justifier l’injustifiable et à écarter ces principes du droit international humanitaire, en particulier depuis le 7 octobre. Cette évolution est terrifiante, car elle tend à déshumaniser l’Autre et à admettre que la fin justifie tous les moyens. Entendre cet argument dans le discours des parties au conflit est déjà alarmant, mais il est encore plus inquiétant de l’observer, même de manière indirecte, dans le débat public global et dans les propos de certains politiques et journalistes, en France par exemple.

Deux juridictions internationales sont concernées par cette guerre : la CIJ et la CPI. Pourriez-vous revenir sur les caractéristiques de chacune et les distinguer ainsi ? Ne jouent-elles pas leur crédibilité historique dans cette guerre ? Comment interpréter la passivité de la CPI ?
Si elles siègent toutes les deux à La Haye, aux Pays-Bas, la Cour internationale de justice (CIJ) et la Cour pénale internationale (CPI) sont deux juridictions bien distinctes. La CIJ, créée en 1945, est l’organe judiciaire principal de l’Organisation des Nations Unies. Elle résout les différends entre les États membres et fournit des avis consultatifs à la demande des organes de l’ONU, comme l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité ou de ses Agences. Récemment, la CIJ a été saisie par l’Afrique du Sud contre Israël et par le Nicaragua contre l’Allemagne pour leur violation alléguée de la Convention de 1948 sur la prévention et la répression du crime de génocide. En février 2024, elle a également tenu des audiences, à la demande de l’Assemblée générale, concernant la question des conséquences juridiques découlant des politiques et pratiques d’Israël dans le Territoire palestinien occupé, à la demande de l’Assemblée générale, auxquelles plus de 50 États ont participé. Son avis consultatif sur cette question devrait être rendu d’ici quelques mois.

L’autre juridiction, la CPI, établie par le traité de Rome en 1998 et opérationnelle depuis  002, juge les individus accusés de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité, de génocide et, dans certains cas du crime d’agression. Un procureur indépendant, à la tête d’un bureau composé d’environ 500 juristes et enquêteurs, mène les enquêtes sur ces crimes. Actuellement, 124 États sont membres de la CPI, bien que des puissances comme les États-Unis, la Chine, la Russie, l’Inde ou Israël n’aient pas ratifié son statut. Cela ne l’empêche pas d’être compétente pour les crimes commis en Palestine (et en Israël le 7 octobre) car sa compétence s’étend aux crimes commis sur le territoire d’un État partie ou par l’un de ses ressortissants. Or la Palestine est un État partie à la Cour depuis 2015. En mars 2021, après un long combat judiciaire de l’Autorité palestinienne, une enquête a finalement été ouverte par le Procureur sur les crimes commis en Palestine ou par des Palestiniens depuis juin 2014.

Les attentes placées dans ces juridictions sont immenses, souvent exacerbées par la profonde déception suscitée par l’inaction des États, notamment occidentaux, face à la tragédie que vivent les Palestiniens. Bien que légitimes, ces attentes peuvent parfois sembler démesurées. En effet, il est crucial de rappeler que ces juridictions sont dépourvues de moyens propres d’exercice de la contrainte, et que leur efficacité dépend par conséquent essentiellement de la volonté des États pour faire respecter leurs décisions. Or, le soutien des États, qui prônent pourtant un ordre mondial basé sur le respect du droit international, fait souvent défaut. Par exemple, l’ordonnance de la CIJ du 26 janvier, qui reconnaissait l’existence d’un risque plausible de génocide à Gaza et ordonnait des mesures conservatoires strictes contre Israël pour le prévenir, n’a pas eu les effets escomptés, faute de pression adéquate de la part des alliés d’Israël, notamment du gouvernement américain.

Pourtant, la justice internationale doit demeurer indépendante de ces considérations politiques. Les crimes commis à Gaza et en Cisjordanie, comme en Israël, ne peuvent pas rester impunis. Le procureur de la CPI doit envoyer un message fort de responsabilité en direction d’Israël, à l’instar de ce qu’il a fait en lançant un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine et d’autres responsables russes pour leurs crimes en Ukraine. Les enquêtes prennent naturellement du temps, mais je m’attends à ce que des mandats d’arrêt soient délivrés prochainement, dans la mesure où son Bureau dispose déjà de suffisamment d’éléments de preuve pour le faire. Comme je l’ai écrit dans ‘Le Monde’ en septembre 2023, au-delà d’une nécessité judiciaire et d’un enjeu pour la paix dans la région, la lutte contre l’impunité pour les crimes commis en Palestine est, selon-moi, un enjeu existentiel pour la Cour. Dans un monde en pleine recomposition, marqué par l’émergence d’un discours puissant du « Sud Global » pour plus d’égalité et de justice, la Cour, qui a été critiquée pour sa sélectivité présumée et sa proximité avec les intérêts occidentaux, doit montrer qu’elle ne mène pas une politique pénale à géométrie variable.

La séquence diplomatique et judiciaire semble inverser les schémas établis depuis la naissance du système international moderne (après la Seconde guerre mondiale) : face à la passivité des démocraties occidentales, ce sont des États du Sud qui en appellent au respect du droit international et mobilisent les leviers diplomatiques et juridictionnels internationaux. N’est-ce pas le signe d’une reconfiguration de l’ordre international ?
L’utilisation des instruments du droit international par les États du Sud reflète indéniablement leur quête de justice et d’égalité dans l’application du droit international. Elle fait écho aux appels croissants pour une réforme des instruments de gouvernance mondiale, notamment du Conseil de sécurité, dont le fonctionnement est profondément inefficace, obsolète et injuste.

Il me semble toutefois réducteur d’analyser ce phénomène au seul prisme des événements récents au Proche-Orient. Il s’agit d’un mouvement plus profond qui a débuté il y a déjà plusieurs années. Par exemple, plus de deux tiers des 124 États parties de la CPI sont des États du Sud. La procédure engagée par l’Afrique du Sud contre Israël, bien que marquante, avait été précédée en 2019 par une initiative similaire de la Gambie contre le Myanmar, relative au génocide présumé des Rohingyas.

Il ne faut pas non plus analyser cette évolution de manière trop caricaturale pour deux raisons. D’abord parce que la violation du droit international par certaines démocraties occidentales n’est pas nouvelle. Il suffit de mentionner l’invasion de l’Irak par les États-Unis et ses alliés en 2003, des crimes de guerre commis par les soldats américains ou britanniques en Afghanistan ou en Irak, ou des sanctions prises par l’administration Trump contre l’ancienne procureure de la CPI Fatou Bensouda pour réaliser à quel point leur attachement au droit international est parfois à géométrie variable. Ensuite, parce que les pays du Sud instrumentalisent aussi le droit international selon leurs intérêts stratégiques. L’Afrique du Sud a, par exemple, plusieurs fois menacé de quitter la CPI pour protester contre les mandats d’arrêt émis contre certains dirigeants africains, et sa position vis-à-vis de l’agression russe en Ukraine est pour le moins ambigüe. Le Nicaragua est lui-même accusé par l’ONU de crimes contre l’humanité commis dans le cadre de sa campagne de répression contre l’opposition politique.

À mon avis, l’évolution la plus significative de ces derniers mois est celle de l’émergence d’une société civile de plus en plus globalisée, qui, notamment grâce aux informations diffusées en temps réel sur les réseaux sociaux, fait preuve d’une conscience et d’un courage inédit dans l’histoire de la lutte pour les droits des Palestiniens. Ce phénomène, que l’on constate aussi dans d’autres combats pour les droits des femmes, des minorités sexuelles, ou pour l’environnement, montre le profond attachement de la jeunesse aux valeurs défendues par le droit international. Dans le contexte actuel, marqué par la remise en cause du droit international et de ses instruments par certains États, c’est une source d’espoir formidable.

Johann Soufi, avocat et chercheur spécialisé en droit international
collectif Chronik
Collectif engagé dans le débat d’idées & l’analyse critique

https://blogs.mediapart.fr/collectif-chronik/blog/220424/les-crimes-commis-en-palestine-et-en-israel-ne-peuvent-rester-impunis

******
Opération israélienne dans le camp de réfugiés Nour Shams en Cisjordanie : « Ce qui s’est passé ici me rappelle 1948 »

Un peu moins d’une semaine après la fin du Ramadan, alors que les décorations de fête recouvrent encore les maisons piteuses, les résidents du camp de réfugiés de Nour Shams, près de Tulkarem, en Cisjordanie, se retrouvent dans une situation désespérée.

Une opération menée par les forces de sécurité israéliennes, qui a débuté le 18 avril et a duré plus de 50 heures, a laissé des destructions massives dans son sillage. Il n’y avait ni électricité ni eau, et les eaux usées coulaient dans les rues du camp. Quelques heures après le départ des troupes, l’endroit est resté meurtri, abîmé et épuisé.

Les traces de l’assaut sont omniprésentes. Les balles et les grenades ont laissé des trous béants dans les murs des maisons. Des fragments d’obus et de missiles LAU jonchent les espaces libres. Les deux jours de combats entre l’armée et des militants ont fait 14 morts parmi ces derniers, selon les autorités sanitaires palestiniennes.

Des témoins affirment qu’un grand nombre de forces israéliennes sont entrées à Nour Shams dans l’après-midi du 18 avril. Plus de 120 véhicules transportant des dizaines de soldats se sont frayé un chemin dans les rues étroites du camp. Pendant les deux jours qui ont suivi, les habitants ont été assiégés, incapables de quitter leurs maisons. Certains sont restés bloqués à l’extérieur du camp. Les tirs étaient incessants, tandis que des drones planaient au-dessus de la zone pendant tout ce temps.

« Près de la moitié des maisons du camp ont été détruites ou endommagées lors de l’assaut », a déclaré Imad Jabber, un habitant, à Haaretz. « J’étais chez moi avec ma femme et mes enfants lorsqu’un grand nombre de soldats sont entrés dans le quartier, accompagnés de tirs incessants. »

Deux jeunes hommes – qui, selon lui, n’étaient pas armés – se sont réfugiés dans sa maison et ont été suivis par des soldats israéliens, qui sont entrés par effraction. « Après que nous avons quitté [la maison], ils [les soldats] ont commencé à lancer des grenades à l’intérieur de la maison et à tirer des missiles LAU. Toute la maison a été détruite », a expliqué Imad Jabber. « Les soldats ne leur ont pas donné l’occasion de parler avant de leur tirer dessus. »

Le camp est aujourd’hui en mauvais état [les routes sont défoncées, ce qui est une pratique courante par l’armée d’occupation]. Les poteaux électriques sont tombés et les câbles pendent dans les airs, mettant en danger les passants. Les pleurs de deuil se font entendre un peu partout.

Anas Hammad, un autre habitant de Nour Shams, s’est dit très inquiet de la suite des événements et s’est demandé si le camp pourrait être reconstruit. «I l n’y a pas d’institutions officielles pour prendre la responsabilité de réparer les dégâts », a-t-il déclaré.  «L’Autorité palestinienne nous traite comme des citoyens de seconde zone, et c’est donc à nous qu’incombera le fardeau de la reconstruction. » Cette tâche prendra des mois, voire des années. « Nous continuerons à souffrir pendant tout ce temps d’une incertitude chronique. »

Le besoin d’aide étant plus urgent que jamais, les organisations internationales collaborent avec les militants locaux pour organiser des livraisons de nourriture, d’eau et de médicaments. « Le camp est devenu impossible à habiter, il ressemble à Gaza », a déclaré Imad Jabber, ajoutant que depuis trois jours, son fils en bas âge n’a pas mangé de nourriture correcte.

Imad Jabber estime que l’assaut de l’armée ne fera qu’accroître la colère des habitants du camp et aboutira aux résultats inverses de ceux escomptés par l’opération. « Tant que l’armée emploiera une force excessive, affirme-t-il, la résistance des jeunes ne cessera de croître – ce n’est pas une solution. » Selon lui, l’histoire enseigne que le recours à la force n’a jamais été bénéfique pour Nour Shams. « Le camp n’a pas connu la paix depuis 1948, mais malgré la douleur et la souffrance, nous restons debout. »

Shadi Qassem, dont la maison a été touchée par un missile LAU, raconte que « les soldats ont poursuivi les jeunes hommes, dont certains n’étaient pas armés. Ils sont arrivés devant notre maison et leur ont demandé de sortir. L’un d’entre eux l’a fait, les mains levées, et ils lui ont tiré dessus »
[
Ce type de raid, qui s’inscrit dans la colonisation par refoulement, selon la formule d’Henry Laurens, explique la volonté de résistance de la jeunesse et dès lors l’audience actuelle auprès d’elle du Hamas, en Cisjordanie. – Réd.]

Un petit drone a été utilisé pour faire exploser la porte d’entrée de la maison, après quoi les soldats sont montés au deuxième étage, où se trouvaient des femmes et des enfants en bas âge. « J’ai eu très peur et nous sommes encore sous le choc aujourd’hui. »

Au milieu des ruines de sa maison se trouve l’orgue électrique d’Imad Jabber, qui est sa seule source de revenus. Il accuse les soldats d’avoir intentionnellement détruit l’instrument. «L ’orgue était le symbole de la force de l’esprit et de la créativité, et maintenant c’est un souvenir de perte et de douleur », a-t-il déclaré.

Nasat Azzam, membre du comité populaire du camp, se tenait au milieu des ruines, regardant une rue qui avait tant changé au cours de la semaine précédente. Il parle d’une voix brisée : « Il est encore difficile pour nous d’évaluer l’étendue des dégâts. Ce qui s’est passé ici rappelle 1948, tel qu’on nous l’a raconté. Maintenant, nous en avons fait l’expérience nous-mêmes », affirmant qu’il continuerait à se battre pour un avenir meilleur. Derrière lui, des volutes de fumée s’élèvent des ruines.

Les FDI ont répondu à Haaretz que « les FDI ont mené une vaste opération à Nour Shams au cours de laquelle elles se sont livrées à de fréquents affrontements avec des tirs d’armes à feu et l’utilisation d’explosifs. En conséquence, des dizaines de soldats ont été légèrement ou moyennement blessés. »

L’armée a déclaré qu’elle n’avait connaissance d’aucun cas où des soldats auraient tiré sur des personnes non armées. « Les incidents feront l’objet d’une enquête [une de plus – réd.] au fur et à mesure qu’ils seront connus», a ajouté l’armée.

Deiaa Haj Yahia
Article publié par Haaretz le 22 avril 2024 ; traduction rédaction A l’Encontre
http://alencontre.org/laune/dossier-les-pogroms-se-multiplient-en-cisjordanie-les-soldats-ouvrent-la-voie-aux-colons.html

******
L’ONU demande une enquête sur des fosses communes découvertes dans des hôpitaux de Gaza

Le chef des droits de l’homme de l’ONU a déploré, mardi, les meurtres effroyables d’enfants et de femmes à Rafah, dans le sud de Gaza, et s’est déclaré « horrifié » par la destruction des installations médicales Al-Nasser et Al-Shifa ainsi que par les rapports faisant état de fosses communes découvertes à l’intérieur et autour de ces sites.

Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH) a demandé que des enquêtes indépendantes, efficaces et transparentes soient menées sur ces décès. Tous les sites de fosses communes doivent faire l’objet d’une enquête approfondie, « d’une manière crédible et indépendante », a déclaré Ravina Shamdasani, porte-parole du HCDH.

Cette semaine, les autorités palestiniennes ont signalé la découverte de corps dans des fosses communes dans un hôpital de Khan Younis, abandonné par les troupes israéliennes. Selon les rapports des médias, des corps ont également été découverts sur le site d’Al Shifa à la suite d’une opération des forces spéciales israéliennes.

« Il est clair que de nombreux corps ont été découverts »
Aidés d’une pelleteuse, les employés de la Défense civile de la bande de Gaza poursuivent leurs recherches. Depuis trois jours qu’ils creusent dans ces fosses communes de l’hôpital Nasser à Khan Younis, ils auraient exhumé près de 300 corps, selon les rapports des médias.

Toutefois, le Bureau des droits de l’homme de l’ONU s’efforçait de corroborer les rapports des autorités palestiniennes selon lesquels 283 corps ont été trouvés à Nasser et 30 à Al Shifa. Selon ces rapports, les corps ont été enterrés sous des piles de déchets et comprenaient des femmes et des personnes âgées.

« Certains d’entre eux avaient les mains liées, ce qui indique bien sûr de graves violations du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire, et ces faits doivent faire l’objet d’enquêtes plus approfondies », a insisté Mme Shamdasani.

Cette découverte intervient quelques semaines après l’opération militaire menée par l’armée israélienne dans cet hôpital début avril. « Nous ressentons le besoin de tirer la sonnette d’alarme car il est clair que de nombreux corps ont été découverts », a fait valoir la porte-parole du Haut-Commissariat.

Mise en garde contre une incursion à grande échelle à Rafah

« Compte tenu du climat d’impunité qui prévaut, des enquêteurs internationaux devraient être associés à cette démarche », a fait observer le HCDH, relevant que les hôpitaux ont droit à une protection très spéciale en vertu du droit humanitaire international. « Et l’assassinat intentionnel de civils, de détenus et d’autres personnes hors de combat est un crime de guerre ».

Sur un autre plan, le chef des droits de l’homme de l’ONU a également réitéré sa mise en garde contre une incursion à grande échelle à Rafah dans une zone où 1,2 million de civils ont été confinés de force, affirmant que cela pourrait conduire à « d’autres crimes atroces ».
Une telle opération risquerait d’entraîner davantage de morts, de blessés et de déplacements à grande échelle, voire de nouveaux crimes atroces, pour lesquels les responsables seraient tenus de rendre des comptes. « Les dirigeants du monde entier sont unis sur l’impératif de protéger la population civile prise au piège à Rafah », a déclaré dans un communiqué, le Haut-Commissaire Volker Türk.

Toutes les dix minutes, un enfant est tué ou blessé à Gaza
Il aussi a déploré une série de frappes israéliennes sur Rafah au cours des derniers jours, qui ont tué principalement des enfants et des femmes. « Les dernières images d’un enfant prématuré arraché au ventre de sa mère mourante, des deux maisons adjacentes où 15 enfants et cinq femmes ont été tués – tout cela dépasse les limites de la guerre ».

Le 19 avril, un immeuble d’habitation a été touché dans le quartier de Tal Al Sultan à Rafah, tuant neuf Palestiniens, dont six enfants et deux femmes. Le 20 avril, une autre frappe sur deux maisons adjacentes dans le quartier d’At Tanour, dans l’est de Rafah, aurait tué 20 Palestiniens, dont 15 enfants et cinq femmes.

Au 22 avril, selon les autorités de Gaza, sur les 34 151 Palestiniens tués à Gaza, 14 685 étaient des enfants et 9 670 des femmes. En outre, 77 084 personnes ont été blessées et plus de 7 000 autres se trouveraient sous les décombres. 

« Toutes les dix minutes, un enfant est tué ou blessé. Ils sont protégés par les lois de la guerre, et pourtant ce sont eux qui, de manière disproportionnée, paient le prix ultime de cette guerre », a dit M. Türk. 

Poursuite sans relâche des graves abus en Cisjordanie
Dans le même temps, Volker Türk a déclaré que de graves violations des droits de l’homme se poursuivaient sans relâche en Cisjordanie occupée. Malgré la condamnation internationale des attaques massives des colons du 12 au 14 avril, facilitées par les forces de sécurité israéliennes (FSI), la violence des colons s’est poursuivie avec le soutien, la protection et la participation des FSI.

Au cours d’une opération de 50 heures dans le camp de réfugiés de Nur Shams et dans la ville de Tulkarem, qui a débuté le 18 avril, les FSI ont déployé des troupes au sol, des bulldozers et des drones, et ont bouclé le camp. Quatorze Palestiniens ont été tués, dont trois enfants. Dix membres des FSI ont été blessés.

Le Bureau des droits de l’homme des Nations Unies a reçu des informations selon lesquelles plusieurs Palestiniens ont été tués illégalement et que les FSI ont utilisé des Palestiniens non armés pour protéger leurs forces contre les attaques et en ont tué d’autres dans le cadre d’exécutions extrajudiciaires apparentes. Des dizaines de personnes auraient été détenues et maltraitées.

Dans ce climat de terreur, des FSI ou des colons ont abattu le 20 avril dernier un ambulancier palestinien de 50 ans. L’ambulance évacuait deux Palestiniens blessés par des balles réelles lors d’une attaque de colons, accompagnés par les FSI, à As Sawiya, Naplouse.

https://news.un.org/fr/story/2024/04/1145006

******
Pas de technologie pour l’apartheid :
des employés de Google arrêtés pour avoir protesté
contre le contrat de
1,2 milliard de dollars de l’entreprise avec Israël

Democracy now ! s’entretient avec deux des employé-e-s de Google qui ont été arrêtés alors qu’ils organisaient des sit-in mardi dans les bureaux de l’entreprise à New York et à Sunnyvale, en Californie, pour protester contre le travail du géant de la technologie avec le gouvernement israélien. Organisés par le groupe No Tech for Apartheid, les manifestant-e-s exigent que Google se retire du projet Nimbus, un contrat de 1,2 milliard de dollars pour fournir des services de cloud computing à l’armée israélienne. « Les dirigeants de Google ont essentiellement choisi d’arrêter les travailleurs pour s’être prononcés contre l’utilisation de notre technologie pour alimenter le premier génocide alimenté par l’IA », a déclaré Mohammad Khatami, ingénieur logiciel chez Google, qui a été arrêté à New York. Le travailleur-organisateur de Google, Ray Westrick, qui a été arrêté alors qu’il occupait le bureau du PDG Thomas Kurian, a déclaré que « de plus en plus de gens sont prêts à s’organiser et à risquer leur emploi afin de prendre position contre la complicité de génocide ». Nous nous sommes également entretenus avec Gabriel Schubiner, organisateur de No Tech for Apartheid et ancien employé de Google, qui appelle l’industrie de la technologie à se désinvestir des services de Google et d’Amazon. « Les travailleurs de la technologie ont en fait beaucoup de pouvoir pour changer ce paradigme et pour retirer la technologie de cette profonde complicité avec l’occupation israélienne », a déclaré Schubiner.

AMY GOODMAN : C’est Democracy Now !, democracynow.org, The War and Peace Report. Je m’appelle Amy Goodman à New York et je suis Juan González à Chicago.
Nous vous souhaitons à tous la bienvenue à Democracy Now ! Mohammad, commençons par toi. Vous étiez, il y a quelques heures à peine, en prison…

MOHAMMAD KHATAMI : C’est juste.

AMY GOODMAN : … dans le commissariat de police local. Expliquez pourquoi vous étiez prêt à vous faire arrêter.

MOHAMMAD KHATAMI : oui. Eh bien, plutôt que, vous savez, de considérer les demandes que nous soulevons depuis des années maintenant et d’écouter les travailleurs et de considérer les choses que nous avons soulevées, Thomas Kurian et les dirigeants de Google ont essentiellement choisi d’arrêter les travailleurs pour s’être prononcés contre l’utilisation de notre technologie pour alimenter le premier génocide alimenté par l’IA. Donc, nous étions prêts à nous faire arrêter pour cela, parce qu’à ce stade, nous ne voulons plus nous laisser mentir par nos supérieurs. Nous ne voulons plus être méprisés par nos supérieurs. Et nous voulions apporter cela aux bureaux et nous assurer qu’ils le comprenaient, oui.

JUAN GONZÁLEZ : Comment ressentez-vous le soutien que vous avez parmi les autres employés de Google, le degré d’insatisfaction à l’égard des politiques de Google ?

MOHAMMAD KHATAMI : oui. Je veux dire, Google a fait un très bon travail pour créer une culture de la peur et des représailles contre les travailleurs en général. Mais ce que nous avons remarqué était beau. Tant de gens sont venus à notre sit-in et ont manifesté leur soutien et ont senti qu’ils étaient inspirés par le travail que nous faisions, et qu’ils se sentaient inspirés à s’exprimer, ce qui est exactement ce que nous recherchions. Nous voulons que les travailleurs sentent qu’ils ont le pouvoir de choisir l’orientation de notre technologie et les personnes auxquelles nous contribuons. Donc je me suis senti vraiment heureux de voir ça, oui.

AMY GOODMAN : Ray Westrick, vous êtes sur la côte ouest. Vous avez été arrêté en Californie. Parlez-nous de ce projet Nimbus et des raisons pour lesquelles vous étiez prêt à vous faire arrêter, et quelle a été la réponse – étiez-vous dans les bureaux du PDG de Google Cloud ?

RAY WESTRICK : Oui, nous nous sommes assis dans le bureau de Thomas Kurian, le PDG de Google Cloud, pour protester contre le projet Nimbus, qui est un contrat de 1,2 milliard de dollars avec le gouvernement israélien et l’armée entre Google et Amazon. Nous avons également exigé la protection de nos collègues, en particulier de nos collègues palestiniens, arabes et musulmans, qui ont constamment fait l’objet de représailles, de harcèlement et de doxxing pour avoir parlé du projet Nimbus et, vous savez, de l’humanité des Palestiniens. Nous étions donc là en solidarité avec eux. Nous étions là pour protester contre le contrat, qui est en train d’être vendu directement – fournissant de la technologie directement à l’armée israélienne alors qu’elle inflige un génocide aux Palestiniens de Gaza. Et oui, c’est pour cela que nous avons choisi de nous asseoir dans le bureau de Thomas Kurian.

JUAN GONZÁLEZ : Et, Ray, pourriez-vous – y a-t-il eu une réponse de la part du PDG ou de son bureau ? Et craignez-vous de perdre votre emploi ? Pourquoi et quand avez-vous décidé de prendre cette mesure ?

RAY WESTRICK  : oui. Nous n’avons reçu aucune réponse de la part du PDG. Et je pense qu’il est vraiment révélateur qu’ils préfèrent nous laisser rester assis là pendant plus de 10 heures et nous arrêter pour nous être assis pacifiquement dans son bureau plutôt que de voir les dirigeants s’engager dans nos revendications de quelque manière que ce soit. Nous n’avons donc reçu aucune réponse de la part du PDG et nous avons été expulsés de force par la police.

Et moi, travailler chez Google a été, vous savez, un honneur. J’aime vraiment mon équipe. J’adore le travail que je fais. Mais je ne peux pas, en toute conscience, ne rien faire tant que Google fait partie de ce contrat, alors que Google vend de la technologie à l’armée israélienne, ou à n’importe quelle armée. Et donc, c’était un risque que j’étais prêt à prendre, et je pense que c’est un risque que beaucoup de mes collègues sont prêts à prendre, parce que beaucoup de gens sont vraiment agités à ce sujet et ont toujours exprimé clairement leurs demandes et ont fait face à des représailles pour cela. J’ai donc choisi de m’asseoir, en connaissant les risques, par souci de l’utilisation de notre technologie, par souci de l’impact de notre technologie et par souci de mes collègues.

AMY GOODMAN : Pour notre auditoire radio, je voulais faire savoir aux gens que Ray porte un T-shirt sur lequel on peut lire « Googler contre le génocide », avec le mot « génocide » dans le célèbre multicolore de « Google », pour lequel il est si connu. Je voulais inviter Gabriel Schubiner dans cette conversation, un ancien ingénieur logiciel chez Google Research, un organisateur de la campagne No Tech for Apartheid, et vous demander – vous savez, nous vous avons eu il y a plus d’un an – c’était avant la dernière attaque d’Israël contre Gaza – de parler exactement de cela. Et vous étiez avec une organisation juive de travailleurs de Google à ce moment-là en train de vous exprimer. Parlez de toute l’histoire du projet Nimbus.

GABRIEL SCHUBINER : oui.

AMY GOODMAN : Et la résistance contre cela.

GABRIEL SCHUBINER  : oui. Merci beaucoup.

Ainsi, le projet Nimbus a été signé en mai 2021 alors que des bombes étaient larguées sur Gaza, tandis que des Palestiniens étaient expulsés de Sheikh Jarrah et battus à la mosquée Al-Aqsa. C’était vraiment un moment – quand nous avons découvert le projet Nimbus, personnellement, pour moi, ce fut un tournant, où je ne me sentais plus capable de continuer à faire mon travail sans m’engager et m’organiser. Il y avait un groupe de personnes qui ressentaient la même chose, alors nous avons lancé une pétition. Nous avons été connectés, nous nous sommes mis en contact avec des travailleurs d’Amazon, avec des organisations communautaires, Jewish Voice for Peace et MPower Change, et nous avons lancé une campagne à partir de cela.

Je veux être clair : par exemple, la campagne est vraiment motivée par les préoccupations et les besoins des travailleurs concernant l’utilisation éthique de notre main-d’œuvre, ainsi que par les préoccupations directes sur le lieu de travail, comme les préoccupations en matière de santé et de sécurité liées au travail dans une entreprise qui facilite le génocide. Nous savions depuis longtemps que ce projet visait directement les militaires. Il a été rapporté dans la presse que Google donnait des formations directement à l’IOF. Nous savons que Google a donné des formations directement au Mossad. Nous savons que l’OIF —

AMY GOODMAN : Lorsque vous dites « OID », expliquez-le.

GABRIEL SCHUBINER : Je suis désolé, le… oui.

AMY GOODMAN : Parce que les gens ont l’habitude d’entendre « Tsahal », les Forces de défense israéliennes.

GABRIEL SCHUBINER : Oui, c’est vrai. Oui, ce sont les forces d’occupation israéliennes, juste pour indiquer, donc nous ne répétons pas leur message selon lequel leur répression vraiment agressive des Palestiniens est un acte de défense. Nous savons qu’il s’agit d’un acte d’occupation, alors nous disons « OID ».

Et donc, nous savions depuis longtemps que ce projet visait directement l’armée israélienne. Mais ce n’est que récemment, à travers ce dernier contrat que Google a signé directement avec l’IOF, que nous avons reconnu que Google doublait vraiment la mise, que ce contrat est directement destiné à faciliter l’utilisation militaire. Et nous savons que Google a été choisi par rapport à d’autres entreprises en raison de la technologie d’IA avancée qu’ils sont en mesure d’offrir. Donc, étant donné que nous avons appris comment les FOI utilisent l’IA dans cette guerre, nous voyons vraiment cela comme une campagne vraiment critique pour la libération de la Palestine.

Pour revenir à ce que vous avez dit au sujet de la résistance contre le projet, nous travaillons contre ce projet en tant que travailleurs depuis qu’il a été signé il y a trois ans. Nous nous sommes occupés de l’organisation. Nous avons fait, vous savez, de la construction de bases et de l’organisation du travail. Nous avons eu des protestations à l’extérieur et à l’intérieur. Nous avons signé des pétitions. Nous avons sensibilisé nos dirigeants par le biais de forums internes, de forums de discussion, par tous les moyens disponibles, parce que, je pense – vous savez, comprendre, comme, ce contrat est vraiment – comme, c’est vraiment un problème incroyable pour notre travail, comme, tout le travail des travailleurs chez Google. Tant de travailleurs contribuent directement à ce projet, parce que toute la technologie de Google est profondément liée les unes aux autres. Donc, oui, nous considérons que c’est vraiment important, oui.

JUAN GONZÁLEZ : Eh bien, Gabe, je voulais vous demander – à la personne moyenne, qui n’est pas un employé de Google, qui pourrait soutenir votre position et qui utilise Google plusieurs fois par jour dans le monde entier, que leur demandez-vous de faire ?

GABRIEL SCHUBINER : Droite. Donc, je veux dire, nous appelons tout le monde dans le monde à nous aider vraiment, comme, avec la sensibilisation, comme, nous aider à faire savoir que Google est un profiteur de guerre. Je pense que Google est profondément ancré dans la vie des gens, n’est-ce pas ? – qu’il est difficile de demander un boycott. Mais je pense que nous appelons spécifiquement les gens de l’industrie de la technologie à se désinvestir de Google et d’Amazon. Les services Google Cloud et Amazon Web Services sont à la base d’une grande majorité d’Internet, mais il existe d’autres options. Ainsi, les travailleurs de la technologie ont en fait beaucoup de pouvoir pour changer ce paradigme et, par exemple, pour retirer la technologie de cette profonde complicité avec l’occupation israélienne.

AMY GOODMAN : Mohammad Khatami, pouvez-vous nous parler de vos propres antécédents familiaux et des raisons pour lesquelles vous vous souciez particulièrement de ce qui se passe à Gaza en ce moment ?

MOHAMMAD KHATAMI : Oui, oui. Donc, je viens d’une famille musulmane. J’ai été élevé dans la religion musulmane. Et c’est vraiment difficile de se réveiller en voyant les images d’enfants massacrés et de savoir que votre – vous savez, le travail que vous faites contribue à cela. J’ai perdu le sommeil. Il a été extrêmement difficile de se concentrer sur le travail et de penser que vous travaillez pour quelque chose qui contribue au massacre de masse qui a lieu. Et pour m’être prononcé contre cela, on m’a littéralement traité de partisan du terrorisme, ce qui est quelque chose qui…

AMY GOODMAN : Appelé par ?

MOHAMMAD KHATAMI : Vous savez, par des collègues, des RH et des gens de l’entreprise, un partisan du terrorisme, ce qui est, vous savez, quelque chose – c’est comme une insulte de cour d’école. C’est quelque chose que je n’ai pas entendu depuis le collège. Et ce n’est qu’un exemple des représailles, du harcèlement et de la haine auxquels nous sommes confrontés simplement parce que nous dénonçons l’utilisation de notre travail de cette manière.

AMY GOODMAN : Craignez-vous de perdre votre emploi ?

MOHAMMAD KHATAMI : Absolument. Mais ce n’est pas le cas – ce n’est même pas important pour moi du tout par rapport à travailler pour quelque chose qui a du sens et qui a un bon impact sur la planète. Je ne veux pas être associé à ce génocide. Et j’espère que Google changera d’avis à ce sujet également.

AMY GOODMAN : Et enfin, Ray Westrick, où voyez-vous ce mouvement aller à partir d’ici ? Et pouvez-vous nous en dire plus sur l’alliance judéo-musulmane autour de cela parmi les travailleurs de Google et les anciens travailleurs de Google ?

RAY WESTRICK : oui. Je ne vois que ce mouvement grandir et continuer à faire pression. Nous avons reçu tellement de soutien pendant le sit-in. J’ai reçu tellement de messages personnels de gens, vous savez, me remerciant de m’être exprimé, et me demandant comment ils peuvent être plus vocaux et s’impliquer davantage. Je pense donc que c’est en pleine croissance. Je pense que Google sait que cela va continuer, que, vous savez, les travailleurs sont très agités à ce sujet et continueront à s’exprimer et à faire pression. Et je pense que c’est pour ça qu’il était important pour eux de nous faire taire. Mais ce mouvement prend de l’ampleur, et de plus en plus de gens le découvrent, et de plus en plus de gens sont prêts à s’organiser et à risquer leur emploi pour prendre position contre la complicité de génocide.

AMY GOODMAN : Eh bien, je tiens à remercier…

RAY WESTRICK : Et oui, je pense que cela a été une campagne vraiment unificatrice pour les gens de tous les horizons. Et je sais, en particulier, que beaucoup d’entre nous se sont rassemblés parce que nous étions particulièrement préoccupés par la façon dont Google a traité et exercé des représailles contre nos collègues palestiniens, arabes et musulmans, en particulier, comme Mohammad l’a mentionné, beaucoup d’entre eux ont été victimes de harcèlement et de doxxing pour s’être exprimés sur les canaux appropriés chez Google et ont été constamment ignorés, harcelés et victimes de représailles. Et donc, nous avons dû nous rassembler pour dire que nous ne pouvions plus laisser cela se produire. Nous devons nous unir pour protéger nos collègues et les uns les autres et pour protéger l’utilisation éthique de notre technologie, afin de nous assurer que nous ne construisons pas une technologie qui est utilisée pour nuire. Donc, je pense que c’est une campagne vraiment unificatrice qui est vraiment fondée sur le fait de prendre soin les uns des autres et sur le fait d’avoir un impact positif et de ne pas faciliter plus de dommages avec la technologie.

AMY GOODMAN : Je tiens à vous remercier tous d’être avec nous. Ray Westrick et Mohammad Khatami sont tous deux des employés de Google qui ont été arrêtés hier, Ray dans les bureaux du PDG de Google Cloud à Sunnyvale, en Californie, et Mohammad ici à New York. Il y a aussi Gabriel Schubiner, un ancien ingénieur logiciel chez Google Research et un organisateur de la campagne No Tech for Apartheid, avant cela, avec Jewish Diaspora in Tech.

17 avril 2024 | tiré de democracy now !
https://www.democracynow.org/2024/4/17/no_tech_for_apartheid_google_israel
https://www.pressegauche.org/Pas-de-technologie-pour-l-apartheid-des-employes-de-Google-arretes-pour-avoir

******
Quatre Québécois.es sur la flottille internationale
en solidarité avec Gaza

Logo-flotille-pour-gaza-437361586_10168442407715573_5606197309716868956_n.jpg

C’était le 26 janvier 2024 : suite à une plainte de l’Afrique du Sud, la Cour internationale de justice, la plus haute juridiction de l’ONU, demandait que soit appliquée la convention pour la prévention du crime de génocide dans la bande de Gaza. Il existait donc un risque de génocide à Gaza, appréhendé par une des institutions internationales les plus sérieuses qui soient. Pourtant, depuis cette date, aucun geste de prévention digne de ce nom n’a été posé par l’État d’Israël.

Tout au contraire ! Gaza s’est transformé en un champ de ruines et continue à être bombardé quotidiennement. Le nombre de morts – près de 33 000, la grande majorité étant des femmes et des enfants – ne cesse de croître au jour le jour, et les quelques deux millions de personnes déplacées et massées dans des camps de fortune à Rafah, se trouvent toujours visées par le projet annoncé par le premier ministre Netanyahou d’une attaque terrestre de l’armée d’Israël. Quant aux rares organisations humanitaires œuvrant encore sur le terrain, elles ne cessent de rappeler les conditions absolument inhumaines infligées au peuple palestinien de Gaza, tout comme les risques de famines et d’épidémies grandissants, alors que systématiquement est entravée, retardée, interdite même par l’armée israélienne, l’entrée d’une aide humanitaire pourtant si… vitale.

Pendant ce temps-là, les grandes puissances occidentales – celles-là mêmes qui, dans les forums internationaux, se font un honneur de défendre le droit à l’autodétermination des peuples (comme en Ukraine) – jouent de duplicité et tergiversent, fermant hypocritement les yeux sur le drame qui se joue pourtant sous leurs yeux. Apparemment tout occupées à empêcher qu’un conflit plus grave dégénère entre Israël et l’Iran.

C’est dans ce contexte passablement délétère que l’initiative internationale et citoyenne d’organiser depuis Istanbul une flottille de bateaux humanitaires à destination de Gaza afin d’y apporter de l’aide prend un sens particulier. Cette flottille de la liberté pour Gaza est composée de 3 bateaux chargés de près 5 500 tonnes de matériel humanitaire (médicaments, matériel médical, anesthésiants, vivres, etc.). Et c’est plus de 280 volontaires et activistes provenant de 34 pays, dont quatre Québécois et Québécoises (Nima Machouf [épidémiologiste], Jean-Pierre Roy Valdebenito [infirmier], Gligor Delev [urgentologue] et Rifah Audeh [documentariste]) qui ont décidé de monter à bord.

Avec les moyens dont ils disposent, ils tentent de faire face à ce sentiment d’impuissance que tant d’entre nous ont pu vivre ces derniers mois. Ils tentent aussi de répondre au besoin de justice et d’humanité que, par-delà la peur ou l’effroi, on ne peut que ressentir en prenant conscience des drames humains qui ne cessent de se multiplier au sein de la population civile de Gaza. Et surtout ils essayent de rappeler à nos gouvernements – du Québec comme du Canada – les devoirs politiques et éthiques qui leur reviennent : ceux de faire respecter les accords internationaux et règles du droit qui permettent aux individus et aux peuples d’échapper aux malheurs de la guerre et de l’arbitraire absolu ; tout comme d’assurer la sécurité de citoyens et citoyennes qui, en participant à une telle flottille, nous rappellent ce qu’il en est de notre humanité commune.

Après tout, le Canada n’a-t-il pas participé tout récemment à une coalition internationale pour protéger la sécurité de bateaux marchands en mer Rouge ? On ne peut que souhaiter qu’il fasse de même pour cette flottille de la liberté, et qu’un vaste mouvement de solidarité se lève au Québec dans le sillage de cette courageuse mission humanitaire.

* Pour suivre la flotille pour Gaza sur Facebook

* Pour soutenir financièrement la flotille

Pierre Mouterde
https://alter.quebec/quatre-quebecois-es-sur-la-flottille-internationale-en-solidarite-avec-gaza/

******
Il est urgent d’enquêter sur le rôle des entreprises de médias sociaux dans le meurtre des civils de Gaza

Le rôle des grandes entreprises technologiques et des plateformes internationales de médias sociaux dans le meurtre de civils palestiniens pendant la guerre génocidaire d’Israël contre la bande de Gaza, qui dure depuis le 7 octobre 2023, doit faire l’objet d’une enquête.

Ces entreprises doivent être tenues pour responsables s’il s’avère qu’elles sont complices ou qu’elles n’ont pas pris les précautions nécessaires pour empêcher l’accès aux informations des utilisateurs et leur exploitation. Elles doivent veiller à ce que leurs services ne soient pas utilisés dans les zones de conflit et à ce que la vie privée de leurs utilisateurs soit respectée.

Des rapports fréquents indiquent qu’Israël utilise un certain nombre de systèmes technologiques basés sur l’intelligence artificielle, notamment Where’s DaddyFire FactoryGospel et Lavender, pour traquer et surveiller illégalement les Palestiniens. 

Ces systèmes sont capables d’identifier des « suspects » potentiels et de les classer comme cibles légitimes sur la base d’informations potentiellement pertinentes qui ne sont généralement pas liées au lieu ou à l’individu en question, en recherchant des similitudes et des modèles parmi tous les habitants de la bande de Gaza, en particulier les hommes, et parmi les membres des factions armées.

Des études ont montré que, bien qu’elle soit consciente de la marge d’erreur importante due à la nature de ces systèmes opérationnels et à leur incapacité à fournir des informations précises – en particulier en ce qui concerne la localisation des personnes placées sur la liste de ciblage en temps rée  – l’armée israélienne ne vérifie généralement pas l’exactitude des informations fournies par ces systèmes.

Par exemple, l’armée israélienne utilise largement le système Lavender pour identifier les suspects dans la bande de Gaza avant de les prendre pour cible ; ce système fait intentionnellement un grand nombre de victimes civiles.

Le système Lavender utilise la logique des probabilités, qui est une caractéristique distinctive des algorithmes d’apprentissage automatique. L’algorithme recherche dans de vastes ensembles de données des schémas correspondant au comportement des combattants, et la quantité et la qualité des données déterminent le degré de réussite de l’algorithme dans la recherche de ces schémas. 

Il recommande ensuite des cibles en fonction des probabilités.

Des sources militaires et de renseignement israéliennes ont reconnu avoir attaqué des cibles potentielles sans tenir compte du principe de proportionnalité ou des dommages collatéraux, alors que des inquiétudes ont été exprimées quant à la dépendance possible du Lavendersystem à l’égard du suivi des comptes de médias sociaux.

Ces soupçons sont étayés par un livre (The Human Machine Team) écrit par l’actuel commandant de l’unité d’élite 8200 de l’armée israélienne, qui donne des instructions sur la manière de créer une « machine à cibler » semblable au système d’intelligence artificielle Lavender

Le livre contient également des informations sur des centaines de signaux qui peuvent augmenter la gravité de la classification d’une personne, comme le fait de changer de téléphone portable tous les quelques mois, de changer fréquemment d’adresse, ou même de rejoindre le même groupe sur l’application WhatsApp de Meta en tant que « combattant ».

En outre, il a été récemment révélé que Google et Israël collaborent à plusieurs initiatives technologiques, dont le projet Nimbus, qui fournit à l’armée israélienne des outils permettant de renforcer la surveillance et la collecte illégale de données sur les Palestiniens, élargissant ainsi les politiques israéliennes de déni et de persécution, ainsi que d’autres crimes à l’encontre du peuple palestinien. 

Ce projet en particulier a suscité d’importantes critiques en matière de droits de l’homme, poussant des dizaines d’employés de l’entreprise à protester et à démissionner, et d’autres à être licenciés en raison de leurs protestations.

L’armée israélienne utilise également la fonction de reconnaissance faciale de Google Photos pour surveiller les civils palestiniens dans la bande de Gaza et dresser une « liste de cibles ». Elle rassemble autant d’images que possible de l’événement du 7 octobre, connu sous le nom de « Déluge d’Al-Aqsa », au cours duquel les visages des Palestiniens étaient visibles alors qu’ils prenaient d’assaut la barrière de séparation et pénétraient dans les colonies de peuplement. 

Cette technologie est ensuite utilisée pour trier les photos et stocker les images de visages, ce qui a entraîné l’arrestation récente de milliers de Palestiniens de la bande de Gaza, en violation des règles explicites de l’entreprise et des principes directeurs des Nations unies relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme.

L’équipe de terrain d’Euro-Med Monitor a recueilli des témoignages de civils palestiniens qui, en raison de leur activité sur les médias sociaux, ont été désignés comme suspects par Israël, bien que ce dernier n’ait entrepris aucune action militaire.

Un jeune Palestinien qui a demandé à être identifié uniquement comme « A.F. » pour des raisons de sécurité, a par exemple été gravement blessé lors d’un bombardement israélien qui a visé une maison résidentielle dans le quartier Al-Sabra de la ville de Gaza. 

La maison a été visée peu après qu’A.F. a posté un clip vidéo sur Instagram, qui appartient à Meta, dans lequel il plaisantait en disant qu’il était en « mission de reconnaissance sur le terrain ».

Son parent a déclaré à Euro-Med Monitor qu’A.F. avait simplement tenté d’imiter les journalistes lorsqu’il avait posté le bref clip vidéo sur son compte Instagram personnel. Soudain, cependant, A.F. a été pris pour cible par un avion de reconnaissance israélien alors qu’il se trouvait sur le toit de la maison.

Le 16 avril, un autre bombardement israélien a coûté la vie à six jeunes Palestiniens qui s’étaient rassemblés pour accéder à des services Internet. L’une des victimes utilisait une discussion de groupe sur WhatsApp – une filiale de Meta – pour donner des nouvelles du quartier Sheikh Radwan de la ville de Gaza.

Le parent du jeune homme décédé, qui a demandé l’anonymat pour des raisons de sécurité, a informé Euro-Med Monitor que la victime se trouvait près du point d’accès à Internet lorsque le groupe a été directement touché par un missile provenant d’un avion de reconnaissance israélien. La victime partageait volontairement des informations sur les attaques israéliennes et la situation humanitaire à Sheikh Radwan dans des groupes familiaux et publics sur l’application WhatsApp.

La stratégie secrète de l’armée israélienne consistant à lancer des attaques aériennes et d’artillerie extrêmement dommageables en exploitant des données qui ne répondent pas aux normes minimales d’évaluation précise des cibles – qu’il s’agisse d’enregistrements de téléphones portables, de photos, de contacts sur les médias sociaux ou de schémas de communication, le tout dans le contexte plus large d’un programme d’assassinat incroyablement désordonné – est profondément préoccupante.

Les preuves présentées par les experts mondiaux en technologie indiquent un lien probable entre l’utilisation par l’armée israélienne du système Lavender – qui a été utilisé pour identifier des cibles lors des attaques militaires d’Israël sur la bande de Gaza – et l’entreprise Meta. Cela signifie que l’armée israélienne a pu cibler des personnes simplement parce qu’elles faisaient partie de groupes WhatsAppavec d’autres personnes figurant sur la liste des suspects. 

En outre, les experts se demandent comment Israël a pu obtenir ces données sans que Meta ne les divulgue.

Auparavant, le journal britannique The Guardian a révélé l’utilisation par Israël de l’intelligence artificielle (Lavender) pour assassiner un grand nombre de civils palestiniens. L’armée israélienne a utilisé des systèmes d’apprentissage automatique pour identifier les combattants potentiels « de rang inférieur », dans le but de les cibler sans tenir compte du niveau de dommages collatéraux admissibles. 

Une « marge de tolérance » a été adoptée, autorisant la mort de 20 civils pour chaque cible renversée ; lorsqu’il s’agissait de « combattants de haut rang », cette marge de tolérance autorisait la mort de 100 personnes pour chaque combattant.

Google, Meta et d’autres entreprises de technologie et de médias sociaux pourraient avoir été de connivence avec Israël dans des crimes et des violations contre le peuple palestinien, y compris des exécutions sommaires, au mépris du droit international et des engagements déclarés de ces entreprises en matière de droits de l’homme.

Les réseaux sociaux ne devraient pas divulguer ce type de données personnelles sur leurs utilisateurs ni prendre part au génocide israélien contre les civils palestiniens dans la bande de Gaza. Une enquête internationale est nécessaire pour garantir que les responsables rendent des comptes et que les victimes obtiennent justice.

Le parti pris manifeste et évident de Meta pour Israël, sa suppression substantielle des contenus soutenant la cause palestinienne et sa politique d’étouffement des critiques des crimes d’Israël – y compris les rumeurs de liens étroits entre les hauts responsables de Meta et Israël – suggèrent l’implication plausible de l’entreprise dans le massacre de civils palestiniens.

Compte tenu des risques liés à l’absence de mesures raisonnables pour démontrer que l’objectif est légitime au regard du droit humanitaire international, les entreprises susmentionnées doivent s’engager pleinement à mettre fin à toute coopération avec l’armée israélienne et à ne plus fournir à Israël un accès aux données et aux informations qui violent les droits des Palestiniens et mettent leur vie en péril. 

Le fait qu’Israël n’ait pas fait preuve de diligence raisonnable et n’ait pas pris en compte les droits de l’homme lorsqu’il utilise l’intelligence artificielle à des fins militaires, doit faire l’objet d’une enquête immédiate, de même que son non-respect du droit international et du droit humanitaire international.

Ces entreprises doivent répondre rapidement à toutes les informations qui circulent sur leur implication dans les crimes israéliens contre le peuple palestinien. 

Des enquêtes sérieuses concernant leurs politiques et pratiques en matière de crimes israéliens et de violations des droits de l’homme doivent être ouvertes si nécessaire, et les entreprises doivent être tenues pour responsables s’il s’avère qu’elles sont complices ou qu’elles n’ont pas pris les précautions raisonnables pour empêcher l’exploitation des informations des utilisateurs à des fins criminelles.

21 avril 2024 – EuroMed Monitor – Traduction : Chronique de Palestine
https://www.chroniquepalestine.com/urgent-enqueter-sur-role-entreprises-medias-sociaux-dans-meurtre-civils-gaza/

******
Vivre la guerre de Gaza depuis la France
Paroles palestiniennes

Palestine-Visuel-1-scaled

Conférence en format hybride (présentiel & à distance), le mardi 30 avril à 18h30, avec Jadd Hilal et Karim Kattan. 
Modération : Muzna Shihabi

Vivre la guerre de Gaza depuis la France : paroles palestiniennes 
Comment les Palestiniens en exil vivent-ils la guerre menée par Israël contre leurs concitoyens à Gaza ? 
Tandis que certains ressentent de l’inquiétude pour leurs proches et amis sur place, d’autres expriment une frustration de plus en plus palpable face à l’inaction et l’incapacité de la communauté internationale de mettre fin à la tragédie en cours ; une tragédie souvent qualifiée de nouvelle 
Nakba palestinienne. 
Cet événement donne la parole à deux écrivains palestiniens de Haïfa et Bethléem. Il leur offre ainsi l’opportunité  d’exprimer leur ressenti sur cette guerre dont ils suivent le quotidien depuis la France.

Jadd Hilal
Franco-libanais d’origine palestinienne, Jadd Hilal a suivi des études de lettres et de littérature anglophone en France, puis a vécu en Écosse et en Suisse. Il réside aujourd’hui à Paris et travaille comme professeur de lettres dans un lycée de banlieue parisienne. Lauréat de plusieurs prix pour ses romans, son dernier ouvrage Le caprice de vivre, retrace l’histoire d’un Gazaoui à Paris est paru aux éditions Elyzad en 2023.

Karim Kattan
Karim Kattan est écrivain palestinien et docteur en littérature comparée. Son premier roman, Le Palais des deux collines est paru aux éditions Elyzad en 2021 et a été lauréat du Prix des cinq continents de la francophonie la même année. Karim Kattan publie des textes en français et en anglais dans divers médias (Le Monde, Libération, Mediapart, L’Orient-Le Jour, +972 Magazine, etc.), il a également contribué à plusieurs ouvrages collectifs et revues littéraires ou poétiques (SolarisDébridéThe Paris Review).

La conférence se tiendra dans les locaux du CAREP Paris situés au : 
12 rue Raymond Aron, 75013, Paris.
Pour la suivre à distance, merci de vous inscrire via le bouton ci-dessous :

Visioconférence

https://www.carep-paris.org/prochain-evenement/vivre-la-guerre-de-gaza-depuis-la-france/

*-*

« C’est toute l’histoire industrielle de Gaza qui se termine »
Rami Abou Jamous écrit son journal pour Orient XXI. Ce fondateur de GazaPress, un bureau qui fournissait aide et traduction aux journalistes occidentaux, a dû quitter son appartement de la ville de Gaza avec sa femme et son fils Walid, deux ans et demi. Il partage maintenant un appartement de deux chambres avec une autre famille. Il raconte son quotidien et celui des Gazaouis de Rafah, coincés dans cette enclave miséreuse et surpeuplée. Cet espace lui est dédié.
https://orientxxi.info/magazine/c-est-toute-l-histoire-industrielle-de-gaza-qui-se-termine,7275
Dans le charnier de l’hôpital Nasser, des mères cherchent des traces de leurs fils
https://www.chroniquepalestine.com/dans-charnier-hopital-nasser-des-meres-cherchent-traces-de-leurs-fils/
Commentaire de MERIP : L’escalade des tensions entre l’Iran et Israël
https://mailchi.mp/e657b880cf22/merip-comment-escalating-tensions-between-iran-and-israel?e=c9939e0c5a

Auteur : entreleslignesentrelesmots

notes de lecture

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

En savoir plus sur Entre les lignes entre les mots

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture